AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

3.53/5 (sur 109 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Saint-Nazaire , 1968
Biographie :

Sophie G. Lucas, née en 1968 à Saint-Nazaire. Vit à Nantes depuis une vingtaine d'années. A commencé à publier dans des revues de poésie (Décharge, Contre-allées, N4728...) en 2002. A obtenu une bourse découverte, section poésie, du CNL, en 2003


À PROPOS DE L'AUTRICE

Sophie G. Lucas est née en 1968 à Saint-Nazaire. Aujourd’hui AESH (accompagnante d’élèves en situation de handicap), elle a été journaliste dans des radios associatives, correspondante locale de presse sur des quartiers populaires, animatrice d’ateliers d’écriture en milieu scolaire et pénitentiaire. Et par-dessus tout, elle écrit des livres, plus ou moins épais, plus ou moins poétiques, qui s’inscrivent dans une littérature de l’intime et dans une veine sociale et documentaire. Son premier recueil, publié en 2007 (Le dé bleu), a reçu le Prix de la ville d’Angers, présidé par James Sacré. Récemment contributrice au recueil Lettres aux jeunes poétesses (L’Arche, 2021), elle est également présente au sein de l’Anthologie de la poésie française (Philippe Torreton, éditions Calmann-Lévy, 2022). À La Contre Allée, elle est l'autrice de Témoin (2016), Désherbage (2019), Assommons les poètes ! (2023 en poche), moujik moujik suivi de Notown (2023 en poche), On est les gens (2023) et Mississippi, la Geste des ordinaires, son premier roman (2023).
+ Voir plus
Source : http://terreaciel.free.fr/poetes/
Ajouter des informations
Bibliographie de Sophie G. Lucas   (13)Voir plus

étiquettes

Citations et extraits (37) Voir plus Ajouter une citation
Et à part écrire, vous faites quoi dans la vie ?
Chaque fois que la petite dame du rez-de-chaussée m'attrape dans le couloir, invariablement, elle me pose la question fatidique. J'ai beau essayer de l'éviter, elle doit me guetter derrière sa porte. Blouse, bigoudis ou charentaises m'attendent sur un paillasson qui vous regarde en criant en vert "ESSUYEZ VOS PIEDS". La petite dame me parle de la pluie et du beau temps, mais toujours, elle trouve le moyen de glisser Et à part ça, vous faites quoi dans la vie ?
Commenter  J’apprécie          250
Je suis devenue dinosaure. Hier, je passe chez mon bouquiniste habituel. (..)
Entre un monsieur avec un sac estampillé d’une marque d’un hypermarché. Dedans des Pléiade. L’effroi de les voir se transformer en paquets de pâtes. Je ne suis pas fétichiste, ni ne collectionne les livres. Je corne et casse mes livres, j’écris au crayon papier dans les marges mais. Mais les Pléiade.
Commenter  J’apprécie          190
À quoi ça ressemble un homme du XIXe siècle ? Comment ça bouge dans son corps ? Comment ça épouse le paysage ? Comment il s'arrange, ce paysan, de ses sabots, de son chapeau large bord, de ses vêtements sur les tissus de la crasse ?
Commenter  J’apprécie          150
On n'est pas non plus, tous et toutes obligé(e)s d'aimer lire.
Et aussi effrayant que cela puisse me paraître, on peut vivre sans lire.
Commenter  J’apprécie          71
Et j'ai volé, oui, j'ai volé, ailes de papier et de feuilles d'arbres pour disparaître dans la forêt. On ne m'a toujours pas retrouvée.
Commenter  J’apprécie          70
Poésie partout, justice nulle part

J'ai lu dans des bibliothèques, dans un hôpital psychiatrique, à l'arrière d'un camion, devant des caméras, dans une grange, dans des cafés, dans des maisons d'arrêt, dans une salle à manger, dans des cours intérieures, dans une chapelle, dans des théâtres, dans un ascenseur, sur une péniche, j'ai lu dans des collèges, dans des lycées, dans des écoles, dans un cloître, sur des scènes, dans des parcs, à la radio, dans des maisons de retraite, au bord d'une rivière, dans des salles municipales, j'ai lu devant trois personnes, j'ai lu devant deux cent personnes, j'ai lu dans un centre pour malades psychiques, dans une abbaye, j'ai lu dans un parloir, sous un chapiteau, avec un accordéoniste, un joueur de banjo, un violoncelliste, un pianiste, un percussionniste, une vocaliste, un guitariste, j'ai lu sous la pluie, j'ai lu sous une canicule, j'ai lu la peur au ventre, j'ai lu dans un état de grâce, j'ai mal lu, j'ai lu comme je n'ai jamais lu, j'ai lu la gorge nouée, j'ai lu avec un verre de trop, j'ai lu à deux voix, j'ai lu à six voix, j'ai lu dans l'hostilité, j'ai lu dans la bienveillance, j'ai lu portée par le silence du public, j'ai lu dans un foyer pour jeunes, j'ai lu dans une mairie, j'ai lu sur un marché, j'ai lu dans un service d'addictologie, j'ai lu dans une yourte, dans des librairies, avec des amis poètes, j'ai lu avec des imposteurs, j'ai lu dans des maisons de quartier, j'ai lu assise, debout, couchée, j'ai lu derrière une table, j'ai lu sur une table, j'ai lu sans ne plus y croire, j'ai lu avec conviction, j'ai lu en pensant que ce que j'écrivais ne valait rien, et ne valant rien j'ai lu sans lever les yeux, j'ai lu sans cesser de penser à mon amoureuse, j'ai lu dans ma ville, j'ai lu dans des dizaines de ville, j'ai lu à des centaines de kilomètres de chez moi, j'ai lu sans en avoir envie, j'ai lu pour des gens qui entendaient de la poésie pour la première fois, j'ai lu pour des gens qui s'en foutaient, j'ai lu parce qu'il fallait payer le loyer, j'ai lu pour rien, j'ai lu par amitié, j'ai lu malade, j'ai lu en pensant que ce serait la dernière fois, j'ai lu en pensant que c'était la seule chose que je voulais faire, j'ai lu en me disant que j'avais beaucoup de chance, j'ai lu.
Commenter  J’apprécie          30
Parce que l'on pense de plus en plus les territoires comme des ZAC (zones d'activités commerciales et non culturelles), des lieux de consommation, de loisirs. Et donc, nous, comme de simples agents économiques. Dans cette jungle, pourtant, les bibliothèques apparaissent comme des lieux de résistance. Des lieux gratuits. Des lieux où l'on peut penser. Si beaucoup de bibliothécaires protestent, c'est pour dénoncer des bibliothèques avec "moins de livres et plus de vide", la présence de plus en plus importante de trop d'écrans, et des méthodes, des critères, dictés par le marketing. (p. 35)
Commenter  J’apprécie          40
La longue peine (8)

Mon père vole. Un singe à la maison c’est pour un ami. Mon père vole. Des bijoux dans une boîte c’est pour un ami. Mon père haut comme deux hommes était un faiseur d’histoires. Mon père haut dans le ciel, sa vie n’était pas assez réelle. J’aurais préféré qu’il braque des banques. Des inconnus. J’aurais préféré que ça ait plus de gueule. Que ce soit moins personnel. Mon père manipulait les mots comme des armes.
Commenter  J’apprécie          40
Caïd

Il tire. Deux fois. Mais les coups ne partent pas. On ne saura pas si le fusil était chargé. Ou enrayé. Il ne dit pas. Le fusil a été jeté dans le fleuve. Son complice a commandité l’expédition. Il voulait se venger. Se venger de son patron. Se venger de sa vie. Il avait été renvoyé. Et il lui a demandé. À son ami. De le faire. Il l’a emmené en voiture. Au restaurant du patron. Lui. Il ne parle pas beaucoup. Je ne sais pas. Je ne sais pas pourquoi j’ai fait ça. Je me le demande encore. Des mois que je suis en prison. Et je me le demande. Je sais pas. Mon ami avait été humilié. Des cartouches 22 long rifle retrouvées dans la rue. Des résidus de poudre sur ses mains. J’ai essayé l’arme avant. Pour voir. Il y avait l’alcool. Il y avait l’honneur. Il y a qu’il voulait être un caïd. Il a vingt-quatre ans. Vingt-trois mentions au casier judiciaire. Il venait de sortir de prison.
Commenter  J’apprécie          30
Est-ce qu’on sait tout ce qu’on demande à un poète aujourd’hui (en plus de devoir sauver la poésie) ? On lit sur des scènes, des estrades, dans des granges, dans des théâtres, dans des salles municipales, dans des bars, en extérieur, dans des bibliothèques, dans des classes, devant dix personnes un soir (le plus souvent) cent un autre soir (exceptionnellement) dans des festivals, des écoles, des amphis, des maisons de retraite, des hôpitaux, des prisons, des accueils de jour, etc. On nous demande de prendre la parole, de parler de soi, de son écriture, de la poésie d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs, de l’avenir de la poésie, et si on pense que la poésie peut sauver le monde. On nous demande d’écrire sur tout et de préférence vite et le plus souvent sans un sou. On nous demande de faire des conférences. On anime des ateliers d’écriture pour tous les publics, jeunes, adultes, libres, enfermés, malades, aspirants poètes. Et on le fait volontiers. Parce qu’on aime la poésie. Parce qu’on voudrait qu’un large public lise de la poésie. Pour ce qu’elle apporte d’interrogations sur soi, sur le monde, sur l’autre, sur le langage. Parce qu’elle dérange, parce qu’elle bouscule, parce qu’elle fait mal, parce qu’elle fait du bien. Parce qu’elle rend le monde plus complexe que ce monde qu’on tente de nous vendre.
Commenter  J’apprécie          20

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Sophie G. Lucas (138)Voir plus

Quiz Voir plus

Pluriel de quelques mots composés (2e)

Les carottes sont crues

des épluche-légume
des épluches-légume
des épluche-légumes
des épluches-légumes

12 questions
73 lecteurs ont répondu
Thèmes : vocabulaire , orthographe , Accords , pluriel , noms , motsCréer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *} .._..