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Citations de Roland Topor (200)


La jeune fille était vêtue d’un chandail vert qui faisait saillir les seins dont, à cause du soutien-gorge, ou de l’absence, on distinguait les pointes. La jupe bleu marine remontait bien au-dessus des genoux, par négligence non par calcul. Toujours est-il qu’une bonne partie de chair avant l’attache du bas était visible. Cette chair laiteuse de la cuisse, ombrée, mais d’une luminosité extraordinaire à côté des régions sombres du centre, hypnotisait Trelkovsky. Il eut du mal à s’en défaire pour remonter jusqu’au visage, qui était absolument banal. Des cheveux châtains, des yeux marron, une grande bouche badigeonnée de rouge à lèvres.
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Roland Topor
Idée pour faire une carrière d'artiste conceptuel : signer les dessins d'enfants.
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À force de flairer en lui une victime, ils pouvaient devenir des bourreaux.
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Roland Topor
Les réducteurs de têtes prétendent soulager la migraine.
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- Donne-moi l'impression que tu participes.

- Il faut toujours que tu te plaignes.

- Il n'y a pas que le sexe dans la vie.

- Je m'en souviendrai de la fête des mères.

- Mon sac doit se trouver de ton côté au pied du lit

- J'ai la poignée entre les omoplates

- Comment on défait ce machin ?

(...)
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Les sens sont nos moyens de connaissance du monde réel qu'ils nous permettent de conceptualiser. Chacun d'entre eux génère une terminologie spécifique afin de désigner les émotions qu'il provoque et permettre de définir en les analysant. Le sexe inspire lui aussi un langage propre à son champ d'exploration.
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La sagesse ne va pas automatiquement de pair avec les ans.
Et c'est très bien.
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Il convient de se mettre à la place du public. Il est constamment plus raffiné, plus cultivé ... Il est passé du cru au cuit, comme dirait Lévi-Strauss. Il préfère le mijoté. Je peux sauver la nature morte en relevant son niveau gastronomique. Le tableau n'est pas moins beau parce que la fille est jolie, n'est ce pas ? Alors pourquoi faire la fine bouche devant une nature morte ? Un confit de canard aux truffes est plus agréable à regarder qu'une botte de carottes et deux citrons, fussent-ils peints par Chardin en personne ! Ce n'est pas lui qui me contredira.
Nom de Dieu ! Il faut prendre du cuit, parce que la peinture est un art sensuel et que les sens ont besoin de chaleur.
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Puis comme je lui faisais part de mes angoisses, il me confia un petit truc de son invention.
- C'est bien simple, dès qu'il te vient des idées noires, tu n'as qu'à répéter le plus rapidement possible "trente-trois crapauds gris dans trente-trois trous creux !" Mais attention à la manière dont tu articules ! Il ne faut pas te tromper ! Tu verras c'est souverain.
Le spécialiste des grenouilles disait la vérité.
J'ai souvent recours à son stratagème lorsque je ne parviens pas à trouver le sommeil et que repasse devant mes yeux le visage des mes chers disparus.
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... je fus incompris. On railla ma technique sans comprendre qu'elle annonçait l'Art de demain, c'est à dire de maintenant, enfin je veux dire l'Art du lendemain de l'époque dont je parle. Pour être plus clair, l'Art que l'on considérait à l'époque comme étant celui d'aujourd'hui, sans le savoir, puisque aujourd'hui est une notion récente qui date de ce matin.
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Une jolie blonde de seize ans eut pourtant raison de ma chasteté . Elle avait pour nom Rosalinde, et possédait un corps à damner un saint : des petits seins durs comme l'or, des reins d'airain ... une chute de reins ... mais chut ! ... j'étreins ... Je n'en dit pas plus, le tlouble leliendlait et me felait peldle le fil de la nallalion. Crunch ... sht ! ...
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Nous traversâmes alors une difficile période de vaches maigres. Alors que l'hiver s'annonçait particulièrement rigoureux, nous n'avions pas de quoi acheter du charbon
au bougnat de la rue de l'Estrapade. En fait, d'octobre à mars, nous mourûmes de froid.
Pour nous réchauffer, nous ne savions plus quel jeu inventer ! Je me souviens de parties de saute-mouton qui duraient la nuit. Mais les voisins de l'étage inférieur se plaignirent et il fallut trouver autre chose.
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- Peut-être avez vous entendu parler de moi ? Je suis Sarah Bernhardt, et j'aimerais poser pour vous. Nue.
Me trouvez-vous jolie ?
Tranquillement, elle défit son kimono pour m'apparaître dans la splendeur de sa nudité intégrale. Un élan me projeta sur le tapis, à ses pieds.
- Trop belle, madame ! Je ne parviendrais qu'à vous enlaidir ! Et cela, je ne me le pardonnerais jamais !
Elle vint s'allonger voluptueusement à mes côtés.
- Vous avez raison, me soupira t-elle. Renonçons à ce
portrait. Mais les voies de la création ne sont pas toujours
impénétrables ...
J'avais quinze ans.
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C'est une curieuse chose que la création. Devant tel somptueux paysage, je peux demeurer stérile. Et puis, devant un méchant bout de mur lépreux, avec un ciel livide, brusquement, mon génie s'émeut. Il se produit comme un déclic, et la machine à créer la beauté se met en marche.
Qui pourrait expliquer cette énigme ?
Assurément pas les critiques !
Pour comprendre les mécanismes mystérieux de la création, il vaut tout de même mieux s'adresser aux artistes !
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Ce qui intéresse, dans un portrait, ce n'est pas le visage du modèle, mais la standing de sa situation et, conséquemment, le mérite reconnu au peintre chargé de le représenter. Je ne peux m'empêcher de sourire en lisant toutes les balivernes publiées sur le sujet. Mes exégètes, unanimes, s'émerveillaient de la vie intérieure que je conférais aux visages de mes clients. Mais je sais bien, moi, que la vie intérieure n'intéresse personne, puisque tout le monde en a une, et qu'elle est insondable. Tandis que la vue extérieure est un acquis dont la valeur absolue est mesurable.
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Mon pied gauche a, de toute évidence, quelque chose de spécifiquement féminin dans son allure. il est cambré comme Suzanne. Sa chair est laiteuse, sa peau fine comme la peau des tempes de Suzanne, où les veines se dessinaient en bleu. Les ongles sont nacrés, les orteils délicats et longs comme des doigts. Le cou-de-pied n'a pas la vulgarité qui caractérise les autres parties de mon corps. Son élégance n'appartient qu'à Suzanne. Et puis, autre détail significatif, il est net du moindre duvet, alors que le pied droit, en revanche, présente de nombreuses touffes disgracieuses sur la première phalange des orteils. Ce sont bien les jumeaux les plus dissemblables de la terre. A gauche le charme, la sensibilité, la poésie. A droite le trivial, l'inachevé, le rustique. On ne saurait mettre mes pieds dans le même sac ! Autant confondre le mer avec la boue, le ciel avec un crapaud, c'est à dire faire preuve d'une myopie honteuse.
Mon pied gauche est ce que j'ai de mieux.
C'est Suzanne.
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Une activité intense règne sur la scène où se déroulent simultanément tous les drames. Mais moi je suis à l'écart. Comme un hippopotame baignant dans une flaque, j'écarte les mâchoires en un bâillement prodigieux : c'est en moi que se trouve le théâtre. Il m'habite, il me hante. Je suis le lieu et l'action.
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Les formes et les valeurs se dérobent, les angles changent. Les pierres que je m'acharne à déchiffrer se troublent comme une eau sale. Ma main explore à l'aveuglette des paysages glauques.
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Le corps nu que j'aperçois chaque fois que je passe devant la glace me soulève le coeur.
Cette chair blanchâtre parsemée de poils noirs m'attire et me répugne à la fois. Sa laideur m'est odieuse mais la faim me rend altruiste. Je salive en regardant ma viande.
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Que mon pied grossisse comme la grenouille de la fable, et qu'il éclate si ça lui chante ! Que ma paupière batte ! Que mes dents claquent !
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