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Citations de Rainer Maria Rilke (1484)


"Vois-tu venir sur le chemin la lente, l'heureuse,
celle que l'on envie, la promeneuse?
Au tournant de la route il faudrait qu'elle soit
saluée par de beaux messieurs d'autrefois.

Sous son ombrelle, avec une grâce passive,
elle exploite la tendre alternative:
s'effaçant un instant à la trop brusque lumière,
elle ramène l'ombre dont elle s'éclaire. "
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Ne croyez pas que ce grand amour qui, autrefois, lorsque vous étiez un jeune garçon, vous a été dévolu, ait été perdu ; pouvez-vous affirmer que, à l'époque, de grands et positifs désirs n'aient pas mûri en vous, des projets dont vous vivez aujourd'hui encore ? Je crois que cet amour demeure si fort et si puissant dans votre mémoire parce qu'il a été votre première solitude profonde, et le premier travail intime auquel vous avez soumis votre propre vie.
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Ses pensées n’étaient plus en lui, elles couraient devant lui, et il devait les poursuivre, pour les reprendre. Pouvait-on ainsi les laisser courir? Hors d’haleine, il les rejoignait chaque fois au même endroit.
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Notre peuple est encore dans l’enfance. Souvent, je me dis que notre haine pour les Allemands n’est pas du tout politique, mais plutôt ,comme, dirais-je…humaine. Notre ressentiment ne provient pas de ce que nous sommes contraints de partager notre patrie avec les Allemands, mais de ce que nous grandissons sous la coupe d’un peuple adulte, et c’est cela qui nous rend tristes. C’est l’histoire de l’enfant qui grandit auprès de parents trop âgés. Il apprend à sourire avant d’avoir pu rire.
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Souviens-toi de gens que tu as trouvé rassemblés sans qu'ils aient encore partagés une heure. Par exemple des parents qui se rencontrent dans la chambre mortuaire d'un être vraiment cher. Chacun, à ce moment-là, vit plongé dans son souvenir à lui. Leurs mots se croisent en s'ignorant. Leurs mains se ratent dans le désarroi premier. - Jusqu'à ce que derrière eux s'étale la douleur. Ils s'asseyent, s'inclinent et se taisent. Sur eux bruit comme une forêt. Et ils sont proches l'un de l'autre comme jamais.
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par le silence qui possède
tout l’espace et vous souffle aux oreilles
comme si son revers
était le chant auquel nul ne résiste.
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L'amour, c'est l'occasion unique de mûrir, de prendre forme, de devenir soi-même un monde pour l'être aimé. C'est une haute exigence, une ambition sans limite, qui fait de celui qui aime un élu qu'appelle le large. Dans l'amour, quand il se présente, ce n'est que l'obligation de travailler à eux-mêmes que les êtres jeunes devraient voir. Se perdre dans un autre, se donner à un autre, toutes les façons de s'unir ne sont pas encore pour eux. Il leur faut d'abord thésauriser longtemps, accumuler beaucoup. Le don de soi-même est un achèvement : l'homme en est peut-être encore incapable.
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Presque toutes nos tristesses sont, je crois, des états de tension que nous éprouvons comme des paralysies, effrayés de ne plus nous sentir vivre. Nous sommes seuls alors avec cet inconnu qui est entré en nous, pouvant vous être de quelque secours ou utilité. De grandes et multiples tristesses auraient donc croisé votre route et leur seul passage, dites-vous, vous a ébranlé. De grâce, demandez-vous si ces grandes tristesses n’ont pas traversé le profond de vous-même, si elles n’ont pas changé beaucoup de choses en vous, si quelque point de votre être ne s’y est pas proprement transformé. Seules sont mauvaises et dangereuses les tristesses qu’on transporte dans la foule pour qu’elle les couvre. Telles ces maladies négligemment soignées et sottement, qui ne disparaissent qu’un temps
pour reparaître ensuite plus redoutables que jamais.
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Laissez à vos jugements leur développement propre, silencieux. Ne le contrariez pas, car, comme tout progrès, il doit venir du profond de votre être et ne peut souffrir ni pression ni hâte. Porter jusqu’au terme, puis enfanter : tout est là. Il faut que vous laissiez chaque impression, chaque germe de sentiment, mûrir en vous, dans l’obscur, dans l’inexprimable, dans l’inconscient, ces régions fermés à l’entendement.
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D’abord de l’ironie. Ne vous laissez pas dominer par elle, surtout à vos heures de sécheresse. Dans les moments créateurs efforcez-vous de vous en servir comme d’un moyen de plus pour saisir la vie. Employée pure, elle aussi est pure ; il ne faut pas en avoir honte. Si vous vous sentez trop de penchant pour elle, si vous redoutez avec elle une intimité grandissante, tournez-vous vers de grandes et graves choses, en face des-quelles elle devienne petite et comme perdue.
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Lorsque parle une grande figure originale, les petits doivent se taire
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Sur le soupir de l'amie
toute la nuit se soulève,
une caresse brève
parcourt le ciel ébloui.

C'est comme si dans l'univers
une force élémentaire
redevenait la mère
de tout amour qui se perd.
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Surtout, demandez-vous à l'heure la plus silencieuse de votre nuit : est-ce essentiel pour moi que d'écrire ?
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Chevaucher, chevaucher, chevaucher; traverser le jour, traverser la nuit ... .
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[...]la robuste lumière d'un après-midi d'été allait examiner tous les objets timides, effarouchés, et se retourner maladroitement dans les miroirs soudain rouverts.
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