AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Roland Topor (200)


Incipit : 
Depuis vingt-trois jours dans la ville étrangère je parcours sans relâche le dédale de ses ruelles noires. De temps à autre je m’arrête pour dessiner à l’intérieur d’un agenda périmé dans la couverture tombe en lambeaux. J’ignore si je suis peintre, architecte ou employé, mais je dois être pauvre puisque j’attache une grande importance à mon travail. Les raisons pour lesquelles j’ai dû fuir Paris sont ambiguës ; en tout cas j’évite soigneusement de penser aux circonstances de mon départ.
La ville se nomme Caracas, pourtant il ne s’agit pas de la capitale du Venezuela. Les habitants prononcent «Carcasse» avec une intonation lugubre qui provoque le malaise. Mes parents sont nés dans ce pays misérable, d’Europe centrale, dont j’ignore la langue. En fait, il existe une incommunicabilité absolue entre ceux qui la parlent et moi.
Commenter  J’apprécie          00
"(...) J'ignore si je suis peintre, architecte ou employé, mais je dois être pauvre puisque j'attache une grande importance à mon travail. (...)"
Roland TOPOR, Portrait en pied de Suzanne, 1978, Balland (éditions Wombat 2019, p. 11).
Commenter  J’apprécie          30
- Où allez vous ? questionna Jonathan, les yeux fixés sur la route.
- Chez mon oncle, répondit Angine. Puisque vous m'avez posé une question, j'ai le droit de vous en poser sept. Si vous donnez votre langue au chat, je vous débarque.
- Ne pourriez vous pas remettre ces questions à plus tard, je suis un peu fatigué.
La princesse regarda le chancelier d'un air entendu et celui-ci, au mépris du danger, fit de même. Le camion, déporté sur la gauche, frôla un autocar qui venait en sens inverse.
- Si monsieur est trop fatigué pour répondre à sept malheureuses questions, il l'est beaucoup moins pour en poser une, et de son invention encore ! Alors qu'il est bien plus difficile d'inventer des questions que d'y répondre !
Un long silence boudeur suivit cette déclaration. Jonathan finit par céder.
- Je répondrai si le Chancelier regarde droit devant lui.
- Ne vous inquiétez pas, il ne nous espionnera pas. Je vais lui bander les yeux.
- Non, s'il vous plait. Je réponds sans condition.
- Première question : les centaures sentent-ils mauvais des sabots ?
- Uniquement lorsqu'ils ne se lavent pas. Les centaures férus d'hygiène qui prennent leur bain hebdomadaire n'exhalent pas la moindre odeur malhonnête.
- Vous entendez, Chancelier ? Ne me racontez plus que vous êtes un centaure ! Deuxième question : Combien de temps contient une montre ?
- Une quantité variable. Pour l'évaluer avec précision il faudrait s'adresser à une autruche. Elles ont sur l'horlogerie des connaissances illimitées.
- Trois. Quelle était la couleur du cheval blanc d'Henri IV et celle d'Henri IV par-dessus le marché ?
- Henri IV était vert de peur, ce qui rendait son cheval rouge de honte. Et vice versa.
- Quatre. A-t-on le droit d'écrire "AVARE" avec une seul "A" ?
- Oui, si on manque de place.
- Cinq. Possède-t-on une oreille pour le français, et une autre pour l'anglais ?
- Cela peut arriver lorsqu'on possède également deux langues.
- Six. Êtes vous un révolté ?
- Oui, malheureusement, dès que je ne suis pas content.
- Sept. Qu'ont les culs-de-jattes que les petits bateaux n'ont pas ?
- Une maman.
Le Chancelier lâcha le volant pour applaudir des deux mains. Le camion fit une embardée et monta sur le talus. Sans s'émouvoir, le vieillard reprit la direction du véhicule.
p. 38 - 39
Commenter  J’apprécie          10
Roland Topor
Bonjour est-ce que quelqu'un aurait la description tu desin de Roland Topor rire et panique de 1986 merci d'avance vous pouvez me contacter envoyant un message ou répondre dans ce commentaire
Commenter  J’apprécie          00
Roland Topor
Bonjour est ce que qu elle qu un a la description de sont dessins " rire est panique de 1986" Merci d'avance
Commenter  J’apprécie          00
Même les paranos ont vraiment des ennemis.
Commenter  J’apprécie          00
Même les paranos ont vraiment des ennemis.
Commenter  J’apprécie          00
100. Parce que je possède mille bonnes raisons de m’en vouloir.
Commenter  J’apprécie          40
Merci ô mes amis…


Merci ô mes amis
De m'avoir égorgé si promptement
Avec une serviette autour du cou
Pour protéger mon col de chemise
Merci pour la beauté du geste
La suavité du toucher
L'élégance du tracé
La discrétion exquise de la plaie
La vivacité du coloris
Merci pour le soutien moral
Les encouragements les tapes dans le dos
Les bons sourires amicaux
Moi aussi je vous souris
Doublement
Au-dessus et au-dessous du menton
Commenter  J’apprécie          00
Le portrait de Cole Porter était splendide ! On ne parla pas de Pop Art, car on ignorait ce terme, mais moi j'ose affirmer que c'en était déjà. A peine terminé le portrait de Cole Porter, je reçus la visite d'Irving Berlin. Il paya d'avance le double de l'autre. Lui aussi s'intéressait aux airs que je sifflotais. Il écrivit coup sur coup "Cheek to cheek" et "Change partners" pendant les séances de pose. D'ailleurs, il tenta vainement de les prolonger. Il prétendit son portrait raté et me demanda de le recommencer. Je ne fus pas dupe. Il partit en claquant la porte, sans se préoccuper de la toile.
Gerschwin lui succéda. On me doit une grande partie de "Porgy and Bess", mais je ne voudrais pas passer pour un hâbleur et je préfère laisser le grand public ignorer mon rôle dans le domaine musical. Les arts plastiques me suffisent.
Commenter  J’apprécie          330
Le dîner chez Gertrude Stein est un de mes souvenirs favoris. C'est là que je fis la connaissance de Picasso. Il ressemblait à ses portraits. C'était un petit homme aux yeux verts et à l'accent espagnol. Il ne portait pas de cravate. Il y avait aussi Alice Toklas, la secrétaire de la maîtresse de la maison, Clemenceau et Bernard Shaw. Mes oeuvres, exposées sur les cimaises du salon, étaient parfaitement encadrées. Elles me parurent d'une telle beauté que je fus ébloui. Tout d'abord, je ne les reconnus pas. Picasso se méprit sur mon attitude.
"Vous n'aimez pas ? Gertrude vient de les acquérir pour une fortune, et je pense, Madre de Dios ! qu'elle a bien fait.
- Je les trouve magnifiques, dis-je le plus sincèrement du monde. Et pas chères."
Commenter  J’apprécie          280
Il avait toujours pensé que le destin n'intervenait que par imprévu. Donc, le fait de prévoir écartait les mauvais coups du sort. (p. 140)
Commenter  J’apprécie          00
Mourir quand on possède des goûts aussi précis! c'était manquer de suite dans les idées. (p. 84)
Commenter  J’apprécie          00
Roland Topor
« La promotion des grands sentiments engraisse les crapules. »
Commenter  J’apprécie          40
Stupéfiant ! Tout le temps que j'avais devant moi, il est derrière .
Commenter  J’apprécie          80
LA JEUNE FEMME. Guy... Guy... Non Guy... Guy s’il te plaît... maintenant il faut que je rentre. Si. Tous ces mots, toutes ces phrases n’ont plus de sens... Non je ne suis pas cruelle Guy, j’essaie simplement... Comment ? De filer en douce ? Oh Guy je t’en supplie, ne sois pas de mauvaise foi... mon Dieu pourquoi tout est si compliqué !... Disons que je ne voudrais pas que nous gâchions le souvenir des moments heureux que nous avons vécus ensemble... si Guy, si nous continuons comme ça, j’ai peur que nous finissions par tout salir... j’ai envie que nous nous quittions d’une façon qui soit digne de toi, de moi, de nous...
Tu le mérites, moi aussi... Comment ?... Je n’ai pas entendu ?..

(extrait d'Ultime bataille)
Commenter  J’apprécie          200
Je fignole,je serre les derniers écrous, je mets les accents, j’ôte une virgule, je fixe un point.
Commenter  J’apprécie          220
Alors croyez moi Plantin, laissez tomber l'horizon,foncer sur l'infini en essayant d’apercevoir un petit bout d'espoir...
Commenter  J’apprécie          40
Roland Topor
J'ai toujours été frappé par le comportement d'ivrogne des enfants en bas âge : ils bégaient, titubent, trébuchent, passent sans transition du rire aux larmes et réciproquement. Qu'est-ce que ce serait si, en plus, ils buvaient de l'alcool !
Commenter  J’apprécie          100
Derrière l'armoire, il fit une découverte. Sous la poussière floconneuse qui recouvrait le mur, il aperçut un trou. Une petite excavation située environ à un mètre trente du sol, au fond de laquelle il discerna une boule d'ouate grise. Intrigué, il alla chercher un crayon, à l'aide duquel il parvint à extraire le coton. Il y avait encore quelque chose. Il farfouilla une ou deux minutes avec le crayon avant de ramener l'objet qui vint rouler dans sa main gauche, entrouverte: c'était une dent. Une incisive plus précisément.
Commenter  J’apprécie          50



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Roland Topor (574)Voir plus

Quiz Voir plus

SF, fantasy ou fantastique ? (facile)

"Le Fantôme de Canterville" d'Oscar Wilde ?

Science-fiction
Fantasy
Fantastique

15 questions
1283 lecteurs ont répondu
Thèmes : science-fiction , fantasy , fantastique , imaginaireCréer un quiz sur cet auteur

{* *}