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Critiques de Shumona Sinha (69)
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La bataille du rail : Cheminots en grève, écriv..

36 auteurs pour autant de nouvelles, illustrés par les dessins de Mako.

36 auteurs engagés, car cet ouvrage polyphonique n'a qu'une seule ligne éditoriale : celle de défendre les services publics, un certain « idéal de solidarité »

concrétisé ici par le train dans la tourmente de cette nouvelle « bataille du rail ».



36 pierres apportées à l'édifice d'une lutte, puisque les droits d'auteurs sont entièrement reversées aux caisses des grévistes contre cette réforme ferroviaire 2018.

À chacun d'en juger la nécessité bien sûr, mais il fallait le préciser, car il ne s'agit pas ici d'un don seulement caritatif, mais profondément politique.



Bien sûr, ces nouvelles sont très différentes, et parfois inégales, mais toutes réussissent la gageure de parler à nous tous, qui avons en commun cet « imaginaire du rail».

Comme Didier Daenincks dont « le sang noir du monde ferroviaire coule dans [s]es veines. »



Lu en juillet 2018.
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Le testament russe

Un coup de foudre pour ce texte et pour le style de cette auteure…A tel point, que je viens de réserver trois textes de cette écivaine, possédés par ma médiathèque (qui rouvre enfin ses portes ce mardi 16 juin…) :

« Calcutta », « Assommons les pauvres », et « Apatride »… programme

de lectures , très prometteur de cette semaine du 15 juin !... Je reviens

au sujet de ce roman, à double voix…

Un trésor de sensibilité et de passion pour les mots , la littérature, et particulièrement la littérature russe….tout en étant un hommage appuyé au courage des femmes !



Un roman d'une sensibilité écorchée vive, …. étonnant et bouleversant mettant en relief deux destins féminins aux antipodes géographiques et

un certain décalage temporel : une jeune Bengalie dans le Calcutta des années 80, maltraitée par une mère toxique, haineuse et un père aimé, bouquiniste, malheureusement passif devant les mauvais traitements

subis par Tania, sa fille et enfant pourtant unique. Enfant très intelligente, Tania se réfugie avec boulimie dans les livres et plus spécialement dans

la littérature russe des années 30 , s'engouffrant dans l'apprentissage

de la langue russe…pour échapper à la Mère, et à la langue maternelle…pour se trouver un autre pays, une autre langue d'accueil et cela sera la Russie…



Dans cet amour pour ce pays, Tania se prendra de passion pour le destin tumultueux d'un éditeur russe des années 30, fondateur des éditions Raduga…Elle fera des recherches et retrouvera sa fille, une octogénaire russe, Adel. Cette dernière vit dans une maison de retraite à Saint-Pétersbourg, ayant relégué dans un petit coin de sa mémoire, le destin injuste et fracassé de son père, éditeur courageux, même téméraire

dans la Russie communiste , propagandiste. Un jour, elle reçoit une lettre de cette jeune Bengali, fascinée par les textes publiés de ce « papa »

oublié dans son propre pays. Vont alterner les deux récits de ces deux femmes… Adel, reconstituant le parcours paternel, ingrat, exemplaire , et semé d'ingratitude et de souffrances publiques, dues au régime politique russe de l'époque…Elle fait un « mea culpa », se reprochant d'avoir « oublié » ou « mis dans un coin » les engagements paternels, comme son

propre pays l'a fait… et à l'autre bout du monde , une jeune Bengalie, à la vie douloureuse, d'enfant rejeté, trouve soutien et support de sa résilience dans la Littérature, plus spécifiquement la littérature russe,et dans le destin admirable et injuste de cet homme des livres et de l'engagement … Ainsi, elle va faire revivre cet éditeur russe, persécuté, et réveiller involontairement la culpabilité de sa fille, Adel… qui se rend compte qu'elle aurait pu, qu'elle aurait dû défendre la mémoire de son père au lieu de la reléguer loin de son esprit et d'obéir à un régime politique inhumain..!



J'ai découvert les liens culturels et politiques entre le Bengale-Occidental

et l'Union soviétique ;j'ai été sensible à l' analyse désabusée et lucide sur les exactions du régime communiste et par extension, de tout régime qui se fonde sur la censure et la terreur !



Parallèlement, une réflexion dense sur la puissance de la langue

maternelle et le désir pour une autre langue , lorsqu'on est étranger

dans son propre pays, rejeté dans sa famille .Ce qui est le cas de la jeune Bengalie, Tania…elle a trouvé une autre figure résiliente, admirable humainement et intellectuellement. Ce qui lui offre dans sa propre existence difficile, un objectif, un soutien, comme une « âme –soeur »…

et la correspondance avec la fille de l'éditeur est un premier pas positif

vers l'éditeur admiré et le pays d'adoption, choisi depuis ses très jeunes années !



« Ils ont fait comme si de rien n'était. Sur un tas de terre qui a étouffé et enterré les années de travail passionné d'un homme, ils ont bâti un nouvel édifice. Des auteurs comme Arkadi Gaïdar, Nikolai Ostrovski, porte-parole de la camaraderie et du romantisme révolutionnaires, ont été réédités, diffusés mondialement. Il n'y avait pas de place pour les comptines absurdes sur les animaux et les bestioles qui n'avaient aucun message, aucune morale à transmettre.

Le silence était contagieux. La cruauté était contagieuse. J'ai enterré moi aussi le journal de mon père. « (p. 120)



Un magnifique texte aux multiples ramifications…qui nous emporte par les tumultes de l'histoire de deux pays ; la Russie et l'Inde, ainsi que par le poids et la violence des traditions oppressant, enfermant les femmes dans des carcans mortifères !... Mais les femmes n'ont pas dit leur dernier mot… Et l'Espérance est là, avec la détermination, l'exigence humaine, intellectuelle de la jeune Bengalie, Tania !



Une vive reconnaissance à Shumona Sinha pour ce très beau texte…à tous points de vue ; style et thématiques nous emportant dans un flot tumultueux, tonique, apportant malgré tous les drames, une vraie lumière grâce aux Livres et à la vaillance des femmes !



***lien pour compléter ce modeste billet

https://next.liberation.fr/livres/2020/04/24/la-bengalie-de-la-neva_1786360



****** Un livre que je recommande très activement, car il fait partie des infortunés du confinement , et c'est trop injuste... vu son immense qualité...!!

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Apatride

Librairie Caractères/ Issy les Moulineaux- Commande mars 2017- lecture août 2023



Lecture prenante, chamboulante, toutefois broyant tout rayon d'espérance, à mon grand regret...!



Un roman que j'avais commandé après ma 1ère lecture de cette auteure; découverte des plus enthousiastes , avec " le Testament russe"...

et puis involontairement, ce roman a fini par m'attendre patiemment sur mes rayonnages....jusqu'à cet été...



Texte prenant et même bouleversant...mettant en situation deux jeunes filles indiennes, aux origines opposées ou disons " très éloignées " !



L'une, Esha, née à Calcutta, décide de quitter son Inde natale et de se rendre à Paris, avec l'accord familial, pour y faire des études...échappant ainsi au sort très réduit réservé aux jeunes filles Indiennes....On espère avec elle que l'Europe et Paris vont combler ses voeux...



Esha réussit, devient professeur d'anglais, vit seule; les hommes ne font que passer...En dépit d'une liberté et de possibilités même pas imaginables en Inde, Esha ne parvient pas à "se sentir chez elle " dans sa patrie d'adoption...Elle va , au fil des années, de désillusion en désillusion !



Quant à Mina, issue d'une famille de paysans pauvres, elle n'a pas même eu la chance de s'instruire...et de choix, elle n'en a pas eu vraiment. Elle se retrouve d'ailleurs entraînée par crédulité et ignorance dans un mouvement d'insurrection paysanne, qui la dépasse...

La seule lumière ( et qui lui sera fatale) c'est son amour- passion pour Sam, son cousin, avec lequel elle a grandi...Elle croira à un amour partagé...et cela la mènera à une fin tragique.



Entre parenthèses...les Hommes , dans le récit de l'auteure, ne sont guère brillants ni intéressants. Plutôt des êtres falots, profitant de systèmes machistes, privilégiant avant tout " Les Mâles "!...



Une troisième figure féminine apparaitra, Marie qu'Esha rencontre sur les réseaux sociaux. Elle aussi est indienne, elle a été adoptée, fait des allers-retours entre Paris et Calcutta pour retrouver ses parents biologiques et en même temps, s'engouffre dans une suractivité politique, sociale... elle aussi ne trouve ni la sérénité ni un équilibre. Marie n'est bien nulle part....Elle en quête !



Même si Esha a ,parfois , raison dans ses colères, dans ses désillusions, en observant trop fréquemment les mêmes injustices, les mêmes attitudes irrespectueuses envers les pauvres, les femmes et les étrangers ....l'Europe, la France, Paris, lui offraient un véritable espace personnel intellectuel et intime !



Surtout qu'Esha connait fort bien les dysfonctionnements de son pays d'origine ,où les violences sont nettement plus meurtrières et radicales...



Alors, je n'ai pas pu m'empêcher d'en vouloir à Esha qui n'a pas su transfigurer son " exil" et ses difficultés alors que Mina a été broyée cruellement, tragiquement, sans que la vie ne lui offre aucun échappatoire , sans jamais aucune main tendue....



Esha ne fait que formuler du " négatif ", sa tristesse d'éprouver à jamais le sentiment de n'être plus d'aucun pays...On la sent mécontente de l'Europe, des racismes et exclusions plus sournoises...mais elle est aussi réticente et peu affectueuse envers les sollicitations de sa mère, veuve, qui aimerait bien qu'elle revienne auprès d'elle...



On est loin du Lumineux "Testament russe" où la narratrice exilée trouve toutefois des bonheurs dans la langue francaise, les livres et la Littérature russe.



Pour atténuer l'impression mitigée ressentie avec ce roman, je vais satisfaire deux autres curiosités afin d' affiner mon appréciation du parcours littéraire, humain de Shumona Sinha avec la lecture de 2 autres de ses textes :

" Calcutta" (2014) et " L'autre nom du bonheur était français "(2022)...



Cette fiction :" Apatride" nous rappelle un mal universel, qui se réveille, s'accentue en périodes de crise, sommeille toujours ..



( malheureusement !).L'Exilé, l'Étranger, Celui qui nest pas d'ici , qui devient très vite ou le

" bouc-émissaire"ou l' Indésirable !!



" Esha avait baissé les bras, elle ne cherchait plus à dissoudre les malentendus, elle avait pris conscience que la notion de l'Autre était opaque pour beaucoup de gens, l'être étranger demeurait une énigme, ses gestes, paroles, pensées, sa vie et ses intentions étaient une source d'angoisse et d'effroi."























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L'autre nom du bonheur était français

Elle a, comme elle dit, fait un long voyage pour chaque mot. Originaire d'Inde, notre autrice choisit sa langue d'écriture : ce sera le Français. Alors même que rien n'y prédit : sa langue natale est le bengali, l'autre langue est l'anglais, et la littérature de prédilection en Inde est plutôt russe. Elle viendra vivre en France pour parfaire ce long travail, s'expatrier pour les mots. Outre l'originalité de nous raconter ce choix, sa plume est précise, entre poétique et incisive selon les thèmes. C'est très agréable de se voir raconter notre belle langue et les efforts qu'elle réclame quand en plus ce choix est charnel. Ce récit à plusieurs sujets en réalité : d'un côté, partir de l'autobiographie (de l'étudiante à la traductrice puis la romancière - intérêt pour les fans éventuels), vers des propos plus politiques (sur le monde littéraire ou la francophonie par exemple), et, de l'autre (moments les plus attrayants), des réflexions sur la littérature, le choix des mots entre les cultures, quand on est polyglotte, le travail d'écriture. Réflexions pas inintéressantes en plus de leur justesse (en tout cas de leur vécu). Elle nous explique enfin pourquoi ce titre est à l'imparfait : parce que choisi corps et âme, son idéalisme linguistique est confronté à la désillusion du réel.. Il s'agit ici d'un essai, mais ses romans sont au rayon "Littérature française" rappelle-t-elle légitimement.
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Apatride

Ce roman m’a laissée en lisière de ces pages tout le long de la lecture. Je l’aurai abandonné s’il n’avait pas été aussi court. Il y est question de trois femmes entre Paris et l’Inde et de leurs intégrations, du rejet vrai ou supposé. Rien de nouveau, mené par une écriture pas toujours facile à suivre. Des petits bouts par ci par là. Trop pessimiste.
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Le testament russe

Tania est une jeune bengalie de Calcutta.

Détestée par sa mère, soutenue par son père bouquiniste, mais bientôt livrée à elle-même, Tania ne va trouver son salut qu’en plongeant tête baissée dans la littérature.

Un temps proche d’étudiants communistes, Tania va tracer une route qui ne lui appartiendra qu’à elle. Parce qu’il est ici question des relations majeures entre l’Inde et l’URSS, un évènement historique mal connu des Occidentaux que nous sommes.

Dirigé 36 ans par des communistes, l’Inde en effet a tissé un lien étroit avec ce grand pays. « Je croyais avoir un langage bien à nous, celui de notre patrie, celui qui rassemble les peuples les plus divers et éloignés. Un pays n’est pas qu’un territoire géographique ou politique. Un pays est un rêve, un vaste champ de possibilités, sans limite, sans frontière. »

Tania va donc se prendre de passion pour la langue russe. Un peu par hasard, elle découvre une maison d’édition russe, les éditions « Raduga », totalement tombée dans l’oubli, alors que son éditeur Lev Moisevitch Kliatchko avait publié en son temps des contes et des poèmes d’auteurs tels que Maïakovski, Mandelstam ou bien d’autres. Tania va dès lors se lancer à corps perdu dans une quête pour retrouver les héritiers de Lev Moisevitch Kliatchko, et, de découverte en découverte, remonter jusqu’à une maison de retraite à St Pétersbourg, où vit Adel, sa fille, désormais octogénaire.

Shimona Sinha s’est glissée dans la peau de cette Adel pour nous faire revivre l’URSS du XXème siècle, avec ses exaltations et son destin hors du commun. Comme un contre-point la voix d’Adel répond à celle de Tania, qui finit par lui écrire une longue lettre en vue de la rencontrer.

Et si le malheur natal – à l’image de la scène où ses deux parents se liguent pour bâillonner et attacher leur fille pendant trois jours, pour la punir de ce qu’elle est devenue - se révélait une chance du destin, qui nous oblige à nous éloigner, à quitter notre confort pour découvrir un ailleurs qui nous révèle ?

On peut le dire de la langue – c’est le cas de Shimona Sinha, qui a quitté l'Inde grâce à un recrutement local organisé par l'ambassade de France, pour partir enseigner l'anglais dans des collèges de France – l’autrice parle alors de langue vitale pour la distinguer de la langue maternelle.

Mais c’est vrai aussi pour le destin de Tania, qui va se donner une nouvelle vie, de nouvelles racines, se recréer totalement en s’éloignant de ses origines – en passant par l’amour pour le bel Oleg, de vingt ans son aîné, - lui qui se définira comme « une trace chaude et joyeuse sur le chemin. L’éternel éphémère », mais dont elle se défera aussi pour trouver l’autre qui est en elle.

Réflexion sur la place de la femme dans la société, à l’image de Tania lisant Taslima Nasreen : « Tania avait l’impression de voir une seule et unique femme dans l’espace urbain en mutation, comme une trapéziste survolant le filet, sautant d’un trapèze à l’autre. Elle avait l’impression que la définition du corps qui changeait d’un pays à un autre n’était pas seulement un enjeu linguistique mais culturel, que le bonheur avait quelque chose à voir avec la langue dans laquelle on y aspirait. »

La dernière parole sera celle d’Adel. Sur le point de renoncer à rencontrer Tania, à quitter son Pétersbourg (qu’elle n’appelle pas « Saint Pétersbourg ») et ce qu’elle appelle trahir les siens. « Je n’aurai pas à délaisser tous ceux qui vivent encore à Pétersbourg, ni les souvenirs de ceux qui sont morts. On ne transporte par les souvenirs de nos morts comme la cendre de notre urne. Franchir la frontière n’est pas anodin. On délaisse forcément un bout de son être derrière ce qu’aucun douanier ne saurait repérer. Je veux rester à Pétersbourg non seulement pour ceux qui sont en vie mais surtout pour ceux qui sont morts. Qui va les veiller sinon ? «

De Shimona Sinha, j’avais lu Assommons les pauvres ! joyeusement impertinent et que je vous recommande aussi.

Ici l’autrice nous livre une belle fable sur la liberté malgré le malheur initial, sur le rôle de la littérature dans l’ouverture d’esprit, et sur l’identité dévoilée enfin quand on voyage loin de soi-même. « Il est trop tard pour rendre justice à nos morts », fait-elle dire à Adel.



Son Testament russe prouve le contraire.

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La bataille du rail : Cheminots en grève, écriv..

Sortez de votre train-train et prenez avec moi, ce train de nouvelles, d'écrivains solidaires de cheminots en grève. Les droits du livre sont intégralement reversés en soutien aux grévistes.





Prévert écrivait : "Le train m'égare, la gare m'étreint." J'ai aimé le texte de Laurent Binet qui convoque le plus long générique de film, avec l'arrivée en gare, d'un train, d'où descend C.Bronson, dans "Il était une fois dans l'ouest." Tandis que H.Fonda essaie de prendre une locomotive, dans "Mon nom est personne". Cris Evans remonte des derniers wagons, avec des prolétaires révoltés ( les cheminots?) pour " Snowpiercer".



Vous rencontrerez peut être d'autres écrivains, dans les wagons suivants, pendant que "le train sifflera 3 fois". Lisez ce livre, et compostez votre billet " de soutien".
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Assommons les pauvres !

Elle est interprète auprès des bureaux d’acceuil, des tribunaux, afin que ces réfugiés puissent bénéficier de ce droit d’asile politique qui leur ouvre beaucoup de portes.

On suppose qu’elle vient comme l’auteure de l’Inde, Bengale sûrement.

Nous la voyons écartelée entre cette culture, ce pays qu’elle a fui, charmée par la langue de tous les possibles le français .Elle est venue, a étudié, s’est acclimatée mais jusqu’à quel point ?

Le désespoir la prend au vol, doit-elle ou non aider ses compatriotes à obtenir ce droit d’asile politique quitte à mentir aux autorités françaises. ?

Après avoir fracassé la tête d’un compatriote avec une bouteille de vin, elle se retrouve dans un commissariat, en cellule, obligée de répondre à des questions sans fin.

Un auto interrogatoire, une mise à nue de cette femme sont le thème central de ce roman.

J’avoue n’être absolument pas entrée dans cette histoire .Je l’ai lu de façon mécanique, Je suis restée extérieure à ce drame que vivent chaque jour des centaines de personnes à la merci du bon interprète, qui acceptera ou pas de transgresser sa traduction afin de faire passer le dossier cela m’a laissée de marbre. J’ai eu l’impression que la narration partait dans tous les sens. Dommage. Une grande déception pour moi, un sujet brûlant qui n’a pas su me faire ne serait-ce que frémir !!!!

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Le testament russe

Lecture très agréable dans laquelle nous suivons en parallèle Tania, une jeune Bengali dans les années 80 et le milieu littéraire des années 20-30 en Russie avec la jeune Adel. J'ai beaucoup aimé voir ces différentes époques et ces destins aux antipodes. Tania m'a beaucoup touchée, avec une sensibilité accrue, à fleur de peu, et sa sensation d'être incomprise et mal aimée de sa famille. À travers son histoire, nous découvrons une société quelque peu guindée et intransigeante sur certains points. Tania cherche sa place, se passionne pour cet éditeur russe et a l'impression d'être née dans le mauvais pays à la mauvaise époque.

J'ai trouvé très intéressant la passion de la jeune femme pour un pays idéalisé, qui a beaucoup changé depuis, et dont de nombreux méfaits étaient encore passés sous silence à l'époque. le point de vue d'Adel n'en ai que plus révélateur, puisqu'il est parfois à l'opposé, avec la répression des intellectuels et les difficultés politiques. Elle est d'ailleurs inquiète pour la jeune femme, craignant qu'elle déchante rapidement en découvrant ce pays qu'elle ne reconnaîtrait peut-être pas, tellement changé, enlaidi par la réalité.

J'ai beaucoup aimé la plume de l'auteure que j'ai trouvé très intéressante, j'ai été porté par ses mots, par ses images, par ses réflexions sur la langue et la traduction.

Petit bémol : j'aurais bien suivi les personnages plus longtemps, j'ai un petit goût d'inachevé.
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La bataille du rail : Cheminots en grève, écriv..

Nous avons tous un rapport particulier avec le train, des souvenirs d’échappées belles, de rencontres cocasses, de paysages qui défilent, de baisers échangés sur un quai de gare, de voyages qui ont changé une vie…



C’est le cas d’une trentaine de plumes de la littérature française, qui souhaitent intervenir, au moyen de la fiction, en soutien à la grève engagée par les cheminots. Car la lutte des cheminots n’est pas une lutte corporatiste, elle cristallise au contraire l’idéal de solidarité, concrétisé par des services publics, de tout un peuple.

Avec Patrick Bard, Agnès Bihl, Laurent Binet, Geneviève Brisac, Bernard Chambaz, Didier Daeninckx, Abdelkader Djemaï, Bruno Doucey, Annie Ernaux, Pascale Fautrier, Patrick Fort, Valentine Goby, Nedim Gürsel, Hédi Kaddour, Leslie Kaplan, Jean-Marie Laclavetine, Lola Lafon, Hervé Le Corre, Sandra Lucbert, Mako, Roger Martin, Guillaume Meurice, Gérard Mordillat, François Morel, Grégoire Polet, Jean-Bernard Pouy, Patrick Raynal, Alix de Saint-André, Danièle Sallenave, Jean-Marc Salmon, Alain Serres, Shumona Sinha, Murielle Szac, Tardi, Carole Trébor et Philippe Videlier.

Je soutiens le mouvement de grève des cheminots. Je remercie tous les agents qui se battent chaque jour pour notre service public. Si comme moi vous aimez le train, achetez ce livre. Et faites achetez. Moi, j’ai convaincu 3 personnes et vous ?



Je remercie tous les écrivains, animateurs qui s’engagent auprès des grévistes. Ce qui ne gâche rein, la lecture des textes est magnifique !
Lien : https://blogentresoi.wordpre..
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Assommons les pauvres !

L’héroïne d’Assommons les pauvres ! est traductrice à l’organisme en charge des demandes d’asile politique.



Chaque requérant (celui qui dépose la demande) a droit à un interprète du même pays que lui, qui pourra traduire toutes les subtilités de sa langue natale, les hésitations, les bafouillements, et surtout, déceler d’éventuels mensonges qui serviraient à obtenir le fameux statut tant convoité. L’interprète fait donc office de lien direct entre celui qui demande, et celui qui décide. Frustrée par l’écoute de milliers de discours se ressemblants, aux tonalités toujours plus farfelues, notre narratrice passe un jour de l’autre côté de la ligne, et fracasse une bouteille de vin rouge sur le crâne d’un homme dans le RER. C’est à l’occasion de sa garde à vue et de ses entretiens avec Monsieur K, le policier en charge de l’interroger, qu’elle nous livre des éléments de sa vie, et comment elle en est arrivée à « l’incident ». Malheureusement, le livre se terminera sans que j’ai le sentiment d’avoir compris son geste…



J’ai été charmée au début de ma lecture par la musicalité des phrases, la poésie qui se dégage du texte de Shumona Sinha (auteur d’anthologies de poésie française et bengalie). Mais passées les premières pages, son personnage m’est apparu de plus en plus antipathique. Je me demandais ce que l’écrivain, derrière la narratrice, essayait de nous faire comprendre. Je ne tournerais pas autour du pot : j’ai été choquée qu’elle dénonce, page après page, les mensonges des requérants qui tentent le tout pour le tout. J’ai été choquée car, quand bien même cela serait une réalité, et ces hommes dupés, instrumentalisés par des passeurs qui leurs vendent de l’esclavage programmé en France avec l’histoire tragique de leur arrivée (et parfois de fausses preuves des pressions politiques qu’ils auraient subi), je ne trouve pas que nous soyons dans un pays assez uniformément droit-de-l’hommiste pour pouvoir écrire des choses pareilles en 2012, sans donner par ce biais du grain à moudre aux extrêmes de tous bords.



Dénoncer le fait que ces hommes sont contraints de mentir parce que l’argument de la misère ne suffit pas, pourquoi pas (il aurait même été intéressant que ce soit le sujet principal du roman). Mais ce que j’ai plutôt constaté, c’est à quel point ce personnage méprise les autres immigrés. D’ailleurs Monsieur K lui demande : « Vous voulez dire que vous êtes capable de haïr ceux qui ne peuvent pas atteindre votre niveau intellectuel ? Ceux qui sont restés au bas de l’échelle ? ». Ce à quoi elle répond quelques pages plus loin : « A mes yeux la misère ne justifiait pas leur maladresse et leurs mensonges, leur agressivité et leur mesquinerie ». Bien sûr que la misère ne justifie pas tout. Mais ces torts qu’elle attribue de manière spécifique aux immigrés, ne sont-ils pas des défauts d’humains, d’où qu’ils viennent, et quelque soient leurs parcours, qu’ils soient migrants ou non? Elle est la traître à leurs yeux, et je n’ai pu m’empêcher de la juger pareillement. J’aurais aimé qu’elle dénonce le système, pas les hommes. Ces hommes contraints de pleurer, de se ridiculiser en prétendant être d’une religion au lieu d’une autre, d’un parti A ou B. Juste parce qu’ils ne peuvent pas dire : je n’ai pas d’autres raisons valables à part celle d’avoir voulu fuir mon pays.



Peut-être vais-je vous paraître consensuelle, ou démagogique. Mais le postulat de Shumona Sinha (congédiée au lendemain de la parution du livre par l’Ofra, où elle travaillait comme traductrice et dont elle s’inspire), cette prétendue rébellion m’est apparue comme de la suffisance, de la froideur. C’est aussi le risque de tendre la perche à tous ceux qui contredisent le droit d’asile. Peut-être n’étais-ce pas l’intention de l’écrivain, mais ce fut mon ressenti de lectrice. Un ressenti aux relents acides, parce que la soi-disant « vérité » qu’elle défend est moins importante à mes yeux que la souffrance d’un homme luttant pour sa liberté.



http://manouselivre.com/assomons-les-pauvres/
Lien : http://manouselivre.com
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Le testament russe

Une lecture exigeante, semblable à de la poésie en prose, qui nous emporte de St Pétersbourg à Calcutta, s'attardant sur le passé soviétique et les Grandes Purges. Hommage à la littérature, Le testament russe ne permet pas à l'esprit de divaguer - pas un instant... (plus d'infos : https://pamolico.wordpress.com/2020/07/14/le-testament-russe-shumona-sinha/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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Assommons les pauvres !

Interprète auprès des demandeurs d'asile , une jeune femme s'interroge, le temps d'une nuit passée au commissariat, sur les émotions qu'elle éprouve face à la détresse, le recours au mensonge, la violence, les larmes des étrangers qu'elle rencontre chaque jour. Elle finira par commettre un acte de violence, parce que les émotions la submergent, parce qu'elle est humaine avant tout et que ces situations semblent n'avoir pas de fin. Je me suis interrogée avec elle, le sujet est brûlant, mais le récit est souvent décousu, et la lecture de ce livre n'est pas aisée.
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Assommons les pauvres !

Une jeune femme est interprète auprès de demandeurs d'asile, mais a du mal à trouver sa place, tiraillée entre sa condition sociale actuelle, où elle est plus ou moins acceptée dans notre société, ou tout du moins où elle a trouvé un métier, et son ancienne condition d’immigrée. Car il semblerait qu’on reste immigré dans sa tête toute sa vie… et elle est écartelée entre les deux cultures. Un état de fait qui la rend un jour agressive, à tel point qu’elle agresse un homme dans le métro. Une agression qui la mènera au commissariat où elle devra répondre aux questions des enquêteurs, et se retrouvera à nouveau mise à nue.



J’ai terminé ce roman en diagonale, n’arrivant à me passionner ni pour cette femme, ni pour les immigrés dont elle s’occupe, alors même que le sujet est brûlant d’actualité
Lien : http://liliba.canalblog.com/..
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L'autre nom du bonheur était français

Si on ne m’avait pas offert ce livre, il ne me serait pas venu à l’idée d’aller l’acheter. C’est ma belle-fille qui me l’a offert. Elle parle trois langues, vit au Canada et est mariée à un indien d’origine, totalement « américanisé » depuis plusieurs décennies.

Pourquoi je vous parle de ça ?

Shumona Sinha est née en 1973. Indienne d’origine, elle parle quatre langues, vit en France depuis une vingtaine d’années et s’est mariée à un français. Elle est actuellement divorcée.



Ce livre n’est pas un roman. Shumona Sinha raconte son parcours. Celui d’une jeune indienne de Calcutta. Sa jeunesse est marquée par un engagement politique, sur les pas de son père, militant communiste. Elle s’exprime en trois langues : le bengali (sa langue natale), l’hindi (la langue nationale) et l’anglais (la langue du colon).

Et puis, à l’âge de vingt-deux ans, elle va découvrir le français, la langue française, sa littérature, ses poètes… le flash : « je dévalais des kilomètres en alternant pousse-pousse, bus et taxi à trois roues pour aller vers une langue étrangère comme un naufragé vers un radeau de sauvetage . »



Une histoire d’amour avec notre langue qui va la pousser à venir travailler à Paris à l’aube de ses trente ans. Elle va fréquenter les milieux universitaires, littéraires, associatifs et se marier avec un poète français dont elle divorcera une dizaine d’années plus tard. Et puis elle va se lancer dans l’écriture. Elle va publier, en français, plusieurs romans dont la problématique est souvent centrée sur l’exil.

« Je suis arrivée au point de non-retour où mon pays natal m’est inaccessible, inhabitable, et mon pays d’adoption reste toujours inatteignable. Ma patrie n’est ni l’Inde ni la France mais la langue française. »



Shimona Sinha dresse un bilan et fait un constat en appuyant là où ça fait mal. Bien qu’elle soit érudite dans nombre de domaines touchant à la littérature et à la poésie, elle n’est généralement invitée qu’en tant qu’écrivaine indienne s’exprimant en français. « Le concept du centre et de la périphérie continue à accompagner mes livres. Ils sont aujourd’hui encore placés au rayon «  littérature étrangère » de certaines librairies françaises. Est-ce qu’on imagine la violence de ce geste qui m’ôte ma langue d’écriture, ma langue vitale, qui me renvoie à la frontière ? »



Encore aujourd’hui, il lui est difficile d’être reconnue pour ce qu’elle est : une écrivaine. Il lui faut faire face à toute une série de discriminations dont les deux axes principaux sont le sexisme et le racisme. Les préjugés ont encore de longs jours devant eux. Heureux les français de souche !

« Le privilège du passeport est une réalité. Il y a des passeports sésames qui ouvrent les portes et les frontières. Les autres provoquent soupçons, acharnements, interdits. D’un côté se trouvent les voyageurs, savants, explorateurs. De l’autre côté les immigrés. Les uns éveillent l’admiration. Les autres ne sont que des fardeaux. »



Shimona Sinha est une femme de son temps. Révoltée contre l’injustice, le racisme, l’intolérance, la machisme ambiant. C’est une femme debout qui préfère l’insécurité de la vie de célibataire plutôt que d’être protégée par la vie de couple. « Évidemment, conformément à l’avis général, j’aurais pu éviter un tas de problèmes si je vivais avec un homme. La femme délicate et discrète, ça je ne l’aurais jamais été, même en compagnie d’un homme, mais j’aurais été protégée. C’est ça le rôle des hommes : être le bouclier des femmes. Délimiter le territoire pour qu’il n’y ait pas d’intrus. Définir les femmes. Elles sont ce qu’elles sont par rapport aux hommes. »



Shimona Sinha n’est pas tendre avec les hommes politiques de son pays et plus particulièrement avec le premier ministre actuel : « Tandis que le marché occidental est inondé par les produits dérivés du yoga et d’autres pratiques hindouistes, savamment popularisés par Modi, tandis que les pions avancent sur l’échiquier planétaire, le pays du nirvana détruit la démocratie chez lui et menace celle des autres. »



Son combat a trouvé un écho chez moi et je suis admiratif de sa personne. D’ailleurs, je suis allé sur le net et ai découvert qu’elle était passée à deux reprises à « La Grande Librairie » dont récemment avec Augustin Trapenard. On peut la voir également dans différentes interviews données sur TV5 monde et à France Culture entre autre.



Je terminerai par ce très beau néologisme qui constitue un des chapitres de son récit et qui la caractérise parfaitement : Langagement.

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Apatride

Quitter un lieu que l'on aime pour des raisons vitales et vivre dans un autre lieu que l'on ne comprend pas pour les mêmes raisons est une situation impossible à vivre. Il est question ici de survie. A la question : Ou voulez-vous aller ? Il est impossible de répondre : chez moi. Ce lieu n'existe pas. La réponse en elle-même détruit votre être et vous fait ressembler au papillon qui, attiré par la lumière, finit par s'y brûler les ailes et mourir. Etre de nulle part , c'est ne pas être. De Calcutta à Paris, vous croisez chaque jour des gens qui sont d'ici et là, elles vivent en cet endroit. Vous n'êtes que de passage et sentez confusément puis de plus en plus clairement que vous n'êtes pas né au bon endroit.

Esha est indienne, vit en France, dans un costume trop large pour elle. Trop libre pour une immigrée, même cultivée, elle doit rester à la place qu'on lui accorde sous peine de...retourner là-bas où elle n'a plus sa place.

Mina vit là-bas, ne peut envisager autre chose que de rester, percevant l'injustice sans pouvoir l'exprimer, victime sans en comprendre le sens réel, idéaliste malgré elle...

Et Marie, noyant sa culpabilité dans un activisme stérile, se cherche une identité qu'elle n'aura jamais, s'invente un déchirement pour mieux exister.

Etre née quelque part...

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L'autre nom du bonheur était français

Drôle de livre !

La première moitié enthousiasmante racontant avec une langue drue ses débuts à Calcutta puis en Inde son approche de la langue française. Arrivée en France, amoureuse puis mariée à un poète français, elle écrit dans un français intelligent, gourmand, charnel, plein de saveurs et d’odeurs. Un vrai plaisir !

La deuxième moitié traite des écrivains francophones de souche et des autres qui ne trouvent pas leur place, des écrivaines francophones qui se font prendre leur place par les écrivains de souche ou pas, de la colonisation, du capitalisme, etc. Mais aussi de l’émigrée qui ne trouve plus sa place ni au Bengale, ni en Inde ni en France.

J’ai adoré la première moitié, sa langue et l’analyse pertinente des qualités, des capacités, de la richesse de la langue française comparée au bengali mais surtout à l’anglais.

Je ne sais plus où est le bonheur !
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Assommons les pauvres !

Bouh ! Bouh ! bouh !

Que c’est triste une poétesse qui fait un livre de « sociologie » sous forme de roman

Bouh ! Bouh ! Bouh !

Quelle tristesse de voir cette poétesse enfiler les aphorismes les plus communs, les plus bêtes, les plus moches comme on enfile des morceaux de bidoche sur une brochette



Tiens Je suis sur que, même S. Tesson qui est pourtant un « aphorismophage consommé  (confirmé?)» doit se retourner dans sa tombe

Bouh Bouh Bouh

Je mens pas tenez

« la vie est une piscine publique »elle ne précise pas si le bonnet de bain est obligatoire Bon… Si c’était le cas cela tempérerait son propos

Encore « Le souvenir était aussi à apprendre » Waouh !

Encore un le dernier « Rien ne se perd, rien ne se crée… » Oui là elle a pompé ! Elle aurait pu prendre la formule d’Edward Lorenz

qui est plus jolie et surtout qui parle de migration.



Mais bon Shumona Sinha a des prétentions littéraires elle utilise un titre d’un confrère Charles Baudelaire et surtout est une adepte du courant Pierrette Fleutiaux avec des phrases courtes en excès pas trop dur pour la syntaxe



« Des phrases courtes  ma chérie ! »Point trop n’en faut





Et puis pour le sujet parait-il autobiographique.



l’héroïne fracasse une bouteille de vin sur la tête d’un immigré : cela ne se fait pas! La femme en occident est un modèle de douceur et d’une et de deux le vin est haram c’est blesser le migrant Il faut prendre une bouteille d’orangina ronde et galbée elle épouse mieux la forme du crâne et son contenu est énergétique et c’est Hallal Pour les reste c’est bal bla bla



L’attribution du Prix Eugène-Dabit du roman populiste me semble exagéré car pour ce prix il faut que, du livre «  se dégage une authentique humanité ».Cela me semble ne pas être le cas surtout avec le coup du kil de rouge



On prime vraiment n’importe quoi pourvu qu’on soit dans le politiquement correct du moment



« Mais le proverbe qui vient hors de propos est plutôt une sottise qu’une sentence. » Cervantes Alors là on est servi.
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Le testament russe



Je ne sais quoi dire sur ce roman. Les univers dont il est question aujourd'hui ont été emportés par le torrent de l'histoire, les gens qui en sont sont les héroïnes tentent de sauvegarder la mémoire de celles et ceux qui essayèrent de rendre notre monde meilleur. Les passerelles construites à cette époque, fruits de jeux géopolitiques, de manipulations diverses ont été détruites, laissant sur le bord de la route des milliers d'orphelins, dont l'émergence d'une nouvelle manière de penser le monde avait fait naître l'espoir d'une sortie d'un monde moyenâgeux. Les plus avertis se sont tournés vers d'autres horizons, les autres, les femmes ont porté le deuil de cette espérance déçue, d'autres, plus rares, se sont accrochées à ce qu'il restait comme traces indélébiles, sentinelles dans la tempête.

Un prénom russe est une curiosité à Calcutta, la Russie n'est éternelle que dans les rêves les plus fous d'idéologues ou d'idéalistes s'identifiant au mirage socialiste, une libération impérative et vitale d'une jeune femme soumise à la férocité d'une mère jalouse, d'un père dépassé trouvera sa source de vie dans les grands espaces fantasmés de ce pays lointain aux frontières incertaines.

L'espoir est en suspension par delà l'espace et le temps, nous ne verrons pas cette rencontre, elle est en devenir, la possibilité qu'elle ait lieu tient déjà du miracle, à nous, lecteurs, d'écrire la suite d'une aventure intérieure qui force l'admiration et le respect.

De Calcutta à Léningrad, les chemins de la littérature sont semés d'embûches, les mots restent les passeports d'une liberté retrouvée.
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Le testament russe

Hier encore je l'ai vu. Il a surgi sur la route dans le noir, au bord de la forêt, sa tête en biais sur son petit corps, indécis sur le chemin à poursuivre, hésitant entre traverser la rue et retourner à l'obscurité duveteuse. Les phares de mon taxi n'avaient éclairé que le côté gauche de la route, le pied des arbres et sa tête. Il a paru aussi blanc que la lumière, éclatant comme une figure de neige, les poils autour de son visage dressés, étincelants. Dans ses yeux tournoyaient les roues bleu et gris, il se demandait s'il devait avoir peur ou non.



Les petits loups apparaissaient souvent sur ce trajet, lorsque je reviens de Parnas, faisant un raccourci par le parc Tchouvalovski pour regagner mon refuge à Pargolovo. Même s'il y a des sangliers qui crapahutent dans les parages, je ne saurais dire deux mots sur eux. Leurs corps avachis comme des sacs de jute, leur entêtement à foncer droit devant malgré l'instinct qui crispe forcément leur flanc ne font qu'endurcir mon coeur.



Au milieu de la forêt apparaît le lac. Il s'étale, s'éloigne derrière les arbres qui ressemblent à des soldats insomniaques peinant à se tenir droit debout, puis revient tout près de la route. Le manoir en brique rouge, garni de colonnes et de clochers beiges imitant le style Art nouveau, a été construit par la ville de Saint-Pétersbourg au début des années quatre-vingt-dix pour y installer une maison de retraite.
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