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Citations de Sophie Bassignac (141)


"La haine épuise, le mépris assèche, la jalousie hystérise et le sarcasme amoindrit, reprit Henriette. Haïr prend un temps fou et le temps est précieux."
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"Quoi qu'il en soit, réfléchir à la mort est une perte de temps La mort est une image insaisissable. Elle est sans évolution, aussi statique que nos névroses. C'est une pensée paralysée, une idée qui se mord la queue."
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Philippe avait la grippe. Il avait repoussé son voyage en Afrique du Sud et traînait sa misère à la maison. Nous vivons ensemble depuis vingt ans mais notre appartement ressemble plus à une gare de transit qu’à un lieu où nous nous posons. Philippe malade et moi coincée dans mon sas pré-spectacle, nous imitions une vie de couple ordinaire et faisions l’expérience de la promiscuité. Assommé par la fièvre, Philippe ressemblait à ces jouets mécaniques qui, arrêtés dans leur course par un obstacle, cherchent en brûlant l’énergie de leur pile comment se retourner pour reprendre leur course en sens inverse. Incapable de se concentrer, il ouvrait des livres qu’il abandonnait sur le canapé, son habituel enthousiasme en berne et son humeur maussade. Souffrants, les hommes sont des enfants qui veulent qu’on leur prépare les coquillettes que leur faisaient leurs mères. Sa présence prolongée à la maison s’apparentait à une expérience périlleuse. Perturbée, notre habitude de n’en avoir aucune se déréglait exactement comme son opposée chez les autres.
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"_La littérature n'est pas forcément le reflet de la vie, objecta Ludovic d'un ton tranchant.
_Et pourquoi ? s'étonna Suzanne.
_Parce que dans la fiction il y a des effets sans cause. On n'est jamais obligés à rien."
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C’était une époque où filles et garçons ne s’aimaient pas beaucoup. On se regardait avec un vague mépris et les relations étaient douloureuses. Les parents étaient mutiques, les profs gifleurs, et on grandissait dans des survêtements hideux.
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«  L’humour est un don de soi dangereux et désintéressé qui nous livre tel quel à l’éventuelle générosité des autres. »
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Sophie Bassignac
Rien n’est plus précieux que nos émotions. Ne les bradez pas et ne les étouffez pas non plus. Sans elles, nous ne sommes rien.
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«  Les secrets sont des fardeaux qui à la longue nous épuisent . »
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Certains êtres, une fois apparus dans notre vie, nous condamnent au manque. Même délivrée du sentiment de haine qui m’avait attachée à lui, savoir Alexandre quelque part où je n’étais pas m’était presque intolérable. Cet homme faisait désormais partie de mon existence. Je ne voulais plus le figer dans l’ambre comme l’araignée de mon cauchemar, je voulais le voir vivre, l’écouter parler, le voir marcher sur la scène, géant vacillant et vrai tragique réduit à une triste condition de perdant dans un monde qui ne prenait pas le temps de l’attendre. 
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Gabriel prit la mesure de la situation dans la lumière glauque du plafonnier qui leur dessinait des bleus injustes sous les yeux. Trois insectes étaient alignés sur le ruban colle-mouches jaunasse qui pendant de l’abat-jour. Il annonça son départ, marcha seul et sonné jusqu’à la porte de la cuisine. Guinevere ne se retourna pas. Il se dit en humant l’air chaud de la nuit que cette femme-là était de celles qu’il devait absolument fuir, une égérie, un cas d’école, un vrai problème d’homme.
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Ce qui chez elle n'est pas humain a une valeur inestimable, car c'est là que la fascination entre en jeu. Dans cet interstice où chacun se demande qui est cette apparition ni tout à fait humaine ni tout à fait objet.
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Elle pensait souvent à Georgia comme tous les parents pensent à leurs enfants en leur absence, calmement et en prenant leur temps. C’était un film à portée de main dont elle choisissait selon l’humeur les images qu’elle se repassait sans jamais se lasser.
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Maryline et Simon étaient nés là, la mer coulait dans leurs veines, le sel avait définitivement blanchi leur peau et tous les deux sentaient à l'année le chien mouillé.
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Sophie Bassignac
Henriette utilisait les livres comme des médicaments. Ils guérissaient son spleen et la protégeaient des maladies morales les plus pernicieuses.
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« Marilyne était une femme lente qui devait prendre son temps et le savait. Quand tout s'affolait, elle se rendait dans une pièce capitonnée, quelque part dans un coin de sa tête, comme dans un monastère. Là, elle réfléchissait, triait, décidait. C'était une forme de sagesse instinctive et obligatoire pour garder l'équilibre et supporter les aléas de l'existence. Lorsque quelque chose la dépassait, elle sentait son organisme lutter pour calmer son coeur et se mettre dans un état proche de l'hébétude. Alors, elle ralentissait naturellement ses gestes et acceptait petit à petit ce qui lui arrivait. »
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Adossés à la rampe du premier étage, Maryline et William Halloway regardaient leur fille unique, Georgia, écumer de rage en secouant son épaisse chevelure. Elle rappelait à William la Janis Joplin de la fin, la souillon grasse et magnifique qui hurlait dans les aigus stridents son désespoir définitif. En toile de fond, la déchetterie qui servait de chambre à Georgia s'additionnait au chaos ambiant. Maryline et William venaient de se faire traiter de tortionnaires et, le regard neutre, arboraient malgré les insultes un calme de parents.
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Le monde est ainsi fait et bien fait qu'on le quitte finalement sans regret parce qu'il nous est devenu étrange et étranger. Les enfants partent au moment exact où ils doivent partir et on n'aime plus quand nos corps deviennent inmontrables.
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Changer, c’est se renier. C’est pourquoi on change si peu. C’est accepter d’avoir perdu du temps, admettre qu’on s’est trompé et qu’on a gâché une partie de notre unique et précieuse existence.
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Nos références culturelles sont les signes extérieurs de notre richesse intérieure.
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Il n’avait toutefois pas échappé à Pierre que la petite troupe l’avait observé sans relâche, affranchie sans doute par Isabelle sur leur projet de mariage. Le mois précédent, il lui en avait officiellement fait la demande. À sa grande surprise, plutôt que de lui répondre oui en s’accrochant à son cou, elle lui avait proposé de rencontrer sa famille. Pierre avait compris que son consentement dépendrait du jugement des Pettigrew et, quoique très vexé, il avait accepté de s’y soumettre. Il jouait donc gros en venant passer une semaine dans la gueule du loup. Il allait devoir rejoindre les autres sur scène, inventer son propre personnage et improviser aussi brillamment que ses partenaires. Entre deux plats et moult citations, ses hôtes lui avaient posé des questions. Ils lui avaient épargné le sempiternel « tous pourris » qui revenait comme un mantra dès qu’il évoquait son métier de journaliste politique.
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