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Citations de Rodney Saint-Éloi (63)


J’habite le monde, de livre en livre. Chaque auteur m’amène vers une nouvelle errance. La possibilité d’un monde neuf. Une angoisse de plus. Un chemin nouveau à parcourir.
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Tu m'apprends par la force de ton dos et par ta voix d'Autochtone que le nomadisme n'est pas une maladie
Jean Désy, "Frère nomade"
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L'aéroport était un gros gâteau blanc, une caverne aux trésors, un tunnel qui débouche sur l'espoir et la gloire. L'aéroport nous sortirait du cercle de la misère, de la honte et de l'indignité. Les plus pauvres, pour partir, prenaient la mer. Ces boat-people étaient souvent avalés par l'océan. Quand ils atteignaient l'autre rive, ils étaient emprisonnés dans d'horribles camps. L'aéroport et l'avion sont les petits frères du bonheur. C'est le chemin obligé pour être quelqu'un. Comment vivre sur une île sans rêver de l'aéroport ? L'aéroport est un jardin de rêves. On y va pour respirer le parfum de l'ailleurs.
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Je sais que je sus fille de la précarité
issue de deux pays - Haïti et le Québec -
qui luttent pour conserver une identité
constamment sous attaque et sous tenaille

Jean Morisset, "Je veux rentrer en Haïti"
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le désir a besoin d'une halte

l'aimée coule mes cellules
le temps est facultatif
aléatoire l'identité

ma parole n'a point de bouche
je serai lapidaire comme l'horloge

faisons cause commune
restons côte à côte
bouche à bouche
au seuil de l'étreinte

(P103)
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"tu es venue / dans tes errances de fourmi folle/ tu as dis liberté avec la conviction du désespoir / tu as dis vas-y / comme pour regarder mourir les orages d'octobre // le désespoir quoiqu'on en dise n'est pas un péché"

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Tant que le lion n’aura pas son historien, les histoires de chasse glorifieront toujours le chasseur. (Proverbe africain)
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A chaque réplique, j’ai appris à taire en moi les larmes pour faire semblant d’être plus fort que le séisme. Chaque réplique me rapprochait de la faille, de ma faille, confirmant que cette terre ramollie, limon, bourbe, était désormais capable de s’en aller sous nos pieds.
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L'histoire du pays est une succession de séismes. Séismes naturels. Séismes humains.
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Tu m'as demandé une nuit de tempête
Pourquoi charrie-tu tant de rêves sur tes épaules
Si je réponds en silence
C'est pour ne pas être abandonnée par mes rêves

Les rêves oubliés ne reviendrons jamais
Un jour nous raconter leur passé
Les rêves oubliés ronflent
Dans une boîte abandonné
Que les humains appellent joliment le temps
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Tu vivras dans ce pays qui ne connaît pas la couleur de ton ciel. Ne demande rien à quiconque. Pour regarder, sois ton propre miroir. Pour boire, sois ta propre source. Pour tomber, sois ta propre chute.
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migrants au corps lacéré
gonflés d'un rêve radical
n'abandonnons pas la mer aux douaniers
n'abandonnons pas les mots aux douaniers
la méditerranée n'est pas la mer bleue
la méditerranée est un cimetière
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l'ancêtre dit l'injonction
à preuve l'horizon
à preuve le crépuscule
les fleurs demeureront fleurs
l'aube n'altérera pas l'aurore
feu je clame feu
la vérité est cette torche
aux mains des enfants
ils conteront les étoiles
les promesses de l'arbre
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défense de solidarité
je commande mes fantômes
m'apprête à faire communauté
m'apprête à faire humanité
castor je dis bois arraché à la forêt
je réclame le droit de mourir debout
le droit d'offrir mes doigts à l'oiseau blessé
la nature océane m'habite
mon sang sonde le cœur du diable
mon sang le sang des vampires
je vivrai ces échouages
qui cisaillent l'aurore
noyés les songes
étouffé l'enfant
achevé le rivage
le monde a des barreaux
où se perdent les vents
je bats le tambour
je bat la mesure
interlope l'espace
barricadé l'azur
ils pleurent les merles
les mésanges disparaissent
leurs seules sépultures
les pays invisibles
migrants au corps lacéré
gonflé d'un rêve radical
n'abandonnons pas la mer aux douaniers
n'abandonnons pas les mots aux douaniers
la méditerranée n'est pas la mer bleue
la méditerranée est un cimetière

(P88-89)
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Tu souris
enfermant la nuit
sous les parapluies abandonnés

ce qui demeure appartient au silence

(P72)
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je suis noir
je chante des chansons d'amour
un jazz mélancolique bat mon souffle
lamantin remontant la source
j'avale le verbe avaler
je marche vers le soleil
je rencontre un palmier
paraît qu'il ne faut pas écrire le mot palmier
dans un poème
depuis que les touristes ont tarabiscoté l'île

(P67)
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je suis noir
cormoran ou goéland
mes ailes ne changent rien
à la couleur de la pluie
je suis noir de peau
noir de jour
noir de nuit
si cela ne te convient pas
dis-moi tout simplement
tu ne ressemble pas à ta race
je te répondrai que je n'ai pas de race.

(P66)
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ne t'excuse pas de marcher
à l'intérieur de ton silence
ne t'excuse pas de rire à l'infini
ne t'excuse pas de chanter
de compter les vagues
de déjouer les vertiges
entre les lignes de ta main
ne t'excuse pas de demander à l'histoire
à quoi ressemble le chemin de tes souvenirs
ne t'excuse jamais
tu es le soleil
tu es la terre
tu es l'horizon
tu n'appartiens à personne

(P52)
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la femme dit à son amant
sois mon sorcier
sois mon horizon
sois ma soif
sois mon territoire
sois mon barbare
guéris-moi de mes furies
dévore-moi jusqu'à l'os
dévore-moi jusqu'à la moelle
déchire mes veines
déchire mes seins
libère mes douleurs
crache mes soupirs
bois mon sang
bois ma sueur
pour vivre
j'aurai besoin de ton ombre

(P46)
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Parler à nos fissure
sur le ton familier de nos deuils
comme on attend le dernier train
comme on tête nos plaies à la cuisine
ambiance monochrome des soupers
on psalmodie le cantique de david
pour donner aux entrailles un cahier de charge
on trouvera les mots et les dieux
pour pardonner à nos déroutes
on écrira un aide-mémoire à nos renoncements
on frappera à toutes les portes
on attendra à la gare
la beauté extravagante
qui élira nos obsessions

(P45)
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