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Critiques de Sandrine Roudeix (70)
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Attendre

histoire banale ; se lit rapidement et s'oublie de même
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Attendre

Dans Attendre, l'auteur divise le récit en trois parties, en donnant la parole à ses trois personnages principaux : Lola, jeune fille qui vient de fêter son seizième anniversaire et qui ne connaît pas son père. Ayant retrouvé sa trace puisqu'il habite toujours dans le même quartier qu'elle, elle décide de lui donner rendez-vous dans un café. Dans la deuxième partie du roman, c'est la mère de Lola qui se remémore sa jeunesse et la naissance de la petite Lola, ainsi que le moment où elle dévoile la vérité à sa fille sur son père. Dans la troisième partie, c'est le père qui entre en scène et qui se remémore le doute, la peur et l’attente à la maternité. Trois voix, trois personnages qui ont vécu l'évènement à leur manière et ont vécu un moment d'attente. L'auteur évoque les choses très pudiquement, sans parti pris. Un roman assez visuel et tout en délicatesse...
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Attendre

Lola, 18 ans, a donné rendez-vous à son père dans un café, histoire de le rencontrer au moins une fois dans sa vie et de pouvoir lui demander des comptes sur la raison pour laquelle il l'a abandonné, avant même sa naissance. Dans deux autres récits parallèles, sa mère et son père racontent également leur histoire et ce qui a mené à cet abandon.



Un petit roman à 3 voix, inscrits dans 3 époques différentes, plein de sensibilité et de finesse, pour raconter les choses qui font et défont un couple, une famille, l'amour. J'ai beaucoup aimé et je pense que ce roman pourrait trouver sa place dans un lycée, où des ados pourraient se reconnaître dans l'histoire, hélas assez banale, de Lola, à la recherche de son père.

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Attendre

Acte 1 – Lola, seize ans, donne rendez-vous au père qu’elle n’a jamais connu dans un bar. Elle se rend vite compte que c’est un blaireau.



Acte 2 – Quatre ans plus tôt, Marie, la mère de Lola décide d’aborder le sujet avec Lola, la pré-adolescente l’envoie bouler.



Acte 3 – Encore douze ans plus tôt, Pierre (le blaireau) raconte sa visite à la maternité et explique pourquoi il n’était pas prêt à assumer.



Bon ben voilà, vous savez tout, cela vous épargne cette lecture, bande de veinards, j’ai eu quelques difficultés à en venir à bout alors qu’il ne fait que 123 pages. Il s’agit d’un premier roman (soyons indulgent), je viens de visionner une vidéo de Sandrine Roudeix, au demeurant bien sympathique, il semble qu’elle anime des ateliers d’écriture, ça nous fait un point commun mais bon ... Je ne voudrais pas être trop sévère mais j’ai eu le sentiment que c’était convenu, un peu cliché, et le personnage de Pierre m’a un carrément énervé.



Challenge Multi-Défis 2023.

Challenge Riquiqui 2023.
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Ce qu'il faut d'air pour voler

La lecture des premières pages m’a fait craindre ce que la couverture semblait aussi promettre : lire un manuel de développement psychomoteur de l’enfant, doublé d’un mode d’emploi pour mère débutante ! La naissance, l’attachement, le corps malmené, la routine bousculée, le couple qui n’y résiste pas : du déjà vu. Et puis peu à peu, avec les années qui passent, on prend la mesure de cet amour dévorant qui unit la mère et l’enfant, jusqu’à un point de rupture nécessaire.



L’adolescence et ses chagrins d’amour seront les écueils qui feront voler en éclat la relation fusionnelle au point d’être délétère. On a envie de lui dire « mais lâche-le ! Tu vois bien que ton attitude est contre-productive ! » . Mais on comprend aussi les mécanismes de cette exclusivité, pas de vie de couple, un métier qui, même si elle l’exerce avec bonheur, a été adapté de telle sorte que l’enfant reste au centre de ses préoccupations.



Et comme les enfants ont la plupart du temps de fâcheuses prédispositions pour choisir des chemins qui ne mènent pas à Rome, la rupture nécessaire à la survie sera difficile.



Cette angoisse du départ existe dès la rupture, anatomique celle là, du cordon, et on perçoit très bien cet étirement progressif des fibres du cordon virtuel qui résulte de la socialisation progressive de l’enfant. Le processus est sans doute encore plus marqué pour cette mère seule.



Avec l’enfant qui s’émancipe, ce sont aussi les années qui passent, et la blessure cruelle du temps et la restriction des possibles.



Histoire d’une vie de femme, émouvante par son caractère universel, et de l’envol inéluctable du fruit de ses entrailles.


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Ce qu'il faut d'air pour voler

Ce qu'il faut d'air pour voler, c'est l'histoire d'une séparation.

C'est l'histoire d'une séparation entre une mère et son fils, au moment où celui-ci quitte le cocon familial pour voler de ses propres ailes.



Par courts chapitres, en s'appuyant à chaque fois sur une photo, Sandrine Roudeix remonte le fil du temps, raconte la mère qu'elle a été, le fils qu'il a été, leurs complicités, leurs différences aussi.



Au départ, la narration à la deuxième personne, comme une longue lettre adressée à l'absent, le parti pris de tout relier à son fils (Ta grand-mère au lieu de Ma mère par exemple) m'a parfois laissée sur le côté, comme spectatrice d'une intimité à laquelle je n'avais pas droit.

Mais très vite, j'ai été happée.

Le propos est poignant, c'est une véritable mise à nu, dans laquelle tout parent peut se reconnaitre. L'écriture est belle, imagée, lumineuse.



Ce qu'il faut d'air pour voler, c'est un titre magnifique et c'est aussi l'histoire d'une renaissance, celle d'une mère, d'une femme.
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Ce qu'il faut d'air pour voler

De Sandrine Roudeix, j’avais lu Les Petites mères et le fabuleux et inoubliable Diane dans le miroir, j’étais donc très impatiente de lire son nouvel opus. Dès les premières pages, j’ai reconnu son écriture précise, juste et forte. L’histoire commence alors que le fils de la narratrice, à peine majeur, décide de quitter le nid familial qu’ils formaient à eux deux, avec ce qui semble être du rejet et une grande indifférence. Cette mère, à la fois blessée et soufflée, retranchée dans sa solitude, se remémore alors tout le chemin parcouru, de la rencontre avec le père de l’enfant à ce moment si particulier et douloureux du départ. Plus que de concentrer son propos sur cet épisode du « nid vide », Sandrine Roudeix nous conte la grande épopée intime du lien et de la maternité, les doutes, les erreurs et les réussites, dans un élan très fort de sincérité et de réalisme. Et j’ai été plus que touchée par ce récit, dans lequel je me suis reconnue à de multiples reprises, alors que mon histoire est différente. Merci donc à Sandrine Roudeix pour ce partage d’une grande émotion et pour ce roman qui met en lumière cette évidence : quoique l’on fasse en matière d’éducation, nous ferons des erreurs, et quoique l’on fasse, ce sera pour le mieux. Car être mère d’adolescents, je le constate tous les jours, c’est ne rien maîtriser du tout, s’inquiéter beaucoup, grappiller les moments de tendresse et souffrir oui, bien sûr, quand le moment de laisser de l’air entre eux et nous est arrivé. La finesse d’analyse de Sandrine Roudeix dans ce texte, qui m’a fait monter les larmes aux yeux à de multiples reprises, fait battre le coeur, est un superbe cadeau.
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Ce qu'il faut d'air pour voler

Le jour où son fils s’envole du nid, Sandrine se pose et lui fait le récit de leur vie, à travers des photos de famille. Elle lui parle de ses choix, ses envies, ses peurs, de maman, de femme, lui parle de leur lien si puissant, si complexe ... de toutes leurs séparations, de leurs moments de haine, d’incompréhension, de rupture, de l’envol vers le monde adulte. Un récit intimiste parfois difficile mais plein d’amour, de tendresse et d’envie de bien faire. Une belle déclaration d’amour à son tout petit qui est devenu grand. Un livre qui parlera à toutes les mamans ... et oui on fait des enfants pour les laisse partir 😭
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Ce qu'il faut d'air pour voler

Dans son roman Sandrine Roudeix montre l’évolution d’une jeune fille devenue femme, maman, maman célibataire et dévoile le lien complexe entre une mère célibataire et son fils. Une relation fusionnelle et puis vient l’adolescence, le lien évolue jusqu’au moment où il prend son envol… et la mère se retrouve abandonnée (un deuxième abandon après celle subit avec le père). Chacun doit retrouver sa place évoluer, s’émanciper. La maman solo doit faire un « travail de deuil » et retrouver un nouveau rôle, se reconstruire.

Beaucoup de parents, et encore plus les mamans solos vivent les étapes vécues par cette maman du livre qui ne sont pas faciles. Ce lien qui se modifie, se transforme et il faut l’accepter, lâcher prise. On dit souvent « on ne fait pas un enfant pour le garder pour soi » mais le lien maman solo et fils (dans le livre) est tellement fort, fusionnel que c’est difficile, déchirant. Ce livre est pour cela touchant, bouleversant, percutant car il est réaliste. Elle a trouvé les mots justes. Je me trompe peut être mais j’ai l’impression qu’écrire se livre lui a permis d’extérioriser, de partager des choses qu’elle avait en elle. On ressent une part d’intime dans ce livre. (Après c’est peut être totalement faux, si elle passe par là, elle pourra si elle le souhaite me répondre) En tout cas c’est un livre qui parlera à une partie des mamans j’en suis certaine

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Ce qu'il faut d'air pour voler

C’est un livre très personnel que nous propose Sandrine Roudaix.

Femme mariée au sein d’un couple heureux. Puis mère célibataire avec l’alternance de la garde de son fils. Elle doit faire des choix personnels, professionnels et amoureux et les assumer tout en se posant de nombreuses questions

Avec son fils, elle devient une maman presque fusionnelle. Mais au fur et à mesure que l’enfant grandit, cet amour absolu est mis à mal. L’enfant devenu adolescent étouffe de ce trop plein d’amour. La mère se noie dans cette relation à sens unique.

Tous les parents peuvent se retrouver dans cet ouvrage. En effet, tous et y compris ceux qui sont « parents isolés » souhaitent le meilleur à leur progéniture. La relation entre un père, une mère et son enfant est une relation faite de joies, de peines, de peurs et de soulagements. Tous les sentiments sont soumis aux extrêmes.

Il faut bien souvent laisser vivre et accepter des choix qui sont différents. Mais c’est aussi faire le deuil du statut de héros qu’un enfant a de ses parents.

Un très beau livre, émouvant et ancré dans la vie.
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Ce qu'il faut d'air pour voler

Sandrine Roudeix assume le parti pris d'écrire la vie commune d'une mère et son fils en remontant le fil du temps et en feuilletant les albums de photos. cela produit un texte très intime qui interroge la relation mère-fils dans ce qu'elle a de plus quotidien. Malheureusement je me suis assez vite lassé de ce dispositif et je n'ai pas adhéré à la vie de ce duo. La partie finale, lorsque l'enfant devenu jeune homme s'émancipe est la plus tendue, la plus forte. Un chapitre se termine pas la phrase : "Je dois te laisser me rejeter". Elle résume assez bien les enjeux de ce livre et ce qui m' a fait fuir. Il est débordant de pathos.
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Ce qu'il faut d'air pour voler

A l’aube de ses 18 ans, Malo quitte sa mère avec fracas. Elle balaye leur mur de photos, fouillant dans ses rêves, son parcours, son passé. Elle fait défiler les années au fil des clichés, instants capturés, des souvenirs jamais gratuits, qu’elle observe au prisme de cette rupture inévitable des enfants et de leurs parents.



Tendre et touchante, cette adresse à son fils qui retrace son parcours de femme et de mère est frappante de justesse et de douceur.



L’honnêteté de cette introspection donne à chaque personnage une place juste, sans emphase ni faux-semblant, et trace le chemin de l’acceptation, du temps qui passe, des expériences qui forgent, de ceux et celles qui font notre parcours dans tout ce qu’ils et elles représentent d’unique et d’universel.



J’aime que le propos ne soit ni de convaincre ni de se plaindre, simplement d’observer, se souvenir, réfléchir peut-être mais toujours avec justesse. J’aime cette simplicité fournie et complexe qui ressemble à la vie.



Le rapport mère-enfant est porteur de grands questionnements qui résonnent forcément…
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Ce qu'il faut d'air pour voler

La charmante Sandrine Roudeix nous revient en ce début d’année avec un roman d’une profonde tendresse. Une analyse minutieusement décortiquée de la relation entre la maman et son petit, la mère et son enfant, la femme et son fils adolescent. Une histoire de cordon tardivement rompu, de liens tissés, puis distendus, ténus. Brutalement disparus et enfin réapparus. Deux portraits fusionnels qui finissent par grandir côte à côte. Celui d’une jeune fille devenue femme puis mère auprès d’un enfant qui mute en jeune homme.



En écrivant vingt de vie, Sandrine Roudeix questionne sur la construction identitaire.



Elle gratte l’intime des séparations, celle des corps, celle des âmes, celle des cœurs. Elle démontre qu’une relation n’est jamais figée mais bien vivante, battante, remuante.



En sa qualité de photographe – parallèlement à celle de romancière -, elle instille dans son autofiction des éléments visuels très forts. J’étais avec cette mère et son fils aux mêmes endroits, j’ai vécu sous leurs différents toits, j’ai vu le mur de brique dans leur cuisine, j’ai senti la peau du bébé, j’ai vibré comme cette femme dans les situations heureuses ou douloureuses.

Sandrine Roudeix possède ce talent de dénicher les minuscules de la vie pour les porter vers l’universalité. Sous couvert d’une écriture poétique, rythmée par une juxtaposition de verbes, d’adjectifs souvent sans ponctuation. Une véritable danse qui réveille, embarque avant de s’adoucir avec sensualité.

Une signature identifiable.
Lien : https://laparenthesedeceline..
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Ce qu'il faut d'air pour voler

"Ce qu'il faut d'air pour voler", c'est l'histoire de la relation entre une mère célibataire et son fils, de la naissance de ce dernier jusqu'à son départ du nid familial. L'histoire de toutes les séparations qu'une mère peut vivre durant sa vie de mère : séparation du corps, de bras, de pensée, de langage, d'amour jusqu'à l'envol du nid.



Lire ce roman, c'est comme être l'invité de Sandrine Roudeix, de s'installer confortablement et de feuilleter avec elle ses albums de famille. Par petits chapitres, on remonte le fil d'une vie : une rencontre, un mariage, une grossesse, une séparation, une vie de "maman solo"...



Un roman complètement contemporain, dans notre époque, car il traite principalement des "mamans solos". La séparation est donc pour elles encore plus délicate comme un sentiment d'abandon, de deuil. Mais que deviennent ses mères une fois seule ? Tout est à réinventer !



Sandrine Roudeix raconte sa propre vie, sa propre expérience, mêlée à l'histoire universelle, mêlée à des milliers d'autres destins. La plume est d'une délicatesse, en harmonie avec les différentes émotions qui se dégagent des chapitres.



La part d'intime est grande dans ce roman, comme si l'auteure avait écrit ce roman pour extérioriser ses craintes, ses doutes, ses questions, ses réponses, de partager ce qui lui vient du coeur, de son coeur. Ce qui rend ce livre beau, remarquable, qui vient des tripes d'une mère solo.



Un sujet forcément sensible mais que Sandrine Roudeix dissèque avec grandeur ! Quand l'intime touche l'universel c'est lumineux, c'est authentique, c'est plein de grâce.
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Ce qu'il faut d'air pour voler

Un jour merveilleux, pour la première fois, on a un enfant dans les bras, son enfant.

A peine le temps d’un souffle et le voilà devenu différent, indifférent.

C’est le propos de ce joli roman que nous propose Sandrine Roudeix.



Mon premier plaisir a été la couverture qui illustre parfaitement le sujet du livre.

Seize photos, celles des premiers mois, empreintes de la douceur de l’enfance, remplacées par le garçonnet au sourire espiègle, avant le pré-ado et son air gentiment narquois.

Brusquement, le sourire disparaît, laissant place à une moue méprisante.



Que s’est-t-il passé pour que tout change ? Rien ou presque. La vie qui passe, le temps qui s’écoule beaucoup trop vite pour une maman, beaucoup trop lentement pour l’enfant qui veut quitter le nid où il se sent à l’étroit.

Sandrine Roudeix réussit à nous faire partager au fil des années les doutes, la peur de mal faire, de ne pas être à la hauteur.

Elle égrène ses souvenirs au fil des anniversaires de son fils, rajoutant les mois aux années, comme un défi au temps, en espérant arrêter sa course inexorable.

Tu as dix ans et un mois.

Tu as treize ans et 4 mois.

Tu as dix-sept ans et 9 mois.



« Ce qu’il faut d’air pour voler » est un roman nostalgique sur les relations souvent difficiles entre une mère et son fils.

C’est aussi la fuite du temps et de l’insouciance que souligne l’auteure :



« J’ai été la petite-fille de ton arrière-grand-mère, la fille de ta grand-mère, puis ta mère. J’ai été la femme de ton père, puis son ex. Ensemble, lui et moi, on a été une famille, puis des parents séparés avec un enfant en garde alternée. Aujourd’hui, on est trois adultes aux vies parallèles, chairs mêlées agitées de souvenirs, dont les routes désormais opposées ne se touchent plus. »



Une écriture parfaite, élégante et sensible, un atout supplémentaire à cette belle découverte pour laquelle je remercie Babelio et les Editions Le Passage.



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Ce qu'il faut d'air pour voler

Il aura suffi d’un retour de vacances où son fils de dix-huit ans lui assène assez violemment qu’il va dormir chez un ami et ne rentre pas avec elle pour que la narratrice plonge dans les souvenirs de ces années partagées avec cet enfant devenu adulte.



Elle a vingt-six ans lorsqu’elle met au monde son fils, Malo. Il est le fruit d’une belle histoire d’amour qui ne durera malheureusement pas au-delà des deux ans du petit garçon. Il devient alors l’enfant d’un couple divorcé, partagé entre ses parents une semaine sur deux. Au fil des chapitres, Sandrine Roudeix égrène le temps qui passe et qui transforme la relation que la narratrice entretient avec son fils. Car au fil du temps, le petit garçon dépendant de sa mère devient un être doué d’autonomie, se construisant une personnalité, cherchant parfois le conflit et s’élevant contre l’autorité parentale.



Comment devient-on parent ? Comment se comporter en mère ? Et d’ailleurs que serait un comportement de mère ? Sandrine Roudeix analyse et ausculte la relation d’une mère célibataire et de son fils. L’apprentissage du “métier” de mère au côté d’un être à qui il faut laisser sa liberté tout en fixant un cadre. Tout le paradoxe d’une relation dont l’objectif final est de permettre à un être sorti de soi de prendre son envol et d’apprendre à vivre avec ses propres repères.



Sandrine Roudeix rend parfaitement compte de cette gageure que représente l'éducation d’un enfant. Le laisser faire ses armes et apprendre sans trop s’immiscer, sans imposer, en gardant la bonne distance. Mais aussi poursuivre sa vie personnelle et professionnelle. Apprendre et accepter la séparation, la liberté, voire le rejet. Encaisser les mots qui blessent. Comprendre que l’univers de son enfant n’est pas borné à sa relation avec sa mère mais lui permettre de découvrir, d’expérimenter, de se tromper, d’avoir mal parfois. Et apprendre aussi à grandir de son côté, sans tout sacrifier à sa maternité en acceptant d’être imparfaite et de faire des erreurs mais sans pour autant se faire happer par la culpabilité qui a vite fait de venir vous ronger. Et puis accepter que son enfant devienne autre chose que ce qu’on imaginait, ne soit pas un prolongement de soi mais un être à part avec ses envies.



C'est un texte fort sur la maternité, sur la puissance des sentiments d’une mère envers son petit mais aussi sur sa propre place au sein d’une famille car avant d’être mère la narratrice est aussi fille et petite-fille. Elle arrive dans cette relation mère-fils avec sa propre histoire, son relationnel avec sa mère, la manière dont elle-même s’est construite.



On suit ainsi le double cheminement de cette jeune fille de vingt-six ans au côté de son enfant. C’est touchant, souvent grave, plein de questionnements, de remise en question. C’est surtout rempli d’amour, exprimé avec beaucoup de justesse et une grande élégance. Et pas besoin d’être mère soi-même pour ressentir le panel de sentiments décrits ici. Il suffira parfois de se rappeler sa propre enfance et son rapport à sa propre mère.
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Ce qu'il faut d'air pour voler

"Ben ouais, moi aussi J'ai un ado ..." Ahah, tout est dit ;-) En lisant ce roman je ne pouvais donc que retrouver des situations vécues, des tentatives amorcées et parfois avortées, des ressentis similaires, des sensations de perte et/ou d'abandon ... et tant d'autres choses encore. Ce récit interroge, entre autres, le lien à l'enfant qui grandit, l'attachement à l'épreuve du temps, l'apprentissage permanent d'un parent qui se construit dans une altérité nécessairement conflictuelle et qui doute. C'est fin, délicat, intelligent et sensible. J'ai aimé, merci.
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Ce qu'il faut d'air pour voler

J’ai eu l’impression de feuilleter l’album de famille de Sandrine Roudeix … sans les photos. J’ai lu le texte et les photos ont défilé devant mes yeux !



Et j’ai vu l’histoire, la jolie histoire d’une maman qui voulait réparer sa lignée, un mariage et un enfant très vite mais tout aussi rapidement vient le divorce. Malo a un an et demi quand ses parents se séparent.

Ce sont les premières années fusions ou ils grandissent ensemble et traversent ainsi maternelle, primaire.

Elle, partagée entre ses bonheurs de mère et ses désirs de femme. L'émancipation aussi.

Lui, oscille entre l’enfance réconfortante, et l’autonomie qui chaque jour l’en éloigne un peu plus. C’est dans l’ordre des choses, même si, ni l’un ni l’autre n'y est vraiment préparé !

Les années collèges puis lycées, et le temps se gâte, Il va falloir en braver des tempêtes, s’asseoir sur les convenances, bafouer ses croyances et oublier les conventions.

S’accepter surtout, pareils et pourtant dissemblables.

Souffrir en silence, parfois renoncer, abdiquer temporairement, apprendre à lâcher prise. Et puis maintenir la confiance parce que la base est là, jamais loin.

Qu’il est dur d’élever son enfant et de le laisser partir, que l’on soit maman solo, maman tout court, on est toujours seule face aux remous de l’échéance du départ !

Aucune épaule n’est assez large pour éponger ce chagrin.

C’est son histoire de maman que nous raconte Sandrine mais c’est aussi l’histoire des femmes de sa famille, des femmes seules-mamans sans hommes et plus qu’une réparation c’est une libération qui leur est offerte même si c’est difficile d’être celle qui fait bouger les lignes.

L’histoire touchante et sensible de Sandrine Roudeix touche à l’universalité des mères et chacune de nous, mère ou enfant ou les deux tours à tours, pouvons nous retrouver dans ce roman.

Un roman dont la conclusion laisse entrer la lumière dans le cœur !

Une vibrante déclaration d’amour d’une maman à son fils !

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Ce qu'il faut d'air pour voler

"Ce qu'il faut d'air pour voler", un titre on ne peut mieux choisi pour aborder ce thème universel du passage à l'âge adulte d'un enfant et de tous les tsunamis que souvent il entraîne. Ce nouveau roman de Sandrine Roudeix aborde en effet, avec brio, les changements familiaux engendrés au fur et à mesure de la progression de l'enfant.



"Deux heures du matin, un soir d'été, je suis une mère abandonnée." Par petits chapitres, comme on feuillette un album de photos, la narratrice, la mère, va remonter le temps, raconter son mariage, sa grossesse, la naissance de son enfant, la fin de son couple, sa vie de maman "solo" et le départ du fils adoré. Les premières pages m'ont laissé craindre un récit personnel, trop personnel. J'ai envisagé un récit intime, trop intime, sans intérêt universel. Et pourtant, très rapidement je me suis laissée emporter par les mots de l'auteure, le rythme enlevé, sa belle écriture.



En réalité j'ai trouvé dans cet ouvrage un peu de ma propre vie. A travers les réflexions de cette maman "solo", même si je ne l'ai pas été, j'ai eu l'impression d'entendre les miennes. Cette peur de perdre son enfant, cette douleur à le laisser s'envoler, cette envie de le voir heureux mais en même temps l'anxiété d'assister à ses dérapages, cette inquiétude de ne plus être aimé(e), quelle mère ne les a pas vécues ? La narratrice, en parlant de ses propres angoisses, dit en réalité celle de toutes les autres mamans, solo ou non.



"J'ai besoin que tu m'aimes. Et je ne réalise pas qu'on ne peut éduquer un enfant lorsqu'on a peur de perdre son amour." Voilà, tout est dit de cette crainte éternelle de perdre son enfant. La langue, très belle, émouvante, superbement travaillée, donne un rythme, une fluidité qui rendent la lecture enlevée et pourtant facile. Moi, la maniaque de la ponctuation, j'en suis même arrivée à aimer ces appositions de mots qui ajoutent à l'emprise du texte "Le jour se lève et je suis seule. Sans devoir de soigner veiller éduquer cultiver cuisiner habiller réveiller anticiper expliquer imposer limiter gronder." J'ai eu l'impression d'être entraînée dans un tourbillon de sentiments profonds. L'amour et la tendresse affluent au détour de chaque ligne, telles des vagues submersibles qui m'ont envahie me laissant parfois au bord des larmes. J'ai aimé ce texte magnifique, la délicatesse de l'auteure totalement en harmonie avec les émotions qu'elle aborde, la luminosité et la sincérité qui se dégagent de ses propos.



En un mot j'ai beaucoup aimé ce récit intime à portée universelle.



Je remercie chaleureusement les Editions Le Passage pour cette magnifique lecture en avant-première.


Lien : https://memo-emoi.fr
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Ce qu'il faut d'air pour voler

Coup de coeur pour ce roman/témoignage de Sandrine Roudeix dont j’admire par ailleurs le talent de photographe.



Ce qu’il faut d’air pour voler est un album photo dont on tourne les pages aux côtés de Sandrine Roudeix, revivant avec elle son mariage, sa grossesse, la naissance de son fils, sa séparation d’avec son mari, puis sa vie de « maman solo ».

Les premières dents de Malo, ses premiers pas et ses premières chutes, ses premiers mots. Son entrée à l’école maternelle, en primaire, au collège, au lycée. Ses premières bêtises, ses premières boums, ses questions d’enfants, ses révoltes d’adolescents, ses choix de jeune homme.



Sandrine est une maman louve, une mère poule. Une mère émerveillée, attendrie, agacée, froissée, blessée, réconciliée.



Une femme aussi, qui en même temps que son fils grandit, fait ses armes en tant que fille et petite-fille, épouse, mère, amoureuse. Une femme qui pour élever son enfant et s’élever aussi, fait des choix professionnels risqués et courageux. Qui essaye plusieurs costumes avant de décider lequel lui est le plus confortable. Qui vit à l’instinct, expérimente, souvent seule, se remet en question, veut bien faire, souffre parfois en silence.



La voix de la maman se mêle à l’œil de la photographe : instantanés de vie qui se superposent les uns aux autres, pour tisser une histoire qui est celle de toutes les mères.

J’ai adoré cette lecture qui a remué mon coeur de maman. Sandrine Roudeix et moi avons le même âge, nous avons été mères en même temps, nous aurions je pense pu devenir amies au parc ou à une réunion de parents d’élèves. Je me suis reconnue dans plusieurs passages. Mais je n’aurais pas su dire aussi bien.



Un joli cadeau pour la Fête des Mères…
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