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Citations de Samuel Beckett (907)


Je suis dans la chambre de ma mère. C'est moi qui y vis maintenant. Je ne sais pas comment j'y suis arrivé. Dans une ambulance peut-être, un véhicule quelconque certainement.
(Incipit)
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Les larmes du monde sont immuables. Pour chacun qui se met à pleurer, quelque part un autre s'arrête. Il en va du même du rire.
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Quand au fripon se joint le sot, l'honnête homme n'a qu'à croiser les bras. Le sot ligué avec le fripon contre lui-même est une combinaison à laquelle nul ne peut résister.

Chapitre IX.
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CLOV. — Si je ne tue pas ce rat il va mourir.
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NAGG (bas). – Tu as entendu ? Un cœur dans la tête !

Il glousse précautionneusement.

NELL. – Il ne faut pas rire de ces choses, Nagg. Pourquoi en ris-tu toujours ?

NAGG. – Pas si fort !

NELL (sans baisser la voix). – Rien n’est plus drôle que le malheur, je te l’accorde. Mais –

NAGG (scandalisé). – Oh !

NELL. – Si, si, c’est la chose la plus comique au monde. Et nous en rions, nous en rions, de bon cœur, les premiers temps. Mais c’est toujours la même chose. Oui, c’est comme la bonne histoire qu’on nous raconte trop souvent, nous la trouvons toujours bonne, mais nous n’en rions plus.

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Et tu t'es déjà bien assez dépensé, pour le moment, détends-toi à présent, repose-toi, je ne t'embêterai plus, à moins d'y être acculée, simplement te savoir là à portée de voix et sait-on jamais sur le demi-qui-vive, c'est pour moi...c'est mon coin d'azur
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Neary avait une conception singulière de l'amitié. Il voulait qu'elle durât. Il ne disait jamais, en parlant d'un ennemi : " C'était un ami autrefois ", mais avec une précision pédantesque : " Je croyais autrefois que c'était un ami ".

Chapitre X.
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Le déjeuner de Murphy était un rite que nulle vile pensée de nutrition ne venait vicier. Il avança précautionneusement le long de la grille jusqu'à ce qu'il arrivât devant un des mille tentacules de l'établissement où chaque jour il avait l'habitude de s'intoxiquer. La sensation d'un siège enfin qui faisait contact avec son cul accablé était si délicieuse qu'il se leva aussitôt et répéta le mouvement. Pour ne pas se laisser émouvoir par de telles tendresses, il aurait fallu qu'il les connût mieux. Cependant la seconde jonction fut une grosse déception.
La serveuse était là devant lui, dans une telle abstraction, apparemment, que Murphy n'osait se considérer comme un élément de sa situation. Enfin, voyant qu'elle ne bougeait pas, il dit :
- Apportez-moi..., sur le ton d'un maître d'école résolu à commander la spécialité de la maison pour toute la caravane. Il pausa après ce signal préparatoire, afin que pût se développer librement et sans encombre l'avant-période réflexive, première, selon l'école de Külpe, des trois phases dont est faite toute réaction et celle où les tourments du répondant se font le plus sentir. Puis il déclencha le stimulus proprement dit :
- ... Une tasse de thé et un paquet de biscuits assortis.
Un franc de thé, un franc de biscuits, un repas parfaitement équilibré.

Chapitre V.
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VLADIMIR : Tu n'es pas malheureux ? (Le garçon hésite.) Tu entends ?
GARÇON : Oui monsieur.
VLADIMIR : Et alors ?
GARÇON : Je ne sais pas, monsieur.
VLADIMIR : Tu ne sais pas si tu es malheureux ou non ?
GARÇON : Non monsieur.
VLADIMIR : C'est comme moi.
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Voilà l'homme tout entier, s'en prenant à sa chaussure alors que c'est son pied le coupable.
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Samuel Beckett
Déjà essayé. Déjà échoué. peu importe. Essaie encore. Échoue encore. Échoue mieux.
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Alors fous-moi la paix avec tes paysages ! Parle-moi du sous-sol !
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La nature de la réalité extérieure restait obscure. Les hommes, femmes et petits enfants de la science savent s'agenouiller devant les données aussi diversement que n'importe quel autre corps d'illuminés. Par conséquent, la définition de la réalité extérieure, ou de la réalité tout court, variait selon la sensibilité de celui qui s'y hasardait. Mais tous semblaient d'accord que le contact avec elle, même le contact cotonneux du laïque, constituait un rare privilège.
Conformément à cette façon de comprendre, on décrivait les malades comme " sevrés " de la réalité, des bienfaits rudimentaires de la réalité laïque, sinon entièrement, comme dans les cas les plus graves, au moins sous certains rapports fondamentaux. Tout traitement devait viser à jeter un pont sur cet abîme, à transférer le patient de son propre petit fumier pernicieux au monde glorieux des quantités discrètes, où il recouvrerait l'inestimable prérogative de s'émerveiller, d'aimer, de haïr, de désirer, de se réjouir et de chialer, d'une façon raisonnable et bien équilibrée, et de s'en consoler dans la société d'autres qui ne valaient pas plus cher.

Chapitre IX.
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Il prit le métro jusqu'à Wapping, [...] et y passa une des semaines les plus réussies de toute sa vie, à boire. Sa soif et son argent, par une coïncidence heureuse, prirent fin ensemble.
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ESTRAGON : S'il refuse on le laissera là.
VLADIMIR : Tu veux dire que nous l'avons à notre merci ?
ESTRAGON : Oui.
VLADIMIR : Et qu'il faut mettre des conditions à nos bons offices ?
ESTRAGON : Oui.
VLADIMIR : Ça a l'air intelligent en effet.
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-Mais tu pourrais être seulement mort dans ta cuisine.
-Ça reviendrait au même.
-Oui, mais comment le saurais-je, si tu étais seulement mort dans ta cuisine.
-Et bien... je finirais bien par puer.
-Tu pues déjà. Toute la maison pue le cadavre.
-Tout l'univers.
[Avec colère] -Je m'en fous de l'univers !
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Hors d'ici, c'est la mort.
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Samuel Beckett
D'abord j'étais prisonnier des autres. Alors je les ai quittés. Puis j'étais prisonnier de moi. C'était pire. Alors je me suis quitté.
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Nagg: Tu ne veux pas ton biscuit? (Un temps.) Je te le garde. (Un temps.)Je croyais que tu allais me laisser.
Nell: Je vais te laisser.
Nagg: Tu peux me gratter d'abord?
Nell: Non. (Un temps.) Où?
Nagg: Dans le dos.
Nell: Non. (Un temps.) Frotte toi contre le rebord.
Nagg: C'est plus bas. Dans le creux.
Nell: Quel creux?
Nagg: Le creux. (Un temps.)Tu ne peux pas? (Un temps.) Hier tu m'as gratté là.
Nell (élégiaque): Ah hier!
Nagg: Tu ne peux pas? (Un temps.) Tu ne veux pas que je te gratte, toi?(Un temps.) Tu pleures encore?
Nell: J'essayais.
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Plus je rencontre de gens, plus je suis heureux. Avec la moindre créature on s'instruit, on s'enrichit, on goûte mieux son bonheur.
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