Citations de Sigmund Freud (1387)
L'appétit de pouvoir que manifeste la classe régnante empêche une limitation de ses droits de souveraineté. Un « appétit politique de puissance ». Comment se fait-il que cette minorité-là, puisse asservir à ses appétits la grande masse du peuple ?
Les hommes ont porté si loin leur domination des forces de la nature qu’avec leur aide, il leur est facile de s’anéantir mutuellement jusqu’au dernier. Ils le savent, d’où leur inquiétude actuelle, leur malheur, leur angoisse. Et il faut désormais s’attendre à ce que l’autre de ces deux « puissances célestes », l’Éros éternel, fasse un effort pour s’affirmer dans son combat avec son tout aussi immortel adversaire. Mais qui peut en prédire le succès et l’issue ?
La religion porte préjudice à ce jeu d'adaptation et de sélection en imposant uniformément à tous ses propres voies pour parvenir au bonheur et à l'immunité contre la souffrance. Sa technique consiste à rabaisser la valeur de la vie et à déformer de façon délirante l'image du monde réel, démarches qui ont pour postulat l’intimidation de l’intelligence. À ce prix, en fixant de force ses adeptes à un infantilisme psychique et en leur faisant partager un délire collectif, la religion réussit à épargner à quantité d'êtres humains une névrose individuelle, mais c'est à peu près tout.
Les souvenirs oubliés ne sont pas perdus.
Il n'est pas toujours facile d'être exact, surtout quand il faut être bref.
Ce pourquoi on est menacé d'être privé d'amour.
Platon disait que les bons sont ceux qui se contentent de rêver ce que les méchants font en réalité.
" L'inexorable destin de la psychanalyse est de pousser les humains à se contredire et de les exaspérer. "
L’activité psychanalytique… ne se laisse pas manier aussi aisément que des lunettes qu’on chausse pour lire et qu’on enlève pour se promener.
L’âge, en effet, ne protège pas de la bêtise
P107
Le rêve ne s’occupe jamais des choses qui ne sont pas digne de nous préoccuper aussi pendant la journée, et les petites choses qui ne nous atteignent pas de jour ne sont pas non plus capable de nous poursuivre dans le sommeil
P90-91
Jones est certainement quelqu’un de très intéressant et de grande valeur, mais j’ai à son égard le sentiment, je dirais presque, d’une race étrangère. C’est un fanatique et il mange trop peu. « Laisse autour de moi être des hommes bien en chair », dit César, etc. Il me rappelle presque Cassius l’efflanqué. Il nie toute hérédité ; je suis un réactionnaire pour lui.
Freud
Je suis, dans le problème du choix de la névrose, sur la voie suivante, partant de la névrose obsessionnelle : les cas de névrose obsessionnelle se laissent percer à jour et se montrent dépendants de seulement trois (éventuellement deux) pulsions fondamentales, la pulsion de regarder et de savoir, et la pulsion d’emprise (sadique). De là son organisation en manie de ruminer et penser obsessionnel, et en impulsions obsessionnelles (actes obsessionnels). Il est à remarquer que ce sont là les seules composantes de la pulsion sexuelle qui ne soient pas auto-érotiques, mais dirigées d’emblée vers un objet. L’hystérie en revanche est attachée aux zones érogènes, et elle est généralement refoulement génital direct. Selon mon idée de faire remonter les névroses à des troubles dans le développement des destins de la libido, l’hystérie est donc due à des troubles (fixations et refoulements) dans le domaine des composantes érogènes, et les névroses obsessionnelles à ces mêmes troubles dans le domaine des composantes d’objet […].
Freud
(...) Cet hypothétique masochisme primaire répond à la reformulation proprement freudienne de l'énigme masochiste dans les termes d'un questionnement sur les pulsions (dont les forces sont conçues en termes de quantités d'énergie, d'où l'adjectif "économique"). Freud affirme en effet depuis 1915 que le psychisme est dominé par le principe de plaisir-déplaisir, tendance interne de l'organisme à éviter la douleur et obtenir le plaisir. Mais la recherche du plaisir dans le déplaisir s'oppose frontalement à ce principe, c'est-à-dire à la vie elle-même. Dès lors, elle devient un paradoxe confinant à l'impossibilité. Le masochisme met ainsi Freud face à un problème aigu qui engage une partie de l'édifice théorique psychanalytique. Il lui faut non seulement expliquer la congruence du plaisir et de la douleur qui fascinait psychiatres et sexologues, mais aussi la possibilité même du masochisme, du point de vue du sujet vivant. (Extrait de la préface de Julie Mazaleigue-Labaste, p. 21-22)
L’hystérie se meut de préférence dans le domaine de la « conservation de l’espèce », et la paranoïa (dem.pr) dans le domaine de l’auto-conservation, c’est-à-dire de l’auto-érotisme. Une malade m’a dit une fois : « tous les événements ont quelque chose de si saisissant pour moi ». C’est contre cela que l’auto-érotisme sert de protection appropriée. Les psychoses (les inguérissables) doivent sans doute être comprises comme des isolements protecteurs qui ont échoué, ou plutôt qui se sont développés outre mesure.
Jung
L’évocation de votre relation avec Fliess, qui n’est certes pas fortuite, me presse de vous prier de ne pas me laisser goûter votre amitié comme celle d’égaux, mais comme celle du père et du fils. Une telle distance me semble appropriée et naturelle. Cette forme seule me semble en outre donner le ton qui évite tous les malentendus et rend possible à deux têtes dures une existence côte à côte en un commerce aisé et sans contrainte.
Jung
L’Interprétation des rêves est hélas intraduisible et devrait être refaite dans toutes les langues, ce qui représenterait une tâche méritoire pour un Englishman.
Freud
Quand on me demande comment on peut devenir psychanalyste, je reprends : par l'étude de ses propres rêves.
[Abraham]
Plus sympathique que vous ne l’avez décrit, mais quelque chose d’inhibé, rien d’entraînant. Au moment important, il ne trouve pas le mot juste.
Freud
En fait – ce que je dois vous avouer avec réticence – je vous admire sans bornes en tant qu’homme et que chercheur, et consciemment je ne vous jalouse pas ; ce n’est donc pas de là que vient le complexe d’autoconservation, mais il vient de ce que ma vénération pour vous a le caractère d’un engouement passionné « religieux » qui, quoiqu’il ne me cause aucun autre désagrément, est toutefois répugnant et ridicule pour moi à cause de son irréfutable consonance érotique. Ce sentiment abominable provient de ce qu’étant petit garçon, j’ai succombé à l’attentat homosexuel d’un homme que j’avais auparavant vénéré.
Jung