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Citations de Rainer Maria Rilke (1493)


Mais le temps de l'apprentissage est toujours une longue période, une durée à part, c'est ainsi qu'aimer est, pour longtemps et loin dans la vie, solitude, isolement accru et approfondi pour celui qui aime. Aimer, tout d'abord, n'est rien qui puisse s'identifier au fait de se fondre, de se donner, de s'unir à une autre personne ; c'est, pour l'individu, une extraordinaire occasion de mûrir, de se transformer au sein de soi, de devenir un monde, un monde en soi pour quelqu'un d'autre ; c'est, pour lui, une grande et immodeste ambition, quelque chose qui le distingue et l'appelle vers le large.
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Nous devons accepter notre existence aussi largement qu'il se peut; tout, même l'inoui, doit y être possible. C'est au fond le seul courage que l'on exige de nous : être courageux envers ce qui, venant à nous, est le plus bizarre, le plus étonnant, le moins éclaircissable.
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Toujours le vœu que vous puissiez trouver en vous-même suffisamment de patience pour supporter, et suffisamment de simplicité pour croire; que vous puissiez gagner une confiance de plus en plus grande envers ce qui est grave, difficile, et envers la solitude où vous êtes au milieu des autres. Et pour le reste, laissez la vie vous advenir. Croyez-moi : la vie a raison, dans tous les cas.
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Ce progrès métamorphosera la façon de vivre l'amour, qui aujourd'hui est pleine de méprises (d'abord tout au rebours de la volonté des hommes dépassés), la transformera jusqu'au fond, la remaniera en une relation conçue d'humain à humain, non plus d'homme à femme.
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Vous ne savez pas ce que c'est qu'un poète ? Verlaine... Rien ? Pas de souvenir ? Non. Vous ne l'avez pas distingué de ceux que vous connaissiez. Vous ne faites pas de différence, je sais. Mais c'est un autre poète que je lis, un qui n'habite pas Paris, un tout autre. Un qui a une maison calme dans la montagne. Qui sonne comme une cloche dans l'air pur. Un poète heureux qui parle de sa fenêtre et des portes vitrées de sa bibliothèque, lesquelles reflètent, pensives, une profondeur animée et solitaire. C'est justement ce poète que j'aurais voulu devenir ; car il sait tant de choses sur les jeunes filles, et moi aussi j'aurais su tant de choses sur elles. Il connaît des jeunes filles qui ont vécu voici cent ans ; peu importe qu'elles soient mortes, car il sait tout. Et c'est l'essentiel. Il prononce leurs noms, ces noms légers, gracieusement étirés, avec des lettres majuscules enrubannées à l'ancienne mode, et les noms de leurs amies plus âgées où sonne déjà un peu de destin, un peu de déception et de mort. Peut-être trouverait-on dans un cahier de son secrétaire en acajou leurs lettres, pâlies et les feuillets déliés de leurs journaux où sont inscrits des anniversaires, des promenades d'été . Ou bien, il est possible qu'il existe au fond de la chambre à coucher, dans la commode ventrue, un tiroir où sont conservés leurs vêtements de printemps ; robes blanches qu'on mettait pour la première fois à Pâques, vêtements de tulle qui étaient plutôt des vêtements pour l'été que cependant l'on n'attendait pas encore. O sort bienheureux de qui est assis dans la chambre silencieuse d'une maison familiale, entouré d'objets calmes et sédentaires, à écouter les mésanges s'essayer dans le jardin d'un vert lumineux, et au loin l'horloge du village. Etre assis et regarder une chaude traînée de soleil d'après-midi, et savoir beaucoup de choses sur les anciennes jeunes filles, et être un poète. Et dire que j'aurais pu devenir un tel poète, si j'avais pu habiter quelque part, quelque part en ce monde, dans une de ces maisons de campagne fermées où personne ne va plus...
Mais la vie en a disposé autrement, Dieu sait pourquoi. Mes vieux meubles pourrissent dans une grange où l'on m'a permis de les placer, et moi-même, oui, mon Dieu, je n'ai pas de toit qui m'abrite, et il pleut dans mes yeux.
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La solitude qui enveloppe les oeuvres d'art est infinie, et il n'est rien qui permette de moins les atteindre que la critique. Seul l'amour peut les appréhender, les saisir et faire preuve de justesse à leur endroit.
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Depuis, je sais parfaitement que même le pire, le désespoir, n’est qu’une plénitude, un afflux d’existence qui, d’une seule résolution du cœur, pourrait se laisser retourner en son contraire, et que lorsque quelque chose devient très lourd et insupportable, c’est que nous sommes déjà tout près de sa métamorphose.
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22

Wir sind die Treibenden.
Aber den Schritt der Zeit,
nehmt ihn als Kleinigkeit
im immer Bleibenden.

Alles das Eilende
wird schon voruber sein;
denn das Verweilende
erst weiht uns ein.

Knaben, o werft den Mut
nicht in die Schnelligkeit,
nicht in den Flugversuch.

Alles ist ausgeruht:
Dunkel und Helligkeit,
Blume und Buch.
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(Die vierte Elegie)

Engel und Puppe: dann ist endlich Schauspiel.
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Cette solitude dans laquelle je me suis affermi depuis vingt ans ne saurait devenir une exception, un "congé" que je devrais quémander sur présentation de justifications diverses, auprès d'un bonheur surveillant. Je dois vivre en elle sans limitations. Elle doit rester la conscience fondamentale où je puisse toujours revenir, non pas dans l'intention de lui extorquer sur l'instant, tout de suite, tel ou tel gain, non pas dans l'espoir qu'elle me soit fructueuse; mais involontairement, discrètement, innocemment: comme au lieu qui est le mien.
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Toute montée d’intensité est bonne, si elle est dans tout votre sang, si elle n’est pas ébriété, ni opacité, mais joie dont on voit le fond.
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Peut-être tous les dragons de notre vie sont-ils des princesses qui attendent, simplement, de nous voir un jour beaux et vaillants. Peut-être tout l’effroyable est-il, au plus profond, ce qui, privé de secours, veut que nous le secourions.
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Ce que nous appelons destin sort des hommes, loin d’entrer en eux du dehors. C’est seulement parce que tant de gens ne se sont pas imprégnés de leur destin, tant qu’il vivait en eux, et parce que qu’ils ne l’ont pas transformé en eux-mêmes, qu’ils n’ont pas reconnu ce qui sortait d’eux.
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Être artiste veut dire : ne pas calculer ni compter ; mûrir comme l’arbre qui ne hâte pas sa sève et qui, tranquille, se tient dans les tempêtes de printemps sans redouter qu’après elle puisse ne pas venir l’été.
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Une œuvre d’art est bonne si elle provient de la nécessité. Dans cette façon de prendre origine réside ce qui la juge : il n’est pas d’autre jugement.
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Vivez un moment dans ces livres, apprenez d’eux ce qui vous paraît mériter d’être appris, mais avant tout aimez-les. Cet amour vous sera mille et mille fois rendu, et, quoi qu’il advienne de votre vie – il parcourra, j’en suis certain, le tissu de votre devenir comme un fil, un des plus importants entre tous les fils de vos expériences, de vos déceptions et de vos joies.
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Si votre quotidien vous parait pauvre, ne l'accusez pas. Accusez-vous vous-même de ne pas être assez poète pour appeler à vous ses richesses. Pour le créateur rien n'est pauvre, il n'est pas de lieux pauvres, indifférents. Même si vous étiez dans une prison, dont les murs étoufferaient tous les bruits du monde, ne vous resterait-il pas toujours votre enfance, cette précieuse, cette royale richesse, ce trésor des souvenirs ?
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Pure tension. Ô musique des forces !
N'est-ce pas grâce aux besognes futiles
qu'est détourné de toi le moindre trouble?

Le paysan a beau veiller à tout,
là où le grain en été se transforme,
jamais il n'y suffit. La terre donne.
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Rainer Maria Rilke
Je vais toujours vers toi
avec toute ma marche
car qui suis-je et qui es-tu
quand on ne se comprend pas -

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Rainer Maria Rilke
Creve mes yeux : je te vois
Ferme mes oreilles : je t'entends
Et sans pied je peux encore aller vers toi
Et sans bouche je peux encore te conjurer.

Casse-moi les bras : je te saisirai
Avec mon cœur comme une main
Déchire-moi le cœur : et mon cerveau battra
et tu enflammeras mon cerveau aussi,
,
alors je veux te porter sur mon sang
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