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Citations de Sándor Márai (676)


De même qu'il est inconvenant de racler sur un Stradivarius des chanson pour boire, elle estimait que ses jambes, ces merveilles dont la seule raison d'être ici-bas était la danse - cette victoire remportée sur cette lamentable attraction des corps par la terre -, devaient être préservées de toute humiliation.
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Sándor Márai
L'extraordinaire langage muet de la vie utilise alors tout ce qu'il peut. Tout sert d'avertissement, d'indice ; il s'agit seulement de le comprendre.
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- Les hommes peuvent aussi le diriger (le destin). Ils déterminent eux-mêmes ce qu'il doit leur arriver. Ils attirent leur destin à eux et ne s'en séparent plus. Les hommes sont ainsi faits qu'ils agissent comme ils doivent le faire, même si de prime abord ils savent que leurs actes leur seront néfastes. l'Homme et son destin font cause commune. Ils se prêtent serment et se forment l'un l'autre. Le destin n'intervient pas aveuglément dans notre vie. Disons plutôt qu'il y pénètre par la porte que nous lui avons ouverte nous-mêmes, en l'invitant poliment à entrer. Car nul être humain ne possède assez de puissance et d'intelligence pour écarter, avec des mots et des actes, le malheur qui résulte de sa nature, de son caractère, suivant des lois impitoyables. En as-tu fait l'expérience dans ta vie ? demande-t-il d'une voix qui trahit sa fatigue.

- Oui, répond Conrad, sur un ton compréhensif. On n'échappe jamais à ces lois.

page 149
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Vois-tu, ce qui a de l'importance pour nous, jamais nous ne le perdons de vue. Je n'ai compris cette vérité que beaucoup plus tard, oui, en somme à un âge avancé. Par contre, les choses secondaires ne vivent pas longtemps, elles se dissipent comme les songes.
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(…) Tout cela uniquement parce que je devais devenir un être exceptionnel, un chef-d’œuvre, ce qu’ils avaient été trop faibles pour réaliser eux-mêmes dans leur existence. Parfois, au moment d’agir, mon bras reste en l’air, inerte. Le sentiment de la responsabilité le paralyse.
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C'est qu'en réalité nous aimons toujours ceux qui sont différents de nous... Ce sont eux que nous recherchons sans cesse dans la vie. (...) Lorsque, par hasard, deux êtres qui ne sont pas de nature différente se rencontrent, quelle félicité ! C'est le plus beau cadeau du sort. Malheureusement, les rencontres de ce genre sont extrêmement rares et il semble, de toute évidence, que la nature se soit opposée à l'harmonie par la ruse et la violence, sans doute parce que, pour recréer le monde et rénover la vie, il lui est indispensable que subsiste cette tension entre les humains, harcelés par des tendances contradictoires et des rythmes dissemblables, mais qui néanmoins cherchent à s'unir coûte que coûte. Où que nos regards se portent, nous voyons cette alternance, cet échange d'énergie entre le pôle positif et le pôle négatif. Imagine la somme de désespoir et de vaines espérances que cela représente... (...)
Le destin peut tout nous accorder et nous pouvons tout lui arracher, mais nous ne pouvons jamais changer les goûts, les penchants et le rythme de vie d'un autre et nous luttons en vain contre cette "nature différente" qui caractérise essentiellement l'être que nous aimons.
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Tandis que j'attendais la mise à feu du bûcher au sein de cette foule impatiente du marché, je ne pus m'empêcher de penser à la bénédiction qu'était le christianisme qui avait canalisé les instincts sauvages de l'homme pour l'apprivoiser ainsi ! Oui, il n'existe plus trace ici à Rome des scènes qui, il y a un millénaire et demi, s'y déroulaient quotidiennement ! Par exemple, le repas des fauves sur la piste de cet abattoir nommé Colisée où l'on jetait des chrétiens à la gueule des lions, des ours et des chacals ! Ou au forum lorsque, au temps de la République de Rome et de Gracchus, on fourrait les opposants politiques dans des tonneaux bourrés de vipères ! (...) Comme tout est différent à présent ! Un simple bûcher installé au centre du Campo dei Fiori, un bûché élaboré avec savoir-faire dont quelqu'un comme moi, ayant assisté à quelques exécutions de ce genre, était à même de constater la qualité : le fagot était constitué de branche sèches (...), on pourrait être sûr que le bois prendrait vite, que tout serait fini rapidement et qu'ensuite nous pourrions aller dormir.
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Il y avait aussi (…) des aristocrates aux yeux bleus, au regard désabusé, comme si leurs ancêtres avaient déjà tout vu pour eux.
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Je vis le visage de l'hérétique quelques instants.Ce n'était pas l'Enfer ou le Ciel qu'il fixait en regardant devant lui, non, ce qu'il regardait était le Néant, comme s'il avait compris que le Néant était la seule réalité et que le reste n'était qu'illusion. Et ce regard était plus terrifiant que s'il s'était lancé dans des malédictions. On aurait dit que cet homme savait qu'il n'existait aucun secours pour les humains. Il baissait les yeux sur la foule et à présent je peux le dire, en cet instant, le visage de l'homme attaché au poteau m'évoqua le visage torturé de Notre Seigneur Jésus Christ que, depuis un millénaire et demi, on a souvent sculpté dans la pierre, gravé dans le bois, peint sur les murs, la toile des tablettes, le visage de celui qui pardonne ce que les hommes font aux autres hommes mais qui demande en même temps à Dieu quelle est la raison pour laquelle il doit supporter tout ce qui se passe pour lui, être humain sur cette terre...
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Si nous quittons l'Italie, m'a-t-il dit, il ne faudra plus y revenir. Nous y sommes encore, mais nous allons partir… pour l'Australie, pour l'Amérique… N'importe où, et il nous sera interdit d'y revenir. J'en ai eu le cœur serré. Mais pourquoi ? lui ai-je demandé. Pourquoi nous serait-il interdit de revenir en Italie ? Parce que pour nous l'Italie n'est pas un pays qu’on visite en touriste, non c'est un sentiment… Et lorsque l'on quitte un sentiment, on ne le retrouve plus, on ne fait que visiter des villes, on ne rencontre plus que des pierres et des gens. Or, l'Italie relève du domaine sentimental, comme l'amour, le dernier don que le monde puisse offrir aux apatride, et bientôt aux Italiens eux-mêmes - car beaucoup d'entre eux sont d'ores et déjà devenus des apatrides dans leur Italie adorée.
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Sándor Márai
Pour la première fois depuis mon retour de l'Ouest, j'entrevis un danger pire que la violence. J'avais à affronter la bêtise, adversaire bien plus redoutable que la terreur et contre lequel aucune parade n'est possible.
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On avait l'impression que les objets avaient acquis soudain un sens et voulaient prouver que toutes choses au monde n'avait d'importance qu'en raison de leurs rapports avec les hommes et quand elles devenaient partie intégrante de ceux-ci.
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La jeunesse escompte toujours le sacrifice de ceux à qui elle a confié ses espérances. Les deux enfants comprenaient qu'ils vivaient un moment privilégié, miraculeux de la vie.
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(...) il tirait vanité de "l'ami". Il aurait aimé le faire voir à tout le monde, de même qu'en présence de compagnons émerveillés, on est fier d'exhiber une création superbe, un chef-d'oeuvre unique. Mais en même temps, il veillait jalousement sur lui. Il craignait que le monde ne lui ravît ce qu'il aimait.
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« Comment espérer, comment croire que de grandes nations puissent se comprendre, et vivre en paix sur terre les unes à côté des autres alors que certains individus se sacrifient d’une façon aussi désespérée et irrationnelle à des passions et des émotions insensées ? » (p. 42)
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Je ne crois pas à la fatalité. L'homme fabrique lui-même sa vie.
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Au fond, j'ai toujours été faible. J'aurais voulu accomplir quelque chose sur cette terre - et je crois que je ne manquais pas tout à fait de talent. Mais l'intention et le talent ne suffisent pas. Je le sais désormais. Pour créer, il faut autre chose...une sorte de force ou de discipline particulière, ou les deux à la fois, c'est cela, je crois, qu'on appelle le caractère...
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« Tu n’as jamais accepté d’argent de moi, tu refusais le moindre cadeau. Tu n’as pas voulu que notre amitié devint une véritable fraternité. » (p. 131)
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Certaines femmes possèdent le don, en exécutant un simple geste comme celui d'ôter leurs gants, de provoquer magiquement l'illusion d'un déshabillage total, dépouillant l'un après l'autre leurs doigts ensorceleurs de leur vêtement intime avec une liberté impudique pour que jaillisse enfin la chair. Alors le dos de la main se découvre entièrement, révélant sa nudité soignée et banale, la main elle-même s'étale sur la table, les doigts s'étirent et c'est comme si cette partie du corps mise à nu disait : eh bien, me voilà. La main qui s'était effeuillée ici et offerte en public était osseuse, un peu brutale, dotée de doigts d'une longueur moyenne, une main entretenue, laborieuse et obéissante, aux ongles coupés assez court.
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Presque tout ce qu’on connaît avec l’intelligence du cœur devient cliché quand on doit le transposer en mots.
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