AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Ryan North (120)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Abattoir 5

Un pamphlet rageur et déroutant contre la guerre, mais pas seulement.



Ce livre foisonnant n'a que deux sous-titres, ce qui est manifestement insuffisant, mais à l'impossible, nul n'est tenu et il fallait laisser de la place pour cette curieuse notice biographique, qui couvre le reste de la page de garde.



Le bombardement et la destruction totale de Dresde par l'aviation américaine à la fin de la seconde guerre mondiale. Qui d'autre que Kurt Vonnegut pouvait traiter d'un tel sujet -- et avec une telle force -- par l'absurde ?



Un livre culte, inclassable, probablement détesté autant qu'il est vénéré. Ainsi vont les choses.
Commenter  J’apprécie          141
Abattoir 5

Longtemps j’ai cru qu’il s’agissait d’un roman de Science-Fiction.

Tout part d’une histoire vraie, celle de l’auteur, un américain de la quatrième génération.

En décembre 1944 le soldat Vonnegut est fait prisonnier dans les Ardennes. Début 1945 il est à Dresde lors du fameux bombardement

Enfermé dans un abattoir, il survit aux bombes. Les jours suivant il creuse les décombres à la recherche de corps. Schlachthof-Fünf ! Un nom aboyé qui résonnera longtemps dans sa tête.

Roman du Trauma ?

Cette tragédie, Kurt Vonnegut ne parvient pas, même vingt ans après, à y retourner, fût-ce par écrit. Du moins pas en personne. Alors il s'invente un double, Billy Pèlerin.

Il va rôder autour de l'épicentre de la tragédie, il va tracer autour d'elle des cercles concentriques, mais sans jamais y pénétrer vraiment. Le livre s'achève alors que nous n'aurons même pas assisté à l'exécution de ce « pauvre Edgar Derby » fusillé pour une théière, dont l'annonce du triste sort est pourtant souvent rappelée.

Roman antimilitariste ?

Paru en pleine contestation de la guerre du Vietnam, ce récit, comme une histoire burlesque de la seconde guerre mondiale, éparpillé façon puzzle frappe certaines consciences américaines et occidentales. Les vétérans se reconnaissent dans son récit des atrocités de la guerre.

Parce qu’il serait irrespectueux à l’égard des soldats Américains morts, parce qu’il est « obscène » la contre-culture en fait un gourou.

Roman du temps ?

Le récit est soumis à un curieux effet de balancier qui rejette Billy Pèlerin dans le futur ou dans le passé aussitôt que le cours du récit l'amène trop près de la date fatidique.

Depuis son retour de Dresde, Billy Pilgrim est décroché du temps. À chaque fois il ignore sur quelle scène il débarque. Sa mémoire lui est inutile.

Quand le passé (la cause) et le futur (l’effet) n’existent pas, il n’y a plus de pourquoi.

Roman du tragique et de l’absurdité ?

La narration d’apparence aléatoire, qui fait s’entrechoquer scènes comiques, récits absurdes et anecdotes horribles, rythmée par la phrase concluant les paragraphes à chaque fois qu’ils évoquent un désastre : « C’est la vie » (« So It Goes »).

Ces trois mots scandent le roman à chaque page, comme un vers formulaire chez Homère.

Plutôt « ainsi “va” la vie », introduisant une dynamique là où nous sommes paralysés par l’impossible recours à la causalité.

Roman de Science-Fiction ?

Rien de bien SF dans ce récit, du moins de la SF « genrée »

Sinon l’introduction dans le parcours de Billy Pilgrim d’un épisode dans un zoo de la planète des Tralfamadoriens qui ont la particularité d’avoir une conception plus évoluée du temps, sautant d’une époque à une autre à tout moment, capacité appréciable pour supporter la condition de prisonnier de guerre, ou celle d’homme marié.

D’un récit qui commence par « Ecoutez, écoutez, Billy Pèlerin a décollé du temps » et qui finit sur trois notes d'oiseau : Cui-cui-cui ? », plein de bonnes idées, on pouvait attendre beaucoup.

Mais alors pourquoi me semble-t-il qu’il manque quelque chose pour en faire un chef d’œuvre.

Une absence de vie intérieure typiquement wiquipedienne ?



Commenter  J’apprécie          130
Abattoir 5

Quelle lecture !



Le pitch... Billy Pèlerin voit le passé, le présent et le futur. Il a été kidnappé par des extra-terrestres de Tralfamadore (lesquels voient en 4 dimensions) qui l'ont forcé à s'accoupler à Montana Patachon, dans ce qui ressemble furieusement à un zoo.



Mais l'essentiel est ailleurs.



Billy Pèlerin est G.I. et, capturé par les Allemands lors de l'offensive Von Rundstedt, il finit à Dresde, ville qui devrait être épargnée des bombardements, car non stratégiques. L'Histoire nous a montré qu'il n'en était rien, et Dresde est rasée sous une pluie de bombes, Pèlerin trouvant refuge dans l'Abattoir 5.



Les scènes s'entrecoupent. Mariage de Pèlerin, de sa fille, vieillesse, capture, vie à Dresde, avec Montana, accident d'avion où il est miraculé, etc. Cela permet d'alléger le récit. Le tout est ponctué d'un humour à froid, sec et percutant. On note d'ailleurs qu'il apparaît plusieurs fois que c'est Vonnegut qui raconte les aventures de Pèlerin, comme si'l y était.



Et bien sûr qu'il y était, vu que l'histoire à Dresde est largement autobiographique. Tout le monde connaît le passé de Vonnegut, resté plusieurs jours dans un clos d'équarrissage pendant que Dresde brûlait. La grande intelligence de Vonnegut est justement de ne pas s'être mis en avant.



On retrouve également un personnage récurrent chez Vonnegut, c-à-d Kilgore Trout, aka Theodore Sturgeon. Ici, il est mal aimé, délaissé, sans talent et sans réel lectorat. Il agit comme faire valoir de Pèlerin/Vonnegut.



Les seconds rôles méritent aussi qu'on s'y arrête. Ils sont croqués d'excellente manière à peu de frais. De la femme de Billy à Kilgore Trout, en passant par le fils de Billy qui devient (ce n'est pas anodin) béret vert, on a une distribution brillante. Mention toute particulière pour Rumfoord, ce lieutenant-colonel auteur d'une histoire de l'armée de l'air américaine... et qui débat avec Billy du bombardement (justifié bien sûr) de Dresde.



Mention toute particulière, enfin, pour les 20 dernières pages. Tout s'y bouscule et s'encastre, fournissant une sorte de justification à tout ce qui fut donné à lire.



Le résultat est magnifique. Là où on pourrait avoir un livre historique, saisissant mais ennuyeux, Vonnegut nous livre un conte surréaliste percutant et vrai, même s'il s'agit de SF. A noter que dans le premier chapitre, il se livre en tant que lui-même et cite Céline comme "modèle" à tout récit sur la guerre, et ses absurdités.



Car pour Vonnegut la guerre est absurde, vaine et déraisonnable. Elle n'a rien des récits ramboesques, mirifiques et louant le super-héros qui part à la guerre la fleur au fusil. Pas de fanfare. Non, on a des troufions déboussolés, minables, décalés, qui ne savent pas ce qu'ils font là et n'ont qu'une envie, partir. Ecrit en 1969, le roman a une dimension claire vis-à-vis du Vietnam, ce n'est pas anodin s'il est écrit à cette époque. La guerre est dérisoire. Tout est dérisoire, en fait, sauf la recherche du bonheur.



Rarement, on a écrit un plaidoyer si convaincant contre la guerre... car justement ce n'est pas écrit comme un plaidoyer. C'est pour cela qu'il fait mouche.
Commenter  J’apprécie          130
Abattoir 5

Le chef d'œuvre de Vonnegut, encore plus impressionnant et sombrement réjouissant à la relecture.



Publié en 1969 (et traduit en français en 1971 par Lucienne Lotringer), le sixième roman de Kurt Vonnegut fut pour lui l'occasion de - enfin - synthétiser l'ensemble de son expérience autobiographique fondatrice - à savoir sa présence, en tant que prisonnier de guerre, lors du monstrueux bombardement de Dresde en février 1945 -, qui irriguait déjà auparavant une bonne partie de ses romans ou de ses nouvelles, pour fabriquer cette fois un roman généralement considéré comme l'un des plus grands du XXème siècle, en langue anglo-américaine, et dont le retentissement dépassa largement celui des déjà très réussis "Le pianiste déchaîné" (1952), "Les sirènes de Titan" (1959) ou encore "Le berceau du chat" (1963).



"Abattoir 5" est le nom donné par le narrateur et ses compagnons de captivité à une prison de fortune à Dresde, réellement ancien abattoir, dont l'épaisseur des murs et des plafonds sauvera leur vie lorsque les bombes au phosphore s'abattent sur la ville. Le narrateur Billy Pélerin, capturé dans des conditions rocambolesques avec quelques autres isolés de la 106e D.I. durant la bataille des Ardennes, devient, après sa démobilisation, opticien à Ilium, NY (petite ville imaginaire qui hante l'œuvre de Vonnegut), en épousant la fille d'un magnat local de l'optique.



Par la suite, il sera notamment enlevé par les extra-terrestres trafalmadoriens, qui l'installeront confortablement dans un zoo sur leur planète, en compagnie de la belle actrice de cinéma Montana Patachon, avec qui il aura même un enfant...



La particularité sans doute la plus notable de Billy, c'est qu'à l'instar des Trafalmadoriens, il voit désormais l'ensemble des événements de sa vie "à plat", simultanément, passant donc sans transition, à tout instant, d'une bribe de sa biographie à une autre, éventuellement distante de plusieurs dizaines d'années, passée ou future, sans aucune maîtrise de ce processus, enchaînant ainsi les épisodes de la bataille des Ardennes, de sa vie d'opticien, de sa captivité à Dresde, de son enfance, de ses entretiens aux journaux pour parler de l'expérience trafalmadorienne, de ses rencontres avec le mythique écrivain de SF de seconde zone, Kilgore Trout, ou avec un réactionnaire général de l'USAF en charge de l'historiographie du bombardement de Dresde,...



J'avais lu pour la première fois "Abattoir 5" au sortir de l'adolescence (il y a donc un certain temps...). Comme le faisait remarquer Douglas Adams, entre autres, et même si c'était à propos des "Sirènes de Titan" au premier chef, il faut au moins une deuxième lecture de Vonnegut pour réaliser à quel point cette narration enchevêtrée, d'apparence presque aléatoire, qui fait s'entrechoquer avec violence scènes comiques, récits absurdes et anecdotes horribles, parfois au sein d'une même phrase, ne doit en réalité absolument rien au hasard, et repose sur une infernale construction de haute précision, rythmée par la phrase mythique, mondialement célèbre aujourd'hui, concluant les paragraphes à chaque fois qu'ils évoquent une mort ou un désastre : "C'est la vie" ("So it goes"), qui apparaît 106 fois dans le roman.



Une réputation de chef d'œuvre totalement méritée, donc, et plus encore après cette deuxième lecture.
Commenter  J’apprécie          130
Abattoir 5

Sous-titré La croisade des enfants : une danse du devoir avec la mort,

le roman anti-guerre le plus fort qui soit sorti de la seconde guerre mondiale.

Vonnegut, comme son héros ingénu, Billy Pilgrim, fut capturé lors de la Bataille des Ardennes et emprisonné à Dresde, peu avant l'attentat incendiaire de février 1945 qui tua (comme le rappelle Vonnegut) plus de 100 000 civils allemands.

Le récit s'ouvre avec Billy, personnage hors du temps. Il est peut-être fou. Ou, comme il le croit, il a reçu le pouvoir de clairvoyance et de voyager dans le temps des Tralfamadoriens, extraterrestres dont il est le prisonnier.

Les Tralfamadoriens ont détruit l'univers car ils ont fait des erreurs dans les calculs de trajectoires de bombardement,

ils peuvent cependant revivre les bons moments de leurs existences précédentes.

Le récit passe de la description graphique des atrocités de guerre à l'opéra spatial fantaisiste.

Comme le rapporte Konnegut, ce fut un roman extrêmement douloureux à écrire,

qui, malgré tout l'humour accessoire

et le talent de Vonnegut,

reste pénible à lire.

Nécessaire, néanmoins.
Lien : http://holophernes.over-blog..
Commenter  J’apprécie          121
Abattoir 5

Fantastique! Fascinant! Irrévérencieusement hilarant! Je ne me rappelle pas avoir ri autant en lisant. C'est une satire brillante et acerbe de l'Amérique et ses valeurs dites "chrétiennes". Vonnegut combine différents genres littéraires pour produire le livre d'une vie. C'est une satire, un livre de guerre, un roman de science-fiction, une revue pornographique^^. Tout ça à la fois. Evidemment c'est aussi un récit de désillusions et de traumatismes indélébiles. Le narrateur déplore qu'il n'y a pas de vrai soldat dans cette guerre, que des bébés qu'on envoie au front. Vonnegut s'est inspiré de sa propre expérience de prisonnier de guerre pour dénoncer cette fièvre destructrice chez ses compatriotes, la risée de toutes les autres nations dans son roman.



Ecrire la critique d'une oeuvre aussi riche ne fait pas sens. Il faut vraiment le lire. C'est un chef d'oeuvre.
Commenter  J’apprécie          120
Adventure Time, tome 1

J’ai reçu cette bd dans le cadre de Masse critique (merci à Babelio et aux éditions Urban comics) et ce fut une totale découverte. Je ne connais quasi pas les comics pour les plus jeunes et s’il faut retenir qu’une chose de celui-ci, c’est qu’il ne manque pas d’originalité et d’exubérance.

A la base, Adventure time est un cartoon. Il raconte les péripéties de Finn, «un petit gars bien cool comme sa cagoule» et de son chien, Jake, qui a des pouvoirs magiques qui le rendent élastique. Ils vivent dans le pays de Ooo où l’on ne s’ennuie jamais. Ils passent leur temps avec leurs amies, la princesse Chewing Gum toute de rose vêtue et Marceline, la Reine des vampires qui a son petit caractère. Dans ce premier volume, ce petit monde s’amuse en toute insouciance jusqu’au jour où l’infâme Roi Liche fait des siennes et menace la tranquillité du pays… Heureusement, Finn est là pour sauver le monde !

Pétillant, coloré, sans aucun répit – les pages sont saturées de commentaires-, cette bd est placée sous les signes de la vivacité et du délire. C’est étourdissant, souvent drôle et complètement débridé. Je l’ai lue avec plaisir mais je me suis souvent perdue dans l’histoire, le tout étant, il faut l’avouer, fort décousu. A la fin de l’ouvrage, se succèdent des petites aventures de nos héros proposées par des scénaristes et des illustrateurs différents. Cela nous donne un opus complet et foisonnant. Et s’il y a une morale, c’est celle-ci : « Il ne faut pas se prendre la tête » !

Commenter  J’apprécie          110
Hellblazer : Le mystère de la prof sans coeur

John Constantine, surnommé " Kid " après avoir mangé une tablette de chocolat fantôme dans un magasin de bonbon tenu par Archibald le fantôme, il libère sur Kid sa colère en lui envoyant plusieurs fantômes le traquer. Kid prend ses jambes à son cou... Sa fuite l'amène à se réfugier chez des démons amicaux, qui ces derniers, fatigués de la présence de Kid, vont faire en sorte que ses parents vont l'envoyer aux USA en pensionnat.



Là-bas il endure le fait d'être le nouveau élève arrivé en cours d'année qui se retrouve seul... Il fait la connaissance d'Anna, une adolescente solitaire contre son gré, qui l'a surpris à faire de la magie. Ils vont se lier d'amitié et partager leurs connaissances de magies qui leur serviront à enquêter sur cette étrange professeure d'histoire qui à dans le pif Kid à son premier cours.





Niveau dessin, c'est évidemment adapté à un public jeune adolescent, et on y retrouve le caractère arrogant, insolent et lâche de John Constantine dans les expressions du visage.



Je n'ai pas été fan de l'introduction de l'histoire... l'histoire prend vie grâce au personnage d'Anna, qui de mon avis est plus important que Kid, car sans elle l'histoire aurait été à l'image de l'introduction. Sans oublier la cerise sur le gâteau pour la morale de fin qui conclut tres bien l'histoire.

:)

Commenter  J’apprécie          100
Abattoir 5

Un livre qui destructure complètement le temps et l'espace pour brouiller nos repères et nous embarquer dans le cerveau à la dérive de son héros.



Abattoir 5 raconte l'histoire d'un américain prisonnier des allemands lors des bombardements qui ravagèrent complètement la ville de Dresde à la fin de la guerre.



S'y ajoute une bonne dose de délire SF salvateur qui finit de nous perdre et en fait un ovni incontournable parmi les récits de vie des soldats lors de la seconde guerre mondiale.
Commenter  J’apprécie          100
Abattoir 5

Attention chef d'oeuvre absolu! je l'avais découvert dans les années 80 (1980 je précise), et ce livre m'avait estomaqué mais son souvenir s'était peu à peu dilué. Je l'ai repris l'année dernière, et j'ai repris une énorme claque à sa lecture. Le mélange hallucinant, drôle et tragique à la fois de SF et de la vraie guerre donne une lumière totalement irréelle sur ce récit. On ressent partout la profonde humanité et l'humour corrosif de Vonnegut. On n'a pas le droit de passer à côté de ce livre.
Commenter  J’apprécie          100
Abattoir 5

Une histoire absurde pour dénoncer l'absurdité de la guerre. C'est comme ça qu'on pourrait sans doute résumer au mieux Abattoir 5 ou La croisade des enfants de Kurt Vonnegut. Entre science-fiction et récit de guerre, l'auteur a signé l'un des meilleurs livres américains du XXe siècle.

Il est difficile de résumer Abattoir 5. Le narrateur, Billy Pèlerin, se retrouve au même moment dans plusieurs endroits : sous les bombes à Dresde pendant la Seconde Guerre mondiale, sur la planète Tralfamadore, observé par des aliens, et aux États-Unis, avant ou après la guerre, dans des relations compliquées avec les membres de son entourage. On va tenter de le suivre et de comprendre ce qui lui arrive à différentes étapes de sa vie.

Abattoir 5 est un roman étrange parce que le but de Kurt Vonnegut est de nous démontrer l’absurdité de la guerre et du monde dans lequel il a vécu (horreurs de la guerre en Allemagne et retour très difficile à la vie civile ensuite aux États-Unis).

J’ai été très agréablement surpris par ce livre. Je n’en attendais pas grand chose, ne connaissant pas Kurt Vonnegut. J’avais juste lu dans le Magazine America que c’était l’un des auteurs préférés de John Irving. Et je cherchais un livre qui se déroulait en partie à Dresde, alors je me suis lancé.

Et je n’ai pas été déçu ! C’est un des livres les plus drôles que j’ai lus, et aussi l’un des plus puissants. J’ai beaucoup aimé l’humour de l’auteur, la construction de l’histoire, le mélange des genre. Sans doute moins le style, car Kurt Vonnegut, comme beaucoup d’auteur·es américain·es semble peu se soucier des mots qu’il emploie. Ce qui compte, c’est surtout l’histoire et le message qu’elle véhicule. Dans Abattoir 5, on lui pardonne volontiers, parce que le pari est réussi !
Lien : https://ledevorateur.fr/abat..
Commenter  J’apprécie          100
Abattoir 5

Je n'ai pas aimé; ça va dans tous les sens et nulle par en même temps. À part quelques chapitres intéressant sur la deuxième guerre mondiale, le reste m'a paru insipide et bâclé. On effleure à peine les extra-terrestres qui n'apportent rien au récit sinon qu'une vague notion d'intemporalité. La vie de Billy en soi et sa relation avec sa femme sont ternes, peu développés. Le très récurrent “C'est la vie” m'a rapidement tombé sur les nerfs avec son allure de tic. On passe tellement rapidement d'un univers à l'autre qui rien n'accroche. Le ton général laisse supposer qu'il y a une sorte de plaisanterie dans l'air; ça n'a pas fonctionné dans mon cas car je suis resté de marbre. Bref j'aurais de la misère à la recommander, autant en fait que j'en ai eu à me rendre jusqu'à la fin!
Commenter  J’apprécie          100
Abattoir 5

C'est la première fois que je découvre l'auteur américain Kurt Vonnegut, un célèbre écrivain de science-fiction connu justement pour "Abattoir 5". Dans cette oeuvre quasiment autobiographique, l'auteur met en scène son double Billy Pélerin, qui affirme avoir été enlevé par une soucoupe volante et amené en force vers la planète Tralfamadore. Objet de spectacle, montré nu dans un zoo, les trafalmadoriens le feront s’accoupler avec une terrienne, ancienne actrice de cinéma, elle-même kidnappée, avant de le relâcher. De retour sur terre, il comprend que les années qu’il a passé sur Trafalmadore n’ont été chez lui que quelques secondes. Mais bien évidemment, personne sur Terre ne le croit. Un excellent roman de science-fiction et un classique qui me donne franchement envie de découvrir d'autres œuvres de l'auteur.
Commenter  J’apprécie          90
Adventure Time, tome 1 : Le retour du roi L..

Drôle, décalé, coloré, les dessins sont déjantés; à lire sur le net ou faire les vides greniers car version papier définitivement indisponible
Commenter  J’apprécie          90
Abattoir 5

Vous le savez peut-être, je ne suis pas un grand fan des livres érigés au rang de "classiques", d'incontournables. Mais force est de constater qu'Abattoir 5 n'avait vraiment rien pour rebuter: un thème intéressant, des louanges unanimes, un auteur intéressant et drôle (que j'avais pu découvrir dans le léger et excellent "Elle est pas belle, la vie?"), une pagination tout à fait convenable... Je me suis donc lancé, et mon Dieu! quelle aventure!



Kurt Vonnegut nous livre ici un roman que l'on devinera bien souvent déguisant un conte moderne, sorte de fable progressant sur le terrain glissant des horreurs de la Seconde Guerre Mondiale. Glissant car si le thème est évidemment fort en émotions et tranches de vie, l'auteur a toujours tout intérêt à ne pas basculer dans une horreur trop crue ou au contraire dans un magma d'émotions qui saura faire exploser le lecteur au cours de sa lecture. Kurt Vonnegut, décidément, est un homme extrêmement intelligent.

Décidant de réaliser un roman véritablement autobiographique, il s'applique à rendre son histoire la plus juste possible. Et si évidemment, à l'inverse de son alter ego Billy Pèlerin, Kurt n'a pas "décollé du temps" suite à un kidnapping extraterrestre (les Tralfamadoriens), il n'en reste pas moins que le récit est purement autobiographique, au sens où l'auteur présente les faits et nous les rend le plus personnellement possible.

Cela donne donc un récit complètement perché, vaste déflagration d'absurde et d'un humour noir qui tape dans le mille à chaque fois. Billy Pèlerin, sorte de héros neutre (en fait, le terme "héros" est complètement illusoire, tant Pèlerin n'a rien d'un héros), va donc vivre différents fragments de sa vie successivement, puisqu'il a à proprement dit décollé du temps, et ainsi aperçu sa vraie nature: le temps n'est pas linéaire, ni dirigé vers une fin, mais une sorte de succession de moments figés dans l'ambre.

Billy Pèlerin n'a franchement rien de charismatique et est même une splendeur de passivité (il m'a parfois fait pensé à Stoner). Il sera parfois émouvant, parfois agaçant. Emouvant tant cette vie qu'on retrouve condensée en moins de deux-cent pages est riche en évènement douloureux, agaçant lorsqu'il se laisse porté fatalement vers l'horreur.

L'idée géniale de Vonnegut, c'est d'aligner côte à côte les moments foncièrement différents de la vie de Billy Pèlerin, et ainsi de créer des contrastes vertigineux mais tout à fait dans la continuité d'une trame narrative. Et ainsi, comme une lumière de bougie souligne l'ombre et inversement, le livre fonctionne ainsi: les moments qui font sourire (comme son voyage vers le zoo de Tralfamadore, fabuleux) mettent en perspective la colère aveugle traduite en bombe à Dresde. Le tout est en plus extrêmement bien ficelé, Kurt Vonnegut parvenant à ne pas perdre son lecteur au milieu de tout ce bordel.

Alors, bien sûr, je peux vous parler de l'horreur de la guerre, du côté "antimilitariste" du roman, que l'on ne peut nier. Mais c'est en vérité la résultante de tout le reste, et je trouve bien plus intéressant la façon dont Vonnegut nous raconte son expérience magnifique car tellement subjective. Tout comme il n'est pas foncièrement intéressant de disséquer pourquoi on se dit que la peine de mort c'est pas bien à la fin de "La Ligne Verte". J'imagine que c'est le boulot des profs de français de s'y intéresser. Ce que je peux vous dire, c'est que l'effet est là, d'une puissance rare, et qu'effectivement: la guerre, ce n'est pas bien.



Alors lisez-le cet "Abattoir 5". C'est un petit chef-d'oeuvre où il est bien compliqué d'y voir des points négatifs. C'est proprement magnifique.
Commenter  J’apprécie          96
Abattoir 5

Cela aurait pu me plaire, cela aurait du me plaire. Mais j'ai abandonné ma lecture à la centième page. Cela ne m'arrive quasiment jamais, parce que lorsque cela ne me plait pas, je lis en diagonale, je saute des lignes, voire des pages, mais je vais jusqu'au bout. Là, je préfère le laisser de côté et le reprendre dans quelques mois ou quelques années, peut-être que ce n'est pas le bon moment.

J'ai aimé l'écriture, les parties du récit ancrées dans le réel.

Mais même si j'en comprend la finalité ( l'absurdité et les traumatismes de la guerre), les parties sur les sauts temporels m'ont paru trop obscurs pour que j'en saisisse la symbolique ou alors il aurait fallu que l'humour y soit plus présent

Bref une déception, mais plus liée à mon incapacité à apprécier ce roman qu'à la valeur du roman en lui même.

C'est la vie.
Commenter  J’apprécie          80
Abattoir 5

"Abattoir 5 ou la croisade des enfants", pour être exacte, est un roman , cent romans, mille romans, un récit où les souvenirs de soldat de l'auteur côtoient ceux d'un certain Billy Pilgrim, présent comme lui lors du bombardement de Dresde en février 1945. Présent en lui ? présent avec lui ? Impossible de savoir. Car Vonnegut brouille les pistes à l'envi; tantôt il semble nous raconter la genèse de son livre , tantôt il s'égare dans la mémoire de Billy, tour à tous prisonnier dans un abattoir, opticien marié de force à une ogresse dévoreuse de bonbons, captif d'un zoo sur la planète Tralfamadore, meilleur ami d'un romancier raté.

Ce que l'on comprend, dans toute cette mixttérature, c'est surtout que la guerre ne laisse pas indemne; que les blessures de l'esprit peuvent sembler bénignes, et se révéler mortelles après longs temps de vie; que l'on n'échappe pas à une époque pourrie, à moins de lire, lire et lire encore, ce qui élève l'âme et la rend invincible.

"C'est la vie".
Commenter  J’apprécie          82
Abattoir 5

C’est le second livre que je lis de cet auteur mais ce sera le dernier. Je n’accroche ni à son style d’écriture, encore moins à son intrigue.

Il s’agit d’un roman étrange qui raconte les mésaventures de Billy Pèlerin, ancien soldat reconverti en opticien.

La chronologie est floue puisqu’on passe d’une époque à l’autre selon les délires de ce personnage : soit à Dresde lors du bombardement; soit lorsqu’il est enlevé par des extra-terrestres pour être exposé dans un zoo; soit sa vie privée après la fin de la seconde guerre mondiale; soit des bribes de son enfance.

L’auteur dénonce l’absurdité de la guerre, la futilité de l’existence humaine mais c’est si flou et si alambiqué que je me suis ennuyée à périr. Je n’ai trouvé aucun plaisir dans cette lecture d’où cette note catastrophique!

Peut-être d’autres lecteurs ont su déceler la pépite mais pour ma part, ce fut le trou noir !
Lien : http://leslecturesdehanta.co..
Commenter  J’apprécie          80
Abattoir 5

Billy Pélerin, le bien-nommé, est un authentique anti-héros. Il semble que, depuis ce crash, dont il fut le seul rescapé, d'un vol amenant un groupe d'opticiens à un congrès international à Montréal, il soit affligé, à son corps défendant, de la faculté de voyager par à-coup et dans le désordre, dans le temps, à travers une faille de ce dernier. Ainsi le calamiteux personnage se voit télé-transporté à l'époque où il était troufion, prisonnier de guerre, puis spectateur impuissant du bombardement apocalyptique de Dresde, dont il réchappa, en se réfugiant, ironie de l'histoire, dans les caves d'un abattoir. D'une pichenette il se retrouve ensuite après guerre, dans un hôpital militaire, où on le soigne d'une dépression post-traumatique; une autre secousse du temps le propulse en 1967, alors qu'il est kidnappé par les trafalmadoriens, entité extra-terrestre, dont l'aspect extérieur affecte la forme d'un déboucheur à ventouse vert, dont la tige, d'une grande souplesse, est terminée d'une main unique portant un œil vert. Les aimables visiteurs, l'ayant parqué dans un zoo constitué d'une sphère protectrice dont les parois transparentes permettent au trafalmadoriens, toujours plus nombreux, d'épier les us et coutumes de l'être humain, lui ont de plus enseigné leur conception du temps qui réfute notre succession linéaire des instants. De tout ceci, il appert qu'une personne qui meurt semble seulement mourir, et qu'elle se porte comme un charme à de nombreuses autres époques. Comme résultante de cette haute philosophie, l'interminable et cocasse succession des morts dans le récit sera, à chaque fois, expédiée par cette lapidaire et fataliste expression à valeur d'antienne : c'est la vie.



Paru en 1969, ce roman original et irrévérencieux, mélange de fantasy, de roman picaresque et de souvenirs autobiographiques, est à replacé dans le mouvement antimilitariste et pacifique qui agitait alors une partie de la société américaine. C'est avec humour et non-conformisme que l'auteur s'attache à dénoncer l'absurdité et l'horreur de la guerre.
Commenter  J’apprécie          80
Abattoir 5

A la fermeture de cet Abattoir 5, s'il y a un mot qui m'a frappé au point de penser que c'était les Tralfamadoriens qui me l'enfonçaient dans le crâne (et en même temps, pourquoi ils auraient fait ça ?) c'est bien : Déception.

Et pas que pour le livre mais déjà et surtout par rapport à toutes les critiques dithyrambiques qu'on peut lire absolument partout concernant ce que beaucoup n'hésitent pas à appeler Le chef-d'oeuvre de Kurt Vonnegut Jr. Et à là limite, y'a comme un petit relent de jalousie aigre qui remonte. J'aurais vachement voulu moi aussi applaudir à n'en plus finir aux aventures de Billy Pèlerin qui avaient, à priori, tout pour me plaire : les mondes parallèles, les-morts-qui-sont-morts-mais-en-fait-pas-vraiment... mais surtout l'hymne anti-militariste censé se dégager de cette oeuvre.



J'ai trouvé ça plat, de peu d'intérêt, un personnage principal qui m'est apparu comme l'idiot du village éveillant plus la pitié affligée qu'autre chose... Non vraiment, quand je compare mon avis à ceux des aficionados, et on sait qu'ils sont légions, j'en viens à me demander si je ne suis pas passée à côté (genre plusieurs années lumières) de ce livre et rhâââ ce que j'aime pas ce petit goût d'incompréhension.
Commenter  J’apprécie          87




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Ryan North (1119)Voir plus

Quiz Voir plus

charlie et la chocolaterie

comment s ' appelle ce fou de woka

will
windus
williame
willi

5 questions
738 lecteurs ont répondu
Thème : Charlie et la chocolaterie de Roald DahlCréer un quiz sur cet auteur

{* *}