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Critiques de Seung-U Lee (74)
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La vie rêvée des plantes

Ça démarre assez brutalement. Un homme, Kihyon, engage sans élégance une prostituée pour son frère Uihyon amputé des deux jambes suite à un accident à l’armée.

C’est, le peu sympathique Kihyon qui narre l’histoire de sa famille. Jaloux de son frère - qu’il admire néanmoins - parce qu’il fut sans doute le préféré de sa mère, il est aussi secrètement amoureux de sa petite amie. Par convoitise et provocation il va lui voler - ce qu’il a de plus précieux [\son appareil photo] précipitant ainsi l’accident qui coûtera les jambes à son frère. Au début, c’est mêlé de culpabilité et de morgue qu’il raconte mais au fil des pages et de ses découvertes, il baisse la garde et son enquête le conduit autant vers sa famille que vers lui-même . Il se diffuse très vite une atmosphère étrange et agréable. Étrange car Kihyon est engagé par un inconnu pour suivre sa mère, on ne sait pas pourquoi ; agréable parce que ce qu’il découvre au fur et à mesure de sa filature c’est l’amour, l’Agapé des grecs. Cet amour si vaste qu’il fait agir pour le bien d’autrui sans rien attendre en retour car tout est donné.

Du père silencieux qui a perdu l’usage de la parole après avoir appris de l’accident de son fils, on ne voit qu’un fantôme qui arrose son jardin luxuriant et pourtant on découvre un homme tenace, endurant qui tient une place capitale dans l’histoire. De très belles et poétiques images viennent effacer les crises effroyables d’Uihyon. Toutes ces plantes qui poussent en silence, cet arbre au bord de la mer scintillante qu’on admire à la presque fin de l’ouvrage procurent un sentiment océanique qu’on n’oublie pas même après avoir terminé la lecture.
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La vie rêvée des plantes

« La vie rêvée des plantes » est une histoire très étrange. On oscille entre une violence incroyable et une douceur poétique dans un rythme tout à fait inhabituel par rapport à mes lectures courantes.

🌿

Les textes de Zulma sont toujours ancrés profondément dans la culture de leur pays d’origine. Celui-ci ne déroge pas à cette règle.

Je crois que j’ai manqué de clés de lecture sociétales coréennes pour comprendre parfaitement ce roman.

Mais j’ai senti que c’était là.

🌿

J’ai senti la force que dégage cet ouvrage même si je ne parviens pas à mettre le doigt dessus.

Pendant presque toute ma lecture, j’ai pensé que ce roman n’était pas fait pour moi, je n’ai pas vraiment pris de « plaisir » à lire. Quand je l’ai fermé, j’ai douté. Il m’avait peut-être parlé tout compte fait. En tout cas, il restait « quelque chose ». J’avais l’impression d’avoir entendu une langue inconnue, mais d’avoir tout même cerné la base du message sans pour autant pouvoir la traduire.

🌿

Il est extrêmement difficile pour moi de mettre des mots sur ce que j’ai ressenti. Il faudra vous faire votre propre expérience ! Sachez, pour résumer, que ce livre est déstabilisant et un peu glauque, mais aussi poétique, puissant et authentique et qu’il fait encore son petit bonhomme de chemin dans mon esprit à l’heure actuelle.
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Ici comme ailleurs

Parmi ses auteurs préférés, le coréen Lee Seung-U cite volontiers Dostoïevski, Hesse, Gide, Camus et Kafka. L'influence de ce dernier est particulièrement évidente dans son dernier roman traduit en français, Ici comme ailleurs, 6 ans après la parution du mémorable La vie rêvée des plantes. Oserait-on dire que cette influence est écrasante ? Oui, assurément et, quelles que soient les qualités du livre, cette impression de "à la manière de" incite à éprouver une légère déception, en comparaison de son ouvrage précédent (qui pourrait d'ailleurs lui être postérieur dans le temps, son éditeur français ne le précise pas). Dans un premier temps, le caractère absurde et, somme toute, amusant, des mésaventures de Yu, cadre en disgrâce, muté dans une ville obscure où la météo est aussi exécrable que l'accueil des autochtones, ne manque pas de sel et se dévore avec appétit au fil des pages qui voient les avanies se multiplier pour le singulier héros du roman. A partir du milieu du récit, c'est une atmosphère de cauchemar avec une touche de fantastique qui attend le lecteur, jusqu'à un dénouement apocalyptique. Lee est moins convaincant dans ce registre, semblant chercher systématiquement la surprise, à coups de rebondissements qui, du fait de leurs accumulations, ôte du mystère au profit d'une symbolique un peu lourde. Ce n'est pas qu'on perde le fil, c'est qu'il semble plombé et que, à en rajouter, c'est un effet de saturation qui se produit. Malgré tout, eu égard à la production encore inédite de l'auteur (plusieurs romans et recueils de nouvelles), on est plus que curieux de découvrir d'autres facettes de cet écrivain au très fort potentiel.
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La vie rêvée des plantes

C’est le 1er roman coréen que je lis.



C’est l’histoire complexe d’une famille coréenne. L’écriture est d’un réalisme déroutant dans la mesure où le lecteur se trouve embarqué dans la violence extrême qu’éprouve le fils cadet vis-à-vis de son frère ainé. Les 40 premières pages sont vraiment torrides. La haine, la jalousie et la violence sexuelle, sont bestialement relatées et sans pudeur.

Peu à peu les secrets de famille se dévoilent, alors les sentiments s’apaisent et font place à une excessive sensibilité. La symbolique de la nature est importante. Les plantes et les arbres (comme l’aliboufier*) sont des êtres vivants capables de manifester de l’amour si les humains leur ouvrent leur cœur.



Un roman surprenant qui peut choquer : pas étonnant que Lee Seung-U soit qualifié d’auteur de l’intranquillité.

A découvrir
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Le vieux journal

Romancier talentueux (La vie rêvée des plantes), Lee Seung-U se révèle dans Le vieux journal comme un nouvelliste tout aussi doué. Il puise dans le quotidien des petites histoires admirablement troussées où l'absurdité de la vie semble toujours prendre le pas sur une quelconque rationalité. L'introspection est le domaine de prédilection de l'auteur, la malchance et/ou la lâcheté de ses personnages se donnant la main pour les rendre sinon pathétiques du moins désarmés et vulnérables. Lee Seung-U aime les imperfections humaines, ses erreurs de trajectoire, ses hésitations et ses fourvoiements. Il en fait de courts récits souvent drôles et ironiques, toujours clairvoyants. Subtiles, intimistes, lucides, délicates et mélancoliques sont ses nouvelles. Il sait rendre originale la banalité de certaines existences, lui donnant des couleurs inattendues. L'une des histoires s'intitule "Tantôt il se passe des choses, tantôt rien." Lee montre que le rien ne l'est jamais vraiment, que le passé peut resurgir à tout instant et changer la route que l'on a cru bon de choisir. Ou faire regretter de ne plus pouvoir en emprunter une autre.



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La vie rêvée des plantes

Kihyon revient dans sa famille coréenne après des années d'absence, et l'ambiance est plutôt morose. Sa mère passe son temps dehors, son père ne dit jamais un mot, sa seule occupation étant d'arroser les arbres et les plantes du jardin. Quant à son frère, il reste enfermé dans sa chambre depuis qu'il a été amputé des deux jambes au service militaire.

Ainsi, chacun vit dans son coin, comme si les autres n'existaient pas.



Un jour, un mystérieux commanditaire demande à Kihyon de suivre sa mère. Il va alors découvrir des secrets de famille obscurs. En fait il a une grande part de responsabilité dans le sort de son frère. La culpabilité l'envahit et il se donne comme mission de lui redonner la joie de vivre.



Ce roman réserve au lecteur des moments de violence dans la description des sentiments et comportements des personnages (haine, trahison, désespoir, jalousie...), mais aussi des moments de pure poésie notamment avec la présence des rêves, de l'imaginaire et des plantes qui sont bien vivantes et incarnent l'amour et la délicatesse.

(La surface de la plante perçoit grâce à ta main ce qu'il y a dans ton âme)



Il règne également une atmosphère très prenante, un suspense qui fait qu'on ne lâche plus ce livre une fois qu'on l'a commencé !
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La vie rêvée des plantes

Ce roman est l'histoire d'une famille désunie. Elle est racontée par Kihyeon, le plus jeune fils, qui revient à la maison après plusieurs années. Il retrouve sa mère énigmatique, son père solitaire et son frère aîné, amputé de ses deux jambes lors de son service militaire. Les membres de la famille vivent chacun de leur côté, ne partageant même pas leur repas. Ce sont juste des étrangers vivant sous le même toit. Kihyeon a toujours été jaloux de son frère, plus beau, plus intelligent, plus fort, et qui était le préféré de leur mère. Il éprouvait aussi des sentiments pour Sunmi, sa petite amie. Pensant que la situation actuelle est de son fait, il va essayer de changer les choses. De nombreux secrets jalonnent ce livre, ils sont découverts peu à peu. Les personnages sont souffrants et leurs blessures très vives. Bien que les événements qu'ils aient vécu soient cruels, les personnages ne sont pas forcément appréciables. Cela vient de leur caractérisation mais aussi du fait que seul le narrateur partage ses pensées. Cela ne m'a pas empêché d'aimer ce roman. L'écriture est à la fois réaliste et poétique, donnant à ce récit un ton énigmatique. Cette atmosphère est renforcée par les chapitres très brefs. La nature joue aussi un rôle important dans ce roman, étant une métaphore de l'être humain.

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Ici comme ailleurs

Lu dans le cadre du challenge asiatique lancé par Ev3.

Catégorie #11 Polar, thriller, terreur, horreur



Yu, jeune salaryman est muté dans la ville de Sori. Cette mutation cache une mise au ban par sa société et sa hiérarchie sans que les causes d'un tel traitement ne lui soient réellement expliquées. Dans l'indifférence crasse de sa femme qui a renoué avec son ancien amant, il débarque dans cette petite ville de l'ouest enclavée entre lac et montagne, raccordée par une unique route au continent, et fait face à l'hostilité et au dédain de ses habitants. Sori semble animée d'un souffle étrange. Ville accueillant exclus, voyous et réfractaires aux normes sociétales, elle semble engloutir ceux qui s'en approchent. Le roman aborde la longue descente de Yu aux enfers. La violence n'est pas frontale comme dans un thriller classique ou un roman horrifique. Pas de sang, ou de corps découpés, juste une misère affective et sociétale, image d'une Corée froide ou la loi du plus fort (et du plus malin) fait rage.

Cette lecture m'a parfois déconcertée car le sujet semble changer en milieu de roman avec l'arrivée d'un nouveau personnage principal, Noé, le fou de la montagne... Il s'agit au final d'un twist permettant de révéler le véritable coeur de ce roman, le portrait de Sori, une ville sans scrupule dont le coeur bat dangereusement.

Bonne lecture !



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Le vieux journal

Huit nouvelles qui nous présentent des tranches de vies, celles de personnages "imparfaits", qui ont tous pour point commun de s'interroger sur leur vie. Intimistes et réalistes, Lee Seung-U nous livre un quotidien, à priori banal, sous forme d'introspection personnelle.

Convaincue par la découverte de cet auteur coréen, j'ai déjà très envie d'en lire d'autres bouquins.

Décidément la Corée, recèle de vraies pépites littéraires (et cinématographique, mais ça c'est une autre histoire...).
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Le chant de la terre

Au décès de son frère, Kang Sang-ho découvre des photos et un manuscrit inachevé de voyage en des lieux insolites de Corée. Il le propose à un éditeur qui l’envoie visiter certains sites pour compléter l’ouvrage. Il se rend sur le mont Cheon où se trouve un monastère en ruine. Sur les murs des cellules sont copiées des citations de la Bible.

Au pied de la montagne, Hou, un jeune garçon, contemple son village en partie disparu dans un glissement de terrain. Il se souvient de sa cousine Yonhi, de Pak, le lieutenant qui la poursuit puis la délaisse. Il se souvient aussi du jour où il poignarde Pak qu’il rend responsable de la fuite de Yonhi du village et de son père qui le conduit au monastère. Les frères l’y accueillent et il s’intègre à son nouveau lieu de vie.

Un jeune professeur de l’histoire de l’église s'intéresse à la vie de cette communauté et aux inscriptions murales. Il rencontre un ancien militaire qui lui raconte ce qu’il connaît de cet endroit et surtout ce qui semble être les raisons de sa déchéance et son abandon.



Un peu déstabilisée dans un premier temps par ce découpage particulier, quand chaque chapitre est centré sur un personnage différent, je me suis laissée porter par les mots. Comme l’écriture est fluide et les chapitres eux-mêmes divisés en courtes parties, j’ai néanmoins avancé dans la lecture sans m’en rendre compte, les éléments se sont mis en place d’eux-mêmes et le lien entre les différentes parties du récit est apparu. On glisse d’une histoire à l’autre mais tous les personnages sont liés entre eux et au mont Cheon et chaque individu tisse à travers son histoire individuelle un portrait de la Corée.

En dehors des éléments factuels, on partage les doutes et interrogations des personnages ce qui en fait un roman spirituel, philosophique. Ceci est amené de façon fluide et n’alourdit en rien le récit. On se surprend même à se poser dans sa lecture et à s’interroger à son tour. A chacun chapitre, toutes les questions de l’homme sont posées: choix, amour, liberté, désir, religion, obéissance…

J’ai vraiment aimé ce roman ancré dans la réalité historique me rend curieuse d’en découvrir un peu plus sur la corée et son histoire. D’autre part, je n’hésiterai pas à recommander cet auteur à qui veut découvrir la littérature coréenne et je lirai de nouveau Lee Seung-U avec plaisir.

Pour en finir, la couverture est magnifique, visuellement et tactilement.

Je remercie l’éditeur Decrescenzo qui m’a offert ce livre via Masse critique.

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La baignoire

Qui de plus qualifié que Lee Seung-U pour nous livrer une histoire aussi délicate.

C'est l'histoire d'une rencontre, et d'un homme qui trouve un prétexte pour revoir son ancienne conquête. Un homme et une femme: une histoire banale en apparence mais raconté avec un telle douceur et une justesse des mots comme l'on retrouve souvent dans la littérature asiatique.

On reste sans voix et rêveur à la fin de la lecture de cet ouvrage.

En bref c'est une petite pépite.
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La vie rêvée des plantes

Un roman très poétique sur le thème des secrets de famille. Des personnages hantés par la culpabilité, un rapport étrange au monde et à la nature. Un très beau roman.
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La vie rêvée des plantes

J’ai ressenti le besoin de laisser passer quelques jours après la lecture de ce roman, étrange, à la fois prosaïque et poétique… Le cadre familial de l’histoire tient en quatre personnes, les parents et deux garçons, dont l’un, trentenaire, est lourdement handicapé après avoir sauté sur une mine à l’armée. Dans cette maisonnée, personne ne se parle ou presque, et lorsque les sentiments éclatent, c’est avec une puissance que seules les émotions contenues expliquent. Aux thèmes de l’amour et de la culpabilité, au malaise généré par cette famille si particulière, s’ajoute une ouverture un brin fantastique sur le monde des plantes, et des arbres en particulier, car « chaque arbre est une histoire d’amour brisée » et « la croyance en l’immobilité des arbres n’est qu’un préjugé désobligeant ». Un pin et un aliboufier, un palmier deviennent ainsi des éléments très importants des histoires d’amour non-dites qui ravagent cette famille. Le poids des photographies est un thème qui revient aussi, après Zakuro, La pluie avant qu’elle tombe et Loin des bras, mais cette fois comme thérapie plutôt que comme mémoire, et ces liens entre mes dernières lectures m’ont ravie ! Le roman, malgré une petite baisse d’enthousiasme aux deux tiers environ, me laisse donc un très bon goût, par son originalité, sa poésie, et sa fin vraiment superbe !
Lien : http://lettres-expres.over-b..
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La vie rêvée des plantes

Sur une histoire originale, l auteure nous balade dans les lieux secret de l esprit, tour à tour, romantique et dur, les protagonistes tous empreint d une grande solitude, font mouche.

l écriture fluide et poétique de l auteur, éveillé a chaque page nos sens, convoquant au détour des chapitres, le mystère et le mystique, tout le livre est effort tendu vers la beauté, jamais contemplatif, une lecture enivrante, comme un doux murmure perçant du brouillard ....
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La vie rêvée des plantes

J’ai choisi de passer une partie de mon été à voyager, de manière immobile, en Corée. Le périple littéraire commence par un court roman de Lee Seung-U « La vie rêvée des plantes ».



« Après des années d’absence, Kihyon est de retour. Entre une mère énigmatique, un père retiré dans son jardin à converser avec ses plantes, et un frère qui a tout perdu, Kihyon cherche sa place. Il se voit bientôt confier une mission par un mystérieux commanditaire : enquêter sur sa propre mère, dont les silences dissimulent un troublant secret de famille. Obsédé par ce qu’il découvre et par la passion dévorante qu’il éprouve pour la belle Yun Sunmi, il tente à tout prix de réparer les blessures du passé… »



La quatrième de couverture donne le « la » sans pour autant dévoiler tout le sel de l’intrigue. On fait connaissance avec les protagonistes au fil des souvenirs de Kihyon, fils, non prodigue, de retour après des années d’éloignement. C’est qu’il a toujours nourri un sentiment d’infériorité envers son frère aîné, Uhyon, ainsi qu’une jalousie qui lui gâche la vie. Uhyon est tout ce qu’il n’est pas : bon élève, bon fils, bon esprit, photographe amateur éclairé, charismatique et droit au point qu’un jour Kihyon se dit qu’il ne manquerait à personne s’il quittait la maison.



Comment blesser son frère aîné ? Comment se venger de lui ? Tout simplement en fuguant et en emportant dans sa fuite l’appareil photo de son frère afin de le vendre et empocher l’argent. Hélas, il ne savait pas qu’une pellicule était dans l’appareil et ne put donc prévoir que l’acheteur de l’appareil photo la trouverait, la développerait et tomberait sur des photos montrant les violences policières lors des manifestations anti-gouvernementales. Une perquisition au domicile familial s’ensuit et Uhyon est enrôlé de force dans l’armée qui ne lui fera aucun cadeau puisque lors d’un exercice militaire il perdra ses deux jambes. Quand Kihyon revient chez lui, il comprend que son vol de l’appareil photo a engendré le lourd handicap physique de son frère. Il souhaite d’autant plus réparer les erreurs du passé qu’il a découvert de sa mère accompagne régulièrement Uhyon dans le quartier des plaisirs afin qu’il soulage sa libido dans les bras des prostituées. Mais, est-il possible de tout réparer ?



De questionnements en filatures, Kihyon mettra le doigt sur un secret de famille et découvrira qu’il existe des formes, crues et élevées, de l’amour. C’est par amour que sa mère a porté son secret toute une vie. C’est par amour que son père est aux côtés de son épouse et qu’il accepte de ne pas être l’amour de sa vie, de n’être qu’un second choix. C’est par amour filial que sa mère supporte l’humiliation de porter sur son dos Uhyin et de l’amener au bordel. C’est par amour, filial et fraternel, et désir de pardon que Kihyon partira à la recherche de Summi, l’ancienne fiancée de son frère dont il était secrètement amoureux.



Mais que viennent faire, dans l’histoire, les plantes et leur vie rêvée ? Elles sont la métaphore des liens qui unissent les êtres de manière indéfectible. Elles sont la preuve, par leurs racines et leurs branchages, qu’un réseau complexe unit les vies des hommes comme celles des plantes. Les dieux sauvent les jeunes femmes et jeunes hommes des assiduités de leurs poursuivants en les transformant en arbres ou fleurs. Uhyon étudiait avec assiduité la mythologie au point qu’il affectionne, comme son père, la compagnie des arbres, qu’il aime leur parler. La nature montre le chemin à l’homme et le guide vers l’essentiel.



Lee Seung-U insuffle une atmosphère sulfureuse dans son roman et lui donne un mélange, très déroutant, de violence (il y a des scènes très crues notamment celles qui décrivent les crises de Uhyon) et d’infinie délicatesse (la description des arbres, de leur entrelacement surprenant ou la scène amoureuse entre la mère et son amant). Il montre les diverses formes que peut prendre l’amour, des plus merveilleuses aux plus sordides.



Un roman, très beau, prenant de bout en bout dans lequel l’onirisme a une place importante.



Roman traduit du coréen par Mi-Kyung Choi et Jean-Noël Juttet
Lien : https://chatperlitpopette.wo..
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La vie rêvée des plantes

Ce roman ressemble à un cocktail de saveurs...On vacille entre douceurs de la poésie , le coté acide de la violence et dureté mais le tout surplombé par la fraîcheur de la nature . L’histoire est poignante, mais ces rappels incessants à la nature, nous apaisent durant notre lecture. Les arbres: Entre aliboufier et le palmier… on se demande pourquoi l’auteur insiste autant...Il reprend simplement l’expression; «L’arbre qui cache la forêt à sa manière en la détournant dans son histoire, d’une manière très habile. Qui cachent beaucoup de chose. L’amour entre deux frère malmené par des épreuves mais aussi par l’attitude étrange de leur parent , voilà bien le noyau de l’intrigue: les non-dits dans une famille peut être destructeurs malgré tout le soin qu’il est mis pour ne pas que cela explose. Un livre profond si on prend le temps et le soin de l’analyser. L’auteur n’a rien laissé au hasard, tout est symbolique. Une œuvre délicate aussi,grâce à la magnifique écriture de Seung-U Lee.



La littérature coréenne demande au lecteur de réfléchir au-delà des mots et apporte une véritable profondeur à notre immersion dans ses œuvres. Belle lecture!
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Voyage à Cantant

Sans jamais s’arrêter, la mer monte et descend. Les vagues viennent manger le sable puis s’en retirent. Un peu comme la part d’ombre et de lumière qui existe en chacun de nous, dans un mouvement permanent.



Que ce soit Jungsu, Pip ou Ismaël, ces trois personnages sont partis ou se sont retrouvés à Cantant, ce village méditerranéen du bout du monde. Amenés là-bas par le destin ou bien la fuite, question de perspective, ils cherchent tous quelque chose. Mais quoi ? Fouiller son intérieur, se confesser pour se pardonner ? Jungsu et Ismaël écrivent ou du moins essayent d’écrire pour comprendre comment leur passé les a menés jusque-là, quelle est leur place dans une société de laquelle ils essayent pourtant de se cacher. Eux-mêmes d’ailleurs se cachent sans cesse de quelqu’un, de quelque chose, d’eux-mêmes dans l’espoir confus de réussir à se dévoiler pour atteindre la lumière.



Dans ce roman, se retrouvent les thématiques clés de l’auteur coréen accompagnées des nombreuses références à la mythologie occidentale. Il est d’un tel niveau d’intériorité qu’il est parfois compliqué de s’immerger entre les lignes et la postface de l’excellent monsieur De Crescenzo, tel un phare en haute mer, est là pour guider nos réflexions, à la fin de notre lecture.



Son écriture est inchangée, complexe mais très intelligente et intéressante. Lee Seung-U continue de nous proposer une œuvre assez éloignée parmi les traductions d’ouvrages coréens. Néanmoins, je me suis rapidement ennuyée pendant ma lecture, malgré la petite taille du roman et je suis restée assez loin de la berge de Cantant. Je n’ai pas plongé dans les eaux sombres à la suite de Pip et me suis contentée d’observer les personnages aux prises avec le chants des sirènes.

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La vie rêvée des plantes

On devine, à tort ou à raison, les Asiatiques capables d'une grande cruauté mais aussi d'une infinie patience et d'une très grande délicatesse. Cette impression peut être renforcée par la lecture de ce roman écrit (selon son éditeur français) par une "figure majeure de la littérature coréenne contemporaine".



Jaloux de son frère aîné qui est amoureux d'une belle et talentueuse jeune femme, le narrateur force d'entrée de jeu le lecteur à le suivre dans les arcanes de la rivalité pour ne le lâcher qu'en fin de roman dans un monde idéalement apaisé. L'histoire débute par un épisode très pénible dans lequel le grand frère, amputé accidentellement des deux jambes pendant son service militaire, est en proie à une crise d'une rare violence. Son handicap a mis une fin brutale à sa relation amoureuse. Il ne lui reste plus que le rêve. Le jeune frère éprouve à tort ou à raison un sentiment de culpabilité et tente de rétablir la relation rompue entre les deux amoureux, au risque de s'y brûler lui-même les ailes. Ce faisant, il découvre un secret longtemps protégé par ses parents.



On entre dans ce roman par la brutalité et, par la magie de la fine analyse dans laquelle Lee Seung-U nous entraîne avec finesse et précision, on est conduit vers des hauteurs que rien ne laissait deviner au départ. Le roman traite de l'amour idéalisé, de l'amour physique, de l'amour platonique, de l'amour au sein de la famille, de l'amour onirique et des relations entre l'homme et les plantes. Cette dernière partie ne m'a toutefois pas semblé la mieux traitée, au point que le titre du roman est quelque peu trompeur.



Si j’avais eu la maîtrise du titre de la version française, j’aurais choisi : "Métamorphoses d'un amour empêché".
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La vie rêvée des plantes

Déroutant !

Autant je connais bien le cinéma coréen, autant sa littérature reste encore assez méconnue pour ma part donc découvrir Lee Seung U a été une rencontre intéressante et déroutante.



Plusieurs ambiances sont opérées dans le récit; au début j'ai eu peur que le petit frère se révèle un brin maniaque et trop étrange de part son comportement et ses réflexions.

Puis on bifurque dans un état méditatif où la poésie et le fantasque prend place avec cette relation aux arbres, aux plantes.

Puis une nouvelle dimension quasi onirique de la mère vient compléter un tableau aussi constrasté qu'intriguant.



A l'économie des sentiments de toute cette famille, il y a cette économie des mots qui donne beaucoup de relief aux regards, aux intentions non verbales et aux attentions portées à un amour impossible d'un coté, à des plantes de l'autre et à une désolation encore ici.

C'est déroutant, intriguant, perçant et j'ai eu beaucoup d'images me traversant durant cette lecture qui en plus a distillé en filigrane des impressions presque organiques.



Une lecture un peu hors du temps parce qu'il y aussi cette impression spatiale du monde qui reste en tête même une fois la dernière page refermée....

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Le chant de la terre

Je n'ai jamais beaucoup lu de littérature asiatique. Et quand c'est le cas, c'est plutôt de la littérature japonaise.

Alors quand l'occasion s'est présentée de lire un roman coréen, je n'ai pas hésité. Et je ne peux pas nier que ce roman m'a sortie de ma zone de confort mais tout en douceur.



Le roman débute par la découverte d'un monastère abandonné, aux murs couverts d'extraits de la Bible. Où sont passés les moines qui l'occupaient ? Qui a couvert les murs de ces inscriptions sacrées ?

Au travers de plusieurs histoires, nous nous acheminons doucement vers la vérité.



La narration m'est apparue particulière car je ne suis pas habituée. Le texte est très poétique, faisant appel aux symboles. Les personnages sont souvent désignés par leur statut, plus que par leur nom, ce qui donne un petit côté parabole religieuse à l'ensemble du roman.

Rien n'est laissé au hasard, chaque action a un sens, se rattache à une symbolique.

Les descriptions sont très imagées, je pouvais parfaitement m'imaginer les scènes au fur et à mesure qu'elles se déroulaient.

Dans ce roman, les histoires se confondent et se répondent. L'histoire de Hou, c'est aussi l'histoire de Jang, et celle d'Absalom.
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