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Critiques de Santiago Pajares (48)
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Imaginer la pluie

Ionah n’a connu que le désert, il y est né, il y a grandi avec pour seule compagnie sa mère qui, juste avant de mourir, lui racontera le monde d’avant, celui que les hommes ont détruit.



« Nous nous dévorons les uns les autres. »



J’ai eu envie de recopier un nombre incalculable de phrases tellement elles résonnaient juste à mes oreilles, surtout dans la première partie du roman. Comme des aphorismes, elles jalonnent la première partie du texte et on s’en régale.



« La mémoire est un tout petit livre. »



Poétique, philosophique, quête initiatique, ce roman est tout ça à la fois. Il est aussi survivaliste, post-apocalyptique, mais surtout bien plus que ça. Il est une ode à la vie, une réflexion sur la solitude, sur la mort, il pose la question de l’essence même de la vie.



Y a-t-il chose plus merveilleuse que de découvrir notre monde à travers les yeux d’un jeune homme qui n’a connu que le désert, le puits, deux palmiers, les lézards, le maigre potager et l’appentis ? Son innocence apporte une fraîcheur certaine au texte, et il en a bien besoin sous l’incandescence du soleil !



Un petit prince dans un désert. Mais ce petit prince-là n’a pas de planète, il est sorti du ventre de sa mère au milieu de ce désert de sable, suite à la chute d’un avion. Nul renard pour l’apprivoiser, mais un homme, un seul, qui deviendra son seul ami avant de le renvoyer une fois de plus à sa solitude.



Comment imaginer la pluie si on n’a connu que l’ardeur du soleil et le froid de la nuit ? Comment imaginer le son de la pluie ? La nature des gouttes ? La fraîcheur qu’elle dispense ?



Comment imaginer le son d’un piano lorsqu’on ne sait même pas à quoi il ressemble ni quel son produit la musique ?



Ce petit roman divisé en chapitres très courts m’a charmée dès les premiers mots. Transportée dans le désert, la bouche parfois sèche, les grains de sable s’infiltrant dans tous les pores de ma peau, j’ai vécu là une belle leçon de vie.



Je l’ai trouvé à la médiathèque. Courez donc à la bibliothèque la plus proche de chez vous, peut-être aurez-vous la chance de dénicher ce petit joyau ?




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Imaginer la pluie

Ce n'est pas parce qu'un livre est post-apocalyptique qu'on doit le classer en Science-fiction. Sinon on risque de grandes déconvenues. Surtout si on cherche de la SF. C'est la réflexion que je me suis faite en lisant ce petit bijou, c'est aussi celle que j'ai eue en lisant La Constellation du chien de Peter Heller, immense chef d'œuvre que je ne recommanderai jamais assez.



Pour Imaginer la pluie, il y a un bien un mystère latent, une envie de dénouement ressentie pas le lecteur, une certaine progression dans les révélations. Mais il faut savoir à l'avance qu'on n'est pas là pour ça, même à la toute fin. J'ai été pris, à la dernière page, d'une envie de lire une suite, une vie radicalement différente mais avec notre héros et sa manière de voir les choses.



Ah, notre héros ! C'est lui le centre du livre, le centre du monde. Nous sommes dans son esprit, nous vivons sa progression et la puissance de sa vie. C'est fort et nous prend dans une lecture frénétique et sans difficultés, même si l'on se dit que cet homme-là écrit fort bien pour une personne qui ne savait au départ pas grand-chose de la vie. Eduqué par sa mère au milieu de nulle part.

Si on devine à peu près tout ce que lui a écrit, on ne saura pas grand-chose des écrits qu'il a récoltés, mystère qu'on aurait bien aimé suivre jusqu'au bout.

Les chapitres sont généralement minuscules, le livre de 300 pages doit en en faire en réalité 170 car il y 120 chapitres !

On a soif, on a chaud, on a peur de mourir, on a froid, on ressent beaucoup de choses, avec une belle philosophie de vie. Le désert est parfaitement décrit en creux, dans ses manques de tout. Un rocher, un serpent nous surprennent tant ce désert est vide. Vide trompeur, comme celui d'un esprit qui s'éveille et se peuple des traces de ceux qu'il a croisés.



Ce livre n'exagère pas sur les bons sentiments. Il est humaniste sans être racoleur ni moralisateur. Nous n'avons pas l'impression de nous trouver en présence d'un de ces gourous qu'on trouve un peu partout et qui semblent vouloir nous dire comment il faudrait vivre en nous donnant des leçons qu'ils ne respectent pas. Au contraire, ici l'apocalypse est passée, il faut survivre et c'est dans la tête, chacun y trouve ce qu'il y cherche. On pourrait se contenter de peu et survivre, certes. Mais il y a plus : la vraie vie est dans l'expérience avec soi, avec la nature, en solitude ou en compagnie.
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Imaginer la pluie

Couverture à la beauté désarmante,

Ecriture d’une simplicité envoûtante,

Personnage débordant de naïveté,

Attachant au point de ne jamais vouloir le quitter,

Fable d’une profonde humanité.



Pouvez-vous l’imaginer ? Non ?

Alors lisez !





PS : Merci Lolokili pour cette belle découverte.
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Imaginer la pluie

J'ai beaucoup aimé ce livre dont je trouve pour commencer le titre magnifique. Il ne s'y passe à la fois pas grand-chose et, en même temps, c'est l'essentiel des questionnements et des choix d'une vie.



J'ai adoré être dans l'esprit de Ionah qui voit les choses comme personne car personne n'a vécu comme lui, sans aucune civilisation. Ionah a grandi dans le désert avec sa mère et les récits de celle-ci sur le monde d'avant, avant l'apocalypse humaine. Elle lui a tout appris pour la survie dans ce milieu hostile et pour qu'il devienne un homme un jour. Quand elle meurt, Ionah reste seul des années avant de prendre de nouvelles directions…



C'est un roman sur ce qui signifie être humain. Il est beau et brut.

Beau car Ionah a un regard particulier sur le monde et les choses, notre relation à elles et aux autres. Il nous offre de nouvelles perspectives sur ce qui pourrait nous paraître normal.

Brut car il parle sans détour de la vie et de la mort et des choix qui mènent à l'un ou à l'autre.



La métaphore du désert est multiple et m'a beaucoup questionnée. La vie peut être vue comme une traversée du désert, parsemée de quelques rencontres mais où l'on est fondamentalement seul avec nos choix. Que faisons-nous de cette traversée ? Est-elle dominée par la peur ou la sérénité, les désirs ou les besoins ? Là, le texte se fait mystérieux et profond, et vient frapper droit au coeur, à nous si éloignés du désert et pourtant souvent désertés de l'essentiel car encombrés de tout. Mais comment ne pas l'être ? Même Ionah n'échappe pas à la peur de perdre ce qu'il a aimé.



C'est un roman qui percute sans violence la tête et le coeur par son écriture forte et directe au style faussement naïf. Dans ces grandes étendues de sable, je ne me suis pas ennuyée un seul instant. Là où le texte aurait pu être répétitif, tout devient aventure. J'ai été conquise par sa beauté et je sens que plein d'idées me viendront encore en repensant à ce roman riche en réflexions.

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Imaginer la pluie

Coup de coeur que je recommande vivement, ce roman me rappelle ‘'Moi qui n'ai pas connu les hommes'' de Jacqueline Harpman… un roman post-apocalyptique dans lequel le narrateur n'a pas connu le monde ‘'d'avant''. Là s'arrête la ressemblance ; car, contrairement au roman d'Harpman et sa narratrice laissée dans l'ignorance par ses compagnes, Ionah aura une idée de ce monde ‘'d'avant'' grâce à sa mère (« Mère me raconta qu'avant que tout change… ») ; et, également, grâce à sa rencontre avec Shui.



« Le sable. le sable à perte de vue. Dans toutes les directions. Et au milieu de ce néant qui n'est que sable, un petit puits, deux palmiers, un potager minuscule et un appentis. Et moi sur le toit, essayant d'imaginer la pluie. »… voilà le décor posé dès le début.



Ce roman en forme de fable philosophique et poétique relate les efforts d'une mère pour armer son fils pour sa sortie du néant où ils survivent puis les efforts de ce fils pour s'en extraire… un monologue avec, parfois, des airs de ‘'Petit Prince'' qui vous happe dès les premières pages et qu'on ne peut plus lâcher.



Un retour à l'essentiel ; une leçon d'amour, d'amitié, de courage et d'espoir… La survie qui devient vie.

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Imaginer la pluie

Un jeune homme et sa mère, dans un désert, seuls au monde. Par chapitres très courts on en apprend lentement plus... Dans la veine du merveilleux "Mur invisible" de Marlen Haushofer avec une poésie dépouillée très accrocheuse. Du postapo introspectif. Beaucoup aimé.
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Imaginer la pluie

Voilà un livre qui m’offre l’étendue ; franchissable et infranchissable.

Il y a tout à faire, tout à tenter. L’auteur ne nous dirige ni ne nous oriente.

Ce livre est de ceux qui élève le niveau de conscience. C’est très enrichissant que de se représenter le monde à partir de la représentation qu'en a Ionah qui a un regard vierge sur le monde, si ce n’est celui d’un témoin, sa mère.

Cette écriture m’a rappelée celle de Laurent Gaudé. Du pur bonheur.

Et j’ai apprécié que l’auteur ait créé une histoire qui s’attache à « l’après » plutôt qu’à l’avant ou au pendant l’apocalypse. Et moins aux hommes qu’au courage nécessaire à la survie, et à la vie. A la recherche de la vie plutôt qu’à s’enterrer dans la survie.

Chacun y trouvera la richesse qui lui est réservée !



Je n’ai pas trouvé d’autres ouvrages traduits de cet auteur…

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Imaginer la pluie

Une pépite découverte au hasard de mes flâneries boulimiques !

Un dessin de couverture des plus épurés, un quatrième de couverture attractif décrivant cette fiction d'un auteur espagnol,comme "Un Petit

Prince revisité"...



Je me suis immédiatement immergée dans ce texte original, qui fait quelque peu écho à une autre lecture époustouflante , assez récente :

"Le Garçon" de Marcus Malte. Une autre sorte de fable et de regard insolite, sur un personnage pur, "vierge", vivant dans un monde auquel il ne comprend rien, où il doit découvrir , et se rapprocher du monde des hommes.



Un texte choc qui fait table rase de nos conditionnements multiples; Un regard authentique qui revient à l'essentiel ...

Retrouver le "premier regard" sur tout ce qui nous entoure, sans les paravents de l'éducation, du milieu social...

Retrouver un état de réflexion "vierge" sur le monde !



A la fois un texte d'espérance et de polémique, où on repart du néant,ou du désert... Pour tenter de reconstruire un ancien monde démoli par la folie des hommes... REPENSER notre monde pour qu'il soit

habitable et humain.!!



Ce "Petit Prince" revisité par cet auteur espagnol est un texte salutaire, et tonique, comme un élan désespéré pour réveiller les consciences....



Une fiction qui, étrangement, fait balancier entre "Le Petit Prince"et "Le Mythe de Sisyphe"...



Il est question d'une terre originelle, sans les hommes et sans le mal.

Une mère et son fils survivent dans le désert. Cette mère a fui la guerre, la violence; le père de l'enfant ayant été tué, elle a sauvé son uniqueenfant et tenté de lui transmettre l'essentiel pour survivre et se

débrouiller seul...



La mère meure...Ionah devra poursuivre son chemin, avec ce qu'elle lui a transmis: roman d'initiation et d'apprentissage, où notre héros, orphelin, doit survivre, et se rapprocher du monde des hommes. Sans être un "enfant sauvage", il ignore quasiment tout du monde de ses semblables...



Un coup de coeur...une lecture captivante, troublante qui nous transporte dans un no man's land, un espace de début du monde ...!

Entre fable et parabole... une narration qui fait réfléchir, reconsidérer, les questionnements essentiels, premiers , de notre présence sur terre..

et aux autres.



"(...) Si j'avais quelque chose, je te le donnerais.

- Tu m'as donné ce que personne n'a jamais pu me donner, Ionah. Tu m'as donné une perspective.

Tu m'as sauvé du désert et tu m'as donné tout le temps du monde pour penser à ce que j'ai fait et à ce que je veux faire. C'est plus que ce que

possèdent la plupart des gens, tu peux me croire. Tu m'as aidé à réduire ma vie à l'essentiel. "(p. 116)



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Imaginer la pluie

Imaginer la pluie...



Imaginer Ionah, un garçon dans le désert, aussi seul que le Petit Prince sur sa planète. La planète « Désert ». Lui aussi a une rose, sa mère. Sa mère a connu la vie avant que tout change. Elle lui raconte avec ses mots étranges, avant de faner.

Mais comment comprendre les mots quand on n'a jamais vu les choses qu'ils représentent ? Comment comprendre les sentiments, comme l'envie, la jalousie, la violence, la vanité, quand on a toujours vécu dans le dénuement le plus complet, avec des besoins essentiels, des réflexes de survie, de l'humilité et du courage, pour ne pas se briser face au désert.



Comment imaginer la pluie, la mélodie d'un piano, la caresse d'un nuage, le goût du lait sucré ?



Ionah, dont le prénom signifie colombe, apprend que la vie ce n'est pas seulement survivre, que le vent n'est pas le seul maître du destin. Notre voix, notre regard sur le monde, dessinent aussi notre route.

On peut décider de ne pas faire grandir le désert, de préserver la mélodie de la pluie, la beauté des mots à partager, et le secret de l'autre, de soi, ce qu'on ne peut découvrir dans un simple miroir.



Imaginer la pluie, c'est magique. C'est un désert qui étincelle d'étoiles de pluie, de grains de mots précieux.

Un coup de coeur.

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Imaginer la pluie

Il y a des livres qui nous emporte et que l'on ne peut lâcher une fois la première page ouverte. Il y a des livres qui nous paraissent si beau qu'il est difficile d'en parler tant on craint de mal le faire. Imaginer la pluie fait pour moi parti de ces livres là.



Iohna a grandi dans le désert, seul avec sa mère. Il ne connait rien des hommes et de la vie en société. Il ne connait pas la pluie ni le confort d'une maison et de la facilité à se nourrir. Ionah ne connait que le désert. Avant, il y eut un monde où les choses étaient plus faciles, un monde détruit par la folie des hommes. La mère de Ionah lui apprend à survivre dans cet environnement aride et sans pitié. Lorsqu'elle meurt, Ionah restera neuf ans seul jusqu'à ce qu'une rencontre vienne changer sa vie et qu'il se retrouve à devoir quitter le désert.



Ionah est un petit prince, un petit prince qui ne connait du monde que ce qu'on a pu lui raconter, un petit prince dont l'innocence tranche avec la violence qui a détruit le monde. Un petit prince qui, grâce aux mots de sa mère survit et imagine ce qu'il n'a pas connu. C'est avec un regard entièrement neuf que Ionah part à la recherche de la civilisation ou du moins de ce qu'il peut en rester. C'est avec un regard neuf qu'il nous conte le monde, son monde et celui qu'il tente de comprendre. Un regard qui nous ramène à l'essentiel, un regard dépourvu de toute convention sociale, de tout conditionnement.



Ce récit, à la fois poétique et philosophique nous mène à la réflexion, nous pousse à réinventer le monde, à revenir aux origines et à l'essentiel, à nous interroger sur la trace de l'homme sur Terre, sur ce qui est indispensable et ce qui nous semble indispensable, à la frontière entre le trop et le pas assez.



Solitude, silence, imagination, survie, force du souvenir, poids des mots, mirages et réalité, tels sont les principaux ingrédients de ce qui compose un livre magnifique, un livre qui nous questionne, qui nous chamboule, nous ramène à notre propre conscience, à notre propre humanité.



Un livre profond, un livre à l'écriture aussi belle que nous le promet le titre. Un coup de cœur !
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Imaginer la pluie

Imaginer la pluie, j'ai adoré ce livre de Santiago Pajares comme une caresse, comme une dissidence, comme un voyage.

Ce récit est quelque chose de pur qui soulève le sable. Quelque chose de rude aussi.

Nous sommes ici à la lisière d'un monde qui nous est totalement inconnu.

Nous ne savons rien d'ici et d'avant. Il règne comme une atmosphère post-apocalyptique...

Plus tard, nous devinons...

Imaginer la pluie, lorsque le ciel et le sable brûlent tout autour.

Le sable d'ici est là pour seul horizon, à perte de vue.

J'ai aimé les personnages, cette mère et son fils, dont nous faisons la rencontre au tout début du récit, locataires d'un territoire immense, mais à peine plus grand que le coeur.

C'est un dialogue par-delà les mots, par-delà la mort. Un dialogue entre une mère et son fils. Souvent elle parle du monde d'avant. La force du souvenir est ici triomphante. C'est un livre sur la transmission.

Ionah est un enfant qui n'a connu que le désert, vivant là avec sa mère, seuls auprès d'un puits, d'un dattier, de quelques maigres légumes...

Ce livre ressemble à un conte, une sorte de fable.

Imaginer la pluie comme seule manière de marcher vers la vie.

Faire le silence en nous, laisser venir ce désert en nous, assécher nos territoires intérieurs qui nous encombrent terriblement.

Imaginer la pluie, c'est une invitation, un chemin, mais un chemin ne dit jamais à quel endroit on arrive et si l'on en revient.

Imaginer la pluie, c'est une mère partie trop tôt mais qui revient avec la douceur de la pensée et des souvenirs. Qui revient avec les mots, d'autres mots inventés pour dire la vie qui continue.

Ici le bruit du monde semble loin. Nous pourrions penser que parfois c'est une paix.

Cueillir des dattes, poser des pièges pour les lézards, prendre l'eau d'un puits. Ainsi passent les journées.

Mais la mort guette chaque geste, le puits est source de vie, il est une menace aussi, selon la manière dont on se penche au-dessus de lui, dont on prend son eau. Les pierres planes qui forment la margelle du puits sont à la fois si protectrices et si fragiles.

Des dunes immenses se dressent à perte de vue.

Ici, point de pollution, peut-être simplement la mort plus loin, à quelques pas du sable.

Plus tard, un homme tombe d'un avion en plein désert, il s'appelle Shui...

Ici aussi, j'ai aimé ce conte philosophique qui amène à s'interroger sur le devenir de l'humanité, la modernité et la société de consommation. Ce n'est peut-être pas le message essentiel, mais il prend tout son sens ici.

C'est une histoire terrassée par le silence, une manière de conclure un accord avec le désert. C'est la seule manière de survivre.

Imaginer la vie, avec ou sans la pluie.

Un jour, il faudra bien revenir vers les hommes. Mais lesquels ? Peut-on choisir ceux vers lesquels la vie nous refoule vers la vie ?

Imaginer le bonheur, une fois la pluie venue.

Imaginer des gens ailleurs, plus loin, si loin, puisque le désert n'est pas infini.

C'est un livre qui fait l'éloge des mots, comme des grains de sable qui s'envolent dans le vent.

Même les dunes ont une fin.

Imaginer que le désert ne serait pas sans limites. Qu'il y aurait quelque chose après les dunes, après l'horizon, après le ciel.

Peut-être encore une immensité, mais qui ne serait pas le désert. Comment nommer cette chose immense ?

Imaginer qu'il y aurait des gens peut-être comme lui, ou différents de lui.

Imaginer des gens parmi cette pluie.

Imaginer la pluie parmi ces gens.

Peut-être imaginer la pluie après...

J'ai trouvé ce texte comme un magnifique plaidoyer pour la pureté des commencements et des recommencements.
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Imaginer la pluie

C'est un texte métissé avec des références explicites, Le Petit prince, on pourrait dailleurs songer à un palimpseste tant les allusions sont récurrentes mais on convoque d'autres textes, dont ,comme le signalait un autre lecteur , Le Garçon écrit par Marcus Malte, Robinson bien sûr, La Route...bref de quoi interpeller un bon lecteur féru d'intertextualité. Ces romans d'un retour aux origines, à un avant choisi ou subi de notre civilisation hyper-connectée semble une tendance lourde : aurions-nous perdu quelque chose à vouloir tant gagner?

C'est un récit aux chapitres très courts, où alternent réalisme et une forme de merveilleux, avec un style dépouillé très efficace. On s'attache bien sûr à la destinée de ce jeune garçon et tant pis pour la vraisemblance, la force morale de ce jeune homme est exceptionnelle...on aurait du mal à rivaliser..et cela invite à une réflexion salutaire .Une belle découverte, merci à l'amie libraire qui me l'a mis entre les mains.
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Imaginer la pluie

Ionah, 21 ans, ne connaît que le désert. Il regarde tous les jours le soleil se lever et se coucher derrière les dunes, attendant en vain la pluie qu'il ne connaît pas, mais que sa mère, qui a vécu dans un autre monde "avant que tout change", évoquait. Sa mère, Aashata, morte alors qu'il avait 12 ans, lui a transmis l'essentiel et lui a appris à vivre dans un environnement hostile. Ionah garde en mémoire les paroles de sa mère.

Ce roman original, avec des chapitres courts entre contes philosophiques et fables poétiques, nous permet de prendre du recul sur notre société et le sens de la vie.
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Imaginer la pluie

Un désert, un puits, un enfant... mais on est, dans ce roman, bien loin du Petit Prince de Saint Ex.

Un livre magnifique sur les déserts, le désert de sable et de soleil, et le désert de solitude et de mirages qui niche en chacun de nous.
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Imaginer la pluie

J' aurai aimé pouvoir mettre à ce livre toutes les étoiles du ciel.

C' est un bijou,une pépite, une merveilleuse rencontre.

Une fable d' une puissance poétique qui est d' une beauté ,d'une tristesse, d' une certaine naïveté grandiose car pure.

Il y a dans le recit d' Ionah des moments si bouleversants que j' ai lu et relu ,que j' ai noté, dont je sais que les mots ne me quitteront pas.

Dans ces pages que nous tournons ,nous rencontrons tout ce qu'une vie contient de malheur, de bonheur, d' espoir, de désespoir, de peur ,de joie, de force, de faiblesse ,de doute ,de volonté ,d' amour ,de pardon et de mort.

J' ai beaucoup aimé ses chapitres très courts anotés de chiffres de deux façons.

C' était comme autant de messages écrits sur des petits bouts de papier glissés dans notre poche ou notre sac qu' on emmène partout avec soi.





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Imaginer la pluie

L’équation de départ de ce très beau et subtil roman est minimaliste : une mère et son fils ont trouvé refuge dans le désert à mille milles de toute terre habitée après une catastrophe dont on ignore à peu près tout. Leurs conditions de vie sont rudimentaires, et pourrait se résumer par cette phrase qui ouvre et clôt aussi le récit, comme un mantra :

« Le sable. Le sable à perte de vue. Dans toutes les directions. Et au milieu de ce néant qui n'est que sable, un petit puits, deux palmiers, un potager minuscule et un appentis. Et moi sur le toit, essayant d'imaginer la pluie. »



Pour la mère, lien entre le monde « avant que tout change » et l’avenir qu’elle espère meilleur pour son fils Ionah, la transmission est essentielle. Elle lui enseigne la survie, mais aussi la noirceur des hommes avec lesquels il devra vivre un jour, elle n’en doute pas.

Seul après le décès de sa mère, Ionah compose avec l’implacable et enveloppant désert, la monotonie d’une vie immobile, accepte l'inconnu, frôle la mort, mais cette poétique fable d'apprentissage ne s’enlise jamais dans les replis d’une dune ou au fond du puits. On se surprend souvent à attendre de découvrir ce qui se trouve après la prochaine dune...l'aventure est prenante.



C'est sa très grande force, en plus de son caractère extrêmement attachant. L’auteur prend son temps pour égrener des tranches de vie, des rencontres, multipliant les clins d'œil à l'autre fable universelle à laquelle on ne peut éviter de penser, celle où un renard répondait à un petit prince lui aussi égaré au milieu d'un désert : "L'essentiel est invisible pour les yeux".

Il nous invite donc aussi à ralentir, c'est bienfaisant, à réfléchir sur le sens de nos vies, c'est essentiel. Sa narration est rythmée en courts chapitres, resserrée autour d'un chemin semé de difficultés et d'espoir, le chemin de Ionah dont le nom signifie colombe en hébreu. Tout un symbole !



Un immense merci à Fanfanouche et TerrainsVagues, leurs magnifiques critiques m'ont permis d'ajouter une pépite à ma collection de romans cinq étoiles. Sans eux, probable que je n'aurais pas croisé la route de Ionah dans le désert.

"Le désert marque toujours un chemin, même si ce n'est pas celui qu'on veut prendre."
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Imaginer la pluie

Ionah vit dans le désert où il est né et qu’il n’a jamais quitté, avec pour unique abri un appentis rudimentaire. C’est un survivant, celui d’un monde que la cupidité, l’envie et l’entropie ont mené à sa perte, et que sa mère, alors enceinte, a fui, ne trouvant d’autre refuge que cette immensité de sable.

Le prénom qu’elle lui a donné signifie "colombe", en souvenir de cet oiseau dont la seule obsession était de revenir à la maison. Mais Ionah n’a jamais vu de colombe, et pas seulement parce qu’il vit dans le désert : comme tant d’autres choses du "monde d’avant", les colombes ont disparu. Sa mère aussi, morte il y a neuf ans, Ionah n’étant encore qu’un jeune adolescent. Mais elle ne l’a pas laissé démuni. Elle lui a appris à avoir un cœur de pierre, à se battre et à ne jamais pleurer, à survivre enfin, car c'est au seul prix de votre résistance et de votre intelligence, de votre capacité à ne pas désirer ce que vous ne pouvez avoir, que le désert, où seuls subsistent les palmiers et les fous, vous tolère.





Son quotidien est consacré à l’entretien du puits qui lui donne l’eau, à piéger des lézards -seul apport de protéines-, à se préparer à l’approche des tempêtes de sable, mais aussi à tenter d’imaginer la pluie, qu’il n’a jamais vu, et à consolider le souvenir des histoires que lui a racontées sa mère, celles de ce "monde d’avant" dont elle lui a dit les livres et les instruments de musique, les bateaux et les océans, les forêts et les ustensiles du quotidien, mais aussi la quête infinie d’une satisfaction jamais atteinte, et la dévastation qui en a résulté.



Ionah est en quelque sorte la dernière personne innocente subsistant sur Terre. Mais un jour survient un autre…



Comme Kathel avait raison en recommandant ce titre injustement passé inaperçu lors de sa sortie ! Quel beau roman, dont la simplicité même crée la musicalité et la poésie, porté par la logique implacable et sans malice, la candeur et l’extrême sincérité d’un narrateur à travers lequel l’auteur s’interroge sur le sens de l’existence, et le fragile équilibre à trouver par l’humanité entre survie et progrès.
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Imaginer la pluie

Un magnifique roman J 'en redemande .Une très jolie description de ce monde hostile qu'est le désert on a presque envie de rejoindre ce petit garçon qui nous est bien sympathique

L'amour d'une mère pour son fils qui devient un homme est très touchant

Un livre plein de poésie et d'amour que j'ai dégusté

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Imaginer la pluie

Sur la couverture un dessin magnifique simple et épuré,comme je les aime...un quatrième de couverture qui donne envie d'en savoir plus...

J'ouvre le livre et sur la première page je lis« Le sable. Le sable à perte de vue. Dans toutes les directions. Et au milieu de ce néant qui n'est que sable, un petit puits, deux palmiers, un potager minuscule et un appentis. Et moi sur le toit, essayant d'imaginer la pluie. »

Voilà le décor est planté...



J'ai adoré ce bouquin. J'ai beaucoup aimé les chapitres très courts ...racontant l'amour d'une mère pour son fils ...décrivant le parcours d'une vie où cohabitent le souvenir d'un monde perdu et le rêve d'un monde inconnu ...



Avec une habilité de magicien Santiago Pajares nous promène dans ce monde hostile qu'est le désert où le sable engloutit tout...ou la vie est dure...on ne s'ennuie pas...on veut connaître la suite...savoir ce qui se cache derrière l'autre colline de sable...ce qu'il y a plus loin...comment tout cela va se terminer...

L'aventure est envoûtante...on ne peut plus lâcher...



Par les histoires de la mère Santiago Pajares nous raconte des petites tranches de vie...car elle lui en raconte des histoires avant de mourir...des histoires « d'avant que cela ne change... elle lui raconte le goût du café fumant, l’arôme des fleurs, la rosée du matin sur les fougères, les notes d’un piano – mais aussi la haine, la cupidité et la guerre.» et Ionah se les répète sans fin pour ne pas les oublier...des histoire qui font réfléchir sur sur la simplicité et les choses essentielles de la vie ...

Imaginer la pluie est un récit plein de poèsie et d'amour...l'écriture est extraordinaire et riche... simple et légère...que du bonheur !!!
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Imaginer la pluie

Une fable post-apocalyptique, poétique et philosophique. Ionah n'a jamais rien connu d'autre que le désert, et sa mère, enfuie d'un monde en perdition. Elle lui a inculqué tout ce qu'il devait savoir sur la survie dans ce milieu qui ne fait que les tolérer, elle lui a appris à écrire dans le sable et elle lui a conté les histoires du monde d'avant. A sa mort, Ionah se retrouve seul et il doit alors affronter également cette solitude absolue. Tenté plusieurs fois de partir, de quitter son havre de paix et de solitude pour affronter l'inconnu, l'ailleurs incertain et dangereux, mais rencontrer l'autre, se pose pour Ionah la question du sens de la vie, de la différence entre vie et survie, du chemin à emprunter "même si ce n'est pas celui qu'on veut prendre." Ce livre, plein de références au Petit Prince de St Exupéry fait également l'éloge des mots, des histoires, mémoires des hommes, tout autant nécessaires à la vie que l'eau et la nourriture.
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