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Critiques de Seyhmus Dagtekin (23)
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Juste un pont sans feu

Derrière ce titre énigmatique « Juste un pont sans feu » s’épanouit une poésie contemporaine puissante et exigeante récompensée par deux prix prestigieux : le Prix Mallarmé et le Prix Théophile Gautier de l’Académie Française.

Ce recueil se divise en six parties.

La première, « portrait » commence ainsi : « Si je devenais gros, je grossirais aussi les arbres, les immeubles, les voitures… » Grossir et modifier la vision des choses en les grossissant à leur tour, n’est-ce pas là le rôle du poète qui nous ouvre les yeux et nous permet de « grossir » à notre tour au contact des autres ?



« À peine un fil sur les lèvres » évoque la mort :

« De quelle mort vais-je parler pendant trois pages, cent pages. Cent cinquante âges… »

Mais, plus loin, l’auteur évoque l’amour et sa quête :

« C’est ça, je me disais, l’amour, c’est ça – aller chercher l’autre dans ses déchets - père soufflant sur chats et braises – pour des cris qui viendront longtemps après. »



« Entre chants et bois, aux abois » nous entraîne sur d’autres chemins, nous parcourons la ville où nous croisons alphonse à qui l’auteur s’adresse, nous poursuivons sous l’étoile du voyageur, dans un nord et un sud qui partent dans tous les sens.

« Crois-tu que nous cheminerons ainsi vers une fin alors que je croise d’un même pas un chien mort, un autre qui dépérit ? »



« Aimer aussi ces airs de chiens » poursuit ce questionnement sans fin avec le « tu »

« Mais sur quel pied danses-tu ? -Dans quel souffle te noies-tu ? » pour terminer par le » on »

« Sait-on de quelle tare surgir l’avenir ? »



« Déclinaisons d’un espoir à venir » Dans ce passage, l’auteur introduit ce pont évoqué dans le titre :

« Nous voici devant un pont destiné à faire communiquer les deux rives. »

Un pont oui mais les pierres s’effritent et on finit par être gagné par le désert avec une note d’espoir, tout de même dans un des derniers vers « Il y aura quelques ronces, mais les choses finiront par s’arranger »



« Un marteau à la faust »

Le poète termine par cette absence de feu auprès du pont :

« Juste un pont donnant sur une pépinière que tu mâchouilleras, - même si tu sais que, sans feu, il n’y aura ni fumée ni amour - à faire surface - ne faisant que rester à la surface - ne faisant que brouiller les surfaces - où on aurait pu se mirer - pour y trouver éclosion - et viatique. »

On retrouve les mots et les morts - mais les a-t-on vraiment perdus de vue ? - et la langue, toutes les langues avec « des fenêtres aux bruits des langues sur les toits »



On referme ce recueil, enivrés par cette poésie à vif, ce grand souffle qui nous emporte loin, au-delà d’un pont, à la rencontre des autres et de leur langue, sur les chemins du questionnement.











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Au fond de ma barque

C’est durant une résidence de poète que Seyhmus Dagtekin a écrit ce recueil qui mêle monologues intérieurs et questionnements.

Il utilise tour à tour le tu, le vous et même le nous qui nous englobe tous « Nous sommes cernés mes petits. Par cette fin que nous cernons. Nous sommes la fin même de notre perte »



Dans ces quatre longs poèmes les souvenirs du poète se fondent avec les paysages de Loire et sa faune.

« Enlace-toi autour de mon cou, ô Loire / Pour me murmurer ces chants / Que tu sais / Mais que tu tais »

Il convoque les quatre éléments : la terre, l’air, le feu mais surtout l’eau, dont l’écoulement entraîne les mots, les polit comme galet et les recrache en vers calmes ou emplis de gravité. Car le poète questionne le temps qui passe, fait un constat du passé et l’on ressent à travers les phrases lapidaires la véhémence de cette confrontation.



Le résultat donne une poésie rythmée aux couleurs changeantes comme l’eau du fleuve, mais qui se fait plus âpre et caillouteuse lorsque le poète évoque la vieillesse, la mort et l’absence.

« Et tu prépareras mon trépas/ Calmement/ Au bord de l’eau/ Et les barques »



La langue est sobre qui mêle avec bonheur visions et matérialité.

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À la source, la nuit

Dans des montagnes perdues du Kurdistan, avant l'arrivée de l'électricité, un enfant, la nuit, les anciens, les terreurs. Irracontable, parce que c'est avant tout un poème (en prose). Fragile et fort, magnifique, troublant. Le plus beau récit d'enfance que je connaisse.

A découvrir.
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Sortir de l'abîme

Comment la poésie peut-elle nous aider à devenir plus humain et à résister à l'oppression ? La réponse, lumineuse est donnée en dix pages ! Un livre essentiel, que l'on a immédiatement envie d'offrir à tout son entourage comme "Notre besoin de consolation est impossible à rassasier" de Stig Dagerman.
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A l'ouest des ombres

Un lyrisme subtil et combattant, une poésie plus que jamais précieuse en ces temps de replis et de barrières.



Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2019/07/21/note-de-lecture-a-louest-des-ombres-seyhmus-dagtekin/
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Ma maison de guerre

Une poésie à la fois subtile et combattante, entre Kurdistan et Occident, jetant sa langue aux faces des dominations multiformes.



Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2018/05/01/note-de-lecture-ma-maison-de-guerre-seyhmus-dagtekin/
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À la source, la nuit

J’ai follement aimé ce roman où rien d’autre ne se passe que la vie ordinaire d’un minuscule village de la campagne kurde, et où tout prend soudain une dimension cosmique, appelée par la naïveté de l’enfance et les légendes des vieux. A la source, la nuit m’a ouvert les portes d’un lieu magique, en retrait du monde et aux origines de ce monde-là, sans actes de bravoure, sans haine, sans psychologie, sans intrigue, sans honte – rien que la beauté du texte, moment de grâce, instant de répit
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Sortir de l'abîme

Un vigoureux manifeste appelant à faire de la poésie et de la création littéraire une arme personnelle et non-létale de résistance opiniâtre à la soumission.



Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2018/03/04/note-de-lecture-sortir-de-labime-seyhmus-dagtekin/
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À la source, la nuit

C'est comme les contes devant le feu, bien à l'abri (l'auteur nous parle de traditions orales) mais c'est aussi de la poésie.





Vous êtes bien installés ? C'est dans un petit village kurde, près des montagnes, au milieu des vignes et d'arbres fruitiers. Dehors, c'est la nuit...



Des bêtes rôdent dans l'obscurité. Un enfant nous parle... de ses peurs, de ses découvertes, de ses Rêves.

Et c'est beau! Écoutez le...
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Elégie pour ma mère

Lire ce recueil de poème fut comme une plongée dans un monde rude, à la fois végétal et animal. L'auteur, Seyhmus Dagtekin, a voulu rendre hommage à sa langue maternelle, le kurde, en la mêlant par les sonorités et les paysages de son pays à la langue française, sa langue d'adoption. On pénètre ainsi dans un univers dans lequel il n'existe plus de frontière entre le corps, la nature et la parole, tout se mêle, s'entremêle, se confond.

Chaque poème s'adresse à un personnage: le père, la mère, l'aveugle, le berger, etc... et nous emporte dans les montagnes, les campagnes, un monde de terre, de cendres et de sang.

Le mieux sans doute est de se laisser couler au fil des phrases, au rythme lancinant et monotone des poèmes et de goûter les mots.



Lu dans le cadre du Challenge Poésie
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À la source, la nuit

L’unique roman de l’auteur. Si toutefois on peut appeler ce texte roman. Que ce ceux qui recherchent un récit, des péripéties, une trame, un début et une fin passent leur chemin. L’auteur évoque dans ce livre ses souvenirs d’enfance dans un village kurde perdu, sans électricité, donc sans radio, télé, téléphone…Tout se passe comme il y a des siècles, il faut vivre, tirer sa substance d’une terre pas toujours généreuse, supporter l’hiver et ses rigueurs, la nature et ses dangers, loups, serpents et les sortilèges inexpliqués. Et pour aider à apprivoiser le monde, il y a le savoir que les grands transmettent aux petits, qui donne sens, qui met en garde, et qui en même temps enchante le monde, familier et pourtant mystérieux et magique. Donc l’auteur évoque la terre, le soleil, les sources, les bois, les tortues…..Quotidiens et pourtant impossibles à saisir et à épuiser. Le monde se pare des beautés de l’imaginaire, de la richesse de l’invention. Et de leurs peurs aussi par moments.



Quelques habitants du village sont aussi présent, mais peu ont un nom, encore moins un visage. Ils sont juste là pour illustrer, pour servir d’exemple, pour expliquer comment les forces en jeu interviennent dans le cours de la vie des hommes.



Un monde merveilleux et par moments effrayant se dessine, que l’auteur décrit à la façon d’un poète, dans une langue somptueuse. La magie de l’enfance, cet émerveillement et imaginaire qui disparaît avec elle et que tout le reste de la vie on voudrait retrouver, et que parfois, par la grâce d’un grand talent, on arrive à exprimer avec les mots. Sans idéaliser, parce que le monde décrit est un monde difficile, mais rempli de beautés qu’il faut savoir voir.



Une œuvre dont il est difficile de parler, tant elle est originale et personnelle.
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À la source, la nuit

Ce livre est évocation poétique profondément amoureuse d'une enfance dans un village kurde. C'est aussi une célébration passionée des langues, du français et du kurde surtout.
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À la source, la nuit

Une enfance au village kurde, rude et poétique, mystérieuse et magique, et ce qu’elle projette déjà vers un avenir lointain.



Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2019/03/27/note-de-lecture-a-la-source-la-nuit-seyhmus-dagtekin/
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À la source, la nuit

Très beau livre poétique d'un homme qui se rappelle son enfance dans son village du Kurdistan turc.

Ce qui m'a manqué c'est un fil conducteur, car le livre décrit certes avec une grande beauté différents petits événements de la vie quotidienne, mais sans qu'il y ait un rythme qui m'emporte.

Peut-être aussi est ce dû au fait que ce livre soit plus une sorte de grand poème sur le sacré et ne raconte pas vraiment d'histoires, du moins pas dans le sens traditionnel.
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De la bête et de la nuit

Une colère poétique froide se fait jour lorsqu’aux frontières sauvagement imposées aux hommes s’ajoute tant et plus de mépris face au reste du vivant.



Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2021/07/22/note-de-lecture-de-la-bete-et-de-la-nuit-seyhmus-dagtekin/



Depuis 1997, dix recueils de poésie, un roman (« À la source, la nuit », en 2004) et un manifeste (« Sortir de l’abîme », en 2018), que ce soit directement en français ou depuis le turc ou le kurde, témoignent année après année de la ferveur – n’excluant jamais une forme de rage refondatrice ni une variante de tendresse légèrement désespérée – avec laquelle Seyhmus Dagtekin lutte de tout son être face à ce qui déchire les êtres humains, que la lame coupable surgisse des histoires familiales maltraitées ou des injustices collectives orchestrées par des nations avides – dont rendaient compte par exemple les flots terribles de « Ma maison de guerre » en 2011 ou de « À l’ouest des ombres » en 2016.



Avec ce onzième recueil, ou plutôt ce long poème en quatre parties, qu’est « De la bête et de la nuit », publié début 2021, toujours au Castor Astral, c’est néanmoins peut-être la première fois que l’on sent sourdre à ce point, chez le natif de Harun (Kurdistan turc), vivant en France depuis 1987, une colère nimbée de férocité, en constatant que, à la guerre de l’Homme contre l’Homme qui le hante depuis si longtemps, s’ajoute chaque jour davantage, malgré les constats et les appels toujours plus urgents, une guerre menée au vivant, avec une immense désinvolture, au mieux, et de cyniques combats retardateurs, dans bien trop de situations.



Alors même qu’une lutte constante de la part du poète et de tout ce qu’il inspire et dont il s’inspire tente depuis longtemps de corriger, d’affaiblir et de gommer les frontières artificielles instaurées entre les peuples et les nations, entre les ici et les là-bas, la métaphore se fait ici pour ainsi dire plus cruelle lorsqu’il faut rendre compte du mépris ne ralentissant guère vis-à-vis de ce qui est vivant et qui ne serait pas « nous ». La putréfaction se faufile dans la poésie, de « Exit la terre » à « Tout aussi gras que tu ruines », en pensant par « À chacun son dû, à chacun sa part », au fur et à mesure que notre avidité dégrade, assèche et tue, fort loin des avertissements déjà anciens d’une Rachel Carson ou des efforts diplomatiques plus récents d’un Baptiste Morizot, pour ne citer qu’eux. Une amertume décisive se construit sous nos yeux dans l’écriture de Seyhmus Dagtekin, que même la dernière partie, « Lola au clair de lune », ne parvient pas à effacer, alors que gronde une colère sans pareille, qui appelle moins que jamais la résignation.
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À la source, la nuit

Un petit Kurde raconte son enfance dans un village perdu au milieu des montagnes. Village qui semble s’étrécir à mesure que le narrateur grandit et que sa conscience mûrit, tandis que les mystères (l’eau, le soleil, la pierre) et les dangers qui l’entourent (loups, djinns et autres dragons) sont transfigurés en de merveilleuses fables, toute une fantasmagorie éminemment poétique. Omniprésence des Anciens qui accompagnent leur chemin vers l’universel.



Qui dira le miracle d’une phrase qui n’existait pas quelques secondes auparavant et qui soudain couchée sous la plume de l’auteur, va changer la vie du lecteur ? Car toute phrase sculptée des profondeurs vertigineuses de notre infini intérieur est un bouleversement pour celui qui la reçoit. Ce roman est construit comme une symphonie de l’imperceptible.



Quelques extraits : « C’est parce qu’il y avait la continuité des gouttes que les premières gouttes ne se perdaient pas, devenaient sources, ruisseaux, fleuves et poursuivaient leur traversée pour rejoindre le lieu de rendez vous de toute eau. Il en allait de même pour la goutte qu’était un homme. Seul, il serait désorienté, perdu et sècherait sur place, succombant aux faiblesses de sa nature. Ce n’est qu’au prix de ses retrouvailles avec ses semblables que sa vie pouvait continuer dans des maisons, des villages, des villes, et qu’il pouvait accomplir sa traversée. »



" Et à l'ombre d'un de ces arbres, je commençai, sous la surveillance de mes deux tuteurs comme deux anges à emplir de petits cailloux les premières lettres tracées au sol par le maître. Lettres qui, dans le même mouvement, par cette même tracée, me liaient à la terre, à l'arbre, à son ombre et au vacarme, aux engins, à la source du vacarme qui les avait précédées. Lettres que je ne finis pas de visiter, de l'ombre de ces arbres aux artères qui peuplent mon présent, bouche pleine de cailloux, doigts mêlés à la poussière. Traces que je remplis de lettres avec le loup, la lune, la chèvre, sous des cieux changeants, en passant d'une langue à l'autre, d'un alphabet à l'autre, comme on changerait de monture en cours de route, pour remonter la nuit, à la source. "



Mais tout serait à noter. A lire pour un émerveillement de ligne en ligne !







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De la bête et de la nuit

« De la bête et de la nuit » se faufile entre l’homme et l’animal, entre langue française et langue kurde. Ecrit en français, on y entend les accents d’une autre langue à travers la rugosité et le rythme de certains vers. Il y a des paysages qui ne sont pas d’ici. Il faut suivre ce sentier du poème pour voir « le monde à la mesure de nos fenêtres. »

On trouve beaucoup d’amertume et de rage chez le poète alarmiste qui nous prévient dès le début avec des images à l’emporte-pièce et ce titre prémonitoire : « exit la terre ». Il n’y a pas matière à se réjouir du cynisme qui régit notre monde

« Dans la chair de l’homme, je n’ai trouvé de matière à rire.

Exit la terre. Exit la honte. »



« La mort ne dit pas son nom » dit encore le poète, la mort présente au fil des pages, comme un rappel de notre fin inéluctable.

« On ne sait comment écouter la mort

On en perçoit les sons, on en prononce les mots.»

On se fraie un chemin dans les méandres de la parole, cette parole qui parfois condamne

« Les paroles devenaient piques sur les langues »

Le poète est sombre, sa parole féroce pour dénoncer ce qui ne va plus dans ce monde que l’homme détruit peu à peu

« Corrompre l’avenir par le passé qui s’introduit comme une douceur dans les sons. »

Le poète nous prend à témoin, il nous interpelle. Il y a toi et puis il y a ces femmes : Clara, Lola, élodie … et puis l’injonction pour réagir :

« Te réveiller et te sortir des griffes du loup

Du rapace. Des hyènes. Des hivers. »

Le texte garde sa part d’énigme. La poésie de Seyhmus Dagtekin est une poésie exigeante qui demande une lecture attentive



Je terminerai par ces vers qui closent le recueil :

« La mort c’est quand je crie ton nom à tue-tête

Et que tu ne m’entends pas

De tout ce que le fleuve charrie

De cela sera fait le poème

De cela sera fait l’être

Entre bête et nuit. »











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À la source, la nuit

« A la source, la nuit » est un long poème en prose, la chronique d'une enfance dans un village kurde perdu dans les montagnes de Turquie. A travers récits mythiques et traditions, il est question de transmission, d'apprentissage, d'apprivoisement du monde des adultes par les enfants. Plus l'enfant est petit, plus le village lui apparaît immense, source d'émerveillements mais aussi de dangers et de mystères, que l'enfant peut éviter et comprendre s'il écoute les mises en garde des Anciens.

Et ainsi l'enfant grandit, repoussant progressivement et prudemment les frontières des peurs et de l'inconnu, découvrant un monde fait de beautés et d'âpreté.



Chronique d'un monde révolu (celui où l'électricité n'était pas encore arrivée dans ces montagnes), ce texte est écrit à hauteur d'enfant, dans une langue très travaillée. Je pensais tomber sous le charme, mais ce fut une lecture laborieuse, je ne sais pas pourquoi. Dommage.
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Ma maison de guerre

Un ouvrage à découvrir, «Ma Maison de guerre» Au Castor Astral, c'est une succession de mots qui bondissent, véritables balles, de fusil ou à jouer… La guerre n'est pas loin puisqu'on y chante l'amour. Le rire non plus: « Le rire viendra comme une décharge de sable/dans tes semelle. » Le poète est l'amant au chant amoureux. Et en jet explosif, il entaille nos pupilles du parfum de ses mots, se fait reptile pour s'insinuer dans notre esprit et nous enchanter de cette musique inclassable. Sonorités d'images tatouées sur la peau des mots… Il l'effet miroir ou l'écho, comme on voudra, que l'assemblage des mots va susciter en nous, lecteurs jamais passifs. La poésie de Seyhmus Dagtekin s'affranchit de l'ordre pour brandir la volupté, bravant les conformismes. « Celui qui lit n'est pas tenu de dire ce qu'il lit ». Juste sentir, absorber, ingérer. Le vivre déconnecté de l'analyse. (extrait de mon article paru dans la Dépêche du Midi)
Lien : http://www.ladepeche.fr/arti..
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Ma maison de guerre

MA MAISON DE GUERRE de Seyhmus Dagtekin Editions Le Castor Astral ISBN 978-2-85920-864-6 « Je suis un drôle qui croit pouvoir se faire un monde, une maison avec des mots qui ne seraient même pas les siens. Parce que certains voudraient que les mots aussi aient leurs appartenances. Et les mots se laissent avoir, se laissent enfermer dans tous les enclos. Ils se mettent dans toutes les bouches, s’épuisent à toutes les besognes comme si un ressort avait dû céder dans la langue.Mais je crois au verbe, à la force instituante de la parole. L’essentiel serait de retrouver le ressort cassé, le lien fondateur entre le mot et nos êtres. Pour arriver, un jour, à ce mot qui nous refonderait, nous pousserait à exister pleinement, où que l’on soit. Dans la tradition, on dit d’Abraham qu’il était une nation à lui tout seul. Fixer à soi-même et au lecteur cette plénitude comme horizon pour parvenir à une existence pleine et pouvoir accueillir l’autre sans crainte. Mon écriture en général, et ce recueil en particulier, voudraient œuvrer dans le sens d’un tel accomplissement. Seyhmus Dagtekin est né en 1964 à Harun, village kurde au sud-est de la Turquie. Après des études en audiovisuel à Ankara, il arrive à Paris en 1987 où il vit depuis. Il écrit en turc, en kurde ou directement en français. ça, c'est une cerise sur la tête de ce vaurien. ça, je ne le dirai pas. Je ne le toucherai pas. Avant, je sortais d'une mine Et la mine était contente Je pouvais me faire très pointu Et ce que j'écrivais sur une gomme, Je pouvais l'effacer d'une autre pouvais disposer les mots en forme d'escalier pour toucher la neige qui était sur ta tête je n'avais besoin de le dire à personne même pas à l'auteur qui mettait un point d'honneur à ne pas se laisser écrire. Mais je lui trouvais tant de formes que ça lui donnait le tournis. j'oubliais exprès le point du I pour m'y percher et guetter ceux qui passaient aux alentours quitte à ne rien apprendre de ce que tu seras après mais peu importe, je continuerai pour que chaque mot puisse se voir dans le miroir qui est de l'autre côté même si je ne suis jamais sûr que le miroir ne devienne piège et ne nous enferme de chaque côté» (p35-36)
Lien : http://nananews.fr/fr/lagora..
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