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Citations de Robert Badinter (262)


Le certificat d'études avait été placé bien en vue sur le buffet Henri III, acheté au marché aux puces chez un ami de Naftoul. La fête dura tout l'après-midi. Idiss rayonnait. C'était le premier diplôme français obtenu par la famille. Quel bonheur ! Quelle fierté !
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... ce qu’il [le père de Robert Badinter] ressentait, c’était que le gouvernement de cette France qu’il avait tant aimée le rejetait comme une marâtre haineuse. Cet abandon, cette trahison, l’accablait secrètement. Il avait beau s’efforcer de l’imputer aux seuls nazis, il n’était plus, avec sa famille, qu’un juif au sein d’un État français plus antisémite dans ses lois que la Russie tsariste de son enfance.
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En définitive, en province comme à Paris, à aucun moment de la procédure à laquelle participaient les Conseils de l’Ordre ne fut élevée la moindre protestation contre la loi excluant du Barreau des avocats juifs qui n’avaient en rien démérité. Aucune déclaration de principe ne fut formulée, aucun geste de solidarité collective ne fut esquissé au profit des confrères que l’on éliminait ainsi.
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Je rêvais, je rêve toujours à mon père comme à un Juste, au sens le plus fort que les juifs donnent à ce mot. Sa mort m'était une blessure secrète, toujours à vif. Elle était le signe de l'injustice, toujours présente.
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Robert Badinter
La lecture est inhérente à la vie.
[La grande librairie, 10 mars 2021]
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Je regardai l'horloge : il était douze heures et cinquante minutes, ce 30 Septembre 1981. Le vœu de Victor Hugo - "l'abolition pure, simple et définitive de la peine de mort"- était réalisé.
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Mais ce qu’il ressentait, c’était que le gouvernement de cette France qu’il avait tant aimée le rejetait comme une marâtre haineuse. Cet abandon, cette trahison, l’accablait secrètement. Il avait beau s’efforcer de l’imputer aux seuls nazis, il n’était plus, avec sa famille, qu’un juif au sein d’un État français plus antisémite dans ses lois que la Russie tsariste de son enfance.
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Je voulais lui rendre cette part d'humanité souffrante que le criminel même le plus endurci porte en lui. Tout homme est d'abord l'enfant qu'il fut.
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Robert Badinter
Les parents devraient toujours penser que les yeux des enfants les regardent et parfois les jugent (La Grande Librairie 10/03/21)
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Robert Badinter
Je ne demande que le silence que les morts appellent.
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Je connais les traits de la haine. Les hommes de ma génération ont eu souvent l'occasion de la rencontrer. Mais elle revêt son pire visage quand elle se pare du masque de la justice. La haine furieuse fait peur. La haine justicière fait honte.
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"L'avocat ne mérite pas l'habit de lumière, disaît mon maître, enfant du Sud-Ouest et grand amateur de corridas (que je réprouvais pour ma part). Il est tout au plus bon à porter le deuil de son client. D'ailleurs, il est déjà prêt,dans sa robe noire !" Et il ajoutait en souriant de l'excès du propos : "Tandis que l'avocat général [Le procureur], lui, mérite bien sa robe rouge : elle est couleur de sang".
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Pourquoi faut-il que même dans le ghetto, dès qu'il y a trois juifs ensemble, les voilà qui s'empoignent, sionistes contres bundistes, communistes contre betar, assimilés contre orthodoxes ? ...
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Tout ce qui est injuste ne peut subsister.

Adrien Du Port
(Chapitre VIII - "Au dernier moment ...")
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En sortant du Sénat, je découvris que le soleil avait dissipé la brume matinale. Je décidai de ne pas regagner la Chancellerie. Je me rendis au jardin du Luxembourg. Des enfants jouaient autour du bassin sur lequel glissaient de petits bateaux. Je les regardai un moment. Il faisait beau, merveilleusement beau. Je pensai à tout ce qui était advenu. Puis je rentrai chez moi, le long des allées. C'était fini, la peine de mort.
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Bousquet avait été appréhendé en Bavière, en avril 1945, où ses amis de la Gestapo l’avaient placé en résidence surveillée dans une villa. Il avait été interrogé par les services secrets américains. À l’issue de ces auditions, ceux-ci lui auraient offert de gagner les États-Unis avec sa famille sous une nouvelle identité.
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«  Souvent je me suis interrogé : que pensait- il lorsque, à Drancy, en mars 1943, il montait dans le train qui le conduirait au camp d’extermination de Sobibor, en Pologne ? ————
Au camp de Pithiviers , qui le gardait, sinon des gardes mobiles français ?
Tel que je l’ai connu, aimant si profondément la France, a- t- il jusqu’au bout conservé sa foi en elle?
Cette question - là, si cruelle, n’a jamais cessé de me hanter ... »
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Dans l'appartement, les lumières étaient demeurées allumées. Tout était silencieux. Je suis allé à la cuisine. La théière, les tasses étaient encore sur la table. Nous nous sommes assis, ma femme et moi, l'un en face de l'autre, comme tout à l'heure. [...]
J'ai regardé l'heure. Il était six heures passées. Hier, à la même heure, Bontems dormait sans doute. Son angoisse de la nuit était achevée. Aujourd'hui aussi. Et pour toujours.
Bontems était mort. J'avais vu Bontems aller à sa mort. J'avais vu mourir un homme que j'avais défendu. Plus jamais je ne pourrais faire quoi que ce soit pour le défendre encore. on ne plaide pas pour un mort. L'avocat d'un mort, c'est un homme qui se souvient, voilà tout. [...]
Quel était donc le sens de tout ce qui s'était passé, de tout ce que nous avions fait ou voulu faire pour lui, nous ses avocats ? Je regardais mon image dans la glace. Ce n'était pas là que s'inscrivait la réponse. Il n'y a pas de tête d'assassin. Il n'y a pas non plus de visage d'avocat vaincu. J'éteignis la lumière. La vie, ma vie continuait. Je n'en étais pas quitte pour autant. Cette nuit-là, je le savais maintenant, ne s'achèverait pas à l'aube.
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Au Barreau de Paris régnait, avant-guerre, un antisémitisme traditionnel.
(...) si les avocats juifs jouissaient au sein du Barreau des mêmes droits que leurs confrères, un subtil système de sélection et d’exclusion leur barrait la voie des honneurs et des responsabilités professionnelles.

(La sélection)
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En route, je leur répétais quelques conseils que je tenais de mon maître. Je n’y croyais pas. Eux non plus sans doute. Ce devait être une de ces recettes que les avocats se passent de génération en génération. C’était un peu ridicule, mais au moins, je rappelais ainsi, indirectement, que d’autres avant nous avaient vécu les mêmes moments et les avaient surmontés. Après tout, c’était notre première exécution.
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