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Critiques de Régis Penet (86)
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Beethoven : Le prix de la liberté

En 1805, Beethoven est hébergé chez le prince Alois von Lichnowsky, dans son château de Silésie. Le prince n'a de cesse que de le faire jouer devant ses invités, les vainqueurs napoléoniens que le maître ne peut supporter, comme tous ceux qui le privent de sa liberté.



Il se lie d'amitié avec le jeune enfant du prince qui est le narrateur de cet épisode de la vie du grand homme, qu'il reverra quelque vingt-cinq années plus tard en 1824, à l'opéra de Vienne, dirigeant sa 9ème symphonie.



L'essentiel de ce roman graphique tient donc dans la journée de la réception au château et montre toutes les insistances auprès de Beethoven pour qu'il accepte de jouer. L'épouse du prince, très belle sous les traits du dessinateur, pense qu'elle parviendra à le convaincre, elle n'a pas compris qu'il est Beethoven, l'unique, le prince et le génie de toutes les musiques, celles qu'il entend dans sa tête et celles qu'il imagine dans les arcanes de son cerveau.



Les dessins, en noir et blanc, m'ont vraiment séduit, tant dans les expressions des visages que des doigts courant sur les touches des pianos.



Le livre prend fin avec la mort du maître, le narrateur évoquant la vénération indéfectible qu'il lui voue.



Belle réussite.
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Les nuits écorchées, tome 1 : Progénitures

Cette série est assez inégale dans son ensemble dans une évolution partant d'un thriller d'anticipation à une intrigue plus intime et gothique. J'ai d'ailleurs trouvé la conclusion pas du tout satisfaisante avec un retournement de situation aussi inattendu que peu plausible.



Les Editions Maghen sont passés maîtres dans l'art de nous montrer très souvent un beau graphisme. Il est dommage que cela soit ici pour servir un thriller un peu insipide aux personnages caricaturaux. Les ingrédients sont les suivants : une mystérieuse créature, un trafic d'organes et une jolie inspectrice.



Cela manque singulièrement de spontanéité. Le dessin très froid et ses décors baroques non appropriés auront vite fait de nous lasser.



Le scénario perd de sa profondeur à mesure que l'on avance dans l'histoire. Le troisième tome est d'ailleurs assez indépendant des deux premiers volumes qui formaient un diptyque. Le 3ème tome a pour thème principal celui de l'enfance abusée et de la maternité avec l'inspectrice Mia qui fera le lien.



A noter également une couverture qui paraît assez alléchante mais qui est sans rapport avec l'ouvrage. Même le titre fait dans le pseudo-poétique mais sans consistance réelle avec l'intrigue. Non, tout est surfait.



Au final, c'est une série qui ne se démarque pas vraiment. C'est dommage car il y avait de bonnes idées au départ et un graphisme intéressant.
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La tomate

Cette BD m'a séduit surtout pour son aspect graphique que j'ai trouvé très réussi, les traits marquent bien le désarroi des protagonistes, les couleurs mêlent différents tons qui s'harmonisent, du jaune au bleu, du ocre au vert, avec également des noirs profonds et les yeux bleu mauve de l'héroïne, jusqu'au rouge de la tomate.



J'ai également apprécié que ce fruit ait été choisi par les auteurs pour illustrer la faute commise par Anna, cette Eve des temps futuristes, elle ne croque ni la pomme, ni la tomate, se contente de faire pousser et fructifier ses graines et cela est un péché mortel...



Pour le reste, l'histoire m'a paru assez confuse, ce monde a des similitudes avec celui de 1984, le vocabulaire n'est pas toujours très clair, les relations humaines naturellement sans empathie, le dénouement inévitable.



Je me souviendrai néanmoins de la tomate et de sa jardinière.
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Lorenzaccio (BD)

Bienvenue à Florence.

Alors que le duc Alexandre, bâtard parvenu des Médicis, règne désormais en tyran, la famille Strozzi, fraîchement déchue, ne rêve que de reconquête.

Lorenzo de Médicis promène sa silhouette déguingandée au phrasé provocant entre les salons du pouvoir et l'arrière-cuisine Strozzi, haut lieu d'une ambition toujours enracinée à défaut d'être factuelle.

Être complexe, torturé et sordide, ce personnage sans foi ni loi travaille inlassablement à l'accomplissement de son rêve ultime.

Une ambition qui devrait marquer durablement les esprits.



Récit politiquement abouti flirtant avec l'onirisme, Lorenzaccio, tout comme le trône, se conquiert de haute lutte.

J'y suis rentré circonspect pour en ressortir conquis.



Conquis par l'esthétisme travaillé qui transpire de chaque planche.

Enthousiasmé par l'atmosphère poisseuse d'une Florence conspiratrice aux mille visages.

Porté par Lorenzaccio, personnage androgyne à la fois honni et plaint, décadent et rêveur.



Librement adapté d'une œuvre d'Alfred de Musset, Lorenzaccio fusionne romantisme et noirceur absolue en vous laissant un goût amer en bouche au sortir de ce drame épique et étincelant.



Sublime

4,5/5
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Antigone (BD)

Voilà un très bel objet, d'autant que le but est d'aller au delà du mythe célèbre et, ici, de la pièce de théâtre de Sophocle, l'auteur a cherché, par ses dessins, à magnifier cette histoire.



Il faut dire que les dessins, les coloriages, plus que de la simple bande dessinée, sont des chefs-d'oeuvre, peinture sur bois, fondus dans les tons marrons pour aller au delà de la profondeur des scènes, aux personnages statiques, au regard absent.



Magnificence des décors, beauté des sculptures, grandeur des paysages, bref cet album est hors normes de la BD habituelle et c'est pour ce qui précède qu'il fascine parce que, pour ce qui est des dialogues, du livret, nous sommes loin du compte, loin de l'immensité de l'oeuvre de Sophocle et à des lieues des émotions que nous devrions ressentir.



Les personnages sont sans âme, Créon ne doute pas, Antigone sans larme - où es-tu de ton amour pour ton frère ? -, Hémon dont l'amour semble exsangue, non rien de tout cela ne transpire de l'oeuvre et ne chavire le lecteur comme la pièce m'avait, à chaque fois, à chaque mise en scène, transporté.



En fin d'album un cahier sur Antigone et le théâtre antique, agrémenté par quelques crayonnés, précieux guide sur la "Tragédie".
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Roma, tome 5 : La peur ou l'illusion

A l'heure où les études antiques étaient menacées par des bobos hispters persuadés que les vieux et les morts n'avaient plus leur place dans le monde moderne compétitif (sic), le regretté Gilles Chaillet s'était lancé dans une entreprise démesurée : sur le modèle de l'oeuvre de Denys d'Halicarnasse, réaliser l'histoire totale de la ville éternelle d'Enée à Mussolini ! Cet amoureux de l'Histoire, de l'Antiquité et de Rome en particulier, nous a malheureusement quitté trop tôt pour l'accomplir… Et c'est les éditions Glénat, décidément portées sur l'Histoire ces temps-ci, qui ont confié la tâche à l'expérimenté trio Eric Adam, Pierre Boisserie et Didier Convard qui ont fait du Palladium le Faucon Maltais de l'entreprise…





Dans ce tome 5, intitulé "La Peur ou l’illusion", je suis un peu déçu que la figure de Constantin le premier auteur chrétien soit plus une guest star qu’un personnage à part entière de l’histoire qui nous est ici contée…

A Rome et dans tout l’empire romain, le christianisme est désormais toléré et cela ne plaît pas à moult néocons à la con. Plusieurs romains de souche sont brûlés vifs par un mystérieux assassin, et le chrétien Furius Léo comme le païen Marcus Aquilia qui a détruit sa vie pensent qu’ils peuvent tirer les marrons du feu pour faire triompher leur cause. Pour arbitrer leur différent l’honorable adjudicateur Nautius Aquilia, protecteur repentant du premier et fils prodigue du second, est choisi par Constantin pour apaiser les tensions entre les communautés religieuses désormais presque irréconciliables (les païens craignent d’êtres victimes de persécutions comme naguère l’on été les chrétiens, mais cela arrivera plus tard sous le règne de Théodose à la fin du IVe siècle : décidemment pouvoir et religion entretiennent des rapports tout aussi dangereux qu’incestueux, du coup personnellement je suis bien content d’être athée !!!). Au final les uns et les autres sont tous les pions de Ker qui de sa prison d’orichalque prépare sa vengeance : enterrer le souvenir des Olympiens tout en préparant son passage dans le monde chrétien, le tout avec la bénédiction de l’évêque Sylvestre persuadé d’y trouver son compte car Dieu a besoin du Diable…

Personnellement j’ai trouvé la partie policière bien plus réussie que la partie fantastique qui lorgne du côté du giallo… Un peu plus de pages n’aurait pas été de refus pour passer plus sereinement du peplum policier au remake de "La Malédiction" avec un épilogue noir c’est noir il n’y a plus d’espoir…



Chaque tome de cycle antique de cette série aura don été un éternel recommencement : à chaque génération les familles Léo et Aquilia s’opposent avant de se réunir, et quand ce n’est pas les parents qui trahissent leurs enfants c’est les enfants qui trahissent leurs parents… Nous sommes donc bien dans la tragédie antique !



Je suis bien content de retrouver les graphismes soignés de Régis Penet, même si je suis un peu gêné par la froideur qui se dégage de ses planches… Les appendices historiques de Bertrand Lançon sont ici plus courts qu’à l’accoutumée car le personnage de Constantin est moins controversé et moins fascinant que César ou Caligula (encore qu’il y aurait à dire), et on nous précise bien que cette phase du récit a été un crève cœur pour Gilles Chaillet créateur du projet mort avant son heure car il était attaché à Rome que Constantin a voulu quitter à tout prix pour fonder sa propre cité de Constantinople à l’emplacement de la Byzance grecque… Que nous réserve la suite de la série en sachant que l’Histoire de la ville de Rome est loin de s’arrêter à celle l’Antiquité ?
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Lorenzaccio (BD)

Lorsque j'ai lu l'oeuvre De Musset, je me souviens avoir été fascinée par l'ambivalence et le caractère torturé de Lorenzaccio.

J'espérais retrouver cela en empruntant cette BD. Mais cette dernière m'a tout d'abord déstabilisée par sa modernité et son atemporalité. J'ai apprécié avoir lu la pièce De Musset il y a quelques mois pour mieux comprendre les tenants et les aboutissants du scénario. Graphiquement, c'est vraiment réussi même si je n'adhère pas forcément à ce style très sombre et très symbolique.



Le Grand Carnaval, fête de la libération de Florence, bat son plein et l'occasion est belle pour le dessinateur de jouer avec les costumes et les masques. Lorenzaccio y fait figure de bel androgyne, mi-ange, mi-démon, et fort tourmenté.

Les multiples visages de Lorenzo, à la fois charmeur, narquois, sarcastique, joueur, rusé, vil, fourbe, désabusé, triste, inconsolable se retrouvent dans les dessins de Régis Penet et correspondent parfaitement à l'image du héros romantique : complexe et plein de contradictions.



On retrouve également toute la passion meurtrière, la violence et la décadence qui secouent Florence lors de cet épisode.

A tel point que même les rats finissent par quitter le navire...



Somme toute, Régis Penet signe là une oeuvre digne De Musset : dérangeante mais sublime.

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A hauteur d'homme

C'est une BD qui montre le regard d'un vagabond dans la rue qui récolte un peu d'argent des passants. Il a un regard éminemment subjectif sur le monde qui nous entoure. La foule est à la fois personnelle et impersonnelle.



On observe au gré de la narration le parcours d'un homme qui fut jadis heureux avec une femme et une fille qu'il aimait. Un peu comme chacun de nous. C'est difficile par la suite de voir qu'on peut terminer dans la rue.



Derrière le plus mort des astres, il a eu une vie. Les trajectoires de chacun peuvent être bien différentes. Il y a également les accidents de la vie qui peuvent mettre un homme sur le carreau.



Il doit affronter l'indifférence mais parfois le mépris. C'est joliment mise en image dans une sobriété en noir et blanc.



A la base, il y a eu la trahison d'un ami qui lui a pris les êtres qu'il aimait. Cependant, il demeure responsable de se propres actes de haine mal dirigée. Je ne dévoilerais rien de l'issue forcément dramatique.



Une œuvre triste qui pousse à la réflexion sur ce qu'il ne faut pas faire pour louper sa vie. C'est une leçon qu'il nous donne avec le plus grand des regrets. Encore faut-il la retenir avec humilité.

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Antigone (BD)

Antigone est l'archétype de la tragédie grecque. Cette jeune femme qui, par amour pour son frère décédé, a enfreint la loi de Thèbes et de son oncle se voit condamnée par ce dernier malgré tout leur amour...



L’œuvre de Sophocle est reprise en bande dessinée par Régis Penet qui plus qu'une relecture d'Antigone nous livre un beau roman graphique. Peu de dialogue mais de très grandes cases contenant des dessins du plus bel effet. Crayonnés aux couleurs parfois non terminées, esquisses sur fond ocre, portraits respirant la tristesse... Le tout dans des teintes sépias. Graphiquement c'est très beau.

Après au niveau du scénario c'est assez décevant. C'est assez plat au final et on n'arrive pas à ressentir les émotions qui devraient pourtant nous faire des nœuds à l'estomac. On devrait souffrir avec Ismène, aimer avec Hémon, pleurer avec Antigone, hésiter avec Créon... Mais rien de tout ceci ne se passe...
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Pensées profondes

Non est le point de départ d’un chemin rempli d’opportunités.

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Ce tome contient une histoire complète, indépendante de toute autre. Sa première édition date de 2024. Il a été réalisé par Anne-Laure Reboul pour le scénario, et par Régis Penet pour les dessins et les couleurs. Il comprend soixante-dix-neuf pages de bande dessinée.



Préambule : Louise écrit dans son journal. Elle a un quart de siècle aujourd’hui et un immense élan de gratitude envers la vie. Si elle doit établir un bilan, à vingt-cinq ans, elle a un emploi stable, une amie fidèle et fantasque et un compagnon amoureux comme au premier jour. Certes elle ne nie pas que l’on peut toujours s’améliorer. Il ne s’agit pas de se reposer sur ses lauriers : ce serait verser dans la paresse ou l’orgueil, et elle ne veut ni l’un ni l’autre. Non, elle doit tendre vers le meilleur tout en restant une belle personne. Par exemple, ce travail à la mairie, il faut avouer qu’elle s’y encroûte un peu. Ne serait-elle pas plus utile si elle mettait ses qualités professionnelles au service d’une boîte de com, par exemple ? C’est comme Rozanne. Elle l’adore, mais il faut bien convenir que ça ne vole pas très haut. Elle écrit ces lignes avec beaucoup d’amour. Mais elle est consciente de ses limites et s’ouvrir à d’autres cercles que son groupe d’alcooliques altermondialistes (à leur âge, c’est ridicule) contribuerait à l’élever un peu plus. Ils ne sentent pas toujours très bon. En vérité, pourquoi devrait-elle perdre son temps avec ces révolutionnaires d’arrière-cuisine ? Qu’est-ce qui l’oblige à écouter leurs diatribes incohérentes et leurs petits trucs et astuces pour conserver le RSA ? C’est tellement petit ! Et en parlant de petitesse, c’est la transition parfaite pour faire un état des lieux sur sa vie de couple. Petitesse des conversations ! Petitesse des repas dans la belle-famille ! Petitesse de leur appartement si pratique et si laid, il ne faut pas avoir peur des mots ! Petitesse de leurs aspirations communes, qui se limitent à décider où l’on va diner ce soir ! Elle a vingt-cinq ans aujourd’hui, et, pour des questions de survie, elle doit s’extirper de cette existence de nul ! Allez, en selle, Louise ! Aujourd’hui c’est le premier jour du reste de sa vie



Rester bons amis : Louise et son amoureux transi sortent du restaurant où ils ont dîné, et ils rentrent à pied vers son immeuble. Dans son for intérieur, elle s’admoneste : échec cuisant, très chère. Elle se parle à elle-même : elle avait pourtant tout bien préparé, et ce, depuis des jours. Mais non, la lâcheté a pris les rênes de la conversations (d’un ennui, d’un ennui !) de l’entrée jusqu’au digestif. Mille fois, elle aurait eu l’occasion d’annoncer la fin de cette histoire, et mille fois, elle a préféré se taire. À ce train-là, elle va finir par porter ses enfants. Cette perspective est-elle envisageable ? Non. Il faut qu’elle se décide à agir. L‘amoureux interrompt ses pensées en lui disant qu’il a bien remarqué son air et qu’il est sûr qu’elle pense à Véronique du service urbanisme. Elle lui répond qu’il la connaît bien, et elle repart dans son monologue intérieur en se morigénant d’être aussi nulle.



D’un côté un titre évoquant une forme de réflexion sur soi, de l’autre un dessin avec des annotations plutôt sur le ton de la dérision. En quatrième de couverture, un dessin de Louise perdue dans ses pensées profondes, entourée de termes évoquant les différentes formes de pression auxquelles elle est soumise : sororité douloureuse, victime de l’univers, conquête du monde, belle personne, ambition dévorante, surmoi tyrannique, injonctions sociétales, plans machiavéliques, échecs retentissants, stratégie bienveillante, affirmation de soi. Le préambule de deux pages montre Louise en train d’écrire dans son journal, d’abord allongée sur le lit, puis assise à une table. Le lecteur la voit commencer sereine, puis s’échauffer au fur et à mesure qu’elle devient plus critique envers elle-même, ou qu’elle aborde des sujets qui l’énervent. Pour enfin arborer un air résolu : c’est le premier jour du reste de sa vie. L’ouvrage se compose ensuite de cinq chapitres et d’un épilogue. Dans le premier, le lecteur peut voir Louise faire tout ce qu’elle peut, surtout dans sa tête, pour rompre avec son amoureux, transi et stupide comme le précise la couverture. Puis elle plonge dans les affres de l’angoisse parce qu’elle a menti sur ses toutes les lignes dans un curriculum pour répondre à une offre d’emploi. Ensuite elle se retrouve dans des toilettes nauséabondes alors qu’elle essaye de faire bonne impression dans une soirée chez un potentiel employeur très influent. Elle se retrouve après à voyager dans un bus avec une très grosse dame qui s’assoit à côté d’elle. Et enfin, elle savoure sa liberté reconquise avec le pouvoir de dire non.



De prime abord, les dessins présentent une forme épurée, très facile à saisir par l’œil, avec une légère touche féminine dans la délicatesse des personnages, et une discrète influence manga très bien assimilée dans les visages, avec l’œil un peu plus grand. Le lecteur remarque rapidement que le dessinateur se plaît à ne pas dessiner la bouche de Louise. Cela fait sens : ce choix donne plus d’importance à son flux de pensée, en soulignant le fait qu’elle n’exprime pas à haute voix ce flux de doutes et de réflexions. Il est impossible de résister aux mimiques de Louise, qui, elles aussi, traduisent plus son état d’esprit qu’elles ne sont descriptives de la réalité physique de ses expressions de visage. Cela vient encore renforcer le ressenti de l’héroïne par comparaison avec les visages des autres personnages, qui restent dans une gamme d’expression modérée. L’artiste utilise une direction d’acteurs qui reste dans un registre naturel pour les mouvements et les postures, sans caricature comique, même quand Louise se retrouve dans des toilettes empuanties et qu’elle ne veut, pour rien au monde, être rendue responsable de ces effluves nauséabonds dont elle n’est pas à l’origine. Il sait donner une forme spécifique à chaque tenue vestimentaire en quelques lignes élégantes : le manteau clair de Louise et celui foncé de son amoureux avec des coupes bien distinctes, un sweatshirt avec une écharpe bariolée (même si la mise en couleurs se limite à la bichromie) pour Rozanne, le short et le long teeshirt de Louise devant son ordinateur chez elle, sa belle petite robe pour la soirée, la tenue décontractée de hôte, son sweatshirt noir et pantalon noir pour se rendre à entretien, son élégant tailleur pour promouvoir son livre, etc.



Le lecteur remarque que l’artiste représente avec la même précision légère les différents décors : la façade d’un restaurant, une rue avec ses immeubles, une terrasse de café, le bureau de Louise, sa voiture, la maison de son hôte, sa salle à manger et bien sûr ses toilettes, l’intérieur d’un bus, ou encore la salle de bain de l’appartement de Louise. Il note, ici et là, quelques accessoires du quotidien : le panneau des boutons de la cabine de l’ascenseur, la table de chevet avec ses pieds incurvés, le plan de travail de la cuisine de Louise, le panier en osier dans la salle de bain de son hôte, les barres de maintien dans le bus, ou encore le meuble de salle de bain de Louise dans lequel elle range tous ses produits. D’une certaine manière, Louise présente la nudité de son esprit au lecteur : son flux de pensées, sans filtre ni fard, ses pensées plutôt intimes que profondes, ou alors profondes dans le sens où elles proviennent des profondeurs de sa personnalité. Il découvre également la nudité de son corps dans la première histoire lors d’une relation sexuelle avec son stupide amoureux transi et dans la dernière histoire alors qu’elle prend un bain. Ces représentations ne génèrent pas de ressenti érotique, dans la mesure où son corps est représenté avec des traits de contour rapide, sans s’appesantir sur ses organes sexuels, quasiment chastement.



Le lecteur prend immédiatement Louise en sympathie, avec une petite pointe de pitié, parce qu’elle ne sait pas dire non, ou plutôt elle ne parvient pas à exprimer son désaccord, et même plus simplement sa volonté. Elle se met toute seule dans une situation intenable en ne parvenant pas à dire à son amoureux qu’elle souhaite le quitter. Pour se faire pardonner à l’avance de la souffrance qu’elle va lui occasionner, elle décide de lui offrir une partie de jambe en l’air mémorable, allant même jusqu’à lui demander d’entrer par la petite porte. Elle se laisse convaincre par sa meilleure amie de mentir effrontément sur son curriculum vitae en se vantant de compétences dont elle n’a pas le moindre début (spécialiste de l’art persan du Xe siècle, parlant couramment le mandarin). Elle se retrouve acculée dans les toilettes empuanties de la propriété d’un potentiel employeur. Sa voisine de bus est persuadée que Louise souffre d’incontinence urinaire. Pour couronner le tout, elle finit par accepter la présence de squatteurs envahissants dans son propre appartement, faute de n’avoir pas su dire non, ou au moins imposer des limites.



Le lecteur ressent une forte empathie pour cette jeune femme voulant bien faire, ne souhaitant pas faire du mal à autrui, tout en étant conscience de ses propres limites, de la médiocrité moyenne de sa vie. En même temps, il ne parvient pas à la plaindre car dans le préambule, elle brosse un portrait très positif de sa situation : emploi stable, amie fidèle, compagnon très amoureux, et un appartement confortable. Il se reconnaît bien en elle quand elle s’empêtre dans des raisonnements alambiqués qui la conduise à l’autodénigrement, à se conduire en dépit du bon sens, à rendre une situation désagréable de plus en plus humiliante pour elle et pour son amour propre. Il identifie bien ce sentiment très particulier : avoir conscience de sa propre gêne, et la sensation que chaque effort, chaque action pour s’en défaire ne fait qu’aggraver la situation.



Les auteurs donnent accès aux pensées profondes d’une jeune femme ayant tout pour être heureuse, sauf la confiance en elle, et le recul nécessaire pour éviter de s’enfoncer toute seule. Le lecteur se trouve immédiatement séduit par les dessins fluides et faciles d’accès, par l’intimité avec Louise à la fois émotionnelle et physique. Il compatit de tout cœur, partagé entre un vague sentiment de supériorité sur cette jeune femme qui se fait des nœuds au cerveau, et celui d’être lui aussi passé par ces pensées profondes qui participent à rendre la situation plus humiliante. Trop navrant, trop vrai.
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La tomate

Anne Bréjinski comparaît devant un tribunal. Elle est accusée d'un crime abominable. Elle va nous en donner sa version.

Cet album, je l'ai lu dans une sorte d'état second.

Lorsqu'on l'ouvre, on est face à une planche sur le fond blanc de laquelle se découpe un magnifique et immense plant de tomates aux couleurs vert et rouge éclatantes . Quel choc, en tournant la page, de se retrouver plongé dans un univers noir et ocre, aux tons ternes et à la géométrie anguleuse. Le personnage central, vêtu d'une marinière à lignes et d'un pantalon noir semble enfermé dans un cube de verre dominé par deux cercles gigantesques.

Nous voici entraînés dans une dystopie effrayante où le monde froid et dépouillé est divisé en secteurs numérotés et la population en trois catégories.

Anne travaille au service de l’État. Elle est agent d'épuration. Elle est chargée d'aller chercher des objets interdits afin de les « retrancher », c'est-à-dire les détruire dans un incinérateur. Ces articles sont des vestiges de notre monde actuel : tableaux, œuvres d'art, livres...

Lors de cette mission, Anne voit tomber du volume qu'elle va éradiquer, un sachet de graines de tomates. Son crime : au lieu de le brûler, elle va semer et soigner les plantes.

Dans ce monde terrifiant, l'eau est devenue une denrée rare et précieuse. Lorsque le mari d'Anne rentre, ils ne boivent pas un apéritif, mais un simple verre de cette boisson de luxe réservée aux élites de la société.

Quand Anne met en terre les semences qu'elle a trouvées, rien ne se passe, car pour germer, la vie a besoin d'eau. Or, arroser les pousses, c'est détourner une partie de cet élément vital.

Il y a une forte opposition entre l'univers inhumain qui est représenté ici : d'une part, « le troisième cercle, secteur 28 Nord », bâtiments en ruines, êtres déguenillés, confinés dans une sorte de bunker ouvert aux quatre vents, l'appartement, chic, sans doute, du deuxième cercle, où vivent Anne et Boris, mais sévère, glacé, sans âme, et le manteau rouge vif de la jeune femme, seule tache de vie qui évoque le fruit du titre.

Dès qu'elle a trouvé la pochette, l'attitude d'Anne évolue. Un sourire se dessine sur son visage, elle attend avec impatience le moment où elle retrouvera le verre caché dans son bureau où elle a enfoui son trésor sacrilège et le bonheur qu'elle éprouve à voir la tomate germer, puis pousser, porter des fruits. Elle s'anime enfin, connaît diverses sensations, devient vivante, elle aussi.

En même temps, elle se fait remarquer par ses supérieurs, car elle oublie des missions.

Ce monde affreux est celui de la délation, de la sécheresse du cœur et des sentiments. Il fait peur car il montre où nous pourrions en arriver si nous ne changeons rien à nos habitudes : un univers gris, déshumanisé, désincarné. On y retrouve des allusions à des ouvrages tels que « 1984 » ou « Le meilleur des mondes », mais cette bande dessinée m'a paru plus effrayante encore, car elle met des images sur ce système cauchemardesque.

Un album à lire malgré son pessimisme.
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Beethoven : Le prix de la liberté

Tres beau roman graphique de Regis Penet avec une préface intéressante de Francois Frédéric Guy.

On y découvre un Beethoven à la personnalité indomptée et indomptable; un génie d’une profonde solitude probablement accentuée par sa surdité; son succès à Londres, Pragues, Berlin mais un homme qui n’aura de cesse d’obtenir la reconnaissance de Vienne attirée par une musique plus facile comme celle de Rossini.

On suit les compositions de l’artiste au fil des pages.

Le dessin en noir et blanc est agréable, expressif avec de belles planches de mains sur le piano.

Une belle découverte.
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Antigone (BD)

Adaptation en bande dessinée de la pièce de Sophocle. Le travail graphique est saisissant, mettant en scène le tragique et la beauté d'Antigone, tout en instaurant une atmosphère presque glaciale.



Le tout me semble assez réussi, mais je dois dire que cette histoire m'a toujours laissée assez perplexe, je ne dois pas en avoir encore compris tous les enjeux...



Par ailleurs, j'ai trouvé le dossier proposé en fin d'ouvrage et écrit par Jean-François Gautier, docteur en philosophie ancienne, fort intéressant.
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A hauteur d'homme

À hauteur d'homme, c'est la vie qui passe devant un homme, dans une rue animée : la vie qui court en baskets, qui se promène en famille, qui se rencontre, se heurte, qui se dépêche, qui flâne... sans jamais le voir.

Beaucoup de comparaisons astronomiques : les personnes vues comme des planètes tournant autour d'un trou noir ; cherchant à le fuir?

À l'exception d'une enfant, une seule enfant qui le regarde ; et ce regard déclenche les souvenirs de l'homme. On comprend alors ce qu'il fait là, à regarder passer les gens. Et ce personnage, d'abord pathétique dans son auto-apitoiement, devient monstrueux.

Un livre qui glace, en premier lieu par un dessin froid en noir et blanc, par cette perspective étrange de laquelle l'homme observe le monde.

Mais un livre qui glace aussi par son propos malaisant.

Challenge Bande dessinée 2022
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Roma, tome 5 : La peur ou l'illusion

Nous sommes en 304 après JC. La famille Léo se retrouve à la rue car elle adore le nouveau dieu unique, et c'est la famille Aquila qui récupère ses biens. 24 ans plus tard les persécutions envers les chrétiens ont cessé, mais pas l'inimité entre les romains et ce qui est alors une secte adoratrice d'un dieu du désert cloué sur une croix prônant l'amour.



Ce cinquième tome se déroule donc à une période où la chrétienté va prendre un véritable essor, sous l'empereur Constantin. Dans ce contexte historique nous retrouvons nos deux familles romaines : les Léo et les Aquila, toujours victime de la malédiction du Palladium. La foi pour la dieu unique va les détourner de l'idole, mais la divinité contenu dans cette prison ne va pas se laisser oublier.

Au bout du cinquième tome, l'histoire commence à montrer de sérieuse redondance. Les familles qui se déchirent, les enfants qui se retournent contre leur parent, trahison et malédiction... Au final j'ai été plus intéressée par le contexte que par l'histoire de famille qui ne se renouvelle pas trop. Cette période où la religion bascule est plutot bien rendue même si j'aurai aimé que Constantin est une plus grande présence, qu'il soit plus acteur pour nous en apprendre plus.

Comme d'habitude un cahier historique permet au curieux de se cultiver!



Je n'ai pas été transcendée par les dessins même s'ils restent très corrects.
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Antigone (BD)

Cette bande-dessinée est aux frontières du livre d'art, tant parfois les images se suffisent à elles-mêmes.

Des illustrations en pleines pages, que l'on devine parfois à moitié. Des plans sur les mains et visages, à la fois doux et terriblement violents, car le lecteur connaît l'issue de l'histoire.

Des images comme des tableaux de théâtre.

L'ambiance de la scène théâtrale antique est d'ailleurs parfaitement restituée : à cette époque les pièces se jouaient en plein soleil, afin que le spectateur soit ébloui par l'astre pour que l'effet cathartique agisse. Certaines images sont comme tronquées, comme si un rayon de soleil nous bloquais la vue. En ce sens, l'ambiance théâtre antique et modernité du format s'allie parfaitement.

Ici, les couleurs ocres rendent nos mains poisseuses et nos corps humides sous la chaleur écrasante.

Du noir pour exprimer la douleur et l'impossibilité de revenir en arrière.

Les personnages évoluent dans une ambiance lourde et pesante, de l'attente d'un verdict.

Des dialogues pour dire l'essentiel.

Du silence. Un silence oppressant, mais qui donne une ampleur à l'intrigue.



Cette adaptation est certes, parfois, courte, pour bien restituer tous les enjeux. Mais, je pense que l'essentiel se joue au niveau de l'illustration qui donne une vision intime de l'intrigue.
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Pensées profondes

Vous êtes un peu timide, vous n’arrivez pas à dire « NON », vous culpabilisez sans cesse, vous vous laissez envahir ?



Cette bande dessinée est là pour vous !



Oh ! Elle ne vous proposera aucun traitement, aucune solution. Tout au plus, vous sentirez vous moins seul-e-s



C’est drôle (très), léger, un peu sexy, et ça raconte les affres de Louise qui, c’est décidé, commence à s’affirmer ! Maintenant !
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La tomate

Dans cette oeuvre d'émancipation, on est dans un Paris qui a été détruit par un cataclysme planétaire et qui tente de se reconstruire dans une société qui contrôle le moindre faits et gestes dans un style qui rappelle Fahrenheit 451 ou encore l'excellent Bienvenue à Gattaca. Il n'y a plus assez d'eau pour les habitants. La pénurie doit être gérée par des fonctionnaires zélés.



L'héroïne va se rendre compte à ses dépends que le simple fait de faire pousser un plant de tomate peut conduire à la peine de mort car cela met en péril la sécurité de toute la communauté.



Il est dommage que le style graphique tout comme l'héroïne soit si froid. Cela est sans doute voulu mais cela n'emporte pas l'adhésion. Pour le reste, c'est plutôt bien vu.
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Beethoven : Le prix de la liberté

Merci à @Babelio et aux editions @LA BOÎTE À BULLES pour l’organisation de cette Masse Crititique qui m’a permis de decouvrir Beethoven autrement qu’en écoutant son extraordinaire musique.



A travers cette journee particuliere dans la vie du grand compositeur, ce roman graphique donne à voir son côté sombre et à quel point son enfance et son génie malmené ont fait de lui ce qu’il convient de nommer « l’ours des salons ». Sa surdité naissante le rend très certainement encore plus taciturne et cet indomptable ne cède pas, il résiste et refuse d’être exhibé tel un singe savant. Les Français envahissent l’Autriche, Beethoven semble lui aussi en guerre mais contre ses propres démons et contre son temps. Doté d’un caractère d’homme libre, il est sur de son talent, il ne cède et ne plie pas.

C’est tout le rapport des artistes et leur indépendance vis-à-vis de leurs mécènes parfois orgueilleux qui est étudié, la folie créatrice et des démons qui peuvent hanter les auteurs.. Les superbes planches de nature et particulièrement de forets s’associent parfaitement aux grandioses œuvres de Beethoven et nous permettent de mieux ressentir la vie du compositeur de la 9eme symphonie ! Bravo !
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Beethoven : Le prix de la liberté

Aborder ce livre n’a pas été facile pour moi. La question qui m’effleurait l’esprit était : Est-ce qu’un roman graphique qui parle d’un personnage célèbre ou d’une de ses œuvres peut se permettre d’inventer et sortir d’une certaines réalité historique ? A défaut de bien connaître la vie du personnage la question restait sans réponse, ce qui fut mon cas pour Beethoven.



De qu’elle manière ce livre aborde-t-il Beethoven ? Pour apprendre la musique, l’interpréter et composer, Beethoven doit bénéficier d’un mécène. Nous rencontrons Beethoven, chez l’un de ceux-ci le prince von Lichnowsky. Beethoven séjourne dans son château en Silésie où non seulement il exerce son art mais a des altercations avec le prince, son épouse Maria une pianiste dont le talent est reconnu par Beethoven et le fils Edouard pour qui la musique compte grandement. Nous sommes à l’époque de la bataille d’Austerlitz. Napoléon vaincu les troupes ennemies en grand stratège. Des officiers de l’Empereur sont au château du prince. Le prince souhaite leur faire entendre un récital de Beethoven mais Beethoven refuse de jouer ce qui ne plait pas au Prince. Son épouse essaye de persuader Beethoven de jouer. Il refuse. Le prince lui impose de jouer. Beethoven est rebelle épris des valeurs contestataires de la république, il se veut libre. Après une violente querelle, Beethoven s’enfuit et envoie au prince un billet stipulant : « Prince ce que vous êtes, vous l’êtes par le hasard de la naissance. Ce que je suis, je le suis par moi ».



Je remercie Babelio et les éditions « La Boîte à Bulles », qui par ce livre m’ont permis d’avoir une approche du personnage Beethoven et investiguer sur le Vienne de l’époque.



Autre style de critique le 14 avril 2023 - Reformulation.



A la lecture de BD, je m’y suis mis il y a environ deux ans. C’est un mode de lecture différent à apprivoiser. Parfois, il n’y a pas de bulle dans la vignette, ni encadré de texte descriptif contextuel. Il appartient au lecteur d’interpréter l’image et d’en déduire la suite du récit.



On peut s’interroger au sujet d’une biographie BD. Le scénariste reproduit-il avec fidélité les éléments historiques ? Ajoute -t-il de la fiction ? A ce sujet, parfois une version de texte classique éclaire la BD.



Pour la présente BD, les images sont en noir et blanc. Les traits du visage de Beethoven traduisent bien son ressenti du moment : sérieux, pensif, en colère, concentré, fougueux, réfléchi….



Le scénario de la BD est la suivante. Beethoven est à Vienne. Le prince Lichnowsky est son mécène. Beethoven doit beaucoup au prince mais il a du caractère et entend mener sa barque comme il l’entend. Il n’a d’ordre à recevoir de personne.



En 1805 l’armée napoléonienne envahi l’Autriche qui fut écrasée. Napoléon était un fin stratège. Beethoven n’aimait pas Napoléon. Je haïs ce tyran, disait-il, parce qu’il ne favorise que des hommes sans mérite (aristocrates). J’aimerais m’y connaître en stratégie militaire comme en musique. Ainsi, je battrais Napoléon à coup sûr !



Des officiers français sont les hôtes du prince qui souhaite que Beethoven joue pour eux. Il refuse. Le prince traite ses hôtes avec courtoisie. L’aristocratie sait vivre.



Le Beethoven en colère fait des reproches au prince

― Vous aimez la musique. Vous placez cet art au-dessus de tout. Vraiment ! alors ne la donnez pas en pâture à ceux qui l’asservissent ! Vous êtes prince, mais la musique est mon empire ! Vous ne pouvez me forcer à vivre à genoux. Vous prince, comment pouvez-vous vous abaisser à devenir l’oppressé des envahisseurs !



L’épouse du prince est une excellente joueuse de piano et Beethoven le reconnait. Elle n’approuve pas Beethoven qui refuse de jouer devant les officiers français. Elle tente de le raisonner, être médiatrice entre le prince et lui, mais Beethoven s’obstine. Le fils du prince, Edouard est mélomane et apprécie Beethoven.



Le prince qui acceptait beaucoup de Beethoven est excédé. Il juge qu’il a dépassé les bornes. Pour arriver à ses fins le prince ordonne à Beethoven de jouer. Il menace même Beethoven de le mettre aux arrêts. Alors Beethoven quitte le château, le prince ne le reverra jamais.



Nous avons un scénario intelligemment construit, qui n’ébauche qu’une partie de la vie de Beethoven. Régis Penet est bien documenté.



J’ai été un lecteur fragile par rapport à ce texte car j’ai peu de connaissance des œuvres composées par Beethoven. A défaut de les entendre, je ne peux apprécier. Mais qui sait, peut-être qu’un jour …











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