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Citations de Sarah Jollien-Fardel (207)


Comme une fulgurance, dans cette cuisine, j’ai compris : elle m’avait choisie pour fuir son milieu. Comme moi. À l’envers. Je me rends compte que, malgré le déni, malgré les singeries que nous nous imposions pour nous métamorphoser, l’empreinte des origines restait. Éternelle et ineffaçable, surgissant lorsqu’on était trop mal à l’aise ou au contraire qu’on baissait la garde. On avait beau lutter, Charlotte dirait toujours « zut » et moi toujours « putain ».
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Je détricotais mon passé jusqu’à le rendre supportable.
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Je savais. Pas dans les détails, mais je savais, tout le monde savait pour ton père. Personne n'a rien fait. C'était comme ça. On ne disait rien, on ne se mêlait pas de la vie des autres. On se taisait.
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Sarah Jollien-Fardel
Regarder, observer. Jauger. Rester ou courir. Mais jamais, jamais boucher mes oreilles. Ma sœur, elle, plaquait ses mains sur les siennes. Moi, je voulais entendre. Déceler un bruit qui indiquerait que, cette fois, c'était plus grave. Écouter les mots, chaque mot: sale pute, traînée, je t'ai sortie de ta merde, t'as vu comme t'es moche, pauvre conne, je vais te tuer. Derrière les mots, la haine, la misère, la honte. Et la peur.
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Elle ne sentait pas lorsque le souffle de mon père changeait, quand son regard annonçait qu'on allait prendre une bonne volée. Elle parlait sans fin Moi, je vivais sur mes gardes, je n'étais jamais tranquille, j'avais la trouille collée au corps en permanence. Je voyais la faiblesse de ma mère, la stupidité et la cruauté de mon père. Je voyais l'innocence de ma soeur aînée. Je voyais tout.
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- Je sais que c'est mal. Mais j'étais sa préférée.
L'abject et l'obscénité m'étouffent. J'ai mal pour elle, je le hais, lui. Plus encore. Et ma mère, muette, sourde et aveugle, la sainteté dont je la parais et que je vénérais, ma famille plus miséreuse que ce que je pensais. Je voudrais la consoler de sa peine. J'en suis incapable. Sa préférée.
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Je me rends compte que, malgré le déni, malgré les singeries que nous nous imposions pour nous métamorphoser, l'empreinte des origines restait. Éternelle et ineffaçable, surgissant lorsqu'on était trop mal à l'aise ou au contraire qu'on baissait la garde.
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Je prétexte un rendez-vous obligé avec ma tante pour qu'il parte tôt le lendemain.Nous nous sommes éternisés sous le noyer.《 Il y a des solutions ,tu sais.Oui,tu pourrais. 》
J'aspire son odeur familière, je frôle, du bout de l'index, le creux entre ses clavicule.Il embrasse mon front .Je laisse ma main sur son torse je sens les battements de son coeur.
Je range le vaisselle du petit déjeuner.
Je ne m'attardais pas devant la coulure de confiture sur la table.
Je fais ma dernière toilette avec lenteur.
J'enfile ma jupe bleu marine,la fameuse .
Ma préférée. (Page 200).
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Faut l'imaginer, ça, tous les jours, la trouille, tous les jours. En rentrant de l'école, se demander s'il sera là, s'il sera bourré, énervé. Avoir le souffle bloqué au moindre bruit ou, pire encore, au son de sa voix, à sa manière de poser ou de jeter ses chaussures, être en apnée à table ou dans la salle de bains, en faisant les devoirs ou en lisant. Mon corps est un rempart [...], mon corps est un radar [...].
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Malgré mon égocentrisme, mon rejet, mes fuites et mes absences, toute sa vie, ma mère s’est réjouie pour moi. Jamais de reproches, de jugements, toujours un sourire bienveillant.
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Ce bateau attendrit et cocole le désespoir qui me caparaçonne.
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Je ne suis pas bonne, ça ne prend pas. Mauvaise terre, mauvaise graine.
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Ce n’est pas grand-chose pourtant, une enfance. Mais c’est tout ce qui subsiste pour moi. Je ne sais pas me réfugier ailleurs.
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Mes secrets, ma colère, mes pensées n’existent qu'en moi. Personne ne trouverait quoi que ce soit.
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Je repense à mes débuts avec Marine. C’était une évidence. Je révérais son humanité, sa capacité à aimer sans conditions. J’aimais qu’elle pommade mes blessures de ses mots et de ses baisers. Avec Paul, c’était une puissance dorée sans animalité. Était-ce seulement fraternel ?
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Sarah Jollien-Fardel
Ce que je vois avec le recul c’est que quand les choses doivent se faire, on ne peut plus rien contre elles.
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Notre misère familiale venait d’ailleurs. Dans les agissements violents et l’inculture paternels, dans l’obscénité verbale, dans la fermeture d’esprit.
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Elle était résignée. Obéissante aux lois maritales et plus encore aux jugements villageois. Dit à la valaisanne, c'était : "Tu la fermes et tu serres les dents." Si je reconnaissais des qualités au caractère tenace des habitants de la région, je pouvais probablement le ressentir chez moi, ce tempérament dur, forgé par mon père, mais aussi par les lieux, par la géographie et les éléments impitoyables, les montagnes qui nous refermaient sur nous-mêmes, les parois verticales noires ou grises. Je pouvais désormais comprendre et chérir ce versant attachant de mes origines. Mais je ne parvenais pas à admettre le sacrifice jusqu'au-boutiste de ma mère.
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Si, pour beaucoup, sa beauté simple et rassurante suffit à laver leurs yeux, pour moi le lac est le complice et le témoin de ma mue. Il m'étourdit, le ressac dit que désormais mon horizon s'étire plus loin que les montagnes de mon enfance.
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Tout à coup, il a un fusil dans les mains. La minute d'avant, je le jure, on mangeait des pommes de terre.
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