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Critiques de Simone Gélin (105)
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Des enfants au Paradis

Chère Mme Gélin (je n'ose écrire "Chère Simone"),



J'ai lu une bonne partie de vos romans, que j'ai beaucoup appréciés et j'ai été ravi de pouvoir en discuter de vive voix avec vous lors du dernier Gujan Thrillers Festival

Je viens de terminer Des enfants au paradis, et loin de me lasser de vos écrits, je pense que celui-ci est sans doute le meilleur de tous.



Quelques mots pour mes lecteurs sur l'intrigue. 2018. Quand Daniel Gaubert meurt noyé dans la Garonne, son fils Marcus ne peut croire ni en un accident, ni en un suicide comme le conclura la police. Il se lance alors dans une enquête qui lui fera découvrir l'enfance de son père, et le combat qu'il menait.

En parallèle, Marcus tente de retrouver Estelle, une jeune femme croisée par hasard et pour laquelle il a eu un coup de foudre...



Comme toujours dans vos romans, Mme Gélin, l'intrigue policière repose sur un problème de société, comme l'emprise ou le viol dans des ouvrages précédents. Ici, vous en avez combinés deux : la pédophilie et la maltraitance des enfants, d'une part ; la crise des gilets jaunes dans les milieux déshérités de Bordeaux et du Médoc (mais cela pourrait sans doute tout aussi bien être ailleurs), d'autre part.

Dans Des enfants au paradis, trois récits s'entrecroisent : l'enquête de Marcus pour comprendre la mort de son père ; celle de Daniel pour dénoncer de riches pédophiles et la traite des enfants ; la vie d'Estelle et de son fils Gaspard. Et cela fait beaucoup de la richesse du livre.

Comme d'habitude dans vos romans, les personnages sont riches en caractère et en couleurs. Peut-être pourrait-on vous reprocher qu'ils soient un peu trop manichéens, trop bons ou trop méchants.

Particularité, me semble t'il, de ce roman, vous êtes sortie, avec brio, de votre zone de confort géographique. On quitte la Gironde pour voyager à Jersey, à Istamboul ou sur la côte méditerranéenne. Ces lieux m'ont paru bien documentés...

J'ai retrouvé dans cet ouvrage la qualité de votre écriture : un style facile à lire sans tomber dans la facilité ; des récits dynamisés par leur alternance, qui retiennent l'attention sans multiplier les scènes d'action ou les rebondissements ; des univers intimistes comme vous savez en créer dans chacun de vos ouvrages.

Bref, beaucoup de qualité pour ce roman, un vrai coup de coeur pour moi.



En souhaitant pouvoir un jour poursuivre cet échange, pourquoi pas lors d'une sortie à VTT autour du bassin d'Arcachon...



Cordialement.




Lien : http://michelgiraud.fr/2022/..
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Juanita

Fin des années 1990. La famille d'Asim est massacrée par les milices serbes au Kosovo.

Été 2022. Léa rencontre Gabriel qui l'emmène passer quelques jours au Cap Ferret où il vient d'acheter une maison en cours de démolition. Sous les décombres, un cadavre apparaît.

Années 1950. Juanita grandit auprès de sa mère Mercè, une réfugiée, dans le quartier espagnol de Bordeaux. Elles vendent des légumes au marché des capucins pour gagner quelques francs, et la mère se prostitue occasionnellement pour arrondir les fins de mois.



Je ne compte plus le nombre de romans de Simone Gélin que j'ai lus, et que j'ai appréciés. Sans cela, je n'aurais sans doute pas acheté celui-là, tant la quatrième de couverture m'avait paru peu attrayante. J'aurais eu tort.

Dans cet ouvrage, l'autrice trace le destin de trois personnages, sur quelques décennies, quelques années ou quelques semaines seulement. Si l'on comprend assez vite ce qui va relier Léa à Juanita, il faut attendre la toute fin pour comprendre le rôle d'Asim. Et l'on n'est pas pour autant au bout des surprises...

Avec ses précédents romans, Simone Gélin nous a habitués à plonger dans des phénomènes de société, le viol, l'emprise, la maltraitance des orphelins, ou historiques, comme le détournement d'enfants durant les guerres. Ici on plonge dans l'histoire, et la résilience des personnages.

Ceux-ci sont contrastés. Léa fait face aux doutes qui l'assaillent. Juanita poursuit ses envies, jusqu'à se tromper elle-même. Asim se laisse conduire par un destin qui broie son humanité.

Comme toujours, l'écriture de Simone Gélin est agréable à lire, avec juste ce qu'il faut de complexité. Juanita n'est pas un roman d'action, même si l'on se laisse surprendre par quelques rebondissements. Le rythme est donné par l'alternance des tranches de vie d'Asim, Juanita et Léa.



Avec Juanita, l'autrice confirme qu'elle occupe une place à part, mais une très belle place, parmi les écrivains de romans noirs français.
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Du noir à Bordeaux

J'aime bien les nouvelles (un format qui invite à la lecture, même les plus récalcitrants.) J'aime bien les auteurs de polars bordelais. Mais je dois confesser que ce recueil m'a un peu déçu. Il me semble que, par rapport à ce que j'ai pu lire d'eux précédemment, certains auteurs sont tombés dans la facilité. Dommage...



- J'ai beaucoup aimé : "Le migrateur de la Garonne", de Pierre Willi ; "Surenchères macabres" de Ludovic Bouquin et "Trois hommes et une souris" de Maxbarteam ;



- J'ai bien aimé : "Madame Martin a disparu", de Patrick Niéto ; "Maudits" de Dan Edragal et "Go, faster !" de Jérémy Bouquin ;



- J'ai moins aimé : "Mort subite récupérée", de Frédéric Villar ; "Meurtres à la Saint-Valentin" d'Ovide Blondel ; "Les faux frères" de Guy Rechenmann et "L'enfant du Port de la Lune" de Simone Gélin.
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La fille du port de la lune

Malik, Zora, Momo et Dany sont issus de la cité HLM du Grand-Parc. Chloé, lycéenne comme Malik et Zora, vit dans les quartiers bourgeois de Bordeaux. Helena, jeune ukrainienne vendue à des trafiquants d'esclaves, se prostitue sur les quais de la Garonne. Pierre est un SDF philosophe, à qui un menu larcin permettra de retrouver la trace de son premier amour. Simon est un jeune flic hanté par la mort accidentelle de son épouse, un an plus tôt. La découverte du cadavre d'une jeune femme dans les eaux du fleuve va le mettre au centre de ce réseau de personnages...



Comme dans tous ses romans noirs que j'ai lus, Simone Gélin ne se contente pas de raconter une histoire, elle défend une cause. Ici, dans ce qui est un de ses premiers romans, elle met en avant la jeunesse : les lycéens qu'elle a côtoyés en tant qu'enseignante, avec leur questions, leurs doutes et leurs vraies ou fausses certitudes ; des adultes, tous profondément marqués par des épisodes de leur jeunesse.

Certes, il y a beaucoup trop de coïncidences dans l'intrigue qui réunit les protagonistes pour qu'on y croie réellement, mais elle est parfaitement mise en scène pour nous faire partager leurs bonheurs, leurs plaisirs, leurs doutes, leurs interrogations, leurs malheurs... On suit les personnages avec plaisir et peut-être un brin de nostalgie en repensant à sa propre jeunesse.

La narration est conduite avec beaucoup de rythme : nombreux changements de points de vue ; surprises qui s'enchaînent jusqu'aux dernières pages. Ajoutons que le style et la qualité d'écriture que j'ai appréciés dans les lectures précédentes sont déjà bien affirmés. Tous les ingrédients sont alors réunis pour donner naissance à un excellent roman noir.
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Adieu Lola

Lola a disparu en allant faire son jogging. On la retrouvera ligotée dans un blockhauss submergé à marée haute, sur une plage du Cap-Ferret. Virgil est le principal suspect ; la jeune femme, qui venait de rompre, avait entretenu avec lui, durant plusieurs années, une relation que tous ses proches qualifient de toxique.

Dans le cabinet d'une avocate, Scarlett raconte comment elle est tombée sous l'emprise de Sacha, son amant, puis son compagnon, et enfin son époux, avant de s'en libérer.

Quel lien y a t'il entre ces deux jeunes femmes ?



Adieu Lola est le second roman de Simone Gélin que je lis, après L'affaire Jane de Boy qui puisait ses racines dans les pratiques du franquisme en Espagne. Le thème de celui-ci est la domination par les manipulateurs pervers narcissiques. Les deux font frissonner !

L'auteure nous raconte l'histoire de gens plutôt simples, qui se trouvent broyés par leur passé, leur environnement ou leurs proches. Dans chacun des deux romans, il y a un personnage pivot ; ici, c'est Éva, avocate de Virgile dont elle fut amoureuse à l'adolescence, compagne du policier qui mène l'enquête et confidente de Scarlett qui vient lui conter ses années avec Sacha. Ces différents rôles ne sont officialisés que progressivement et tardivement dans le roman, mais ils sont suggérés par petits traits de crayon, et c'est là un des talents de Simone Gélin.

Un autre de ses talents est de réussir à nous captiver avec des récits où il n'y a pas tant de rebondissements ou de suspense que cela. C'est, à mes yeux, le résultat de la qualité de l'écriture et du style, de la variation des points de vue et des ruptures de rythme. Simone Gélin écrit des polars comme on peut écrire des romans, pas forcément noirs... Ici elle ajoute une touche d'inventivité, pas dans la conclusion qui a déjà été exploitée par des plus grands, mais dans la forme de la narration.

Un très bon polar inventif qui mérite mieux qu'une diffusion régionale.
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Sous les pavés, la jungle

Epoustoufliant...Non, ce n'est pas une faute d'orthographe mais j'ai croisé une fois trois mecs, trois inconnus du côté de Neuilly ou Passy je ne sais plus qui m'on dit que lorsque je ne trouvais pas les mots, il fallait tout simplement que j'en invente qui "ne sont pas dans le dico".



Tout d'abord, avant de commencer cette critique, je tiens tout d'abord à remercier Babelio ainsi que les éditions du Cairn car il s'agir d'un ouvrage que j'ai reçu lors du dernier Masse Critique et grâce à eux, j'ai découvert cette pépite à côté de laquelle je serais probablement passée à côté si il ne figurait pas dans les livres proposé.



Époustouflant donc mais aussi émouvant et extrêmement dérangeant car s'approche à des vérités qui dérangent et notamment tout ce qui s'est passé suite à la construction d'abord puis au démantèlement de la jungle de Calais il n'y a pas si longtemps de cela et pourtant, ce sont encore des choses dont on n'aime pas trop parler.

Milo, notre protagoniste, se retrouve emprisonné pour un délit qu'il n'a pas commis : celui du braquage d'une banque. Il n'y a même pas participé mais il a eu le malheur de faire confiance, pour déconner, à des mauvaises personnes au mauvais moment. C'est en prison qu'il fait la connaissance de Kevin, un petit voyou chétif qui a trempé quelques temps dans divers trafics mais qui au vu de sa belle gueule d'ange, s'en prend plein la tête et c'est ainsi que Milo décide de le prendre sous son aile. Commence alors ce qui aurait pu s'avérer être une amitié solide comme du béton si, une fois sortis de taule tous les deux, Kevin n'avait pas voulu embrigader Milo dans ses nouvelles affaire : Oui, lui a-t-il assuré, avec tous ces migrants à la jungle de Calais qui ne demandent qu'à rallier l'Angleterre, il y a du blé à se faire mais Milo a promis à sa sœur Sophie que plus jamais il ne retournerai en cabane et il n'a qu'une parole. Ce qui lui a permis de survivre dans cet enfer est le carnet appartenant à sa mère, à moitié folle mais dans lequel elle a retranscrit la vie, ou du moins une partie de la vie de sa grand-mère, Léa. Il ne sait pas pourquoi mais cette grand-mère qu'il n'a jamais connu, l'attire tout d'un coup tout comme son passé. Soixante-huitarde jusqu'au bout des ongles, Léa ne s'est jamais mariée mais pourtant, elle a aimé, de cet amour que l'on nomme avec un grand A. Et si ce grand-père était toujours en vie ? Pourquoi sa mère à Sophie et à lui n'a-t-elle jamais pardonné à son père ? Qu s'est-t-il réellement passé au cours de ces années ?

Dès lors, Milo n'a plus qu'une seule idée en tête : essayer de déchiffrer le passé flou de sa grand-mère pour essayer peut-être de reconstituer les pièces manquantes du puzzle et comprendre ce qui aurait pu amener sa mère à sombrer dans la folie.



Au milieu de tout cela, il y a un autre personnage qui est extrêmement important et qui nous donne à voir ce qui se passe de l'autre côté de l'Atlantique et qui nous explique pourquoi son obsession à elle était de s'immigrer en Angleterre : terre qui lui promettait la liberté et l'espoir d'une nouvelle vie. Elle s'appelle Mounia et est d'origine marocaine. Elle sait que si elle reste au pays, son père ne manquera pas de la marier bientôt et ce, sans lui demander son avis et ce de cela, Mounia n'en veut pas. Non, elle ne veut pas de cette vie-là, enchaînée d'abord à un père puis ensuite à un mari. Ce qu'elle veut, elle, en plus d'être une femme libre, c'est étudier. Arrivera-t-elle à s'émanciper de ce destin qui lui semble tout traxé d'avance sans qu'elle n'ait rien décidé ?



Toutes ces vies à moitié brisées vont se croiser ici et c'est pour tout cela que je dis que ce livre est une véritable bombe à retardement car l'on ne peut pas toujours arriver là où on le voudrait par sa seule volonté.



Un ouvrage poignant, déchirant, imprévisible, cruel parfois mais bon, ce sont aussi toutes ces choses qui font la vie. Une écriture extrêmement bien soignée pour des thèmes aussi forts et là, je ne peux que dire bravo et merci ! A découvrir et à faire découvrir !
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Truc vert

Une jeune femme disparait ans le train reliant Bordeaux à Montpellier. Son cadavre est retrouvé quelques jours plus tard au bord de la voie. Puis c'est Rémi, un jeune étudiant, qui s'évapore dans le même train. Rémi, qui venait de rompre avec Valentine, une jeune femme un peu instable, qui a toujours revendiqué sa liberté, mais qui semble maintenant écrasée par un terrible secret.

Simon, policier meurtri pas la vie, intègre et opiniâtre, fait le lien entre les deux affaires, mais la justice lui met des bâtons dans les roues, lui interdisant de mener son enquête. Qu'à cela ne tienne, entre conscience et discipline, Simon choisit sa conscience...



Bravo Simone Gélin ! J'avais aimé L'affaire Jane de Boy, lu il y a quelques années ; j'avais beaucoup aimé Adieu Lola, lu il y a quelques mois. Vous récidivez avec Truc Vert, encore un excellent polar/roman noir (j'hésite entre les deux qualifications), même si je ne suis pas certain que les ouvrages aient été rédigés dans cet ordre.

Encore une fois, l'histoire est très bien construite, avec ce qu'il faut de fausses pistes et de rebondissements, mais sans tomber dans le spectaculairement orchestré. Je ne lui reprocherai que quelques coïncidences un peu moins crédibles, comme le fait que Rémi rencontre trop souvent, par hasard, d'anciens copains de lycée... Cela pourrait être crédible à Arcachon ou Libourne, mais à Bordeaux ?

Les personnages sont fouillés : je pense aux angoisses de la maman de Rémi, aux interrogations de Simon, et bien sûr à Valentine, à son envie de vivre qui s'est soudain brisée... Dans vos romans, Mme Gélin, les personnages me semblent plus importants que l'intrigue.

Et puis, dans chacun des trois titres que j'ai lus, vous nous plongez dans des sujets de réflexion intemporels ou d'actualité : la maternité face aux exactions du franquisme dans L'affaire Jane de Boy ; l'emprise des pervers narcissiques dans Adieu Lola ; un autre ici que je ne nommerai pas pour ne pas déflorer le sujet du livre. Vous le faites avec brio : la description des tourments de Valentine ; la façon dont Simon va progressivement percer sa carapace ; le comportement de la policière qui va recueillir sa confession ; celui du procureur qui croit avoir tout compris mais se trompe lourdement... Vous faites passer beaucoup d'émotions ! Vous faites preuve de beaucoup d'humanité.

Merci Madame pour cet excellent polar et la façon dont vous y traitez un sujet très délicat.
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Des enfants au Paradis

Marcus ne peut pas accepter le suicide de son père ; d'ailleurs il n'y croit pas à ce suicide. Accident, meurtre oui mais Daniel n'aurait jamais mis fin à ses jours.

Alors le voici parti dans une enquête dangereuse. Ce qu'il va découvrir est bien glauque.

Et puis, il y a l'histoire de Gaspard, ce petit garçon de 9 ans qui voit sa mère lutter contre les injustices.

Dans une alternance de chapitres, de périodes, de personnages, nous suivons ces deux aventures en retenant notre souffle.

D'un côté de l'argent beaucoup d'argent, des luttes d'influence, de la violence, de l'alcool, de la drogue, de la perversité et des puissants qui musèlent justice, police et media.

De l'autre côté, des démunis, des fins de mois difficiles, des envies de rebellions et des idéaux.

Ces deux histoires vont-elles se rencontrer ?

Voici un polar bien écrit avec des personnages attachants ou méprisables et du suspense.

Grace à Babelio et aux éditions Cairn, j'ai découvert la plume et l'univers de Simone Gélin et j'en suis ravie.
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L'affaire Jane de Boy

« Être né quelque part… »



Dans une alternance de chapitres qui nous fait voyager de part et d’autre des Pyrénées et à travers les époques, L’Affaire Jane de Boy mêle fiction et Histoire, l’une se nourrissant de l’autre.



La fiction, c’est la mystérieuse disparition d’une fillette, en 1960, sur une plage du bassin d’Arcachon. Consuelo, à peine 3 ans, devenue Jane depuis que ses parents Felix et Justina Ibaňez ont immigré, se volatilise alors qu'elle joue près de leur maison. Crime sadique ? Enlèvement ? Acte de représailles? Complot politique ? Aucun indice, aucun témoin : les enquêteurs bordelais sont perplexes.



L’Histoire, c’est la période franquiste, racontée dans les lettre d’Abril dont la famille a oeuvré contre le régime. À qui ces lettres sont-elles adressées ?

L’affaire Jane de Boy se lit comme un roman, mais présente aussi un témoignage solidement documenté sur la noirceur d’un passé pas si lointain : les révoltantes pratiques d’un système politique inique, et les sombres exactions des autorités françaises qui ont ensuite collaboré avec les services secrets de Franco.



Un sujet de société assez peu exploré donc, du suspense, une plume agréable empreinte de poésie, épicée de phrases en espagnol. Un roman sur l’exil, le déracinement, l’engagement politique, l’identité, la vengeance, l’amour et la maternité.



Si vous aimez apprendre en lisant, vous serez comme moi conquis par L’affaire Jane de Boy, et un parallèle intéressant pourra d’ailleurs être fait avec La Commode aux tiroirs de couleurs, d’Olivia Ruiz.
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Des enfants au Paradis

Le petit avis de Kris pour Collectif Polar

Pour faire la lumière sur la mort de son père Daniel, Marcus Gaubert suit une piste qui le conduit jusqu’à Jersey. Mais le culte du silence règne sur l’île, et malheur à celui qui veut l’enfreindre. Il y rencontre une héritière qui l’introduit dans le milieu des ultras riches. Dans le même temps, Gaspard, petit garçon surdoué, et sa mère Estelle, humaniste engagée, vivent dans le Médoc.

Simone est une virtuose du roman. Elle vous capture dès les premières pages et ne vous lâche plus. Presque tous les sujets contemporains sont abordés avec tact et lucidité. Les personnages sont taillés sur mesure et mis à part les méchants, sont attachants et bien campés. Marcus arrivera-t-il à découvrir la vérité au sujet de la mort de son père ? Bien sûr, mais il n’en sortira pas indemne.

Franchement, je ne lisais presque plus, ce roman m’a relancé. Merci Monette.
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Adieu Lola

Un roman comme je les aime ! Bien écrit. Sombre mais pas glauque. Un bon suspense, entretenu avec art jusqu’au dénouement.

Plusieurs histoires mêlées : un chassé-croisé amoureux dont la conclusion est la mort d’une jeune femme, Lola. Une autre jeune femme, Scarlett, aux prises avec un pervers narcissique qui lui vole tout. Un collégien qui traite sa prof d'égal à égale. Un enquêteur marié a une avocate.



Je n’en dirai pas plus ! Il faut lire ce “page turner” et découvrir sans attendre la plume alerte et juste de Simone Gelin.
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L'affaire Jane de Boy

"L'Affaire Jane de Boy" est le meilleur roman de Simone Gélin paru à ce jour. L'auteure, pourtant récompensée par de nombreux prix littéraires et suivie par un lectorat important livre là une intrigue haletante et un bouquin que l'on a du mal à lâcher avant qu'apparaisse le mot "fin" .

Dans un cadre sublime, celui du Bassin d'Arcachon, une fillette se volatilise à quelques mètres de ses parents, émigrés espagnols installés de fraîche date dans une région pourtant très réputée pour sa tranquillité.

Enlèvement crapuleux ? Crime sadique ? Complot politique ? Les pistes sont si nombreuses que le commissaire Lasserre et son équipe naviguent en plein brouillard.

Voyages à travers les époques, du franquisme à nos jours passant par les sixties, mais aussi exploration d'un Bordeaux mystérieux et sa Petite Espagne, fief de nombreux réfugiés ibériques ayant fui leur pays. Simone Gélin jongle avec faits réels et suspense, emmêlant habilement une intrigue de première qualité à des fragments d'Histoire.

On notera un style parfait empreint de poésie qui se passe volontiers de l'outrance et de la surenchère pour un résultat qui prend pourtant bien plus l'estomac que les productions "trash" actuelles. Une virtuosité dans l'écriture qui participe grandement au plaisir de dévorer " L'Affaire Jane de Boy"....
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Juanita

Ce roman raconte trois histoires en alternance, dont deux se déroulent à Bordeaux et ses environs.

Il y a Asim, Limani, Albanais, au Kosovo, dont la famille va être assassinée par les Serbes. Son histoire est racontée en italique.

Il y a Juanita qui vit à Bordeaux avec sa mère, dans le quartier des Capucins, et ne veut pas devenir comme elle qui se prostitue pour les faire vivre.

Il y a Léa, la narratrice, DRH dans une compagnie d'assurances, invitée à l'été 2022, par Gabriel, rencontré dans une boite branchée Parisienne, à passer des vacances au Cap-Ferret, où il fait démolir une maison pour en construire une autre. Des ouvriers découvrent des ossements humains sous la terrasse. Léa va vouloir en savoir plus. La maison avait été construite par Toussaint Casanova, patron de boites de nuit, proxénète, mafieux, marié à Juanita.

Juanita était une jeune femme pétillante; courageuse, déterminée à s'extraire de la pauvret. Elle fréquentait les bars de nuit où se retrouvaient les sportifs, les truands, les prostituées de luxe, la police et les personnalités et voulait échapper à sa condition de vendeuse de pommes de terre au marché des Capucins.

Elle découvrit le football avec son ami Luis et devint l'égérie de l'équipe des Girondins, avant de rencontrer Toussaint.

Simone Gélin nous tient en haleine avec ces deux femmes qui se ressemblent et vivent des situations semblables à 60 ans d'intervalle. Au fil du roman, les chapitres deviennent de plus en plus courts et les morceaux du puzzle s'assemblent peu à peu.

Ses personnages sont attachants : Juanita et Léa, mais aussi Luis, Antoine Dupuis, le policier. Il y a de l'action, des histoires d'amour, du suspense, une belle plongée dans ces années et ces lieux.
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Juanita

C'est sur le petit carnet spécial "littérature noire", qui accompagnait le livre "Juanita" de Simone GELIN que je rédige mon avis. Livre reçu dans le cadre de masse critique mauvais genre. Je remercie toute l'équipe de Babelio et les éditions Cairn pour leur confiance.

"LE VENT SOUFFLE OU IL VEUT,

TU ENTENDS SA VOIX,

MAIS TU NE SAIS

NI D'OU IL VIENT, NI OU IL VA."



La côte Aquitaine pour décor,

deux époques,

deux femmes,

deux destins,

une maison.



Eté 2022 - Léa, DRH à Paris, succombe au charme de Gabriel qui l'invite à découvrir la propriété en cours de rénovation qu'il vient d'acquérir au Cap Ferret. Alors qu'il doit faire un aller-retour sur Paris pour affaires, les ouvriers découvrent un squelette coulé dans le béton de la dalle en démolition.



Années 60 - Juanita, belle et envoûtante Juanita, fruit d'une aventure au milieu des atrocités de la guerre franquiste et qui grandit dans un logement vétuste, quartier des capucins à Bordeaux. Elle n'accepte pas sa condition ...

"Elle ne voulait pas sur-vivre

Elle voulait vivre."



Plus de 50 ans les séparent, mais aidé par Antoine Dupuis, policier dans les années 60, Léa, veut, et va apprendre à connaître Juanita.



Fascinée, Léa, va-t-elle réussir à percer le mystère Juanita ?

Et Gabriel, qui est-il ?

Est-il sincère ?



Sur fond historique réel, Simone Gélin nous fait visiter avec talent le monde de la pègre et de la corruption du milieu Bordelais d'après-guerre, monde ou gravite prostituées, vedettes, politiciens et police.



Avec un rythme prenant, une intrigue passionnante et sans temps mort, j'ai eu la sensation d'être à côté de Léa et Juanita tout au long de ma captivante lecture.



C'est la première fois que je découvre la plume de Simone Gélin, et malgré une loooooonnnngue pile à lire, j'y rajoute volontiers ses précédents romans.

Vous méritez d'avoir plus de visibilité dans toutes les bonnes librairies.

Et une nouvelle fois, merci à masse critique de Babelio, sans qui, je n'aurais certainement pas déniché ce roman.
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Adieu Lola

C'est à la bibliothèque que j'aperçois ce roman qui ne paie pas de mine - je trouve la couverture plutôt laide. Curieuse, je lis la quatrième de couverture et, tentée, je l'emprunte et ne l'ai pas regretté !

A Bordeaux, une jeune femme, Lola, disparaît. Elle est retrouvée dans un blockaus et meurt noyée par la marée montante. On apprend qu'elle avait entretenu une relation avec un pervers narcissique, Virgile.

A Paris, Scarlett, enseignante, est embourbée dans une relation toxique avec Sacha, un homme séduisant mais machiavélique.

Quel est doc le rapport entre ces deux femmes ? Vous le saurez en lisant cet excellent livre !

Martin, inspecteur, et sa femme Eva, avocate, vont devoir démêler le vrai du faux, et l'on suit avec eux l'enquête qui leur permettra de découvrir le coupable.

Point d'hémoglobine dans ce roman, mais un suspense implacable, , un dénouement étonnant et une psychologie des personnages fouillée.
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Sous les pavés, la jungle

Un duo de personnages attachants, un peu à la façon de Hervé Commère et ses petits délinquants, repentis ou pas, que le présent violent va percuter. Deux « frères » vont partager leurs destinées après leur rencontre en prison qui a forgé leurs chaînes. Milo, le vertueux va enquêter sur l’histoire de sa grand-mère Léa, ce qui va donner à l’auteure l’occasion d’évoquer Mai 1968 à Bordeaux, les pavés … Kévin va vivre d’expédients à Calais, la jungle … La chronique documentée sur les événements de 68 est intéressante alors que la vie des migrants à Calais n’est que survolée : ce n’est pas le sujet du roman, malgré le titre.

Pas un polar car l’enquêteur arrive dans les tous derniers chapitres, pas un thriller car l’angoisse ne touche que quelques pages, un roman gris foncé où je regrette que le lecteur soit détaché de la narration, plutôt spectateur. Agréable moment de lecture cependant car l’auteur y pratique un style fluide avec une belle plume.

Merci aux éditions Cairn et à Babelio (opération masse critique)
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Juanita

Aujourd'hui on vous parle de "Juanita" dernier roman de Simone Gélin.

Mais alors que nous raconte cette" Juanita" :

Bordeaux, années 1960. Juanita grandit aux Capucins, le quartier espagnol de la ville. Déterminée à s'extraire de la pauvreté et à s'émanciper des règles d'une société machiste, elle fréquente les bars de nuit où se retrouvent les sportifs, les truands, les prostituées de luxe, la police et les personnalités du monde du spectacle. Une biographie romancée qui décrit les bas-fonds bordelais.

Nous chez Collectif Polar on a vraiment aimé ce polar un brin historique mâtiné de biographie romancé et surtout on a apprécié le regard féministe que porte l'auteur sur le destins de ses héroïnes.

Pour en savoir plus, vous pouvez allez voir "La chronique jubilatoire de Dany Flingueuse". Elle est à retrouvé sur Collectif Polar
Lien : https://collectifpolar.fr/20..
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Juanita

Un petit coup de cœur pour ce polar noir des années 60 qui met en avant le destin de deux femmes séparées par 50 ans. Léa rencontre Gabriel qui lui propose pour les vacances une vie de château dans le bordelais. Mais le rêve tourne cours lorsque des ouvriers découvrent des ossements humains lors de travaux. Mais qui est vraiment Gabriel ? Pour le découvrir Léa va se plonger dans la découverte de la vie Juanita, partie en quête d indépendance et de reconnaissance et qui est irrémédiablement attiree par les transports et les paillettes et le luxe. Le portrait de ces deux femmes est juste, sensible et intelligent ; et on se pose la question en 50 ans, la condition de la femme a-t-elle vraiment évolué ? Mais ce polar n est pas que ça. C est aussi un magnifique hommage aux romans noirs, qui nous plongent dans ce Bordeaux des années 60, nourri par des fils d'actualité savamment distillés. Quant à l'intrigue, elle prend son temps pour se construire, pièce après pièce, jusqu'au dénouement. Certains des personnages masculins sont beaux que ce soit Luis, Mario ou Antoine, et touchant dans leur humanité. Et ils contrebalancer bien les "bad guy" qu'on aime détester (Gabriel et Toussaint). C est donc un polar brillant et sensible qu'il faut découvrir.
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Adieu Lola

Par le développement de l’intrigue qui n’est pas sans rappeler celui de l’affaire Jane de Boy, où l’enquête criminelle cède peu à peu le pas à l’intrigue secondaire, la vraie thématique du roman, le harcèlement moral, la domination s’impose comme sujet central. Simone Gélin nous invite à partager les angoisses de trois femmes. Elles sont toutes trois en quête d’amour après avoir vécu pas mal de disconvenues. Nous avons la victime de la violence à l’état pur, avec qui nous sombrons dans les eaux glacées de l’Atlantique. Puis la jeune professeure, en quête de respect de la part de ses élèves et de reconnaissance par un manuscrit qu’elle a le malheur de montrer à sa mère et … à son amoureux. Enfin une troisième femme, certes plus mure, mais toute autant préoccupée par son reflet car son métier d’avocate, elle l’accomplit comme une mission humanitaire, en s’impliquant peut-être au-delà du raisonnable quand le suspect est un ami d’enfance. Dans leurs histoires personnelles, elles auront chacune à croiser un partenaire toxique. C’est la délicatesse de Simone Gélin qui fait que le lecteur se sent impliqué par ces trois tranches de vie, entraîné dans la chute avec les protagonistes.

Tout en suggestion, loin du voyeurisme même quand les conditions exigent les détails, la plume de Simone Gélin est encore une fois au service d’un fait de société dérangeant qui nous concerne tous et toutes … il faut en parler car les victimes ne doivent pas rester isolées et se sentir coupables de leur sort.

Certes le sujet a déjà été traité, l’originalité réside ici dans cette chronologie un peu malmenée et dans ces portraits sans concession où les seconds rôles n’ont rien à envier aux premiers dans la justesse. N’oublions pas non plus que l’action se déroule dans le contexte très actuel du conflit social lié à la fermeture de l’usine Ford à Blanquefort, volet bien documenté.

Très bon moment de lecture et de réflexion … attention ça peut aussi se passer à côté de chez vous !


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La fille du port de la lune

Il s’agit là d’un premier roman qui se passe à Bordeaux. Une construction assez originale car dans la première partie on y découvre des personnages très attachants autour d’une romance violente, sur fond de malaise des quartiers sensibles, de traite des filles de l’Est et de trafic de voitures. La seconde partie est d’avantage consacrée à l’enquête, menée par un flic affectivement lié au principal suspect. Le rythme s’essouffle un peu sur la fin et il n’y a pas vraiment de résolution des problèmes posés. Cela n’entache en rien le plaisir de cette lecture d’un roman bien écrit.

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