Celui qui a la patience de souffrir beaucoup, s’apprête beaucoup à souffrir.
(N.B. : il y a bien entendu un jeu sur la polysémie du verbe souffrir.)
HISTOIRE DE CLARISSE HARLOVE, Lettre 10.
Qu’est-ce que ce monde ! Qu’offre-t-il à désirer ! Les biens dont nous avons l’espérance sont si mêlés qu’on ne sait de quel côté doivent tomber les désirs. La moitié du genre humain sert à tourmenter l’autre, et souffre elle-même autant de tourment qu’elle en cause.
HISTOIRE DE CLARISSE HARLOVE, Lettre 51 : Miss Clarisse Harlove à Miss Howe.
Si chacun avait le malheur d’être observé dans toutes les circonstances de sa vie par des personnes intéressées à le trouver coupable, je ne sais de qui la réputation serait à couvert.
HISTOIRE DE CLARISSE HARLOVE, Lettre 75 : Miss Clarisse Harlove à Miss Howe.
Il a toussé cinq ou six fois, qui ont produit une phrase complète : Je devais, a-t-il dit, m’apercevoir de sa confusion. Cette phrase en a produit deux ou trois autres. Je m’imagine qu’il avait reçu des leçons de ma tante ; car son trouble, a-t-il repris, ne venait que de son respect pour une personne… aussi parfaite assurément… et dans cette disposition, il espérait, il espérait, il espérait… (il a espéré trois fois avant que d’expliquer de quoi il était question) que je serais trop généreuse, la générosité étant mon caractère, pour recevoir avec mépris de si… de si… de si véritables preuves de son amour.
Lettre 75 : Miss Clarisse Harlove à Miss Howe.
Que le changement des circonstances nous fait juger différemment d’une action ! On la condamne, on la sanctifie, suivant l’utilité qu’on y trouve. Avec quel soin par conséquent ne devrait-on pas se former des principes solides, des distinctions entre le bien et le mal qui soient indépendantes de l’intérêt propre ?
Lettre 95 : Miss Clarisse Harlove à Miss Howe.
La vertu n’est qu’un rôle de théâtre, et celui qui paraît vertueux montre moins son naturel que son art.
Lettre 31 : M. Lovelace à M. Belford.
Un esprit capable de réflexion n’est pas toujours un avantage digne d’envie ; à moins qu’il ne soit accompagné d’une heureuse vivacité […], qui fait jouir du présent sans s’inquiéter trop de l’avenir.
HISTOIRE DE CLARISSE HARLOVE, Lettre 74 : Miss Clarisse Harlove à Miss Howe.
Maudite situation que celle d’un homme qui se sent disposé à dire les plus belles choses du monde, et qui ne peut engager la maîtresse de son sort à les entendre ! Je comprends fort bien à présent pourquoi les amants cherchent la solitude, lorsqu’ils gémissent sous la tyrannie d’une cruelle, et pourquoi ils prennent les arbres et les rochers pour confidents de leurs peines.
Lettre 258 : M. Lovelace à M. Belford.
Si l’amour n’a pas jeté des racines assez profondes pour en faire naître la déclaration, surtout lorsque l’occasion en est offerte, il ne faut pas s’attendre que le chagrin et le ressentiment puissent servir à l’avancer.
Lettre 2 : Miss Clarisse Harlove à Miss Howe.
Il est aisé pour tout le monde de faire son devoir, lorsqu’on n’est pas poussé à s’en écarter.
Lettre 27 : Miss Howe à Miss Clarisse Harlove.