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Citations de Sabrina Calvo (162)


Sabrina Calvo
Je voulais écrire une suite à la suite que Balzac avait fait du livre de Mathurin (Melmoth réconcilié). Si Melmoth a pu se réconcilier, j’avais envie au contraire de le voir en mode « vnr ». Dans mon livre, Melmoth est un concept qui prend plusieurs formes, dont celui des processus de collusion entre politique répressive et entertainment de masse. C’est l’extase du capitalisme.

Interview Babelio, septembre 2021
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Sabrina Calvo
Je témoigne de mon temps, de mes aspirations, de ce que j’affronte quotidiennement. Ce à quoi je rêve. J’écris peut-être politiquement de la SF, mais pas de la SF politique.

Interview Babelio, septembre 2021
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-Mon ange, il dit.
Je retiens ma respiration.
-Tes ailes scelleront mes lèvres.
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Le virtuel nous a volé l'énergie de nos corps
Les corps du monde sont des anges pétrifiés
Restez ici, avec nous.
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« Je nous revois à quinze ans, toujours prêts à nous indigner, à hurler, à nous battre jusqu’au bout pour tenter d’enrayer la fin du monde… Et en même temps, la fin de ce monde, comme on la désirait ! La nuit, en secret, on rêvait d’Apocalypse. Une grande déflagration. Un tsunami qui dévasterait tout et remettrait les compteurs à zéro. On n’avait pas peur d’en baver, tant qu’on baverait en bougeant. La révolution, l’effondrement, la décroissance accélérée, c’était ça les noms à la mode – nos mômes inventeront les leurs… On voulait surtout la fin du blé : le blé roi des bourses, le blé au glyphosate. La fin des pouvoirs croulants mais féroces, du mépris dans la gueule, celle des jeunes, des pauvres, des femmes. On voulait la fin de tout, et on était sincères, on y croyait. A nos circuits courts, à notre permaculture, à notre auto-gestion, à nos monnaies locales, à notre troc, à nos démocraties directes, à notre entraide. Et ça a marché ! Et ça marche encore, cahin-caha, et, bon sang, je continue d’y croire ! On s’est adaptés. A tout. Aux crues, aux ouragans, aux côtes qui reculent de 400 mètres, aux canicules en mars, aux moustiques, aux frelons, aux nouveaux virus. On a accueilli, on s’est mélangés, on a changé – putain, qui aurait cru qu’on serait si nombreux à changer ? – et seulement oublié, ou feint d’oublier, dans l’histoire, qu’un jour on serait vieux et puis qu’on crèverait. Qu’on crèverait tôt, vachement plus tôt que ce qu’on nous avait annoncé quand on était gosses.
(page 103)
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Je ne crois pas à ces conneries de paradis ou d'enfer. Une fois mort, c'est fini, kaput, on meurt seuls. C'est dans la vie que nous devons trouver notre chemin. C'est ici que ça se passe ! Nous devons faire notre existence là, sur cette terre que nous détruisons.
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Elle avait appris à aimer, parce que c'est comme ça qu'elle a décidé de devenir humaine, parce qu'elle part du principe qu'un humain qui ne lit pas est un humain malheureux.
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Elle feuillette pour retrouver son marque-page, une fine feuille dorée presque invisible. Elle aime chercher son marque-page, ne pas le trouver immédiatement. Elle y trouve l'occasion de repasser à travers des pages déjà lues, relire quelques phrases clés des événements a venir ou, comme c'est le cas ici, d'entrevoir les délicats dessins d'Arthur Rackham.
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Les mêmes enjeux, la même romance et la façon dont ces hommes magnifiques tiennent les bras de ces femmes sublimes, l'un vers l'autre, basculant dans un monde d'abandon, le parfum chic et cinémascope de l'amour.
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Tom Waits, en vacances sur les trottoirs de New Orleans, au sommet de son art. On y croise des cubains, des confettis, un escalier de secours, ça me fait penser au lendemain d'une fête qui a mal tourné.
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Vous pouvez croire en Dieu, vous pouvez croire aux étoiles, au destin, à l’océan primordial, à tout ce que vous voudrez, mais sachez ceci, pénétrez-vous de cette certitude : quand l’air vient à manquer, quand vous donnez des coups de talons pour remonter à la surface et que le salut vous est impitoyablement refusé, il n’y a plus d’amour, plus de lumière, toutes les directions sont perdues, écrasées, rongées par le sel, votre âme polie par l’oubli, votre esprit disséqué, éparpillé aux quatre vents, les goélands vous accablent d’injures stridentes et dès cet instant vous êtes prêt à tout, juste pour une seconde d’oxygène, n’oubliez pas : la Pizza doit cuire tout en restant moelleuse et croustillante, c’est le secret ultime, moi je descends au four.
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Hors les inévitables survivants de la vieille école, les instances médicales déconseillaient formellement aux généralistes la pratique de l’examen clinique. Autant demander à un présentateur d’infos 24/24 de résoudre la gravité quantique ! Personne n’escomptait plus qu’une expérience acquise sur le tas par un unique individu – fût-il diplômé de McGill – pût conduire aussi vite et aussi précisément que l’inveillance à pénétrer un état physiologique. Aucun médecin sensé n’aurait traqué la vérité d’un corps par ce filet de déductions plus ou moins solide qu’était au fond l’examen clinique, bon pour un Hercule Poirot ou pour un juge Ti. On avait changé de lunettes et un continent immense avait surgi. Ni plus ni moins qu’une nouvelle révolution copernicienne. Cette fois, c’était la centralité de la cellule, de l’organe et même celle du corps entier que l’on avait fichue au rebut, au profit d’un système bien plus vaste : le liant numérique et les champs de probabilité dynamiques. Pour la médecine, les êtres vivants avaient perdu cette unité si exactement détourée, perdu la sûreté de la frontière. Ils étaient devenus des nuées, des nébuleuses, des océans. Des galaxies de vecteurs et de chiffres.
« Tu vois, ma petite Laura, résuma Sébaste, ce n’est pas à la peau que les corps s’arrêtent. D’ailleurs, ils n’existent même pas ! Parce que nous sommes des nuages. »
Tout le monde y avait gagné. Grâce aux captations des implants et des terminaux robiotiques, grâce à une attention continuelle et grâce à la sagacité artificielle du Whole Data, l’inveillance tramait en temps réel l’histoire de chaque organisme avec ses équilibres biochimiques, son homéostasie, ses capacités dissipatives, ses échanges avec l’environnement. Biones et toTems n’inveillaient pas seulement le corps mais aussi ce qu’il ingérait, ce qu’il respirait, ce qu’il touchait.
« Quand je revois mes cours ! Si tu savais, ah, si tu savais le beau fatras d’inconséquences ! » (Norbert Merjagnan)
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Délius avançait sur le trottoir comme un somnambule. Il jouait des coudes sans se soucier de quoi qui que ce soit. Seuls les déchets de la fête suscitaient son intérêt. Il aimait voir les restes décharnés, pendus à quelques réverbères érodés par les soûlards et l’urine de chien. C’était comme contempler un charnier de bonheur, où toutes les bonnes volontés, les espoirs, légers, virevoltants et bigarrés, seraient entassés comme des corps mutilés aux couleurs passées.
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"(...) Les femmes de la Haute-Ville disent que la vague de Redonda est plus grande que toutes les autres vagues, qu'elle hante les fonds pour laver les souillures du passé. (...)"
CALVO & KRASSINSKY, Kaarib, tome 1, 2001, Dargaud (p. 22).
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La vie est trop courte pour s’épiler la chatte, sœurette.
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C’est ça qu’elle cherche, ce déclic, quand la réalité devient son intimité, ou le contraire. Quand elle se retrouve à l’envers d’elle-même, ou que le monde devient l’en-dedans. (p. 42.)
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_ Pourquoi on rembobine les cassettes, m'dame ?
Le môme qui a posé la question porte sa casquette à l'envers, des Air Force jaunes aux lacets défaits, un tee-shirt sale où des traces de transfert brillant esquissent le visage arc-en-ciel de Michael Jackson dans Moonwalker – même si elle a toujours préféré le jeu megadrive au film. Nikki lui sourit, à l'aise dans ses propres baskets aux lacets défaits.
_ Parce que sinon, le film meurt.
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_ Ça c'est merveilleux, dit-elle en voyant qu'il cligne des yeux devant la couverture de Mutant. Forbidden world, en version anglaise, une merde intersidérale, en fait la suite théorique de Galaxy of Terror, peut-être un des meilleurs films de SF – c'est toujours New World qui produit, la machine Corman à son top. C'est un rip-off d'Alien, bien sûr, tout comme Galaxy of Terror l'était aussi un peu – mais Galaxy of Terror était bien plus imaginatif et métaphysique – Forbidden World, c'est juste une histoire de gros monstre dégueulasse et libidineux, dans une base abandonnée. Y'a un savant fou, des meufs scientifiques qui se lèchent, une espèce de droïde assez cool au design piqué sur un stormtrooper, et puis le monstre, tu vois, c'est une espèce de gigantesque gueule noire pleine de dents, presque immobile parfois. On n'est pas dans la copie carbone de Créature par exemple, les gars cherchent réellement à réinventer le concept – il y a cette scène phénoménale où l'entité organique se retrouve étalée dans toute une pièce – du pur Lovecraft.
_ Oh...
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_ Et Vendredi 13, épisode 5 ?
_ Heu...

C'est un couple, visiblement endommagé, à la recherche d'un je-ne-sais-quoi qui pourrait sauver leur soirée, à défaut de leur amour. Le mâle interroge la femelle du menton, elle fait la moue.

_ OK, enchaîne Nikki, vous avez un problème avec les ados morts. Que pensez-vous de Scanners 2 ? The New Age ? Oui ?
Elle leur vend sa soupe : il y a plusieurs suites à Scanners, le film de David Cronenberg sur les agents aux pouvoirs psy, capables de tuer avec des fréquences inconnues -- deux suites officielles, puis un Scannercop et un Scannercop 2. Mais c'est vraiment The New Age qui tire son épingle du jeu, en proposant une virée exponentielle dans la conspiration. Un mystère épais, paranoïaque, aux ramifications sans fin. Une plongée dans le glauque des salles polyvalentes, du mal en costume-cravate, du pouvoir tout-puissant des grilles de calcul, d'un capitalisme sans tête, sans âme, partout à la fois, qui sait tout, voit tout, entend tout, et des soldats de l'ombre qui luttent contre cet enfer conceptuel où l'humanité est aujourd'hui enfermée, célébrant la toute-puissance de la commodité sans se poser la question du pourquoi. C'est un scanner qu'il faudrait, une armée de scanners pour lire l'intimité de ces pensées infertiles, de ces mensonges. Une clarté, une vigilance ouverte. Une transparence.
_ Oui, mais, est-ce qu'il y a une histoire d'amour ? demande le mâle, intrigué.
_ Ah, mais bien sûr monsieur. Il faut beaucoup d'amour pour faire exploser une tête.
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– Dites, les filles, ça vous dirait de venir faire votre boulot ? dit Jove en revenant leur montrer trois cartouches de ce qui semble être un virus démodé.
Sur l’étiquette, un signe cabalistique. Kim secoue la tête. Mauvais karma, quand les programmeurs utilisent l’occultisme ou l’ésotérisme pour masquer leur manque d’inspiration. Se reposer sur une prière pour faire marcher un programme n’a jamais rien donné, malgré tous les rituels nécessaires pour démarrer des protocoles poussiéreux.
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