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Critiques de Sébastien Fritsch (116)
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Le sixième crime

« Pensegarde »… petit hameau de la Drôme provençale où s’agrippent cinq maisons de pierres claires appartenant à Lex, l’écrivain le plus exceptionnel, le plus talentueux, le plus génial des romanciers français des quarante dernières années.

C’est dans ce lieu de carte postale aussi idyllique qu’isolé que le Maître s’est retiré, vivant au secret, seul, coupé volontairement du monde et du reste de ses contemporains.

Personne ne sait qui il est réellement et bien des journalistes se sont cassés les dents sur le mystère qui entoure sa vie, à commencer par son identité, consciencieusement camouflée sous son pseudonyme.

Ne comptez par sur lui pour obtenir des confidences, vous ne rencontrerez qu’un « mur de silence ». Lex ne pense, ne veut, ne vit que pour écrire. C’est là sa seule raison d’être.

Mais ce n’est pas pour percer « le grand mystère culturel » qu’incarne Lex que Jérôme Babalnic se présente, par une belle journée ensoleillée, au hameau de Pensegarde.

Car Jérôme Babalnic n’est ni un journaliste, ni un chroniqueur littéraire, ni un admirateur, ni un curieux, ni même un promeneur égaré, non…Jérôme Babalnic est commandant à la SRPJ de Lyon et il est venu à Pensegarde pour résoudre une affaire criminelle qui ressemble fortement à une énigme littéraire. Et pour cela, il a besoin de Lex.



En effet, le grand écrivain semble être le point névralgique d’une série de cinq meurtres inspirés par cinq romans policiers écrits par le passé par un certain Jacob Lieberman, un auteur des plus médiocres que le manque de talent et le temps ont définitivement expédié dans les limbes de l’oubli.

Après maints recoupements, interprétations de textes, calculs, résolutions d’anagrammes et autres combinaisons de lettres qui tous l’ont mené jusqu’à Lex, Jérôme Babalnic s’est décidé à troubler la solitude du grand homme afin que celui-ci l’assiste dans son enquête et empêche qu’un sixième crime ne soit commis.

Pendant quelques jours, dans le cadre enchanteur des collines drômoises, les deux hommes vont confronter leur intelligence, leur perspicacité et la finesse de leurs esprits supérieurs…



Sébastien Fritsch est la preuve vivante que l’on peut encore écrire un bon roman policier sans qu’aucune goutte de sang ne vienne entacher la blancheur de ses pages.

Nul besoin de sortir l’artillerie lourde et des flots d’hémoglobine car seuls comptent ici la déduction, la réflexion, la parole, les échanges et les mots.

C’est la grande force de ce suspense psychologique bâti en un attirant face-à-face entre deux hommes à l’intelligence vive et l’esprit aiguisé. La confrontation de ces deux caractères forts n’ayant que les mots pour s’appréhender l’un l’autre est plus qu’intéressante, d’autant plus qu’elle se déroule dans un cadre ensorcelant mais aussi très isolé, si bien qu’on ne cesse de se demander si ce petit paradis va se transformer en lieu de perdition.



Seuls, deux petits bémols viennent détoner dans l’ensemble de cette partition noire au demeurant jouée très finement par son auteur.

Ainsi : très tôt nous apprenons que le formidable Lex et le pitoyable Jacob Lieberman ne sont qu’une seule et même personne. Soit. On s’en doutait un peu…Néanmoins, passer ainsi du pire au meilleur, de « l’abjecte bouillie » littéraire au plus grand génie des lettres du siècle, ça coince un peu quand même…

Alors effectivement le talent se travaille, Lex a radicalement changé son approche littéraire, l’époque n’était pas prête à recevoir la littérature au goût de mort de Jacob, etc…On a beau dire et faire, malgré toutes les raisons invoquées, il reste difficile de concevoir qu’un auteur aussi grandiose ait pu être cet écrivain d’une médiocrité absolue, cette calamité littéraire telle que proposée par Sébastien Fritsch.



L’autre petite maladresse est minime, mais peut faire tiquer le lecteur scrupuleux :

Dans le texte, Jérôme Babalnic affirme que sa mère était incapable de jouer trois notes harmonieuses sur un piano…Pourtant, au fil du texte, nous découvrons que celle-ci, en plus d’être musicienne, faisait partie d’un orchestre et enregistrait même en studio ! Eh bien…s’il nous était permis de pouvoir jouer avec le même manque d’harmonie nous en serions certainement fort aise!



Mais ne faisons pas la fine bouche, tout ceci est peccadilles et n’entame guère le plaisir bien réel que nous délivre la lecture de ce suspense psychologique dont le principal sujet reste la littérature et son impact sur les êtres, qu’ils soient auteurs ou lecteurs.

C’est sur ce thème que Sébastien Fritsch déploie toute sa passion et sa sensibilité en combinant une intrigue (avec jeux de lettres, calculs et anagrammes) ingénieusement retorse, et une réflexion sur le pouvoir de l’écrit, l’acte de création et l’écriture.

Et si un peu de déduction permet de cerner assez rapidement le coupable, l’auteur réussit malgré tout à nous surprendre encore en nous concoctant un final bien pensé et parfaitement adapté à l’ambiance énigmatique de ce huis-clos troublant où tout devient matière à mystification.

Porté par une écriture travaillée, empreinte d’un charme classique et joliment ciselée, ce bref roman policier, à l’inverse de ceux de Jacob Lieberman, contient déjà les germes manifestes d’un bon auteur en devenir.

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Se retenir aux brindilles

Un coup de foudre. J'aurais presque eu la possibilité de m'arrêter ici puisque cela résume admirablement cette première rencontre avec monsieur Fritsch. J'ai réellement l'envie et l'espoir de te donner à toi, ami lecteur, l'envie de lire ce roman. Nous suivons donc Ariane dans sa fuite, ses deux enfants « sous le bras », qui revient sur les pas de son enfance. Histoire de la peur et histoire d'une renaissance. La petite fille qui naguère semblait avide d'une quête dans les pièces vides d'un château de la Dombe -on est pas loin de chez moi en plus- trouve et accomplit enfin cette dernière. L'héroïne semble devoir soigner les peurs de l'enfant afin de pouvoir dépasser celles du présent. On pourrait croire que le roman est un thriller psychologique à cause du thème de la fuite mais c'est beaucoup plus intéressant que cela... Le thriller véritable se passe dans les méandres des souvenirs d'Ariane, la quête se passe là, dans la passé. Roman de la mémoire donc, merveilleusement symbolisé par le personnage de Marthe chez qui Ariane se réfugie le temps de commencer sa mue. J'avoue que je suis généralement un peu méfiante quand la psychologie d'un personnage prend autant de place mais ici l'auteur ne tombe pas dans la facilité. Il construit une jeune femme aux complexités subtiles, loin des caricatures. L'évocation de l'enfance me semble tout aussi intelligente : ni idéalisée ni ternie par le temps mais toujours avec poésie. Des fragments de vie qui ont fait écho en moi, qui sont parvenus à m'émouvoir moi qui aie le cœur difficile en littérature.



Enfin, cette histoire de renaissance, de reconstruction de soi, est servie par une écriture précise et ciselée. J'ai adoré cette plume rigoureuse qui ne tombe jamais dans l'extrême et parvient à maintenir l'équilibre presque tout au long du récit. Une exactitude qui ne tombe donc jamais dans une froideur de clinicien et qui parvient à distiller un véritable rythme poétique toujours subtil -donc bien loin de la majorité des écrivains « à la mode ».



Une dernière dimension a été un des rouages de ce coup de foudre littéraire : la musique. Cette dernière est très présente dans ce roman. Ariane -et l'auteur- semble se construire une Bande Originale de sa propre histoire. De manière tout à fait personnelle, j'ai été touchée par la présence d'un groupe que j'adore : Marillion. Surtout que le titre évoqué vient d'un album, Brave, que j'ai beaucoup écouté dans une période fragile de ma vie. D'ailleurs ce concept-album correspond merveilleusement à l'histoire d'Ariane puisque son point de départ est un fait divers londonien : en 1980, la police avait retrouvé une jeune fille perdue et visiblement amnésique. Et comme l'héroïne de S'accrocher aux brindilles, celle de Brave, pose un regard bien sombre sur le monde pour enfin rencontrer la lumière de l'espoir sur le dernier morceau. D'ailleurs, ami lecteur, si tu n'aimes pas lire ou si ce roman -malgré tous mes efforts- ne te tente pas, prends au moins un moment pour écouter l'album de Marillion, la voix de Steve Hogarth et les solos de Rothery sont sublimes.



Comme tu l'as compris, ami lecteur, ce roman m'a émue et transportée. Je sais d'ors et déjà que lorsque ce bouillonnement sera apaisé, lorsque j'aurais pris un peu plus de recul, je relirais le roman mais cette fois le mp3 dans les oreilles avec une playlist de tous les titres évoqués dans le récit. Alors merci monsieur Fritsch pour cette belle rencontre.
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L'Expérience Cendrillon

C'est un thriller de bonne facture que nous propose Sébastien Fritsch avec L'Expérience Cendrillon. Inutile de se fier au titre qui vient faussement se frotter à l'univers du conte, la couverture est d'ailleurs là pour nous le faire savoir. Oubliez les bonnes fées, les bals et autres symboles pailletés. Oubliez également la formule traditionnelle « Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants » étant donné que l'élément masculin du duo dissimulé sous ce « ils » meurt dès les premières pages. C'est ce qui pousse Milica, notre héroïne, à fuir. Son mari était tout pour elle, elle vivait quasiment recluse avec lui jusqu'à ce que la maison brûle et qu'il la pousse à partir le plus loin et le plus vite possible avant de rendre son dernier souffle. Milica est sous le choc. Quelles zones d'ombre dans la vie de son époux ont pu les mener vers un tel précipice ? Qui aurait pu en vouloir à cet homme cloué sur son fauteuil roulant depuis son retour d'Afghanistan ? La fuite de Milica à travers l'Europe sera émaillée de rencontres dangereuses et d'interrogations troublantes. Jusqu'où sera-t-elle prête à aller pour connaître la vérité ?

Le principe de la course-poursuite n'est vraiment pas ce que je préfère dans les thrillers. Cela peut finir par devenir lassant. Je n'ai toutefois pas ressenti d'ennui à la lecture de ce roman car l'auteur a eu l'intelligence de nous plonger directement dans l'action, les chapitres s'enchaînent avec fluidité et le suspense est bien maintenu. C'est vivant. Cela dit, certaines questions que se pose Milica une fois que sa fuite est bien amorcée m'ont fatiguée, et pourtant je reconnais qu'elles sont nécessaires et qu'elles permettent de mettre en valeur son courage et sa détermination. Une détermination assez incroyable d'ailleurs qui m'a fait me demander comment cette jeune infirmière sans histoires pouvait véritablement prétendre échapper à des hommes tous plus dangereux les uns que les autres. C'est une des particularités de ce roman : on ne sait pas d'où vient le danger, on ignore où il se tapit et à quel moment il peut surgir. On jongle entre faux-semblants et vérités impensables. On se sait plus à qui Milica peut faire confiance. C'est troublant d'ailleurs... Plusieurs fois, je me suis dit : « Mon dieu, qu'elle est bête ! Si ça se trouve, il voulait vraiment l'aider ! » ou l'inverse... et finalement, on ne sait pas, si ce n'est à la toute fin... et encore ! J'ai apprécié cette fin et l'ellipse la précédant ne m'a pas dérangée même si elle m'a surprise. Cela dit, j'ai eu l'impression qu'il me manquait des informations pour appréhender clairement et dans leur globalité toutes les subtilités de ce thriller.

Je remercie chaleureusement l'auteur pour l'envoi de son roman !


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Chercher le principe même du monde : Première p..

Où l'on se rend compte que devenir un chercheur reconnu est la somme d'étapes besogneuses, de chance ou de hasard et de sacrifices, notamment sur le plan familial : Ernest Rutherford va devoir voyager entre les continents, soumettre la femme qu'il a choisie à des épreuves de patience, sortir de son isolement pour exposer ses résultats.

L'auteur explore la vie de cet homme opiniâtre à travers ses rencontres avec d'autres scientifiques, ainsi que l'histoire du début de l'étude de la radioactivité, un mystère qu'il est difficile de pénétrer. (Au début du XXe, on est encore loin d'imaginer ce que l'on en sait aujourd'hui.) J'ai particulièrement aimé en apprendre un peu plus sur Pierre et Marie Curie, mais j'aurais préféré que le récit se recentre sur quelques personnages choisis en gardant Ernest comme point central. En revanche, les amateurs de romans étoffés apprécieront...



Même si j'ai conscience de ne pas encore savoir grand chose sur le sujet, j'ai suivi avec plaisir les traces de ce chercheur, d'autant plus qu'elles permettent de découvrir les relations internationales foisonnantes de cette époque et j'ai été étonnée de la place des femmes dans ce milieu.

Un sacré récit !
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Se retenir aux brindilles

Après l'agression qu'Ariane a subie de son mari et cette ecchymose qui lui barre le visage, il n'y a que la fuite de possible. Il faut gagner du temps, le temps de décider, où aller, et vers qui trouver refuge.

Mais peut-on arriver à n'importe quel moment chez des gens qu'on n'a pas vus depuis 21 ans ?





Or Ariane est déboussolée, avec en bandoulière ses deux enfants Enzo le plus grand, et Abigaëlle qui est encore au sein.

La panique la cueille à chaque instant, à la moindre inattention ; " Je me retourne, scrute toute la place, à la recherche d'un mouvement, d'un bruit qui pourrait me signaler où se trouvent mes enfants, vers où on les emporte. Mais la nuit ne me renvoie que le silence." page 15





Marthe si dévouée dans son enfance, si délicieusement enjouée perd la boule, elle a tout compris en retrouvant Ariane, et contemplant son visage, mais ce n'est plus elle qui peut l'éclairer.



Cette fuite un peu désespérée au pays de sa jeunesse, est un peu le prétexte pour parler d'Ariane et de son adolescence. Parler de ses premières années près du château jusqu'à son départ précipité entre ses parents et les gendarmes.

La scène de théâtre est bien en place, 30 ans après c'est l'occasion d'évoquer ceux qui ont été ses complices inséparables.





Entre Ariane Tristan et Mathias, vont se tisser tous les jeux, toutes les découvertes, toutes les émotions qui traversent la vie des enfants, des inventions les plus rocambolesques aux jeux les plus pervers. Le quatrième personnage et le Château et son parc, un paradis pour de jeunes enfants à l'imagination débordante, une demeure qui peut aussi hanter, et plus encore si des légendes s'y accrochent avec son lot de frayeurs.





J'ai beaucoup aimé ce voyage, avec ses rebondissements comme des flashs qui viennent éclairer les chemins d'antan, les portes qui s'ouvrent par bonheur ou malchance, à chaque clé on découvre un peu plus le caractère de chacun, Sébastien Fritsch, se délecte à disséquer ce monde, et plus encore celui de l'apparition du désir.



Et quand il écrit page 87 ; " la menace représentée par les filles, surtout Lise Montorfano, ne m'avait pas été trop difficile à éliminer," il faut le croire à demi-mot.

Sébastien Fritsch enfonce le clou et disserte sur " Ses robes à volants et ses petites socquettes blanches n'étaient pas adaptées à la chasse aux monstres des marais dans les chemins boueux de la Dombes."





Car cette peur qui enfle au fil des pages, ne dévoile pas des gamins totalement altruistes, leur personnalité s'affirmant, leurs désaccords secrets s'habillent en mensonges. Cette géographie affective et sentimentale ainsi pimentée donne à ce livre toute sa saveur. Il faudra atteindre les dernières pages pour découvrir les choses les plus inavouables, mais peut-être aussi une porte de sortie pour Ariane, qui peu à peu fait le tri.





Très beau roman psychologique avec un imaginaire débordant parfois un peu surnaturel pour paraître totalement réaliste, mais sommes-nous pas au milieu des étangs et des Dombes, sur un terrain de jeu idéal, les pièces d'un château abandonné.





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Le sixième crime

Il est des romans dont le genre cache un thème sous-jacent. Le sixième crime est un roman policier à énigme, dans la veine anglaise, avec les rebondissements que cela entraîne, parfaitement maîtrisé d'ailleurs, qui reprend l'idée de la responsabilité d'un auteur lorsqu'un lecteur s'inspire de ses écrits pour passer aux actes. Mais le fond de l'affaire est avant tout une réflexion sur l'acte d'écrire : que vaut-il en regard des critiques et de "l'air du temps" du milieu littéraire autorisé et, surtout, vaut-il qu'on lui sacrifiât ce qui constitue le bonheur habituel des hommes ? L'écrivain doit-il avoir cette exigence suprême pour gagner une chance d'atteindre le génie, et cela aussi ne s'apparente-il pas à un crime ?





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Le sixième crime

Jérôme Balbanic, commandant de police à Paris est sur une enquête difficile. 5 crimes plus odieux les uns que les autres restent impunis.Ce sérial killer opère cependant selon un schéma "original".Après beaucoup de recherches , Jérôme Balbanic a pu arriver à la conclusion que ce tueur reproduisait fidèlement les scénarios imaginés par un auteur à présent disparu.

C'est pourquoi il se rend dans la Drôme , dans un hameau de quelques maisons dont le seul habitant est Lex , un auteur de grand talent qui y vit comme un reclus depuis au moins 20 ans .En effet Jérôme est persuadé que Lex et Jacob le disparu ne sont qu'une seule et même personne.

Commence alors un face à face entre ces 2 personnalités hors du commun , ce huis clos est fort habilement mené .Un sixième meurtre sera t' il évité?

Intriguée par un auteur aussi babéliaute assidu , j'ai voulu "voir " ce qu'il écrivait .Au début de cette lecture , j'avoue avoir eu peur d'être déçue.Un style facile ,un décor de rêve ,et puis voilà le huis clos a commencé ,le style a pris de l'ampleur , de l'aisance et j'ai terminé ce livre conquise.

un bon polar , une intrigue bien ficelé ,auteur à suivre c'est certain.
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Se retenir aux brindilles

Femme battue, Ariane essaie de se raccrocher à son enfance quand elle doit fuir avec ses deux jeunes enfants. Mais Marthe qui la recueillait si souvent a perdu la mémoire. Elle la loge cependant naturellement, ses gestes ont gardé leur chaleur d'autrefois. Non loin de là se situe le terrain de jeu qu'Ariane partageait avec Tristan et Matthias. Les souvenirs remontent : les peurs issues des scénarios imaginés par Tristan dans un château hanté voisin qu'ils squattaient avec bonheur, mais aussi les difficultés qu'elle éprouvait à vivre avec une mère engoncée dans un fauteuil d'handicapé et assommée de lecture.



Mais peu à peu, Ariane la jeune femme revisite sa vie pour trouver une nouvelle voie et affronter les résolutions nécessaires.

Imaginatif, l'auteur nous entraîne dans une situation dramatique, tout en restant terre à terre : Ariane ne se voile pas la face, et fait preuve de courage.

Un bon moment de lecture.
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L'Expérience Cendrillon

Un thriller qui commence sur les chapeaux de roues, le lecteur est de suite plongé dans le vif de l’intrigue…. Et tout comme le personnage principal, Milica, on se demande bien dans quoi l’auteur nous embarque.



Un road-movie implacable, vers un destin que l'on croit maîtriser... Mais dont les embûches, les cadavres et les différentes intrigues, montrent bien qu'elle ne maîtrise pas grand chose... Et cela depuis la première ligne du livre...



J’ai apprécié la partie sur les révélations que l'auteur, livre au lecteur, après l'avoir manipulé dans tous les sens... Après lui avoir fait croire que la vérité était ailleurs...



En fin de compte, nous sommes manipulables par ceux que nous aimons…. Même si nous croyons que nous maîtrisons les choses, il suffit de « tomber » sur une personne calculatrice et tout le château de cartes s’écroule…



C’est ce qui arrive à Milica… Qui se retrouve entre la Serbie et la France, en quête de vérité….



L’idée est très intéressante, l’expérience Cendrillon est un bon thriller, avec une écriture fluide dans lequel le lecteur n’aura aucun temps mort. C’est cruel à souhait…



Pour autant, je n’ai pas ressenti d’empathie pour Milica, l’auteur n’a pas réussi à me la rendre sympathique. Elle m’a exaspéré par sa naïveté, ses questionnements, son immobilisme, même en étant en mouvement… Je sais, c’est paradoxal, mais j’ai trouvé qu’elle subissait les choses malgré les choix qu’elle faisait, tout était dictée…



Comme une marionnette qu’on guide avec une télécommande…. J’ai eu par moments envie de la secouer et de lui dire « eh ! Mais réveille-toi ! »



La mise en scène imaginée par l’auteur, dépasse ce à quoi s’attend le lecteur… Un roman perfectible, le personnage principal, se pose beaucoup trop de questions, répétitives et on se lasse vite de ses états d’âmes… Pour autant, la quarantaines de pages à la fin, apportent une lumière différente à l'intrigue, enfin on comprend et l’auteur dénoue la machination, dont Milica, n'est pas la seule victime...



Du suspense, une intrigue intéressante, un thriller qui se lit bien et avec plaisir, même si le personnage principal manque de personnalité. Ce manque de personnalité, est certainement voulu par l’auteur, ce qui expliquerait son attitude…


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Se retenir aux brindilles

Ariane fuit loin de Lille où elle habite, la peur est là, je pourrais dire encore là ou de nouveau là. Le visage mangé par des lunettes de soleil cachant le mal, elle part avec ses deux enfants Enzo et Abigaëlle. Sa course la ramène dans la région de son enfance où elle se réfugie chez Marthe, figure d’un amour maternel de son enfance. Que cherche –elle, outre fuir son mari ? Renouer un lien, remonter le temps, trouver le moment où ? Et tout ceci tourne dans sa tête. Les souvenirs arrivent. Mais pourquoi n’était-elle jamais dans la « vraie vie », toujours à la modifier ? A la maison, pas une parole échangée entre le père, la mère et Ariane, alors elle se forge son monde. Ainsi dit-elle de sa mère qu’elle est fauteuil roulant suite à un attentat où sa tante a péri. C’est ce qui fait que Tristan a trouvé en elle une partenaire à la hauteur des histoires rocambolesques du garçon. Plus elle avait peur, plus elle s’agrippait et Mathias, venu se greffer n’a pas dépareillé le duo. La peur était leur moteur. Ariane y croyait dur comme fer, jusqu’au jour où tout s’écroula. Alors, là, fini les jeux, les histoires, elle veut devenir géomètre, il lui faut du concret, du mathématiques, du tangible. Mais, toujours au fond d’elle ce désir d’être aimé, cette peur.

Ariane est comme une orpheline elle n’a jamais pu avoir d’amis autre que Tristan et Matthias « je vis trop repliée sur moi-même pour avoir des amis. Avoir des amis, ça oblige à une certaine intimité, ça conduit à faire des confidences. Je préfère garder mes douleurs pour moi. »

Au cours de ses confessions à un inconnu, elle dit ceci « J’ai toujours été attirée par les pervers. Et c’est sûrement parce que ma mère en était une….. Tristan, mon mari : deux grands pervers ». Elle explique sa théorie « Si j’ai laissé tomber tous ces garçons gentils, c’est parce qu’ils ne correspondaient pas à ce que je cherchais. Mon homme idéal n’est pas un gentil : c’est un pervers. Ce que je veux, c’est souffrir. Je suis aussi folle que ma mère. »



La peur est la grande héroïne de ce livre. Ariane passe de l’enfance, où l’on joue à se faire peur, à la peur de son mari, la peur des femmes battues. Elle essaie de se retenir aux brindilles pour arriver jusqu’à la branche maîtresse qui lui permettra de sortir la tête de l’eau et d’arrêter sa fuite. « Le silence de Marthe pèse de nouveau sur moi : je ne parviens plus à trouver les mots ; j'ai beau chercher comment poursuivre mes explications, rien ne vient. Je m'enfonce au contraire dans les pensées les plus sombres, comme aspirée par un marécage, incapable de trouver ne serait-ce qu'une brindille à laquelle m'accrocher. »



Quelques longueurs et langueurs en début de livre qui ont fait que j’ai arrêté ma lecture pour mieux la reprendre. J’ai compris, plus tard, le pourquoi de ces retours à l’enfance que Sébastien Fritsch distille sans forcement suivre l’ordre chronologique, les souvenirs ne suivent pas cet ordre là.

La peur, il la dissèque, la roule, la décrit méticuleusement. L’atmosphère se fait pesante, puis arrive une accalmie pour mieux y retourner, comme Ariane qui essaie de sortir la tête de l’eau et trouver une brindille à laquelle s’accrocher.

Sébastien Fritsch l’écrit fuir ou rester ? Avancer ou revenir ? Abandonner ou se retenir aux brindilles. Ces questions seront le fil invisible et ténu de ce livre, celles qui permettront à Ariane de trouver des réponses. En tout cas, ce fil nous ne le lâchons pas.



Sébastien Fritsch m’a gentiment envoyé son livre et je l’en remercie. Je suis certaine de son avenir en tant qu’écrivain et je lirai avec plaisir un autre de ses livres.


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L'Expérience Cendrillon

C'est très bien écrit, avec beaucoup de rythme et une plume vive, acérée.



Une nuit, en Serbie, Milica est réveillée par des bruits. Son mari, lourdement handicapé, lui dit de fuir. Il lui révèle que des tueurs viennent pour lui, mais qu'ils n'épargneront pas la jeune femme. Il lui indique qu'elle doit prendre un sac dans la salle de bains, puis, de se sauver par la fenêtre. La cavale commence...



Milica m'a semblé être une femme très intelligente et on y croit. Elle a eu des réflexes de survie qui m'ont fait me demander si j'aurais eu la même présence d'esprit que la sienne. Mais sait-on comment on réagirait en cas de danger, tant qu'on ne vit pas la même situation ? Malgré tout, elle exprime ses peurs, ses doutes ; elle fait des erreurs. Tout cela la rend très attachante et on veut qu'elle puisse mener à bien, la mission qu'elle s'est fixée. Elle lutte pour sa vie.



C'est un suspense haletant, qu'on ne lâche pas. Votre sommeil ne vous remercie pas, car on se dit : "Encore un chapitre et j'éteins". Mais non, de nombreux rebondissements font que l'on continue. C'est un véritable page-Turner. Je l'ai lu en moins de deux jours. Jusqu'à la fin, on se demande en qui Milica peut avoir confiance. Sébastien Fritsch nous emmène là où il l'a décidé et jusqu'à la dernière page, on va de surprises en surprises.



Vous avez envie de lire un policier qui vous tient en haleine et qui vous bluffe? L'expérience Cendrillon est le bon livre.


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Le Mariage d'Anne d'Orval

C'est un conte, mais un conte noir plein de fureur et de sang, à l'image de la sombre planèze auvergnate qui lui sert de cadre, mais où dans ce Moyen-Age de légende, visité comme dans ces histoires anciennes par des demoiselles qui sont seules porteuses de lumière. Ainsi, il suffira qu'Anne d'Orval naisse, parée de toutes les qualités, pour que son père renie son passé de guerrier sans foi ni pitié et que, sous l'influence de sa beauté qui ne "pouvait se réduire à des manifestations apparentes", il se consacre ensuite à la prospérité de sa seigneurie jusqu'à ce qu'elle soit en âge de se marier. Un conte donc, puisqu'il charge alors treize de ses plus valeureux chevaliers de parcourir le royaume à la recherche du seigneur évidement parfait pour être digne d'épouser. la sublime Anne. Mais la passion couve et la violence de l'ogre endormi n'a souvent que l'honneur pour être contenue... et il faut bien que l'histoire s'achève par des larmes de douleur et de rage pour qu'elle traverse le temps.
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Le sixième crime

"Le sixième crime" de Sébastien Fritsch est sorti en 2012. J'ai découvert cet auteur en 2018 avec "L'expérience Cendrillon" que j'ai beaucoup aimé.

Ce roman d'une centaine de pages met en scène un policier à la recherche d'un écrivain mystérieux qui se cache derrière un pseudonyme. Pour le retrouver il a utilisé des indices dispersés dans ses différents ouvrages.

C'est l'été dans un hameau perdu de la Drôme, on croit se promener entre les maisons qui ressemblent à des gîtes ruraux, sous le tilleul, en train de boire une mauresque.

L'humour est toujours présent, le mystère aussi, on se prend vite au jeu pour essayer de découvrir le fin mot de l'histoire. Un roman façon Agatha Christie en plus moderne, une réflexion sur le métier d'écrivain et celui de policier aussi.

Un très bon moment de lecture.
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Chercher le principe même du monde : Deuxième p..

Il est temps pour moi de vous présenter une véritable pépite littéraire, une oeuvre à portée biographique dont le lecteur ressort enrichi, tant sur le plan littéraire que pour sa culture personnelle : « Chercher le principe même du monde ».



Dans cette deuxième partie (pouvant se lire indépendamment de la précédente), nous suivons le néo-zélandais Ernest Rutherford, figure montante du milieu scientifique de ce début du 20ème siècle, alors qu'il vient tout juste d'intégrer la direction de l'équipe du département de physique de l'université Victoria de Manchester où se croisent diverses personnalités qui vont révolutionner, à leur échelle, le monde de la science, d'Harry Moseley au danois Niels Bohr en passant par Hans Geiger, aide précieuse de Rutherford et où certaines des plus grandes théories physiques ont été initiées… Les journées de Rutherford (affectueusement surnommé « Prof » par ses collègues et élèves qui le respectent et l'admirent) sont ô combien remplies, entre travail de laboratoire, supervision des étudiants, rédaction d'articles scientifiques, mais aussi multiples déplacements (en Angleterre, mais pas seulement) pour assister à des congrès scientifiques (ou à la remise d'un Prix Nobel !), tenir des conférences (à des publics plus ou moins bienveillants !) ou tout simplement pour rendre visite à des amis répartis sur tous les continents, du Canada où Rutherford a passé de nombreuses années et a développé ses premières théories à sa Nouvelle-Zélande natale. Par ailleurs, nous accompagnons également Ernest Rutherford dans son cadre familial, aux côtés de sa femme May et de sa fille Eileen, ainsi que durant ses vacances (bien méritées) où il peut s'évader dans son automobile bien-aimée !



J'ai dévoré cet ouvrage, malgré la complexité de son sujet et son nombre de pages, me transportant dans ce milieu scientifique du début du 20ème siècle, si vaste, si riche, et en perpétuelle évolution ; une théorie défendue un jour pouvant être réfutée le lendemain ! J'ai été éblouie par la plume de l'auteur, fluide, alternant brillamment narration et dialogues, extraits de lettres ou de discours de tous horizons et ce, sans jamais perdre l'attention de son lecteur. Sur le plan personnel, j'ai également apprécié de suivre le parcours parallèle d'une certaine Marie Curie (qui a toujours été proche d'Ernest Rutherford malgré leurs différences de caractère) dont j'ai appris avec stupeur les nombreuses épreuves (en plus de la mort de son époux Pierre) qu'elle a rencontrées au cours de sa carrière, simplement car elle était une femme dans un monde gouverné par les hommes… J'ai également croisé la route de personnalités plus ou moins connues, comme Albert Einstein, Harriet Brooks, Ernest Marsden, William Henry Bragg, Bertram Borden Boltwood, Stefan Meyer ou encore Arthur Stewart Eve, laissant une trace dans l'existence d'Ernest Rutherford.



Vous l'aurez compris, cette lecture a été un immense coup de coeur, une claque littéraire et intellectuelle qui m'a fait grandir en me montrant les coulisses des plus grandes découvertes physiques du 20ème siècle (dans le domaine de la radioactivité, en particulier) et en me permettant de partager le quotidien d'un homme que je ne suis pas près d'oublier : Sir Ernest Rutherford !



Un grand merci à Sébastien Fritsch pour l'envoi de ce livre !

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Se retenir aux brindilles

Ariane, la trentaine fuit la ville de Lille ou elle vivait avec son mari et ses 2 enfants : Enzo et Abi. Elle va faire des kilomètres avec eux pour retrouver le village de son enfance dans les Dombes.

Elle va frapper chez Marthe, une dame qui l'accueillait quand elle était enfant et qu'elle fuyait la maison de ses parents ! C'était l'époque de ses frayeurs et de la rencontre de ses 2 amis : Tristan et Matthias. En effet, tous trois allaient visiter le château voisin la nuit et, ils jouaient à se faire peur avec les histoires que Tristan qui imaginait les pires aventures pour les manipuler à sa guise...

Marthe, hélas n'a plus toute sa tête mais elle est heureuse d'avoir la compagnie de son ancienne protégée et de ses 2 enfants. Dans ce refuge providentiel, Ariane se remémore les visites et l'aménagement des pièces du château, leurs gouts musicaux, et les " bêtises " qu'ils ont pu faire, l'apprentissage de la cuisine, de la pâtisserie avec Marthe, mais surtout ce sentiment de peur qui lui collait à la peau ! Elle a fui son mari, un homme violent qui la terrorise et qu'elle tente d'oublier au bénéfice des souvenirs de ces années passées, elle tente d'oublier qu'elle a Céline : son associée à Lille ou elle est géomètre-expert, elle tente d'oublier la psychorigidité de sa mère clouée en fauteuil roulant, le désintérêt et les absences de son père à son égard.

Durant sa scolarité à Lyon, elle a eu une liaison avec Léo, puis avec Matthias mais au fond : elle a toujours été amoureuse de Tristan..

Elle va découvrir les secrets de ses parents, leur trahison et la perversité de Tristan qui s'est moqué d'elle !

Un thriller psychologique qui étudie la progression des peurs de l'héroïne car, en fait "elle a surtout peur de vivre ", peur d'affronter la réalité !

Sont abordés les thèmes du souvenir : celui de Marthe qui n'en a plus et, ceux de l'enfance. le thème de la perversion et celui des trahisons, enfin celui de la nécessité de balayer le passé pour construire enfin un avenir d'adulte responsable, se retenir aux brindilles de la vie !

L.C thématique de novembre 2022 : vider sa PAL.
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Le sixième crime

Une histoire concentrée dans un huis-clos, un face-à-face entre un auteur de thrillers, potentiellement meurtrier, dont le nom de plume est Lex, et un commandant de police, Jérôme Babalnic. Ce dernier cherche à comprendre les cinq assassinats réalisés en exacte conformité avec le descriptif des meurtres perpétrés dans les romans de Lex, et à éviter qu'un sixième massacre ne se produise.

Le policier va tenter de percer à jour la réelle personnalité de Lex, tout en lui démontrant avec dextérité la manière dont il a su résoudre toutes les énigmes, mathématiques ou littéraires, disséminées dans ses romans et en tirer des hypothèses sur l'identité du tueur en série qui a pris pour modèles les crimes de fiction de Lex. En effet, ces énigmes sont toutes plus astucieuses les unes que les autres et seul un lecteur averti, ou doté de mauvaises intentions, est capable de les découvrir, de les analyser, puis de les résoudre.



J'ai retrouvé avec plaisir la plume délicate et l'écriture ciselée avec précision de Sébastien Fritsch dans ce petit roman noir. J'ai beaucoup aimé l'analyse du travail de l'écrivain, seule la fin de l'intrigue m'a un peu désarçonnée...



Toutefois, c'est un roman vraiment plaisant à lire et qui peut plaire aussi bien aux amateurs de polars qu'aux lecteurs de romans plus généralistes, et qui ravira les amoureux de la langue française, tant la richesse et la précision du vocabulaire choisi sont remarquables!
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Invitation pour la petite fille qui parle a..

Portrait d’une grande tendresse, juste, pudique et empreint d’une certaine gravité et poésie, c’est un bel auteur que je découvre ici. Une écriture subtile, juste et de qualité, tout cela sans jamais donné dans le pathos ni dans l’excès, voilà longtemps que je n’avais pas eu l’occasion de découvrir un auteur et un monde de cette qualité
Lien : http://passiondelecteur.over..
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L'Expérience Cendrillon

Ce bouquin est pour moi une totale découverte et une belle surprise. Ce n'est pas le premier de l'auteur mais il écrit des "one shots" alors ce n'est pas grave. J'ai choisi celui-ci parce qu'il démarrait en Europe de l'Est et j'aime cette partie du monde. Le périple entrepris par l'héroïne jusqu'à Paris, semé d'embûches et de surprises, ne laisse pas un instant d'ennui se glisser dans la lecture. Happée dès la première page, je n'ai pas lâché le bouquin jusqu'à la fin. Très divertissant, haletant, captivant, original. Je ne vais pas manquer de lire d'autres titres de cet auteur auto-édité, à découvrir.
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L'Expérience Cendrillon





Milica vit avec son mari français, handicapé quelque part dans la montagne serbe. Ce fut d’abord son infirmière, puis ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants. Tout allait pour le mieux, jusqu’au jour où, en pleine nuit, alors qu’elle dormait, il la réveille « Ne dis rien, lui susurra Grégoire. Ils viennent pour moi, mais ils ne t’épargneront pas. Sauve-toi par la salle de bains, par la fenêtre ; et prends le sac gris sur le portemanteau. Ne te soucie pas de moi : ça devait arriver et je suis préparé ».

Elle était déjà dans la salle d’eau lorsque deux coups de feu furent tirés. C’est le début d’une longue fuite, surtout lorsqu’elle se sait rechercher par la police serbe comme meurtrière potentielle. Ils ont retrouvé un corps carbonisé dans la maison brûlée. En tant que seule survivante, recueillie par leur médecin, elle est vraiment suspect et surtout seule.

« Je ne sais pas moi-même ce qui s’est passé, Tomislav. Ce que je sais, c’est que Grégoire m’a demandé fuir, de ne pas m’occuper de ce qui pouvait lui arriver. J’ai eu tellement peur… j’ai obéi. Mais je ne peux pas l’abandonner à ses sort comme si de rien n’était. Je dois retourner chez moi. Je dois voir s’ils l’ont tué ou pas ».

Grégoire a tout prévu, le sac est garni de vêtements, d’un téléphone portable, de liasses de billets. Sur le téléphone, une bande musicale puis, un message de son mari qui lui demande, entre autre, de se méfier de tout le monde »

Qui en veut à son mari, en fauteuil roulant suite à de graves blessures en Afghanistan où il était militaire ?

Au fait, comment le médecin a-t-il pu la savoir sur la route une fois échappée de sa maison ? D’ailleurs, son mari lui a dit de se méfier de lui. Il y a cet homme qi la suit partout, qui est-il ? Un ami de son mari, un ennemi, un policier ?

Elle fuit, ç travers l’Europe en direction de Paris, se retrouve en France où son beau-frère lui trouve un abri. Là encore, beaucoup de questions assaillent la jeune femme.

Toutes ces interrogations cernent Milica. A-t-elle pris la bonne solution ? A qui peut-elle faire confiance ? Pourquoi elle ? Pourquoi, pourquoi, pourquoi ? Toujours à se demander comment tout cela va finir, toujours à essayer de sauver sa peau, mais de quoi ? Oui, Milica se pose beaucoup de questions ; à certains moments, j’ai eu presque envie de lui dire fonce, t’occupe pas du reste… oui mais voilà, je suis lectrice, elle actrice de son destin. Elle n’a pas, ne prend pas une minute pour se poser, réfléchir… Oui, mais elle a toujours en tête le message de son mari, ne faire confiance en personne

Est-ce elle Cendrillon ? Elle, sujet de l’expérience Cendrillon ? Où est la vérité ? Il y a-t-il plusieurs vérités ? Qui protège qui, qui veut éliminer qui ?

J’ai presque lu tous les livres de Sébastien Fritsch et si ses précédents polars ou romans noirs étaient axés sur le mental, celui-ci est beaucoup plus physique.

Le style Fritsch est encore dans la distillation d’indices, les claquements de porte, les fausses pistes, accrocher le lecteur jusqu’au bout ou presque.



Un très bon polar qui ne se quitte tant que la dernière page n’est pas tournée.


Lien : http://zazymut.over-blog.com..
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L'Expérience Cendrillon

En qui peut-on placer sa confiance? Vous ne le saurez pas!!

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Voilà pour l'introduction de ce polar/thriller de l'auteur Sébastien Fritsch, que je remercie au passage pour m'avoir permis de le lire (en avant-première sur la plate-forme des SP des auto-éditeurs). Avec même une dédicace.

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Le titre est bien intrigant. Pense-t-on à un conte de fées? Bien sûr! Un conte de fées moderne si on yeute la couverture : noire et blanche. Une ville la nuit, une jeune fille vue de dos qui déambule on ne sait où.

Jusqu'à la fin, je croyais vraiment à la maxime "ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants" !

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L'auteur a réussi son coup: nous captiver, nous embarquer, nous "entourlouper" et nous mener par le bout du nez.

Ne vous fiez pas à tout ce que vous lisez. En fait, les méchants peuvent être gentils (et vice-versa).

Une histoire assez simple (au départ!) qui nous emmène aux confins de l'Europe et nous ramène à Paris par le biais d'une jeune veuve perdue (c'est bien le mot) qui n'a rien demandé à personne mais qui se retrouve embringuée dans un mic-mac criminel.

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L'heroine est bien décrite, on sent réellement sa peur, son effroi et son côté paumé. Les personnages secondaires sont effroyables et antipathiques (presque tous!).

La plume est fluide et directe. Un véritable page-turner. J'ai vraiment apprécié cette intrigue car jusqu'à la dernière phrase (oui, oui!) je n'ai pas sû la VRAIE fin!
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