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Critiques de René Crevel (28)
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La mort difficile

La critique difficile.



Sous le ciel des écrivains de la première moitié du vingtième siècle, René Crevel fait figure de météore. Né avec le siècle il s'éteint à trente-cinq ans ; prévoyant, il avait déjà publié son faire-part en 1926, année de parution de « La Mort Difficile ».



Ce court roman autobiographique ne passe pas pour l'oeuvre la plus expérimentale de l'auteur surréaliste. L'histoire, celle d'un fils malmené par sa mère, d'un jeune homme qui ne peut aimer et être aimé selon son souhait, est plutôt commune (Aussi n'est-ce peut-être pas la meilleure introduction à son oeuvre d'après un spécialiste interrogé dans le numéro « d'une vie, un oeuvre » consacré au romancier français sur France Culture).



« Il tient le crachoir et avec une telle maestria ». Ce qui l'est moins c'est le style ardu du très jeune écrivain. Crevel a les défauts de ses qualités et son style est tout à la fois l'attrait principal du livre, car on écrit plus comme cela de nos jours et son handicap majeur. Les phrases sont très travaillées, métaphores, changements de perspectives, longueurs, tournures alambiquées rendent souvent Crevel crevant.



Ceux qui l'ont connu, comme Anna de Noailles, Tristan Tzara et André Breton, font le portrait d'un jeune homme courtois, toujours prêt à rendre service et avec le sourire. René Crevel était un pont entre le surréalisme et le communisme. Il fréquentait également en bon dandy le tout Paris littéraire et artistique, quand la phtisie dont il souffrit toute sa courte vie lui en consentait le loisir. Son écriture traduit cet élan générationnel avec force provocation et méchante ironie, comme il en pleuvait chez les jeunes Aragon, Desnos et Breton.



D'une désarmante honnêteté dans son introspection, Crevel a le courage d'affirmer une homosexualité pleine et entière dans sa vie comme dans son livre. Comme son avatar Pierre Dumont, il aura une histoire d'amour avec un joueur de jazz américain, bien décidé à « avoir le courage de ses goûts », il écrit : « l'amitié de deux hommes s'affirme au point de devenir cet amour que les hypocrites et les ignorants ne prétendent possible qu'entre des individus de sexes différents » le tout non sans provocation : « si tu veux l'amuser fais-lui remarquer que les initiales de Pierre Dumont le prédisposait à ces sortes d'aventures. »



A travers le triangle amoureux Diane, Pierre et Bruggle, Crevel nous lègue un portrait de la jeunesse du Paris des années folles, fait d'amour, de jazz, de drogues et de nuits fauves.



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Lettres de désir et de souffrance

Je dois avouer que je ne connaissais pas René Crevel, même pas de nom, avant que l'on m'offre ce livre. Issu d'une famille bourgeoise, Crevel (1900- 1935) est écrivain et poète. Il rejoint les surréalistes, puis Tzara et le mouvement dadaïste. Il est également membre du parti communiste avant d'en être exclu. Il est hanté par la mort (son père se suicide dans l'appartement familial lorsqu'il a 14 ans) et par la maladie (il est atteint de tuberculose en 1926).



Ce recueil présente des lettres, des billets courts, quelques pneumatiques envoyés entre 1924 et 1935 à cinq amis :

- Marcel Jouhandeau, écrivain - et sa femme Elise

- Alexandra Tchelitchev, soeur du peintre Pavel Tchelitchev (peintre surréaliste et créateur de décors et de costumes de théâtre)

- Georges Poupet, directeur littéraire chez Plon

- Jean-Louis de Faucigny-Lucinge et sa femme Baba - qui fréquentent les artistes de l'époque

- André Gide, écrivain - qui voyageait à cette période avec Marc Allégret



René Crevel parle de ses écrits en cours. Evoque les amis communs (Marie Laurencin, Christian Bérard, Nancy Cunard, Gertrude Stein, Klaus Mann, pour ne citer qu'eux). Il se confie sur ses amours pour l'un ou l'autre sexe. Sur ses angoisses, en particulier pécuniaires - on remarque d'ailleurs à ce propos que Georges Poupet n'aide cependant jamais Crevel. Sur sa maladie, la tuberculose, qui l'oblige à séjourner dans divers sanatoriums. Sur la souffrance toujours présente qui fait un travail de sape.

Ces lettres nous montrent René Crevel sous son vrai jour, malade mais surtout terriblement solitaire. Elles sont annotées par Eric Le Bouvier, ce qui constitue une aide précieuse.
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La mort difficile

Ce livre est si dense dans sa brièveté!

La mort difficile ne saurait être un livre...facile!

Crevel s'est jeté, livré dans ce récit de fatalité, d'amour et de mort.

Histoire sur laquelle pèsent l'ombre de pères absents: l'un chez les fous et l'autre suicidé-pendu!

Récit où Diane aime sans retour un Pierre épris ailleurs.

L'écriture est splendide, creusée, sculptée dans ces personnages d'un théâtre de la fatalité, du dépit et du bouillonnement des sentiments contradictoires.

Ce livre est d'un sombre ravissement, non dénué de fragrances d'humour en légers volutes noires.
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Lettres de désir et de souffrance

Des lettres très pudiques qui ne nous en apprennent moins sur les épreuves traversées par René Crevel que sur son étonnante capacité à passer sous silence ou à minimiser tout ce qui pourrait compromettre la fluidité des échanges entre correspondants ignorant la déréliction mentale provoquée par la lente involution physique.





La mesure dans la narration de ses épreuves comme rituel propitiatoire.

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La mort difficile

fascinant, dérangeant Proustien en diable. Allons, amis, si ce n'est déjà fait, en route pour" ratapoilpolis". C'est votre tour.

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Êtes-vous fous ?

Oubliez Nadja.

Le vrai grand roman surréaliste est cette courte merveille de René Crevel. L'histoire va à toute vitesse, pas le temps d'essayer de comprendre. Les images s'enchainent follement, les inventions farfelues et quelques grivoiseries aussi. On baigne dans un autre monde, bien plus poétique. Il y est aussi question d'amours, beaucoup d'amours : fleur bleue ou érotique, vache ou sublime, intéressé ou grotesque...

Je ne sais pas dire précisément pourquoi, mais ce livre m'a toujours semblé un très proche parent de l'Ecume des jours.
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La mort difficile

Merveilleux livre, évidemment extrêmement bien écrit (René Crevel oblige), comme le titre assez difficile a lire car le héros pense et parle et l’on passe des pensées, des rêves, au réel, assez brusquement ce qui au départ déstabilise un peu. J’ai eu envie de lire ce livre écrit au cours de l’été 1925 après avoir lu la merveilleuse biographie « d’Eugene Mc Cown démon des années folles ». Ce temps pour la lecture de cette œuvre était parfait, car après Eugene Mc Cown on découvre que ce roman est véritablement autobiographique Pierre est René Crevel et Arthur Bruggle :Eugene Mc Cown. La puissance de cet écrit est alors décuplée !!!! Merveilleux écrit extrêmement triste surtout lorsque l’on connaît la fin de Crevel. À recommander chaudement après avoir lu la bio de Mc Cown.
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Détours

Je commence ma découverte de Réné Crevel, auteur surréaliste un peu oublié je crois, de manière chronologique avec son premier ouvrage Détours. C'est un roman d'initiation qui m'a souvent fait penser à Adolphe de Benjamin Constant (malheureusement). Un jeune homme arrive dans le monde et découvre les relations avec et les sentiments pour les femmes. Deux représentantes très différentes de notre sexe, l'une très classique et l'autre très libérée vont successivement être les cibles, les objets ou les sujets de la passion du héros et elles seront jouées par lui quand ce ne sera pas l'inverse. J'attends toujours (à tort) des étincelles d'un auteur que je ne connais pas dès le premier roman lu, surtout quand les avis de ses contemporains sont aussi élogieux. Ici, je me suis assez fermement ennuyée malgré une écriture emprunte de poésie et une certaine originalité (pour l'époque j'imagine) dans les relations entre hommes et femmes. Certainement déjà surréaliste (dans la mesure où tout roman d'initiation qui se départit des pudeurs imposées par les normes sociales est surréaliste), l'histoire de René Crevel nous conte ne s'échappe cependant pas du réel ce qui est finalement peu séduisant. Je vais persévérer avec Mon corps et moi et La mort difficile ...
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Êtes-vous fous ?

Surréalisme intellectualisant ou intellectualisme surréaliste?



Bienvenue dans le monde fou de René Crevel!



Vagualame est allé consulter Mme Rosalba (oracle des Batignolles), qui le rebaptise après qu'il lui ait avoué son « vague à l'âme » et lui annonce qu'il croisera sur sa route Yolande (mi-mondaine mi-morte qui ne quitte jamais son fakir momifié ou son rat de 50 kg) et son ennemie Mimi Patata,étoile des Folies-Bergères qui a une passion avouée pour les jumeaux. Mais Vagualame doit aussi rencontrer une jeune fille rousse avec qui il se mariera et aura un enfant bleu. A la sortie de cet entretien, Vagualame est pris de malaise et part se soigner dans un sanatorium en Suisse.

C'est ici que les choses se corsent. Vagualame finit par rencontrer Yolande et cie. Rêve ou réalité? Nous ne le saurons jamais. En tous cas, le narrateur se déplace parmi tous ces personnages comme dans un rêve, fait les rencontres les plus improbables, toujours à la recherche de sa rousse qui lui fera un enfant bleu...



L'histoire est digne d'un écrivain surréaliste: souvent incompréhensible au premier abord, à la limite entre rêve et réalité.

Le style lui aussi est surréaliste. Certains passages sont des superbes images poétiques, qui donnent l'impression de survoler les pages comme de magnifiques paysages oniriques. Malheureusement, Crevel tend à vouloir « intellectualiser » à tout prix certaines de ces images. On tombe alors de son petit nuage, ramené à la dure réalité: René Crevel veut faire passer des messages, et ça se voit!



Résultat: entre relecture de nombreux passages (quand on décroche de l'histoire à la page 13, c'est inquiétant!) et ruptures d'images poétiques, l'ensemble est plutôt inégal. Le sentiment qu'on en garde est plutôt celui d'un étal de bouquiniste dans lequel se trouvent quelques perles rares au milieu de livres de bien moindre qualité...
Lien : http://www.critiqueslibres.c..
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Êtes-vous fous ?

C'est un livre inclassable qui se donne des allures de roman, mais qui est tellement excentrique et décousu que j'avoue ne pas y avoir compris grand-chose, même si cela ne m'a pas dérangée au point de l'abandonner, du fait de son écriture poétique et surréaliste.



Le héros, ou plutôt anti-héros ou même simple porte-parole de l'auteur, Vagualame, se réveille un jour dans la Ville, et se lance dans une étrange aventure après avoir consulté Mme Rosalba, une voyante de faubourg. Il semble plus courir derrière son avenir qu'aller à la rencontre de son destin, d'autant plus qu'il est tuberculeux, et doit aller se soigner dans un sanatorium en Suisse, pour commencer.



Sur ses pas, nous faisons connaissance avec des personnages plus rocambolesques et baroques les uns que les autres : l'étrange, sadique et sulfureuse Yolande, morte-vivante, qui voyage avec un fakir desséché, un taureau et un rat de 50 kg, ainsi que sa petite cour, dont le Prince de Galles et sa dentelle. Les récits s'imbriquent, car souvent un personnage raconte son histoire, complètement échevelée, puis on a du mal à revenir au présent et discerner la réalité. Vagualame au fil de ces rencontres arrive à Berlin, dans un étrange Institut sexuel, et la rencontre avec sa promise ne se passe pas tout à fait comme prévu...



Il ne faut pas espérer suivre un fil directeur dans ce texte, et je suis sûre que je l'aurais plus apprécié quand j'étais jeune. Les élucubrations de Vagualame m'ont laissée de marbre, à aucun moment je ne me suis intéressée à "l'histoire" (y avait-il même une histoire ?), mais... C'est un mais de taille : l'écriture est vraiment belle, les formules souvent percutantes, les décors empreints de beauté mélancolique, on devine l'âme tourmentée et désabusée de l'auteur, on se laisse malgré tout entraîner. Je me suis souvent fait la remarque au fil de ma lecture que les interrogations sur le genre, ainsi que le rejet du sexisme dans la société, ne datent pas d'hier, ce qui confère au roman un caractère singulièrement moderne, tout en relativisant la modernité des questionnements d'aujourd'hui.
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Mon corps et moi

Autant le dire tout de suite, je n’ai pas aimé. Peut-être à cause des équations de l’amour qui ne m’ont pas plus touché que ça ou parce que je n’ai jamais été fort en maths. Peut-être à cause du romantisme qui me semble venu d’une autre époque que la mienne. Ou peut-être à cause de moi, tout simplement. L’auteur a une belle plume pour décrire les choses de l’amour mais à aucun moment je ne suis rentré dans ce petit livre, il m’a laissé indifférent et c’est bien le pire que je puisse souhaiter à un livre.

Les quelques poésies après le roman m’ont un peu plus intéressé mais elles n’étaient pas suffisamment nombreuses pour faire remonter ma note.

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Le clavecin de Diderot

De la nitroglycérine, un brûlot, mais aussi une gourmandise poétique, politique et philosophique. Découvert en Terminale avec les surréalistes. J'avais appris par cœur la citation sur Marie, pour en faire bénéficier ma prof de philo, royaliste et intégriste. Le résultat dépassa toute mes espérances. Récupéré sur Wikisource, un moment de bonheur intense.
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Mon corps et moi

"Né révolté comme d'autres naissent avec les yeux bleus" (Soupault), René Crevel, écrivain français méconnu, né à Paris le 10 août 1900, s'est donné la mort le 18 juin 1935 en cette même ville…

" Personne n'a été aussi souvent ' crevé ', personne n'est autant ' rené ' à la vie […]. Il [se] rendait crevé [au sanatorium] pour réapparaître renaissant, florissant, neuf, luisant et euphorique […]. Mais cela durait peu. La frénésie de l'autodestruction le reprenait vite et il recommençait à s'angoisser, à refumer l'opium, à se battre contre d'insolubles problèmes idéologiques, oraux, esthétiques et sentimentaux, s'adonnant sans mesure à l'insomnie et aux larmes jusqu'à en crever. Alors il se regardait comme un obsédé dans tous les miroirs pour maniaques-impulsifs du Paris déprimant et proustien de ce temps-là […]. On l'envoyait dans un sanatorium […], de nouveau René renaissait. " Dali.

"Il était saintement irréligieux, généreusement satirique, tendrement violent". (Cassou).

Cité parfois pour ses poèmes, pourtant rares, ignoré comme romancier, pourtant flamboyant, son œuvre peu lue, imbibée de poésie et de désespérance, est d'une lucidité cyniquement drôle et parfaitement tragique. A re-découvrir pour la beauté et la grâce de l'écriture de "cet archange noir" (Clerval).

Voir aussi http://id.erudit.org/iderudit/20837ac


Lien : http://www.reseau-colibris.fr
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Les soeurs Brontë, filles du vent

Les éditions de la variation publient dans leur collection « regard(s) » des petits carnets contenant de grands écrits. Vient ainsi de paraître une critique d’art sur Paul Klee signée René Crevel et publiée pour la première fois en 1930 à la NRF ; un essai poétique qui s’inspire du parcours des sœurs Brontë et de leur frère Patrick Branwell, toujours signée René Crevel, et enfin un texte d’Antonin Artaud qui déplore l’arrivée du cinéma parlant. Des petits délices.



La suite sur : www.actualitte.com
Lien : https://actualitte.com/artic..
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Paul Klee

Les éditions de la variation publient dans leur collection « regard(s) » des petits carnets contenant de grands écrits. Vient ainsi de paraître une critique d’art sur Paul Klee signée René Crevel et publiée pour la première fois en 1930 à la NRF ; un essai poétique qui s’inspire du parcours des sœurs Brontë et de leur frère Patrick Branwell, toujours signé René Crevel, et enfin un texte d’Antonin Artaud qui déplore l’arrivée du cinéma parlant. Des petits délices.



La suite sur : www.actualitte.com




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La mort difficile

Ce roman est une transposition à peine voilée de la relation orageuse que Crevel entretint avec l'artiste Américain Eugene McCown (1898-1966). Une biographie signée par Jérôme Kagan et intitulée Eugene McCown, démon des Années folles (ed. Séguier) vient de redonner un visage à cette figure remarquable de Montparnasse.

Pianiste de jazz au Boeuf sur le Toit, peintre à succès, protégé de Jean Cocteau et de Nancy Cunard, McCown fut, pendant les 12 années que dura son séjour en Europe, l'homme à la mode.


Lien : https://eugene-mccown.com/
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La mort difficile

Publié en 1926, ce roman partiellement autobiographique critique le milieu bourgeois parisien vu par un fils dévoyé fréquentant le milieu artistique dans les années 1920. Celui ci détaille les côtés négatifs de ses proches, des deux personnes qui l'aiment et de lui-même; les rôles artificiels que chacun s'applique à jouer et qui risquent de mener au drame.





J'ai apprécié le début du livre, la conversation entre la mère du héros et celle de son amie situe bien le cadre du roman et témoigne d'un certain humour féroce, cependant le ton ne change pas pour le reste du roman, un long et monotone monologue introspectif et défaitiste qui devient vite lassant. La dernière partie du livre donne une idée dont sont perçues la pédérastie et l'homosexualité dans ce milieu à l'époque.





J'ai eu quelques difficultés à accrocher au style d'une autre époque, où les "belles lettres" étaient très importantes dans la société, un peu pédant, voir précieux dans la bonne société du début du XXème siècle. L'écriture est monotone avec quelques longueurs … mais cela est peut-être voulu afin de faire ressortir une ambiance déprimante.

Ce roman est bien écrit dans l'esprit d'un certain milieu où le spleen était cultivé, le témoin d'une époque et d'une manière de vivre dont l'atmosphère est bien restituée. Il est peu vraisemblable qu'un jour je relise ce livre, cependant il reste intéressant et d'une certaine qualité.
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Monsieur Couteau, mademoiselle Fourchette

Monsieur Couteau et Mademoiselle Fourchette – René Crevel et Max Ernst



C’est l’histoire d’une petite fille qui pose deux questions : « Qu’est-ce que la mort ? » « Qu’est-ce qu’une putain ? ».

Ces questions sont posées parce qu’elle entend le langage d’adultes sans comprendre ; elle les pose en toute innocence…Mais les réponses tardent à arriver et son insatisfaction est de mise sur les réponses de sa mère, alors elle va imaginer dans un jeu, un rêve même, comme savent si bien le faire les jeunes enfants, une façon d’échapper au « ramassis d’histoires » des grandes personnes.

Le père est Monsieur Couteau ; Cynthia la fourchette et elle, Mademoiselle fourchette…

La quatrième de couverture est brève : « Et comment ne point déplorer son penchant pour le bizarre ? »

Ecrivain et poète français mort à 35 ans, ce livre a été écrit en 1931 sous le titre Mr Knife et Miss Fork. Il est d’une rareté bibliophile (la maison d’étions Prairial est spécialisée dans la réédition d’œuvre oubliée) et chaque page s’y loge un frottage de Max Ernst. Si l’on peut y lire une originalité, ce petit livre n’exploite pas toute la fragilité de la petite fille et je reste dans l’attente comme la petite fille, mais c’est sans doute ce qu’a voulu nous transmettre René Crevel, une petite fille qui pose des questions et n’a que l’absence ou l’incompréhension des répliques.

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Êtes-vous fous ?

Comment vous parler de Crevel ? Crevel, c'est le jeune homme qui parle à notre adolescence , aux heures les plus sombres , et transmute cette immense mélancolie en décors chatoyants. Crevel, c'est le garçon perdu dont le père s'est suicidé, et qui finira par faire de même, persuadé qu'il est - persuadé qu'on l'a - d'être fou, dévoyé, décadent. Crevel, c'est juste un ange dans une époque de merde. Un jeune homme qui lutte pour être lui-même dans un monde étriqué, mesquin, cruel, un monde peuplé de vieilles bourgeoises implacables et de gigolos affolants, de jeunes amies tristes et de curés blafards.

Crevel, c'est Pierre, le personnage de ce livre. Pierre qui aime tout et n'importe qui, pourvu que cela l'éloigne de sa mère, des préjugés de sa caste, et de Ratapoilopolis, le monde où son suicidé de père a fini par trouver refuge.

C'est un livre pur et grave que celui-ci, sous son apparente gaité, et je vous le confie comme un grand et lourd secret.
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La sagesse n'est pas difficile

« La vie est loin. La vie telle que je l’imaginais, telle que je l’aurais aimée, n’est plus pour moi. J’accepte le néant de ma destinée. » Lettre à Albert Flamant, Grand Hôtel, Pau, probablement du 24 janvier 1929.



La connaissance est une affaire d’étude, mais plus encore une affaire de rencontre. C’est Alexandre Mare qui m’a réellement fait découvrir et aimer (le mot est faible) René Crevel, il va y avoir un peu plus de trois ans, à l’occasion de la sortie, au Seuil, de son René Crevel – Les Inédits.



Il va donc sans dire que lorsque cet auteur, qui est aussi critique littéraire, commissaire d’exposition à la Villa Noailles, entre autres activités (j’en profite pour dire qu’une de ses expositions intitulées : Cycle du rien #1 : caillou, est toujours en cours à la Progress Gallery, Paris 11e), m’a informé que de nouvelles correspondances inédites de René Crevel allaient être publiées aux éditions de La Nerthe, ce 21 octobre 2016, je trépignais d’impatience.



René Crevel est né en 1900 à Paris, son enfance, bien qu’il soit issu de la petite bourgeoisie, n’est pas enviable, une mère dénuée de sentiments maternels, un père qui se pend alors qu’il n’a que 14 ans, Crevel se sent seul. Il se sentira seul toute sa vie, développant une peur de l’abandon quasi maladive qui transparaît dans beaucoup de ses lettres. À toute chose, malheur est bon, c’est très certainement dû à ce grand sentiment de solitude que nous lui devons cette impressionnante correspondance.



la suite sur : www.actualitte.com
Lien : https://www.actualitte.com/a..
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