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Critiques de Sandrine Roudeix (70)
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Le bruit des secrets

Le Bruit des Secrets c’est un Collectif écrit par 8 romancières, 8 nouvelles pour une belle cause car 1€ est reversé à l’Association #aux oubliées.

Ce que j’aime particulièrement dans les nouvelles, surtout quand c’est un collectif, c’est la possibilité de découvrir la plume de nouvelles autrices à travers une courte histoire. Je connaissais déjà @elietteabecassis et @melissa_da_costa_auteure, mais j’ai découvert avec plaisir des autrices qui m’ont donné envie de connaître leurs écrits.

Dans ces nouvelles, toutes différentes, on retrouve un secret, un non-dit, secret de famille ou secret d’Histoire. On peut se demander si chaque famille ne cache pas un secret finalement, un secret plus ou moins important est toujours un secret. Entre jalousies, silences, regards et non-dits, nous avons sans doute tous vécus une situation qui permet de se poser la question… non ? Ça vous fait réfléchir ?

Certaines nouvelles mériteraient d’être approfondies, je trouve dommage que ces histoires soient si courtes, cela nous laisse peu de temps pour s’attacher aux personnages, aux récits. Cela laisse peu de temps au mystère.

Il ne doit pas être aisé pour une autrice habituée à écrire des centaines de pages pour nous raconter une histoire, que tout se déroule tout doucement, avec minutie, de passer à ce mode d’écriture tout à fait différent où l’on doit vite rentrer dans le vif du sujet, tout en attisant et en essayant d’happer le lecteur dès les toutes premières pages.

C’est un exercice d’un style tout à fait différent et cela mérite d’apprécier le travail d’écriture de chacune.

C’était une lecture agréable, et cela m’a donné l’envie de découvrir les autrices sans doute un peu moins connues qui valent le détour.
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Le bruit des secrets

Je ne peux pas dire que les nouvelles soient mon format de lecture favori, bien au contraire. C’est un exercice compliqué et pour le.la lecteur.rice c’est souvent frustrant. Mais je me suis laissée tenter car j’aime beaucoup Melissa Da Costa. J’avoue ne pas connaître les autres. Une occasion donc !



Je ne vais pas revenir sur chaque nouvelle mais parler de l’ensemble.



Ce qui lie les nouvelles c’est la famille. Visiblement pas de meilleurs endroits où trouver des secrets ahah ! Une touche de religion revient pas mal aussi. Certaines nouvelles m’ont paru plus profondes, plus touchantes que d’autres. Aucun coup de coeur cela dit, même si j’ai apprécié cette lecture.



C’est une bonne occasion de découvrir de nouvelles plumes sans faire d’insomnies pour finir « encore un chapitre » !
Lien : https://lireoudormir.wordpre..
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Le bruit des secrets

Aujourd'hui, je viens vous parler du recueil de nouvelles Le bruit des secrets que j'ai lu dans le cadre du prix des lectrices Charleston 2022. Un recueil sur le thème des secrets de famille, sujet que j'aime tout particulièrement dans les livres et qui m'a permis de découvrir la plume de certaines auteures que je ne connaissais pas encore.



J'ai souvent des difficultés à apprécier les nouvelles mais dans l'ensemble j'ai beaucoup aimé celles-ci. Elles sont toutes très différentes et abordent des sujets plus ou moins forts qui m'ont fait passer un agréable moment sans prise de tête.



Certaines auteures nous font même nous demander s'il existe également dans notre famille un secret caché depuis des décennies 😅



Pour l'achat de ce livre, 1€ est reversé à l'association Aux oubliées, de quoi faire une bonne action tout en se faisant plaisir ☺️



Vous aimez les livres avec des secrets de famille ?
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Pas la guerre

Pas la guerre se déroule sur quelques heures à peine, le temps d'une dispute entre Assia et Franck.

Ils sont jeunes, ils sont amoureux et ils viennent d'emménager ensemble. Mais depuis le début de leur cohabitation, les choses sont moins simples, moins belles, moins fluides, les disputes s'enchainent, jusqu'à celle-ci, explosive.



Assia est fille d'immigrés, l'intégration est un problème auquel elle doit faire face depuis qu'elle est en âge de comprendre ce que le mot signifie. Franck a grandi auprès de parents qui ne le comprenaient pas et ne parle plus à son père depuis des années.

Cette énième dispute va faire voler en éclats les acquis sur lesquels leur couple reposait.



La construction du roman est maitrisée.

Découpé en trois parties, comme autant de mouvements dans une bataille, Pas la guerre ramène la dispute du couple à un véritable affrontement entre belligérants. Le texte est rythmé, l'écriture tumultueuse, à l'image des pensées qui tournent dans les têtes d'Assia et Franck.

Chaque chapitre se rapporte à l'un des deux et porte la trace de son narrateur, revendicateur pour Assia, plus brut pour Franck.



De mon côté, je n'ai pas réussi à entrer en empathie avec les personnages, et l'histoire n'a pas su me retenir, malgré une belle plume que j'avais déjà appréciée dans Tout ce qu'il faut d'air pour voler.

Je ressors donc mitigée de cette lecture.
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Ce qu'il faut d'air pour voler

De Sandrine Roudeix, j’avais lu Les Petites mères et le fabuleux et inoubliable Diane dans le miroir, j’étais donc très impatiente de lire son nouvel opus. Dès les premières pages, j’ai reconnu son écriture précise, juste et forte. L’histoire commence alors que le fils de la narratrice, à peine majeur, décide de quitter le nid familial qu’ils formaient à eux deux, avec ce qui semble être du rejet et une grande indifférence. Cette mère, à la fois blessée et soufflée, retranchée dans sa solitude, se remémore alors tout le chemin parcouru, de la rencontre avec le père de l’enfant à ce moment si particulier et douloureux du départ. Plus que de concentrer son propos sur cet épisode du « nid vide », Sandrine Roudeix nous conte la grande épopée intime du lien et de la maternité, les doutes, les erreurs et les réussites, dans un élan très fort de sincérité et de réalisme. Et j’ai été plus que touchée par ce récit, dans lequel je me suis reconnue à de multiples reprises, alors que mon histoire est différente. Merci donc à Sandrine Roudeix pour ce partage d’une grande émotion et pour ce roman qui met en lumière cette évidence : quoique l’on fasse en matière d’éducation, nous ferons des erreurs, et quoique l’on fasse, ce sera pour le mieux. Car être mère d’adolescents, je le constate tous les jours, c’est ne rien maîtriser du tout, s’inquiéter beaucoup, grappiller les moments de tendresse et souffrir oui, bien sûr, quand le moment de laisser de l’air entre eux et nous est arrivé. La finesse d’analyse de Sandrine Roudeix dans ce texte, qui m’a fait monter les larmes aux yeux à de multiples reprises, fait battre le coeur, est un superbe cadeau.
Lien : https://leslecturesdantigone..
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Ce qu'il faut d'air pour voler

Il aura suffi d’un retour de vacances où son fils de dix-huit ans lui assène assez violemment qu’il va dormir chez un ami et ne rentre pas avec elle pour que la narratrice plonge dans les souvenirs de ces années partagées avec cet enfant devenu adulte.



Elle a vingt-six ans lorsqu’elle met au monde son fils, Malo. Il est le fruit d’une belle histoire d’amour qui ne durera malheureusement pas au-delà des deux ans du petit garçon. Il devient alors l’enfant d’un couple divorcé, partagé entre ses parents une semaine sur deux. Au fil des chapitres, Sandrine Roudeix égrène le temps qui passe et qui transforme la relation que la narratrice entretient avec son fils. Car au fil du temps, le petit garçon dépendant de sa mère devient un être doué d’autonomie, se construisant une personnalité, cherchant parfois le conflit et s’élevant contre l’autorité parentale.



Comment devient-on parent ? Comment se comporter en mère ? Et d’ailleurs que serait un comportement de mère ? Sandrine Roudeix analyse et ausculte la relation d’une mère célibataire et de son fils. L’apprentissage du “métier” de mère au côté d’un être à qui il faut laisser sa liberté tout en fixant un cadre. Tout le paradoxe d’une relation dont l’objectif final est de permettre à un être sorti de soi de prendre son envol et d’apprendre à vivre avec ses propres repères.



Sandrine Roudeix rend parfaitement compte de cette gageure que représente l'éducation d’un enfant. Le laisser faire ses armes et apprendre sans trop s’immiscer, sans imposer, en gardant la bonne distance. Mais aussi poursuivre sa vie personnelle et professionnelle. Apprendre et accepter la séparation, la liberté, voire le rejet. Encaisser les mots qui blessent. Comprendre que l’univers de son enfant n’est pas borné à sa relation avec sa mère mais lui permettre de découvrir, d’expérimenter, de se tromper, d’avoir mal parfois. Et apprendre aussi à grandir de son côté, sans tout sacrifier à sa maternité en acceptant d’être imparfaite et de faire des erreurs mais sans pour autant se faire happer par la culpabilité qui a vite fait de venir vous ronger. Et puis accepter que son enfant devienne autre chose que ce qu’on imaginait, ne soit pas un prolongement de soi mais un être à part avec ses envies.



C'est un texte fort sur la maternité, sur la puissance des sentiments d’une mère envers son petit mais aussi sur sa propre place au sein d’une famille car avant d’être mère la narratrice est aussi fille et petite-fille. Elle arrive dans cette relation mère-fils avec sa propre histoire, son relationnel avec sa mère, la manière dont elle-même s’est construite.



On suit ainsi le double cheminement de cette jeune fille de vingt-six ans au côté de son enfant. C’est touchant, souvent grave, plein de questionnements, de remise en question. C’est surtout rempli d’amour, exprimé avec beaucoup de justesse et une grande élégance. Et pas besoin d’être mère soi-même pour ressentir le panel de sentiments décrits ici. Il suffira parfois de se rappeler sa propre enfance et son rapport à sa propre mère.
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Pas la guerre

Pas la guerre de Sandrine Roudeix, c'est l'histoire d'un couple, Assia, d'origine marocaine & Franck, fils de militaire, elle vient d'emménager chez lui, il y a peu.

Mais voilà une nuit, une phrase malheureuse prononcée par Assia met le feu aux poudres au sein du jeune du couple. Il se retranche dans le salon, elle reste dans la chambre.

Et c'est au coeur de cette nuit, que l'on va découvrir les désillusions, les désidératas, les non-dits, les rancoeurs de l'un puis de l'autre.

Quand les mots d'amour ne suffisent plus, quand ils sont remplacés par des paroles corrosives qui viennent souligner la difficulté de vivre ensemble, de partager et de concilier son histoire, ses bagages familiaux et culturels, ses envies, ses aspirations.

Quand le manque de communication, les silences et les non-dits deviennent majoritaires, la moindre parole malheureuse peut venir mettre en péril l'amour qui les a unit, les amener à un point de non retour, il est alors temps de faire un choix crucial.

Si le suspens sur les mots prononcés par Assia, m'a bien tenu en haleine jusqu'à la fin, il m'a néanmoins manqué quelque chose tout au fil de ma lecture pour y entrer pleinement.

Peut-être attendais-je trop de cette lecture (en raison des similitudes avec mon histoire) pour y entrer pleinement, mais j'ai néanmoins apprécié le style percutant et réaliste du roman.

Une histoire de couple et de déchirement similaire à tant d'autres et pourtant si singulière.
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Le bruit des secrets

Le roman est écrit par 8 romancières, chacune a écrit un secret de famille.

Mais je suis désolée, j'en ai lu que 3 histoires et je n'accroche pas du tout. C'est bien la première fois que je referme un livre sans le terminer.

Bon j'ai fait une bonne action car lors de l'achat, 1 euro est reversé à l'association aux oubliés qui distribuent des livres, accompagnés d'un petit mot, qui sont distribués aux femmes incarcérées.
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Le bruit des secrets

Chaque autrice a abordé le thème des secrets de famille selon sa manière, son style et sa sensibilité. C'est ainsi que certaines histoires paraissent plus abstraites ou tantôt plus touchantes et émouvantes. Il va aussi être question de secrets concernant véritablement la famille, mais pas uniquement et j'ai aimé le fait de voir que ces secrets ne touchent pas forcément que la famille. Ces secrets peuvent aussi être petits ou grands, sous la forme de véritables secrets, de non-dits ou de mensonges, et les autrices montrent comment ils peuvent impacter les personnes et être ainsi soit dévastateurs soit anodins. Si dans une ou deux nouvelles, j'ai eu du mal à cerner la thématique, dans l'ensemble, les autrices ont bien respecté le fil rouge de ce recueil, donnant de jolies histoires.
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Le bruit des secrets

assez déçue par le niveau global de ces nouvelles Les histoires manquent de profondeur, aucune surprise dans le thème des secrets de famille. les textes sont vraiment très courts et peu de suspens ou dénouement en 3 phrases. j attendais autre chose plus de créativité et d originalité







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Le bruit des secrets

J'ai lu ce roman dans le cadre du Prix des Lectrices Charleston.



Difficile de noter un recueil de nouvelles, puisque chaque autrice a une plume et une touche propre. Néanmoins, si "la nouvelle" n'est pas un genre que j'affectionne particulièrement, j'étais curieuse de voir quelles seraient les créations sur le thème du secret de famille, thème que j'apprécie tout particulièrement dans la littérature. Surtout chez Charleston qui est maîtresse du jeu en la matière !



Toutefois, j'ai finalement pris peu de plaisir avec cette lecture. Je ressors de cette lecture un peu maussade car la plupart des nouvelles sont assez tristes ou ont un cadre triste, et surtout un cadre qui se ressemblaient un peu. Je suis finalement restée assez spectatrice des destins des différents personnages à part pour celle de Jessica Cymerman qui du fait du contexte historique, ne peut que toucher ("Fausse route").



En bref, une lecture sympathique, mais qui ne me marquera pas.
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Le bruit des secrets

Petite collection de nouvelles 100% écrites par des femmes. Ce petit poche fraichement paru aux éditions Charleston est en lice pour le Prix des Lectrices de 2022. Je l’ai dévoré en une après-midi mais je dois dire qu’il ne me laissera pas un souvenir impérissable. J’ai apprécié la majorité des nouvelles mais je n’ai pas été transportée. Ce sont des textes qui sont bien dans le thème de l’ouvrage (les secrets de famille) mais qui ne resteront pas en tête bien longtemps.



La première nouvelle ne ressemble à aucune autre et ne se qualifie pas vraiment de récit. On dirait presque un essai puisqu’il n’y a pas de personnages et que le thème est assez dur. Pas de narration, juste des pensées. A sauter direcement si vous n’accrochez pas après 3 pages.

Les suivantes ont rattrapé le coup. Ma préférée est celle Mélissa Da Costa qui nous embarque dans une romance cachée de longue durée entre deux femmes.

La plus difficile (niveau thème) fut pour moi celle de Cymerman, ‘Fausse route’. C’est celle qui m’a le plus chamboulée avec la déportation des juifs et ce garçon qui découvre la vérité sur l’histoire de sa famille que bien plus tard dans sa vie.

Je pense avoir loupé la chute de l’avant-dernière, en tout cas, j’ai du relire les 2 dernières pages et même après ça, j’ai peut de ne pas suivre.

Quant à celle qui clôture l’ouvrage, j’avoue m’être vraiment bien amusée avec la légéreté des mots, le suspense et les personnages qui sont un peu cliché mais qui nous surprennent quand même. Un bon moment avant de refermer le livre bien que la chute soit assez prévisible.

En résumé un livre agréable qui nous fait découvrir de très belles plumes et qui nous embarque au cœur de plusieurs familles d’origine religieuses différentes. On aborde parfois des thèmes assez lourd mais on prend surtout le temps de dévoiler les secrets cachés, souvent sur plusieurs générations. Des personnages qui ne laisseront pas une marque indélébile dans notre esprit mais qui permet de passer un bon moment.



En bonus, 1 EUR est réservé à une association ce qui en fait une bonne action par la même occasion. Si vous n’aimez pas les gros pavés ou que vous désirez traverser rapidement plusieurs histoires, ce titre est fait pour vous !
Lien : http://atouchofbluemarine.co..
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Le bruit des secrets

Si le sujet des secrets de famille vous passionne alors, ce livre est pour vous.

Vous y découvrirez 8 histoires écrites par 8 romancières différentes.

L'occasion pour le lecteur de découvrir leur plume.

Des histoires courtes traitant chacune d'une histoire, d'un secret de famille .

un livre qui se lit très vite.

En plus, en l'achetant, vous permettez à l'association des oubliées (qui s'occupe de distribuer des livres aux femmes incarcérées ) de recevoir 1 euro.
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Pas la guerre

Assia et Franck sont jeunes et follement amoureux. Vivre ensemble a été une évidence. Mais ce soir Assia a eu une phrase malheureuse, une phrase qui a blessé Franck et qui a creusé un fossé entre eux. Ce soir, tout semble remis en question et cette nuit sera décisive pour le jeune couple.



Dans ce roman qui laisse la parole alternativement aux deux personnages, Sandrine Roudeix explore la relation amoureuse, la peur de l’engagement, les différences qui éloignent plus qu’elles ne rapprochent, la difficulté de construire à deux et de communiquer, le poids des origines (sociales, familiales, culturelles).



La première partie est fantastique, sublime de sensualité, de subtilité, terriblement impactante dans ce que le récit décrit des sentiments amoureux. Sandrine Roudeix entre dans l’intimité de ce couple et condense sur une unique nuit l’entièreté de leur relation, de la rencontre à cette fatale soirée. Les mots d’amour, de désir, parfois de frustration, de rancœur et de colère sonnent juste. L’auteure y exprime à merveille à la fois cette envie et cette peur de s’abandonner à l’autre.



D’autant que dans le cas de Franck et Assia la peur est alimentée par leurs différences. Assia, née en France de parents marocains et Franck qui a grandi auprès d’un père militaire. Deux identités à construire, deux origines avec ou contre lesquelles se structurer. Et au milieu de tout cela essayer de laisser s’épanouir leur amour, trouver sa place au sein du couple, apprendre à donner et à recevoir, découvrir une nouvelle manière d’être, être deux tout en conservant sa singularité, apprendre le compromis.



La seconde partie perd malheureusement en émotion. Les dialogues entre Franck et Assia sont peut-être trop démonstratifs, trop écrits et finissent par manquer de naturel. C’est pourtant dans ces dialogues qu’on comprend le mieux l’antagonisme de ces deux jeunes gens, arc-boutés sur leurs certitudes. On y lit aussi leur crainte de perdre leur liberté au profit de l’autre, leur peur d’être jugés, leurs revendications en tant qu’individus. Et cela va bien au-delà de leur relation de couple.



Malgré ce petit bémol, on ne peut encore une fois qu’être conquis, après Ce qu’il faut d’air pour voler, par la grâce et l’élégance que met Sandrine Roudeix dans sa manière d’explorer l’intime et de fouiller les sentiments.

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Pas la guerre

« Pas la guerre » un huis-clos existentiel, l'intime tragique et passionné.

Réaliste, intranquille « Pas la guerre » : «Pourquoi lui a-t-elle dit ça ? » et soudain le silence.

Assia, 24 ans, une jeune femme repliée au creux des draps battus à froid. Une phrase de trop, l'imprévisible et l'urgence du dire.

Franck, 25 ans, « dans le miroir au dessus du lavabo, il se trouve l'air d'un mort. » La dispute est abyssale, glacier et morsure, cri dans la nuit noire.

Récit à deux voix, la tranchée boueuse laisse resurgir les mécanismes implacables et intransigeants.

Assia, professeur côté ville, née en France, d'origine marocaine.

Franck, le second fils d'un père militaire, rude et pragmatique. Le moins aimé, le toujours moins en tout. Comment ces deux êtres peuvent -ils se bercer dans le cocon qui se fissure ?

« Pourquoi lui a-t-dit ça ? ».

L'écriture est feu, superbe, accueillante, féministe et politique. L'amour, ici est enrobé des diktats qui peuvent vaciller et vite. Deux êtres amoureux, fresque sexuelle, poignante, enivrée de désirs, sensuelle, lave de volcan, transfuge sur les identités. Elle acclame sa liberté de vivre, un petit coin pour poser juste sa brosse à dent dans l'espace spartiate. Creuser sa place et se sentir lovée dans les sentiments qui coulent comme l'eau sur les rochers en plein hiver des connaissances ultimes.

« Il lui faut gagner du temps, grains de sable précieux entre ses doigts brisés. Ou en perdre, elle ne sait plus très bien.

-Je refuse de devenir ce que tu m'accuses d'être. »

Déflagration ! Les mots sur les maux, le silence en option, prêt à prendre le relais.

Franck, bête traquée, égaré dans les vagues qui frappent, écoute immanquablement Assia. Revendiquer la vie, la sérénité, le droit d'être elle-même, française, l'amour libéré des carcans qui l'oppressent. Les non-dits emmurés à jamais. L'authenticité des fiançailles révélées, marcher la tête haute. Ne plus être transparente, l'invisible. Seul le diapason et la résistance aux dualités seront des caresses loyales.

« On n'incendie pas la cabane à chaque désaccord. On n'est pas des pyromanes. »

La trame n'est plus. Sandrine Roudeix délivre un roman lucide et contemporain, vivant, un hymne aux alphabets qui octroie la raison. Aux hommes et aux femmes égarés dans les méandres des contradictions. L'acceptation n'est pas la soumission. L'attention à l'autre est la dentelle de la tolérance et n'est jamais une future désillusion. Cette fresque nocturne, binôme sensible est une polyphonie bouleversante.

La maturité du style, « bouffés de trouilles et bardés de boucliers, mais amoureux » est un macrocosme qui laisse sans voix. Il y a tant à retenir dans ce récit claquant, éclairant et perfectionniste.

« Pas la guerre » et tout change dans le décor qui cède pour un lendemain initiatique.

Ce roman construit d'une main de maître est stupéfiant. L'émancipation est une aurore boréale. Un grand livre ! Publié par les majeures éditions le Passage.
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Ce qu'il faut d'air pour voler

Sandrine Roudeix assume le parti pris d'écrire la vie commune d'une mère et son fils en remontant le fil du temps et en feuilletant les albums de photos. cela produit un texte très intime qui interroge la relation mère-fils dans ce qu'elle a de plus quotidien. Malheureusement je me suis assez vite lassé de ce dispositif et je n'ai pas adhéré à la vie de ce duo. La partie finale, lorsque l'enfant devenu jeune homme s'émancipe est la plus tendue, la plus forte. Un chapitre se termine pas la phrase : "Je dois te laisser me rejeter". Elle résume assez bien les enjeux de ce livre et ce qui m' a fait fuir. Il est débordant de pathos.
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Diane dans le miroir

Je découvre la précision et l'intensité du style de Sandrine Roudeix au travers de ce roman où elle imagine l'ultime nuit introspective de la photographe Diane Arbus. C'est un livre prenant et grave qui retrace ce qui a amené cette artiste hors du commun à mettre fin à sa vie. Diane a le projet de faire un dernier autoportrait qui impressionnerait sur papier argentique son authentique personnalité mais elle ressasse son passé dans un soliloque sans issue et s'enferme petit à petit dans sa souffrance. Les retours en arrière dévoilent les blessures intimes qui ont alimenté son mal être. Le parti pris de Sandrine Roudeix est de faire apparaître une deuxième voix dans la psyché de Diane. C'est une voix mythique et ésotérique qui exprime la détresse profonde de Diane, sa faille incoercible.
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Ce qu'il faut d'air pour voler

"Ben ouais, moi aussi J'ai un ado ..." Ahah, tout est dit ;-) En lisant ce roman je ne pouvais donc que retrouver des situations vécues, des tentatives amorcées et parfois avortées, des ressentis similaires, des sensations de perte et/ou d'abandon ... et tant d'autres choses encore. Ce récit interroge, entre autres, le lien à l'enfant qui grandit, l'attachement à l'épreuve du temps, l'apprentissage permanent d'un parent qui se construit dans une altérité nécessairement conflictuelle et qui doute. C'est fin, délicat, intelligent et sensible. J'ai aimé, merci.
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Les Petites Mères

Jour important pour Rose que celui où elle a décidé de présenter son compagnon, Martin, aux trois femmes de sa vie "les petites mères". Rose a fui cet univers matriarcal et conflictuel il y a longtemps et elle pense avoir tourné la page d'une enfance sans chaleur.



Les petites mères vivent diversement le retour de Rose et retiennent leur souffle. Saura-t'elle réussir là où toutes ont échoué : garder un homme et vivre heureuse avec lui ?


Lien : http://legoutdeslivres.canal..
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Le bruit des secrets

Ce format de roman, sous forme de nouvelles, a été une belle découverte me concernant. Cela a dû être un exercice délicat pour les autrices de réussir à happer le lecteur en si peu de mots.

Certaines nouvelles ne m’ont pas convaincu quand d’autres totalement.



Contraint par le thème des secrets, j’ai trouvé la façon de l’aborder très originale de la part des autrices.
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