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Critiques de Rodolphe Casso (76)
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PariZ

Ah tiens, encore un roman post-apo sur la fin du monde causée par des zombies… me direz-vous d'entrée. Oui, PariZ est un roman post-apo sur la fin du monde causée par des zombies, mais ce premier roman de Rodolphe Casso paru chez les éditions Critic propose une aventure bien plus enthousiasmante que ce simple pitch, d'autant que la couverture signée Aurélien Police donne bien envie !



La Gâchette, La Goutte, La Gobe avec son chien Goa, voilà les personnages principaux que nous suivons dans PariZ ! L'auteur nous les présente au départ avec des chapitres dédiés à chacun d'eux qui sont des tableaux à tomber (littéralement), chacun ayant sa petite expérience le rendant particulier : La Gâchette est un enfant-soldat hanté par ses tueries passées ; La Goutte est un vieillard impotent hanté par ses cuites passées, présentes et futures ; La Gobe est un jeune teuffeur hanté par la musique techno et électro qui semble l'avoir rendu fou et seul son chien Goa le maintient en vie ; tous trois sont des clochards vivant dans le métro parisien. En plus de l'aventure de ce trio, nous suivons également les mésaventures de la Goule, mort-vivant anonyme errant dans Paris. Autant le dire tout net, le casting de départ envoie sacrément de la gnôle et ce n'est pas leur rencontre avec un duo de militaires fascisants qui va les arranger !

Comme dans tout roman qui tourne autour d'une histoire de zombies, il est tentant de ne faire que chercher les originalités. Ici, rien que le fait de suivre des héros en marge de la société est intéressant : à l'image des vieillards de L'Évangile Cannibale (Fabien Clavel, ActuSF, 2014), les clochards de PariZ sont autant en mauvais état que les morts-vivants qu'ils se doivent d'affronter. Outre cela, la gestion de ces zombies reste classique (bruit qui les attire, odeur qui immunise, tête à faire sauter pour arrêter toute fonction motrice, etc.). Toutefois, nous sommes quand même en plein Paris, alors quitte à être là, autant se servir du paysage et c'est là le gros point fort de Rodolphe Casso : il aime cette ville. Des citations personnalisées à chaque début de chapitre, des références dans tous les coins et un itinéraire qu'on pourrait suivre sur un plan du métro : Paris déborde de toutes les pages, on ne peut pas reprocher un manque de repères accordés au lecteur ! À cela, l'auteur convoque l'une des caractéristiques politiques des Français : la tentation fasciste, au sens de la tentation de l'homme providentiel… En effet, la principale péripétie de notre trio de clochards est leur rencontre avec deux militaires partis en commando pour une mission-suicide, envoyés par un colonel qui a pris d'assaut l'Assemblée nationale !

Rodolphe Casso a bien travaillé son style dans PariZ. Outre ces premiers chapitres particulièrement marquants, il se permet d'être extrêmement détaillé dans chaque action menée par les protagonistes sans pour autant que la lecture n'en soit gênée. La beauté du style s'essouffle peut-être légèrement une fois que l'action se lance, mais d'une manière générale, c'est surtout qu'une fois que sont propulsés l'élan d'espoir des héros et l'élan de connerie de leurs différentes rencontres, l'enjeu est suffisamment posé pour vraiment pouvoir surprendre davantage le lecteur dans la deuxième moitié du livre. L'accumulation de références musicales plus ou moins appréciées pourrait agacer certains lecteurs, mais cela relève plutôt de la partie « fun et aventure » de PariZ.



PariZ reste donc comme un bon souvenir de lecture, et certains passages seront à relire pour en apprécier tout le vocabulaire. L'univers est certes restreint et la fin particulièrement énigmatique, ce long roman vaut le coup.

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Nécropolitains

GERARD RAMBO AU PAYS DES VIVANTS (PRESQUE) MORTS...



À tout seigneur (saigneur ?), tout honneur, il me faut en premier lieu remercier les (excellentes) rennaises éditions Critic ainsi que notre bibliothèque virtuelle et site de chroniques en ligne préférés, je veux bien entendu mentionner Babelio.com, sans lesquels je n'aurai probablement jamais ouvert ni lu ce (disons-le de suite) très bon Nécropolitains du jeune (dans la mesure où ce n'est, semble-t-il, que son second roman) Rodolphe Casso. Un ouvrage reçu, comme vous l'aurez deviné, dans le cadre du dernier Masse Critique consacré aux littératures de l'imaginaire et je ne regrette aucunement les quelques sept cent pages qui le constituent. Cela pourrait en effrayer d'aucuns, pourtant, sans être à proprement parler un "page turner" (Zeus! que je déteste ces expressions globichisées), cet horrifique et très politique roman, comme nous le verrons plus loin, se lit sans trop laisser au lecteur le temps de reprendre son souffle. Ce qui, concernant une histoire de Zombies, semble relever d'une certaine logique, non ? 

Prévenons par avance notre futur lecteur. Cette humble chronique s'annonce possible de "divulgachâges", pour barbariser un néologisme (sic !) qui nous vient de l'autre côté de l'Atlantique, mais d'un peu plus au nord que Chicago, nos cousins québécois étant généralement plein de ressources pour mettre à la sauce francophone d'horribles (mais hélas utiles) mots saxons. Ainsi l'affreux "spoiler" est-il devenu chez eux le très visuel "divulgâcher", et je les en remercie ! Mais trêve de prolégomènes, entrons donc dans le vif du sujet. 



Nous somme donc "maintenant", à quelques années près, ou moins. L'histoire qui est contée ici « se déroule environ un an après l'apocalypse zombie qui a ravagé Paris, la France, et probablement le reste du monde», ainsi que se plait à rappeler l'auteur? Tenons-nous le pour dit. En revanche, ceci est aussi une autre histoire que le lecteur convaincu pourra découvrir dans le premier récit de Rodolphe Casso : PariZ. Que tout le monde se rassure : nul besoin d'avoir lu ce premier volume pour goûter, totalement, celui-ci. C'était d'ailleurs mon cas et le précédent opus m'attend désormais sur ma table de chevet.

Nous sommes donc maintenant - ou tout bientôt, les amis : préparez-vous ! - sur la base aérienne 921 de Taverny. "Sur"... pour être exact, plutôt "sous", les militaires s'y trouvant vivent désormais bien plus comme des taupes que comme des aigles, seul moyen de survivre à l'apocalypse citée plus haut. Seulement, lorsqu'on a pour métier de voler "ad suma", voir son quotidien borné par les mêmes couloirs froids creusés à même la pierre, les mêmes pièces aveugles, les mêmes individus rendus blafards (et de plus en plus barbus) par l'isolement, ça peut finir par rendre dingue, ou suicidaire - pourquoi pas les deux ? - le mieux préparé des bidasses. Seules quelques âmes d'élite parviennent à tenir le choc, bien que, même pour elles, l'éternité ça peut sembler long, «surtout vers la fin» comme n'oublie jamais de le rappeler Woody Allen, et même le fringant Capitaine Franck Masson, champion international de parachutisme, grand sportif, fier gaulois de la France Éternelle et très profond croyant, finit par s'ennuyer comme jamais dans cet immense trou à rat. Il est donc temps que cela change ! Une chance pour lui : la race humaine ne laisse jamais totalement tout tomber devant l'adversité la plus mordante, fut-elle morte-vivante. Ainsi le général commandant cette base a-t-il découvert que trois lieux mythiques (au moins deux en tout cas. le troisième est plus intimement parisien) de notre (ex) capitale nationale étaient encore très probablement entre la mains d'humains bels et biens vifs, certains indices satellitaires ne laissant guère de doute : Une bonne partie de la butte Montmartre, l'intégralité du Parc Chaumont ainsi que la célébrissime île de la Cité sont assurément indemnes du fléau.



Notre Rambo (ex) national est donc l'homme parfaitement indiqué pour remplir cette dangereuse mission : pénétrer en territoire mortifère, prendre contact avec ces îlots de résistance, s'en faire bien voir dans la mesure du possible, porter un message de soutien si le besoin s'en faisait sentir, voir comment structurer ces poches de résistance, procéder à un éventuel échange de service. Pour la France, il va sans dire. L'Éternè... heu... le... 'Fin, un machin d'un passé très éloigné d'environ douze mois ! 



Bien évidemment, super-bidasse va tomber sur un os. Non ! sur une suite ininterrompue de gros os difficilement prévisibles à ce niveau. Mais ce n'est pas parce que la chair humaine est de nouveau une valeur sûre tant sur le marché extérieur (nos chers Zombies, ne les oublions pas) qu'intérieur (faut pas perdre de la bonne viande lorsqu'elle vient à se présenter. Les rats et les pigeons, ça va un moment, n'est-ce pas...?) que notre (drolatique caricature) de héros va se déboulonner. N'est pas le Capitaine Franck Masson qui veut, et il en a vu d'autres, le bougre, par ailleurs grand spécialiste es-Krav-Maga, pétrit de certitudes (globalement toutes bousculées et foulées au pied au fil des pages) et toujours près, tel un scout des temps modernes ? Mais était-il préparé à croiser autant de personnages proches de la dinguerie, soit qu'ils l'aient déjà un peu été par avance, frappés, soit que les événements les aient poussé à y plonger corps et âme, tous étant invariablement hauts en couleur ? 



Ce qu'il n'avait certainement pas prévu, notre Rambo de l'an un de la fin du monde, c'est à quel point l'humaine engeance était susceptible de recréer des modes de "gouvernement" divers et passablement incongrus, mêlant folie plus ou moins douce et pragmatisme obligé, alternant survivalisme forcé (voire forcené) et moments difficilement prévisibles de grâce, de poésie décalée, de sagesse hiératique, pourvu que ces modalités de pouvoir puissent maintenir un semblant de société (difficile, à ce stade, d'écrire : de civilisation). Que ce soit sous l'égide perverse d'un ancien animateur de jeu "star" de la petite lucarne (très facilement reconnaissable. Il s'en prend plein les fouilles... C'est jubilatoire), que ce soit avec la douceur bienveillante mais très lucide d'un "paysan philosophe", ou par la grâce obligatoire d'un nouveau fou de Dieu très Chrétien (passablement plus diabolique que les morts-vivants qui l'environnent), Franck Masson devra chaque fois passer sous les fourches caudines de ces nouveaux maîtres ou, pour le moins, de leurs zélateurs. Que demeurera-t-il alors de ses certitudes à la toute fin de ses Nécropolitaines aventures ? Sera-t-il encore et toujours le très chrétien chevalier blanc d'une Mère-Patrie recomposée (et surtout en grande voie de décomposition) ? Pourra-t-il toujours se reconnaître dans ces Valeurs Immortelles que son éducation ainsi que sa destinée militaire lui avaient inculqué ? C'est évidemment rien moins que certain. N'empêche, et par-delà la facile moquerie, notre Chevalier Pardaillan d'infortune, ce Bayard des temps obscurs saura évoluer au fil des pages, contraint et forcé par une succession ininterrompue d'aventures, de souffrances physiques et psychiques ainsi que de contretemps sans doute, mais Rodolphe Casso sait aussi le rendre sympathique en le laissant, par petites touches visibles mais fines, évoluer plus loin et plus souplement que cet archétype du fantassin de première ligne ne le laissait dans un premier temps supposer. 

 

Et les zombies, pendant ce temps-là ?



Les zombies ? Ils vaguent, les zombies, ils vaguent (presque à l'âme, c'est dire). Soyons francs : Les morts-vivants sont ici purs prétextes à imaginer des mondes, mêmes insignifiants, peuplés d'humains et la faculté de ces derniers à se sortir du pire par tous les moyens possibles. Les bouffeurs de chair humaine sans vie ni esprit n'interviennent finalement qu'assez rarement, sinon comme présence sourde, monstrueuse et globale dans l'environnement proche de ces infimes poches de résistance. Les lecteurs de The Walking Dead et autres World War Z en seront toutefois pour leurs frais : les morts-vivants de Rodolphe Casso renouent (enfin ?) avec la tradition de ceux des films du génial George Andrew Roméro, alias "le Roi des Zombies", le créateur affreusement incompris et mésestimé de films profondément politiques et sociaux dans lesquels, bien souvent avec les moyens du bord, il créa cet univers incroyable de la Zombie-Sphère. Ils sont lents, empesés, maladroits, gauches, incapables du moindre effort physique inédit et survolté. Mais ils sont innombrables et inexorables, comme ceux de la Nuit des Morts-Vivants. Par ailleurs, Rodolphe Casso n'oublie pas les références-révérences (sans aucune pesanteur) à quelques classiques du genre, de John Carpenter à Richard Matheson en passant, c'est lui qui l'affirme en interview - on veut bien l'entendre -, par l'inoubliable La Route de Cormac McCarthy, au style aussi sobrement poétique et épuré que son roman est diablement efficace et puissant, bien qu'il s'agisse ici de survivre à une apocalypse sans le moindre zombies.



Génération "Netflix" ou vraie connaissance d'une littérature d'outre-temps (l'un n'empêche pas l'autre), ce Nécropolitains très parisien pourrait aussi passer pour un très bel hommage à la grande époque du roman-feuilleton du XIXème, du grand exemple s'il en est d'Eugène Sue avec "Les Mystères de Paris" (que presque plus personne ne lit, soyons honnête. C'est bien dommage) : chaque nouveau chapitre amène son lot d'aventure, chacun son lot de rebondissement, chacun ouvre (avec bonheur) sur le suivant, jusqu'à sa conclusion finale. Comme dans ces romans d'une autre époque - ce qui ne leur enlève pas tout intérêt, bien au contraire -, il n'y a jamais de retournement complet, de surprise totale au fil de ce récit et le lecteur songe, assez régulièrement, qu'il s'attendait à quelque suite du genre. Rodolphe Casso est bien plus subtil que cela : c'est par petites touches quasi impressionnistes qu'il se complaît à étonner son lecteur. Sans emphase, ni contrefaçon, ni extravagance incongrue (la situation de départ ne l'est-elle pas déjà bien assez ainsi ?). Aussi, lui pardonne-t-on aisément ses péchés mignons : celui, - en est-ce un ?- , d'être un amoureux inconditionnel, connaisseur et passionné de sa ville, au point de donner, ici et là, dans le guidage pour touriste (très) curieux. On peut ne pas apprécier, estimer hors-sujet ces pages disséminées au fil du texte. C'est, avouons-le, parfois un peu fastidieux à force de précisions et de tirage à la ligne (c'est tout particulièrement le cas au cours de la "visite" du Capitaine sur la Butte Montmartre. Ça l'est moins pour les deux autres sites, tandis que ces moments d'Histoire demeurent pourtant présent), ça n'est jamais sans intérêt (Sinon, faites comme moi : prenez votre plan de Paris et suivez pas à pas le Capitaine. Vraiment, c'est drôle, incroyablement exact et édifiant !). On pardonnera tout aussi bien à l'auteur de laisser percer sa préférence quant aux modes de survie (de bon gouvernement ?) qu'il dépeint. On peinerait à ne pas partager son avis ! On lui sera gré, enfin, d'une mise en jambe un brin longuette (je dois sincèrement l'avouer : je n'abandonne pour ainsi dire jamais aucun texte entamé, sauf l'Assommoir du vieux père Zola, mais j'ai eu une première impression, peu engageante, mais finalement brève). Une première quarantaine de pages sans nul doute nécessaires, qu'il faut avoir la patience de laisser derrière soi afin de savourer les quelques sept cent pages virevoltantes, calambouriennes, horrifiques, joyeusement et sérieusement loufoques qui suivent. Il faut prendre cette introduction à rebrousse lecture comme sorte de rapide Chemin de Damas indispensable à qui veut survivre en milieu Zombie hautement non-identifié.



Hormis ces inévitables critiques un rien négatives - ne sommes-nous là pour dire les choses avec franchise ? -, la plume de Rodolphe Casso est un vrai petit bonheur d'élégance frustre (avec un tel sujet...), de précisions finement amenées avec son lot de justes descriptions, de dialogues à la mords-moi le macchabée et d'humour, une fois admis les jeux de mots ou de noms très "border-line". Moi, j'adore ! 



Qu'ajouter sinon que je me suis procuré dans la foulée son PariZ, par avance persuadé de me faire plaisir ? À bon entendeur...



Un rapide post-scriptum que j'adresse, comme une bouée dans un océan de Zombies, à l'auteur, aux éditeurs ou à tout lecteur plus futé que votre humble chroniqueur : À l'instar de tous les autres noms propres détournés avec un grand sens de la dérision par Rodolphe Casso, Je n'ai toujours pas trouvé la référence au Monseigneur - Billecoq pour le citer - du roman, mais je ne désespère pas. Comprenne qui lira...
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Le dernier jour du Tourbillon

 Merci à Babélio et aux éditions Aux forges de Vulcain de m'avoir permis la lecture de ce joli roman .Gus vient de se faire sermonner car il a quitté sa copine par manque de courage et se retrouve seul dans ce bar d'un autre temps avant de se faire alpaguer par Get ,un pilier de bar .Il va lui présenter d'autres habitués ,un écrivain ,une prostituée …Et de verres en verres ,Gus va apprécier ces gens d'horizons divers et ne plus pouvoir s'en aller .Un bon moment de lecture .

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Le dernier jour du Tourbillon

Je ne dirais pas de ce roman qu’il est hilarant mais qu’on y trouve de l’humour et de la dérision car par moments je l’ai trouvé poignant, voire triste ! L’ambiance est palpable et ne peut que faire remonter des souvenirs pour qui a connu ces endroits pas snobs pour deux ronds où chacun pouvait être un héros et où le monde était refait 10 fois par heure !



Gus, un perdant dans toute sa splendeur, vient de larguer sa compagne et se fait agonir par un ami de celle-ci ! Menacé des pires représailles s’il recroise sa route, Gus reste dans le bar pour boire un café et digérer les douces paroles de son ex-ami !



Bienvenue à lui au Tourbillon, bar d’époque, dans “son jus” comme le dit l’auteur, au comptoir de zinc, carrelage casson, vedettes au mur, éclairage poussif et bouteilles poussiéreuses, certaines, pas toutes ! Ici il va faire la connaissance avec un monde parfois interlope mais étranger au blingbling, rencontrer ses piliers de bar et habitués, ses rites et son sens de l’hospitalité !



En peu de mots Rodolphe Casso a réussi à dresser des portraits de personnages originaux par leurs singularités pour qui sait regarder et écouter, l’ironie n’est pas loin pour certains ! Alcool, jeux de grattage, musique, un petit deal au détour, tout y passe même des promoteurs immobiliers ! Mais l’auteur ne se moque pas, il raconte ! C’est tout à la fois amusant et triste, avec un goût de nostalgie parfois et petit à petit la profondeur des personnages se dévoile !



C’est simple et complexe, comme les personnages et la vie, l'écriture est agréable et se déroule sans à-coups ! Au final, la boucle est bouclée.



#Ledernierjourdutourbillon #NetGalleyFrance



Challenge Gourmand 2023/2024

Challenge Entre Deux Thèmes 2023

Lecture Thématique septembre : Découverte auteur
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Le dernier jour du Tourbillon

Gus vient de larguer sa nana, et c’est assis dans un rade autour d’un p’tit noir, qu’il va se faire tancer par un ami de l’éplorée. Ce rade c’est le Tourbillon.



Le tourbillon c’est un de ces rades d’époque, comme on n’en fait plus. Modernité oblige, tarif salé du foncier et gentrification poussent ces lieux populaires au charme désuet à l’extinction. Laissant place à des bistros plus branchés, qui sentent moins la bière éventée et le RSA et ou l’on se fait torpiller le larfeuille à coups de cocktails exotiques pour pouvoir se pavaner sur une terrasse en bois précieux.

Gus va être happé par ce troquet à l’ancienne et découvrir la faune des habitués qui le compose le temps d’une longue journée qui finira d’une surprenante manière.



Rodolphe Casso est habile pour tracer furtivement des personnages originaux et pourtant communs, uniques sans vraiment l’être, car on les reconnait dans leur singularité. On tire sur l’oxymore n’est-ce pas ? Eh bien c’est un peu le principe de ce presque huis-clos dans un lieu pourtant réputé pour être ouvert et qui génère du profit grâce aux allées-venues des consommateurs. Le tourbillon, comme un vortex semble aspirer les entités qui gravitent alentour, il en est de même pour ce bastringue et notre héros. Il est aspiré par ce trou noir prolétarien.



J’ai apprécié ce récit, agrémenté de paroles de chansons, connues ou crées par l’auteur, moi qui suis habituellement assez hermétique à ce genre d’inclusions, dénuées de sons j’ai toujours du mal, mais je les ai trouvées ici très à propos.



C’est une ode à ces bars dépassés ou je prends plaisir les rares fois ou l’occasion se présente, à gouter de petites tranches de vies en sirotant une bière industrielle fadasse. J’ose mettre de côté ma passion pour l’union pétillante du malt et du houblon bien brassés épiant discrètement des brèves de conversations croustillantes dans ces refuges archaïques pour clients habitués ou en transit.

Comme cette fois ou j’avais découvert un zèbre carburant uniquement au Ricard (ou riflon pour les intimes), qui demandait systématiquement un ticket de caisse alors que le patron notait toutes ses consos, amusé par l’étrange requête, je l’interroge et il me répond qu’il n’a pas de montre ou de téléphone portable et qu’il se sert du ticket pour connaître l’heure qu’il et savoir combien de temps il lui reste avant de rentrer chez lui. Ce genre d’anecdotes inénarrables on les trouve difficilement hors de ces lieux anachroniques, et c’est un peu ce qui les rend précieux à mes yeux.

Un bon moment de lecture dont on ressort sans gueule de bois, ni argent claqué dans un tiercé perdant.



Une lecture qui m’a rappelé les brèves de comptoir de Jean-Marie Gourio. Une perspicacité dans la lecture des persona du quotidien rappelant celle de J. M. Erre avec un humour un poil moins corrosif mais tout autant de compassion.



Un ouvrage à compléter avec l’excellent bouquin de photo : Rades de Guillaume Blot

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Nécropolitains

Paris est livrée aux zombies, seuls quelques îlots de survivants résistent encore. Des soldats réfugiés dans la base de Taverny les découvrent et leur commandant envoie un homme aguerri à leur recherche. Nous suivons ses péripéties.

Très The Walking Dead, tout cela ! J'ai suivi la série...

J'ai apprécié le suspense du roman, beaucoup moins la violence omniprésente et le manichéisme, car le soldat ne fait pas que dégommer des zombies mais aussi les méchants de l'histoire.

Une histoire d'amour sauve un peu la face.

Il rencontre aussi des personnages pittoresques et variés, de Montmartre à La Villette en passant par Notre-Dame et le livre regorge de chansons françaises.

Je reproche aussi à l'auteur d'avoir écrit surtout pour les Parisiens, le trajet dans Paris nous est décrit sans carte à l'appui et il faut bien connaître la ville pour se repérer.
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Nécropolitains

Après PariZ, Rodolphe Casso, journaliste à Écran total, remet le couvert du roman post-apo mettant en scène des morts-vivants avec Nécropolitains, à nouveau chez les éditions Critic. Il s’agit d’une suite tout à fait indépendante de PariZ, un an après les événements de l’apocalypse zombie en plein Paris : ici, avec Nécropolitains, nous ne suivons plus des clochards qui se débrouillent, mais un capitaine de l’armée française en mission commandée, en trois temps, trois lieux symboliques, trois ambiances.



Survival road trip

Le capitaine Franck Masson fait partie des quelques survivants d’une compagnie de l’armée française aux abords de Paris. Ils ont survécu à grands renforts de patates et de gardes ennuyantes. La situation change quand leur dernier contact parmi les autres bases militaires est perdu et que des photos satellites montrent trois lieux habités et organisés en plein Paris. Le capitaine Masson, spécialiste de l’atterrissage sportif en parachute, est envoyé pour nouer des contacts, redorer le blason de l’armée auprès des populations locales et éventuellement ramener des victuailles à consommer et des histoires à raconter. Ni une, ni deux, Masson part en mission, avec trois lieux à atteindre : Montmartre, les Buttes-Chaumont et l’île de la Cité. Forcément, avec un tel itinéraire, à devoir se frayer un chemin parmi les morts-vivants qu’il sait qu’il rencontrera en route, le lecteur se doute que cela va tourner au road trip où la survie sera un enjeu de tous les instants. Ainsi, il aura l’occasion de croiser une communauté très olé-olé s’affranchissant des règles sociétales afin de profiter au maximum des nouvelles opportunités, une autre qui cherche désespérément à reconstruire un endroit viable et durable, tant socialement que vis-à-vis des conditions de vie, et enfin une dernière communauté qui fait un tout autre choix pour construire sa survie, étonnant au départ mais malheureusement tout à fait cohérent avec l’histoire des lieux rencontrés et la manie de certains potentats à s’organiser grâce à l’oppression et à l’autoritarisme.



Walking Dead à la française

Nécropolitains n’est pas un roman de début d’apocalypse, là où tout se déclenche, où on est dans l’action continuellement pour s’adapter aux nouvelles normes. Il s’agit davantage d’une survie sur le long terme menée par un militaire un peu frustre au départ qui doit, au fur et à mesure, réviser certains de ses jugements pour lui aussi s’adapter à ce qu’il découvre. Et des moments rudes, il en a son lot ! Ici, on se trouve plusieurs mois après l’« apocalypse zombie », dont l’origine n’est pas questionnée, ce n’est pas l’intérêt de ce roman : il s’agit plutôt de comprendre les différentes possibilités qui s’offrent à nous pour reconstruire une éventuelle société. Or, le capitaine Masson, même s’il peut proposer ses services en matière de combat rapproché et d’organisation martiale, a plutôt tendance à exacerber certaines situations quand il s’agit tout simplement de répartir les victuailles, protéger les plus faibles, etc. Sa fibre catholique et son patriotisme militaire sont plusieurs fois questionnés devant les bouleversements qui s’imposent à lui. À l’image de ce qu’a pu faire la (longue) série The Walking Dead en comics, les morts-vivants sont très secondaires dans Nécropolitains, ce sont les « encore en vie » qui font soit pitié, soit horreur, et qui, en bien ou en mal, surprennent le plus le lecteur par leurs comportements anormaux.



Les fondamentaux parisiens

Rodolphe Casso inculque beaucoup de sa culture et de son ressenti de la ville de Paris dans ce roman, encore plus que dans PariZ. Les anecdotes seraient légion s’il fallait toutes les citer, donc évitons, mais il n’empêche que d’une communauté à l’autre, des souvenirs, des coins de rues et des clins d’œil sont décrits par l’auteur, nous faisant moins ressentir Paris comme la fourmilière incessante qu’elle est devenue (d’autant qu’on évite le périphérique ici) que comme un haut-lieu de culture ; c’est cette idée que l’auteur préfère retenir et qu’il illustre par des descriptions de son cru agrémentées de nombreuses références musicales que je ne peux que vous encourager d’aller découvrir au fur et à mesure de la lecture. De surcroît, le climax du roman se déroule dans le lieu très symbolique de la cathédrale Notre-Dame (l’auteur précise d’ailleurs à la toute fin qu’avec l’incendie du 15 avril 2019, il a bien fallu écrire une uchronie, ou bien il aurait dû changer tout le final, ce qui aurait été dommage). Nous ne sommes pas dans un guide touristique non plus, mais il me semble important de souligner que faire un roman de zombies, ou juste post-apo, dans un autre lieu que les décors hollywoodiens habituels permet de renouveler un imaginaire phagocyté (surtout dans ce genre si particulier) : ainsi, le fait de garder une unité de lieu, urbain qui plus est, est importante pour comprendre la progression du roman ; le fait de suivre des individus qui n’ont pas des armes à profusion renouvelle notre vision des choses ; enfin, l’agencement des lieux visités et leur histoire accumulée au fil des siècles sont des moteurs importants pour expliquer l’auto-organisation des groupes rencontrés (voir une communauté anarchiste sur l’île de la Cité aurait été étonnant par exemple). Tout cela permet de s’imprégner de la ville elle-même, qui paraît tout de suite plus sympathique, et permet aussi de s’affranchir des poncifs sur l’agressivité coloniale de personnages américains parcourant les grandes plaines (Fabien Clavel a, par exemple, écrit une variation du 3e âge très intéressante du post-apo parisien avec L’Évangile cannibale).



En somme, malgré son épaisseur, Nécropolitains se lit avec une grande fluidité et remplit tous les attendus d’un roman de zombies bien costaud.



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Le dernier jour du Tourbillon

Voici mon retour de lecture sur Le dernier jour du tourbillon de Rodolphe Casso.

Après avoir sabordé sa vie sentimentale, Gus échoue dans un bar : le Tourbillon.

Ce rade miteux à la déco ringarde, dernier de son genre dans un quartier en pleine gentrification, est le repaire de Get, pilier du comptoir régnant sur une petite bande d’inadaptés. Il a tôt fait de mettre  le grappin sur le nouvel arrivant.

Tandis que Le Tourbillon tourne à plein régime, brassant heure après heure la faune du quartier, Gus se laisse enivrer d’alcool et de paroles jusqu’à se libérer de toutes ses frustrations. 

Mais festoyer avec ceux qui refusent de suivre la marche du monde a un prix.

Gus sortira t-il indemne du Tourbillon ?

Le dernier jour du tourbillon nous fait découvrir un café de quartier où certains peuvent aller, parfois, pour boire un peu.. aller jusqu'à y cuver leur vin.

Un café avec des habitués, des gens de passages..

Un café où les sobres croisent les alcoolisées, avant de le devenir à leur tour..

Un endroit où les bons mots fusent, avant parfois que cela ne se finisse en pugilat..

Je me suis rapidement fondue dans la masse et je me suis retrouvée aux cotés de Gus, de Get, de Bijou, de Bolide et des autres.. comme petite, dans les cafés que mon grand-père fréquentait.

Enfant je côtoyais régulièrement deux cafés de quartier, l'un à deux pas de chez mes grands-parents et l'autre en haut de leur rue.

Autant vous dire que me retrouver au Tourbillon ne m'a pas dépaysée lol Au contraire, cela m'a rappelé des souvenirs.

J'ai apprécié l'ambiance, le fait de me retrouver avec des miséreux certes mais ils sont surtout remplis d'humanité.

J'ai bien aimé ce roman même si cela ne fût pas tout à fait un coup de cœur.

Je sous invite à découvrir vous aussi Le dernier jour du tourbillon, que je note quatre étoiles :)
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Nécropolitains

Quelle agréable lecture que ce Nécropolitains de Rodolphe Casso et quelle rafraîchissante version du roman post-apocalyptique zombie.

Nous voici accompagnant le capitaine Franck Masson, dans une mission de reconnaissance pour prendre contact avec les survivants de Paris, de petits groupes de rescapés ayant échappé à l'extinction et à la transformation en morts vivants ou autres zombies, comme il plaira de les nommer.

Franck Masson est dans sa forme comme dans son nom à la limite de la caricature du mâle viril et sportif accompli, militaire zélé et patriote de surcroît, rendant particulièrement amusantes certaines scènes ponctuant son histoire.

Les communautés infiltrées seront tantôt repoussantes ou réjouissantes, les protagonistes dignes d'intérêt ou monstrueux et le danger omniprésent ne nous étouffant pas sous les hordes errantes dans ce Paris remarquablement décrit, pittoresque et immersif.

Le capitaine est un peu trop fervent chrétien à mon goût mais cela accompagne plutôt bien les épisodes au gré des rencontres du soldat. C'est sans fausse note ni temps mort que se conclut le périple du beau capitaine lui ouvrant à bien des égards de toutes nouvelles perspectives.



Ce roman est précédé d'un premier Paris Z sur lequel je n'ai pu encore remettre la main parmi mes nombreuses piles à lire, mais renseignements pris, il peut parfaitement se lire indépendamment de Nécropolitains.
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Nécropolitains

France. Un an après le déclenchement de l’apocalypse zombie. A quelques kilomètres de Paris, une poignée de militaires végète dans une base préservée des morts-vivants mais qui sombre peu à peu dans l’abattement. Le capitaine Franck Masson, ancien membre d’une unité d’élite et parachutiste, tient cependant mieux le choc que ses camarades, et c’est la raison pour laquelle le commandant de la base lui confie une mission périlleuse mais primordiale pour le moral des troupes. En effet, les militaires sont parvenus à identifier grâce à des images satellites trois zones dans Paris susceptibles d’abriter des survivants. La première se trouve à Montmartre, la seconde au parc des Buttes-Chaumont, et la dernière sur l’île de la cité. La mission du capitaine est simple : entrer en contact avec ces communautés et tenter d’instaurer une relation de confiance afin de permettre des échanges avec leur base. Le problème, comme le résume efficacement le commandant en chef, c’est que le soldat ne sait absolument pas à quel type d’individu il va être confronté : « vous pouvez aussi bien tomber sur des Prix Nobel de la paix que sur une bande de réducteurs de têtes. » Voilà, pour résumer, les bases de ce roman de zombies qui, en dépit d’une trame à priori tout à fait classique, sort clairement du lot et m’aura fait passer un excellent moment. L’auteur n’en est d’ailleurs pas à son coup d’essai puisqu’il avait déjà publié (toujours chez Critic) un autre roman mettant en scène les débuts de l’apocalypse et de la propagation des zombies (à noter qu’il n’est toutefois pas nécessaire d’avoir lu « Paris Z » pour lire « Nécropolitains », les deux romans étant indépendants, bien que situés dans le même univers). Que les lecteurs lassés par les histoires de morts-vivants et de fin du monde se rassurent : on est loin ici du « Walking Dead » ou du « World War Z » ! Chez Rodolphe Casso, les zombies ne sont qu’un décor (on ne les voit d’ailleurs qu’à de rares occasions) et servent avant tout à mettre l’accent sur la complexité de la nature humaine, capable du pire comme du meilleur.



Le roman est coupé en trois parties distinctes, chacune consacrée au passage du héros dans l’une de ces communautés dont on découvre le mode de fonctionnement. Sans surprises, toutes trois s’avèrent radicalement différentes mais cela n’est finalement pas surprenant compte tenu de l’emplacement qu’elles se sont choisies. Montmartre accueille ainsi des artistes décadents qui brûlent la chandelle par tous les bouts, tandis que le parc des Buttes-Chaumont réunit des amoureux de la nature et l’île de la cité une communauté religieuse. Difficile de rentrer dans les détails sans trop en dévoiler, la découverte des spécificités de chacune des communautés constituant l’un des plus gros plaisir de la lecture qu’il convient donc de ne pas gâcher. Le choix de situer l’action en France est en tout cas à saluer, surtout dans le cadre d’un roman mettant en scène des zombies qu’on a plutôt l’habitude de voir évoluer dans un cadre américain où tout le monde possède une arme à feu. La législation française n’étant pas la même, il convient évidemment de procéder à un certain nombre d’ajustements qui apportent une touche d’originalité, voire d’humour, au récit. En dépit du contexte dramatique, le roman se révèle paradoxalement assez drôle tant les situations auxquelles se retrouve confronté le capitaine paraissent cocasses. Ce ton volontiers décalé m’a d’ailleurs fait penser à deux autres romans de zombies « made in France » que j’avais beaucoup aimé et qui présentent plusieurs similitudes avec celui-ci : « L’évangile cannibale » de Fabien Clavel (qui mettait en scène des seniors tentant de survivre aux zombies) et « Le club des punks contre l’apocalypse zombie » (qui, comme son titre l’indique, se focalise cette fois sur un petit groupe de marginaux). Situer l’action à Paris a également l’avantage de rendre le récit plus immersif car les lieux parleront à la plupart des lecteurs. L’auteur s’est d’ailleurs fendu de recherches intéressantes sur les différents lieux visités par le héros à propos desquels on découvre des anecdotes amusantes ou instructives.



Autre originalité du roman : la place prépondérante occupée par la musique. Rodolphe Casso est journaliste pour le cinéma et la musique ainsi qu’auteur-compositeur, et on devine sans mal le mélomane derrière l’auteur. Chaque partie est ainsi rythmée par des morceaux qui composent une véritable bande-son qui vient accompagner la lecture et colle parfaitement à l’ambiance du lieu et du moment. Les goûts de l’auteur sont assez éclectiques puisqu’ils vont de Dalida à Queen, en passant par Pharrel Williams, les Beatles, Supertramp, sans oublier Michel Sardou (dont le héros est fan, au grand dam de certains). La musique ne se contente pas ici d’être en surplomb mais occupe au contraire une place centrale dans l’intrigue, qu’elle soit utilisée comme défouloir par les survivants, qu’elle serve de leurres pour éloigner les zombies, ou qu’elle soit considérée comme un vestige précieux à conserver dans la mémoire des survivants. Parmi les nombreux points forts du roman, il convient également de citer les personnages, à commencer par le héros : le capitaine Franck Masson. On ne partait pourtant pas du bon pied, lui et moi. Catholique, militaire et fan de Michel Sardou : autant de caractéristiques qui auraient plutôt eu tendance à me rendre le personnage antipathique. Seulement notre pauvre capitaine se fait tellement malmener au cours de son périple (parfois de manière humoristique, parfois beaucoup moins), qu’on s’attache très vite à ce gros balourd qui, derrière une discipline de fer, cache en réalité un cœur énorme. Toute la galerie de personnages secondaires présentée est elle aussi très réussie. Les trois communautés possèdent toutes des figures marquantes, qu’elles soient attachantes ou haïssables, et chaque fois l’ambiance est radicalement différente. Il faut d’ailleurs un petit temps d’adaptation pour passer de l’une à l’autre, même si la mélancolie suscitée par l’abandon de certains personnages ne tarde pas à laisser la place à de la curiosité pour les nouveaux venus. Tout cela contribue à donner un récit très immersif qu’on se prend à dévorer sans voir le temps passer. Le style fluide de l’auteur y est aussi pour beaucoup, de même que la construction du roman qui permet de maintenir constamment le suspens ou l’intérêt du lecteur en éveil. L’alternance entre moments de tension et passages plus calmes, propices aux confidences ou aux émotions, permet quant à elle de maintenir un rythme soutenu de la première à la dernière page.



Rodolphe Casso signe avec « Nécropolitains » un excellent roman qui change des récits de zombies « traditionnels ». Une intrigue dense et bien rythmée, des personnages haut en couleur, de l’humour, de l’émotion, de la musique, la ville de Paris... : autant d’ingrédients réunis ici pour la plus grande joie du lecteur. Un roman a ne pas manquer !
Lien : https://lebibliocosme.fr/202..
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PariZ

Tu aimes le tartare, le carpaccio, les sushis ? Bref, tu aimes la chair fraiche.

Peut-être es tu un zombie !

Mais n'es crainte, l'alcool* peut t'aider à surmonter cette apocalypse.

* L'abus d'alcool est dangereux pour la santé, consommez avec modération



Trois clodos, deux barbouzes, un clebs et des zonards affamés, voilà pour la galerie de personnages hauts en couleurs. Une histoire assez classique : l'Apocalypse zombie. Bref, rien de nouveau sous le soleil. Et 500 pages, de quoi me faire peur plus que les zombies : est ce que tout cela n'aurait pas pu tenir en 200 pages ?

Alors, pourquoi vouloir m'attaquer à ce roman ? Je voulais lire Nécropolitains, mais comme le pitch se déroulait un an après les évènements de PariZ...



Et puis, étonnamment, je me vois tourner les pages assez rapidement pour découvrir les aventures de cette bande d'hurluberlus : un jeune écervelé, littéralement, un clochard puant et un noir en proie aux démons. Au fil du récit, c'est leur histoire qui nous est contée ou comment ils sont devenus des zombies aux yeux de la société ou plutôt comment la société les a zombifié, clochardisé.



Quelques épisodes haut en couleur, comme ce festival de la chanson sur les champs Elysées qui finit par un feu d'artifice de sons et d'images, avec notre feu rocker national en guest star.

Le récit est entrecoupé des pérégrinations d'une goule à travers les rues parisiennes, ses monuments historiques noyés dans la société de consommation. le chapitre 67 nous met clairement dans ses pensées. Brrr, effrayant. Et magnifique coup de l'auteur.

La majeure partie se passe dans le métro, loin du Paris touristique mais que tout à chacun a emprunté si il est descendu ou monté à la Capitale. L'auteur se prend parfois un peu trop comme un guide du tourisme, et se perd par courts moments dans la description des bâtiments, couloirs du métro, cassant le rythme du récit. Mais l'ambiance est bonne, le gore peu présent et les personnages gouailleurs remportent la mise, le tout sous une magnifique couverture.



Une lecture addictive, divertissante, plaisante et pleine d'humour,. que demande le peuple ?
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Nécropolitains

Pour fêter les dix ans des éditions Critic, le français Rodolphe Casso arrive à point nommé avec son second roman : Nécropolitains.

Sous la sublime couverture d’Aurélien Police, l’auteur-journaliste-compositeur-interprète (rien que ça) nous convie à retourner dans l’univers de PariZ, son premier ouvrage paru en 2016.

Outre les 700 pages de la bête, Nécropolitains change de protagoniste et se propose d’explorer plusieurs communautés rescapées de l’apocalypse zombie au cœur d’un Paris en ruines.

Tout un programme.



Opération Lutèce…

Histoire post-apocalyptique placée sous le signe du Z, Nécropolitains débute dans la base souterraine de Taverny où des militaires tentent de survivre tant bien que mal. Leur pire ennemi : l’ennui.

Retranchés dans leurs tunnels et leurs bunkers, les soldats français commencent à montrer quelques signes de désespoir et de mélancolie.

Franck Masson, brillant parachutiste s’il en est, se voit charger d’une mission fort épineuse par son supérieur : visiter trois communautés ayant survécu au déferlement des morts-vivants sur la capitale. En effet, grâce à ce qu’il reste du réseau satellite, le général Thomann a pu repérer des zones habitées à Montmartre, aux Buttes-Chaumont et à l’île de la Cité. Dans l’espoir un peu fou de rétablir un semblant de civilisation, voilà Franck parachuté au-dessus de Paris pour rassembler les brebis égarées. Le problème, c’est que les brebis en question pourraient très bien être des loups enragés ou des hordes de morts-vivants assoiffés de chair humaine.

Pour nous guider dans ce street-trip post-apocalyptique, Rodolphe Casso a porté son dévolu sur un héros pour le moins ambigu puisqu’il s’agit d’un capitaine de l’Armée de l’Air française spécialiste de Krav Maga, un poil réac’ sur les bords et chrétien convaincu à ses heures. Franck n’a certes pas la profondeur d’un Artyom malgré les ressemblances entre Nécropolitains et Metro 2033 mais il acquiert au fur et à mesure une sympathie grandissante auprès du lecteur par sa capacité à prouver qu’il n’est pas forcément le sale con que l’on pourrait s’imaginer au départ. Confronté aux multiples épreuves qui l’attendent durant sa petite escapade parisienne, le capitaine français prend du galon et du cœur tout en se heurtant aux recoins les plus obscurs de ses propres croyances.

Franck, malgré son côté super-combattant invincible, finit par craqueler la surface de son personnage pour offrir au lecteur un point d’accroche à la fois tendre et efficace.



…en terres zombies !

Nécropolitains n’a pas la vocation à réfléchir sur des thématiques complexes comme pouvaient le faire des romans-références du genre zombiesque tels que World War Z ou L’éducation de Stoney Mayhall. Rodolphe Casso prend le parti de construire une histoire (ultra-)efficace au service d’une écriture au moins aussi entraînante que les péripéties rapportées par Franck. Agréable surprise, l’aventure s’avère bien moins répétitive que ne le laissait présager le postulat de base et la transition entre les trois communautés ne se ressent quasiment pas. Si l’on comprend rapidement que l’auteur a pris un grand plaisir à imaginer la société de doux-dingues établie au sommet de la butte Montmartre (et à confronter le viril Franck aux facéties fun-fun des rescapés du quartier), il est bien dommage de voir que la fin de cette première partie tombe dans le cliché et la facilité scénaristique. D’autant plus dommage d’ailleurs que le reste apporte son lot de rebondissements pour se terminer au sein d’une communauté de fanatiques jouant le rôle de miroir déformant pour les idées et croyances profondément enracinées dans la culture personnelle de Franck.

Nonobstant ce défaut facilement pardonnable, Nécropolitains mélange souvent à parts égales humour, action et drame. Ajoutez à cela des chapitres courts et rudement bien découpés et nous voilà devant un page-turner hautement addictif pour tout amateur d’aventures à la sauce apoZ.



Get Lucky, Paris !

Plus surprenant, le roman s’avère fort…musical ! Si l’on reconnaît là le penchant mélomane de Rodolphe Casso, les innombrables morceaux de musiques qui jalonnent l’équipée de Franck permettent de donner une tonalité fort différente d’un endroit à un autre, de l’extravagance de Montmartre à la modernité relative des Buttes-Chaumont en passant par l’austérité monacale de l’île de la Cité. C’est aussi, d’une certaine façon, une manière de montrer une particularité de l’être humain qui pourrait fort bien disparaître avec l’espèce humaine : la chanson.

En détournant le message de Bradbury himself, le français remplace les livres par des morceaux cultes dans l’espoir de conserver l’un des arts les plus humains qui soit.

Autre hommage évident mais fort bien rendu par l’auteur français : Paris.

Même après la fin, la capitale reste emblématique et palpitante, bourrée d’axes et de bâtisses mythiques qui survivent à l’homme comme aux meutes de chiens sauvages. Nécropolitains est un vrai roman parisien qui vous trimbale dans la ville Lumière avec une authenticité remarquable tout en étant capable de la redessiner après la catastrophe.

On en oublierait presque d’ailleurs la banale cruauté/folie humaine qui règne en maître dans les rues de Paris et à laquelle Franck se heurte régulièrement.

Car, ce n’est pas nouveau, même au bord du gouffre l’humanité continue à se bouffer elle-même…parfois même littéralement.



On ne le dira jamais assez mais un roman d’aventures réussi, qu’il soit post-apocalyptique ou fantasy, c’est un roman qui vous agrippe dès les premières pages grâce à un rythme soutenu et une écriture millimétrée. Nécropolitains de Rodolphe Casso n’offre peut-être pas la richesse thématique d’un World War Z mais il assure méchamment sur la longueur, assez pour tenir son lecteur en haleine durant les quelques 700 pages qui composent son histoire parisienne revue et corrigée. Les amateurs du genre seront ravis, et c’est déjà beaucoup.
Lien : https://justaword.fr/n%C3%A9..
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PariZ

Il y avait longtemps que je n’avais pas lu de romans avec des zombies et cela me manquait ! J’avais repéré « PariZ » suite à une Masse Critique sur l’imaginaire et ne souhaitais pas passer à côté de cet ouvrage intriguant… Je l’ai donc acheté et ne le regrette pas, car j’ai passé un très bon week-end en compagnie de l’équipe 4G : La Goutte, La Gâchette, La Gobe et son chien Goa. Ce sont des personnages atypiques auxquels on s’attache qui se révèlent plus fouillés qu’il n’y paraît… Malgré sa patte folle et son penchant pour la bouteille, La Goutte va se révéler intelligent et émouvant. Il m’a particulièrement touchée lorsqu’il a raconté son passé à la fin du roman… Avec La Gâchette, on va aborder les thématiques du racisme et des enfants-soldats en découvrant son enfance particulièrement traumatisante. C’est un homme droit, avec des valeurs et une sacrée maîtrise du combat… Sans lui, je doute que le quatuor s’en serait sorti aussi longtemps ! Goa, le chien, a été très utile au groupe. Bien dressé, il a su donner des coups de mâchoires et défendre ses maîtres lorsqu’il le fallait. Bien que la présence d’un animal soit récurrente dans l’univers Z, j’aime lorsqu’il y en a un. La Gobe est le protagoniste que j’ai le moins aimé : il ne sert vraiment à rien, n’est pas très drôle et semble être un bagage que l’on porte à travers tout Paris… Le chapitre dédié à son passé ne m’a pas touchée. J’avais espéré que La Gobe se révèle à un moment ou à un autre, hélas, il n’en est rien. Il faut dire que le groupe de la Restauration Française, La Gâchette, La Goutte et Goa prennent déjà pas mal de place dans le récit et sont bien développés… Mais quand même ! J’avais un petit espoir… Tout comme j’avais aspiré à une présence féminine ! Malheureusement, tous les personnages sont masculins. Il n’y a qu’une poignée de « zombettes » que l’on pourrait considérer comme des femmes. Bien que j’aie passé un bon moment, j’avoue qu’une touche féminine m’a manqué…



Bien qu’il ne soit pas novateur en terme de rebondissements, le scénario m’a plu : j’ai trouvé original le fait que l’on découvre la pandémie à travers le groupe de sans-abris. Ces derniers sont en marge de la société, ils n’ont pas les médias et ont l’esprit embrumé par la bouteille. Ils n’ont donc pas fait attention à tout ce qu’il se passait. La Goutte m’avait particulièrement interpellée lorsqu’il a réussi à passer miraculeusement à côté de plusieurs zombies sans se faire attaquer… Je me demandais pour quelles raisons les revenants ne le voyaient pas, surtout la première fois. J’ai rapidement compris la cause, toutefois je n’en dirais pas plus afin de ne spoiler personne. Les 4G vont faire la rencontre de la Restauration Française, un groupe qui a de sacrés projets… Ensemble, ils vont parcourir les rames du métro et vont tenter l’impossible pour éradiquer un maximum de zombies. Les suivre est vraiment plaisant, parfois drôle et sans temps morts. Pour une fois, on se concentre vraiment sur la survie et la petite équipe ne rencontre pas un autre groupe rempli de psychopathes comme c’est le cas avec « Ex Heroes », « The Walking Dead », « Apocalypse Z », « Les Survivants », « Les Marcheurs » ou d’autres sagas. Ça change et ce n’est pas pour me déplaire ! Par ailleurs, on suit régulièrement la marche de la Goule, un mort-vivant qui va se nourrir, attaquer et progresser à travers la capitale. Sa présence est sympathique : il est plaisant de voir ce qu’il se passe du côté des zombies… Autre élément plaisant : tout le travail de Rodolphe Casso sur Paris. En début de chapitres, il y a régulièrement des citations sur la ville, que ce soient des extrais de discours, des citations de livres, des paroles rapportées, etc. De plus, les descriptions de la ville ou des décors sont riches sans pour autant être lourdes.



Voilà un livre Z que je ne suis pas prête d’oublier ! Hormis la conclusion qui est un peu rapide, j’ai adoré les personnages, l’ambiance, l’humour décalé, le style d’écriture et le rythme du récit. Un premier roman réussi ! Si vous aimez le post-apo’ ou nos chères goules dégoulinantes de tripes et de sang, n’hésitez pas à le découvrir.


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Le dernier jour du Tourbillon

Gus vient de quitter Nathalie qui voulait un enfant, un ami de cette dernière lui a donné rendez-vous au Tourbillon, un vieux bar de quartier pour lui dire tout le mal qu’il pense de lui et à quel point il a fait souffrir son ex qui méritait tellement mieux. Il le menace de graves représailles s’il le croise à nouveau. Gus, qui n’est pas courageux pour un sou n’ose quitter le bar, mais Get le pilier du comptoir l’invite à boire une bière. Rapidement il lui raconte sa vie avec des anecdotes de moins en moins crédibles à mesure que son taux d’alcoolémie monte, il faut dire qu’il tient son surnom de la liqueur Get 27 et jamais il ne quitte le bar avant le vingt-septième verre. Bolide, un handicapé qui gratte des billets de jeux dans son coin fait aussi partie de la petite bande comme Bijou, une prostituée qui n’a plus vingt ans et un écrivain mal dans sa peau et jaloux du succès des autres. Hocine le patron défend son petit monde et lutte contre la gentrification du quartier, il protège son vieux bar autant des dealers que des promoteurs. Gus essaie en vain de quitter le Tourbillon au cours d’une longue nuit qui se terminera de manière dramatique.



J’apprécie beaucoup les livres édités Aux Forges de Vulcain, qui sont toujours de qualité. J’ai demandé ce roman sans lire le résumé, je m’attendais à un ouvrage fantastique et j’ai été plutôt surprise par cette découverte, mais c’est une très bonne surprise. L’univers évoqué dans ce roman m’est totalement étranger et je n’ai spontanément guère de sympathie pour les ivrognes. L’auteur arrive toutefois à rendre ces personnages attachants, ce sont clairement des loosers, mais ils nous touchent. Ils préfèrent rêver leur vie plutôt que de l’affronter, Get en particulier vit dans un monde complètement imaginaire, il est prêt à se montrer généreux en échange d’une oreille attentive. Gus est un lâche et finalement un profiteur, mais il se fera remettre à sa place quand il se montre malveillant envers son hôte.



Le texte se base surtout sur des dialogues à l’humour doux-amer et plein d’humanité. L’auteur se montre bienveillant avec ces personnes laissées sur le côté de notre société où la réussite et le clinquant priment. De même Hocine lutte contre la gentrification du quartier à sa manière. Ce roman est aussi une ode au temps qui passe, aux quartiers qui perdent leur âme avec des bars et des boutiques sans personnalité. Une très belle découverte.



#Ledernierjourdutourbillon #NetGalleyFrance !
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Le dernier jour du Tourbillon

Je remercie #NetGalleyFrance et les Éditions Aux forges de Vulcain pour cette découverte #Ledernierjourdutourbillon.



Un Gus se fait enguirlander dans un bar par Bertram, l'ami de la femme qu'il vient de quitter. Gus est un gus paumé, un peu benêt, pas courageux pour deux verres (voire carrément couard !). Le pleutre se fait ensuite alpaguer par Get, le pilier de bar dans toute sa splendeur (et ses clichés), de peur de retomber sur son assaillant verbal, le fameux Bertram...

Le Gus passe ainsi toute la journée et une bonne partie de la nuit au Tourbillon. Tenu par Hocine, c'est un p'tit bar de quartier comme on n'en voit plus tant. Gus rencontre donc Get, pilier de bar aux anecdotes abracadabrantesques plus ou moins crédibles. Puis viennent les découvertes de Bolide, handicapé en fauteuil éconduit ; Fred, écrivain caustique ; Bijou, vieille tapineuse aguerrie ; un groupe de jazzman et leurs hobos... entre autres personnages typiques et atypiques.



J'ai trouvé la lecture de ce "roman de bar" très plaisante ! On retrouve l'esprit des brèves de comptoir autour de deux personnages centraux : Gus, le héros en demi-mousse (de houblon...) et Get, le pilier du Tourbillon. Les personnages secondaires de premier et second plans, énergumènes gravitant autour des deux causeurs sont tout aussi pittoresques. Je ne me suis pas particulièrement attachée aux personnages, même si Get m'a vite intriguée, j'ai trouvé Gus plutôt fade et presque antipathique dans toute sa lâcheté. Je pense tout de même en garder un certain souvenir longtemps après la fin de cette lecture.

L'ouvrage est court (moins de 200 pages), et la plupart des chapitres sont très courts, ce qui rythme bien la narration. Bien écrit, ce roman se lit assez rapidement. Les dialogues sont bien menés, naturels et entraînants. Rodolphe Casso maîtrise parfaitement l'art de varier les adjectifs et leurs synonymes, dans toutes leurs subtilités. Quelques notes de musiques, pas mal d'humour, un peu d'argot et de langage familier extrêmement bien utilisé, rendent l'ensemble encore plus imagé et crédible. L'écriture correspond parfaitement à l'ambiance de comptoir : à la fois oral et travaillé, dans la lignée des Prevert, Queneau ou Vian en moins original (les grands noms étant déjà passés par là). Rodolphe Casso fait quelques références bienvenues à Aznavour et Renaud, deux auteurs qui l'ont sans doute aussi inspiré. Enfin, j'ai beaucoup apprécié son talent pour décrire la musique et nous immerger dans un concert de bar, paroles, sons et ambiance : comme si on était au spectacle !



#Ledernierjourdutourbillon #NetGalleyFrance
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Le dernier jour du Tourbillon

Un "roman de bar" humoristique qui se passe à huis-clos dans un bar miteux appelé joliment "Le Tourbillon" !

Un nom qui fait tout de suite penser à la chanson "Le Tourbillon de la vie" interprétée par Jeanne Moreau !

A consommer sans modération !



"Le dernier jour du Tourbillon" est un court roman de l'auteur Rodolphe Casso qui est aussi journaliste. Je remercie les éditions @ausforgesdevulcain et @NetGalleYFrance de m'avoir permis de le découvrir.



Après un échec sentimental, Gus est un gus paumé qui échoue dans un rade à la déco ringarde, le dernier dans son genre dans un quartier en pleine gentrification. C'est le repère de Get, alcoolique notoire, qui se fait appelé ainsi car il ne sort jamais du bar sans avoir consommé 21 boissons du même nom !



Get met rapidement de grappin sur Gus car, en tant que pilier de comptoir, il règne sur une petite bande d'inadaptés. Gus se laisse enivrer d'alcool et de paroles jusqu'à se libérer de ses frustrations. Mais, festoyer avec ceux qui refusent de suivre la marche du monde à un prix. Gus sortira-t-il indemne de ce Tourbillon ?



La structure narrative est composée principalement de dialogues bien menés avec des anecdotes amusantes, ce qui rend la lecture vivante et plaisante. L'intrigue est simple et distrayante car l'histoire se passe en une journée, à huis-clos. Elle se lit rapidement, d'une traite, car les chapitres sont courts et cela permet de donner du rythme au récit. Même si je ne me suis pas vraiment attachée aux personnages, leur description est assez pittoresque, ce qui permet de se les représenter parfaitement.



Le style de l'auteur est agréable à lire : quelques notes de musique, un zeste d'humour, un langage familier argotique bien utilisé permettent de se mettre dans l'ambiance de ce bar de manière crédible et vraisemblable. Bref, j'ai passé un bon moment, comme si j'étais au spectacle !
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Le dernier jour du Tourbillon

Role playing comme pilier de bar, sans le mal de crane du lendemain.



Un bar, le dernier de son espèce, dans un quartier qui se boboïse. Un bar comme il faut, avec son comptoir et ses piliers. Get, qui boit quoi à ton avis ?, Bolide et son fauteuil roulant et toute une belle brochette dont je vous laisse le plaisir de découvrir. Et il y a le p'tit nouveau, qui se laisse entrainer suite à une rupture. Et une fois entrée dans le tourbillon, pas moyen d'en sortir, il vous emporte et il faut boire jusqu’à plus soif.



Je ne sais pas pour toi, mais pour ma part, je fréquentais assidument un bar dans ma jeunesse. Rassure toi, je n'étais pas du genre pilier de bar, mais plutôt pilier de salle et je jouais parfois comme remplaçant et ce petit jeu à durer quelques années. J'ai donc rencontrer pas mal la faune qui vient s'en jeter un vite fait avant de commencer le boulot, ou à la pause du midi et que l'on revoyait lors de la débauche. Mais certains étaient toujours présents. C'est ce que j'ai retrouvé dans ces pages, cette faune qui vient chercher ou oublier quelque chose. Il y a pourtant une chose en plus dans le bouquin de Rodolphe Casso, c'est le bon mot, la bonne phrase. Et le Rodolphe n'est pas du genre avare, et c'est donc un régale à lire, à sourire et à rire.



J'avais bien aimé PariZ et Nécropolitains, l'envie de me replonger dans le style de l'auteur, même si ce n'est pas dans les genres de l'imaginaire (nous avons droit à des clins d'oeil tout de même), fut donc naturel. On y retrouve son goût pour les chansons et les personnages un peu bancales. Bref, avec Casso, pas besoin de faire attention à sa consommation, comme quoi la lecture est une aussi bonne évasion que l'alcool ! Peu à peu, nous découvrons la face cachée de ces alcoolos, leurs failles et surtout leur humanité. En plus de la prose, c'est cela que j'ai adoré : ne pas s'arrêter aux représentions, aux premières impressions et qu'il y a beaucoup plus d'humanité dans ce bar interlope qu'on ne peut en trouver ailleurs.





Un seul regret : l'alcool coûte cher. 15€ en epub vérolé, 20 en papier, le tout pour moins de 200 pages bien aérées... Allez, je préfère croire que la part de l'auteur est conséquente et qu'il pourra ainsi payer quelques tournées dans son troquet !
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Le dernier jour du Tourbillon

Rodolphe Casso a installé son huis-clos au fond d'un vieux bar décrépi (comme il en existe encore beaucoup en France).

Avec ses caricatures de piliers de comptoir (Get, un surnom comme ça ne devrait même pas être fictionnel), d'accro aux jeux de grattage qui y claque tout son salaire du mois, de trublion goguenard (qui ne fait plus rire personne), de vendeurs à la sauvette (de fleurs, de drogue, à vous de choisir), de voisin fracassé de folie par les émanations tapageuses en provenance du bistrot…



Les habitués défilent dans ce bar et Gus, notre protagoniste atterri là, presque par inadvertance, n'arrive décidément plus à le quitter…

Peut-être que c'est une excuse (pour oublier sa vie de couple ratée en la noyant dans l'alcool), peut-être que c'est de la lâcheté (parce qu'un ami de son ex a promis de lui casser la gueule s'il le retrouvait dans le quartier…), mais ce n'est pas dénué d'amour (pour le genre humain et toutes les vies écorchées de ses compagnons de beuverie qui se retrouvent ici pour partager un bout de leur histoire et certainement encore un "dernier" verre).

Une chose est sûre, on ne les arracherait à leur vieux bar pour rien au monde !



Rodolphe Casso nous offre un portrait mi-figue mi-raisin de cette France bistrotière biberonnée aux petits canons (le frappuccino n'est pas arrivé jusqu'au zinc de notre ami Hocine) : c'est drôle et triste à la fois, comme un petit air de musique désuet et mélancolique (d'ailleurs la musique n'est pas absente de la narration).

Ce texte reste en tête longtemps (et ce n'est pas un mal de tête !), c'est sans doute ça le tourbillon de la vie…
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Nécropolitains

Après l excellent "pari'z",Rodolphe casso nous offre Necropolitains, comme une suite au premier roman et nous régal tout au long de ces 700 pages.

Fin connaisseur de Paris ,l auteur nous promène dans différents quartiers parisien, car Franck ,l anti héros envoyé en mission pour faire un rapport à ces supérieurs sur ce qui se passe dehors après l invasion des zombies,va devoir affronté le plus grand des dangers "l homme".

On ne s ennuie pas une seul seconde,au point qu' une fois fini le roman ,on en redemande encore,alors espérons une suite avec l excellent Rodolphe Casso.

Coup de coeur pour ma part.
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PariZ

Voici un roman post apo qui reprend une fois de plus les zombies,sauf que avec Paris,nos héros sont des clochards, ce qui fait le petit plus de ce roman.

On est vraiment touché par les personnages,la goutte,la vachette et la gobe,trois personnages touchant avec leur passé et leur personnalité.

Comme quoi un roman français de zombie vaut largement ,si ce n est meilleur, que certains auteurs étranger ,il faudra compter avec Rodolphe Casso,un auteur prometteur.

Vrai coup de coeur pour ma part.
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