Sarah Mlynowski

Si je pouvais remonter dans le temps, le conseil primordial que je me donnerais serait le suivant : ne jamais tomber amoureuse de Bryan. Je mettrais en garde la jeune fille inexpérimentée que j’étais de ne pas même accepter de sortir avec lui, pour commencer. Encore mieux : la fête où nous avons fait officiellement connaissance quand j’étais en seconde n’aurait jamais lieu. Bon, d’accord, la fête aurait pu avoir lieu, mais quand il m’aurait appelée pour me demander de sortir avec lui, j’aurais dit non. « C’est gentil à toi de le proposer mais ça ne m’intéresse pas. Merci, mais non, je te remercie. Bonne chance. » Je me serais peut-être conseillé de ne pas prendre la peine d’aller à la fête. Plutôt de rester chez moi pour ranger mon placard.

- Quand tu te transformes en animal, transforme-toi en animal normal ! s'énerva-t-il. Tu mélanges toujours tout. Tes sorts sont de plus en plus bizarres, et personne n'aime ça.
- Je m'entraînais pour le chaton comme tu me l'as appris, expliqua Nory. Je ne sais pas pourquoi le castor est apparu !
- C'était ce que tu étais ? Un chaton-castor ?
- Plutôt un castor-chaton.
Elle réfléchit quelques secondes avant de s'exclamer en souriant :
- J'étais un caston !
- En tout cas, c'était moche.

- Mon monde s'est écroulé.
Olivia s'approcha de lui. Mais pas à cause de la télépathie. Ton monde était déjà fissuré. C'est juste que tu ne t'en rendais pas compte.

_ Comment vas-tu? me demande-t-il en me faisant signe de passer devant lui.

_ Je t'assure, je ne suis pas venue seule.

Je ne sortirai pas d'ici tant que je n'aurai pas croisé Sam et Marc pour prouver que je ne suis pas venue seule.

_ Bien sûr. Jackie, je te présente Jessica. Jessica voici Jackie.

Je serre la main french-manucurée que me tend la blonde. Celle-ci a vraiment l'air d'une Jessica, avec son carré blond parfait, sa petite robe parfaite, son sourire parfait. D'où sort cette fille?

"Un peu d'information sur ce qui va suivre...

Allison, Jodine et Emma vont mettre le feu à leur appartement. Pas exprès, bien sûr. Elle ne sont tout de mêmes pas folles !

Ne vous faites pas de souc, peronne ne sera blessé. Au service des urgences, il n'y aura pas de bip...bip...qui s'éteint peu à peu, pas d'homme en blanc pour crier : "Vite, dépêchez-vous!", pas de sosie de Georges Clooney fonçant sur un chariot pour ramener quelqu'un à la vie en lui fasant un massage cardiaque, pas de respiraton artificielle d'aucune sorte, dee bouche-à-bouche, ou autre.
Et c'est très bien comme ça.
Bien sûr, si on écoutait Janet-le professeur remplaçant qui habite dans l'appartement du dessus raconter l'histoire, on a l'impression qu'elle aurait bien aimé qu'il se passe quelque chose de plus croustillant. Par exemple, que les filles soient piégés dans la salle de bain tandis que les flammes lèchent la porte..."

Et si j'étais vraiment une pierre?
Une pierre dénuée d'émotions, morte à l'intérieur?

Ma vie sentimentale est un désert.
Ma vie amicale est en voie de désertification.
Et Ma vie professionnelle est un trou noir.
Une maille filée dans la trame de l'espace- temps.

Permettez-moi de vous exposer mon cas.
1. Tout le monde à Smithville appelle un Coke, un
Pepsi ou une Orange Crush une liqueur. N’est-ce
pas ridicule ? Il faut dire boisson gazeuse. Elle a
des bulles. Un Coke pétille sur la langue. Ce n’est
pas une liqueur. Il ne contient pas d’alcool.
2. Ici, les gens ne savent pas comment faire un
sandwich au beurre d’arachide et à la banane. La
bonne façon de le faire est de trancher la banane
et de disposer les tranches, de préférence en ran-
gées, sur le beurre d’arachide. Mais les élèves de
ma nouvelle école écrasent la banane et ils
mélangent une cuillerée de beurre d’arachide
avec la banane écrasée, puis ils étendent cette
mixture pâteuse sur leur pain. Non, mais, quelle
idée ?
3. Et maintenant, au lieu de jouer à la tague, ils
veulent jouer à « Ouh ! Jouons à être tous figés
comme des statues pendant qu’Abby court dans
tous les sens ».
Mesdames et messieurs du jury :
Je n’appelle pas une boisson gazeuse une liqueur.
Je ne veux pas manger de la purée de banane.
Je ne veux pas être la tague.

Il était une fois une fille qui avait une vie normale.
Puis, le miroir de notre sous-sol nous a avalés,
mon frère et moi.
Vous croyez que je plaisante ? Vous croyez que j’in-
vente cette histoire ? Vous le croyez, n’est-ce pas ?
Vous vous dites, hum ! Abby, les miroirs n’ont pas
l’habitude d’avaler les gens. Les miroirs sont simple -
ment accrochés au mur et reflètent les choses.
Eh bien, vous vous trompez. TELLEMENT.
Tout ce que je vais vous raconter est la vérité, rien
que la vérité. Je n’invente rien. Et je ne suis pas une men-
teuse ou une folle qui croit qu’elle dit la vérité alors qu’en
fait, c’est faux. Je suis une personne très rationnelle. Et
juste. Il le faut bien puisque que je vais être juge quand
je serai grande. Je vais d’abord être avocate, puis je vais
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devenir juge parce qu’il faut d’abord être avocat. C’est la
règle.
Mais oui. Je suis une fille de dix ans extrêmement
logique, extrêmement pratique, extrêmement non folle
et dont la vie est devenue complètement déchaînée
après que ses parents l’aient obligée à déménager à
Smithville.
Vous ne me croyez toujours pas ? Vous allez
me croire quand vous entendrez les faits. Vous allez me
croire quand vous entendrez toute l’histoire.
Commençons par le début...

Et si Blanche était entraînée avec nous ? Comment pourrais-je expliquer sa présence à mes parents ?

Non pas que cela les dérangerait. Elle est vraiment gentille. Et sa bouffe a beau être dégueulasse, elle fait très bien le ménage. Elle pourrait même partager ma chambre. Nous pourrions être les meilleures amies pour toujours. Encore mieux que cela : elle pourrait être la grande sœur que je n’ai jamais eue, mais que j’ai toujours voulu avoir. Oui ! Elle me prêterait ses vêtements, me ferait des tresses françaises et m’enseignerait à me tenir en équilibre sur les mains.

Elle ne pourrait cependant pas donner des ordres à Jonah. C’est ma tâche. Et elle ne pourrait pas m’en donner non plus.

Je ne désire peut-être pas tant que cela avoir une grande sœur, finalement.

— Je ne vais pas frapper plus de deux fois, dit Jonah. Le miroir a sifflé au premier coup, puis est devenu mauve au deuxième. Si la flaque d’eau devient mauve, alors je vais arrêter.

— Parfait ! je réponds.

Sauf que je doute que cela fonctionne. Il n’y a pas beaucoup de reflet dans l’eau. Juste beaucoup de boue.

Jonah se laisse tomber à genoux. Il lève son poing. Il donne un coup. Ou du moins, il essaie de donner un coup. Mais son poing s’enfonce plutôt dans l’eau sale.

Blanche et moi rigolons.

Jonah a l’air confus. Puis, il dit :

— Laissez-moi essayer de nouveau.

Il frappe encore. Splouf. Nous rigolons encore.

— Elle ne siffle pas ni ne devient mauve, dit-il, le visage déçu.

Je jette un coup d’œil à l’eau toujours brune et toujours silencieuse.

Croisière à haut risque :

Ça, c'est l'autre problème. Je n'ai aucun candidat en tête pour l’événement. Étape numéro un : trouver le garçon. Numéro deux : le ramener dans mes filets. Trois : passer à l'acte.

Pas de pression du tout. On respire à fond.

Drôle de charme :

Aucun homme ne doit connaître la vérité sur le secret de la sorcellerie.

Drôle de charme :

Kathleen avait réussi à mettre le grappin sur un beau garçon, grand, costaud, poli et foncièrement gentil. (Autrement dit : elle n'avait rien de commun avec lui.) Manifestement, elle comptait bien se servir de cet avantage pour humilier et isoler un maximum Cecily. Et la pluie ne faisait que redoubler.

Bienvenue en enfer.

La loi des Suspects :

Elle n'était vraiment pas belle à voir. Elle avait le visage en sang et des ecchymoses sombres tout le long de la mâchoire et de la joue. Ses yeux étaient rouges et pleins de larmes, et ses dents serrées avec rage.

Nous, comme vous le savez, on était en plein câlin à côté d'un cadavre à moitié décapité, donc je me doutais bien que mon explication allait être délicate.

La Maison aux miroirs :

Comme à mon habitude dans ces cas-là, je fais abstraction et j'essaie plutôt de me concentrer sur le bruit de la mer. On dit que c'est le même son que dans un coquillage, mais pour moi ce rythme régulier, l'eau qui afflue en douceur comme le sang dans les veines, ressemble plutôt à un battement de cœur.

Un, deux? Ça filme? Je vois une lumière rouge, j'espère que la batterie va tenir. Bon, soyez attentifs, parce que c'est ma seule chance, et ce qui va suivre, c'est du direct. Si vous trouvez cette vidéo sur YouTube, sérieusement, vous avez de la chance, car il faut que vous voyiez ça.

Désolé pour le boucan derrière. C'est trop difficile à expliquer dans l'immédiat, et croyez-moi, mieux vaut que vous ne sachiez pas ce qu'il y a de l'autre côté de la porte.

Au fait, je m'appelle Poe. Poe Yamamoto. Oui, c'est ça: Poe, comme Edgar Allan. Sympa de m'avoir refilé ce prénom, hein? Merde, je pars dans tous les sens, là. Allez concentre-toi,mon vieux. Raconte-leur.

Imaginez que vous venez de terminer le lycée et que vous décidez de fêter la fin de treize ans d'études obligatoires par un petit voyage entres amis, sur les routes d'Europe. Vous commencez par les incontournables: Paris, Dublin, Venise (qui, soit dit en passant, sens la merde de pigeon poêlée), Londres (froid, humide et cher, mais je ne vous apprends rien) et quelques bières en Allemagne. Et puis, il arrive que l'un de vous propose de sortir des sentiers battus, d'aller faire un tour du côté des mystérieuses villes d'Europe de l'Est, de partir à la chasse aux vampires, aux loups-garous et à tous ces trucs surnaturels des nuits slaves, inventés pour vous ficher la frousse. Après tout : pourquoi pas non?...

Tu parles d'un carnet de route, a raillé Baz. Venez dans notre village ! Venez goûter notre vin ! Lorgner nos filles ! Vous régaler pendant notre fête ! Vous n'avez rien à perdre... sauf votre âme !

Danger imminent :

-Un problème ? j'ai demandé, les nerfs en pelote.

-Vous avez un œil bleu et un marron.

J'ai croisé les bras, comme pour la défier de développer le sujet.

-Je sais. Hasard génétique. Mon père est japonais, ma mère américaine.

-Et super sexy ! a ajouté Baz. Je parle de ta mère, hein, pas de ton père. Enfin, il est beau gosse aussi, mais ta mère...

-Baz ? Ferme-la, tu veux.

La loi des Suspects :

C'était maintenant officiel : il y avait quelque chose de très bizarre chez cet Henri, du moins pour moi. Peut-être qu'en France c'était juste une manière de se montrer amical : on vous raconte une petite histoire de massacres célèbres pour briser la glace.

Je me redresse, et des frissons me parcourent la colonne vertébrale. Je ne sais pas quoi faire. Appeler la police ? Allô, inspecteur ? Il y a une fille qui m’a interdit d’aller chez Celia et en plus elle m’engueule au téléphone !

Elle pousse un gros soupir.

– Je suppose que c’est inutile de s’énerver maintenant. Ce qui est fait est fait. Il est onze heures et demie ici, la même heure que chez toi, ce qui veut dire qu’il est sur le point de t’appeler. Quand il va te demander de sortir avec lui, il faut que tu refuses.