AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Sigmund Freud (1386)


On touche au cas pathologique à partir du moment où le besoin du fétiche prend une forme de fixité et se substitue au but normal, ou encore lorsque le fétiche se détache d’une personne déterminée et devient à lui seul l’objet de la sexualité. Ce sont là les conditions générales dans lesquelles se fait le passage de simples variations de la pulsion sexuelle à des aberrations pathologiques.
Dans le choix du fétiche se manifeste, comme Binet l'a affirmé le premier et comme cela a été l'influence persistante d'une impression sexuelle, le plus souvent reçue dans la prime enfance, ce qu'on peut mettre en parallèle avec l'adhésivité proverbiale d'un premier amour chez le normal ("on revient toujours à ses premiers amours."). Une telle provenance est particulièrement claire dans les cas où le fétiche ne représente qu'une condition attachée à l'objet sexuel. Nous rencontrerons encore en un autre lieu l'importance d'impressions sexuelles.
Dans d'autres cas, c'est une association symbolique en pensée, dont la personne concernée n'est le plus souvent pas consciente, qui a conduit au remplacement de l'objet par le fétiche. Il n'est pas toujours possible de mettre en évidence avec certitude les voies de ces associations (le pied est un symbole sexuel archaïque, déjà dans le mythe, la "fourrure" doit sans doute son rôle de fétiche à l'association avec la toison du mont de Vénus), mais même telle symbolique ne semble pas toujours indépendante d'expériences sexuelles du temps de l'enfance.
Commenter  J’apprécie          10
La crédulité provoquée par l’amour est une source importante, sinon la source originelle de l’autorité.
Commenter  J’apprécie          30
L’expérience nous apprend, dans les cas que nous considérons comme anormaux, qu’il existe entre les pulsions sexuelles et l’objet sexuel une soudure que nous risquons de ne pas apercevoir dans la vie sexuelle normale, où la pulsion semble déjà contenir par elle-même son objet. Cela nous engage à dissocier, jusqu’à un certain point, la pulsion et l’objet. Il est permis de croire que la pulsion sexuelle existe d’abord indépendamment de son objet, et que son apparition n’est pas déterminée par des excitations venant de l’objet.
Commenter  J’apprécie          10
Un certain degré d’hermaphrodisme anatomique est normal. Chez tout individu, soit mâle, soit femelle, on trouve des vestiges de l’organe génital du sexe opposé. Ils existent soit à l’état rudimentaire et sont privés de toute fonction, ou bien se sont adapté à une fonction différente.
La notion qui découle de ces faits connus depuis longtemps déjà est celle d’un organisme bisexuel à l’origine, et qui, au cours de l’évolution, s’oriente vers la monosexualité, tout en conservant quelques restes atrophiés du sexe contraire.
On peut transposer cette conception dans le domaine psychique et comprendre l’inversion dans ses variantes, comme l’expression d’un hermaphrodisme psychique. [...]
Mais les observations ne confirment pas cette conception. Les rapports de l’hybridité psychique avec l’hybridité anatomique évidente ne sont certes pas aussi intimes, aussi constants qu’on a bien voulu le dire. [...] En sorte qu’il faut admettre que l’hermaphrodisme somatique et l’inversion sont deux choses indépendantes l’une de l’autre.
Commenter  J’apprécie          20
On a considéré l’inversion comme congénitale chez les seuls invertis absolus, et, pour l’affirmer, on s’est fondé sur le témoignage des malades eux-mêmes, qui prétendaient n’avoir jamais connu, à aucun moment de leur vie, une autre orientation de la pulsion sexuelle. Mais le fait qu’il existe deux autres catégories d’invertis, et en particulier des invertis occasionnels, se concilie mal avec l’hypothèse d’un caractère congénital de l’inversion. [...] A l’opposé de cette conception, se trouve celle qui fait de l’inversion un caractère acquis de la pulsion sexuelle [...].
Commenter  J’apprécie          00
La personne qui exerce un attrait sexuel sera désignée comme objet sexuel, et l’acte auquel pousse la pulsion sera nommée but sexuel. L’expérience scientifique nous montre qu’il existe de nombreuses déviations relatives tantôt à l’objet, tantôt au but sexuel [...].
Commenter  J’apprécie          22
[...] je dois [...] revendiquer pour ce travail son indépendance de toute recherche biologique. J’ai soigneusement évité de m’engager dans les perspectives que nous ouvre la biologie sexuelle générale ou particulière à des espèces déterminées, et je me suis tenu à l’étude des fonctions sexuelles de l’homme en usant de la technique psychanalytique.
Commenter  J’apprécie          30
[...] nous donnons au développement ontogénétique la priorité sur le développement phylogénétique. En effet, les manifestations conditionnées par l’extérieur forment l’objet principal de l’analyse, qui peut les interpréter presque en totalité. Les manifestations constitutionnelles n’apparaissent qu’à l’arrière-plan en quelque sorte, et sont réveillées par l’expérience de la vie ; vouloir les apprécier complètement, c’est dépasser le domaine de la psychanalyse.
Commenter  J’apprécie          30
Sigmund Freud
Le bonheur est un rêve d'enfant réalisé à l'âge adulte.
Commenter  J’apprécie          10
" Pour pouvoir être rangé dans la catégorie des phénomènes susceptibles d’une pareille explication, un acte manqué doit satisfaire aux conditions suivantes :

a) Il ne doit pas dépasser une certaine limite fixée par notre jugement; autrement dit, il ne doit pas dépasser ce que nous appelons « les limites de l’état normal ».
b) Il doit présenter le caractère d’un trouble momentané, provisoire. Nous devons avoir accompli précédemment le même acte d’une manière correcte ou être sûrs de pouvoir l’accomplir à tout instant d’une manière correcte. Lorsque quelqu’un nous reprend au moment où nous accomplissons un acte de ce genre, nous devons être à même de reconnaître aussitôt la justesse de l’observation et l’incorrection de notre processus psychique.
c) Alors même que nous nous rendons compte que nous accomplissons ou avons accompli un acte manqué, celui-ci ne sera bien caractérisé que si les motifs qui nous l’ont dicté nous échappent et si nous cherchons à l’expliquer par le « hasard » ou l’ « inattention ». "
Commenter  J’apprécie          00
"Les erreurs de mémoire ne se distinguent des oublis avec faux souvenir que par ce détail que les premières, loin d’être reconnues comme telles, trouvent créance. L’ emploi du mot « erreur » semble se rattacher encore à une autre condition. Nous parlons d’erreur, au lieu de parler de faux souvenir, lorsque dans les matériaux psychiques qu’on veut reproduire on tient à mettre l’accent sur leur réalité objective, c’est-à-dire lorsqu’on veut se souvenir d’autre chose que d’un fait de la vie psychique de la personne qui cherche à se souvenir, d’une chose pouvant être confirmée ou réfutée par le souvenir d’autres personnes. D’après cette définition, c’est l’ignorance qui serait le contraire d’une erreur de mémoire. "
Commenter  J’apprécie          00
" Il est consolant de penser que, dans l’immense majorité des cas, les hommes, lorsqu’ils perdent quelque chose, accomplissent un acte symptomatique et qu’ainsi la perte d’un objet répond à une intention secrète de celui qui est victime de cet accident. Très souvent, la perte de l’objet témoigne seulement du peu de prix qu’on attache à celui-ci ou du peu d’estime qu’on a pour la personne de qui on le tient ; ou encore, la tendance à perdre un objet déterminé vient d’une association d’idées symbolique entre cet objet et d’autres, beaucoup plus importants, la tendance se trouvant transférée de ceux-ci à celui-là. La perte d’objets précieux sert à exprimer les sentiments les plus variés : elle peut constituer la représentation symbolique d’une idée refoulée, donc un avertissement auquel on ne prête pas volontiers l’oreille, ou bien (et avant tout) elle doit être considérée comme un sacrifice offert aux obscures puissances qui président à notre sort et dont le culte subsiste toujours parmi nous."
Commenter  J’apprécie          00
"La théorie freudienne suppose donc ce fait invraisemblable que le subconscient calcule mieux que la conscience normale."
Commenter  J’apprécie          00
"Ce qui me distingue d’un homme superstitieux, c’est donc ceci : Je ne crois pas qu’un événement, à la production duquel ma vie psychique n’a pas pris part, soit capable de m’apprendre des choses cachées concernant l’état à venir de la réalité; mais je crois qu’une manifestation non-intentionnelle de ma propre activité psychique me révèle quelque chose de caché qui, à son tour, n’appartient qu’à ma vie psychique; je crois au hasard extérieur (réel), mais je ne crois pas au hasard intérieur (psychique). C’est le contraire du superstitieux : il ne sait rien de la motivation de ses actes accidentels et actes manqués, il croit par conséquent au hasard psychique; en revanche, il est porté à attribuer au hasard extérieur une importance qui se manifestera dans la réalité à venir, et à voir dans le hasard un moyen par lequel s’expriment certaines choses extérieures qui lui sont cachées. Il y a donc deux différences entre l’homme superstitieux et moi : en premier lieu, il projette à l’extérieur une motivation que je cherche à l’intérieur; en deuxième lieu, il interprète par un événement le hasard que je ramène à une idée. Ce qu’il considère comme caché correspond chez moi à ce qui est inconscient, et nous avons en commun la tendance à ne pas laisser subsister le hasard comme tel, mais à l’interpréter."
Commenter  J’apprécie          10
Sigmund Freud
[Citation trouvée dans les nuances de la Langue Française de Jean-Loup Chiflet ]
La civilisation est quelque chose d'imposée à une majorité récalcitrante par une minorité ayant compris comment s'approprier les moyens de puissance et de coercitions.
L'avenir d'une illusion
[note de Pégase Shiatsu : hélas la démocratie nous l'impose, en nous faisant croire qu'on y échappe, pour être privé de travail, par ceux encouragé à fuir le travail... la coercion vient aujourd'hui de la masse!]
Commenter  J’apprécie          10
Nous ne sommes jamais aussi mal protégés contre la souffrance que lorsque nous aimons, jamais plus irrémédiablement malheureux que si nous avons perdu la personne aimée et son amour.
Commenter  J’apprécie          40
Les hommes portent un épais manteau de mensonges pour se couvrir comme s'il faisait mauvais temps.
Commenter  J’apprécie          20
Jahvé était sans conteste un dieu des volcans. Les habitants de l'Égypte n'avaient aucune raison de l'adorer. Je ne suis certes pas le premier à être frappé de la similarité qui existe entre le nom de Jahvé et le radical de cet autre nom divin : Jupiter, Jovis. Le nom de Jochanan, qui dérive du Jahvé hébraïque et qui a à peu près la même signification que Godefroy (faveur de Dieu) et que son équivalent punique : Hannibal, est devenu sous les formes de Johann, John, Jean, Juan, l'un des prénoms favoris de la chrétienté européenne. Quand les Italiens en font Giovanni et appellent un jour de la semaine Giovedi, ils ne font que mettre en lumière une similarité peut-être insignifiante, mais peut-être aussi fort importante. De très vaste, mais très incertaines perspectives s'offrent ainsi à nous. Il semble qu'au cours de ces siècles obscurs, à peine devenus accessibles aux recherches historiques, les pays du bassin oriental de la Méditerranée furent le théâtre de fréquentes et violentes éruptions qui durent faire sur les populations de ces régions la plus vive impression. Evans admet même que la destruction définitive du palais de Minos à Cnossos fut causée par un tremblement de terre. En Crète, comme probablement partout dans le monde égéen, l'on adorait la grande divinité mère. Le fait qu'elle n'avait pas été capable de protéger sa maison contre les attaques d'une puissance plus forte dut contribuer à la faire détrôner par une divinité mâle et, en ce cas, le dieu des Volcans était tout indiqué pour la remplacer. Zeus n'est-il pas toujours « celui qui ébranle la terre »? Il est presque certain qu'en ces temps obscurs, la divinité femelle fut remplacée par des dieux mâles (peut-être originellement par ses fils.) Le destin de Pallas Athéné est particulièrement impressionnant, car cette déesse était certainement une forme locale de la déité mère. Le bouleversement religieux la réduisit à l'état de déité fille, elle fut privée de sa propre mère et frustrée pour toujours, du fait d'une virginité imposée, de tout espoir de maternité.
Commenter  J’apprécie          70
on ne peut parler de science que lorsqu'on a compris qu'on ne connaît pas le monde et qu'on doit donc chercher quelles voies emprunter pour le connaître. P. 183
Commenter  J’apprécie          20
La déformation d'un texte se rapproche, à un certain point de vue, d'un meurtre. La difficulté ne réside pas dans la perpétration du crime mais dans la dissimulation de ses traces. On souhaiterait redonner au mot Entstellung son double sens de jadis. Ce mot, en effet, ne devrait pas simplement signifier « modifier l'aspect de quelque chose », mais aussi « placer ailleurs, déplacer ». C'est pourquoi dans bien des altérations de textes, nous sommes certains de retrouver, caché quelque part bien que modifié et arraché à son contexte, ce qui a été supprimé et nié, seulement nous avons parfois quelque difficulté à le reconnaître.
Commenter  J’apprécie          50



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Sigmund Freud Voir plus


{* *}