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Critiques de Samuel Figuière (47)
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La voie des chevriers

Un grand merci à Babelio et aux éditions Warum...



Sur la place d'un petit village drômois, Nico tient son stand de fromages de chèvre. Les clients remarquent tout de suite les stickers sur le stand "Ni pucées Ni soumises". Une fois le marché terminé, le jeune homme peut enfin rejoindre sa chèvrerie, située à 850m d'altitude, après voir parcouru des kilomètres de routes au fond de la vallée et de pistes à flanc de colline et s'être enfoncé dans la forêt. C'est ici que Cécile et Nico se sont installés en 2009, bien décidés à vivre de leur petit élevage de chèvres et de leur production de fromages. Une installation semée d'embûches. Que ce soient les banques réticentes au projet, la formation nécessaire qu'ils devront valider, les multiples travaux de rénovation ou les mises aux normes imposées. Une projet ambitieux pour ce jeune couple dans ce monde de plus en plus industrialisé...



L'auteur, Samuel Figuière, nous propose, avec cet album, un véritable reportage sur une facette du monde paysan, en l'occurrence celui de l'élevage de chèvres. Un sujet à la fois hors des sentiers battus, didactique et passionnant... Ne manque que cette touche de sensibilité et d'émotion, histoire d'alléger quelque peu le propos. L'on est immergé au cœur de cette chèvrerie, l'on suit au quotidien le travail à accomplir (que ce soit avec les chèvres ou à la fromagerie), les quelques problèmes qui surviennent, les contraintes imposées (notamment par la PAC ou la DDT), le combat du jeune couple en faveur d'un travail artisanal... Un témoignage enrichissant, respectueux de l'homme et des bêtes. Graphiquement, un trait plutôt simple, des couleurs fraîches et une typographie pas toujours agréable.

Un album qui sent bon le terroir...
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Terres d'accueil : Deux familles, deux parc..

Il est rare que je m'immerge dans ce genre de livre, la Docu-BD.

C'est Babelio et les éditions Petit à petit qui m'en ont offert l'opportunité.

Sujet sensible, s'ils en est : L'immigration

Surtout, dans notre bonne vieille Europe, ces dernières années.

La partie BD, signée Emmanuel Marie au scénario, Valette et Samuel Figuière aux dessins est consacrée à deux récits différents.

L'album alterne ces histoires, en glissant entre deux chapitres, des pages explicatives riches d'enseignements.

On peut le lire de deux façons (ou trois, même) :

Dans la continuité.

Ou alors, on peut aussi lire toutes les parties bande dessinée avant de se plonger dans la partie documents,  ou inversement.

Sous le crayon de Valette, nous suivons le voyage de Nahja et sa fille Hiba qui quittent la Syrie, pour rejoindre Wassim, leur mari et père, en France.

Quand à Figuière, il nous invite à suivre le difficile chemin de Demba et Hamady, dans leur rêve d'un monde meilleur en Europe, au départ de leur Guinée natale.

Deux parcours chaotiques, semés d'embûches, de nuits blanches, d'incertitudes, de faux espoirs, de drames, de bonnes et mauvaises rencontres, de ténacité, de combats pour la liberté et la paix.

La vie n'est pas un long fleuve tranquille.

Ils sont nombreux à pouvoir en témoigner.

La partie documentaire a été rédigée par l'équipe Arreco (C. Billet, M. Catala, S. Delépine, E. D'Halluin, G. Landry, E. Lenain et B. Taxil).

Outre la présentation d'Arreco, on y retrouve tout un tas d'information sur les flux migratoires, les pays d'origines ou d'accueil, les causes, les modes opératoires, les lois qui régissent l'immigration d'un état ou d'un continent à l'autre.

Y sont évoqués, bien évidemment, les drames et les réseaux de passeurs, ainsi que les organisations humanitaires. Mais aussi, la lutte contre l'immigration, la vie dans les camps, ou leur démantèlement.

Un album que je conseille.

La bande dessinée, pour l'émotion qu'elle sait retransmettre.

Le documentaire très instructif.

S'adresse à tous les publics.

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La voie des chevriers

" qu'est ce que je serais bien, à garder des chèvres dans le Larzac !"...petit refrain qui m'a accompagné à chaque fois que le stress au travail était trop fort. Oui, mais ça, c'est un peu jouer à Marie Antoinette et sa petite ferme ! Car être chevrier ce n'est pas de tout repos ni physiquement,ni intellectuellement ! Cette bd reportage est vraiment très bien faite. Elle m'a appris énormément sur les chèvres, évidemment, sur la façon d'être un chevrier digne de ce nom et respectueux de la nature et de l'animal, mais surtout sur toutes les batailles administratives, financières et politiques qu'il est nécessaire de mener pour rester fidèle à ses valeurs. Bien que très riches en informations ,elle se lit très facilement car les dialogues sont fluides,naturels, vivants. Les dessins m'ont rappelé les Sylvain et Sylvette de mon enfance.

Avec humour,de vraies questions éthiques sont posées,comme celle du marquage électronique des bêtes,et il faut lutter pour rester " ni pucée,ni soumise"!

Et finalement, après cette lecture,je me dis que si j'avais 20 ans,cette vie me tenterait bien... à condition de trouver mon berger et de bons copains!
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Kilum : Rencontre avec les Himbas

A la manière de l'émission " Rendez vous en terre inconnue", cet album nous raconte une aventure humaine dans un lieu totalement opposé à celui qui part.



Ancien chef d'entreprise, Vincent Lemonde a choisi dans cet album de raconter sa propre histoire, celle d'un homme qui, en perdant son entreprise et sa femme, va chercher un nouveau sens à sa vie. en Namibie, à la rencontre de la tribu des Himbas., une population chassée des terres de l’actuel Angola dans les années 1920 et qui ont constitué une communauté à part vivant en dehors de toute urbanisation.



Une rencontre, qui forcément va se faire progressivement tant les différences culturelles sont énormes, mais grâce à de la compréhension et une bonne dose d'humanité, le fossé va peu à peu s'amoindrir.



Une BD proche du documentataire ethnologique ,qui nous plonge dans une culture méconnue et riche. Après une introduction un peu hésitante, l'album se lit avec un réel plaisir et ,Samuel Figuière met en image avec simplicité mais réussite cette immersion et cette confiance progressive mutuelle entre ceux deux peuples si différents.



A l'issue de la BD, l'auteur nous livre un reportage r complémentaire, nourri de nombreuses photos, dans lequel Vincent Lemonde fait un bilan sur ces deux années d'immersion.



Un voyage aussi instructif que pédagogique .
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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La voie des chevriers

« Ni puces, ni soumises », ça vous dit quelque chose ?

Indice : cheptel, respect des animaux...

Solution de l'énigme : slogan d'éleveurs qui militent contre le puçage de leurs animaux, parce que ça leur arrache l'oreille et que la plaie risque de s'infecter, parce que ça sert à rien, parce que c'est du flicage qui risque d'être étendu aux humains (déjà utilisé dans certaines maternités et crèches), parce que ça fait le jeu d'un business dans l'électronique, parce que la gestion des déchets de ces puces n'a pas été prévue, etc.



Bref, vous l'aurez compris, il est question d'élevage de chèvres et d'écologie dans cet album. Cécile et Nico ont décidé de s'installer comme éleveurs, à partir de rien, ou quasi - ils n'avaient que leurs expériences respectives de travailleurs saisonniers en agriculture. La route est longue pour réaliser ce rêve, même dans des endroits hostiles et reculés : acquérir un diplôme, obtenir un prêt, trouver l'endroit idéal, vaincre la méfiance de ceux qui ont des terres à vendre, satisfaire aux normes imposées, faire face aux dépenses imprévues alors que le budget est déjà très serré...



Excellente BD documentaire dont la couverture n'est pas forcément très engageante. On apprend beaucoup sur le parcours de ceux qui veulent s'installer comme éleveurs 'bios' (respectueux du bien-être des animaux, de l'environnement, de la qualité du produit final - viande et fromage), bien sûr, mais aussi sur les chèvres, le quotidien des chevriers, l'hypocrisie et l'opportunisme des élus, l'absurdité des politiques agricoles.

J'ai longtemps trouvé cet album froid, didactique certes, mais trop factuel. Je comparais sans doute à 'Rural' d'Etienne Davodeau, plus émouvant (peut-être parce que l'auteur se met en scène avec ses "sujets"), ou au 'Retour à la terre' de Manu Larcenet, largement plus déconnant. J'ai changé d'avis à la fin, notamment en suivant le combat collectif des éleveurs, et en découvrant l'auteur discret de l'album, ses échanges avec Cécile et Nico.
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La voie des chevriers

Cécile et Nicolas sont séduits par la vie au grand air et aimeraient vivre des produits de la terre et de l’élevage. Quand ils se décident à réaliser leur rêve, un parcours du combattant commence. L’installation est d’autant plus difficile qu’il leur faut d’abord se former, et qu’ils n’ont pas hérité d’une exploitation agricole. L’optimisme, la motivation, et le courage sont nécessaires ; heureusement ils en ont… Ils optent pour l’élevage de la chèvre de Rove - race rustique qui produit un lait de grande qualité mais qui a failli disparaître au milieu des années 1980 (1 300 individus alors) - et pour un système d’élevage extensif (chèvres en pâture plutôt qu’en stabulation) respectueux de l’environnement, de l’animal et du consommateur. Les politiques agricoles ainsi que des contraintes commerciales et administratives leur réservent de désagréables surprises, heurtant leur conception du métier et rendant plus difficile son exercice.



Cette bande dessinée présente de manière concrète le travail de certains agriculteurs (celui d’un céréalier de la Beauce n’est manifestement pas le même…). Elle explique aussi des enjeux environnementaux et sociétaux de l’organisation économique de filières de l’élevage (ici celle de l’élevage de chèvres mais des problématiques similaires sont rencontrées dans l’élevage bovin). La lecture de cet ouvrage confirme l’idée selon laquelle la sécurité sanitaire régulièrement invoquée par les pouvoirs publics et par certaines organisations professionnelles sert parfois de prétexte pour promouvoir une forme d’agriculture intensive dont les méthodes sont pourtant néfastes à la santé publique, car nécessitant le recours accru aux antibiotiques dans les élevages et aux produits dits « phytosanitaires » (fongicides, pesticides, insecticides) sur les cultures.



Je recommande vivement la lecture de cet ouvrage, qui traite très bien de problématiques qui nous concernent tous, en tant que consommateurs.
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Le voyage extraordinaire d'Hector Servadac,..

Cette adaptation en bd reprend les mystères rencontrés par Hector Servadac et romancés par Jules Verne. Les quelques passages de science fiction font oublier les mauvais dialogues et les dessins bien médiocres. Heureusement les couleurs bien contrastées sont attrayantes.
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La voie des chevriers

Un couple de jeune décide de se lancer dans l'élevage de chèvres.



Ils n'ont pas de famille dans l'agriculture ni de moyens financiers.



Ils vont devoir se battre pour mener à bien leur projet. De leur formation à la constitution du dossier, de la recherche de financement à celle du lieu, nous suivons les deux jeunes adultes.



Les illustrations réalistes accompagnent avec justesse le récit. Avec un bonus pour la page avec le portarit de chaque chèvre.



Sans occulter les multiples difficultés rencontrées, l'auteur nous présente une trajectoire positive de ce qui constitue un saut dans l'inconnu, un changement de vie.



Ce parcours est un choix positif.

Une bd à découvrir !
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La voie des chevriers

A une époque où l’industrialisation et le rendement prévalent sur les valeurs humanistes et la qualité, Cécile et Nicolas souhaitent se lancer dans l’élevage de chèvres; un élevage à taille humaine où le respect de l’homme passe par celui de l’animal. Confrontés à la dure réalité de la politique agricole, ils maintiennent un équilibre fragile grâce à leur optimisme et leur lutte quotidienne contre les institutions adminitratives et commerciales.



Véritable témoignage, La voie des chevriers est un roman graphique documentaire joliement illustré dans laquelle Samuel Figuière dénonce l’élevage intensif et ses conditions déplorables pour les animaux. L’auteur met aussi en avant les enjeux économiques, environnementaux et de santé publique en rapportant l’envers d’un monde méconnu du grand public, pourtant premier concerné en tant que consommateur.



La lecture se fait d’une traite, le sujet est abordé avec fluidité et le récit ne souffre d’aucune lourdeur. Ce témoignage de qualité est enrichi d’une expérience réelle, humaine et respectueuse qui laisse place à l’espoir d’un monde meilleur au travers du développement d’une agriculture durable s’inscrivant dans une véritable dynamique locale.



Je remercie Babelio et les éditions Warum pour cette lecture coup de coeur.
Lien : https://sirthisandladythat.w..
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Le voyage extraordinaire d'Hector Servadac,..

Le mystère reste entier tout le long du récit avec des questions sans réponse: la gravité est bien plus petite, le sous-sol est d'une roche inconnue, la méditerranée n'existe plus. Faut-il en déduire qu'un morceau de la terre s'est détaché et flotte dans l'espace?

Pour ce qui est des mystérieux messages d'un savant, on le voit apparaître à la dernière page...
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L'esprit à la dérive

Auteur de Bandes Dessinées Samuel Figuière a choisi ce mode d'expression pour parler de son père, René.

Artiste-peintre René a travaillé comme ouvrier-agricole afin d'assurer le quotidien. En retraite, alors qu'il se consacre exclusivement à son art, son état neurologique se dégrade. Le diagnostic tombe il est atteint de démence sénile, la leucoaraïose.

Dans la deuxième partie de sa BD Samuel reprend son projet d'adapter les souvenirs d’Algérie de son père. En 1961 - c'est la guerre d'Algérie - René est appelé sous les drapeaux. Comme il considère qu' être artiste est incompatible avec le fait de tuer un homme il opte, non pas pour le statut d'objecteur de conscience ce qui entraînerait une condamnation à plusieurs années de prison, mais pour le refus de porter une arme. Il sera infirmier de parachutistes. La hiérarchie militaire lui fera payer son choix. (sanctions, punitions, jours de prisons).



L'admiration de Samuel pour son père en sort grandit "Plus que mon père, j'ai trouvé un homme courageux qui a lutté pour rester fidèle à ses idéaux de non violence".



Beaucoup d'amour et de tendresse filiale dans cet ouvrage et de l'émotion pour la personne qui le lit.

Bien que n'étant pas une spécialiste de la Bande Dessinée, j'ai apprécié le graphisme, le choix du noir et blanc et le dessin de la page de couverture.

Mes remerciements à Babélio et aux éditions Warum de m'avoir adressé cet ouvrage.

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L'esprit à la dérive

J'ai reçu cette bande dessinée (roman graphique ?) dans le cadre de la dernière Masse Critique et je remercie Babelio et les éditions Lapin / Warum ? Wraoum ! pour cette découverte.

Sur l'image de couverture, on voit les représentant de 3 générations qui apparaissent dans ce livre autobiographique puisque l'auteur parle de sa relation à son père qui, en vieillissant est atteint de démence sénile et retombe dans certains états similaires à ceux de la petite enfance, symbolisée par le fils de l'auteur. L'oiseau en arrière-plan servira de fil rouge, à la fois sujet d'étude artistique et ombre du souvenir des périodes sombres mais également symbole de la maladie qui attaque l'esprit du père.

La particularité de cet ouvrage est dans le rapprochement de deux thèmes qui auraient chacun pu faire l'objet d'un livre à part entière : d'une part le témoignage de l'auteur sur la dégénérescence cognitive de son père et d'autre part les souvenirs de la guerre d'Algérie extraits des carnets de ce dernier.

C'est en tout cas un remarquable hommage à cet homme, artiste méconnu, objecteur de conscience obligé de partir malgré tout mais refusant de porter les armes, fidèle à son pacifisme, confronté à l'horreur et l'absurdité de la torture, la barbarie, la violence gratuite et la haine ordinaire.
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La voie des chevriers

Cette bd n’est pas qu’à réserver aux amateurs du chanteur Julien Clerc dont la voix mélancolique peut transpercer les montagnes. Cela va au-delà bien entendu. Il est vrai qu’il y a un petit côté ludique qui m’a bien plu avec tout ce savoir sur les espèces de chèvres différentes et leurs origines. Mais plus intéressant encore, c’est l’expérience de ce couple dans l’élevage qui m’a véritablement séduit. Ils sont très sympathiques et leur aventure commune mérite toute notre admiration.



En effet, ce n’était pas facile de se lancer dans ce type d’agriculture en ne partant de rien comme Cécile et Nico. Il leur a fallu bien du courage ainsi que vaincre pas mal d’obstacles sur la route. Il y a également des scènes qui en disent long comme ces gens venus contempler leur travaux dans cette bergerie au lieu de leur proposer leur aide ou encore cette administration tatillonne qui envoie ses inspecteurs traquer le non-respect d’un règlement disproportionné pour les petites entreprises à taille humaine alors que ce sont les grandes exploitations industrielles qui causent beaucoup de dégâts. Oui, il faut beaucoup de ténacité et bien plus que la moyenne pour tenir bon.



C’est très bien dessiné et on ne sent presque pas le côté documentaire qui est parfois très lourd comme chez Davodeau qui avait émerveillé son monde avec Rural ! ou encore Les Ignorants. Pour moi, en l’espèce, c’est bien au-dessus mais sans la publicité, la voie des chevriers restera encore un peu inaccessible au grand public ce qui est bien dommage. Je mets un 4 étoiles assez mérité. Il est bon de compléter sa culture bd avec de tel titre qui sorte de l’ordinaire.
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Kilum : Rencontre avec les Himbas

Je suis tombée complètement par hasard sur cette bd et quelle agréable surprise !

Je ne connaissais rien de la Namibie, ni de l'existence des Himbas, et à lecture de ce récit on a presque envie de faire sa valise pour suivre les traces de Vincent Lemonde.



Qui n'a jamais rêvé de quitter la civilisation pour partir s'exiler à l'autre bout du monde ? Vincent Lemonde, après avoir perdu sa société puis sa compagne, a sauté le pas. Après avoir fait la connaissance de Stephane Levin, explorateur, il accepte en 2014 de le suivre en Namibie sur de courts séjours.

De retour en France, il décide qu'il est temps qu'il reparte pour de bon, pour une durée indéterminée.

En 2015, il s'installe en Namibie au sein d'un village Himba qui accepte de l'accueillir. Il raconte ainsi dans cette bande dessinée, illustrée par Samuel Figuière d'après ses propres photos, son séjour là-bas.



Ce récit instructif, parfois drôle et toujours bienveillant met en avant une ethnie persécutée dans son propre pays, dans laquelle Vincent s'est petit à petit senti comme chez lui. Il y restera deux ans, n'occupant nullement le rôle de l'occidental colonisateur, mais bien celui d'un humain timide, passionné et curieux, apprenant chaque jour les codes, langages et coutumes afin de se faire réellement accepter comme un égal.



Un très beau récit d'humanité accompagné d'un livret contenant de magnifiques photos prises par l'auteur lui-même.
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La voie des chevriers

Voici une histoire qui sent bon la crotte de bique !

Un reportage dessiné réaliste, une histoire vraie, ou pas, mais qui ressemble on ne peut plus à la vraie histoire de ceux qui fuient la société de consommation, qui vivent de leur travaille et qui galèrent chaque jour contre un système inique construit par les agro-industriels et les necro-semenciers avec la bénédiction des politiciens profiteurs.



Chevrier moi-même, je sais de quoi ils parlent.

Voilà un ouvrage facile que tous les citadins déconnectés de la vraie vie, devraient avoir lu.

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L'esprit à la dérive

Je suis généralement assez sensible à ce type de lecture et de récit. L’auteur a réussi à mettre en œuvre une histoire délicate sans sombrer dans le pathos. Il raconte la vie de son père avec beaucoup de sincérité dans le propos.



La première partie semble être consacrée à l’évolution de cette maladie dégénérative. C’est effrayant de voir un être qu’on aime dépérir à petit feu sous ses yeux. L’atteinte neurologique est pour moi ce qu’il y a de pire. Je préférerais mourir. En l’occurrence, nous avons un artiste peintre qui va perdre petit à petit ses facultés. La fin nous réservera cependant une surprise.



La seconde partie se concentre sur le passé de cet individu qui a vécu la guerre d’Algérie en refusant de porter une arme. C’était un objecteur de conscience qui a tout de même accompli son devoir mais non sans difficulté. On ne peut qu’admirer l’homme et sa démarche assez singulière. La cruauté et la violence n’est pas l’apanage d’un camp mais c’est malheureusement universel. Ce soldat infirmier l’a bien compris. La maladie a d’ailleurs ouvert ces traumatismes qu’il avait cachés.



L’esprit à la dérive est un poignant hommage d’un auteur pour son père. Un ouvrage fort et émouvant.
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La voie des chevriers

Ce livre semble être le récit d'une utopie ou d'un doux rêve. Un jeune couple décide de s'installer comme éleveurs de chèvres dans la Drôme.



Elle Cécile a fait des études de psychologie et lui Nico n'a pas de formation particulière. Le projet n'est pas évident et les obstacles vont être nombreux avant de pouvoir vivre ou survivre de leur travail.



On les suit dans leurs longues, très longues démarches administratives, auprès des banques, des diverses administrations, pour trouver une ferme, etc, etc, etc...



Mais à force d'acharnement, ils vont passer un diplôme, trouver une bergerie abandonnées depuis une dizaine d'années et loin de tout qu'ils vont retaper. Leurs chèvres arrivent et le projet prend vraiment forme mais les soucis administratifs ne sont jamais très loin.



Le livre n'a pas pour but de donner une image idyllique du retour à la nature. Cécile et Nico veulent simplement transmettre leur expérience, parler de leur vie, de leurs bêtes et donner à voir certaines absurdités auxquelles ils doivent faire face.



Alors que beaucoup de problèmes viennent des grands groupes et de l'agriculture industrielle, ce sont souvent les petites exploitations qui souffrent le plus pour s'adapter aux injonctions toujours plus nombreuses.

Il faut plus vacciner, plus tracer, plus payer et plus lutter, forcément.



Une partie de l'ouvrage est consacrée à l'opposition des éleveurs à l'implantation de puces électroniques dans chaque bête pour les identifier et les suivre en temps réel sur des ordinateurs. Cécile, Nico et leurs amis ne veulent pas devenir des opérateurs informatiques comme ils le disent alors qu'ils ont fait le choix d'un métier au contact de la nature et des bêtes, loin de toutes ces technologies qui ne les intéressent pas.



Un très jolie ouvrage, superbement mis en dessin par Samuel Figuière que j'ai emprunté à la bibliothèque de la Cité des Sciences à Paris.
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L'esprit à la dérive

René est atteint de Leucoaraïose, maladie voisine de l'alzheimer. Progressivement, ses mains se mettent à trembler, il ne peut donc plus peindre. Il commence à avoir des visions... ses personnages, la télévision, les photos lui parlent et le renvoient en 1961, en pleine guerre en Algérie. Appelé sous les drapeaux, il refusera de porter une arme car : "être artiste est incompatible avec le fait de tuer un homme" ... L'auteur nous raconte la vie de son papa. C'est émouvant, poignant !!! un superbe hommage à ce père disparu ! Moi-même, je viens de perdre ma grand-mère qui souffrait d'une maladie dégénérative appelée maladie à corps de Lewy ... Très semblable à celle dont souffrait René ! Des hallucinations horribles renvoient nos aînés dans leurs plus grandes peurs et nous, nous sommes impuissants ! La fin est étonnante et pleine d'espoir ... car derrière cette "folie" se cache LA personne que nous avons aimée !! fidèle à elle-même ! J'ai pleuré en terminant ce roman graphique hier soir ... J'ai beaucoup aimé les comparaisons de l'auteur entre le bébé qui apprend et le papy qui oublie ... Un magnifique ouvrage !!
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Chamans

C'est une oeuvre originale de par ses paysages et ses personnages animaliers. On baigne dans une espèce de culture du chamanisme et d'exorcisme des mauvais esprits. Le graphisme est assez enfantin alors que le propos ne l'est pas du tout. Ce n'est pas le genre de BD à trouver son public.



Par ailleurs, il n'y a pas de numérotation si bien qu'on pourrait penser qu'il s'agit d'un one-shot. Cependant, la fin appelle clairement à une suite qui n'a pas encore eu lieu et qui ne verra probablement jamais le jour faute de ventes suffisantes.



Le jeune auteur s'est fait connaître récemment par L'Esprit à la dérive dans un genre totalement différent et qui tranche véritablement avec ce travail. Il faut dire que j'avais apprécié ce one-shot intimiste.



Pour Chamans, je suis juste déçu par le fait que c'est original, qu'il y avait de bonnes idées mais qu'on ne connaîtra jamais la fin de cette histoire.
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Kilum : Rencontre avec les Himbas

C’est une bd qui raconte l’expérience réelle d’un homme qui a abandonné sa vie citadine composée de réunions de bureau pour aller vivre au contact d’une des tributs les plus primitives d’Afrique à savoir les Himbas (peuple bantou établi au nord de la Namibie). Il est vrai que sa société a coulé suite à de mauvaises affaires. Il en profite également pour se séparer d’une épouse assez vénale. Bref, les conditions étaient réunies pour un nouveau départ loin de toute cette agitation du monde capitaliste. Sa quête est de retrouver les vraies valeurs proches de la nature.



Le voilà plongé alors en Namibie, un pays indépendant seulement depuis 1990 qui a été gouverné de fait par l’Afrique du Sud depuis la fin de la Première Guerre Mondiale et qui a par conséquent connu l’apartheid. Curieusement, on apprendra que la minorité était mieux respectée durant cette période pourtant difficile que de nos jours où elle est chassée de ses terres par le gouvernement car elle ne connait pas la notion de titre de propriété. Ils vivent principalement de leur bétail et habitent dans des campements disséminés dans tout le Kaokoland avec leurs troupeaux de vaches et de chèvres.



Comme dit, c’est une tribu qui vit minoritairement dans un pays : 10000 individus sur une population de 2 millions de personnes. L’ethnie majoritaire a un mode de vie à l’occidentale avec une capitale composée de gratte-ciels géants. Cela tranche singulièrement avec ce village composé de huttes où la moitié des enfants dorment nus à l’extérieur. Une sorte de peinture végétale en rouge appliquée sur le corps leur permet de vivre en harmonie avec les éléments. La Namibie est l’un des pays les plus arides et les moins peuplés du monde.



J’ai beaucoup de respect pour ces gens simples qui se regroupent pour survivre dans le dénuement le plus total. C’est difficile de penser que des gens souffrent encore de la faim surtout dans un des pays africains les plus riches de ce continent. Là encore, on observera que ces populations ne fuient pas pour aller dans un quelconque eldorado loin de leurs racines. C’est tout à fait appréciable car ils essayent de construire quelque chose avec ce qu’ils ont. Himba signifie mendiant ce qui n’est guère flatteur mais ils sont fiers de leur identité et de leur culture.



Pour moi, la lecture de cette bd a été enrichissante dans la mesure où elle nous fait découvrir une autre culture tout à fait respectable et qui possède ses propres codes. Il faut sans doute protéger cette culture, ce mode de vie et ces traditions contre les méfaits d’une modernité qui leur serait imposé. L’épisode avec les touristes montrent toutes les limites. Bref, une œuvre ethnologique qu’il faut découvrir pour peu qu’on aime ce genre de documentaire ou d’expérience d’ouverture sur le monde.
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