Citations de Sara Pennypacker (132)
Découvrir qu'on ne peut pas faire confiance aux gens sur lesquels on comptait est ravageur. C'est comme découvrir que ce qu'on a pris pour la terre ferme n'est en réalité qu'un trou rempli d'araignées sous nos pieds. Céla en fut secouée jusqu'au plus profond de son être.
Un nid. Il avait construit un nid et l'avait brûlé avec tout ce qui restait de son ancienne vie. Comme un phénix. Cela sentait le bois, le papier, le plastique fondu et le caoutchouc de ses chaussures plutôt que les épices et l'encens, mais l'histoire était la même : une nouvelle vie surgissant des cendres de l'ancienne.
Je n'ai jamais eu peur que mon garçon me fasse du mal. Mais comme je l'aimais, j'avais souvent peur qu'il se blesse, ou de le perdre.
Le plus gros des fleuves peut passer à travers une paille, du moment que la paille est alignée au courant et non de travers.
Je suis exactement là où je dois être, et je fais exactement ce que je dois faire. C'est ça, la paix.
La question sur la couverture - AVEZ-VOUS UN PROJET DE VIE ? – l'électrifia comme si quelqu'un venait de presser un interrupteur. Cétait quoi, un projet de vie ? Quel pouvait être le sien ? C'était exactement le genre de questions que quelqu'un désireux de prendre un nouveau départ était censé se poser. Il souleva la couverture, terriblement excité. Le classeur était vide. Ware s'avachit contre les étagères. «Avez-vous un projet de vie?» Sacrée question.
Accablé, Ware la vit venir vers lui, sans doute pour lui faire un sermon cinglant sur ses idées ridicules. Il avait tort. -Tu ne peux pas t'immerger toi-même, expli- qua-t-elle. Il faut que ce soit quelqu'un d'autre qui le fasse. Elle plaça une main sur sa nuque et l'autre entre ses omoplates. - Penche-toi en arrière. Je vais le faire. Mais ne demande pas à être normal. Tu vaux déjà bien mieux que ça.
Tout était quelque chose d'autre avant
Poser une question n'est jamais un tort
Pour ça, les artistes ont besoin de solitude. Et de silence. Soit dit en passant, il va falloir que tu te battes pour l'obtenir, car le monde adore le bruit.
Au fait, quand tu dis que je vis dans le monde des Bisounours... tu as tort. (Cette révélation lui était venue pendant la nuit. Il était resté éveillé, s'entraînant à formuler cette annonce.) Ou plutôt, tu as raison sur un point : je ne pense pas qu'on doive accepter qu'il y ait des injustices et se dire «C'est comme ça. » Mais je ne veux pas que les choses deviennent ce qu'elles ne sont pas par magie. Je veux qu'elles deviennent ce qu'elles pourraient être. Et il faut bien qu'il y ait des gens qui le désirent, sinon personne n'essaierait jamais d'améliorer les choses.
« Pour ça, les artistes ont besoin de solitude. Et de silence. Soit dit en passant, il va falloir que tu te battes pour l'obtenir, car le monde adore le bruit »
Par la suite, Ware s'était efforcé d'oublier cet épisode gênant. Il avait alors découvert l'ironie cruelle de la mémoire; On avait beau oublier sans cesse plein de choses (Ware lui-même, à six ans, oubliait régulièrement de se peigner les cheveux ou de rapporter sa boîte à pique-nique à la maison le soir), plus on essayait d'effacer volontairement quelque chose de son cerveau, plus il y restait gravé.
Ware avait étudié le Moyen Âge, à l'école. Les rois d'autrefois pouvaient aussi bien régner avec bonté et sagesse que cruauté ou folie. Tout était une question de chance. Qu'on naisse serf ou chevalier, il fallait s'adapter.
Vous, les humains, vous gâchez toujours tout.
- Eh bien, en vrai, je n'ai aucune vérité magique pour te guider. C'est ton voyage pas le mien. Mais maintenant que tu m'y fais penser, j'ai effectivement une fiche pour toi.
Elle en détacha une du mur et la lui tendit.
- Mais il n'y a rien d'écrit dessus !
- Pour l'instant, non. Mais après un voyage comme celui-là... Tu trouveras quelque chose à écrire dessus. Ta propre vérité, que tu découvriras tour seul.
- Mais... vingt ans pour découvrir qui vous êtes ? Ça ne peut pas être si difficile que ça.
- Si. La vérité peut être la chose la plus difficile à repérer quand elle nous concerne. Si on ne veut pas connaître la vérité, on fait n'importe quoi pour la cacher.
Un jour, quelqu'un a demandé à Michel-Ange comment il avait créé une de ses statues. Il a répondu : "J'ai vu l'ange dans le marbre, et j'ai taillé jusqu'à ce qu'il soit libre.
Fourrure contre fourrure, cinq renards hurlèrent, et leur plainte chantait l'absence dont eux seuls souffraient, mais aussi tous les deuils du monde entier. Et ils chantaient la joie qui demeure, en dépit de tout.
- Hé!
Ware passa la tête au-dehors.
La fille avait avancé jusqu'aux places de parking et posé les mains sur les hanches. Ses lunettes miroir brillaient au-dessus de ses joues sales.
- Qu'est-ce que tu fais là?
Il enjamba les décombres jusqu'à la porte. Il mit ses mains sur ses hanches, lui aussi.
- Rien.
- C'est chez moi, ici. Tu n'as qu'à aller ne rien faire ailleurs.
- Cet endroit ne t'appartient pas. C'est une église.
- Non, non. C'en était une, avant, mais maintenant... C'est mon jardin! acheva-t-elle en tendant le bras vers l'endroit d'où elle venait.
Ware vit alors ce qu'il n'avait pas remarqué auparavant: des dizaines de grosses et larges boîtes métalliques, aux étiquettes déchirées, alignées dans ce qui restait de l'aire de jeux.
- Un jardin en conserve?
_ Mon jardin, répéta la fille derrière lui. Tu vois? Cet endroit m'appartient, maintenant.