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Critiques de Santiago Pajares (48)
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Imaginer la pluie

A quoi tient une lecture parfois. Une critique lue et appréciée au hasard des derniers billets postés, la visite d’un profil inconnu dont les dernières citations m’attirent l’œil comme une évidence. Un titre, rien qu’un titre et je suis happé sans aucune chance de fuite. Imaginer la Pluie!!! Vous je ne sais pas, mais ces trois mots suffisent à me faire voyager. Même si j’essaye dans la mesure du possible d’éviter de lire des critiques de livres que je projette de visiter, là j’y suis allé et l’excellent billet de fanfanouche a fini de me convaincre que ce bouquin, il me le fallait.

Un titre et puis cette couverture, cette illustration de Carole Hénaff, simple, dépouillée, juste magnifique. L’impression qu’ils étaient fait l’un pour l’autre. Encore une pépite venue du coté de chez Actes Sud? Au premier abord, ça en a tout l’air. Et au deuxième? Ca l’est.



Imaginer la pluie, quelle idée saugrenue quand on habite sous nos latitudes et pourtant. Tant d’endroits dans le monde sont sevrés de ce cadeau tombé du ciel.

« Le sable. Le sable à perte de vue. Dans toutes les directions. Et au milieu de ce néant qui n’est que sable, un petit puits, deux palmiers, un potager minuscule et un appentis. Et moi sur le toit, essayant d’imaginer la pluie. »

Le décor est planté dès la première phrase. Ionah est là, enfant perdu au milieu de rien avec sa mère. Il n’a jamais rien connu d’autre que ces dunes qui se déplacent au gré des tempêtes de sable. Il n’a jamais vu personne d’autre que sa mère.

Ionah est là à guetter un signe de vie venu d’un ciel désespérément sans nuages. Il n’a jamais vu la pluie mais il sait qu’elle existe, sa mère lui a raconté. Elle aurait des milliers de choses à lui raconter, des choses « d’avant que les choses changent ». Des choses qu’elle a connues avant que la folie des hommes…

Ionah est vierge de toute pollution liée à la civilisation. Sa mère lui racontera-t-elle les choses d’avant au risque de faire naître en lui l’envie, le besoin, la jalousie, le pouvoir, la haine et autres réjouissances?

Le parcours d’une vie où cohabitent le souvenir d’un monde perdu et le vertige créé par le vide que représente l’inconnu se dessine au fil des pages. S’il vous plait… dessine toi ton chemin.

Dans la famille « survie » je voudrais un truc dans le désert sans renard ni rose mais avec un petit prince quand même. Bonne pioche.

Entre conte philosophique et fable ce livre est une merveille. Des chapitres courts, deux ou trois pages d’une écriture sans fioritures. Une écriture qui… comment dire… Seriez-vous capable de faire ressentir à un homme des cavernes au fin fond du désert (si ça existe) sans aucune notion de rien de ce que nous connaissons, les notes d’un piano? Par la plume, Santiago Pajares sait le faire, c’est tout dire.



Est –il nécessaire de dire que j’ai adoré ce bouquin? Oui? Alors, j’ai adoré ce bouquin, sa construction à travers celle de Ionah, ces instantanés qui mine de rien en disent long. J’ai adoré suivre ce chemin des dunes avec des airs de sable qui m’ont envoûtés.

Merci à Montmartin par qui « Imaginer la Pluie » m’a dragué, à fanfanouche qui a porté l’estocade finale, et puis quand même à Santiago Pajares parce que je ne sais pas si je vous ai dit mais, j’ai adoré ce livre.

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Imaginer la pluie

Comment imaginer la pluie, quand on n'a connu que le désert ?



Question qui est l'essence même de cet étonnant roman post-apocalyptique, le roman de Ionah, jeune garçon élevé (quel joli mot quand on y pense) par le seul être humain qu'il ait jamais connu, sa mère.



Elle et lui, deux rescapés, seuls, recentrés sur l'essentiel, la vie, la survie sur leur asile de sable au milieu du néant.



Un sujet qui a priori ne respire pas l'allégresse et pourtant, ce conte humaniste est pétri d'espérance et de poésie pure comme un ciel de désert. Car par le regard innocent de Ionah, vierge des conditionnements vains de « la vie d'avant », l'univers originel se reforme sous nos yeux, radieuse métaphore d'un espoir de renaissance pour notre humanité.



Et qu'y a-t-il au-delà de « ce néant qui n'est que sable » ?

L'océan ?

La civilisation ?

Ne compte pas sur moi pour la réponse. Mets-toi plutôt en route aux côtés de Ionah sur ce chemin initiatique hors du commun. Une traversée du désert que tu ne regretteras pas.





Et pour le partage, merci Piatka ; )




Lien : http://minimalyks.tumblr.com/
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Imaginer la pluie

Une pépite découverte au hasard de mes flâneries boulimiques !

Un dessin de couverture des plus épurés, un quatrième de couverture attractif décrivant cette fiction d'un auteur espagnol,comme "Un Petit

Prince revisité"...



Je me suis immédiatement immergée dans ce texte original, qui fait quelque peu écho à une autre lecture époustouflante , assez récente :

"Le Garçon" de Marcus Malte. Une autre sorte de fable et de regard insolite, sur un personnage pur, "vierge", vivant dans un monde auquel il ne comprend rien, où il doit découvrir , et se rapprocher du monde des hommes.



Un texte choc qui fait table rase de nos conditionnements multiples; Un regard authentique qui revient à l'essentiel ...

Retrouver le "premier regard" sur tout ce qui nous entoure, sans les paravents de l'éducation, du milieu social...

Retrouver un état de réflexion "vierge" sur le monde !



A la fois un texte d'espérance et de polémique, où on repart du néant,ou du désert... Pour tenter de reconstruire un ancien monde démoli par la folie des hommes... REPENSER notre monde pour qu'il soit

habitable et humain.!!



Ce "Petit Prince" revisité par cet auteur espagnol est un texte salutaire, et tonique, comme un élan désespéré pour réveiller les consciences....



Une fiction qui, étrangement, fait balancier entre "Le Petit Prince"et "Le Mythe de Sisyphe"...



Il est question d'une terre originelle, sans les hommes et sans le mal.

Une mère et son fils survivent dans le désert. Cette mère a fui la guerre, la violence; le père de l'enfant ayant été tué, elle a sauvé son uniqueenfant et tenté de lui transmettre l'essentiel pour survivre et se

débrouiller seul...



La mère meure...Ionah devra poursuivre son chemin, avec ce qu'elle lui a transmis: roman d'initiation et d'apprentissage, où notre héros, orphelin, doit survivre, et se rapprocher du monde des hommes. Sans être un "enfant sauvage", il ignore quasiment tout du monde de ses semblables...



Un coup de coeur...une lecture captivante, troublante qui nous transporte dans un no man's land, un espace de début du monde ...!

Entre fable et parabole... une narration qui fait réfléchir, reconsidérer, les questionnements essentiels, premiers , de notre présence sur terre..

et aux autres.



"(...) Si j'avais quelque chose, je te le donnerais.

- Tu m'as donné ce que personne n'a jamais pu me donner, Ionah. Tu m'as donné une perspective.

Tu m'as sauvé du désert et tu m'as donné tout le temps du monde pour penser à ce que j'ai fait et à ce que je veux faire. C'est plus que ce que

possèdent la plupart des gens, tu peux me croire. Tu m'as aidé à réduire ma vie à l'essentiel. "(p. 116)



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Imaginer la pluie

L’équation de départ de ce très beau et subtil roman est minimaliste : une mère et son fils ont trouvé refuge dans le désert à mille milles de toute terre habitée après une catastrophe dont on ignore à peu près tout. Leurs conditions de vie sont rudimentaires, et pourrait se résumer par cette phrase qui ouvre et clôt aussi le récit, comme un mantra :

« Le sable. Le sable à perte de vue. Dans toutes les directions. Et au milieu de ce néant qui n'est que sable, un petit puits, deux palmiers, un potager minuscule et un appentis. Et moi sur le toit, essayant d'imaginer la pluie. »



Pour la mère, lien entre le monde « avant que tout change » et l’avenir qu’elle espère meilleur pour son fils Ionah, la transmission est essentielle. Elle lui enseigne la survie, mais aussi la noirceur des hommes avec lesquels il devra vivre un jour, elle n’en doute pas.

Seul après le décès de sa mère, Ionah compose avec l’implacable et enveloppant désert, la monotonie d’une vie immobile, accepte l'inconnu, frôle la mort, mais cette poétique fable d'apprentissage ne s’enlise jamais dans les replis d’une dune ou au fond du puits. On se surprend souvent à attendre de découvrir ce qui se trouve après la prochaine dune...l'aventure est prenante.



C'est sa très grande force, en plus de son caractère extrêmement attachant. L’auteur prend son temps pour égrener des tranches de vie, des rencontres, multipliant les clins d'œil à l'autre fable universelle à laquelle on ne peut éviter de penser, celle où un renard répondait à un petit prince lui aussi égaré au milieu d'un désert : "L'essentiel est invisible pour les yeux".

Il nous invite donc aussi à ralentir, c'est bienfaisant, à réfléchir sur le sens de nos vies, c'est essentiel. Sa narration est rythmée en courts chapitres, resserrée autour d'un chemin semé de difficultés et d'espoir, le chemin de Ionah dont le nom signifie colombe en hébreu. Tout un symbole !



Un immense merci à Fanfanouche et TerrainsVagues, leurs magnifiques critiques m'ont permis d'ajouter une pépite à ma collection de romans cinq étoiles. Sans eux, probable que je n'aurais pas croisé la route de Ionah dans le désert.

"Le désert marque toujours un chemin, même si ce n'est pas celui qu'on veut prendre."
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Imaginer la pluie

Imaginez-vous ne rien connaître de la civilisation ni du monde des hommes. Imaginez-vous n'avoir rien connu d'autre dans votre jeune vie que le désert, le soleil, le sable et les cailloux, deux palmiers, un potager minuscule, un puits et des lézards. Et un seul être humain : votre mère. Si vous y arrivez, vous comprendrez pourquoi Ionah ne peut qu'imaginer la pluie, et toutes les autres choses du monde d'avant, que sa mère tente de lui décrire. Parce qu'elle est une rescapée de ce monde détruit par la folie humaine, et qu'elle a trouvé refuge, avec Ionah encore bébé, au fond du désert. Et parce qu'elle sait qu'un jour elle mourra et qu'il se retrouvera seul, elle lui transmet ses souvenirs, lui expliquant tout ce qu'elle peut, des choses du quotidien aux concepts plus abstraits : la guerre, l'envie, la cupidité. Elle sait qu'un jour Ionah devra partir, traverser le désert pour retrouver le monde des hommes, alors, depuis le début, elle le prépare à survivre avec l'essentiel, tout en lui faisant comprendre que ce sont le besoin de possession et de consommation qui ont mené les hommes à leur perte.



Il y a l'expression "forêt vierge", ici il faut la transposer au désert que connaît Ionah, vierge de tout, comme lui-même d'ailleurs. Un désert comme une matrice originelle, l'aube d'un monde nouveau, épuré du non essentiel, où tout a commencé et où tout va peut-être pouvoir recommencer sur des bases pures. Car c'est le destin de chaque enfant de sortir de cette matrice protectrice, de se construire, de trouver son chemin. Ionah devra traverser le désert, dans le silence, la solitude et la peur qui lui font tutoyer la folie. Que trouvera-t-il de l'autre côté ?



Quitter un havre de paix, une zone de confort, un monde connu mais précaire et limité, pour un ailleurs incertain, inconnu mais peut-être heureux et infini de possibilités, tel est le risque à prendre. Ionah ignore si le voyage en vaut la peine, mais il part, pour tenir la promesse faite à sa mère.



"Imaginer la pluie" est une fable poétique, un conte initiatique qui nous ramène aux questionnements essentiels : pourquoi la vie, quel sens lui donner, qu'est-ce que l'humanité, l'enfer, est-ce les autres ? Avec ses personnages attachants, ce texte d'une beauté dépouillée et sans artifices montre combien la pureté des intentions et des sentiments est fragile quand elle est confrontée à l'âpreté du monde "civilisé". Entre les deux, il faut trouver sa place, son abri, son refuge, en préservant si possible son humanité. C'est cela, "Imaginer la pluie".
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Imaginer la pluie

Imaginer la pluie, j'ai adoré ce livre de Santiago Pajares comme une caresse, comme une dissidence, comme un voyage.

Ce récit est quelque chose de pur qui soulève le sable. Quelque chose de rude aussi.

Nous sommes ici à la lisière d'un monde qui nous est totalement inconnu.

Nous ne savons rien d'ici et d'avant. Il règne comme une atmosphère post-apocalyptique...

Plus tard, nous devinons...

Imaginer la pluie, lorsque le ciel et le sable brûlent tout autour.

Le sable d'ici est là pour seul horizon, à perte de vue.

J'ai aimé les personnages, cette mère et son fils, dont nous faisons la rencontre au tout début du récit, locataires d'un territoire immense, mais à peine plus grand que le coeur.

C'est un dialogue par-delà les mots, par-delà la mort. Un dialogue entre une mère et son fils. Souvent elle parle du monde d'avant. La force du souvenir est ici triomphante. C'est un livre sur la transmission.

Ionah est un enfant qui n'a connu que le désert, vivant là avec sa mère, seuls auprès d'un puits, d'un dattier, de quelques maigres légumes...

Ce livre ressemble à un conte, une sorte de fable.

Imaginer la pluie comme seule manière de marcher vers la vie.

Faire le silence en nous, laisser venir ce désert en nous, assécher nos territoires intérieurs qui nous encombrent terriblement.

Imaginer la pluie, c'est une invitation, un chemin, mais un chemin ne dit jamais à quel endroit on arrive et si l'on en revient.

Imaginer la pluie, c'est une mère partie trop tôt mais qui revient avec la douceur de la pensée et des souvenirs. Qui revient avec les mots, d'autres mots inventés pour dire la vie qui continue.

Ici le bruit du monde semble loin. Nous pourrions penser que parfois c'est une paix.

Cueillir des dattes, poser des pièges pour les lézards, prendre l'eau d'un puits. Ainsi passent les journées.

Mais la mort guette chaque geste, le puits est source de vie, il est une menace aussi, selon la manière dont on se penche au-dessus de lui, dont on prend son eau. Les pierres planes qui forment la margelle du puits sont à la fois si protectrices et si fragiles.

Des dunes immenses se dressent à perte de vue.

Ici, point de pollution, peut-être simplement la mort plus loin, à quelques pas du sable.

Plus tard, un homme tombe d'un avion en plein désert, il s'appelle Shui...

Ici aussi, j'ai aimé ce conte philosophique qui amène à s'interroger sur le devenir de l'humanité, la modernité et la société de consommation. Ce n'est peut-être pas le message essentiel, mais il prend tout son sens ici.

C'est une histoire terrassée par le silence, une manière de conclure un accord avec le désert. C'est la seule manière de survivre.

Imaginer la vie, avec ou sans la pluie.

Un jour, il faudra bien revenir vers les hommes. Mais lesquels ? Peut-on choisir ceux vers lesquels la vie nous refoule vers la vie ?

Imaginer le bonheur, une fois la pluie venue.

Imaginer des gens ailleurs, plus loin, si loin, puisque le désert n'est pas infini.

C'est un livre qui fait l'éloge des mots, comme des grains de sable qui s'envolent dans le vent.

Même les dunes ont une fin.

Imaginer que le désert ne serait pas sans limites. Qu'il y aurait quelque chose après les dunes, après l'horizon, après le ciel.

Peut-être encore une immensité, mais qui ne serait pas le désert. Comment nommer cette chose immense ?

Imaginer qu'il y aurait des gens peut-être comme lui, ou différents de lui.

Imaginer des gens parmi cette pluie.

Imaginer la pluie parmi ces gens.

Peut-être imaginer la pluie après...

J'ai trouvé ce texte comme un magnifique plaidoyer pour la pureté des commencements et des recommencements.
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Imaginer la pluie

Un très beau texte, un conte magique, un petit écrin ouvert sur les trésors essentiels dans la vie.

Un chant d'amour d’une mère à son fils qui n’a jamais connu « la vie d’avant »... C'est Ionah son enfant , innocent et pur qui a toujours vécu dans le désert, le silence et la solitude : « Le sable. Le sable à perte de vue. Dans toutes les directions. Et au milieu de ce néant qui n'est que sable, un petit puits, deux palmiers, un potager minuscule et un appentis. Et moi sur le toit, essayant d'imaginer la pluie ».

Ionah, à l’aide des mots que sa mère lui lègue comme un trésor, avant de mourir, va essayer de comprendre et d’imaginer « l’ancien monde » anéanti par les hommes, leurs folles technologies et leur avidité.

Santiago Pajares nous conte de façon simple, lumineuse et poétique cette formidable renaissance de Ionah et son envol vers l’espoir et la vie…

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Imaginer la pluie

Un conte philosophique ou initiatique, appelez-le comme vous voudrez, mais un conte fort prenant, aux allures de fable ou de légende post-apocalyptique.



Le sable engloutit tout, le désert est infini et pourtant Ionah ne doit-il pas en sortir pour découvrir l'ailleurs, que sa mère a connu avant, avant le changement ?



Une petite pépite à découvrir.
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Imaginer la pluie

Belle découverte grâce à ma libraire que cette fable épurée, à l’image du dessin de couverture : le monde d’après vécu à travers les yeux d’un petit prince revisité, totalement vierge du monde d’avant, si ce n’est des histoires que sa mère, seule personne qu’il ait jamais vue, lui a transmises avant de mourir. Dès lors, il n’aura de cesse de se répéter ces mots pour ne pas les oublier, et de chercher à savoir ce qu’il y a au-delà de ce désert hostile.

La fin de notre système inspire de plus en plus d’écrivains qui cherchent à développer une vision constructive de l’après, ce qui donne lieu depuis quelques années à de très jolies pépites en matière de littérature post-apolcalyptique. « Imaginer la pluie » (un titre magnifique !) en est une.

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Imaginer la pluie

Vous allez aimer ou détester ce livre mais vous allez tous y trouver quelque chose qui changera votre façon de voir les choses.



Après avoir lu la quatrième de couverture et une dizaine de pages, je savais que je n'allais pas lire une histoire comme telle. Si histoire il y a, elle se déroule à la vitesse d'un escargot.



On pourrait y voir un recueil de réflexions philosophiques chrétien comme « Écris dans le sable des défauts de ton ami » ou un recueil de belles images comme : « Les palmiers dattiers vivent la tête dans le feu et les pieds dans l'eau. » Ou encore un recueil de vérités de la Palice comme : « Il est de notoriété publique que les puissants n'ont pas une bonne ouïe. »



Mais s'il n'y avait eu que cela, ce livre aurait été d'une platitude incommensurable (ça c'est un beau mot).



L'auteur a cependant réussi à nous montrer tous ces éléments d'une façon tellement intégrée aux vies d'iona, d'Aashta et de Shui qu'elles nous semblent d'une beauté fantastique.



La fin ressemble au roman et je la considère très bien intégrée au roman.



Reste un détail dont personne n'a parlé dans sa critique. Moi, ce détail m'a intrigué et j'ai cherché à en découvrir les règles. Il s'agit des petits caractères qui se retrouvaient sous le numéro de chaque chapitre. Si vous n'avez pas encore lu ce livre, faites comme moi et cherchez… ce sera un autre plus..



Un gros merci à ma petite fille adorée pour ce cadeau d'anniversaire. Oui, j'ai maintenant 73 ans.

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Imaginer la pluie

Imaginer la pluie...



Imaginer Ionah, un garçon dans le désert, aussi seul que le Petit Prince sur sa planète. La planète « Désert ». Lui aussi a une rose, sa mère. Sa mère a connu la vie avant que tout change. Elle lui raconte avec ses mots étranges, avant de faner.

Mais comment comprendre les mots quand on n'a jamais vu les choses qu'ils représentent ? Comment comprendre les sentiments, comme l'envie, la jalousie, la violence, la vanité, quand on a toujours vécu dans le dénuement le plus complet, avec des besoins essentiels, des réflexes de survie, de l'humilité et du courage, pour ne pas se briser face au désert.



Comment imaginer la pluie, la mélodie d'un piano, la caresse d'un nuage, le goût du lait sucré ?



Ionah, dont le prénom signifie colombe, apprend que la vie ce n'est pas seulement survivre, que le vent n'est pas le seul maître du destin. Notre voix, notre regard sur le monde, dessinent aussi notre route.

On peut décider de ne pas faire grandir le désert, de préserver la mélodie de la pluie, la beauté des mots à partager, et le secret de l'autre, de soi, ce qu'on ne peut découvrir dans un simple miroir.



Imaginer la pluie, c'est magique. C'est un désert qui étincelle d'étoiles de pluie, de grains de mots précieux.

Un coup de coeur.

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Imaginer la pluie

Couverture à la beauté désarmante,

Ecriture d’une simplicité envoûtante,

Personnage débordant de naïveté,

Attachant au point de ne jamais vouloir le quitter,

Fable d’une profonde humanité.



Pouvez-vous l’imaginer ? Non ?

Alors lisez !





PS : Merci Lolokili pour cette belle découverte.
Lien : https://belettedusud.wixsite..
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Imaginer la pluie

Imaginer la pluie... Imaginer la pluie quand on est un enfant depuis toujours dans le désert, après le cataclysme subséquent aux erreurs des hommes qui avaient alors, depuis longtemps, oublié que seul compte l’essentiel, même st surtout quand il est invisible pour les yeux !

Ionah a longtemps vécu dans le désert, avec sa mère, seuls auprès d’un puits, de deux dattiers, de quelques maigres légumes et des lézards qu’ils arrivaient à piéger. Mère n’a pas beaucoup parlé, Ionah a cependant beaucoup appris. Et puis, quand la vie s’est mise à décliner, Mère s’est mise à conter le temps d’avant, à expliquer ce qui ne pouvait s’imaginer, la pluie, un piano, des tours, immeubles et beaucoup de gens qui courent après l’envie, l’argent, des chimères et oublient l’essentiel.

Ionah, plus tard, devenu adulte quittera l’appentis, le dattier, le puits et partira pour une longue traversée du désert. Riche en épreuves, questions, éléments de réponse et même découverte de l’autre. La vie finira-t-elle par lui donner envie de siffler ?

Santiago PAJARES nous livre ici une fable exquise sur le désert intérieur de chacun, dit l’éditeur (Actes Sud, avril 2017). Un Petit Prince revisité, d’une densité de réflexion qui n’a d’égal que l’apparente simplicité minimaliste du style d’écriture de l’auteur. Mais qu’on ne s’y trompe pas, produire une écriture aussi simple, sans fioriture et déversements d’adjectifs, d’adverbes et d’autres artifices littéraires, relève de la prouesse et de la grande maîtrise de son sujet de la part de Santiago PAJARES. Un livre à recommander, à partager sans modération. Un coup de cœur !
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Imaginer la pluie

Quel roman merveilleux ! Dès qu’on a le nez plongé dedans, c’est comme si on entrait dans un autre monde au point d’en oublier tout ce qui se passe autour. L’histoire est importante bien sûr avec cet enfant qui attend la pluie qu’il n’a encore jamais vu. Ben oui ça ne se passe en France, mais dans le désert où il vit seul avec sa mère. Pourquoi ? Comment ? C’est une écriture ensorceleuse qui donnera les réponses. Une découverte unique grâce à fanfanouche24 que je remercie.

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Imaginer la pluie

Imaginer la pluie est un conte philosophique sur ce qui est Essentiel. Sur le besoin de l'Autre,sur la rencontre,sur la survie et ce qui donne sens à l'envie de survivre.Ionah est vierge de tout système si ce n'est la relation à sa mère et aux lois du desert puisqu'il y est né et n'a jamais rien connu d'autre. Santiago Pajares à une façon d'écrire très poétique et très picturale qui parvient à nous faire voir le monde comme si c'était la première fois, à travers le regard de cet "homme/enfant". C'est aussi une fable initiatique qui parle du cheminement intérieur mais en miroir à l'évolution de l'humanité.L'auteur sème sans en avoir l'air des questions politiques comme l'impact de la notion de propriété, ou l'absurdité destructrice des besoins que crée l'abondance artificielle et superficielle.Il y a un beau souffle de liberté dans ces pages, qui provient , à n'en pas douter, du désert!
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Imaginer la pluie

Un enfant vit seul avec sa mère dans un endroit complètement isolé, plus qu’isolé, le plus éloigné possible de tout. Ainsi résumé, le roman rappelle Le garçon de Marcus Malte, mais à y regarder de plus près, l’auteur espagnol Santiago Pajares explore des chemins bien différents. Son texte se situe dans un futur assez proche, où l’humanité en conflit a laissé pour seul choix à une femme enceinte de mourir ou de se réfugier dans une minuscule oasis dans un désert brûlant. Elle élève ainsi jusqu’à une douzaine d’années son fils Ilonah, mais tombe malade. Quand elle sent que sa fin est proche, la mère raconte à son enfant comment c’était avant, et lui donne quelques conseils sur le chemin qu’il devra suivre, au sens propre comme au figuré.



« À quatorze mètres, on trouve l’eau. Seuls les palmiers et les fous sont capables d’aller aussi loin. »

Les suivra-t-il ou pas, et surtout comment s’accommodera-t-il de la solitude immense qui est désormais la sienne ?

Je m’en voudrais de vous en dire plus sur ce très beau, ce magnifique roman, sobrement poétique, aux phrases et aux chapitres courts, commençant chacun par un nombre écrit en caractères arabes et japonais. Sachez que la fable philosophique y côtoie le récit post-apocalyptique, que le roman de survie se fait ici roman d’initiation, qu’il y est question de solitude, mais aussi d’amitié. Tout pour me plaire donc, et l’écriture et la traduction sont tout juste parfaites, en adéquation idéale avec le sujet. Mais pourquoi n’a-t-on pas davantage parlé de ce roman au moment de sa sortie ?

Je me rends compte que je ne lui rends pas service en en parlant si longtemps après sa sortie (un oubli de ma part), mais si je pouvais ne donner envie de le lire qu’à deux ou trois personnes, j’en serais déjà ravie !
Lien : https://lettresexpres.wordpr..
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Imaginer la pluie

"Imaginer la pluie"..quel beau début de poème ! Attention Pépite !

Vu ce qui tombe en ce moment ! ..

Pas évident de s'imaginer en plein désert avec ce héros , prénomé Ionah, digne du Petit Prince de Saint Saint-Exupéry ..sa mère Aasha qui signifie "foi" va lui apprendre tout " le kit de survie vital" à connaitre par coeur pour vivre et espérer survivre dans un dénuement total en ce pays aride et si désertique. Celle-ci va disparaitre et il va être confronter à sa propre image, à son extrême solitude, ses peurs et son écho...chaque geste, chaque pensée sera déterminante pour son destin.

j'avoue que je me demandais si j'allais jusqu'au bout de ma lecture... L'écriture m'a emporté, puissante, captivante.....Fascinant parcours initiatique où l'évidence, le regard innocent et vierge de toute pollution civilisée de cet enfant va lui permettre de vivre et de résister... Nourri par les histoires que sa mère lui a narrées et qui le font espérer, apprécier chaque petite victoire de chaque instant, tout est vécu avec intensité.....très vite une empathie s'installe et l'on a envie que tout "ce mirage" improbable se termine bien pour lui. La transmission par la filiation, la sève vitale : juste la vie même....



Le livre refermé ..une envie de ménage subite dans ma maison !, où tout finalement ce qui nous entoure n'est que superflu car l'essentiel est ailleurs...Beau roman à faire découvrir autour de soi.

Roman MAGIQUE et MAGISTRAL !









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Imaginer la pluie

Coup de coeur que je recommande vivement, ce roman me rappelle ‘'Moi qui n'ai pas connu les hommes'' de Jacqueline Harpman… un roman post-apocalyptique dans lequel le narrateur n'a pas connu le monde ‘'d'avant''. Là s'arrête la ressemblance ; car, contrairement au roman d'Harpman et sa narratrice laissée dans l'ignorance par ses compagnes, Ionah aura une idée de ce monde ‘'d'avant'' grâce à sa mère (« Mère me raconta qu'avant que tout change… ») ; et, également, grâce à sa rencontre avec Shui.



« Le sable. le sable à perte de vue. Dans toutes les directions. Et au milieu de ce néant qui n'est que sable, un petit puits, deux palmiers, un potager minuscule et un appentis. Et moi sur le toit, essayant d'imaginer la pluie. »… voilà le décor posé dès le début.



Ce roman en forme de fable philosophique et poétique relate les efforts d'une mère pour armer son fils pour sa sortie du néant où ils survivent puis les efforts de ce fils pour s'en extraire… un monologue avec, parfois, des airs de ‘'Petit Prince'' qui vous happe dès les premières pages et qu'on ne peut plus lâcher.



Un retour à l'essentiel ; une leçon d'amour, d'amitié, de courage et d'espoir… La survie qui devient vie.

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Imaginer la pluie

Ce n'est pas parce qu'un livre est post-apocalyptique qu'on doit le classer en Science-fiction. Sinon on risque de grandes déconvenues. Surtout si on cherche de la SF. C'est la réflexion que je me suis faite en lisant ce petit bijou, c'est aussi celle que j'ai eue en lisant La Constellation du chien de Peter Heller, immense chef d'œuvre que je ne recommanderai jamais assez.



Pour Imaginer la pluie, il y a un bien un mystère latent, une envie de dénouement ressentie pas le lecteur, une certaine progression dans les révélations. Mais il faut savoir à l'avance qu'on n'est pas là pour ça, même à la toute fin. J'ai été pris, à la dernière page, d'une envie de lire une suite, une vie radicalement différente mais avec notre héros et sa manière de voir les choses.



Ah, notre héros ! C'est lui le centre du livre, le centre du monde. Nous sommes dans son esprit, nous vivons sa progression et la puissance de sa vie. C'est fort et nous prend dans une lecture frénétique et sans difficultés, même si l'on se dit que cet homme-là écrit fort bien pour une personne qui ne savait au départ pas grand-chose de la vie. Eduqué par sa mère au milieu de nulle part.

Si on devine à peu près tout ce que lui a écrit, on ne saura pas grand-chose des écrits qu'il a récoltés, mystère qu'on aurait bien aimé suivre jusqu'au bout.

Les chapitres sont généralement minuscules, le livre de 300 pages doit en en faire en réalité 170 car il y 120 chapitres !

On a soif, on a chaud, on a peur de mourir, on a froid, on ressent beaucoup de choses, avec une belle philosophie de vie. Le désert est parfaitement décrit en creux, dans ses manques de tout. Un rocher, un serpent nous surprennent tant ce désert est vide. Vide trompeur, comme celui d'un esprit qui s'éveille et se peuple des traces de ceux qu'il a croisés.



Ce livre n'exagère pas sur les bons sentiments. Il est humaniste sans être racoleur ni moralisateur. Nous n'avons pas l'impression de nous trouver en présence d'un de ces gourous qu'on trouve un peu partout et qui semblent vouloir nous dire comment il faudrait vivre en nous donnant des leçons qu'ils ne respectent pas. Au contraire, ici l'apocalypse est passée, il faut survivre et c'est dans la tête, chacun y trouve ce qu'il y cherche. On pourrait se contenter de peu et survivre, certes. Mais il y a plus : la vraie vie est dans l'expérience avec soi, avec la nature, en solitude ou en compagnie.
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Imaginer la pluie

Tout le monde voulait davantage et personne n’était satisfait, c’est ainsi que les problèmes ont commencé.



Sa mère a connu la pluie, Ionah ne connait que le sable, le sable à perte de vue, le désert. Le désert qui tolère les hommes comme des parasites , qui déclenche une tempête de sable, c’est sa façon de crier. Elle apprend à son fils à se battre, à creuser pour chercher l’eau, à piéger des lézards source de protéines pour survivre.



Sa mère est morte, elle s’appelait Aashta. Il trouve un homme inanimé et le sauve des vautours. cela fait neuf ans, depuis la mort de sa mère, qu’il n’a pas parlé à quelqu’un de vivant. Shui lui apprend à siffler et lui donne l’espoir. Shui se suicide dans le puits pour le forcer à partir.



Il met dans son sac, le pistolet de Shui avec cinq balles, il se réserve la dernière. A la première lueur du jour, c’est pour lui le moment de s’en aller. Il va retrouver le monde et les hommes que sa mère a fui pour le sauver. Le soleil lui indique le chemin jour après jour. Les dunes auront une fin, mais il ne sait pas ce qu’il y aura après et cela l’effraie. Il ne sort pas du désert pour survivre, il en est sorti pour ne pas mourir seul.



Ce roman raconte l’histoire de Ionah, la dernière personne innocente qui subsiste sur cette terre, il imagine la pluie qu’il n’a jamais vue. Il ne connait ni l’envie, ni la colère, ni l’avarice, ni la nostalgie . Quand la sagesse et la philosophie rencontre la poésie cela donne un roman original d’une richesse incroyable où chaque page donne à réfléchir. Il y a un peu du " petit prince " dans Ionah, son innocence, sa soif de connaissances. Il est aussi question de la folie des hommes dont la fuite en avant conduit la terre au désastre. Un énorme coup de cœur pour ce très beau texte dont les chapitres courts permettent de faire une pause et de rêver.






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