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Citations de Raul Argemi (104)


Il faut tirer avec amour, c’est avec amour que tu dois les tuer...
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L’important quand on a fait une bêtise c’est de le reconnaître.
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S'embarquer ainsi du jour au lendemain avec un ami du quartier, qu'il n'avait pas vu depuis qu'ils étaient gamins, pour délivrer son frère Beto, ce n'était pas raisonnable.
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– Vous savez que c'est un endroit bizarre, la Patagonie ? répondit-il, en retournant la question. C'est plein de morts vivants.
– Eh ! Ce n'est pas comme Buenos Aires ! Qui est plein de parvenus vivants.
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- Auriez-vous un petit hôtel, par ici, avec un bon lit t de quoi manger pour moi et mon destrier ?
- Bien entendu ! répondit la face de poisson de Don Rigobert. Cela est prévu. A l'Hôtel du Roi Assoupi, nous y avons fait les réservations pour le chevalier qui viendrait nous délivrer.
- C'est une invention très moderne. Au château, et servi par les propriétaires. Le tourisme rural ! expliqua don Féroce avec enthousiasme.
Mais pour Léon, qui se méfiait des inventions, la chose semblait des plus bizarres.
- Le tourisme rural ?
- Vous savez bien, les gens de la ville qui rêvent de savoir quelle odeur a une vache.
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Je n'ai jamais réussi à faire comprendre aux juancarlistes que la monarchie est héréditaire. Et qu'un jour, leur Juan Carlos, alias Joan Carles en Catalogne, allait mourir, laissant une flopée d'enfants et petits-enfants qui hériteraient d'un tas de privilèges sans les avoir mérités, au seul motif qu'ils étaient sortis de ses testicules
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Il soufflait ce vent froid typique des heures précédant le lever du jour. Le bus s’arrêta devant la gare de chemin de fer dans un bruit de ferraille rafistolée. Le conducteur attendit juste le temps que les deux hommes descendent et s’éloigna aussitôt avec son chargement de paysans endormis.
Un des hommes était grand, basané, avec des rides façonnées par le soleil au coin des yeux. Sa chevelure blonde, éclaircie par des cheveux blancs, lui donnait un air de gringo, accentué, si besoin était, par un caban écossais. Il portait à l’épaule un sac de marin en toile renforcée.
L’autre avait une tête de moins et de larges épaules d’haltérophile accablé par l’infortune. Une moustache sombre, mal taillée, lui coupait le visage en deux. À l’inverse de son compagnon, il semblait n’avoir jamais vu le soleil.
– Nous aurions pu voyager sur le toit et nous économiser le billet…, râlait le plus petit, occupé à épousseter ses vêtements avec violence.
Chaque coup soulevait un nuage de poussière que le vent entraînait vers un destin incertain.
– Mais nous arrivons à temps, dit le blond, et il vérifia l’heure à sa montre. Tout était calculé.
– Oui, je sais, froidement calculé, murmura le plus petit, du ton de celui qui a entendu ça jusqu’à plus soif.
– Oui, froidement calculé…, répéta le blond avec un demi-sourire. Il est à peine plus de six heures cinq, et ça doit être la gare.
– Tu parles d’un scoop ! Allons-y, Haroldo, je suis en train de me peler.
Le plus râblé enfonça sa casquette à visière, attrapa un petit sac et commença à s’éloigner du pas mal assuré de celui qui a fait un mauvais voyage. Mais il s’arrêta vite parce que le blond ne le suivait pas. Tout au contraire, il semblait plus figé que jamais et regardait de tous côtés d’un air distrait.
– Qu’est-ce que t’attends, mec ?
– C’est à moi que vous parliez, monsieur ?
– À qui, sinon ? Bordel de merde ! Ah ! Je sais, j’ai oublié nos noms de guerre. Cela vous conviendrait-il que nous cessions de nous les geler en entrant dans cette putain de gare, monsieur Butch Cassidy ?
– Tout à fait, monsieur… Juan Bautista Bairoletto. Même s’il n’y a pas d’urgence. Le train passe à huit heures.
– Je ne sais pas, je ne sais pas…, marmonna l’autre et il pressa le pas. Avec les trains on ne sait jamais, on peut aussi bien être obligés de l’attendre toute la journée.
– Ça, c’était autrefois, maintenant qu’ils sont privatisés, ils doivent être efficaces.
Celui qui répondait au nom de Bairoletto lâcha son sac qui rebondit sur le chemin de terre et il se retourna, le visage empourpré.
– Je t’ai dit de ne pas me parler de privatisations. Cela me rend fou. Tu en parles encore une fois, je me barre, et tu te débrouilleras tout seul.
– C’était une plaisanterie !
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Je suis journaliste. Et le journalisme est un art qui oscille souvent entre une quête plus ou moins fructueuse de la vérité et la tentation de la fiction. Certains de mes confrères, parfois simplement malhonnêtes, parfois également talentueux (ce qui n’est pas une excuse…), succombent volontiers à la seconde. D’autres tentent de s’en tenir à la réalité la plus stricte. J’ai essayé d’être de ceux-là. Avouons-le : c’est souvent très frustrant. Car comment ne pas avoir envie de creuser derrière les façades qu’on nous oppose, de relier les fils éparts qui nous glissent entre les mains, de laisser notre imagination remplir les vides laissés par nos interlocuteurs ? Plus que d’autres peut-être, car il est porteur de fantasmes, d’envies, d’humanité, le fait divers appelle ces extrapolations.
Quiconque s’est déjà réveillé dans un lit d’hôpital en se demandant comment il a atterri là pourra comprendre mon état d’esprit. Quiconque a déjà ouvert les yeux dans cette absence de douleur due aux analgésiques, qui vous privent au passage de toute sensation d’être en vie, saura de quoi je parle.
Oui, quand je me suis réveillé, je n’avais plus de corps, tout juste une conscience qui planait au-dessus d’un morceau de viande sans se décider à atterrir. Pour ne rien arranger, j’avais des chuchotements plein les oreilles, comme si des gens se disputaient à voix basse, et aussi l’impression d’avoir vu comme un éclair.
Une montée d’adrénaline, un vent de panique m’ont aidé à fixer mon regard à temps pour apercevoir le photographe à l’instant précis où l’infirmière le chassait de la pièce.
– Des journalistes, me suis-je dit, puis j’ai dû refermer les yeux car les murs ont commencé à virevolter autour de ma tête.
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La troupe des policiers scrutait la voiture emportée par le courant. Ils allaient et venaient, prêts à tirer, si jamais un rescapé réapparaissait à la surface, au milieu de cette multitude de bulles qui éclataient un peu partout. Un bruit, semblable à un barbotement d’animal en fuite, leur parvint d’un peu plus bas et fit soudain tourner la tête aux chasseurs : quelqu’un essayait péniblement de grimper sur la rive.
– Là-bas ! Il y en a un qui s’échappe, cria l’homme au complet bleu, et il appuya sur la détente de son arme sans l’ombre d’une hésitation.
Alors, comme dans un peloton d’exécution, ils tirèrent tous en même temps.
L’homme, criblé de balles, tomba en avant : la mort lui faucha les jambes. Le courant l’arracha à la rive et l’emporta sans difficulté. Deux policiers, obéissant à un ordre, se détachèrent du groupe et coururent pour repêcher le cadavre.
La Ford, échouée sur la rive opposée, remuait à peine, agitée seulement de soubresauts au gré du courant. Une traînée de sang délavé s’étirait à côté d’elle entre les taches d’huile et les dernières bulles d’air.
L’homme au complet bleu, furieux, hurla une consigne en désignant une vieille Renault qui se frayait un chemin sur le bas-côté et un policier s’élança aussitôt pour empêcher la voiture d’approcher. Il sortit ensuite un mouchoir pour éponger la sueur qui dégoulinait le long de son cou et trempait sa chemise. Même la proximité de l’eau ne parvenait pas à tempérer la chaleur torride qui consumait la nature et les hommes.
– Le type de la Renault, c’est un journaliste du Comahue. On l’envoie de temps en temps au commissariat quand ceux qui s’occupent des affaires policières sont surchargés. C’est un gros con. Je ne sais pas comment il s’est retrouvé là, expliqua un vieux sous-officier.
– Bon, ça va. Allez-y et occupez-vous de lui. Mais faites en sorte qu’il n’arrive à l’endroit de la fusillade que lorsque nous aurons la situation entièrement sous contrôle. Un bon journaliste est un journaliste mort, dit l’homme au complet bleu avec une assurance toute professionnelle.
Depuis la Renault, celui dont il était question faisait des gestes désespérés pour qu’on lui permette de passer. Il avait presque bousillé sa voiture pour s’accrocher à la poursuite, mais il n’y était pas parvenu. Il ne lui restait plus qu’à mendier un peu d’information.
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Le camion déboucha de la route de la ferme. Il transportait un troupeau de porcs qui pressentaient l’imminence de la mort. À cause de leurs hurlements assourdissants, le fermier n’entendit pas la fusillade et aperçut trop tard la voiture lancée à toute allure dans sa direction : il ne put que freiner désespérément. Du coup, le seul résultat de sa manœuvre fut d’arrêter le véhicule en plein milieu de la chaussée, dans un gémissement de freins rouillés, cinquante mètres avant le pont de béton qui enjambait le canal d’irrigation.
Il ne restait alors à la Ford rouge que peu de choix : soit s’écraser sur cet amas de roues et de cages, dont l’asphalte chauffé à blanc estompait les contours, soit tenter de le contourner. Le conducteur bloqua les freins sans ralentir et, d’un coup de volant, dans une odeur de gomme brûlée, tenta de passer par le peu d’espace qui lui restait. Le fermier leva un bras pour se protéger le visage quand il vit la Ford partir en vrille et se recommanda à tous les saints lorsqu’il sentit le choc dans le flanc du camion. L’instant d’après, la voiture le dépassa. Bien que sa partie arrière fût défoncée et qu’elle eût perdu ses feux de position, elle parvint à récupérer une trajectoire rectiligne après son rebond sur le long véhicule. Le conducteur retenait sa respiration pour ne pas rater le pont. Deux de ses roues reposaient sur l’asphalte et les deux autres s’accrochaient au bas-côté. Juste à ce moment, une rafale l’atteignit et la poursuite s’acheva là.
Les balles transpercèrent la voiture de biais et quelqu’un ou quelque chose fut soudain brisé. La Ford devint incontrôlable et, après avoir tourné sans but tel un canard décapité, elle quitta la route pour s’en aller piquer du nez dans une tranchée parallèle au canal d’irrigation. La voiture garda encore un instant une position indécise, l’arrière en équilibre instable. Pour finir, elle fut vaincue par la force de gravité, même si elle tenta encore de passer à saute-mouton par-dessus le canal. Ce fut peine perdue. Elle heurta sans douceur l’autre rive puis fit dans l’eau un plongeon maladroit, ses roues tournées vers le ciel.
Les deux véhicules qui participaient à la poursuite – le troisième n’appartenait pas à cette catégorie – freinèrent pour s’arrêter sur le bas-côté, faisant gicler des gravillons, et larguèrent un paquet d’uniformes gris.
Un homme en complet bleu commandait le peloton de policiers et fut le premier à tirer. Une seconde après, une avalanche de balles frappa le ventre de la Ford rouge qui flottait les roues en l’air, pareille à une tortue préhistorique en fer-blanc, sans que personne ne ripostât.
Conscient qu’on l’avait momentanément oublié, le fermier fit reculer son camion, emportant avec lui les cris des porcs, et se perdit dans le bois d’où il était sorti. La minute suivante, il flotta sur la route et sur le canal ce silence assourdissant qui succède aux fusillades. Dans les restes de la Ford, un pneu, troué par deux impacts de balles, se dégonflait, sifflant comme une chouette effrayée.
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Derrière moi, le vieux avançait en titubant, l’air hébété. Je n’avais pas besoin de tourner la tête pour savoir qu’il me regardait, cherchant une réponse, parce que ma présence ne collait pas avec le reste. Le vieux – à ce moment, cela me plaisait plus que jamais de l’appeler ainsi – avait, en descendant de sa voiture, été surpris de me rencontrer à cette heure-là à proximité de sa ville et, le temps qu’il comprenne la situation, il était notre prisonnier. Le Français et Pérez la Souris avaient surgi d’un grand bouquet de lauriers, l’avaient assommé d’un coup de massue et embarqué en une fraction de seconde. C’est certain, ils ne lésinèrent pas sur la violence mais l’eussent-ils blessé que personne ne s’en serait aperçu.
Pourtant, ce n’était pas cette attaque imprévue qui l’avait sonné. Ni même le fait que moi, un gars de confiance, un type qu’il prenait pour un petit chien obéissant, lui fourre un chiffon dans la bouche pour qu’il ne crie pas. Non, ce qu’il ne comprenait pas, c’est que nous puissions le traîner impunément dans l’obscurité, sous les arbres même de son parc, devant sa maison, presque sous le nez de sa femme et de son fils. Il ne pouvait pas se mettre dans la tête ue nous ne lui appartenions pas. Une petite erreur de stratégie. Il ne s’était pas rendu compte qu’il ne possédait plus le pouvoir, même sur sa propre personne. Qu’on le lui avait volé.
Ce qui était certain, c’est que j’avançais, sentant les yeux clairs du vieux – grands ouverts comme on s’imagine ceux d’un noyé – fixés sur mon dos, pendant qu’il était brutalement traîné jusqu’à la cage des pumas. Je savais qu’il tremblait au moins autant que moi. Un peu à cause du froid et plus encore à cause de l’excitation du moment. C’était sans doute pour ça qu’il s’emmêlait les pieds à chaque pas et trébuchait pour se retrouver finalement dans les bras de Pérez la Souris.
Il était presque minuit et le gravier du sentier crissait sous le givre. Tout indiquait que ce serait une nuit froide comme un chien mort. Nous nous étions gelés en attendant dans la voiture, et une demi-bouteille de Ballantine’s nous avait aidés à garder notre chaleur intérieure.
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Il s’agit presque toujours d’une question de pouvoir, de l’exercer ou d’être un perdant. Ni les dix commandements ni les tables de multiplication ne sont des points d’appui solides sans le pouvoir. Avec le pouvoir, on peut modifier les résultats et jusqu’aux règles du jeu elles-mêmes : naître, vivre, mourir sont toujours les manifestations de quelque dieu éphémère et sans pitié, qui, en abaissant le pouce, condamne à vivre ou à mourir. Celui qui découvrit le principe du levier, alors que l’Occident n’était encore qu’un nouveau-né, déclara : « Donnez-moi un point d’appui et je soulèverai le monde. » Et par sa prétention, il mit à nu ce qui est la racine même de l’être humain.
Si vous êtes de ceux qui se lestent les pieds avec des kilos de morale pour ne pas se perdre dans l’espace comme un cosmonaute abandonné, priez pour que les enfants de Belzébuth vous conservent votre innocence. Découvrir que l’on peut être Dieu pour un instant laisse ensuite une soif inextinguible. Cette remarque, il est vrai, se trompe de destinataire, et en plus arrive trop tard. Peut-être aurait-il mieux valu qu’un certain Gros l’eût entendue il y a trois ans, un certain Gros qui cherchait à solder un important compte d’humiliations, sans savoir que ces choses-là sont comme la vérole : elles laissent des marques indélébiles. Mais, finalement, rien de tout ça n’a d’importance puisque, tandis que le Ciel demeure fermé pour cause d’inexistence, le moment est venu de raviver la mémoire.
Aujourd’hui, quand j’ai reçu mon courrier et que j’ai vu la lettre et la photo qui l’accompagnait, j’ai su qu’il était temps de se souvenir.
Car il y a des épreuves qui ne laissent pas le choix : on se bat jusqu’à la fin ou l’on se dirige docilement vers les crématoires de la mort.
Alors j’ai décidé de raconter ce qui s’est passé. Non pas avec l’intention d’expier mes fautes ou de réparer mes torts ; j’essaie seulement de me garantir quelque chose comme une vengeance posthume, oeil pour oeil, si dans l’épreuve de force qui s’approche, ils parviennent à me tuer d’une balle dans le dos. Au moment où je débute ce récit, mon unique certitude, même si j’ai rempli les rues de morts-vivants, est que rien de ce qui est humain ne m’est étranger, et aucun dieu, ni aucun démon, ne peut dire le contraire.
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J’ai moi aussi un penchant démesuré pour la cruauté qui se manifeste dans les moments les plus inattendus, comme si je voulais prendre ma revanche, me venger de ce passé d’humiliations canines. Je porte en moi la marque du diable, et je ne peux pas la réduire en cendres pour l’éparpiller au milieu des arbres.
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Il raconte la vie de Janis Joplin, interprétée par la grande Bette Midler, une femme incontestablement laide, mais dont je suis tombé à jamais amoureux : toute concrétisation étant impossible, mon amour est resté intact. Car, quoi qu’en disent les romantiques, l’amour est une forme de suicide.
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Le régime franquiste, qui pratiquait la censure en adaptant les dialogues afin de les rendre conformes à la morale, avait habitué les Espagnols aux films doublés. Certains doubleurs étaient même des célébrités, alors que la justice aurait voulu qu’ils soient fusillés dans le dos pour avoir volé leur voix aux acteurs.
Je peux comprendre que les films soient doublés à la télé. Le petit écran rend difficile la lecture des sous-titres. Mais au cinéma, sur grand écran, cela m’est insupportable. Quand le sujet arrivait sur la table ou que je l’y amenais exprès pour les emmerder, j’étais radical : voler la voix à un acteur était un crime.
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Dans sa version la plus simple, le système consistait à faire en sorte que des gens ouvrent un compte joint en y déposant chacun la même somme. On ne pouvait toucher à cet argent tant qu’ils n’étaient pas tous morts, sauf un, qui était celui qui hériterait du capital augmenté des intérêts. Quand il n’y avait plus qu’un petit nombre en vie, on pouvait aussi se mettre d’accord pour récolter ce qu’on avait semé.
On voit bien pourquoi la tontine a fait irruption dans le polar. C’était inspiré de la réalité. Parfois, quand il ne restait que deux ou trois personnes, l’une d’entre elles s’employait à tuer les autres pour être le seul et unique héritier.
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Une culture mystique qui méprisait les livres, parce que la sagesse venait de l’intérieur sous la forme d’une illumination. Moi, qui croyais davantage aux livres qu’aux dieux ou à l’esprit, je les considérais comme des cinglés qui finiraient idiots à force de fumer de l’herbe ou qui, plus probablement, abandonneraient leurs tenues orientales pour pactiser avec n’importe quelle connerie avec cravate exigée.
Ce qui me sidérait le plus, c’était qu’on les voie comme des révolutionnaires et des anarchistes, sous prétexte qu’ils se mêlaient à ceux qui avaient manifesté contre la guerre du Vietnam, alors qu’au fond ils étaient de droite.
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Le pickpocket volait ce que dans son jargon il appelait le « cuir », autrement dit le portefeuille, il s’engouffrait aussitôt dans les toilettes d’un des quatre ou cinq bars repérés à proximité. Il empochait l’argent qui, n’ayant ni nom ni propriétaire attitré, ne peut dénoncer personne, et il cachait le cuir derrière le réservoir d’eau ou dans un autre endroit introuvable à moins de le savoir. Ensuite, ni vu ni connu, il ressortait, et la victime pouvait toujours crier au voleur.
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Il ne faut pas déranger les morts. Il faut les laisser tranquilles dans leurs tombes, sous plusieurs couches de terre. Car quand on a franchi comme moi la ligne de la mort en empruntant le pire des chemins, on n’en revient jamais.
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Ceux qui se souviennent de moi à cette époque, et il doit en rester, savent sans doute que je n’avais peur de rien. Que j’étais prêt à perdre la vie lors de chaque combat. À vrai dire, j’étais déjà mort d’un trou dans la tête
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