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Critiques de Shirley Jackson (336)
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Nous avons toujours vécu au château

J’ai découvert Shirley Jackson l’année dernière avec la lecture de son envoûtant et terrifiante The Haunting of Hill House (même si j’étais déjà familière avec son œuvre puisque que j’avais adoré son adaptation sur Netflix). J’avais aussi beaucoup aimé sa nouvelle La Loterie. Je m’étais donc réservé Nous avons toujours vécu au château, son autre roman le plus célèbre, pour cet automne. Et le charme a opéré une nouvelle fois.



Comme dans The Haunting, nous sommes également dans un huis-clos. Mary-Katherine Blackwood, sa sœur aînée Constance et leur vieil oncle Julian vivent reclus dans leur vieux manoir. Constance ne l’a pas quitté depuis 6 ans, souffrant d’une forme d’agoraphobie. Julian est en fauteuil roulant et commence à perdre la tête. Seule Mary-Catherine, surnommée Merricat, sort deux fois par semaine au village pour faire les courses et passer à la bibliothèque…



Mais que s’est-il passé 6 ans plus tôt ? Un soir de dîner, la majeure partie de la famille Blackwood est morte empoisonnée. De l’arsenic avait été mis dans le sucrier, le dessert fut donc fatal. Oncle Julian a survécu de peu (mais est resté paralysé), Constance ne mettait pas de sucre sur ses mûres, tandis que Merricat était dans sa chambre, privée de dessert. Constance, qui a préparé le dîner, a été accusée, avant d’être acquittée.



La force de ce roman, c’est sa façon d’installer le malaise sans aucun élément surnaturel. C’est une autre forme de hantise qui perturbe les lecteurs. Constance est-elle réellement coupable ? Que s’est-il vraiment passé ce soir-là ? Il y a un décalage entre les meurtres survenus 6 ans plus tôt et l’ambiance qui règne dans la famille. Constance est si douce, si fragile. Bref, elle a tout d’inoffensif. Pourtant, on sent tout de suite que quelque chose cloche dans cette maison où les survivants vivent reclus.



Et l’extérieur n’est pas mieux, puisque les habitants du village détestent les Blackwood. Ils sont devenus de vraies parias, à cause des soupçons qui pèsent sur Constance, mais aussi à cause d’une vieille jalousie pour cette riche famille. D’ailleurs, la menace viendra de là. L’intrus : Charles Blackwood, un couin venu leur rendre visite et qui viendra perturber leur étrange équilibre.



Le tout est narré par Merricat une narratrice non fiable comme je les adore dont le point de vue, enfantin et détaché, saupoudre le tout d’un goût acide et déstabilisant. Merricat a 18 ans, pourtant elle se comporte encore comme un enfant. Elle a une relation fusionnelle avec sa sœur, qu’elle veut protéger du monde extérieur. Elle est superstitieuse, se croit un peu sorcière et passe son temps à enterrer des objets pour se protéger du mauvais œil. Mais Merricat peut se montrer trop protectrice, rancunière et détachée des idées cruelles. C’est la force principale de l’œuvre, celle qui m’a souvent perturbée tout autant qu’elle me fascinait.
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Hantise (La maison hantée)

À l'issue de cette lecture, j'interroge les (nombreux) lecteurs de babelio, et vous mets à contribution :

Je suis à la recherche d'un roman qui me ferait frissonner des pieds à la tête, et on ne peut pas dire qu'avec "La maison hantée" ce fut le cas !



La proposition de Shirley Jackson avait tout pour plaire, bien que répondant à une typologie classique (ou devenue classique grâce à elle) : une maison lugubre isolée et redoutée de tout le voisinage est occupée par un groupe de personnes rassemblé autour d'un universitaire qui cherche à écrire un livre sur les phénomènes paranormaux. Avec ça, on avait de quoi se pelotonner sous une bonne couette et espérer frissonner.

Mais rapidement, j'ai été pris par un flot de bavardages qui, même s'il sert à dessiner les contours de la psychologie des personnages, transforme un peu le récit en gentille comédie dans laquelle fusent les blagues et le second degré pratiqué à outrance.

Et la maison dans tout ça ? Et bien j'ai envie de vous dire, la maison, elle témoigne de quelques excès de mauvaise humeur mais ça ne va pas très loin. Je ne raconterai pas les événements en question (somme toute assez attendus), mais toujours est-il qu'il manque à cette histoire une bonne injection de gothique, de macabre, d'inquiétante étrangeté, de surnaturel, voir même d'imagination pour remuer le lecteur que je suis.



Alors je finis par me demander, alors que ce livre était cité comme un incontournable des romans terrifiants, existe t-il un livre qui saura me faire frissonner comme un petit enfant ?



Pour info, j'ai eu peur en lisant "Simetierre" de Stephen King, mais je crois bien que c'est tout. Et c'est peu. (même "ça" m'a laissé de marbre).

Votre aide me serait précieuse !

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Hantise (La maison hantée)

Il existe un classique de l’épouvante, sorti en 1959, qui a fasciné le maître de l’horreur lui-même, allant même jusqu’à inspirer Stephen King dans sa création. Ce classique, c’est La Maison Hantée de Shirley Jackson (également trouvable en VF sous les titres Hantée ou Hantise). Le roman a été adapté plusieurs fois au cinéma (on ne parle pas de la version de 1999). La Maison du Diable en 1963 et la première saison de The Haunting sur Netflix. C’est cette adaptation que je découvert en premier, ayant un coup de cœur pour cette série. Alors, ce roman de Shirley Jackson, il donne quoi ?



J’ai adoré ma lecture. J’ai vu, dans certains retours, que des lecteurs ne l’ont pas trouvé assez effrayante (ce qui est en soit discutable, je frissonne encore aux souvenirs de certaines scènes), mais je pense que l’habitude des films et histoires d’horreur ont sevré certains. Autre hypothèse : il serait plus juste de qualifier cette œuvre de roman d’épouvante. Aucune horreur telle qu’on l’entend aujourd’hui. Il n’y a rien de gore, aucune effusion de sang, aucune scène de possession violente et morbide, aucun sursaut gratuit. Non, toute la peur repose sur les sous-entendus dissimulés par l’autrice et surtout ce qu’elle choisit de ne pas dire. Alors, l’imagination du lecteur fera le reste et croyez-moi, on est bien capable de se mettre la frousse tout seul !



Pour poursuivre dans cette idée, qualifions le de terreur psychologique. Parmi les résidents de Hill House, nous suivons principalement Eleanor, une jeune femme timide dévorée par la culpabilité. Les coups qu’elle entend pendant la nuit sont-ils dus au paranormal ou ne sont-ils l’expression de ses regrets refoulés ? (Elle n’a pas entendu sa mère taper contre le mur pour appeler à l’aide, le soir de sa mort). Sa paranoïa croissante va détruire sa psyché et en même temps la confiance du lecteur qui assiste, impuissant, comment la maison va peu à peu s’insinuer dans l’esprit d’Eleanor. Est-elle vraiment victime ou n’est-ce que le fruit de son imagination ? Les autres personnages deviennent tout à tout amis puis ennemis. Theodora, sa voisine de chambre, oscille entre l’être aimé et l’être détesté. Encore une fois, dans tout ça, quelle part de réalité ?



La maison est un vrai labyrinthe, personnage sadique et joueur. Les détails s’accumulent jusqu’à nous faire vriller : ces dimensions imparfaites, ces angles qui ne sont pas tout à fait droits, ces portes qui se ferment toutes seuls et qui sont placées à des endroits étranges, ces pièces qui semblent apparaître et disparaître, ce courant d’air glacé apparu au milieu de nulle part… La tension monte peu à peu, jusqu’au dénouement final, aussi rapide que brutal. Et la dernière phrase du roman, faisant écho à son ouverture, me hante encore…
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Nous avons toujours vécu au château

Petit livre mais très efficace. On rentre rapidement dans l’histoire. Les personnages sont assez surprenant et décalés. L’avantage c’est qu’on ne sais pas dans quoi on s’embarque car le résumé nous laisse dans le flou. J’ai agréablement été surprise par l’histoire. Je n’aurais pas été contre quelque ligne de plus . Un super petit roman noir …
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Hantise (La maison hantée)

Lors de la lecture de ce roman on suit différents personnages : Dr Montague, Théodora, Luke et Eleanor. Cette dernière étant celle sur laquelle on se concentre le plus. On peut également voir la maison comme étant un autre personnage car elle est presque plus complexe que ceux cités plus haut.

Le Dr Montague loue Hill house pour quelques mois et invite quelques personnes (dont il estime qu’elles peuvent avoir un don particulier pour le surnaturel) pour étudier les phénomènes qui sembleraient inexpliqués mais auxquels il ne croit pas.

Comme je le disais précédemment la maison est à elle seule un personnage à part entière dont on a de nombreuses descriptions intérieures, extérieure, sur ses précédents occupants, … Surtout sur son aspect lugubre, maléfique -ces parties me mettaient dans un profond malaise.

Dès le début du roman, en suivant Eleanor sur la route la menant à Hill House je me suis posée des questions sur elle et sur sa stabilité mentale. Sa façon d’admirer et de décrire les paysages, les gens, de se dire qu’elle pourrait s’arrêter n’importe où et marcher jusqu’à épuisement, … montre un esprit peu cohérent. On sent qu’elle est fragile et qu’elle peut basculer à tout moment. C’est ce qu’elle fait au fur et à mesure que les jours passent.

Shirley Jackson nous balade et nous embrouille, tout au long je me suis demandé si les événements paranormaux se passaient vraiment ou est-ce l’esprit d’Eleanor qui lui joue des tours ? Elle a bien des hallucinations quant à ce que lui disent les autres et interprète leur actes/paroles/sourires comme des « menaces », elle les espionne comme s’ils parlaient d’elle ou complotaient contre elle. Je ne pense pas avoir de réponse à mes questions mais si vous l’avez interprété différemment n’hésitez pas à m’écrire un petit mot.

J’ai voulu lire ce livre suite à la série Netflix (The Haunting of Hill House) que j’avais dévorée à sa sortie (en 2018 il me semble) et ce sont quasiment deux mondes différents, des clins d’œil au livre (la porte rouge, l’écriture sur les murs, la tasse avec l’étoile, …) Cette série a été un vrai coup de cœur pour moi et elle est à dévorer – après avoir lu le livre bien sûr parce que nous sommes quand même des amoureux des livres !

En tout cas ce fut une lecture qui m’a tenue, m’a donné envie d’y retourner dès que possible. Je ne me suis pas du tout ennuyé et j’ai adoré découvrir la plume de l’auteur. J’espère pouvoir en lire d’autres prochainement.

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Hantise (La maison hantée)

"La Maison Hantée" est le premier roman de Shirley Jackson que je lis et je dois dire que je suis agréablement surpris. Cependant, étant un très grand fan des maisons hantées de manière générale, je ne suis peut-être pas très objectif.

À Hill House l'horreur arrive insidieusement et empoisonne l'atmosphère de façon à la rendre irrespirable. C'est une horreur qui est très psychologique et qui ne plaira sans doute pas à tous mais sur moi cela a bien fonctionné. J'ai apprécié les interactions entre les protagonistes du roman et tout particulièrement le développement d'Eleanor (la figure principale du récit).

Au niveau de la forme, c'est une lecture plaisante et bien rédigée, ce qui permet au récit de vraiment s'envoler et d'éviter le piège du cliché du roman d'horreur mal écrit et sensationnel.

En bref, une bonne lecture pour ceux qui aiment le genre!
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Hantise (La maison hantée)

La Maison hantée, ou The Haunting of Hill House de son titre original, est un roman gothique qui s'accroche à votre esprit sans vouloir le lâcher. Il ne s'agit pas là d'une histoire d'horreur "classique", dans le sens où ce n'est pas ce qu'on considère comme de l'"horreur" de nos jours. Ici, pas d'effusion de sang ou de screamer à chaque fin de chapitre. Pourtant, l'histoire fait froid dans le dos.



Il s'agit d'un roman d'ambiance très psychologique qui joue sur les perceptions du lecteur lui-même. Qu'est-ce qui est vrai ? Qu'est-ce qui ne l'est pas ? Qui croire ? Les personnages sont tous particuliers et leurs dialogues sont parfois dissonants. Hill House pèse de toute son ombre sur l'histoire et ses personnages pour finir par s'abattre sur le lecteur lui-même.



S'il ne faut sans doute pas se lancer dans la lecture de The Haunting of Hill House en pensant avoir à faire à une histoire de maison hantée comme on en connaît tant, ce livre est un classique gothique qui mérite d'être découvert. Qu'on apprécie l'histoire ou non, une chose est sûre, le livre fait réfléchir.
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Nous avons toujours vécu au château

Quelle histoire troublante! Je ne savais pas trop à quoi m'attendre lorsque j'ai commencé ce livre, mais en tout cas pas à cela. Tout tourne autour des personnages, l'action et le monde extérieur sont quasi absents. Il y a d'ailleurs une forme d'angoisse dans la répétition des scènes de cuisine, de jardinage et de repas au manoir Blackwood. Merricat est une narratrice fascinante bien que peu fiable. Mais on ne commence à douter de sa santé mentale et de sa vision des événements qu'à partir du milieu du livre, ce qui crée petit à petit un sentiment de malaise. Tout est alors remis en question, mais aucune réponse claire n'est donné. Chaque détail peut être interprété de façon différente. C'est d'ailleurs là que réside le talent de Shirley Jackson, dont l'écriture est tout simplement brillante. Une œuvre gothique déroutante et captivante donc, que je n'aurais pas lu avant de dormir.
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La loterie et autres contes noirs

Ceux qui lisent Stephen King, et en particulier « Anatomie de l’Horreur », savent combien l’auteur apprécie particulièrement Shirley Jackson, considérant son livre la Maison hantée comme étant un des meilleurs jamais écrit. Décédée à seulement 48 ans, cette auteure aura tout de même eu le temps, en quelques livres et recueils de nouvelles ( 6 romans et 200 nouvelles), de marquer la littérature d’horreur et de fantastique.

Dans ce recueil, postfacé par son petit-fils Miles Hyman, Jackson explore l ‘horreur du quotidien en 13 récits courts et intenses. Nous ne sommes pas en présence de monstres et autres créatures démoniaques. l’horreur ici découle de la vie courante, dans une petite ville de province, une petite rue tranquille, derrière la façade d’une maison propre et nette, chez des gens bien sous tout rapport. Mais Shirley Jackson sait gratter le vernis de l’honorabilité pour dévoiler tout le mal qui s’accumule en-dessous. La nouvelle qui ouvre l’ouvrage, La loterie, en est l’exemple parfait. peut-être une de ses histoires les plus célèbres, ayant causé une vague de protestation après sa publication par le New Yorker, l’auteure y décrit la mise en place d’une loterie par un « matin clair et joyeux ». Tout le monde semble pressé d’y participer, dans une atmosphère bon enfant. Mais on sent rapidement le malaise sous jacent, jusqu’à la révélation finale, aux dernières pages, qui prend à la gorge. Si les autres histoires sont plus variables dans le ton, elles se caractérisent toujours par cette fêlure brutale au détour d’une page, un évènement imprévu :

•la possibilité du mal: où une vieille dame à qui on donnerait le Bon Dieu sans confession, est en fait une adepte des lettres anonymes visant à monter ses voisins les uns contre les autres.

•Louisa je t’en prie reviens à la maison: une jeune fille décide sur un coup de tête de quitter sa famille pour vivre sa propre vie. Elle ne s’attend pas à ce qui va se produire plus tard..

•Paranoïa: un homme rentre du travail, une boite de chocolat pour son épouse. il est persuadé qu’on le suit sans raison aucune, jusqu’à son domicile…La fin est assez terrible.

•La lune de miel de Mrs Smith : où une jeune femme récemment mariée se heurte à la médisance de son voisinage, et des non-dits concernant son mari.

•L’apprenti sorcier: l’agressivité ordinaire dans un immeuble, avec une petite fille particulièrement retorse.

•Le Bon Samaritain: un homme vient en aide à une jeune fille alcoolisée inconsciente sur le trottoir… mais est-il réellement aussi bon que cela?

•Elle a seulement dit oui: un drame endeuille la famille voisine de la narratrice de l’histoire. Elle se sent obligée d’héberger quelque temps la fille orpheline, et celle-ci ne manifeste aucune tristesse… et si elle était capable d’imaginer ce qui allait se produire? La plus fantastique du recueil.

•Quelle idée: le coup de folie d’une femme à l’encontre de son époux sans aucune raison apparente, une obsession qui grandit jusqu’au drame. Très noire…

•Trésors de famille: pensionnaire d’une université, Anne dérobe des objets fétiches à chacune de ses camarades, et s’arrange pour qu’elle s’accusent l’une l’autre.

•La bonne épouse: un mari, une femme. Elle vit recluse dans sa chambre, il la séquestre. Il est question d’un autre homme: l’a-t-elle trompée? Il est prêt à tout pour découvrir la vérité.

•A la maison: une histoire d’esprits, une disparition d’enfant enlevée par une vieille femme, qui hante le chemin menant à une habitation.

•Les vacanciers: les Allison sont propriétaires d’un petit chalet près d’un lac. Cette année, ils décident de rester plus longtemps, après la fête du travail. mais personne n’est jamais resté au lac après la fête… ma préférée après la loterie.

La loterie et autres contes noirs et un livre essentiel, à posséder pour tous ceux que l’horreur quotidienne fascine, à l’instar du King. Shirley Jackson demeure une auteure incontournable, indispensable à toute bibliothèque digne de ce nom.

À noter qu’un recueil intitulé La loterie et autres histoires est paru en 1983 à la Librairie des Champs Elysées, réédité chez Presse Pocket en 1994, contenant 19 histoires, toutes différentes du présent recueil.

Mes remerciements à Rivage Noir pour leur confiance.
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La loterie et autres contes noirs

L’anodin qui bascule, en profondeur. Beaucoup plus noir que vous ne pensez, et là où ce n’est pas attendu.



Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2019/06/11/note-de-lecture-la-loterie-et-autres-contes-noirs-shirley-jackson/
Lien : https://charybde2.wordpress...
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Nous avons toujours vécu au château

1 vieil oncle sénile, 2 sœurs au comportement troublant et une demeure infranchissable « Nous avons toujours vécu au château » est un roman énigmatique.

J’ai eu du mal à lâcher ce livre. Pourquoi ces 3 personnages vivent-ils en reclus dans cette maison. Pourquoi les villageois les détestent-ils autant ?

Le ton de ce livre est un peu décalé, la relation entre les sœurs est étrange. Par moment on ne sait plus qui est la grande sœur et qui est la petite.

Shirley Jackson arrive à nous captiver par son histoire, je ne rentrerai pas dans le détail du secret de famille, ni de la conclusion du roman tout ce que je peux dire c’est que j’ai adoré me laisser surprendre par ce récit.

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Hantise (La maison hantée)

J'ai acheté ce livre après avoir vu la série "The haunting of Hill house". J'ai adoré la série et beaucoup aimé le livre, du quel est apparemment tiré la série... je dis apparemment car à part la maison et le couple de domestiques, rien mais alors rien ne ressemble... bref comme d'habitude, les auteurs de films et séries s'accordent de telles libertés que l'on se demande pourquoi ils citent leurs sources...

Pour en revenir au livre, j'ai adoré l'ambiance malsaine de la maison si bien décrite qu'on aimerait pourvoir la visiter...
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Hantise (La maison hantée)

Critique commune au roman de Shirley Jackson (dans sa traduction révisée) et au film de Robert Wise.



Il faut croire que c’est mon moment Shirley Jackson ! De l’autrice, je n’avais lu jusqu’à présent (et beaucoup aimé) que le roman Nous avons toujours vécu au château. Mais Rivages a publié tout récemment un excellent recueil de nouvelles sous le titre La Loterie et autres contes noirs, que j’ai chroniqué pour Bifrost. Et j’en ai profité pour lire aussi La Maison hantée, une chose que je voulais faire depuis un bail, et dont j’avais causé il n’y a pas si longtemps en chroniquant la très, très libre adaptation en série The Haunting of Hill House, sur Netflix. Et, tant qu’à faire, je me suis dit que c’était une excellente occasion de revoir la superbe adaptation cinématographique qu’en avait livré Robert Wise en 1963, sous le titre The Haunting, ou, de par chez nous, La Maison du Diable (et, non, je n’ai pas jugé bon de voir le film réalisé par Jan de Bont en 1999, parce que bon). Cette chronique portera avant tout sur le roman de Shirley Jackson, mais avec quelques aperçus du film de Robert Wise.







À vrai dire, il me paraît particulièrement pertinent d’envisager les deux ensemble, car cela a des conséquences notables sur la définition même des deux œuvres – notamment au regard de la question du fantastique « psychologique ». Il est très tentant d’inscrire aussi bien le roman que le film dans ce registre, et je suppose qu’il n’y aurait rien d’outrancier à inscrire Shirley Jackson, ici, dans la filiation du Tour d’écrou de Henry James – outre que l’autrice a eu plusieurs fois recours au procédé emblématique du genre qu’est le narrateur non fiable, comme en témoignent le roman postérieur Nous avons toujours vécu au château, mais aussi certaines nouvelles de La Loterie et autres contes noirs. Ici, La Maison hantée se distingue tout de même, en n’ayant pas recours à la première personne, mais j’y reviendrai.







Quoi qu’il en soit, quand Robert Wise et son scénariste Nelson Gidding ont développé le projet d’adaptation cinématographique, ils ont dérivé du roman une lecture particulièrement orientée dans cette optique – l’idée avait même été évoquée de rendre plus explicite ce traitement, en « révélant » que l’héroïne était internée dans un hôpital psychiatrique, que ses compagnons étaient des soignants ou des patients, ce genre de choses ; finalement, le film n’est pas allé jusque-là, et c’est sans doute tant mieux, car il a pu dès lors jouer avec bien plus de pertinence sur l’incertitude permanente. Mais les deux hommes voulaient en discuter avec Shirley Jackson : à ce qu’il semblerait, l’autrice aurait trouvé que le traitement psychologique de son roman était une bonne idée – mais que, à ses yeux, le roman qu’elle avait écrit était « objectivement surnaturel ». Et ces développements peuvent surprendre, peut-être – car, lisant le roman puis revoyant le film, j’avais à vrai dire tendance à juger le premier plus « psychologique » que le second… outre que mes autres lectures de Shirley Jackson ne jouaient que très exceptionnellement du surnaturel.







Essayons de résumer l’histoire – en mettant de manière générale le roman en avant (et en relevant que, pour quelque raison, les noms des personnages varient parfois entre le livre et le film). Hill House est une riche demeure très fantasque sise dans un coin paumé de Nouvelle-Angleterre (Lovecraft approved), le caprice d’un riche industriel « victorien » du nom de Hugh Crain – et il s’y est passé bien des choses étranges et morbides… Hill House n’a pas manqué de développer la réputation d’être une maisons hantée.







Ce qui suscite l’intérêt du Dr. John Montague (le Dr. John Markway dans le film, où il est campé par Richard Johnson), un scientifique un peu hétérodoxe qui souhaite apporter la preuve de l’existence du surnaturel. Il obtient des propriétaires de Hill House la permission de louer la vieille bâtisse pendant quelques semaines, pour y habiter avec son équipe d’ « experts » triés sur le volet ; les propriétaires lui imposent cependant la compagnie de Luke Sanderson (incarné par Russ Tamblyn dans le film), un jeune homme de leur famille (à leur corps défendant…) qui doit hériter un jour de Hill House, et veillera donc à ce qu’on n’y fasse pas n’importe quoi ; mais sa réputation est plutôt douteuse – celle d’un petit escroc, disons (dans le livre, c’est un personnage spirituel et à vrai dire plutôt charmeur, même si la romancière nous a mis en garde contre ses impostures, ce qui biaise forcément le regard du lecteur d’une manière très amusante ; dans le film, disons-le, c’est un imbécile et un lâche, un matérialiste au sens le plus vulgaire du terme…).







Mais, des « experts » contactés par le Dr. Montague, seuls deux, finalement, ont répondu à l’appel – deux jeunes femmes que tout oppose. Il y a tout d’abord Theodora, ou Theo – car elle se fait un point d’honneur de ne pas porter de patronyme (elle est jouée par Claire Bloom dans le film – qui porte des vêtements spécialement conçus par Mary Quant, ce qui contribue à la distinguer de tous les autres). La très « libre » et jolie demoiselle, à la langue acérée, est supposée bénéficier de dons de perception extrasensorielle – à moins bien sûr qu’elle ne soit qu’extrêmement perspicace. Il me paraît utile de relever une chose : ni le roman, ni le film, n’en font des caisses à ce sujet, mais tous deux font plus que suggérer qu’elle est lesbienne (ou bisexuelle, peut-être, le roman du moins semble plutôt pointer dans cette direction) – ce qui n’était peut-être pas très courant dans la littérature (populaire ?) ou le cinéma de l’époque, du moins dès l’instant qu’il ne s’agissait pas d’en dériver des « antagonistes » caricaturaux. Et ce trait n’est pas gratuit, car il joue un rôle non négligeable dans les relations entre les deux personnages féminins principaux de cette histoire, mais tout autant celles qu’elles entretiennent avec leurs deux comparses masculins. Une anecdote au passage : si le film ne laisse donc guère de place au doute quant à l’orientation sexuelle de Theo (la série Netflix toute récente pouvait bien sûr se montrer autrement explicite, autres temps, autres mœurs), il semblerait toutefois que la production aurait « incité » Wise et Gidding à limiter autant que possible les occasions de « contact physique » entre les deux femmes ; j’avoue ne pas trop savoir qu’en penser, car il y en a tout de même quelques exemples dans le film…







Mais passons à l’autre jeune femme – qui s’avère en fait « l’héroïne » de cette histoire : Eleanor Vance (Eleanor Lance dans le film – où c’est Julie Harris qui joue son rôle). Si Theo est flamboyante, excentrique, très consciente de sa beauté, Eleanor, ou Nell, est discrète, effacée, timide, horriblement mal à l’aise en société à vrai dire, et une collection de névroses. Il y a peu encore, elle vivait avec sa vieille mère, sacrifiant « ses plus belles années » pour l’assister au quotidien – mais la vieille peau, qu’elle en était venue à exécrer, est morte il y a peu, et Eleanor n’a pas encore digéré ce bouleversement de sa situation (et sa responsabilité éventuelle dans tout ça). L’invitation du Dr. Montague (car, enfant, elle aurait été très liée à un phénomène de poltergeist) lui fait l’effet d’une délivrance – des vacances, enfin ! Après s’être accrochée avec sa très condescendante sœur et le mari de cette dernière, Nell fuit avec sa (pour moitié) voiture, et se rend à Hill House.







Là-bas, ces quatre personnages (Montague, Luke, Theo et Eleanor) découvrent une bâtisse totalement folle et proprement hideuse à force de surcharges rococo ou néo-gothiques – un mauvais caprice architectural conçu selon des angles étranges, un vrai labyrinthe, dont les portes se ferment toutes seules, certains endroits étant traversés par de glaçants courants d’air, etc. Mais le petit groupe s’installe, et le Dr. Montague détaille l’histoire de la demeure, ses intentions quant à ce séjour, et la méthode scientifique qu’il entend mettre en œuvre.







Mais Hill House est une maison décidément étrange – et à la hauteur de sa réputation de hantise. Des phénomènes toujours plus étranges se produisent… Mais sont-ils vraiment le fait de la maison ? Ici, le roman comme le film, mais à des degrés divers et selon des procédés qui leur sont parfois propres, sèment le doute. Bon nombre de ces apparitions étranges, ces manifestations souvent sonores par exemple, semblent être « objectives », dans la mesure où plusieurs personnages y assistent en même temps. À ce compte-là, la maison pourrait effectivement en être responsable – et devrait de toute façon être envisagée comme un personnage elle aussi, dans une ronde de relations complexes entre les psychés si différentes des deux hommes, des deux femmes et de leur résidence temporaire. La maison contamine ses antagonistes, éventuellement au point de la possession dans le cas d’Eleanor.







Seulement, le cas d’Eleanor doit être singularisé – car la jeune femme, très anxieuse, entretient d’emblée une relation très particulière avec Hill House, jusqu’à ce que l’horreur architecturale devienne « chez elle ». C’est que Nell, avec toutes ses névroses, est un personnage assurément peu fiable... Eleanor est possédée par un puissant désir de susciter l’attention, et dévorée par un besoin maladif d’amour, y compris, mais pas seulement, au sens de ses romances rêvées, essentiellement avec Luke dans le livre, et plutôt le très attentif et réconfortant Dr. Markway dans le film – là où le Dr Montague est autrement plus distant : lui ne demande jamais à ce qu’on l’appelle simplement « John », il tient à son titre, et cela rejaillit sur son épouse, comme on le verra… Mais, dans les deux cas, une chose est certaine, qui est que la présence de Theo vient parasiter le bovarysme de Nell. Dont les soucis vont bien au-delà : ses remords quant au sort de sa vieille mère, ses rancunes envers sa sœur et son beau-frère, bien d’autres choses encore, tout cela se combine pour fausser le jugement de la jeune femme, et l’incite à de menus mensonges, qui prennent parfois des dimensions inattendues. Eleanor ment (sur son appartement, notamment), à ses interlocuteurs, mais elle se ment aussi à elle-même, aussi ses voix intérieures en viennent-elles en définitive à mentir au lecteur/spectateur – qui le perçoit bien, et subit de la sorte quelque chose comme un malaise intime, qui renforce l’identification pour le personnage tout en la rendant plus problématique et gênante à chaque page (ou scène, car cette ambiguïté vaut tout autant pour le film). Si Hill House contamine ses résidents et au premier chef Eleanor, celle-ci, ses fantasmes (si l’on ose dire), ses mesquineries, ses espoirs forcément déçus, ses remords, tout cela contamine le récit et en définitive le lecteur/spectateur. À la différence notamment de Nous avons toujours vécu au château, La Maison hantée n’est pas un roman à la première personne – mais le point de vue d’Eleanor, même à la troisième personne, produit un effet parfaitement comparable, et peut-être en fait d’autant plus saisissant, de narrateur non fiable.







D’autant que cette éventualité est envisagée par les personnages eux-mêmes, et jusqu'à Eleanor : dans le roman comme dans le film, elle plaisante avec le Dr. Montague/Markway – peut-être tout cela n’est-il que dans sa tête, peut-être même le Dr. Montague, Theo et Luke ne sont-ils que des inventions de son esprit malade ? Elle dit cela avec le sourire, mais le scientifique ne goûte pas exactement la plaisanterie : si Eleanor développe ce genre d’idées, il vaudrait mieux, pour tous, y compris elle-même, qu’elle quitte Hill House au plus vite…







Mais cette ambiguïté n’est pas qu’un tour de passe-passe essentiellement ludique, si cette dimension est sans doute présente – car elle relève en même temps d’un profond malaise, intimement ressenti. Et, cette fois, ce ressenti un peu nauséeux est probablement davantage mis en avant dans le roman. Ce qui n’est pas si étonnant – du moins à en juger par mes autres lectures de Shirley Jackson : ce malaise, intime ou au cœur des relations sociales, est à certains égards comme une marque de fabrique, et en même temps bien davantage, car c’est tout sauf un artifice creux. Le contexte de la maison hantée y incite – et notamment sa dimension de huis-clos, pourtant moins accentuée dans le roman (où plusieurs séquences, et parfois très importantes, se déroulent dans le parc – dans le film, on s’aventure rarement au-delà de la façade de Hill House, tout au plus Eleanor cherche-t-elle l’angle le plus approprié pour observer du dehors la tour de la bibliothèque, mais le parc, en tout cas, est hors-concours… sauf, bien sûr, dans les déplacements en voiture au début et à la fin du film). Quoi qu’il en soit, tout l’art de Shirley Jackson s’exprime dans les relations forcément un peu tendues, voire plus que cela, entre les quatre protagonistes principaux (et quelques autres) : tous leurs échanges sont chargés d’insinuations cruelles (la très perceptive Theo, surtout, étant une orfèvre en la matière – Luke aussi mais de manière moins affirmée, davantage entre deux eaux), de non-dits, de menaces voilées, d’ententes de circonstances, d’accusations blessantes, etc. Et le tableau est probablement plus noir dans le roman, qui souligne tout ce que cette cohabitation forcée, fantômes ou pas, a de malaisant…







Ce qui redouble à vrai dire le caractère tragique de cette histoire, qui ne fait bientôt guère de doute. Les hésitations du Dr. Markway, plus prononcées que celles du Dr. Montague, accentuent à vrai dire cette dimension dans le film. Mais l’identification douloureuse avec Eleanor, dans tous les cas, pèse sur le lecteur/spectateur – et il n’était sans doute pas si évident de forcer un ressenti aussi intime sur la base d’un personnage présenté d’emblée comme étant « sévèrement perturbé ».







Il y a cependant un point sur lequel, je crois, le roman et le film diffèrent assez profondément – et c’est que le livre de Shirley Jackson « relâche » un peu la tension de temps à autre, avec quelques moments humoristiques, qui parviennent pourtant à ne pas dénaturer le récit de manière contradictoire. Les reparties spirituelles de Luke (dans le roman seulement) et de Theo y participent, mais l’autrice en rajoute, de manière à vrai dire tout à fait jubilatoire, au travers de personnages secondaires : tout d’abord, les Dudley, le couple qui entretient Hill House – les menaces de Mr Dudley, sorte de bully bouseux qui en a visiblement après « ceux de la ville », inquiètent tout d’abord, mais le complément apporté par son épouse suscite bientôt le rire nerveux : Mrs. Dudley est un disque rayé, un robot qui répète toujours les mêmes phrases, concernant son emploi du temps rigide, ou l’assurance que personne ne pourra venir au secours des occupants de Hill House « in the night… in the dark... » ; le film choisit là encore de renforcer le côté inquiétant de ce comportement – le sourire de Mrs. Dudley a de quoi glacer le sang ! Même si la situation est assurément assez grotesque pour susciter un rire nerveux. Mais le roman est plus léger, ici, et franchement drôle.







Mais le contraste à cet égard est surtout marqué plus loin dans le récit, à un moment où le roman et le film divergent de manière particulièrement franche (là où, jusqu’alors, l’adaptation était globalement fidèle, si le film donne une impression de narration davantage condensée et précipite résolument les événements inquiétants dans Hill House). En effet, au bout d’un certain temps, dans le roman, deux personnages viennent compléter le petit groupe des résidents de Hill House : l’épouse de Montague, un dragon et une haïssable bourgeoise incroyablement hautaine, et son « compagnon », qu’on devine être une sorte d’amant serviable, même pas dissimulé mais tout bonnement imposé au bon docteur quoi qu’il en pense, un imbécile ridicule du nom d’Arthur Parker. Mrs. Montague humilie dès que possible son époux, c’est visiblement elle qui porte la culotte, comme on dit étrangement, et elle s’impose dans l’expérience scientifique – qu’elle prétend gérer de manière bien plus efficace, car Madame se pique d’être une spirite, communiquant avec les défunts au travers d’une planche oui-ja… Et elle obtient forcément des résultats, à la hauteur de sa personne et de sa science : parfaitement grotesques. L’irruption de ces deux intrus, dans le roman, produit des scènes très drôles – mais c’est là encore un sacré témoignage de l’art consommé de Shirley Jackson de ce que ces variations dans le sentiment d’oppression ne contreviennent pas à la cohérence du récit, et même, d’une certaine manière, renforcent le malaise qui sourd toujours sous les incongruités de Mrs Montague et de son « ami », a fortiori telles qu’elles sont perçues et interprétées par Eleanor.







Ici, le film se montre très différent : Mrs Markway seule débarque à Hill House, sans « compagnon » – et de manière totalement inopinée, là où l’arrivée de Mrs Montague, dans le roman, offrait un exceptionnel repère chronologique à des personnages qui ne savaient autrement plus où ils en étaient, pour avoir passé un certain temps déjà dans Hill House. Mrs Markway a ceci de commun avec Mrs Montague, que, quand elle arrive sur place, elle chapitre de manière assez humiliante son époux, sur le ton de maman qui gronde affectueusement (mais en public…) son petit garçon. Au-delà, les deux personnages sont drastiquement opposés – car là où Mrs Montague est une spirite de seconde zone, parfaitement ridicule, et d’autant plus horripilante, Mrs Markway est quant à elle une sceptique, toute dédiée à faire abandonner à son pauvre époux ses lubies de collégien qui a lu trop de romans… Ce qui l’amène par ailleurs à jouer un rôle plus prononcé dans le film, même avec très peu de présence à l’écran, car, par deux fois, elle est (involontairement) celle qui précipite la catastrophe – de manière sans doute un peu forcée, pour être honnête.







Ce vague souci mis à part, et quelques autres notamment dans l’introduction (le film choisit de montrer d’emblée l’histoire tragique de Hill House plutôt que de la faire raconter ultérieurement par le Dr. Markway – et les morts des deux Mrs Crain successives convainquent plus ou moins, si j’aime beaucoup, dans le second cas, cette caméra qui tombe brutalement au sol, à l’envers…), l’adaptation réalisée par Robert Wise est une immense réussite – et demeure un des plus grands films de l’histoire du cinéma fantastique, et aussi, étrangement ou pas, 56 ans plus tard, un des plus effrayants… probablement bien davantage que le livre, à vrai dire.







Là où le cinéma fantastique de l’époque, via la Hammer, Amicus ou Roger Corman, prisait le flamboiement des couleurs et les brumes gothiques, Wise, qui avait exigé de tourner en noir et blanc (et à bon droit : c’est un très beau noir et blanc), avait probablement d’autres références en tête, plus sobres : le cinéma fantastique à petit budget et essentiellement allusif de Jacques Tourneur et Val Lewton (notons d’ailleurs que le premier film de Robert Wise en tant que réalisateur, The Curse of the Cat People – que je n’ai pas vu, hein –, était une suite à La Féline, et produite par ledit Val Lewton…). En même temps, la manière de filmer Hill House, pour le coup suffisamment dégoulinante pour être gothique, tendait à jouer des angles incongrus dans une perspective renvoyant probablement davantage à l’expressionnisme allemand, je suppose. Et avec succès là encore : la bâtisse est indiciblement mais indéniablement menaçante – ce qui contribue là encore à en faire un personnage à part entière de cette histoire.







Pour ce qui est des autres personnages, le casting s’est avéré plus que concluant : Richard Johnson compose un Dr. Markway un peu grotesque, mais en même temps bien plus sympathique, car empathique, que le Dr. Montague dans le roman ; Russ Tamblyn est parfait dans le rôle de ce petit con de
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Hantise (La maison hantée)

Je referme ce livre avec un sentiment de "Pas Assez" dans le mauvais sens du terme. En effet je m'attendais a plus de noirceur, plus de frissons, plus d'empathie envers des personnages qui malheureusement manquent de personnalité. Chacun a la sienne bien sure, mais trop légère a mon gout. Enfin, l’histoire de Hill House manque tout simplement........ d'histoire.
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Hantise (La maison hantée)

Beurk. Même pas dépassé la 20e page.

Aucune accroche
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Nous avons toujours vécu au château

Depuis le décès par empoisonnement de leur famille, Merricat et Constance vivent en recluses avec leur oncle Julian. Les habitants du village détestent les habitants de Blackwood, les craignent plutôt. Dans l'ambiance de la Nouvelle-Angleterre patricienne, l'équilibre précaire risque d'être bientôt rompu...

Shirley Jackson signe un livre délicieusement angoissant, tendrement malsain et d'une psychologie affûtée.
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Nous avons toujours vécu au château

Le récit est raconté par la jeune soeur d'une étrange famille, composée de 2 soeurs et de leur oncle qui vivent à l'écart et repliés sur eux-même dans une grande maison. Petit à petit on comprend ce qui est arrivé aux autres membres de la famille mais toujours avec le raisonnement de la jeune fille. Un livre envoutant, lu d'une traite...un chef d'oeuvre.

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Nous avons toujours vécu au château

Une introduction, pas à pas, dans l'univers déroutant de cette mystérieuse Merricat Blackwood. On pourrait s'ennuyer, ne pas comprendre où l'on va... On divague pour mieux plonger dans chaque facette de ce reste de famille qui a survécu à cet "accident". Et c'est enfin quand on a accepté le rythme de cette vie qu'on accuse nous aussi l'intrusion. Le ver dans la pomme. L'arrivée de cet autre qui va provoquer le déséquilibre jusqu'à la destruction.

Une lecture déroutante à laquelle il faut s'accrocher pour comprendre où l'auteur veut nous mener.
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Nous avons toujours vécu au château

Atmosphère,vous avez dit atmosphère...

Dès le premier paragraphe, d'ailleurs repris en quart de couverture,on se trouve pris par un malaise impalpable, étreint par une curiosité morbide qui nous pousse dans l'univers de Shirley Jackson.Elle voile les pages d'angoisse, d'horreur diffuse .Pas de sang, pas de violence, ni cris, ni crises et pourtant une maitrise d'un quotidien à l'étrangeté banalisée, camouflée, envahie insidieusement par de petites menaces et d'horribles questions.Et que dire de ce préssentiment de désastre qui vous suit et vous précipite à la fIn de l'histoire?

Un grand talent pour un roman à la normalité déformée qui prends, ne lache plus et rappelle qu'il n'est pas forcément besoin de tortures et de sanglantes descriptions pour faire frémir.

Réapprenez la subjectivité; malaise,vous avez dit malaise?

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Nous avons toujours vécu au château

Un petit roman sombre, profondément triste, que j'ai vécu un peu comme un huis-clos entre les murs de l'imposante maison Blackwood. La narratrice, Mary Katherine, dix-huit ans, surnommée "Merricat" par sa soeur aînée Constance, vit avec cette dernière et le vieil oncle Julian dans la vieille demeure. S'ils ne sont plus que trois à vivre dans cette grande maison, c'est parce que six ans plus tôt, une terrible tragédie a emporté tous les autres membres de la famille Blackwood. Les parents, le petit frère et la tante, femme de l'oncle Julian. Empoisonnés avec de l'arsenic versé dans le sucre. Tous les soupçons se sont portés sur l'aînée, qui finit par être acquittée. Mais pour l'ensemble des habitants du village, elle est coupable.



Merricat se rend une fois par semaine au village pour y faire les courses. Elle n'apprécie pas particulièrement cette sortie hebdomadaire, entre les moqueries des enfants, le harcèlement des villageois, elle use de stratagèmes pour se protéger de ce qu'elle conçoit comme de la malveillance. Rituels de sorcellerie, ou simple ruse face à la détresse qu'elle ressent en quittant les murs sécurisant de la maison, Merricat semble presque agoraphobe. Mais face à des habitants aussi mauvais et après ce qu'elle et sa soeur ont vécu, qui ne le deviendrait pas ?



Ce roman, c'est avant tout une histoire de mystère, de névrose, de haine, de psychologie. De terreur. La terreur que la foule inspire aux deux soeurs, la terreur que ces deux dernières inspirent aux villageois. J'ai été fascinée par l'ambiance du récit, de la vie s'écoule paisiblement dans la maison malgré la terrible tragédie. Le malaise prend petit à petit le pas quand on avance dans la lecture. Jusqu'à ce qu'on comprenne ce qu'il s'est réellement entre les murs de la maison Blackwood. Même si on l'avait deviné un peu dès le début, le trouble est inévitable.

Tout l'art de Shirley Jackson réside dans le fait de nous laisser croire que c'est une histoire de maison hantée, de fantômes revenus des limbes, mais il n'en est rien. "Nous avons toujours vécu au château" n'est pas un roman fantastique. C'est un récit cruel, obsédant, troublant.
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