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Critiques de Roberto Ampuero (29)
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Quand nous étions révolutionnaires

Cuba libre ?

Des années 70 aux années 90, le Chili, la RDA, Cuba : le narrateur s'insère dans les arcanes du pouvoir dit "révolutionnaire". Sous le soleil de Cuba, mais aussi dans sa chaleur écrasante, planté d'une intrigue saisissante, ce récit vous transportera. Roman de la désillusion, mais aussi de la réalité... A découvrir !



28/05/2014
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Le café Azul profundo

Cayetano Brulé, le détective de la série créée par Roberto Ampuero, guette au Café Azul Profundo, à Santiago du Chili, un client potentiel dont il ne connait pas l'identité et qui souhaite le voir de toute urgence pour lui parler de « Delenda est Austrolopithecus ». L'individu a précisé qu'il aurait un attaché-case. Ponctuellement, à 22h, heure fixée pour le rendez-vous, apparaît un homme distingué avec un attaché-case.

Pan pan ! Augustin Leucona – c'est le nom du client potentiel – est abattu par balles à bout portant devant les assistants médusés, juste le temps d'apercevoir une moto avec deux passagers prendre la fuite.

Curieusement, le lendemain Cayetano Brulé reçoit une grosse somme d'argent en guise de paiement anticipé de ses honoraires. Il entreprend une enquête rocambolesque, truffée de coïncidences troublantes et de rebondissements invraisemblables, qui va le conduire en Suède, à Cancun au Mexique, en passant par Cuba. Augustin Leucona, s'apprêtait à dévoiler des informations sensibles, au sujet de « Delenda est Austrolopithecus ». Quésako ? C'est une affaire d'état, avec en filigrane la guerre froide, où trempent la CIA, des réseaux d'espionnage et contrespionnage, des multinationales, des agents doubles, des narcotrafiquants…



L'intrigue se veut divertissante, elle n'est que la vitrine ou le montage opéré par Roberto Ampuero pour nous parler de lui et surtout de ses idées politiques.



Je me suis bien faite avoir ! Quand j'ai plongé avec gourmandise dans le Café Azul profundo, je ne savais rien de Roberto Ampuero, je pensais avoir affaire à un bon polar chilien. J'en sors nauséabonde.



Cayetano Brulé est le double de papier de l'auteur. C'est un quinquagénaire exilé cubain, bon vivant, qui aime la bonne chère, les belles filles. Il est bedonnant, affublé de grosses lunettes noires à double foyer, décoré avec de grandes moustaches. Il est habillé de façon anachronique avec une cravate à petits pois, l'auteur pense ainsi nous le rendre attachant. Sinon, il passe plus de temps à manger et à boire qu'à enquêter, et nous avons droit à luxe de détails sur des spécialités culinaires. Malgré son âge avancé et son physique ingrat, il réussit à rendre follement amoureuse la belle jeune suédoise, Kim, aux longues jambes fines bien galbées. de l'aveu même de Roberto Ampuero, il s'accorde des petites faveurs que seule la fiction lui permet !



Le récit se déroule dans des pays que l'écrivain connait bien. A vingt ans, après le coup d'état de Pinochet, le 11 septembre 1973, il s'est déclaré exilé politique ce qui lui a permis d'obtenir des bourses d'étude en Allemagne de l'Est et à Cuba, puis il s'est marié à Margarita Cienfuegos, a côtoyé Fidel Castro et la nomenclature cubaine. Après son divorce, il a vécu à Stockholm et enseigné à l'université d'Iowa. le Café Azul profundo a été rédigé à Stockholm et Iowa City entre janvier 2000 et août 2001.



Donc, dans le café Azul Profundo, il est question de bouffe, d'alcools, de came, de drague, et surtout de politique !



Roberto Ampuero n'a de cesse de vitupérer contre les militants de gauche qui, dès le retour de la démocratie, ont occupé des positions enviables. Quel est le problème ? le problème c'est qu'il a été oublié ! Qu'à cela ne tienne, il aura son heure de gloire, comme soutien de Sebastián Piñera, multimillionnaire, ultra libéral, président du Chili de 2010 à 2014 et 2018 à 2022, il n'aura plus de quoi être envieux en devenant successivement ministre de la culture, des affaires étrangères, ambassadeur au Mexique et en Espagne…



Les Etats-Unis ont massacré le Chili mais pas de la façon dont Monsieur Ampuero le dit ! Ils n'ont pas commandité la révolte du peuple Mapuche. Les indiens Mapuches ont été expropriés de leurs terres par les Chiliens et les Argentins à la moitié du XIXème siècle. Ils revendiquent légitimement justice. C'est un conflit très grave, source de beaucoup de violences qui perdure de nos jours. La région Araucanie est interdite au tourisme.



La communauté internationale s'accorde à citer en exemple le Chili pour son développement économique, mais quel en a été le coût humain ? Les assassinats, les tortures, les disparitions sous Pinochet ont trouvé leur prolongement dans la paupérisation de la population. Je n'appelle pas ça le progrès, j'appelle ça de la régression !



Comme j'ai l'habitude quand je termine un livre, je vais sur Google pour prolonger ma rencontre avec l'auteur. Pour Roberto Ampuero, je trouve une chaine où il peste contre Gabriel Boric, l'actuel président, élu le 11 mars 2022. Faudrait savoir Monsieur Ampuero, vous êtes politicien ou écrivain ?



Roberto Ampuero, est comme Mario Vargas LLosa ultralibéral « momio » (momie) comme on dit au Chili, mais comme écrivain il ne lui arrive même pas à la cheville.



Pour une fois, je peux justifier ma note : une étoile pour m'avoir permis de pratiquer mon espagnol et fixer mes idées, les quatre étoiles qui manquent pour m'avoir énervée et contrainte à faire une critique ennuyeuse non littéraire.



Bon vent à Cayetano Brulé, ça sera sans moi ! Je file retrouver Julio Cortazar.

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Quand nous étions révolutionnaires

Le héros et narrateur, jeune révolutionnaire chilien condamné à l’exil en RDA par la dictature de Pinochet, tombe amoureux de la fille du procureur de la république Cubaine, alors qu’elle est étudiante à Leipzig. Il accepte de la suivre à Cuba pour fonder une famille. « L’amour peut être très beau mais rien n’est plus beau que la révolution », habité par un idéal révolutionnaire, le jeune homme est persuadé d’arrivé en terre promise .



Hélas la réalité va vite rattraper notre pauvre héros, le monde selon Fidel n’est pas celui auquel il croit, tandis que sa femme, complètement absorbée par le système, devient une fonctionnaire zélée, lui, le Chilien, comme on l’appelle, se retrouve de plus en plus en marge et observe avec impuissance la mort lente de ses idéaux.



Comme Kundera dans « l’insoutenable légèreté de l’être » Ampuro met en scène un homme qui, tout en voulant rester humain et pacifique, veut croire à la révolution. Gabriel Garcia Marquez l’affirme, la vie de chacun, c’est ce dont il se souvient. Dans ce roman autobiographique, Roberto Ampuro nous entraine en pleine guerre froide au siècle dernier. Formidable plongée géopolitique, écrite à la première personne, nous découvrons avec le jeune héros la vie à Cuba dans dans les années 80, les privations, la peur, la défiance, les inégalités. Bienvenue dans un pays dirigé par des idéologues incultes.



« Quand nous étions révolutionnaires » est un témoignage poignant et nécessaire comme le sont les œuvres de Zoé Valdés, de Reinaldo Arenas ou de Heberto Padilla.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Le rêveur de l'Atacama

Voici un plaisant roman policier plein de charme et envoûtant comme l’est le désert de l’Atacama. L’auteur nous fait une belle description fidèle de l’oasis de San Pedro de Atacama. Ce roman a été écrit vers 1996 mais reste d’une actualité brûlante. Je ne dévoilerai pas le nœud de l’intrigue, une histoire de meurtre et de corruption. On peut dire que le problème du dépôt de tonnes de vêtements usagés dans le désert – la presse en a diffusé des photos récemment- est du même tonneau que le récit d'Ampuero.
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Quand nous étions révolutionnaires

Quand nous étions révolutionnaires est le reflet de ce qu'a vécu l'auteur qui qualifie son livre de roman autobiographique. Mario Vargas Llosa, l'immense écrivain péruvien, a d'ailleurs confié : « C'est une description honnête, véridique et lucide de cette illusion que nous avons partagée. »

Né au Chili en 1953, Roberto Ampuero a dû fuir la dictature de Pinochet pour vivre en Allemagne, à Cuba et aux États-Unis avant de retrouver son pays et d'assurer un temps la responsabilité du ministère de la Culture.

Ce roman débute à Leipzig en RDA dans les années 1970. C'est là qu'il rencontre Margarita Cienfuegos, fille d'un commandant haut placé du régime cubain. Pour l'épouser, il doit quitter l'Europe pour La Havane. Là-bas, Fidel Castro consolide son pouvoir face aux USA et aux contre-révolutionnaires.

Avant de plonger dans la vie cubaine, le narrateur détaille sa vie chilienne quand il faisait partie des Jeunesses Communistes et après le coup d'état sanglant de Pinochet : « Je n'avais qu'un seul désir : fuir le Chili, sa violence, ses armes, ses édits précédés d'hymnes martiaux et ses camions militaires pleins de soldats et de prisonniers. » Il part certain que la dictature ne durera pas plus d'un an…

Sur l'île de la révolution, du socialisme latino-américain, avec l'amour de Margarita, tout débute bien. le jeune couple s'installe à Miramar, dans une des villas abandonnées par les riches bourgeois cubains qui ont fui. Dans « la routine humide et étouffante de la Havane », il voit que chaque personne a un carnet de rationnement pour la nourriture et les vêtements. Lui, on l'appelle toujours « le Chilien » et il a du mal à se faire accepter par ses compatriotes exilés qui se méfient de lui à cause de son beau-père qui intervient en sa faveur.

Pourtant, malgré tous ces problèmes, la révolution « tenait toujours debout… conservant un soutien populaire majoritaire au nez et à la barbe de l'empire et ses objectifs – éducation et santé gratuites, travail garanti, équité et solidarité avec le tiers-monde – se révélaient d'une noblesse indiscutable. » Hélas, l'essentiel vient à manquer, Raúl Castro rêve de « rééduquer les homosexuels », des livres sont détruits, des visages effacés des photos officielles…

Alors que Margarita conserve une loyauté aveugle envers la révolution, il devient sarcastique, sinon cynique. Ils ne sont plus d'accord. Il refuse de devenir Cubain comme le lui demande son beau-père car il tient à sa nationalité chilienne. « L'île est figée dans le temps » mais cela n'empêche pas les cadres de bien se servir et aux réceptions officielles d'entretenir l'illusion…

Cuba fournit des armes aux guérillas d'Amérique latine et envoie des troupes combattre en Angola ce qui aggrave la pénurie. Après bien des souffrances, un divorce inévitable et de nombreuses tentatives, notre homme réussit à quitter Cuba où son roman est interdit mais circule clandestinement : « la censure de la mémoire est la censure qui vise le plus intime et le plus profond de l'être humain. »

Roberto Ampuero a voulu « transformer la douleur en souvenirs, en littérature, en résistance. » Il n'admet pas que Michelle Bachelet, Présidente du Chili (2006 – 2010 et 2014 - 2018) ait gardé le silence lors de sa visite à Cuba : « Je n'aurais jamais cru qu'un chef d'État chilien, qui a été victime de la dictature militaire et a lutté pour le rétablissement de notre démocratie, fût incapable d'élever la voix devant le dictateur qui maintient la censure sur les oeuvres de Pablo Neruda, de Jorge Edwards, du poète Heberto Padilla et sur les miennes. »
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L'Affaire Kustermann

Vina del Mar, station balnéaire chilienne, Cristian Kustermann y tenait un petit restaurant. C’est dans celui-ci qu’il est assassiné par des hommes masqués. Après quatre mois, la police classe l’affaire. Carlos Kustermann, père de la victime, engage un détective privé, Cayetano Brulé, et le charge de trouver les assassins de son fils. L’enquête va mener le détective Cayetano dans un premier temps, à Bonn en Allemagne et ensuite à La Havane à Cuba. Cayetano ayant reconstitué les dernières années de Cristian, son passé de journaliste en Allemagne et, antérieurement son appartenance à Cuba à un réseau de guérilleros, rentré au Chili, il trouve et dévoile l’assassin à la police.
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Quand nous étions révolutionnaires

Paru sous le titre original "Nuestros años verde olivo" en référence à l'uniforme des révolutionnaires cubains, "Quand nous étions révolutionnaires" nous dresse la chronique des désillusions d'un jeune communiste chilien : réfugié en Allemagne de l'Est, il y poursuit des études, sans cesser de s'intéresser à la politique et au sort de sa patrie. Il y rencontre Margarita, la fille d'un des proches du régime castriste et choisit de s'établir à ses côtés, à La Havane. Autant par amour que par envie de découvrir le mythique modèle révolutionnaire que représente Cuba : "Cuba était alors mon utopie. Le Chili mon cauchemar." A son arrivée sur l'île, le jeune homme s'enthousiasme pour ce pays qui offre "un monde juste, égalitaire et solidaire". Il admire ce peuple qui s'enflamme pour son leader maximo et proclame : "Commandant en chef, ordonne ce que tu veux, où tu veux et quand tu veux !"



Partageant son temps entre travail obligatoire et études, entrevoyant un Cuba auquel il ne s'attendait pas, le Chilien s'éloigne, peu à peu, de son épouse et de son idéal révolutionnaire. Lorsque le divorce est prononcé, il quitte la sécurité de la demeure familiale et découvre, contraint et forcé, le triste quotidien des Cubains dans un paradis de carton-pâte.



C'est donc l'envers de ce décor de rêve que l'auteur-narrateur nous livre, désabusé. Pendant que les hauts dignitaires du régime vivent bien, confortablement installés dans les palaces "cédés" par leurs propriétaires en échange d'un droit de sortie du territoire, la population est rationnée, les bâtiments sont en ruine, le travail rare. Les tracasseries administratives sont monnaie courante. La censure est également présente : livres confisqués et détruits, écrivains emprisonnés, assignés à résidence, textes publiés en Occident interdits, ...



A tout moment, la manipulation, la violence, l'injustice guettent : ainsi, il n'est pas bon être homosexuel, croyant, original... Le temps passant, le narrateur devient finalement, comme tout qui s'interroge dans ce pays, un peu "schizophrène, adoptant deux visages : l'un public et révolutionnaire, l'autre privé et critique à l'égard du système."



A travers le compte-rendu de ce désenchantement, l'auteur nous dévoile, par les rencontres de son héros, une société où chaque parole et chaque acte sont soigneusement pesés. A tout moment, la prudence, la méfiance même, est de mise. Comment savoir à qui accorder sa confiance ? Le compagnon qui sollicite un avis est-il un ami sincère en quête de conseil ou un pion manipulé par le régime ?



En permanence, seules comptent la Révolution et l'image donnée au reste du monde : celle d'un bien-être et une opulence de façade. Tout est affaire de communication : ainsi, ce festival mondial de la jeunesse et des étudiants où la ville est restaurée, repeinte, où la nourriture est présente en abondance, d'où la population est soigneusement tenue à l'écart... Dans le même ordre d'idée, tout qui est suspect aux yeux du régime est placé "en quarantaine" le temps des réjouissances : mariposas des Etats Unis, éléments jugés antisociaux, ...



Relatant son parcours dans cette chronique douce-amère, le narrateur oscille entre nostalgie et cynisme. Son parcours dans l'île est émaillé de rencontres pittoresques, de parcours atypiques, d'anecdotes étonnantes ou drôles. Il nous dévoile ainsi un pan de l'Histoire de la révolution cubaine soigneusement caché et offre au lecteur un roman dense et enrichissant. Une richesse qui se retrouve également dans le style de l'auteur, notamment dans les nombreuses descriptions, dans le souci du détail. Lorsqu'il évoque des lieux ou des personnages, il n'omet rien de leur parcours. Des personnages secondaires volent ainsi la vedette quelques instants au héros.



Sous la plume de Roberto Ampuero, La Havane et ses habitants renaissent; les termes espagnols qui émaillent le récit ajoutent davantage de réalisme et renforcent le dépaysement. S'il peut sembler difficile à suivre, notamment par la multitude de personnages rencontrés, ce roman autobiographique mérite néanmoins un petit effort de la part du lecteur : son réalisme et sa richesse le valent largement ! A la lumière de cette lecture, l'épilogue prend tout son sens, onze ans après sa première parution. Particulièrement lorsque l'auteur évoque la lecture de son ouvrage, circulant clandestinement, à Cuba...
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Le café Azul profundo

Encore un détective privé gourmand, , mélancolique, un peu alcoolique, fumeur et moustachu...

L'originalité, c'est que celui-ci nous vient du Chili. (En réalité il est Cubain) C'est moins courant.

Outre l'intrigue, bien travaillée, j'ai été touché par l'atmosphère très "cinématographique" qui se dégage de l'écriture. Tout au moins est-ce que j'ai ressenti. On a l'impression parfois de voir le film. Et on imagine ce que pourrait être une adaptation.

Un vrai roman dans lequel on entre sans connaître les conséquences de cet acte. On s'en sort très bien, mais on y passe un bon moment.
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Boléros à La Havane

Cayetano Brûlé est un privé, exilé cubain vivotant au Chili. Comme tout privé digne de ce nom, son compte bancaire confine au néant, son agence est un local miteux et ses affaires vont mal. Ce tableau peu reluisant est toutefois rehaussé par la présence de Bernardo Suzuki, son adjoint zélé. Bernardo et un métisse fils d'une chilienne et d'un japonais.

Et voilà que les affaire reprennent. Notre détective reçoit un billet d'avion et un appel au secours. Il est contacté par Placido del Rosal, Chilien et chanteur de boléros de second ordre. Placido le convoque à Cuba et lui demande de trouver qui a caché un demi-million de dollars dans sa valise alors qu'il séjournait dans un hôtel de Miami.

Pour notre détective ce retour à Cuba et un peu comme un retour au source. Il se voit transporter dans le Cuba des année 50 alors mais la réalité du pays est tout autre aujourd'hui.



Boléros à La Havane est la seconde enquête de Cayetano Brulé après L'affaire Kustermann. Et c'est avec plaisir que nous retrouvons là notre preux chevalier, privé façon Marlow mâtiné de Pepe Carvalo et de inspecteur Ricardo Méndez.

Car éffectivement il y a quelque chose de Manuel Vázquez Montalbán et du Francisco González Ledesma chez Ampuero. Nottamment cette touche de sensualité des roman hispano-latino américain. le sexe et la gastronomie tiennent aussi une bonne place dans ce polar latin. Une petite différence cependant avec ses pairs espagnol, ce titre est moins marqué politiquement même si ici notre auteur porte un regard critique vis à vis du régime cubain.
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Quand nous étions révolutionnaires

Roberto Ampuero est Ministre président du conseil de la culture et des arts du Chili depuis juin 2013. C'est aussi une figure de la littérature chilienne, connue pour les romans de son détective privé Caetano Brulé.



"Quand nous étions révolutionnaires" est un roman autobiographique très, très intéressant !

qui, sous couvert de roman, nous instruit concomitamment sur les années noires au Chili (la prise de pouvoir de Pinochet en 1973 et la dictature qui s'ensuit) et la pleine dictature castriste à Cuba.



L'auteur nous conte sans trop de langue de bois ses immenses désillusions quant au régime communiste et au castrisme alors qu'en fuite du Chili et réfugié en Allemagne de l'Est, il s'en vient vivre à Cuba pour épouser la fille d'un haut fonctionnaire sbire de Castro aux mains tâchées de sang.

Roberto Ampuero décrit son désenchantement et sa déchéance dans cette île dont il finit paria et qu'il doit fuir coûte que coûte. Le récit de la double vie des Cubains est passionnant et frôle le documentaire. La population se débrouille par tous les moyens pour contourner les rationnements et parvenir à survivre. Les anciens riches sont mis à l'index, pillés. Tandis qu'une nomenclatura vit la très belle vie en buvant le champagne le plus coûteux dans les villas de Miramar. Les homosexuels sont pourchassés. Les intellectuels sont poursuivis, et comme dans Fahrenheit 451 de Ray Bradbury, les livres sont brûlés...

Un roman au style fluide, qui se lit vite, et qui témoigne du Cuba des années '70 en pleine guerre froide.

La préface est de Mario Vargas Llosa.
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Quand nous étions révolutionnaires

Ce livre nous emmène tout droit à Cuba, au début des années 1970. Le héros de ce roman largement autobiographique est un jeune Chilien âgé d’une vingtaine d’années. Militant communiste, il se voit contraint de fuir son pays au lendemain du putsch de Pinochet. Animé par l’ardent désir de voir le socialisme triompher en Amérique latine, il se réfugie en RDA où il souhaite étudier.

C’est à Leipzig, à la Karl Marx Universität qu’il lit Marx et Lénine, et c’est là surtout qu’il tombe amoureux d’une certaine Margarita, la fille du commandant Ulises Cienfuegos, l’un des compagnons de route de Fidel Castro. Voilà comment il se retrouve à La Havane, le coeur gonflé d’amour et la tête pleine d’un idéal révolutionnaire.



Hélas, on s’en doute, ce qui nous est conté, c’est la façon dont, confronté à la réalité de la vie des Cubains - avec son lot de manque de nourriture, de privation de liberté, de censure - ce Chilien va perdre peu à peu toutes ses illusions.



Ce qui est particulièrement intéressant dans ce livre, c’est que l’on suit le cheminement psychologique d’un homme. Il est au départ animé d’une telle foi en la Révolution et en l’idéal socialiste qu’en dépit de ce qu’il découvre en RDA, puis à Cuba, il peine à accepter cette réalité. Il cherche longtemps des explications, des justifications pour ne pas voir s’écrouler ce qui donne un sens à sa vie. Ainsi, si le régime de la RDA n’est pas bénéfique pour son peuple, c’est parce que celui-ci n’en a pas été l’acteur, mais qu’il lui a été imposé par les Russes ; l’intransigeance de Fidèle Castro trouve quant à elle sa raison d’être dans le combat sans merci que se livrent le socialisme et les dictatures d’extrême-droite souvent soutenues par les Américains.

Mais la faim, la privation de liberté, les privilèges accordés à une caste dirigeante finiront par avoir raison de ces utopies.



Ce livre est convaincant car il ne s’agit pas d’une condamnation d’emblée du régime, mais avant tout d’une tranche de vie qui s’ancre dans un contexte historique. Les personnages jouent leur vie et l’on comprend comment ont pu naître certains espoirs. Enfin, comme le mentionne la quatrième de couverture, tout cela est exprimé « avec esprit, entre mélancolie et humour ».


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Quand nous étions révolutionnaires

Un itinéraire dans le siècle, à la fois balloté et conscient. Un grand livre exceptionnel et banal, banal et exceptionnel
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Quand nous étions révolutionnaires

« Quand nous étions révolutionnaires » " est l’autobiographie de Roberto Ampuero et relate son parcours à Cuba entre 1974 et 1980.



Cette chronique douce-amère demande un peu d’attention à son lecteur. Si vous êtes intéressé par la guerre froide, la révolution cubaine ou/et le coup d’état de Pinochet au Chili en 1973, ce livre est pour vous.

C’est une tranche de vie inédite avec des personnages importants, des anecdotes, de la méfiance, des doutes et des désillusions. La vie des Cubains supportant la pénurie alimentaire et la censure est racontée avec réalisme. Jamais amer, jamais larmoyant, ce livre équilibré explique les « années grises » à Cuba et permet de comprendre les cheminements moraux et psychologiques des personnages.



Un témoignage (certains noms ont été changés) édifiant et fort bien écrit.
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Le café Azul profundo

L'auteur a manifestement bâti ce récit avec trois buts:

- Ecrire un polar

- Décrire le Chili post-Pinochet et la reconversion des mouvements clandestins gauchistes dans les sphères du nouveau pouvoir

- Donner des cours de cuisine.

En résumé, un canard à trois pattes.

L'intrigue m'a à ce point passionné que l'idée d'aller au bout du livre ne m'a pas effleuré.

Pour ce qui est des spécialités gastronomiques chiliennes et de leur mode de cuisson, je vous laisse imaginer mon intérêt.



Le seul point qui a attisé ma curiosité c'est ce que j'ai pu entrevoir des mouvements gauchistes chiliens sous Pinochet. En conclusion, je vais chercher un livre d'histoire.
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Le café Azul profundo

C’est la quatrième enquête de Cayetano Brulé après L'affaire Kustermann, Boléros à La Havane et Le rêveur de l'Atacama. Et c'est avec plaisir que nous retrouvons là notre preux chevalier, privé façon Marlow mâtiné de Pepe Carvalo et de inspecteur Ricardo Méndez.

Car éffectivement il y a quelque chose de Manuel Vázquez Montalbán et du Francisco González Ledesma chez Ampuero. Notamment cette touche de sensualité des romans hispano-latino-américains. Le sexe et la gastronomie tiennent aussi une bonne place dans ce polar latin. Une petite touche supplémentaire avec ses pairs espagnol, ce titre est assez marqué politiquement. Cette quatrième aventure de Cayetano Brulé nous entraîne sur les traces d'une mystérieuse organisation qui semble relever d'un fantasme littéraire ou d'une intrigue policière retorse. Le café Azul profundo est aussi un peu une chronique d'un désenchantement politique. Très lié à l'actualité, ce roman révèle tout un pan de notre société à travers une approche à peine déguisée des réalités économiques de la mondialisation. Il y a quelque chose de casser chez Roberto Ampuero, une désillusion qui affleure dans son écriture qui si elle reste visuelle et beaucoup moins profonde, plus cynique, trop peut-être, il manque ce brin d’humour que l’on aimait tant dans ses trois précédents livres. Ce café Azul profundo, repère d’une jeunesse dorée et moins engagée laisse un gout amer à notre auteur et à nous aussi il faut bien le dire.


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Le rêveur de l'Atacama

Le détective privé d'origine cubaine Cayetano Brulé enquête dans le désert chilien de l'Atacama sur la mort d'un hydraulicien allemand, venu pour aider des populations locales.

Aidé d'une journaliste allemande et de son adjoint Suzuki, notre privé va mettre à jour plusieurs pistes. Aussi va-t-il dérouler celle-ci , entre trafics d'antiquités, vengeance, colère des paysans et rôle suspect d'e la compagnie minière du coin, Cayetano n'a que l'embarras du choix.

Aussi allons nous suivre son enquête méthodique qui nous entraîne dans la région aride du Chili où la pauvreté est le quotidien de ses paysans. Une enquête précise où l'imagination et le bon sens de notre détective ne seront pas de trop pour résoudre cette sombre affaire.

Un très bon polar noir.
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Le rêveur de l'Atacama

C'est le troisième volet ( VO El alemán de Atacama) des aventures du moustachu détective cubain, sympathique et bien integré dans les cerros de Valparaiso ( 42 cerros !).

Comme je vous le disais dans un billet antérieur, j'ai écrit à Ampuero pour lui demander s'il avait quelque chose contre les allemands...Mais non, rassurez vous, rien du tout.

Dans ce polar amène (comme toujours) un allemand est assassiné dans le désert d'Atacama, un des déserts les plus inhospitaliers de la planète, mais d'une beauté à couper le souffle ! Roberto Ampuero appellera Pompeyo Jara le guide de l'allemand dans le nord du Chili, le nom d'un martyr pour les chiliens de l'exil, celui du chanteur engagé et communiste, Victor Jara.

J'adore les aventures du truculent cubain au Chili.
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L'Affaire Kustermann

C'est le livre qui m'a fait découvrir et apprécier les aventures du truculent detective cubain, installé à Valparaiso, l'ineffable Cayetano Brulé (Brulé est le deuxième nom du père d'Ampuero).

Depuis ce premier opus, je suis devenue accro aux aventures de Brulé et je les ai tous lus. Ils sont de teneur inégale, mais toujours truculents et amusants à lire. Notre héros n'est pas natif des Caraïbes pour rien, il a le sang chaud !

En tout cas, après avoir lu celui-ci et un autre qui a suivi, je me suis arrangée pour lui faire parvenir un billet au Chili, demandant à Ampuero s'il avait quelque chose contre les allemands...

Il a répondu, très aimablement que non, bien sûr que non. Bon ce sont des dispositions qu'il a du garder après ses années d'exil en RDA et ses séjours nombreux en Allemagne...
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Quand nous étions révolutionnaires

Voilà un roman qui ne manquera pas de surprendre : le récit a peine romancé de la vie d’un jeune militant chilien ébloui dans sa jeunesse par l’idéal révolutionnaire, qui est nommé le Chilien, tout au long du roman, ou camarade, amigo, selon les interlocuteurs. Nous sommes dans les années 70, peu après le putsch du 11 septembre qui a provoqué le renversement du Président Salvador Allende, leader de l’Unité Populaire au Chili. Le Chilien quitte son pays, en proie à une répression cruelle et s’installe en Allemagne de l’Est où il rencontre Margarita Cienfuegos, jeune étudiante. L’idylle serait parfaite si le Chilien n’apprenait, au hasard de ses contacts et entrevues dans les milieux diplomatiques et militants, que cette jeune femme est la fille d’un des caciques du régime castriste et qu’il traîne derrière lui un passé très chargé : il a été procureur de la République à Cuba, a fait condamner et fusiller à ce titre beaucoup de « contre-révolutionnaires ».

Il accepte de suivre cette jeune femme à La Havane car il est encore persuadé de la justesse des idéaux révolutionnaires et de la victoire du socialisme réel sous le soleil des Caraïbes .Il déchante bien vite et découvre à Cuba la pénurie alimentaire, la censure, l’homophobie, des formes de discrimination raciale.

L’un des mérites essentiels de ce roman est de décrire jusque dans les moindres détails les cheminements moraux et psychologiques des personnages du récit .Ainsi, le Chilien se persuade-t-il de la justesse de sa cause par l’horreur des atrocités du camp adverse : « Je suis certain que notre virage, sincère et profond, fut moins provoqué par l’idéologie que par les actions terroristes de la DINA de Pinochet et des contre-révolutionnaires de Miami. Ces récits que nous écoutions, horrifiés (…) nous impressionnaient (…) Ils émanaient de personnes en chair et en os qui racontaient ces épouvantables épisodes entre crises de larme et silences prolongés. »

Le doute saisit notre militant , lorsqu’il apprend par l’intermédiaire d’un jeune bibliothécaire que l’on brûle des livres à Cuba aussi, comme en Allemagne au temps des nazis …Ces sentiments sont liés à la relation qu’il a avec Margarita et introduisent le doute quant à la véracité des sentiments qu’il lui porte : « Margarita était dévorée par la préservation de son poste au sein de la FMC ; moi, par l’incertitude au sujet de notre avenir , en particulier parce que je n’avais plus confiance, politiquement , en elle. »

Ce qui emporte l’adhésion dans ce roman, c’est le caractère équilibré du récit : les doutes y sont exposés, l’humanité des interlocuteurs de tout bord aussi .Les dialogues laissent la place à d’amples débats mêlant la culpabilité, le remords, l’espoir, la générosité. Le passé de Cuba est évoqué, l’architecture des maisons de Miramar, quartier résidentiel de La Havane, la persistance de cultes superstitieux telle que la santeria. Toutefois, l’auteur n’est jamais amer, il ne stigmatise pas l’idéal, en tant que tel, mais les dérives occasionnées par l’exercice des dictatures, de toute couleur politique. Il l’exprime très bien dans l’épilogue du récit, où il espère encore « explorer les grandes allées de la liberté avec les Cubains. »




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L'Affaire Kustermann

Meurtre de Kustermann fils. Extrême gauche, extrême droite, délinquance le détective Brûlé va mener l'enquête qui le mènera du Chili en Allemagne et à Cuba. Un polar bien écrit qui se lit avec plaisir.
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