Le titre est trompeur, car l'histoire qui est racontée, celle de l'autrice est noir. La face obscure de ce charmant pays. La mère que sa mère abandonne à 5 ans à bord d'un train pour la sauver des chasseurs de juifs, est recueillie par un couple aimant qui la dorloteront. Lui est fasciste parce que c'est plus facile, c'est un père et un grand-père tendre, jardinier et rêveur. L'enfant devient une beauté, une reine de beauté. Elle épouse un homme faible et violent à la fois qui passe sa rage sur sa fille, Simonetta, sans que jamais elle n'en sache la raison. Toute jeune femme, elle quitte les lieux qu'elle aime, le pays qu'elle aime, pour fuir les monstres enragés que sont devenus son père et son pays. Le sang coule à nouveau dans les rues, il n'y a plus de fascistes, les raisons ne sont plus les mêmes, mais la violence est identique.
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Après « La Dolce Vita » et « Les Nouveaux monstres », Simonetta Greggio nous propose « Bellissima », un récit plus intime.
Toujours évoquée l’Italie dans la complexité des années 60/70 et plus : attentat de Milan, assassinat d’Aldo Moro, les Brigades rouges, la loge P2 (et 3 et 4),etc…, un monde de violences, de mafia, de règlement de comptes, de corruption, d’anti-communisme…
La ville de Padoue subit, comme d’autres lieux, cette ambiance nauséabonde et dangereuse.
Et dans cette Italie qui se remet difficilement du facisme de Mussolini (la description de l’attitude de la foule après sa mort est d’une rare violence), des femmes méprisées, de l’antisémitisme… naît en 1961 une petite fille, l’auteure.
Un milieu familial bousculé par la violence d’un père, homme de paille d’un puissant du moment (un chapitre développe les turpitudes et conséquences tragiques immobilières dues à la corruption des règles), une mère silencieuse, des frères aimés, des grands-parents adoptifs aimants, bref une enfance et adolescence malmenée qui croise la vilenie et plus tard la bassesse d’ avances sexuelles dans un hôtel puis à Venise.
La solution, la seule fut la fuite pour, comme elle l’écrivit au mur de sa chambre : « Io sono mia » (je suis à moi).
Et pour être, il fallut partir et puis écrire.
Un père maintenant mort, jamais retrouvé. Des frères à qui l’auteure adresse des messages émouvants et sages. Une mère qui enfin se raconte et tend une main.
Une fin un peu mystérieuse qui n’en dit pas assez mais qu’on espère salvatrice.
Il y a des moments où l’écoeurement nous pénètre et où l’on se dit comment l’homme peut-il agir de cette façon? (Épisode raconté par un témoin : dans un camp, un enfant massacré par un Allemand devant sa maman qui en tombe morte sur le coup - image qui me poursuit…).
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Voilà un de mes coups de coeur de cette rentrée littéraire !!! Je n'ai jamais rien lu de cette autrice mais j'ai hâte de découvrir ses autres romans.
Récit poignant, sans ordre chronologique racontant, à la fois, son enfance avec la découverte de certains secrets, et la vie de son pays, l'Italie, notamment durant la seconde guerre mondiale et les conflits qui ont amenés des règlements de compte. J'y ai découvert certains faits historiques ignorés, le tout rédigé dans un style sincère qui vous captive. C'est un roman nostalgique qui parle à notre coeur......
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Les années 60 à 80.
Simonetta Greggio a quitté l'Italie en 1981, fuyant la violence de son père.
Elle passera des années sans y revenir et pourtant l'Italie ne l'a jamais quittée.
Bellissima, c'est l'histoire de son enfance, de sa jeunesse.
Celle aussi de sa mère adoptée et de ses grands-parents.
Vies mêlées à celle de l'Italie.
« Ma douleur, mon amour ma patrie »
Les années sombres et rouges de l'Italie.
Brigades rouges, mafia, attentats, meurtres.....
Pays de destruction interne, de chaos.
Chaos de sa famille.
Son père si tendre devenu si violent.
Et elle y revient, elle revient enfin chez elle.
C'est profond, intense, sincère.
Mais c'est aussi très décousu et pas toujours facile à suivre.
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Je sors bouleversée par ce texte magnifique dans lequel Simonetta Greggio mêle ses souvenirs d’enfance et de jeunesse à l’histoire de l’Italie, son pays natal, en proie à la violence.
En courts chapitres nous découvrons une histoire personnelle douloureuse, plombée par la violence du père, la résignation de la mère qui fait semblant de ne pas voir.
Simonetta Greggio règle ses comptes avec la corruption, les politiques véreuses, la mafia qui s’infiltre jusque dans les foyers de ceux qui flirtent avec elle.
J’ai eu la chance de rencontrer Simonetta Greggio, nous avons bavardé et peu à peu, je me suis confiée à elle.
« Si tu es malheureuse, écrit, met des mots sur ce que tu ressens ». Cette phrase encourageante de l’auteure à mon égard ne m’a pas quittée tout au long de cette lecture.
Je n’ose imaginer la souffrance qui fut la sienne pour rédiger ce roman, qui n’en est pas un.
L’écriture est sèche, brutale, sans se départir de l’élégance qui la caractérise.
Merci Simonetta, d’être toi-même, belle, souriante et courageuse.
Ton sourire m’a fait du bien. Ainsi que les mots que tu m’as adressés et qui sont devenus mon mantra : Force, courage et amour.
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Deux jours que j'ai posé le livre, un besoin et une nécessité !
Pour pauser, réfléchir à tout ce que j'ai appris, découvert de ce pays inconnu et pourtant qui coule dans mes veines. Des immigrations, il y en a eu, pour des raisons économiques, politiques bien sur ! Celle de Simonetta Greggio est d'ordre familial, sentimental et hautement salvatrice !
Des chapitres courts, dans un désordre infini, comme des explosions dans sa tête, pas un feu d'artifice, ce qui serait symbole de fêtes, mais des coups de fusil, de pistolet, de poing, de pied, une violence inouïe née du fascisme non digéré. Une plongée dans un monde trop connu où les prédateurs sont nombreux, cachés ou à découvert, agressant enfants et adultes, psychologiquement ou physiquement dans un tourbillon très bien rendu dans ce livre.
Du feu, des flammes, du bruit, des cris, du secret à la tonne, un tonnerre, des éclairs, parfois trop, un livre foisonnant, des colères explosives, des solutions temporaires.
La petite Simonetta, car ce livre est majoritairement autobiographique, nous raconte sa vie, douce et calme, éclatée par l'agression de l'homme sans visage qui la poursuivra pour le reste de ses jours, bouleversée par un éclat de violence chez son père, mal expliquée et de toute façon inexcusable qui partage sa vie en deux, avant et après.
Trois frères plus jeunes, devenus des adultes aux idées fascisantes également et une mère silencieuse, secrète dont l'enfance très particulière nous est révélée en cours de roman.
Un livre foisonnant, bouillonnant et extrêmement perturbant pour qui se souvient des assassinats d'hommes politiques dans les années de feu 60/70, des auteurs interdits, la rigueur de l'éducation et l’explosion qui s'ensuit.
Comment s'en sortir ? La fuite, est la seule solution, celle que choisit l'autrice qui ne reviendra en Italie que 20 ans plus tard !
« Mais qui est on quand on n'est plus ce qu'on était, mais pas non plus autre chose tout à fait » ?
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Simonetta Greggio - Bellissima
Récit de vie, autobiographie, souvenirs d’enfance, thérapie ? C’est un peu tout ça que nous livre ici Simonetta Greggio .. Elle pourrait écrire : Italie, à la vie, à la mort ! Ou encore Famille, je vous hais…La violence de l’Italie trouve ici un écho dans la violence de son enfance ! Et même si ses souvenirs sont empreints de mélancolie, si le regard de l’adulte qu’elle est, se pose avec empathie sur l’enfant qu’elle était, la douleur, la souffrance, le vécu sont omniprésents et touchent le lecteur avec acuité comme une lame tranchante pourrait le faire. A la fois auteur et poète, Simonetta Greggio se sert des mots comme une défense. Elle déverse ses souvenirs et ses rancœurs et rend hommage à sa mère avec obstination. Des phrases courtes, percutantes qui touchent le lecteur en plein cœur ! A découvrir ! merci a NetGalley pour le prêt de ce livre
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Un livre que j'ai lu pour son thème. Le fascisme dans toute son horreur. Celui qui fait rêver certains français en la personne de Marine Le Pen. Ah non je me trompe, elle n'est pas fasciste.
Simonetta Greggio raconte son enfance dans ce roman qui est plus un récit, dans des chapitres un peu embrouillés et on a du mal à s'y retrouver.
L'histoire de sa mère, enfant juive, protégée car adoptée par un couple aux tendances fascistes, mais plutôt sympathiques et qui adule cette petite fille qui est la leur maintenant.
L'auteure évoque une agression sexuelle à 8 ans . L'homme prédateur qui lui a volé son enfance, un homme sans visage. Puis un père aimé qui bascule dans la violence, terrorisant sa fille. Lui est totalement fasciste. Comment a-t-il pu devenir cet homme? "Il me cognait plusieurs fois par semaine. Pour des broutilles. (...) Elle a besoin de la Scuria. En dialecte, de la cravache".
C'est l'Italie qui a inventé le fascisme, l'auteure nous le dit. Elle va droit au but. Elle dit ce pays qui fait peur par ses anciens démons. Et pourtant on y retrouve le bonheur d'être italien, de la famille, de cette atmosphère entre légèreté et terreur.
J'aime bien la plume de Simonetta Greggio. J'ai aimé sa liberté de parole, les évocations d'une époque qui n'est pas tout à fait morte et découvrir son histoire. Celle de ses parents et grands parents. un livre qu'on ne lâche pas. Utile, forcément utile. Vu l'actualité.
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J’ai ressenti combien l’autrice a usé de courage pour confier ce témoignage en écrivant ses confidences.
« Autobiographie de l’Italie » j’ignorais, commençant ma lecture qu’il s’agissait d’un troisième volet (après « Dolce Vita » et « Les Nouveaux Monstres »).
« Nous connaissons si peu ceux que nous aimons.
Nous connaissons si peu notre propre cœur.
Savons-nous de quoi nous sommes réellement capables, en bien comme en mal ? »
Bellissima m’a semblé le roman de deux violences qui cheminent en parallèle, car les violences familiales racontées sont intimement liées à la violence qui imprègne ce pays qu’est l’Italie durant la période racontée ici.
Portrait autobiographique, c’est une histoire personnelle et intime pleine de secrets lourds et tragiques, mêlée à l’histoire politique et sociale d’un pays durant les années de plomb et de la stratégie de la tension.
Sa ville, Padoue, comme son pays, coupée en deux. Rouge et noir.
Par fragments de souvenirs, l’autrice confie ce qui l’a amené à s’éloigner de ses proches et de son pays natal.
Elle raconte la violence à laquelle elle a été confrontée, celle d’un pays, et celle, familiale. J’ai trouvé très intime ces révélations sur sa souffrance personnelle, que j’ai sentie vécue avec une certaine fatalité, et sans jamais se plaindre.
Politique, mafia, fascisme, pouvoir occulte, sur fond de secrets de famille et secrets d’état.
L’ambiance est à la fois sombre, marquée par le sang, et c’est aussi un hymne à la vie, au courage.
« Je suis née de la fureur d’un garçon timide et du rire d’une princesse au petit pois. Ç’aurait pu être pire. Est-ce que ç’aurait pu être mieux ? »
C’est un récit plein d’intensité et d’abnégation, fulgurant de noirceur.
Mais j’ai ressenti l’évocation par bribes assez surprenante, me laissant un sentiment de décousu ; et j’ai perçu les liens de l’autrice avec ses parents, chargés de complexité et d’antagonisme.
« Les destinées humaines sont des écheveaux emmêlés. Parfois, on tire sur un fil qui se brise net, et c’est fini.
Parfois, patiemment, le fil se déroule, et l’écheveau se débobine, se lisse, s’allonge.
Se déploie. S’amplifie ».
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La violence répétée finit toujours par être un droit et devenir un devoir. Ce roman évoque deux violences : celle de la société et celle de la famille. Est-ce qu’écrire, au fond, c’est résister ? Est-ce crier aussi ? Sûrement. Dès lors, affleure cette évidence, celle où le mépris est le commencement, non pas de la souffrance, mais de la rage. Qui ne s’éteint jamais et que l’on traine derrière soi comme un poids. Bouleversant.
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Je n'ai rien compris à l'histoire ! On dirait que l'auteure a ecrit un livre dont il ressort certains passages tres bien ecrit, decrit au niveau paysages..d'une belle poesie mais qui au final a mélanger toutes les pages !
Ca fait l'effet d'une histoire toute decousue ! C est dommage.
Je suis fan de l Italie mais entre elle et P Cognetto je viens d'etre bien decue !
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Comme un hommage à sa mère, Simonetta Greggio dans son ouvrage raconte son enfance dans Italie fasciste.
-- Elle écrit toute la violence dont son père a fait preuve à son égard. Pourquoi ? Parce qu'elle était l'aînée de la fratrie ? Parce que c'était une fille ?
-- Pour échapper à tout cela elle devra fuir et abandonner sa mère et ses frères.
L'auteure nous fait également part de ses découvertes sur l'enfance de sa mère, qui a été adoptée par ses grands-parents alors quelle était une petite-fille juive lors de la 2nde guerre mondiale.
Un récit très émouvant où on ressent toute la frustration et la douleur d'une petite fille, les coups d'un père trop autoritaire, qui veut que sa famille reste sous son emprise.
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Un roman à la première personne tiré d'une histoire vraie, celle de l'enfance et l'adolescence de son auteur Simonetta Greggio, des années 60 à 80, au sein d'une famille aimante et aimée qui a vécu auparavant les années de guerre et de fascisme, et qui va ensuite connaître d'autres périodes de violence politique : celles des Brigades rouges , des années de plomb, la corruption, l'intimidation, les assassinats dont celui d'Aldo Moro .
Le coeur de ce roman c'est la figure récurrente de « l'homme sans visage », d'un homme, un prédateur, qui a poursuivi l'auteure en 1969 alors qu'elle n'avait que 8 ans et auquel elle a réussi à échapper . Ce souvenir qui revient régulièrement la hanter, qui a jeté une « ombre infinie » sur sa vie depuis son enfance semble préfigurer les violences physiques dont elle sera plus tard la victime, de la part d'un père nourri de fascisme quand il était enfant et dont le comportement domestique reproduit l'idéologie et le mode d'action, lorsqu'il il se rend compte qu'à l'adolescence sa fille commence à échapper à son emprise et s'émanciper. Un monstre qui la roue de coups devant une mère et des frères impuissants à la secourir .
La seule issue pour elle, à vingt ans, sera de s'enfuir pour lui échapper, de quitter l'Italie pour vivre en France .
J'ai lu le roman d'un trait, en un après-midi, comme en apnée, happée par cette narration à la première personne, comme directement sortie des entrailles de la narratrice, et par l'écriture, tout en phrases-cris, brutes, courtes, sèches, simplement juxtaposées et qui claquent comme des coups de fouet.
C'est un roman à la structure éclatée,fait de multiples chapitre courts, qui se succèdent sans continuité chronologique, revenant sur ce qu'ont connu ses parents, ses grands parents, sans continuité thématique, les chapitres d'histoire politique venant s'intercaler entre ceux de l'histoire familiale . S'y mêlent aussi de nombreuses allusions à des artistes italiens, qui se sont élevés contre les politiques mises en place, tels que Pasolini, Moravia, Ornella Fallaci , Fellini .
Au final, un roman tourbillon, très riche, sous tendu par la colère mais aussi par l'amour pour un pays et pour un père qui, l'un comme l'autre n'ont pas su dompter leurs démons. Je m'y suis sentie parfois un peu perdue, sonnée, mais ce qui me reste c'est le souvenir d'un roman humainement et politiquement riche et surtout qui sonne juste, qui sonne vrai .
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Via Caetani, mémorial en hommage à Aldo Moro.
Il me demande si je me souviens.
Non pas du tout.
Mais si, insiste-t-il, ça avait fait grand bruit dans les années 70.
Et voilà qu’il me raconte les brigades rouges, Aldo Moro, les chrétiens démocrates, je l’écoute attentivement mais comment me souvenir de quelque chose de si lointain !
Et pourtant !
Dans l’avion qui me ramenait de Rome, j’ai pris le livre Bellissima, Padoue, Rome, l’Italie et... voilà qu’en quelques pages je suis accroc à l’histoire de l’Italie, il n’est pas question de Dolce Vita mais de conflits sanglants : communistes, lutte armée, extrême gauche, attentats...
Une histoire de violence et de passion, une histoire ou celle de la narratrice se mêle à celle de son pays, qu’un jour elle finira par quitter pour en fuir l’indicible violence.
Cette histoire a commencé aux lendemains de la Grande guerre, l’Italie s’est retrouvée sous le joug totalitaire du Fascisme de Mussolini, (les premières pages qui en racontent la chute sont d’ailleurs éprouvantes) il laissera place à Renato Curcio et les Brigades Rouges, l’armée radicalisée, les années de plomb qui s’installent et l’assassinat d’Aldo Moro en point d’orgue.
La loi du plus fort, du plus violent, du plus compromis, du pouvoir et de l’argent.
A la manière dont les souvenirs souvent nous cueillent, dans ce contexte on fait des aller-retours dans l’histoire de la narratrice, ranimer quelques secrets rangés dans une boite en carton, des archives et des photos dans la maison de l’enfance...
Celui d’Amanda la mère qui fut abandonnée par la sienne, toute petite, afin d’échapper au destin que l’on réservait au juif, ultime acte d’amour d’une mère.
Le père, abusé par un industriel sans scrupule, qui sombrera dans une colère proche de la furie et qui brutalisera les siens.
Celui de la fille, plusieurs fois proies d’hommes plus âgés, souvent malmenée jusque dans sa famille. L’amour qui fait mal.
Les repères, les tantes comme deux bonnes fées, et puis le château décati de grand-père nonno Gino.
Une lecture passionnante teintée de mélancolie, de soleil et de fureur.
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Roman d'après une histoire vraie indique la page de garde, celle en effet de l'autrice et de l'Italie, l'une et l'autre marquée par la violence.
Le premier chapitre -Milan 1945 - montre le peuple qui s'acharne sur le cadavre de Mussolini et celui de sa compagne, le deuxième, la fuite de la petite fille de 8 ans poursuivi par "l'homme sans visage".
Le roman se poursuit en fonction des souvenirs de l'autrice, ravivés par des photos et les questions posées à sa mère Amanda. Celle-ci a échappé à la mort quand, petite juive de 5 ans, elle a été adoptée par Gino et Ida et c'est auprès de ces grands-parents maternels que l'autrice a passé les meilleurs moments de son enfance. Les photos montrent ses parents, un fort beau couple, et les jolis "bouilles" de ses frères. Sur l'une d'elle, reproduite à la page 192, la fillette enlace son père tant aimé, celui-là même qui se transformera en bourreau. Sang, coups, violence, difficile pour l'adolescente d'échapper à ses coups.
Parallèlement, le lecteur voit défiler l'histoire de l'Italie : le fascisme et la chasse aux communistes, la fuite des cerveaux aux Etats-Unis, les brigades rouges et les attentats et enfin l'ère Berlusconi. Corruption et mafia gangrènent le pays.
Roman difficile à suivre parfois car la mémoire - et l'écriture- procède par tâtonnements, la vérité se dévoile peu à peu. Mais une histoire émouvante, une Histoire à re-découvrir et une leçon : on ne connaît pas toujours ceux qu'on aime le plus.
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Ce livre, écrit en 2021 n'est pas une autobiographie; c'est un roman "d'après une histoire vraie". Cette histoire est celle de la jeunesse de Simonetta Greggio, née en 1961 dans une petite ville du nord de l'Italie à proximité de Padoue, et celle de sa famille, une famille aisée presqu'ordinaire.
Il y a nécessairement, dans un tel récit, une part de fiction due à l'éloignement dans l'espace et dans le temps des années évoquées, ainsi qu'au recul évident pris par la narratrice, âgée de 60 ans, par rapport aux faits racontés.
Simonetta Greggio a 8 ans lorsque les 1ers attentats des années dites "de plomb" frappent l'Italie. Elle a 17 ans lorsque le Président du Conseil italien Aldo Moro est assassiné à Rome par les Brigades Rouges. L'année 1978 marque alors à la fois l'apogée et le début du déclin de ce mouvement. Mais, pour autant, l'Italie n'en a pas fini avec la violence, car il y a celle beaucoup plus sournoise qu'est la corruption au plus haut niveau.
A cette violence qui gangrène le pays résonne concomitamment celle d'une famille rongée par les brutalités du père, dont l'auteure, la seule fille de la fratrie, est la principale victime. La jeune fille trouve alors dans la fuite une réponse possible, mais jamais définitive.
Une écriture "coup de poing" qui veut régler ses comptes, mais qui est aussi, paradoxalement peut-être, empreinte de beaucoup de tendresse vis à vis de son pays, à l'égard des siens, et notamment de sa mère, sa "Bellissima".
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