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Critiques de Romain d`Huissier (76)
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Les chroniques de l'étrange, tome 3 : Les gar..

"Les Chroniques de l'étrange" sont un peu à l'image de la 1ère trilogie Star Wars : après un excellent "L'Empire contre-attaque", difficile de faire aussi bien dans "Le Retour du Jedi" malgré tous les efforts de construction de l'auteur… Alors avec ce tome 3 intitulé "Les Gardiens Célestes" on est toujours dans un chouette roman-feuilleton qui alterne scènes de descriptions et scènes d'action, et il est toujours rythmé par une moult moments blockbustériens de bon aloi car aidé par des guerriers crabes, des guerriers tigres et les 108 démons de la saga "Au Bord de l'Eau" Johnny Kwan continue d'affronter les Cinq Venins car Serpent, Araignée, Scorpion, Crapaud et Scolopendre sont toujours sous le contrôle du super-vilain jamesbondien qui va bien ^^

A la fin du tome 2 notre fat-si hong-kongais avait subi une défaite pour ne pas dire une raclée aussi magistrale que monumental, au début du tome 3 il fait donc profil bas mais c'est à l'aide de son sifu aux faux airs de Chow Yun Fat qu'il organise la résistance. Les Cinq Venins rôdent dans la métropole asiatique, mais à l'image de la série 24 heures chrono le compte à rebours est lancé pour empêcher un milliardaire fou de devenir le maître du monde. Contrairement à ce pensent et affirment les sycophantes du TINA reagano-thatchéro-macronien l'argent n'achète pas tout, et c'est ainsi que Johnny Kwan réunit alliés humains et inhumains pour contrecarrer ses plans machiavéliques. Car les divinités ont fait de lui leur champion pour châtier celui qui veut les remplacer, mais à charge pour lui de recruter les Gardiens Célestes : la Tortue du Nord, le Dragon de l'Est, le Tigre de l'Ouest, le Phénix du Sud et l'Empereur du Milieu !!!

J'ai dévoré les 400 pages en moins de jours donc je me suis éclaté, mais j'ai moins que dans les tomes 1 et 2 par ce je pense que l'auteur avait déjà utilisé ses meilleurs idées et parce que comme notre Pierre Pevel national il a une écriture plutôt mécanique donc une fois qu'on a repéré les trucs la magie n'opère plus aussi bien (d'autant plus que la narration à la première personne met à l'écart le chouette dramatis personae des rôles secondaires, à part peut-être la Reine de Cinabre qui tire clairement son épingle du jeu en tant que détournement asiatique et urban fantasy d'Abby de la série "NCIS")… Ce tome 3 aurait pu être un tome 2 bis sauf que cette fois-ci Johnny Kwan ne navigue plus à vu, mais le récit est plus linéaire et plus prévisible avec ses deus ex machina au sens propre du terme. Mais mention spéciale au power-up dragonballesque dans un salle de l'Esprit et du Temps sous les ordres d'un dieu laconique et de son sympathique serviteur, et mention spéciale également à ce passage 100% moorcockien : Elric remontait le temps pour affronter Roland de Roncevaux pour obtenir l'artefact magique capable de vaincre le Mal, ici Johnny Kwan remonte le temps pour affronter San Te/ Liu Yu-Te de la "36e Chambre de Shaolin" pour obtenir l'artefact magique capable de vaincre le Mal… Ah ça, on sent que Romain d'Huissier s'inscrit avec humilité et bonne volonté dans la belle succession des auteurs des genres de l'imaginaire ! Chapeau l'artiste !!!



Une série d'urban fantasy bien troussée qui tient ses promesses, et largement plus originale et plus intéressante que le tout venant yankee qui tourne en rond à force de recycler les mêmes éléments mal maîtrisés… C'est donc tout naturellement que le recommande chaudement ! ^^

PS: messieurs les cool gars de chez Critic, une carte, un glossaire et un who's who SVP, parce que là que c'est plus possible hein… (c'est pas faute d'en avoir parlé de vive voix avec l'auteur et avec l'éditeur ^^)
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Les chroniques de l'étrange, tome 3 : Les gar..

Hong Kong a deux visages. Il en est un qui est visible au regard de chacun et il y a celui réservé aux esprits. Les esprits qui se mêlent et qui se dissimulent aux hommes doivent être contrôlés, leur présence cachée. Ils vivent avec nous en toute quiétude mais mais lorsque qu'ils deviennent déviants et ne respectent plus les règles, les exorcistes, les fat si, entrent en scène. Ils effacent leurs traces pour laisser aux hommes l'illusion de leur monde éternel et rationnel. Parmi les Fat Si, il en est un qui va être mêlé à des aventures qui dépassent son imagination. S'opposant à l'ambition démesurée d'un milliardaire qui a décidé de prendre le contrôle du monde en y semant le chaos, Johnny Kwan accompagné de ses amis aux compétences surnaturelles va devoir traverser de rudes épreuves qui le mèneront a la rencontre des dieux, des démons, et de toutes sortes de créatures.



Le livre de Romain D'Huissier baigne dans la mythologie Chinoise dont il regorge de références. On y découvre les dieux, leurs histoires. C'est toute une culture rendue accessible à travers les pérégrinations du héro.

Pour apprécier ce livre il faut aimer l'action et cette atmosphère fantastique dont est imprégnée chaque page. N'étant pas coutumier de ces lectures, il m'a fallu un peu de temps pour m'y immerger. On notera qu'il s'agit ici du dernier volet d'une trilogie, il est donc conseillé de lire les précédents même si l'auteur fait des rappels qui permettent de revenir sur les deux tomes précédents.
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Riposte Apo

Chaque année, l’association ImaJn’ère organise un salon littéraire dans le centre d’Angers ainsi qu’un concours de nouvelles menant à une anthologie. 2013, année post-prévisions mayas de décembre 2012, fut l’occasion de publier deux volumes, l’un davantage polar (Total Chaos), l’autre plus centré sur l’aspect science-fictionnel des choses (Riposte Apo). C’est ce dernier opus qui voit des nouvelles de Thomas Geha, Arnaud Cuidet ou bien Patrice Verry composer son sommaire.



C’est Thomas Geha qui ouvre le bal dans le décor d’un « Ciel bleu d’un hiver à jamais » ; cet habitué des mondes post-apocalyptiques s’appuie sur une petite fratrie qui déambule sur un terrain hostile pour esquisser une histoire de fin du monde pourtant pas complètement dénuée d’une lueur d’espoir bienvenue.

Christian Vilà joue une carte déjà plus provocante avec « Pose ta peau, Calypso ! » : seule rescapée de trois épidémies dévastatrices, la jeune fille dénommée Calypso en vient à s’imaginer en nouvelle mère nourricière d’une Humanité en manque de chair.

« Un ciel parfait » est un doux euphémisme pour Romuald Herbreteau, puisqu’il prend place dans un monde en guerre particulièrement proche de notre situation. Si vous ne connaissez pas le Kazakhstan, il est toujours intéressant de le découvrir sous les tirs ennemis et en enjambant les cadavres de vos compagnons...

Dans « La fin des Puissants », Romain d’Huissier pose la question du renouvellement de l’espèce dominante dans un monde accaparé par l’espèce humaine depuis trop longtemps. Mystère et astuce font le sel de ce texte relativement court.

Sylvain Boïdo, l’un des lauréats du concours ImaJn’ère 2013, nous décrit « L’éclat des Ténèbres » au bout d’un suspense haletant entre amour et torture. Le monde post-apocalyptique qui sert de toile de fond n’est qu’esquissé, mais pose suffisamment de malaise pour s’y sentir happé.

Avec « Les Affamés », le spécialiste de jeux de rôle, Arnaud Cuidet, a tout compris du renouvellement du genre post-apocalyptique en revenant à l’essence même du terme : une révélation. Samuel, héros involontaire d’une évasion en règle d’une de ces Enclaves post-apocalyptiques, va subir/jouir/profiter d’une révélation personnelle salvatrice. Le fait e la rupture avec le monde précédent soit symptomatique de notre époque et que les affamés soient des zombies plus mystérieux qu’à l’accoutumée ne gâte évidemment rien.

Artikel Unbekannt tourne sa nouvelle « Caïn et la belle » avec roublardise et simplicité : un homme, un réveil, une femme, une rencontre. Si le déroulé est rapide, les éléments sous-jacents sont plus intéressants, autour notamment d’une religion teintée d’humour noir.

C’est avec ses « Songeries dans l’antichambre de la Mort par l’Horloger de l’Apocalypse » que Jean-Valéry Martineau fut également sélectionné en tant que lauréat d’un des concours ImaJn’ère 2013, c’est mérité tout d’abord par le fait qu’il ne regarde pas, comme habituellement, les conséquences de l’apocalypse, mais plutôt son déclenchement. Ensuite, il ne gâte rien avec la mise en action de deux personnages puissants : l’Horloger de l’Apocalypse qui voit notre monde toujours s’entredéchirer et chercher sa destruction, et la Mort, traditionnelle Faucheuse toujours prête à faire couler des rivières rouge sang.

Le duo Batista & Batistuta nous relate, quant à eux, un retour sur une Terre accaparée par un Satan volcanique. « Mike Mana contre Satan », c’est alors un peu de space opera, une histoire d’amour à la hauteur et quelques sirènes à sauver, le tout dans une atmosphère de fin du monde destructrice façon « Tapisserie de l’Apocalypse ». Si le titre sous-entend un affrontement final bateau, il n’en est rien, rassurez-vous.

Misez sur « La peine Capitale » de Christian Bergzoll pour suivre le chemin vers de nouvelles vies après des catastrophes météorologiques dévastatrices. La destinée des futures générations est alors en question : que faire si des nouveau-nés arrivent ? que faire s’ils n’arrivent pas ? Rien ne vaut mieux qu’une jeune fille qui se pose ce genre de questions pour être notre narrateur.

Comme souvent dans ses nouvelles, Jérôme Verschueren mise avec « Métabole » sur un récit percutant et quasi anatomique (descriptions des plus précises à l’appui). Pourtant, ce n’est pas l’attrait principal ici, puisque l’auteur lève le voile très progressivement sur un devenir possible de notre condition en parcourant d’innombrables galeries souterraines sans fin et surtout sans grand espoir, ambiance !

Tesha Garisaki, une des lauréates du concours de nouvelles ImaJn’ère 2013, lance « Seul » son héros à la recherche de survivants. Brest, Rennes, Nantes, Angers, l’Ouest de la France est parcouru à la vitesse de ce qui marche encore, et en l’occurrence les jambes de son héros.

Non sans une certaine ironie et une ironie certaine, Brice Tarvel déclare avec sa famille quasi parfaite, « Enfin l’apocalypse » ! Tout est parti en miettes et le quatuor composé de P’pa, M’man, Florentin et Miquette prépare la survie. Bons mots et coups du sort au programme !

À partir d’un article de Ciel & Espace, Patrice Verry compose, lui, un condensé de sept milliards d’années de l’histoire de l’humanité qui prend son origine dans « Une visite au Mont-Saint-Michel », attendez-vous donc à une visite-éclair et à des voyages dans le temps fulgurants !

Quant à lui, Xavier-Marc Fleury tente de sauver « Les derniers terriens » dans une opération militaire mêlant plusieurs espèces d’humanoïdes un peu déjantés contre des une attaque de la Terre par des êtres suprêmes répondant au nom d’Entité. La fin du monde est pour maintenant !

Comme à son habitude, et par exemple comme dans Rétro-Fictions (l’anthologie d’ImaJn’ère 2014), Robert Darvel tisse un récit bien construit où il préfère se mettre en scène dans Angers, ville où chats et tapisseries font bon ménage. « Sept pour un million » est alors une courte fuite en avant dans une ville en proie au démontage/dépliage en règle.

Guillaume Bergey, autre lauréat d’un des concours ImaJn’ère 2013, nous lance dans une quête pour « Le Sérum ». Dans une Angers post-apocalyptique divisée notamment entre Hospitants, Errants et Îlotiers, les armes lourdes sont de sortie au prix de ce qui vit et de ce qui peut donner de l’espoir, ou ce qu’il en reste.

C’est enfin Julien Heylbroeck qui clôt ce volume à grands coups d’« Absinthe » en une nouvelle courte mais intense, et surtout particulièrement noire sur les conséquences de catastrophes nucléaires comme Tchernobyl ou plus récemment Fukushima. La question de la mémoire est bien prégnante ici.

Rien que dans les choix relatifs à l’événement « apocalyptique », il y a de tout, donc, ici : que ce soit sur le déclenchement, la réalisation ou les conséquences bien après, nous pouvons découvrir dans Riposte Apo tantôt des récits intimistes, tantôt des univers plus approfondis, allant de la catastrophe écologique à l’extermination technologique, en passant par la damnation satanique et l’accident bête.

Notons, enfin, que l’environnement angevin et tout particulièrement la Tapisserie dite de l’Apocalypse de Saint-Jean, conservée au château d’Angers, ont inspiré bon nombre de contributeurs de cette anthologie. Qu’elle soit utilisée comme véritable toile de fond, comme simple accessoire du récit ou bien comme sorte de deus ex machina lui subodorant un pouvoir mystique et/ou destructeur, cette œuvre d’art médiévale mérite encore bien des égards. Elle aurait même pu constituer une section à part entière au sein de cette anthologie.



Riposte Apo est donc une anthologie en accord avec son sujet : particulièrement noire. N’y venez pas un soir d’orage, au cœur de l’hiver, alors que la déprime pointe et que votre vie amoureuse part à vau-l’eau ! Dans toute autre situation, il est toujours agréable de voir ce que des auteurs amateurs ou professionnels ont pu faire, en peu de pages chacun, d’un thème aussi rude que la catastrophe apocalyptique.

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Les chroniques de l'étrange, tome 1 : Les 81 ..

Romain d'Huissier est un passionné qui nous refait en 300 pages tout le cinéma de Hong Kong en général et tout le cinéma de Tsui Hark en particulier !



Le détective du paranormal Johnny Kwan est mis en contact avec le nabab Anthony Chau pour retrouver les voleurs de précieux artefacts antiques provenant du complexe funéraire du Premier Auguste Empereur. Il remonte la piste des 81 Frères, une triade Miao / Hmong qui souhaite se venger des Hans / Chinois (Ci jau est-il un roi légendaire ou dieu-démon, les taoties sont-ils des rebelles indigènes ou des monstres sanguinaires ?). En parallèle, il enquête à titre personnel sur la mort de son ancien mentor Eric Tse, et il apparaît qu'il a été assassiné et que les deux affaires sont liées…

Le héros narrateur est un fat si, autrement dit un exorciste : il agit aux frontières du monde du jour, plein de Yang et habité par les hommes, et le monde de la nuit, plein de Yin et habité par des créatures diverses et variées, et il veille à ce qu'ils n'interagissent pas ensemble ou a défaut que les interactions entre les deux mondes ne résultent pas en de sanglants dommages collatéraux. Il nous guide donc dans la métropole cosmopolite de Hong Kong (une carte n'aurait franchement pas été de refus), mais aussi et surtout dans l'univers surnaturel dans lequel il baigne depuis presque toujours et que le commun des mortels ne fait qu'entrapercevoir de temps à autre (un lexique n'aurait franchement pas été de refus)… Au final il ressemble à un lonesome cowboy certes, mais de par le background fantastique de bon aloi il a des airs de John Constantine de "Hellblazer" ! (sauf qu'il faut mettre de côté la magie tantrique qui permet au héros de se régénérer quand il s'envoie en l'air avec sa femme-renarde bien-aimée ^^)



Comme dans la série télé urban fantasy "Supernatural", on retrouve tous les classiques des chasseurs de monstres qui opèrent tantôt individuellement tantôt collectivement et on découvre les us et coutumes de cette microcommunauté (qui réussit à trouver le temps de travailler à son encyclopédie participative du surnaturel surnommée Taonet ^^)

Mais comme dans la série télé urban fantasy "Grimm", les créatures de la nuit ne sont pas forcément des monsters of the week : ils forment leurs propres communautés, encore plus fermées et superstitieuses que celles des êtres humains en raison de leur ancienneté, et comme tous les immigrés issus d'un autre monde ils sont divisés entre traditions et modernité et ils confrontés et à une société qui les rejette en raison de leur altérité… (marre des populistes xénophobes qui surfent sur la peur et le rejet de l'autre : on ne m'enlèvera pas de l'idée que les soi-disant problèmes d'identité seraient vite oubliés si tout le monde avaient de bonnes conditions de vie et de travail… mais c'est tellement plus facile de stigmatiser et de diviser pour régner ou lieu de résoudre les problèmes d'inégalités économiques et sociales : comme d'habitude les politicards sont forts face aux faibles, et faibles face aux forts… MDM)

Et comme dans les bons vieux romans-feuilletons on retrouve l'association descriptions / explications / action, et l'ensemble s'avère particulièrement rythmé : la feuille de route est bien remplie niveau magies, bastons et gunfights puisque que l'auteur se réapproprie de coolissime manière des scènes cultes de "Greensnake", "Mr Vampire", "L'Exorciste chinois", "La Légende de Zu", "Ghost Chinese Stories", "Les Aventures de Jack Burton dans les griffes du mandarin"... sans parler du grand final qui ressemble furieusement à un épisode de 24 heures chrono dans lequel aurait débarqué un spectre assassin ! oh yeah ! (ça et la rencontre avec un dragon et sa cour des miracles dans un univers de poche : Zelazny power ! oh yeah)





L'éditeur breton Critic, comme à son habitude serais-je tenté de dire, offre à l'auteur et aux lecteurs un chouette livre objet relevé de la chouette illustration de couverture de Xavier Colette. En bonus la nouvelle faisant office de prototype, intitulé "La Vengeance du dragon" et écrite pour l'anthologie "L'Amicale des Jeteurs de Sort" éditée par Malpertuis, où Johnny Kwan est missionné par la Triade du Dragon Florissant pour neutraliser l'assassin de leur créature porte-bonheur, d'où un duel au sommet avec un sorcier malais maléfique. Et puis une preview d'"American Fays" aussi, dont je vous reparlerai ultérieurement…

En fait, c'est simple de réaliser un bouquin d'urban fantasy, il suffit d'associer un environnement urbain fort à un background fantastique fort au lieu de faire du copier-coller avec des bellâtres et des bimbos déambulant dans une métropole nord-américaine de pacotille à la recherche de vampires et de loups-garous pas flippant pour un sou… Soupir
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Les Chroniques de l'étrange, tome 2 : La résurr..

Ce tome 2 est comme le tome 1 un chouette roman-feuilleton qui alterne scènes de descriptions et scènes d’action, et il est rythmé par une tripotée de moments blockbustériens : querelle de ménage entre une déesse et une pop-star, massacre d’escort-girls non- humaines, affrontement entre homoncules et mafieux, traversée du royaume sous-terrain d’une reine-araignée, et duel au sommet contre les Cinq Venins… J’ai rarement vu un auteur tiré aussi bien partie des œuvres dont il s’inspire et auxquelles il veut rendre hommage : j’ai kiffé ma race avec dans les derniers chapitres, c’était carrément la grosse baston finale de "Big Trouble in Little China" réalisée par Tsui Hark et chorégraphiée par Yuen Woo-ping ! OMG !!!



Derrière la visite guidée de Hong-Kong, le barnum urban fantasy tiré des mythes et légendes asiatiques, des personnages anciens comme nouveaux tous plus classe les uns que les autres (mention spéciale à Mike Lyu à ses faux airs du "Flic de Shanghai" et Helena Sui et ses faux airs d’Abby de "NCIS"), on a une véritable enquête policière plutôt classique son déroulement mais très cool et très fun avec becs de grue, gueules de tigre, kung fu contre taekwondo, compteur geiger du surnaturel, GPS magique, smartphones ensorcellés, Taonet… Mais la cerise sur le gâteau, c’est que ce tome 2 change en plus du tout au tout la perception du tome 1 !

Depuis le début l’auteur nous dépeint les créatures de la nuit comme des immigrés souhaitant majoritairement s’intégrer à la société, et là déboule le Grand Capital qui n’hésite aucunement à faire alliance avec la Bête Immonde pour augmenter le pouvoir qu’il possède déjà, quitte à tomber dans la haine et la violence, le mépris et l’indifférence, et que fleurissent camps de concentration et camps d’extermination… Bref nous sommes en présence de sujets d’une brûlante actualité avec des populistes européens avec le vent en poupe et des populistes américains qui eux sont déjà au pouvoir, tous les deux soutenus par les banksters habituels souhaitant décrocher le jackpot… MDM !

L’ennemi de mon ennemi est mon ami : au final dieux, démons et mafieux font alliance pour sauver ce qui peut encore l’être dans la grande tradition du roman-feuilleton antisystème… mais si un homme averti en vaut deux, que faire contre celui qui voit les plans à l’intérieur des plans ? (Matrix, vous avez dit Matrix ??? ^^)

Au fond de la Boîte de Pandore il reste encore et toujours l’Espoir, et l’élève fait alliance avec le maître : pour les bad guys ça va chier, et nul doute que le tome 3 de la 5e étoile sera octroyé ! (Luke Skywalker + Obi-wan Kenobi = gros kif ! ^^)

Dans une trilogie bien construite, chaque épisode a son importance, chaque épisode apporte des réponses et chaque épisode apporte sa pierre à l'édifice… C’est le cas ici avec des twists et des cliffhangers clairement du même niveau que ceux du légendaire "L’Empire contre-attaque", donc on est loin des tomes d’introduction, des tomes de transition et des tomes de conclusion de la SFFF peu inspirée !



PS: messieurs les cool gars de chez Critic, une carte, un glossaire et un who’s who SVP, parce que là que c’est plus possible hein…
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Les chroniques de l'étrange, tome 1 : Les 81 ..

La série de Romain d'Huissier, dont "Les Quatre-vingt-un Frères" constitue le premier tome, avait attiré mon attention au moment de sa parution aux éditions Critic il y a quelques années. Sa récente réédition en poche m'a donné l'occasion de m'y mettre. Je partais avec un bon a priori et je n'ai pas été déçu par cette lecture, bien au contraire. Pourtant, l'urban fantasy est un genre qui ne m'attire pas beaucoup. Je n'aurais jamais posé les yeux sur un tel roman s'il y avait été question des sempiternels vampires, zombies ou loups-garous, avec une action située à New York ou à Londres... Mais "Les Quatre-vingt-un Frères" a le bon goût de se dérouler à Hong Kong, et les créatures surnaturelles sont issues de la mythologie et du folklore chinois. Ceci n'est pas qu'un léger vernis posé sur de l'urban fantasy classique : l'esprit asiatique imprègne chaque aspect du roman, on sent que l'auteur français est un fin connaisseur et un passionné.



Le héros et narrateur du roman se nomme Johnny Kwan, il exerce l'honorable mais dangereuse profession d'exorciste taoïste à Hong Kong. Son rôle consiste notamment à prendre en charge les affaires qui ne peuvent l'être par la police car impliquant des éléments paranormaux. Ainsi qu'on peut aisément le deviner, ce qui démarre comme une banale enquête au sujet de vols et de meurtres va évoluer vers une menace d'une ampleur inouïe, impliquant des démons venus d'un autre âge... Le ton est assez différent, ici moins humoristique et décalé, mais la recette Chine, enquêtes et magie m'a fait songer aux excellentes aventures de Maître Li et Boeuf Numéro Dix écrites par Barry Hughart. J'ignore s'il s'agit d'une inspiration revendiquée par Romain d'Huissier... En revanche, le cinéma d'action hongkongais en est une, et en effet on n'aurait aucun mal à imaginer les enquêtes de l'exorciste Johnny Kwan mises en scène par Tsui Hark !



Nous ne sommes pas lâchés sans préparation dans ce contexte étrange et étranger : le narrateur nous guide à travers les différents quartiers de sa ville, il prend soin de nous donner des explications sur son activité de "fat si", de nous parler de la société hongkongaise, de revenir sur l'historique d'un art martial ou sur les origines d'un artefact magique, etc. Cela gênera peut-être certains lecteurs, car il est indéniable que le rythme est ralenti par des pauses récurrentes dans l'action proprement dite, mais pour ma part j'ai apprécié ce parti pris de l'auteur. Car ce qui m'a plu en premier lieu, ce n'est pas l'intrigue en elle-même (en fait, je n'ai jamais été très porté sur les enquêtes policières) mais bien l'univers mis en place par Romain d'Huissier : à l'exotisme d'une métropole asiatique se superpose une autre strate d'étrangeté, celle du monde des esprits, avec ses femmes-serpents et ses hommes-crabes, où le moindre immeuble abrite sa divinité personnelle, où l'apparence d'une simple bibliothécaire peut cacher une déité mineure, et où les légendaires Rois-Dragons se sont adaptés au monde moderne au point d'agir comme des chefs de gang...



On a là une lecture tout à fait réjouissante, qui conjugue le plaisir du divertissement d'action avec une ouverture sur l'imaginaire chinois. Il semble que la fantasy d'inspiration asiatique ne fasse pas vraiment recette par chez nous ; Romain d'Huissier mérite d'être encouragé à poursuivre dans cette veine. Pour ma part, je ne manquerai certainement pas les prochains épisodes. À noter une initiative sympathique : en fin de volume se trouve une nouvelle d'une trentaine de pages qui constitue la première aventure de Johnny Kwan, pour prolonger le plaisir du lecteur en attendant de se procurer le deuxième tome : "La résurrection du dragon".
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Les Chroniques de l'étrange, tome 2 : La résurr..

En Résumé : J’ai passé un très bon moment de lecture avec ce second tome que j’ai même trouvé plus abouti que le précédent. Pourtant j’ai eu du mal à complètement me plonger dans les premières pages, qui offrait trop de rappels du tome précédent, mais une fois embarqué dans l’enquête j’ai eu du mal à lâcher ce roman. Il faut dire que l’auteur a vraiment à réussi à me surprendre, transformant la perception que l’on pouvait avoir du premier tome pour tout chambouler tout en restant cohérent et percutant. Il n’oublie pas pour autant ce qui faisait son intérêt dans le volume précédent, y retrouvant triades, mafia, dangers et combats avec ce côté un peu cinéma asiatique qui colle parfaitement au récit. L’univers continue à se développer que ce soit à travers le cadre proposé par cette ville de Hong-Kong, mais aussi par son côté mystique et mythologique qui se densifie encore un peu et s’avère travaillé. On s’accroche toujours à Johnny, le héros, qui a été obligé d’évoluer depuis le tome précédents et qui va de nouveau devoir se surpasser pour avancer. Les personnages qui gravitent autour de lui restent succincts, mais remplissent parfaitement leurs rôles et offrent de sacré révélations. Je regretterai peut-être parfois la facilité du héros à trouver la bonne personne au bon moment et lui offrir une grande confiance, mais rien de dérangeant. La plume de l’auteur est simple, entraînante et efficace nous happant facilement dans son récit jusqu’à cette conclusion explosive et pleines de questions qui me donne franchement envie de lire la suite.





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Les Chroniques de l'étrange, tome 2 : La résurr..

Quel tome 2 !

Sincèrement je suis séché et complètement acquis maintenant à l'imaginaire de Romain d'huissier, c'est un bon et il assure.

De fait comme se termine la résurrection du Dragon le prochain va s'appeler "désiré" je vous l'assure.

Pourtant ce n'était pas forcément gagné d'avance, le premier tiers du roman est même un tantinet longuet avec peut-être un peu trop d'exposition, aussi l'auteur nous donne l'illusion d'assister à une nouvelle enquête de l’exorciste où l'on retrouve la même mécanique narrative que l'on craint même de voir réitéré dans les prochains opus tant elle apparaît établie pour l'auteur.

Et puis il y a ce lien qui commence petit à petit à se deviner entre l'intrigue des deux romans et qui finit progressivement et habilement par se muer en quelque chose de complètement schizophrène et de furieusement épique.

L'une des grandes forces de ce nouveau chapitre prenant place clairement dans de ce qui s'apparente maintenant comme une vraie trilogie avec un arc narratif bien identifié et une menace représentant un vrai enjeu, c'est la force de ces personnages principaux et secondaires.

Johnny Kwan notre héros, contrairement au tome précèdent où il faisait preuve d'une assurance presque agaçante, ici sa personnalité est beaucoup plus nuancée, plus à vif, plus défaillante ce qui par là même le rend plus attachant et plus humain.

Ce deuxième roman c'est un peu "l'empire contre-attaque" des chroniques de l'étrange, il y a de l'action, des créatures fantastiques évoluant dans un monde sombre et fascinant, il y a des trahisons, des rebondissements, un final colossal qui laisse une saveur amère.

Du lourd.
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Les chroniques de l'étrange, tome 1 : Les 81 ..

En Résumé : J’ai passé un sympathique moment de lecture avec le premier tome de cette nouvelle série d’Urban fantasy qui nous propose une intrigue, certes un peu convenue et légèrement linéaire, mais qui se révèle solide et efficace avec son lot de rebondissements, de surprises et le tout sans temps morts. L’auteur nous plonge ainsi dès la première page dans une ambiance de cinéma hongkongais nerveuse et terriblement efficace. L’univers développé au fil des pages apparait solide et entrainant avec cette ville de Hong-Kong mélangeant modernité et tradition qui colle parfaitement au récit. On sent d’ailleurs que l’auteur n’a rien laissé au hasard et a travaillé son univers, offrant un aspect magie et mythologie intéressant et prenant. Concernant les personnages je dois bien avouer que là, par contre, je reste un peu sur ma faim, car autant le personnage principal s’en sort pas trop mal et on suit ses aventures avec plaisir, autant les personnages secondaires ont du mal à sortir du lot donnant plus l’impression d’être présent pour faire avancer l’intrigue. Par contre, le héros limite invincible qui se relève toujours me laisse toujours un peu perplexe. Je regretterai par contre certaines facilités, ainsi que des combats qui tombent dans le listing de nom d’attaque, mais rien de non plus trop bloquant. La plume de l’auteur se révèle simple, fluide et entrainante, se révélant très visuelle. Je lirai la suite avec plaisir histoire de voir ce que va nous proposer l’auteur concernant son personnage et son univers.





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Écologie & folie technologique

D’amour et d’acier de Francis Jr Brenet



La révolution industrielle a détruit la Terre et les quelques humains ont réussi à survivre en trouvant refuge sur des îlots flottant dans le ciel. Ce monde parfait a pour nom Olympires dans lequel les privilégiés consomment tout ce dont ils ont envie en échange de quelques battements de coeur. Walter Dickens est l’héritier d’une des plus grandes familles qui a conçu les humainciers, sorte de machines humanoïdes qui besognent à la place des hommes. Il est très épris de Jeanne issue d’une condition inférieure à la sienne mais qu’importe! Il coule des jours heureux avec elle jusqu’à ce qu’elle disparaisse subitement…



J’ai adoré cette nouvelle notamment pour son univers immersif que l’auteur a réussi à mettre en place en très peu de pages. Si le personnage principal n’est pas très sympathique au départ (prétentieux, sûr de sa valeur, consumériste), il connaît une belle évolution en s’enfonçant dans les arcanes de ce monde un peu trop parfait de prime abord. L’écriture est également très agréable et la chute douce-amère est très bien maîtrisée.



Beautés d’Audrey Pleynet



Maureen est une épouse et mère de famille menant une vie morne sans arriver à s’épanouir complètement dans son travail au Secrétariat général du progrès et des inventions. Elle n’a pas vraiment réussi à évoluer ni à faire reconnaître ses compétences par ses homologues masculins qui l’invisibilisent. Alors qu’un jour, elle passe par Oxford Street comme à son habitude pour se rendre au travail, elle décide de franchir le seuil de la boutique Bellamore qui va la transformer du tout au tout…



D’Audrey Pleynet, j’avais déjà lu une autre nouvelle Citoyen+ pour laquelle, j’avais eu un coup de coeur. Là encore, Beautés est un petit chef d’œuvre et il s’agit de mon texte favori du recueil. Il faut avouer que l’autrice possède un très belle plume, très engageante et très fluide. Si je n’ai pas eu beaucoup de mal à m’identifier à Maureen au départ et si je me suis réjouie pour elle lorsqu’elle prend confiance grâce à sa nouvelle apparence, je m’en suis ensuite détachée lorsque j’ai compris qu’elle faisait fausse route. Et en cela, j’ai beaucoup apprécié la critique sous-jacente de notre société et le sexisme dans le monde professionnel : au regard des hommes, il ne suffit donc pas qu’une femme ait des compétences mais elle se doit d’être également agréable à regarder… Maureen, en voulant donc se conformer à ces injonctions, se perd complètement.



L’homme sans rivage d’Emmanuel Chastellière



Erland Nordenskjöld est issu d’une longue lignée de pêcheurs et a grandi sur les rivages de la Russie. Lorsqu’il était adolescent, sa première chasse aux cétacés l’avait complètement traumatisé. Mais poussé par son père et sa communauté, il y a pris goût malgré tout et est devenu l’un des meilleurs de sa génération. Le duc Nikolaï qui dirige la célèbre cité de Célestopol, décide alors de le convoquer sur la lune…



Inutile de vous présenter Emmanuel Chastellière puisque ses deux recueils de nouvelles Célestopol et Célestopol 1922 sont bien représentés sur mon blog. L’homme sans rivage fait donc partie de cet univers et pour celles et ceux qui ne le connaîtrait pas encore, cette nouvelle peut-être une première porte d’entrée. Pour ma part, je n’ai pas été surprise par ce texte car en réalité, je l’avais déjà lu! En effet, j’avais été bêta-lectrice pour Célestopol 1922 et il en faisait partie. Pour ma part, j’ai beaucoup apprécié ce texte pour sa plume évidemment mais aussi pour cet univers que j’adore. Il permet également d’en savoir un peu plus sur la personnalité très complexe d’un de mes personnages préférés de Célestopol : le duc Nikolaï et de ses idées de grandeur. Bref, j’ai passé un bon moment.



Fengshui et vapeur de jade de Romain d’Huissier



En Chine, le maître géomancien Ming Zhi a été mandaté avec sa garde du corps Li Zhan dans la région du Henan, à Caifu. En effet, les travaux de la route qui permettent l’acheminement du précieux jade rouge ont été fortement perturbés par des phénomènes étranges. Lorsque Ming Zhi débute alors son enquête, il se rend compte que ce sont les esprits locaux qui en sont la cause…



J’ai trouvé cette nouvelle uchronique très intéressante car elle permet d’expliquer l’origine de l’énergie steampunk utilisée dans la société chinois qui a supplanté l’Occident. En effet, la découverte du jade rouge a permis de fabuleuses avancées technologiques et de mettre au point des machines très efficaces que ce soit dans les domaines de la guerre (les arbalètes à vapeur, les chars) mais aussi agricole et industriel. L’univers est également très dépaysant grâce à l’emploi de mots chinois et des références à toute une philosophie que je ne connaissais que de nom. Les deux personnages principaux sont également très intéressants et Ming Zhi m’a fait penser à Hercule Poirot.
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Écologie & folie technologique

Le steampunk est un mouvement culturel qui mêle l’esthétique et la technologie du XIXème siècle à des éléments de science-fiction. Ses œuvres se déroulent dans une réalité alternative où le progrès technologique est essentiellement basé sur la machine à vapeur. La maison d’édition Oneiroi nous invite, à travers une première anthologie intitulée Ecologie & folie technologique et contenant quatre nouvelles, à partir à la découverte de la littérature steampunk.



D’amour et d’acier, de Francis Jr Brenet, est, à mon sens, l’histoire qui reflète le plus le steampunk dans ce recueil. On y fait connaissance avec Walter, héritier déchu de la famille Dickens, dans une réalité où l’industrie a tellement pollué la Terre qu’elle est devenu invivable. Les Dickens ont découvert le moyen de faire graviter des îlots de terre au-dessus des nuages et du brouillard. Ils ont aussi conçu les humainciers, des automates extrêmement évolués, et fondé tout un système économique sur la base d’une montre greffée au poignet, qui permet de compter les dépenses de chacun en comptabilisant ses battements de cœur. Dans cet univers, Walter est en plein chagrin d’amour, ce qui va le conduire à commettre l’irréparable.



Beautés, d’Audrey Pleynet, est sans aucun doute la nouvelle qui m’a le plus plu. C’est une réédition d’un texte initialement paru dans la revue AOC suite à un match d’écriture durant Les imaginales 2018. C’est l’histoire de Maureen, une mère de famille assez quelconque, qui découvre un jour une machine capable de faire d’elle une beauté fatale, une machine qui va changer sa vie. C’est un texte court mais qui, en peu de mots, nous accroche à cette femme que j’ai trouvée extrêmement touchante, et nous pousse à réfléchir sur l’importance des apparences ainsi que notre perception des autres et de nous-mêmes. Un petit bijou !



L’Homme sans rivage, d’Emmanuel Chastellière, contributeur du site Elbakin dédié à la fantasy, est une curiosité. L’intrigue se tient dans l’univers de Célestopol, l’un des romans de l’auteur. Une cité lunaire steampunk, perle de l’Empire russe, où règnent la brume, les automates et le sélénium. Dans cette nouvelle, on suit les pas d’Erland, un vil chasseur de baleines, en mission auprès du duc Nikolaï, le maître de Célestopol. C’est un texte qui commence comme une vraie boucherie, mais à l’étonnante poésie et au dénouement pour le moins surprenant. De quoi donner envie de découvrir le roman !



Pour finir, je suis malheureusement un peu passée à côté de la dernière nouvelle de l’anthologie, Fengshui et vapeur de jade, de Romain d’Huissier. L’auteur n’en est en rien responsable, son texte recèle de bien belles idées, notamment en ce qui concerne le jade rouge et son utilisation. Mais le fengshui et la géomancie me sont totalement étrangers et j’ai eu beaucoup de mal à m'immerger dans cette histoire, malgré le lexique disponible à la fin du texte. Je n’ai pas réussi à rentrer dedans comme on dit, ni à me sentir concernée par ce qui arrivait aux personnages. J’en suis la première désolée.



Au final, cette anthologie est intéressante parce qu’elle nous permet de découvrir des aspects bien différents du steampunk. En préface, l’éditrice, Camille Ragot, évoque à propos de ce genre un immense espace de liberté pour imaginations débridées. Et c’est bien de cela dont il s’agit, ces quatre textes en sont une preuve éclatante.
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Les chroniques de l'étrange, tome 3 : Les gar..

En Résumé : J’ai passé un bon moment de lecture avec ce troisième tome qui, même s’il m’a paru un peu moins intense et percutant que le précédent, vient conclure de façon efficace cette trilogie de Fantasy urbaine. J’ai ainsi replongé avec plaisir dans ce cycle bien porté par une énergie qui fait qu’on tourne les pages avec l’envie d’en apprendre plus, même si, c’est vrai l’intrigue m’a paru plutôt linéaire et légèrement répétitive dans sa construction. Le gros point fort de ce tome vient toujours de son univers qui ne manque pas d’attrait. Que ce soit dans la découverte de la ville de Hong-Kong, fascinante par son mélange de tradition et de modernité, mais aussi tout ce côté magie, mythologie, dieux, et autres êtres mystiques et magiques. Alors parfois la découverte de la ville fait un peu trop guide touristique et l’aspect triade m’a paru un peu trop « romancé », mais franchement rien de gênant. Concernant les personnages Johnny Kwan est toujours aussi intéressant et m’a rapidement accroché, devant faire face et évoluer face aux derniers évènements. Dommage que les personnages secondaires soient un peu éclipsés alors que certains auraient pu offrir plus. Je regretterai aussi une envie de l’auteur de vouloir trop en faire, de vouloir trop entrer dans les détails de son récit, là où je suis plutôt le genre de lecteur qui a besoin parfois qu’on ne lui tienne pas tout le temps la main. J’ai aussi constaté une ou deux facilité un peu frustrante, comme la révélation des Gardiens Célestes. Pour autant, malgré les quelques points que j’ai soulevé, cela ne m’a pas empêché d’apprécier cette lecture, de passer un bon moment, le tout bien porté par une plume vive et entraînante.





Retrouvez la chronique complète sur le blog.
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Les chroniques de l'étrange, tome 1 : Les 81 ..

Avec le texte de Romain d’Huissier, nous sommes loin de ces Urban Vampasy, dans lesquelles Maya l’Abeille fait figure de nouvelle héroïne plus bad-ass que Lara Croft. Le cadre pittoresque est loin d’être le seul élément d’exotisme et de fraîcheur, le système magique se démarque notamment à la fois par la solidité mise en place mais également par la cohérence d’ensemble dégagée.



Notre héros, un fat si, ou exorciste, puise ses capacités et particularismes dans le taoïsme. (Je ne vais pas vous proposer un cours magistral, internet peut répondre à n’importe quelle question que vous pourriez vous poser.)



L’auteur utilise des concepts qui nous sommes quand même familiers – au moins de nom, comme le Yin et le Yang. Contrairement à beaucoup d’œuvres d’Urban Fantasy ou de nombreux romans de fantasy tout court, il n’y a pas une essence magique bonne et l’autre mauvaise. Que l’on puise dans le Yin ou le Yang importe finalement qu’à la marge sur l’échelle morale, mais canalisera les possibilités du pratiquant sur une série de compétences ou de sensibilités à son contraire.



Se fondant sur le taoïsme, cette « magie » repose sur l’énergie vitale, la méditation, les objets anciens et empreinte d’infusion mystique, les préparations, talismans,… En découle tout un ensemble charmant, cohérente et surtout à la saveur exotique. Alors certes, cela ne pète pas à la figure à chaque manifestation thaumaturgique, il n’y pas de sorts spectaculaires qui fracassent des quartiers entiers, des raz de marée provoqués par le claquement d’un petit doigt sur la couture du pantalon… Non, et c’est sans doute tout aussi efficace, se jouant également dans l’esprit des protagonistes, la force mentale et l’approche psychologique.



En causant d’esprit, cette culture animiste est parfaitement mise en valeur, et le lecteur rencontrera plusieurs de ces incarnations au cours de ses pérégrinations dans le roman de Romain D’Huissier. N’oublions pas le fen shui, et les divers principes associés, et nous aurons fait un tour certes ramassé mais assez fidéle de cette culture séduisante et parfois déroutante.

Et une culture au service de l’intrigue



Forcément, les vilains qu’affrontera Johnny seront par nature essentiellement spirituels… Le combat n’en est pas moins physique et périlleux, surtout qu’une fois incarnés, les coups sont surpuissants. La menace finale qui se profile à l’horizon est assez coriace pour bouleverser l’équilibre même du monde matériel…



Notre fat si, exorciste de spécialité, devra donc rassembler ses forces pour conjurer les différents esprits rencontrés dans son périple vers la vérité. L’achalandage s’avère plutôt très varié et exotique, ce qui permet d’avoir un sentiment de découverte à chaque chapitre. J’ai adoré les petits clins d’œil et surtout été enchantée de la présence en fond de toile de l’esprit femme-renard. Pour couronner le tout, il y a même des zombies!!!

Du rythme et une jolie plume



La trame emprunte un chemin relativement classique avec deux événements qui ont vocation à s’emboiter. Cependant, l’auteur parvient à maintenir un suspens tout du long pour notre plus grand plaisir. Le rythme est excellent, et il est à parier que vous enchainerez les chapitres pour connaître la suite ce cette aventure avec frénésie.



J’ai adoré l’écriture de l’auteur, en finesse et avec de l’humour.



Ce premier tome des Chroniques de l’Etrange m’a enchantée. Sans prétention autre que le divertissement et le dépaysement, il remplit son office avec brio, proposant la découverte de Hong Kong sous une lumière onirique et séduisante. Une Urban Fantasy qui mérite l’attention.



critique bien plus complète sur mon blog
Lien : https://albdoblog.com/2018/1..
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Seppuku

Lu dans la belle version d'Ogmios édition, à la couverture sombre et efficace. Romain d'Huissier rend hommage à tout un pan de l'imaginaire "geeko-japonisant", mêlant les références du cinéma, des jeux vidéo et des mangas. Dans ce très court roman, nous suivons un samouraï maudit, animé par la vengeance et la succession de ses combats épiques avec des monstres que les fans du genre reconnaitront. L'auteur a un véritable talent pour les scènes d'action, bien "découpées" pour reprendre une expression du cinéma. Le gore, l'horrible atteint un niveau que les lecteurs avertis apprécieront, tout en gardant une certaine élégance. Au final un divertissement honnête aux décors soignés, tel ces agréables onsen qui se transformeront en un bain d'horreurs.
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Écologie & folie technologique

Le nom de cette maison d'édition ne vous dit peut-être rien et c'est normal. Elle a ouvert ses portes l'année passée grâce à un projet ulule dont faisait partie ce livre. Adorant le steampunk, je me suis empressée d'y participer en prenant le pack avec les trois livres et les sacs en tissus. Est-ce du vrai steampunk et est-ce de la qualité? Ma réponse est oui.



"D'amour et d'acier" : On commence fort avec une nouvelle parlant d'immortalité et de ce que ça coûte. On y parle de le lutte des classes également. Le monde proposé par l'auteur Francis Jr Brenet paraît réel tant il est bien décrit. On visualise chaque mot écrit. Je me suis même dit que ça pourrait faire un très bon roman si on pousse les choses plus loin même si la proposition est déjà addictive et la fin comme il faut. Un auteur a suivre.



"Beauté" : Une nouvelle consacré à l'apparence. Elle est parfaite. Les mots sont bien choisies et la morale juste. On suit Maureen, une secrétaire qui décide de prendre soin d'elle en se rendant dans une salon de beauté particulier. De la simple métamorphose, elle va en demander toujours plus jusqu'à ce que...Je n'en dis pas plus. Je vous laisse découvrir cette nouvelle dénonçant les apparences et un peu féministe.



"L'homme sans visage" : Je découvre enfin Emmanuel Chastelière. Qu'est-ce que j'ai pu hésiter à lire ses livres. Après avoir lu cette nouvelle, je me suis ruée chez ma libraire lui acheter le livre qu'elle avait de lui. Je crois que vous avez compris ce que j'en ai pensé. En plus, il est nordiste (oui, je sais. Je soutiens ma région). Bref, cette nouvelle a un rapport avec "célestopol" de ce que j'ai compris et elle m'a frustrée. Je voulais poursuivre mon exploration de cet univers fascinant. J'achèterai ce roman un jour. C'est certains.



"Fengshui et vapeur de jade" : Un autre auteur que j'ai mis du temps à découvrir. Romain d'huissier écrit beaucoup de roman se passant en Chine. Je regrette cette hésitation. Il a une plume qui va très bien avec la culture asiatique. On y trouve un duo (un maître et sa garde du corps) pour le mois original devant enquêter sur des incidents mystérieux. J'ai beaucoup apprécié les choix fait par l'auteur.



En bref, j'ai adoré ce petit livre qui se lit très vite. J'ai eu envie de prolonger mon immersion dans ces univers différents sauf "beauté" qui se suffit à elle-même amplement. Merci à l'éditrice de nous faire découvrir de si beaux textes. J'espère pouvoir me procurer le deuxième volume 100% féminin.
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Les chroniques de l'étrange, tome 1 : Les 81 ..

Dépaysement garanti pour ce polar fantastique nous plongeant aux quatre coins de Hong Kong et de ses différentes îles associées.

C'est à bord de son canot à moteur que Johnny Kwan, détective spécialiste en surnaturel, va nous balader à travers ses aventures. le premier chapitre sert d'introduction afin de nous immerger d'emblée dans ces lieux, ces noms et ce folklore. Un décor exotique où se baladent, parmi les humains, monstres et esprits des légendes orientales.

Il ne faut donc pas avoir froid aux yeux pour se frotter à de telles créatures et même pour un exorciste taoïste, un "fat si", comme Johnny Kwan, qui a pourtant de la bouteille dans le métier, les choses sont rarement aisées... Il possède pourtant de nombreux atouts issus de son apprentissage taoïste et allant de la connaissance des plantes à un style de combat destructeur ! Mais un de ses atouts principaux est sa relation avec les autres membres de son univers, que ce soit des fat si aux vocations bien différentes ou des démons bien implantés dans la vie citadine. Ceux-ci ne seront pas de trop pour l'aider dans des confrontations éprouvantes.





Il y a une certaine nonchalance chez Johnny Kwan, une neutralité toute taoïste, bien loin du manichéisme occidental. Il n'est pourtant pas immortel, et le pauvre en bave pas mal, ce qui fait que le récit balance entre action nerveuse et périodes, non moins plaisantes, plus calmes où l'auteur nous balade dans ce paysage inédit où temples religieux côtoient ruelles malfamées.







Bien que j'ai particulièrement apprécié l'ambiance "relaxante" ponctuée de moments d'actions mémorables (le dernier goengsi !), j'ai regretté le manque de truculence de Johnny, une truculence que l'on rencontre souvent dans les récits mettant en scène des taoïstes. L'intrigue, bien que possédant un cadre original et soigné, n'en reste pas moins très classique.

il s'agit du premier tome de la saga "Chroniques de l'étrange", à voir ce que la suite nous réserve !



PS : Merci à Babélio de m'avoir permis de lire ce livre grâce à Masse Critique !!
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Les chroniques de l'étrange, tome 1 : Les 81 ..

"Lu et approuvé "

Je me retrouve totalement dans la critique d'Albéric, ce n'est pas une intrigue étourdissante mais c'est un récit bien mené avec quelques fulgurances et surtout dans un cadre peu usité dans la littérature fantastique occidentale.

L'auteur n'en fait pas des tonnes en matière de descriptions mais juste ce qu'il faut pour nous immerger dans la couleur locale et nous donner le sentiment de vraiment évoluer dans cette ville à la tonalité si particulière, c'est l'une des grandes forces du récit et tout bien considéré on a vraiment le sentiment de partager le quotidien d'un vrai exorciste et de surcroît de culture et de sensibilité asiatique.

Tour à tour on pense inévitablement à nos références TV et cinéma de Fantasy urbaine dont les thématiques entrent en résonance, c'est "Constantine""Supernatural""Jack Burton""Golden Child" mais pas que, çà rappelle effectivement aussi l'amour sans doute de l'auteur pour le cinéma HK et particulièrement celui de Tsui Hark.

Je n'ai pas encoure lu la nouvelle qui suit mais je vais m'y mettre en suivant, j'ai également le second tome sous la main donc j'ai de quoi faire pour continuer à m'évader dans ce Hong Kong contemporain sous l'emprise des triades et sous la menace de l'éveil de certaines forces surnaturelles séculaires.
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Les Chroniques de l'étrange, tome 2 : La résurr..

On retrouve tous les ingrédients du premier volet : Hong Kong, sa société partagée entre tradition et modernité, des créatures flippantes à souhait, la magie, les scènes de baston ultra-spectaculaires... Johnny Kwan est entraîné dans de nouvelles aventures encore plus dangereuses. D'Huissier réussit parfaitement à mêler références aux films asiatiques, histoire et mythologies chinoises. A suivre !
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Les chroniques de l'étrange, tome 1 : Les 81 ..

Les Quatre-vingt-un Frères, premier tome des Chroniques de l'étrange, est un roman d'urban fantasy flirtant avec le polar, ce qui est assez typique. Ce qui l'est moins, c'est le décor. L'auteur nous invite à Hong Kong, à la suite de Johnny Kwan, un exorciste taoïste dont le rôle est de maintenir l'équilibre des forces. Sa vie serait plutôt simple s'il n'avait qu'à purifier les espaces chargés d'énergie négative, mais il est également aux prises avec les créatures mythiques qui ne parviennent, ou ne veulent, s'adapter et se fondre dans la société humaine.

Vous vous en doutez, Johnny ne manque jamais de boulot…



La suite sur le blog...
Lien : http://livropathe.blogspot.f..
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Les chroniques de l'étrange, tome 1 : Les 81 ..

Un roman entre jeu de rôles, jeu vidéo et cinéma fantastique asiatique. Ca va vite, c'est efficace, ça bastonne dans tous les sens... Avec comme cadre Hong Kong, une ville qui symbolise parfaitement la sempiternelle lutte entre les traditions et la modernité. L'histoire se termine en queue-de-poisson et appelle une suite. Tant mieux : l'univers et les personnages méritent d'être plus approfondis.
Lien : http://appuyezsurlatouchelec..
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