Sarah Morgan

-Tu maintiens les autres à distance parce que, tant que tu ne laisses personne entrer dans ta vie, tu as l'assurance de ne pas être trahie. Mais le bonheur, ce n'est pas de vivre planqué, Kayla. L'évitement du malheur ne mène pas au bonheur mais à la non-vie. Tu peux continuer indéfiniment à contourner les blocs de roche sur ton chemin. Mais il existe aussi une autre possibilité : monter au sommet de l'un d'eux et regarder la vue. Pour te faire une idée de ce à côté de quoi tu passes.

Je ne lis pas pour impressionner qui que ce soit. Ça fait des décennies que j'ai renoncé à épater la galerie. Je lis ce qui me divertit et ce qui m'intéresse.

Personne ne lui avait dit qu'on pouvait être adulte et responsable et se sentir malgré tout aussi terrifié et impuissant qu'un enfant.

Elle savait manier les chiffres, les formes, les plans. Contrairement aux émotions, les nombres, eux, étaient contrôlables et logiques.

Quand tu as du mal à accorder ta confiance, offrir ton cœur à quelqu'un est la plus grande épreuve qui existe.

Je crois que nous sommes parfois tellement occupés à assurer nos arrières que nous n'avons même plus le temps de lever la tête pour voir l'étendue des possibles devant nous.

Le présent se suffisait à lui-même. Savoir qu'il ne se renouvellerait pas le rendait encore plus beau.

Le changement est toujours déstabilisant, parfois effrayant, mais des fois il suffit juste de lâcher prise et de se laisser porter par le courant. Fonce, prends des risques. Ça peut être jubilatoire de se jeter à l’eau, tête la première.

Mais vous pouviez accepter le soutien de quelqu’un sans renoncer à être vous-même. Cela ne voulait pas dire que vous étiez faible, mais juste humain.

— Elle ne veut pas s'engager, et moi non plus.
— On dirait que vous êtes faits l'un pour l'autre.

Si tu veux la recette de l'amour sans risque et sans douleur, je suis incapable de te fournir la liste des ingrédients. Mais demande-moi si le risque d'aimer vaut la peine d'être pris et là, j'ai la réponse. C'est oui, sans hésiter.

Family could be like a cushion, Kayla thought. Something soft to protect you from the blows of life. You couldn’t stop the blows happening, but if you had people who cared around you then the blows hurt less.

Je suis triste,mais je sais que ce chagrin, je vais le traverser. C’est un obstacle et la vie, au fond, c’est juste ça : une série d’obstacles à négocier.

Et il ne ferait rien qui puisse abîmer cette amitié-là. Rien du tout. Chacune de ses histoires avec une femme s’était soldée soit pas un non-lieu, soit par un désastre. Sa solide amitié avec Brenna était la seule relation qu’il avait réussi à préserver au fil des ans. Et il avait la ferme intention de la garder intacte sur le long terme.

Si elle avait dormi les fenêtres ouvertes à Paris, elle aurait été dérangée par une cacophonie de Klaxons ponctuée des jurons bien sentis des chauffeurs et des chauffards. Paris était bruyant et stressé, une ville au volume bloqué au maximum où tout le monde courait pour tenter d’arriver à son rendez-vous de la veille. 

— Papa, je ne suis pas idiote. Dans le temps, tu avais plein de nanas. Je le sais. J’ai lu un tas d’articles là-dessus sur Internet. Il y en avait un qui disait qu’il te fallait moins de temps pour avoir une fille nue dans ton lit que pour arriver au bas de la piste après une course de descente.

Et vlan ! Encore une mégadose de malaise dans les dents. Tyler réduisit de nouveau sa vitesse avant d’entrer dans le village. Des lumières clignotaient dans les vitrines et un immense sapin de Noël se dressait fièrement sur Main Street.

— On ne t’a jamais dit qu’il ne faut pas croire tout ce que tu lis sur Internet ?

— Ce que je veux dire, c’est que tu n’es pas obligé de renoncer au sexe parce que je vis dans la même maison que toi. Il faut que tu t’y remettes.

Tyler resta sans voix le temps de se garer près de la supérette du village.

— C’est une conversation normale, ça, pour une fille de treize ans ? finit-il par balbutier.

— Bientôt quatorze. Essaie de suivre, p’pa.

— Treize ou quatorze, ce n’est pas la question. Ma vie sexuelle n’entre pas dans la liste des sujets abordables entre ma fille et moi.

— Tu as déjà fait l’amour avec Brenna ? Elle fait partie de tes amoureuses ?

— Quoi ?

Etait-il techniquement possible de transpirer sans rien faire et lorsque la température extérieure avait plongé en dessous de zéro ?

— C’est une question très personnelle, Jess !

— Ça veut dire que tu as couché avec elle, alors.

— Non ! Il n’y a jamais rien eu de sexuel entre Brenna et moi.

Le sexe avec Brenna, c’était quelque chose à quoi il ne s’autorisait même pas à penser. Brenna, c’était pas touche. Territoire interdit. Il ne s’intéressait ni aux « abdos de dingue », ni aux jambes incroyables, ni à rien d’autre.

- Je n'ai pas envie de te voir souffrir, Brenna.
- C'est marrant. Ce sont ceux qui veulent le moins me faire souffrir qui en mettent parfois la plus grosse couche. S'il me prend l'envie d'avoir des relations sexuelles avec Josh, je le ferai. Et ce sera ma décision. Si c'est à cause de Jess que tu t'inquiètes, sois tout à fait rassuré. Nous ferons l'amour chez lui.
Elle se leva.
- Merci pour le café. Je suis contente que nous ayons eu cette conversation. J'ai le sentiment de mieux te connaitre. Il est temps que j'aille me coucher, maintenant.
- Je vais t'aider à monter au premier.
- Inutile. Je trouverais mon chemin.
Elle réussit à se diriger en ligne à peu près droite jusqu'au pied de l'escalier.
- Tu veux bien me rendre un service, Ty ?
- Quoi ?
- Ne prends pas de douche ce soir. Je n'ai pas envie de penser à toi nu de l'autre côté de la cloison.

La forêt nous accueille, Sean, on est ses invités. Et les invités ne partent pas en laissant tout en désordre derrière eux. La vie, malheureusement, ne se comportait pas comme un invité poli. Elle laissait plein de marques et semait le désordre.

— Dites-moi, par curiosité, combien de temps maximum avez-vous tenu sans dire un mot ? Je ne parle pas des moments où vous dormez…
— En fait, je parle en dormant. Quand je suis vraiment stressée par quelque chose, j’en parle dans mon sommeil.

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- [...] Tu n'as vraiment aucune notion de ce qui se passe pendant une coupe du monde de ski ?
- Aucune non, répondit Kayla gaiement. Tout ce que je sais, c'est que vous portez des tenues synthétiques super-ajustées, style superman. C'est une chance que, vous les skieurs, soyez à peu près musclés là où il faut, car un banlieusard londonien de base l'effet serait moins heureux.