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Critiques de Ruwen Ogien (66)
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L'éthique aujourd'hui : Maximalistes et minim..

Voilà un petit essai curieusement sous-estimé, car d'une très grande honnêteté intellectuelle, sur le périmètre de la morale : quels sont les éléments qui doivent faire l'objet d'une morale ? Peut-on imposer des commandements moraux à des personnes qui ne font des torts à personne - sauf éventuellement eux-même ? Les minimalistes répondront non, les maximalistes oui.

Le parti pris de l'auteur est clair - il est un minimaliste (libéral), qui théorise une éthique minimale autour de 3 principes -, a le mérite d'expliquer pourquoi il tient à sa position, explique les autres grandes positions de philosophie morale (éthique des vertus et déontologie) et ce qu'elles ont selon lui de problématiques.

Dommage toutefois que les conséquences pratiques de cette éthique ne sont pas plus développées (notamment sur les valeurs que l'on se donne), surtout que l'auteur se revendique d'un certain utilitarisme.
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L'influence de l'odeur des croissants chaud..

Certains ont dû déjà prendre la fuite en voyant le mot "philosophie" dans le résumé ou sur la couverture. Je vous rassure tout de suite: je suis une ado de 17 ans, j'ai commencé la philo il y a 3 mois à peine, donc c'est pas encore demain que je chroniquerai Le Crépuscule des Idoles de Nietzsche! Non, si j'ai choisit de lire et de chroniquer ce livre, c'est parce que je le trouve tout à fait abordable, très agréable à lire, intéressant et original.



Vous l'aurez deviné je pense, j'ai adoré! Il s'agit en fait non pas d'une longue argumentation détaillée, mais de 19 chapitres portant tous sur quelque chose de différent. A chaque fois, l'auteur nous met face à des expériences de pensée, c'est à dire une situation paradoxale ou un dilemme (exemple: un canot de sauvetage, qui contient 5 vieillards et un chien-sauveteur, va couler si on ne jette pas un passager à l'eau. Est-il moralement permis de jeter le chien?). A partir de là, il développe plusieurs arguments, plusieurs thèses, plusieurs alternatives, afin d'analyser le problème et d'y trouve une réponse. J'ai trouvé ces 19 chapitres vraiment très intéressants, car mine de rien ça fait cogiter, et ça nous met face à des situations concrètes! Je veux dire, on est loin des philosophes soporifiques qui nous font de longs discours dont on ne voit pas sur quoi il s'appuie: l'argumentation de Ruwen Ogien est vraiment plus claire, plus concrète, on voit qu'il fait un effort pour se faire comprendre par le lecteur et l'intéresser!



De plus, autre bon point: Ruwen Ogien est un philosophe contemporain. Autrement dit, vous pouvez encore aujourd'hui aller à ses conférences, et il vient de publier un nouveau livre il y a peu! L'intérêt? Son langage est le même que nous, il n'y a absolument aucune difficulté de compréhension due à la façon dont il s'exprime. De plus les problèmes auxquels il fait face, les question qu'il se pose, sont également d'actualité! Il parle dans son livre du mariage pour tous, des progrès de la science en génétique, etc. Bref, on se sent concernés par la réflexion qu'il développe! Alors attention, je ne dénigre absolument pas les auteurs classiques, loin de là: si les philosophes actuels peuvent se permettre de réfléchir à des sujets d'actualité, c'est parce que d'autres avant eux ont eu le courage de s'atteler à des sujets beaucoup plus épineux (comme l'inégalité, la conscience), dans des sociétés beaucoup moins libres que celles d'aujourd'hui. Cependant, pour nous jeunes lycéens découvrant la philosophie, je trouve beaucoup plus agréable de commencer à lire des livres dont la compréhension et l'intérêt nous sont plus proches.



Seul petit bémol, mais c'est purement subjectif: à la fin de chaque chapitre, Ruwen Ogien ne donne jamais de réponse claire. Il nous présente différentes possibilités, toute traitées de façon égales et objectives, il ne donne pas préférence à l'une ou l'autre, nous laisser juger par nous-même. C'est très frustrant! xD

Bref, si vous avez envie de mieux comprendre le monde qui vous entoure, de cogiter gentiment, de commencer tout doucement la philo, ou encore juste de passer un bon moment en réfléchissant un peu au rapport entre morale et croissants, je vous conseille vivement ce livre!


Lien : http://leboudoirbibliotheque..
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Philosopher ou faire l'amour

Hello tout le monde !

Dans le cadre de mes recherches pour une toute prochaine vidéo, j’ai relu cette semaine Philosopher ou faire l’amour de Ruwen Ogien (mon philosophe préféré !), et j’ai décidé de vous en faire la chronique : d’une part parce que le sujet traité (l’amour) me semblait plutôt cool, et d’autre part parce qu’il me semble être un bon livre pour commencer à lire de la philosophie (et que j’ai à cœur de vous faire découvrir cette discipline que j’aime tant !).



Lançons-nous donc dans la chronique de ce livre :

Tout d’abord, Ruwen Ogien fait toujours preuve d’autant de clarté argumentative, à mon grand bonheur ! Aucun détail n’est laissé flou, ni n’est glissé sous le tapis. Alors bien sûr, je peux comprendre que cela puisse en ennuyer certains (redondance, ou impression d’enfoncer des portes ouvertes, ou de s’attarder longtemps sur des choses qui paraissent peu importantes), mais c’est ce qui fait de ce livre un ouvrage véritablement philosophique et pas seulement un blabla sur l’amour comme on peut en trouver partout ! Le propos est clair et solide, et même si Ruwen Ogien avait à cœur de faire de la philosophie une discipline accessible à tous, il n’en reste pas moins un philosophe, dont les ouvrages doivent pouvoir être repris dans des travaux de recherches (et donc être très rigoureux).



Concernant le sujet de ce livre : il est toujours très intéressant de voir comment des préjugés et des arguments fallacieux peuvent être démontés, là au sujet de l’amour ! Ici le philosophe de l’éthique nous donne en plus une perspective très intéressante en abordant ce sujet au prisme de sa thèse philosophique morale : cet ouvrage atteint son but, c’est-à-dire nous donner à penser ! Cependant, quand on connait Ruwen Ogien, on commence à connaître aussi sa façon de raisonner, et on finit par savoir par avance ce qu’il va dire dans ses ouvrages… Ainsi, j’ai lu ce livre avec un peu moins d’enthousiasme que les autres, car il faut dire que je n’ai pas été aussi chamboulée dans mon fort intérieur : même si les précisions plus pointues furent fort intéressantes, je n’ai rien découvert concernant le fond de la pensée de Ruwen Ogien. Je pense qu’il est temps pour moi de me tourner vers des ouvrages plus techniques de cet auteur avec lequel je commence à devenir familière, pour pouvoir continuer d’en apprendre davantage sur lui et ne pas me lasser.



Cependant, cette dernière remarque ne concerne que moi, qui lit cet auteur depuis un bon moment et qui fait de la philosophie tous les jours dans le cadre de mes études ! Pour quelqu’un qui découvre cet auteur, et/ou qui n’est pas familier des livres de philosophie, je pense que ce livre peut être un véritable choc électrique ! D’un point de vue de l’écriture, il me semble tout à fait accessible : je rappelle que Ruwen Ogien nous est contemporain, son style n’est donc pas du tout difficile à comprendre. De plus, comme je l’ai dit plus haut, ce philosophe a toujours eu à cœur de rendre sa philosophie accessible, donc la compréhension ne devrait pas être un problème ! Surtout avec un sujet tel que l’amour, qui (je pense) nous intéresse tous et peut être assez fun à traiter ! Toutefois comme je l’ai dit, certains passages peuvent paraître assez techniques (dans le sens où Ruwen Ogien fait preuve d’une extrême rigueur argumentative), donc attention à bien rester concentrés et à ne pas lire ce livre d’un coup : comme d’habitude pour les livres de philosophie que je vous présente, prenez le temps d’être bien attentifs aux informations et de bien les digérer ! ;)




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La guerre aux pauvres commence à l'école : Sur ..

Si ce livre pose des questions intéressantes sur ce qu'est la morale, sur ce que serait une morale laïque à transmettre aux élèves et sur les "valeurs" d'une société ainsi que sur leur universalité, je n'ai pourtant pas été convaincue du tout par le diagnostic posé sur l'école telle qu'elle produirait des exclus. Étant moi-même enseignante, j'ai une connaissance du"terrain" que Ruwen Ogien ne semble pas avoir du tout. Par conséquent, les critiques qu'il assène ainsi que les remèdes auxquels il fait allusion ne sont pas convaincants à mes yeux. De nombreuses informations sont issues de données théoriques et de rapports divers ainsi que de préjugés très "bourdeusiens". Si l'auteur n'était pas mort, je lui conseillerais d'aller travailler une année dans un collège.
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La liberté d'offenser : Le sexe, l'art et la ..

La thèse principale de l'auteur c'est que l'éthique consiste à ne pas faire de mal à autrui, rien d'autre. Il appelle cela l'éthique minimale et s'oppose aux tenants de l'éthique maximale.
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Mes mille et une nuits

Ce n'est pas un livre sur l'insomnie...

D'ailleurs, l'insomnie est-elle une maladie ? C'est l'une des premières questions que le philosophe pose : c'est quoi être malade. Pas si facile de répondre.

Pour circonscrire le propos de son essai, Ruwen Ogien choisit (si l'on peut dire) de parler de ce qu'il connait : la longue maladie dont on ne guérit pas, l'affection longue durée inscrite sur la carte vitale, celle dont il est atteint depuis quatre ans, le cancer.



Pas gai ? Non, mais pas triste non plus.

J'avais déjà lu "Mes mille et une nuits" le jour où Ruwen Ogien est venu sur le plateau de La Grande Librairie ; comme je ne regarde pas régulièrement l'émission, c'est au hasard d'une recherche de chaîne que j'ai croisé le regard intense et le sourire lumineux de l'auteur qui ne peut plus rien cacher de sa fragilité physique. Son livre n'est pas un roman, mais lui est héroïque.



Pas la peine de tourner longtemps autour du pot : ce livre je ne l'avais pas choisi par hasard. D'habitude je ne lis pas de philosophie. J'ai hésité à mon tour à partager ce que j'ai éprouvé à cette lecture (que du bon). Je me suis demandé si quelqu'un qui n'a pas été touché par une maladie grave a envie de savoir ce qui y est dit. Eh bien oui : que l'on soit proche d'un malade, malade soi-même, ou heureusement sans aucun rapport ni de près ni de loin avec ça, Mes mille et une nuits est un livre à lire pour comprendre les malades, les soignants, se comprendre, faire face à sa peur de la maladie, de la douleur.



Je l'avoue aussi, c'est la narration des moments vécus que j'attendais le plus dans ce livre. Parce que je reconnaissais des situations, des sensations, des interrogations, même si ce que Ruwen Ogien supporte est infiniment plus lourd et long que ce que j'ai connu entre 2015 et 2016. Alors je l'ai lu deux fois. Et la seconde fois, j'ai mieux porté mon attention sur les développements philosophiques, les références. Un lecteur moins émotif que moi se satisfera d'une première lecture ! Les raisonnements sont naturellement intégrés aux épisodes personnels, l'écriture est facile, le ton incarné, direct, sans pathos. Il paraît que c'est ce qui rapproche Ogien de l'école de philosophie analytique, je laisse les spécialistes apprécier.



Dès le début de l'essai, Ogien annonce la couleur : la maladie n'a aucun sens, elle n'a que des causes. Non, la souffrance ne fait pas grandir le malade, non, il n'y a pas de valeur morale dans la douleur, non, la réflexion sur le sens de sa maladie n'est pas au centre des préoccupations du patient. Hors sujet, ouste : le dolorisme, la résilience, la psychologie positive. Franc et brutal, le philosophe ! Malgré tout il conçoit que pour certains (dont je ne suis pas) la valorisation de la maladie soit essentielle, alors il adoucit un peu sa démonstration.



Une fois évacuée la métaphysique, Ruwen Ogien se penche sur la psychologie et la sociologie dans la relation de soin. Il analyse la comédie (ou le drame) que se jouent médecin et patient, leurs rôles respectifs et interactions forgés par l’asymétrie obligatoire de leur communication. Il aborde la question de la justice sociale qui devrait être désormais la préoccupation première des penseurs, chercheurs et experts autour de la politique médicale.



La littérature est elle-aussi mise à contribution car la fiction a souvent aidé Ruwen Ogien pour comprendre le comportement et les sentiments de malades, et les comparer aux siens : Beauvoir, Woolf, Zorn, Hitchens, Roth, et al. (dont Proust !).



Un émouvant témoignage sur la maladie avec de la philo dedans et un essai philosophique percutant avec du vécu dedans


Lien : http://tillybayardrichard.ty..
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L'influence de l'odeur des croissants chaud..

Ce livre d'introduction à la philosophie morale expérimentale a l'immense mérite d'être très pédagogique, et aussi simple à comprendre que toute introduction devrait l'être. Ruwen Ogien accompagne le lecteur en le tenant par la main parmi ces différentes expériences de pensées qui apparaissent, au fil des pages, comme un excellent moyen d'avancer dans la pensée et de vérifier ou démonter une hypothèse. Cette manière de réfléchir tient à une logique presque mathématique, ce qui est fort appréciable lorsque le relativisme gagne du terrain dans le monde des idées. De même, l'auteur prend le temps de décrire quelques courants importants de son domaine, et souligne, avec précision, leurs différences majeures.

Quelques défauts sont cependant à relever : Certaines questions peuvent parfois paraître un peu étranges ou moins pertinentes que les autres. De plus, l'aspect hautement pédagogique ne se perd pas au fil de l'ouvrage, ce qui donne lieu à de nombreuses répétitions sur des sujets abordés dans les pages précédentes : le livre n'étant pas trop long, cela n'est cependant pas si dérangeant, et ne m'empêche pas de chaudement recommander ce bouquin au titre saugrenu (mais dont l'explication est donnée à l'intérieur) !
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La guerre aux pauvres commence à l'école : Sur ..

Salutaire et instructif. Instructif, par la clarté de l'exposé, la citation des sources, le raisonnement philosophique, le cheminement clair. Salutaire dans le fond, puisqu'il identifie les dangers d'une démarche pour laquelle les populations les plus précaires et fragiles, les pauvres, seraient responsables de leur sort - pointant ainsi le blâme de la victime.



Mais d'abord, un peu de contexte :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Ruwen_Ogien Ogien est un philosophe franco-américain, et contrairement aux francofrançais c'est un philosophe analytique. Sans me faire le chantre de la distinction analytique/continental, je dirai simplement que la démarche analytique, plus logique, inscrit la philo dans le champ des sciences humaines, par la méthode expérimentale (bouquin du même philosophe sur les croissants chauds) par exemple, et la volonté de clarté. J'ai reconnu la démarche analytique dans le bouquin (n'ayant consulté la page WP qu'à mi lecture). Il est partisan d'une éthique minimale : on a des devoirs envers les autres uniquement, en cela il s'oppose à la philo kantienne, qui prône le devoir envers soi même. Il en résulte une éthique très réduite, ne pas blesser inutilement autrui , négativement, et l'Etat devrait permettre à chacun de mener la vie bonne telle qu'il l'entend. Principes clairement exposés dans le bouquin. Comme il le dit dans une vidéo d'Usul (la gauche est elle le camp du bien ?), instaurer la morale à l'école c'est faire preuve de naïveté épistémologique (notion qu'il définit dans le bouquin). De plus, la citation de sources et notamment d'articles d'expériences en philo morale (chapitre sur la morale chez les enfants) montre qu'Ogien se nourrit de l'intelligence collective.



Faut il enseigner la morale à l'école ? Le livre est un pamphlet contre : est ce possible ? Est ce souhaitable ? Quelle morale, et pour qui ? La démarche est méthodique et traite avant tout de morale, c'est le sujet du livre, mais on y voit poindre un peu de logique et de politique. Ecrit en réaction à un projet de loi, l'ouvrage sait rester "connecté" à la réalité tout en prenant de la hauteur philosophique, l'équilibre est bien trouvé.



La démarche critique d'Ogien, au sujet du biais de la pente glissante par exemple, désamorce le catastrophisme et les critiques moralisantes. J'adore la philo morale mais pas la moralisation excessive, et en cela j'ai pu trouver de bons arguments. Si les gens moraux réussissent, la contraposée est : les gens qui ne réussissent pas n'étaient pas moraux (il s'ensuit qu'il n'est pas immoral de les abandonner à leur sort). D'autres questions encore sont abordées, comme la distinction entre juste et bien.

A la fin de l'ouvrage, deux annexes : une sur le catastrophisme et sur le fait que la hausse de la violence scolaire est à affirmer avec précaution, et une autre sur l'échec scolaire.



Voilà un exposé limpide, parfois acerbe -et donc plaisant à lire, qui m'ont fait connaître l'auteur, Ruwen Ogien m'a beaucoup plu.



Heureusement d'ailleurs qu'il a un nom en O, j'ai lu son livre dans le cadre du défi ABC et je n'avais pas encore coché la case O. Et merci à Usul et Ostpolitik (dans "la gauche est elle le camp du bien"?) d'avoir brièvement présenté sa thèse. Je crois qu'Ogien est passé sur France Cul, cela donne envie de l'écouter.









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Penser la pornographie

Avant tout, pour ceux qui se seraient égarés, ce livre n'est absolument pas destiné à provoquer ou améliorer l'excitation sexuelle des lecteurs...



La pornographie...Ce sujet est assez rarement étudié aussi sérieusement par les philosophes (et sans être ennuyeux).

C'est un très bon livre. Sa lecture est aisée. Les idées et argumentations sont intéressantes et très persuasives (sauf probablement pour certaines associations familiales ou religieuses, qui n'y entendront rien sauf "offense" et "blasphème" à "leur" égard, voire même à l'égard de toute la société).



D'abord, il n'existe aucune définition claire et universelle et acceptée de la notion de "pornographie". Dans le domaine juridique, la définition précise de "pornographie" est donc laissée à la jurisprudence, qui reste assez fluctuante.



Par l'analyse du traitement très singulier dont fait l'objet la pornographie, Ruwen Ogien soulève quelques affligeantes incohérences actuelles dont font encore preuve les Etats pourtant démocratiques et laïques.



Ruwen Ogien examine les arguments (par exemple: la «dégradation des femmes», la «protection de la jeunesse», l'«incitation à la violence sexuelle») constamment mis en avant par ceux qui voudraient justifier l'interdiction de la pornographie écrite ou visuelle ou des restrictions très importantes dans sa diffusion.

Cet essai démontre que ces arguments sont infondés ou qu'ils ne peuvent servir à justifier des décisions publiques dans des démocraties laïques comme les nôtres.



Je ne trahis aucun mystère en vous disant que la pornographie ne menace aucun des principes de ce que Ruwen Ogien appelle "l'éthique minimale" (notion très importante). Il estime par conséquent qu'il n'y a aucune raison morale, au sens de l'éthique minimale de désapprouver la pornographie.
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La liberté d'offenser : Le sexe, l'art et la ..

Livre très intéressant et pertinent.

Dans cet ouvrage, Ruwen OGIEN, dont j'apprécie le style et la rigueur intellectuelle, reprend "en partie" l'argumentaire qu'il avait déjà développé dans "penser la pornographie"(très bon livre), mais poursuit aussi sa réflexion, ce qui permet de donner une portée beaucoup plus étendue aux principes qu'il défend.



Ruwen OGIEN est un chantre de la "morale minimaliste" (ce qui ne signifie pas: "pas de morale").



L'idée principale du livre repose sur la distinction très importante que fait l'auteur entre "offense" et "préjudice".

Veillons à préserver cette distinction et à bien la faire connaître. Cela me paraît absolument capital, car il serait difficile de défendre la liberté d'expression et de création sans reconnaître "la liberté d'offenser"(je précise que quand il parle de "liberté d'offenser", il ne pense pas à la "liberté d'humilier quelqu'un"). On peut défendre cette "liberté d'offenser" des idées (religieuses, politiques, etc.), des abstractions, sans pour autant "nuire" à autrui et créer des "préjudices" concrets!
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Mes mille et une nuits

Un essai un peu trop personnel à mon goût. D'ailleurs peut être plus un témoignage qu'un essai philosophique.

J'ai été déçu par la tournure que prenait l'ouvrage. Un testament sur sa longue maladie, et du comment est-on traité dans un parcours médical, avec toutes les questions que cela peut engendrer mais sans réelle structure.



Il y a peut être une ouverture au débat moral, la question du dolorisme. Malheureusement peu approfondie (comme tout le reste), où le cheminement personnel de l'auteur dans le processus de sa maladie prend le dessus.

Il remet en question quelques dysfonctionnement du corps médical également mais d'un point de vue trop subjectif à mon sens, sans analyses.



Je reste sur une certaine faim intellectuelle.



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L'influence de l'odeur des croissants chaud..

Il y avait bien longtemps que je n’avais pas lu de philosophie. On m’avait conseillé Ruwen Ogien, je me suis donc plongée dans ce petit livre de philosophie éthique et morale. L’auteur nous propose des exercices de réflexion qui questionne nos décisions morales. Loin des théories absconses, le livre est didactique, facile à lire et très instructif. Il démonte les idées reçues et bien arrêtées que l’on peut avoir sur certains sujets comme la mort, l’avortement, le don d’organes, le droit des animaux (…) en montrant que rien n’est jamais aussi simple qu’on le pense.
Lien : https://lageekosophe.com/
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L'État nous rend-il meilleurs ?

Pour lui, chacun est libre d'organiser sa vie comme il l'entend. L'Etat ne doit pas chercher à nous rendre meilleurs. Se détruire, se droguer ou se tuer sont certes des comportements idiots, mais non amoraux. Bref, il n'existe qu'une seule règle morale incontestable: «Ne pas nuire à autrui.»
Lien : http://rss.nouvelobs.com/c/3..
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L'influence de l'odeur des croissants chaud..

En examinant simplement les problèmes moraux de tous et de chacun, Ruwen Ogien adopte la position d’une éthique minimale : son ouvrage se lit comme un bon polar, dans lequel l’inspecteur démontrerait contre toute attente qu’il n’y a peut-être ni crime, ni victime, ni meurtrier.
Lien : http://www.laviedesidees.fr/..
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La guerre aux pauvres commence à l'école : Sur ..

Une de mes élèves a rapporté ce livre au CDI et le titre m'a intriguée... L'école ferait donc la guerre aux pauvres ?



C'est un constat que je partage : l'école est le lieu de batailles idéologiques ayant pour victimes les plus démunis. A la rentrée de septembre 2023, par exemple, on a vu les équipes de Vie Scolaire débordées par les questions de robes trop longues, trop courtes, dévoilant trop ou pas assez, interdisant l'accès au lieu du Savoir à celles qu'on accuse d'être des victimes de l'obscurantisme (les y renvoyant, de fait).

J'ai eu l'impression de ne rien apprendre en lisant ce livre, et pourtant je n'avais pas prêté attention aux termes posés par les ministres de l'Education précédant l'actuel, en particulier cette expression de "morale laïque". La laïcité, comme d'autres beaux engagements (la lutte contre le sexisme, par exemple) sert de prétexte aux esprits conservateurs pour justifier des choix contraires à la valeur de départ ou à des valeurs similaires (l'antiracisme, comme autre exemple).

Dès le début, l'auteur pose comme préalable qu'il n'est pas d'éducation aux valeurs possible en dehors de l'exemple. Montrer l'exemple, c'est très certainement ce que les fervents promoteurs de la "morale", quelle qu'elle soit, ne font pas.

Et pourquoi pas des valeurs morales "humanistes", pourquoi pas des valeurs morales "féministes", ou encore basées sur le développement durable, une écologie de la Terre et ses ressources, de l'humain dans son environnement global ?



J'ai enlevé une étoile car j'aurais aimé une démonstration plus pragmatique, avec des points de "résumé" concluant chaque partie, ce qui n'est évidemment pas le cas puisqu'il s'agit d'un texte philosophique. Oui c'est une étoile de paresse, je l'avoue.
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L'influence de l'odeur des croissants chaud..

Dans cet ouvrage, Ruwen Ogien approche les théories philosophiques sur la morale comme des théories scientifiques que l'on peut remettre en question et éventuellement réfuter à l'aide d'observations. Le lecteur est convié à une diversité de résultats d'expériences de pensée (et plus rarement de situations de vie réelles) dans lesquelles les gens sont confrontés à des choix difficiles (sacrifier un innocent pour en sauver 5, par exemple). Ces expériences ont une validité limitée que Ogien reconnaît d'emblée, sans faux-fuyant. Peu de gens auront à choisir, par exemple, de faire atterrir un avion sur la portion la moins peuplée d'une ville plutôt que sur la partie qui l'est davantage, et s'ils avaient à le faire, les circonstances seraient suffisamment différentes pour que leur choix ne coïncide pas à celui qu'ils déclarent sur un questionnaire. Mais elles ont l'intérêt de montrer que certains facteurs (et lesquels) orientent nos choix moraux dans un sens ou l'autre (par exemple, parle-t-on de causer une situation en agissant ou en omettant d'agir, d'agir sur une situation dont nous sommes responsable ou non).

Les résultats principaux auxquels il estime parvenir sont, en termes généraux, de montrer que nos intuitions morales (du moins ce que les philosophes disent que nous avons en matières d'impressions rapides sur ce qui est évidemment bien ou mal) ne sont pas nécessairement bonnes ni défendables, et plus largement, qu'elles et nos décisions ne correspondent pas de façon consistante à ce que dicte ou énonce l'une ou l'autre des théories morales établies. Par exemple, nous ne nous reconnaissons de devoirs indépendants de nos intérêts, de notre situation et des conséquences de nos choix que dans certaines situations, comme lorsque des émotions nous empêchent d'assumer la décision que nous avons prise dans une optique conforme à une autre théorie morale, soit au conséquencialisme ou utilitarisme qui en est une variante (pour laquelle les conséquences de nos actions en font des actions morales si elles augmentent le bien-être ou plus vaguement les utilités, que cela ait été notre intention ou non). Si déontologisme et conséquencialisme étaient des théories empiriques, elles seraient refutées quoique vraisemblablement non abandonnées pour autant.

Une autre conclusion à laquelle Ogien croit être parvenu, et à laquelle je me suis montré particulièrement sensible, est livrée à l'encontre de l'éthique des vertus, selon laquelle il existe un type de personne vertueuse peu importe les circonstances dans lesquelles elle se trouve, personne sur laquelle nous gagnerions à modeler nos actions (ou l'apprentissage de nos agents moraux artificiels, comme le propose Martin Gibert dans Faire la morale aux robots, livre recommandable). Cette conclusion est à l'effet que cette constance vertueuse, et plus largement la personnalité, n'existent pas, et que des stimuli situationnels et immédiats (comme l'odeur de la pièce dans laquelle vous vous trouvez, le costume que porte la personne qui vous donne un ordre, le délais que vous avez à respecter avant de remettre votre formulaire, et combien d'autres) suffisent à faire de vous un monstre ou un ange (un bon samaritain ou un observateur indifférent). Ogien prend appui sur Milgram et 40 ans d'expériences en psychologie morale expérimentale (tirées plus souvent qu'autrement de l'ouvrage de John M. Doris, Lack of character) pour illustrer et soutenir l'idée que la personnalité, comme concept, découle d'une tendance à porter sur les gens des jugements généraux et pauvres, c'est-à-dire la même tendance dont naissent les jugements racistes, sexistes ou spécistes.

Pour moi, qui suis appelé à parcourir au rayon x la vie complète des gens pour savoir pourquoi ils ont volé ou se sont battus, cette conclusion est préoccupante. Elle est potentiellement ravageuse à l'égard de la pertinence de ma pratique. Ogien n'offre pas de réconfort à cet égard. Les traits de personnalité auraient un pouvoir prédictif moindre que les causes dites proximales. Les gens ont agit comme ils ont agit parce que l'occasion se présentait et que x stimuli (pluie, froid, perte de temps au téléphone ou dans une file d'attente) leur a fourni l'élan nécessaire à franchir le pas supplémentaire. Le manque de considération pour la portée des réflexions exposées est une faiblesse connue voire revendiquée par l'auteur. En exagérant quelque peu, disons qu'il effleure des conclusions sérieuses, ébranle la cohérence là où nous nous estimions jusqu'ici en droit de la trouver, et nous laisse les mains vides, sinon pour miser sur notre pouvoir (si nous sommes des "compatibilistes", pour qui le libre arbitre est compatible avec le déterminisme) de modeler l'occasion présente et fuyante.
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Penser la pornographie

Pourquoi est-il si difficile de définir la pornographie ? S'agit-il d'une " invention " moderne ? Est-elle une forme insidieuse de discrimination sexuelle ? Porte-t-elle atteinte à la " dignité humaine " ? Nuit-elle gravement à la jeunesse ? Qu'est-ce qui dérange, finalement, dans la pornographie ? Les arguments dits de la " dégradation des femmes ", de La " protection de la jeunesse ", de l'" incitation à la violence sexuelle " sont constamment mis en avant par ceux qui voudraient justifier l'interdiction de la pornographie écrite ou visuelle ou des restrictions très importantes dans sa diffusion. Penser la pornographie veut montrer que ces arguments son infondés ou qu'ils ne peuvent servir à justifier des décisions publiques dans des démocraties laïques comme les nôtres.
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Penser la pornographie

On lui a décerné le prix sade : pourquoi pas? Mais des réponses trop faciles parfois car certaines situations sont grossièrement simplifiées: il aurait fallu creuser bien plus profondément. Pas approfondi, trop simple, je conseiller d’aller vers un ouvrage plus sérieux

















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Mes mille et une nuits

Cet homme a donc fait de son calvaire un champ d'observation et de méditation. Aucune leçon de sagesse. Aucune variation métaphysique sur la vie, la résilience, la mort, etc. Juste un regard froid. Technique. Terrible.
Lien : http://www.lepoint.fr/livres..
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Mes mille et une nuits

Le philosophe Ruwen Ogien livre un témoignage profond et drôle sur son cancer. Un exploit.
Lien : http://www.lexpress.fr/cultu..
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