Citations de Samuel Sutra (115)
Y a eu des morts? Et après. En Haïti , y a toujours des morts. Là-bas, la mort, c'est la vie.
Avec les autres, on est toujours au milieu de quelque chose, mais jamais au cœur de rien.
Nous basculons avec précaution la poubelle, qui nous offre alors un banc de fortune, et posons nos proses délicatement dessus.
Le jazz. C’est une musique peuplée de morts. On vit à une époque où le plus gros vendeur de disques est un DJ, où ceux qui font les plus grosses carrières chantent en play-back des titres qu’ils n’ont pas écrits et dont ils ne comprennent même pas le sens. Mon univers à moi est peuplé de gars qui ont vécu dans la misère et dont on n’a découvert le nom souvent qu’après leur mort. C’est presque un univers posthume. Je crois que c’est Nietzsche qui disait ça, que certains naissent posthumes.
Ne paniquez pas. Laissez moi finir. Vous paniquerez tranquillement après....
Il se rendit compte de la difficulté qu'il rencontrait parfois à comprendre ce que voulait dire Gérard, lequel répondait à nombres de critères, mais pas à ceux conventionnels de la folie, alors face à un fou certifié conforme, avec tous les tampons et appellation d'origine contrôlée qui en font le prix sur le marché, saurait-il en apprendre quelque chose ?
"Pas question que j'aille à l'enterrement d'un type qui ne fera aucun effort pour venir au mien. Question de savoir-vivre". Tonton.
Il y a parfois davantage de respect dans un « tu » confident et sincère que dans un « vous » dissimulateur et mensonger.
Des cons, j'en ai vu. Mais j'avais encore jamais eu la chance de croiser l'élite.
Si on devait se méfier de tous les mecs qui foirent leurs études, on n'aurait plus confiance en grand monde.
Les femmes, n'essaie jamais de les convaincre. Attends juste qu'elles changent d'avis....
C’est le problème des amis au pouvoir. Ils ne savent pas toujours rester en place.
Ça paraît court, deux jours. Mais avec Gérard, c'est une éternité. En deux jours, Gérard pouvait vous inverser les pôles, transformer un orchestre de cordes en copeaux, vous convertir à la cornemuse, transformer la banquise en vapeur, tout ça en gardant une marge, pour peu que vous le laissiez faire.
Faire de la peine à quelqu’un n’est jamais anodin.
Quand je prends conscience de tout cet acide qui parcourt les veines de certains couples, je finis par être soulagé de mon sort. Ne pas m'attacher. L'amour est le plus court chemin qui mène de l'indifférence à la haine. Et je ne suis pas du genre pressé.
Pas un carré de pelouse n'affichait "A louer", à tel point qu'une idée avait germé dans l'esprit de Tonton : acheter un couple de crocodile, les laisser patauger dans son étang et leur balancer ses futures bavures en guise de quatre-heures. Un couple, car si leur jeter à bouffer des inconscients lui ayant raboter les nerfs ne lui posait aucun problème, séparer une famille de sauriens lui paraissait en revanche inacceptable. Comme le répétait souvent Tonton : "On n'est pas des sauvages".
- Il devait bien s'en douter qu'à force de jouer les snipers de plumards, il allait mettre une cartouche dans le mille. Ça arrive aux meilleurs. La preuve, même moi on a essayé de me faire porter le chapeau.
- Et t'y étais pour rien ?
- Si, mais c'est pas une raison. Donner, c'est donner. Je supporte pas les nanas qui te refilent ta semence après avoir fait pousser des bras dessus ! (p 103)
C’est maintenant que commence sa journée. Elle se fera loin de la lumière du jour et de l’air du dehors. Pianiste de jazz, requin des studios et ombre vivante des clubs parisiens, il dort quand les autres vivent. Joue quand les autres dorment.
Chez les Duçon, on a du savoir-vivre. On ne dégaine que pour tirer, pas pour agiter le canon comme une serviette à un banquet !
Le commandant commence par étaler sur le bureau près de lui plusieurs chemises cartonnées. Chacune paraît contenir les résultats préliminaires des enquêtes sur les différents meurtres. Pour avoir parcouru les quelques liserés des journaux qui ont mentionné ces affaires, je sais que ça n’a pas donné grand-chose. À moins de faits nouveaux tenus secrets, qui auraient volontairement été soustraits aux oreilles des journalistes, je pense pouvoir résumer sans mal l’état d’avancée des différentes équipes affectées à ces homicides : ils n’ont rien.
Mais un autre indice me confirme que si ces affaires ont piétiné depuis le début, un nouveau virage s’annonce. Cet indice, c’est que je suis là.
Blay marque le début de son speech en levant un marqueur. L’effet est instantané. Un silence absolu s’abat soudain dans ce bureau immense, un silence qui risque de contaminer tout le premier arrondissement.