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Critiques de Sophie Loubière (1087)
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À la mesure de nos silences

Le sujet me plait bien.

Un grand-père,, ancien reporter de guerre, kidnappe littéralement son petit-fils, plutôt branché jeux virtuels et réseaux sociaux que révisions du bac.

Il l’emmène dans le sud où se sont déroulés des évènements capitaux pour lui pendant la seconde guerre mondiale.

La forme me plait moins.

C’est trop appliqué dans l’écriture, trop conventionnel dans la mise en forme, trop convenu dans les dialogues.

Mais c’est Sophie Loubière et je l’aime bien. Alors je ne serai pas trop sévère, d’autant qu’elle relate un fait de guerre que je ne connaissais pas.

Cependant, il a réellement manqué quelque chose pour que je me fonde dans le livre et adhère aux personnages.

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À la mesure de nos silences

J'ai eu l'occasion de lire le roman de Sophie Loubière via une offre de Babelio permettant de reçevoir le livre et de rencontrer l'auteur dans la foulée. De l'écrivaine je n'avais rien lu d'autre, et le résumé du livre m'attirait assez. Je participe souvent à ce genre d'offre (même si je ne suis pas toujours dans les selectionnés) car ça me parait être une façon assez simple de sortir de ma zone de confort et d'aller vers des livres que je n'aurai sans doute jamais penser à lire autrement. Pour la même raison je pense participer au challenge lecture proposé par Dame Léo pour 2015.

L'histoire d'À la mesure de nos silences, c'est celle de l'enlèvement d'un adolescent par son grand-père. qui, pour le forcer a sortir de sa bulle virtuelle (jeux vidéo, réseaux sociaux), l'emmène vers les lieux de son enfance à lui, bien décidé à lui raconter le drame qui a bouleversé sa vie et mis son destin sur les rails.

J'avoue que le début de la lecture a été assez difficile, j'avais l'impression d'être face à des stéréotypes et j'avais peur de me farcir 300 pages d'une morale toute faite ou le vieux sage apprend au jeune branleur la valeur de la vie, de l'effort et du travail. Beurk.

Sauf que non.

Le jeune n'est pas un branleur, mais un gamin sensible et ambitieux, que son avenir, rendu bouché et complexe par la société actuelle, casse et déprime. Comme la plupart de sa génération, il est loin d'être ignorant du passé, il n'a pas besoin de son grand-père pour découvrir Pink Floyd ou David Bowie, mais il considère que le passé est passé et les branches qui relient celui-ci au présent lui sont invisible. Quand au grand-père, il n'est pas un vieux sage mais un homme qui a tant conscience des ses erreurs passées qu'il tombe dans les travers inverses, jusqu'à tellement culpabiliser et regretter ses actes qu'il perd de vue la valeur de sa vie présente et l'amour dont il est entouré. C'est donc deux hommes au bord de deux gouffres bien différents mais bien réels qui vont apprendre l'un de l'autre et se reconstruire ensemble, à la grande surprise du vieil homme qui se voyait plutôt comme un pigmalion au bord de la tombe.

Une excellente surprise donc, grâce à des personnages réalistes et subtils, bien ancrés dans notre époque étrange.
Lien : http://ioionette.blogspot.fr..
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À la mesure de nos silences

François Valent, un ancien journaliste de 82 ans va aller à la rencontre de son petit-fils Antoine. Celui-ci se sent loin de ses parents et est en plein décrochage scolaire au moment de passer son bac.

Ensemble, ils vont traverser la France jusqu'au village d'enfance de François, à Villefranche-de-Rouergue où se sont déroulés de tragiques évènements pendant la deuxième guerre mondiale.

Le vieil homme reste marqué par cette période.

Petit à petit, Antoine va s'ouvrir aux confidences de son grand-père et va se sentir considéré.

Les chapitres sont partagés entre le présent et la passé ( en italique).

Les faits de la guerre sont très bien documentés et offrent une histoire humaine bien racontée.

Le présent est pimenté par quelques évènenements et rendent le récit attachant.

Ce qui est énervant, c'est le changement de chapitre et de période comme dans les séries télé, au moment où le suspense s'installe.



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À la mesure de nos silences

François Valent est un vieil homme, ce dont il est de plus en plus conscient. Autrefois c'était un grand reporter de guerre. Antoine, son petit-fils, est un jeune lycéen, perdu, révolté, dont les seules préoccupations sont ses jeux vidéo et ce que peut bien dire de lui son ex-petite amie sur les réseaux sociaux. Surtout il s'apprête à rater son bac. Ce que François n'a jamais fait avec ses fils, il va alors le faire avec Antoine. Il le kidnappe à la sortie du lycée et l'emmène passer le week-end à Villefranche-de-Rouergue pour lui raconter son secret. Villefranche-de-Rouergue c'est le village dans lequel il a passé son enfance et surtout le village dans lequel il a assisté à un drame terrible (le roman est tiré de faits réels) pendant la seconde guerre mondiale. Le récit est donc la rencontre de ces deux hommes, ce qu'ils vont se dire, ce qu'ils vont vivre ensemble et ce que chacun en fera une fois rentré.



J'avais beaucoup aimé L'enfant aux cailloux de Sophie Loubière, son écriture, sa description attachante des personnages, la montée efficace du suspense et j'avais hâte de découvrir son nouveau roman. Mon avis pour celui-ci est plus partagé.



Tout d'abord, le récit de l'auteur m'a semblé trop caricatural dans les descriptions d'Antoine, un jeune d'aujourd'hui avec tous les défauts des jeunes d'aujourd'hui. Antoine reste presque jusqu'au bout obnubilé par les ''soucis'' qu'il a sur les réseaux sociaux alors que, quand même, son grand-père lui parle de la guerre, de jeunes de son âge qui sont morts massacrés. Antoine paraît trop insensible pour que ce soit réaliste... C'est d'ailleurs ce qui fait, probablement, que je ne me suis pas vraiment attachée à ce personnage. Ensuite la trame de l'histoire reste classique, c'est une histoire de secrets de famille.



Ceci dit, le roman a le grand mérite de faire découvrir un aspect oublié de la seconde guerre mondiale et cette partie m'a vraiment intéressée. L'intrigue est plutôt bien construite grâce à l'alternance des chapitres, un chapitre sur ce qui s'est passé pendant la guerre, un chapitre sur le périple de François et Antoine avec parfois la vision du grand-père, parfois la vision du petit-fils. Cette alternance donne du rythme au roman.



Je remercie Babelio et les éditions Fleuve pour cette lecture et je regrette qu'un imprévu m'ait fait rater la rencontre avec l'auteur. Cette rencontre m'aurait sûrement permis de mieux comprendre les motivations de Sophie Loubière pour l'écriture de ce roman.
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À la mesure de nos silences

Merci à Babelio, ainsi qu'aux Editions Fleuve de m'avoir fait entrouvrir la porte du monde de Sophie Loubière.

Un monde bâti de jolis mots, de jolies images, des tournures "vintage", une atmosphère littéraire à l'ancienne, qui pourront déplaire à certains, amateurs du modernisme à tout prix dans le style, mais qui m'ont, quant à moi, promenée, portée, bercée par la grande humanité, la tendresse qui se dégage de ces phrases, envers les personnages, envers les lieux décrits, envers les mots eux-mêmes. Les pages défilant, mes yeux ont franchi, marche après marche, les escaliers menant aux étages plus élevés ; plusieurs thèmes s'y trouvaient, finement mêlés, enlacés : un événement paré de grande Histoire, aux teintes rouge sang, rouge coeur, souvenir oublié de la Seconde Guerre Mondiale, que Sophie Loubière me présente, et qui, bien qu'abject, est un fait que nous devrions tous connaître , une histoire familiale finalement assez classique, vêtue de silences, de rancoeurs, d'absences, de colères... une communication boîteuse, maladroite entre les différentes générations, tout un panel de sentiments dans lesquels chacun de nous peut se deviner, hier, aujourd'hui, demain.

Tout ce petit monde est éclairé, illuminé, par la prédominance de la parole, du mot, de l'échange verbal, celui qui avoue, celui qui pardonne, celui qui déclare ce que porte son cœur, l'espoir de transmettre ce que l'on est, qui l'on est, par des mots vrais, des mots si difficiles quelquefois à extraire de leur coffre à secrets, de leur boîte à malentendus, ...

C'est une belle histoire de vie, entre un grand-père trop chargé de mémoire et son petit-fils les bras ballants devant ce monde des adultes qui cherche à l'incorporer malgré lui, toux deux rattrapés, de manière directe ou plus diffuse par les traces ineffaçables d'un Passé traumatique.

C'est une belle et triste leçon, d'Histoire, de Sociologie, de Psychologie, de Géographie aussi, pour laquelle je remercie Sophie Loubière.

Me voilà maintenant très curieuse de la découvrir en Reine du polar, dans ses précédents ouvrages...
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À la mesure de nos silences

Antoine est une garçon d'aujourd'hui, passionné de jeux vidéo et accro aux réseaux sociaux. Il a tendance à s'enfermer dans sa bulle, tiraillé entre ses deux parents, qui se sont séparés et ont reconstruit chacun une nouvelle famille. Tout est réuni pour qu'il rate son bac dans les grandes largeurs mais cette perspective ne semble même pas le faire réagir.



Son grand-père, François Valent, 82 ans, ancien grand reporter, le kidnappe à la sortie du lycée et entreprend avec lui un voyage à la fois dans l'espace et dans le temps. Ils quittent Paris dans le coupé Volvo du grand-père et prennent le chemin de Villefranche-de Rouergues, la ville natale de celui-ci. Chemin faisant, les souvenirs refont surface et François ressuscite pour son petit-fils les horreurs que sa ville a connues pendant la Seconde Guerre Mondiale et la part d'ombre qu'un événement de 1943 a fait naître en lui.



De construction assez classique, le roman de Sophie Loubière alterne les points de vue de l"Ancien" et du "Moderne" ainsi que le récit qui se dévoile peu à peu des années d'occupation subies par les Villefranchois. Tout sonne juste : les doutes d'Antoine qui ne sait pas encore ni qui il veut être, ni ce qu'il souhaite faire de sa vie, la volonté de François de réparer les erreurs du passé avant que la grande faucheuse ne passe. Ce duo de mâles maladroits, empêtrés dans leurs sentiments, embarqués dans un road-movie à la française est touchant. Pour la touche féminine, ils ont avec eux Dora, une adorable petite chienne pot de glu qui les mène à la baguette.



Au bout du chemin, chacun aura trouvé quelque chose, pas forcément ce qu'il était venu chercher...

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À la mesure de nos silences

J'apprécie énormément les romans historiques et d'autant plus ceux ayant pour thème la seconde guerre mondiale. Ici, Sophie Loubière a pris le parti de nous faire découvrir un fait historique méconnu : le drame de la 13ème division SS Handschar. Je n’en avais jamais eu vent… Et c’était donc très intéressant !



Cependant, je n’ai pas été aussi subjuguée par ce récit que je l’avais espéré. Je m’explique :



Nous voici plongés dans un road-trip grand-père/petit-fils tout à fait inattendu. Sur un coup de tête, François Valent décide de “kidnapper” Antoine, 18 ans, paumé et se dirigeant passivement vers l’échec scolaire… Pour renouer avec ce dernier, s’absoudre d’un passé pesant et, au passage, tenter d’éveiller la conscience de son petit-fils, le grand-père prend la route de Villefranche-sur-Rouergue.



Ce livre est avant tout un voyage, concrètement, il ne s'y passe pas grand chose. Le rythme est assez lent, on y prend le temps d’observer le paysage et de découvrir le passé tourmenté de François. Des liens se tissent malgré le choc des générations et c’est plutôt touchant. Pas à pas, on va comprendre ce qui tourmente ce grand-père acariâtre, ce drame qu’il aura tenté de fuir toute sa vie, cette culpabilité qui l’a rongée.



Les chapitres, assez courts, se lisent rapidement et l’alternance des points de vue entre François, ses souvenirs de guerre alors qu’il était enfant et Antoine donnent envie de les enchaîner. On veut savoir. On veut apprendre à les connaître ces deux êtres qui ne se connaissent pas eux-mêmes.



Hélas, il m’a manqué de la profondeur dans les émotions, dans le caractère des personnages que j'ai trouvé finalement assez survolés. Je ne me suis pas sentie proche d’eux et n’ai pas non plus ressenti d’affection à leur égard. Il m’est même arrivé d’être carrément agacée par leur comportement. Ce grand-père borné, portant sur ses épaules tout la misère du monde, et pourtant focalisé sur sa propre souffrance sans un regard pour sa femme et ses enfants… Cet ado égocentré, mollasson et qui semble peu affecté par ce qui lui arrive… J'ai parfois eu envie de les secouer !



J’ai aussi trouvé qu’il commençait à y avoir des redites et, à partir de la seconde moitié du roman, le rythme lent et le style ampoulé m’ont pesés. La plume de l’autrice est chargée de métaphores et de comparaison qui alourdissent, selon moi, assez inutilement le récit.



En fait, les chapitres sur la guerre sont ceux qui m’ont le plus intéressés, l’aspect contemporain m’a moins convaincu hélas.



Challenge Multi-Défis 2024

BookClub Kube - Avril 2024
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À la mesure de nos silences

Il est vrai que la couverture retient plus l’attention que le titre du roman, un peu passe-partout. Je ne connaissais pas ce moment singulier de l’histoire de la seconde guerre mondial qui a voulu que des Waffen ss bosniaques séjournent à Villefranche de Rouergue, dans le sud de la France, après leurs classes dans l’école de Cernay.

Hormis ce fond de tableau historique, j’ai apprécié, c'est homme qui a connu l’aventure autour du monde, la confrontation à la guerre sans jamais porter les armes et sentant la fin proche, éprouver le besoin de faire un testament. Il fait un retour sur les lieux de son enfance, accompagné de son petit-fils. D'autres, auraient laissé un écrit, mais lui, malgré son ancienne condition de journaliste reporter, préfère le voyage, satisfaire une nostalgie peut-être. Mais il ne se fait guère d’illusion, son histoire n’est pas celle de son fils et encore moins celle de son petit-fils.

Le thème véritable de l’ouvrage réside dans la transmission, le passage d’un capital culturel familiale d’une génération à l’autre et de toute évidence, les choses sont moins simples qu’elles n’y paraissent.

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À la mesure de nos silences

📖 Antoine, lycéen, semble être destiné à rater son bac.

François, 82 ans, journaliste à la retraite, a parcouru le monde et couvert tous les conflits du globe.



Un petit-fils, un papy, une vieille Volvo, un lourd secret et l’Histoire.





📝L’auteure découpe son récit, chaque partie elle-même subdivisée selon trois axes : celui du petit-fils, celui du grand-père et les souvenirs chargés d’Histoire.

L’écriture est brute voire trop franche du côté d’Antoine, elle est plus riche, parfois trop, et même forcée du côté de François ; elle se dévoile, s’épanouit, pour être comme elle le doit pour les parties d’Histoire, à la fois sobre, déroutante et chargée d’émotions.



Qu’on aime ou non le style, l’auteure nous embarque dans son récit, on a l’envie d’en savoir plus, de découvrir ces événements tragiques, les secrets et les regrets de François.





💌 Vous l’aurez peut-être compris, mon sentiment est mitigé : d’une part le style, un peu lourd et emprunté, pour aborder une relation petit-fils / grand-père qui, au final, est décrite très sommairement ; d’autre part, un fait d’Histoire méconnu, intéressant et tragique que l’auteure relate admirablement bien, avec un style tantôt posé, tantôt dur, mêlant témoignages, intrigues et émotions (sans oublier cette fin, une happy end d’un autre genre, un apaisement).



📌 Merci à Kube et aux éditions pocket pour ce bookclub « historique ». J’ai découvert un livre que je n’aurais sans doute pas lu sans vous. Me voilà plus riche de ce bout d’Histoire et des échanges avec les autres lecteurs.
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À la mesure de nos silences

Il y a quelques années, j’ai lu L’enfant aux cailloux, de Sophie Loubière. Ce thriller m’avait fait forte impression et je compte bien découvrir les autres. Lorsque j’ai appris que l’auteure écrivait cette fois un roman, j’ai été intriguée et j’ai eu envie de me plonger dans cette histoire.



A la mesure de nos silences est une histoire de famille. Nous suivons un grand-père et son petit-fils. D’un côté François, 82 ans et ancien reporter, un vieil homme à la santé fragile mais qui refuse de se laisser abattre. De l’autre, Antoine, un adolescent en terminale et en pleine crise. Il se fiche éperdument de l’école et de réussir, est en conflit avec sa famille et, en plus de ça, rencontre des problèmes sentimentaux. Sur un coup de tête, son grand-père le récupère à la sortie du lycée et l’emmène dans un road-trip, bien décidé à lui faire comprendre le sens de la vie.



J’ai été ravie de me plonger dans cette histoire. Nos deux personnages, d’abord très éloignés, vont progressivement apprendre à se connaître et se rapprocher. Ce voyage va bouleverser Antoine et lui faire découvrir un événement de la Seconde Guerre Mondiale qu’il ne connaissait pas. François n’avait que douze ans à la fin de la guerre mais il porte encore les stigmates de l’occupation. C’est le moment pour lui de révéler des secrets enfouis depuis des siècles et de laisser une trace de ce qu’il a vécu avant sa mort.



La Seconde Guerre Mondiale est un sujet qui me passionne. J’aime apprendre ce qui s’est passé dans les différents pays concernés. Sophie Loubière s’est penchée sur un événement tragique qui s’est déroulé à Villefranche-de-rouergue. Je n’en avais jamais entendu parler et je trouvé ce thème intéressant et bien renseigné.



Pour conclure, ce roman est une belle histoire, touchante et captivante. Un beau et émouvant voyage !
Lien : http://romansurcanape.fr/a-l..
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À la mesure de nos silences

Trois destins, trois voix, une belle émotion.



Sophie Loubière nous conte une jolie et triste histoire entre passé et présent, entre différentes manières de percevoir le monde également.



Loin des ambiances de polar de certains de ses romans, l’auteure met en scène trois personnages très différents mais qu’un fil conducteur va rassembler.



Il y a d’abord ce rapprochement d’un grand-père au crépuscule de sa vie, et de son petit-fils adolescent. Une thématique déjà développée par d’autres mais qui, sous l’œil de Sophie Loubière, prend un caractère à la fois universel et très personnel.



Il y a aussi ce retour vers un passé douloureux. Deuxième guerre mondiale et un drame dans le drame, dont on a peu parlé.



A la mesure de nos silences est un superbe et approprié titre de roman. Entre deux personnages plutôt taiseux, adolescent revêche et papy fatigué par le poids du passé, les silences sont autant de mots qui confrontent les générations. Deux personnages qui ne parlent pas pour ne rien dire et qui communiquent avec difficulté, alors qu’ils ont tant de choses à partager.



S’en suit un voyage initiatique sur les pas d’un passé pesant et douloureux ; un passé qui s’intercale dans ce récit au fil des chapitres.



La grande force du roman de Sophie Loubière est cette sensibilité et cette réserve derrière chaque mot et chaque émotion. On est loin de l’émotion surjouée de pacotille, l’auteure pose son récit et construit les relations naissantes avec une jolie délicatesse.



Elle a eu la bonne idée de métamorphoser sa plume alternativement entre les trois personnages, nous plongeant dans la tête de chacun d’eux, avec leur propre langage et leurs propres ressentis. Cela nous donne des changements de tons franchement intéressants, entre une langue hachée et directe (comme peut être celle de la jeunesse d’aujourd’hui), une tonalité plus posée (d’un homme de 82 ans qui a beaucoup vécu) et la manière dont on pouvait s’exprimer il y a plusieurs décennies.



Une prose pleine de poésie pour un roman tendre, sincèrement touchant, poignant parfois, saisissant aussi. Une universalité qui touchera à coup sûr une part très personnelle de chacun, loin des sensations artificiellement exacerbées de pas mal de romans actuels.



Ce livre est sorti le lendemain du massacre terroriste du 07 janvier 2015. Il est aussi là pour nous rappeler toute la barbarie de notre passé, qu’il ne faut justement pas passer sous silence pour ne pas la laisser se reproduire.
Lien : https://gruznamur.wordpress...
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À la mesure de nos silences

Dans ce livre, on suit François VALENT un ancien reporter international de 82 ans et son petit-fils Antoine, adolescent un peu paumé et désabusé.

Le grand -père entraine son petit fils dans un voyage initiatique pendant lequel il va, petit à petit, se dévoiler et lui confier le drame qui a marqué son enfance.

Ce livre est très bien écrit. Et, ce qui m'a énormément plu, c'est qu'il raconte la véritable histoire des soldats croates, appartenant à un bataillon SS, qui se sont mutinés à Villefranche-de-Rouergue pendant la seconde guerre mondiale.

Ce n'est pas un roman historique, mais il est bien documenté et s'est très plaisant.

La rencontre organisée par Babelio et les éditions Fleuve était elle aussi très intéressante et je les remercie pour son organisation.
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À la mesure de nos silences

Partir sur les routes pendant deux jours avec son petit fils, c'est la décision de François, reporter de guerre à la retraite, lorsque ce dernier apprend que le jeune homme perd pied, ne voulant plus passer son bac. Lors de cette chevauchée fantastique au volant d'une vieille voiture, les deux hommes vont échanger sur leurs vies, François essayant d'influencer le présent de son petit-fils en lui parlant de son passé.

Sophie Loubière, avec ce roman, aborde un événement peu connu de notre histoire, qui s'est déroulé lors de la Seconde Guerre Mondiale. C'est son personnage François qui lui permet d'en parler, de faire la lumière sur cette période.

On découvre alors les faits, au détour des conversations entre nos deux protagonistes. L'histoire est parfois cruelle, difficile, émouvante mais l'auteure réussit à mettre de la poésie dans son récit. Le rythme de lecture est agréable, on se cale sur la vitesse de la voiture, on monte à bord de cette antiquité montée sur quatre roues, aux côtés de François, et on profite du voyage, du récit, avec la sensation de partager un moment unique, comme il en arrive si peu... Une très jolie lecture.

Sophie Loubière m'a intrigué avec l'Enfant aux cailloux, elle m'a captivé avec Black Coffee, et avec A la mesure de nos silences elle m'a ému, à chaque fois de nouvelles sensation lors de ma lecture, alors forcément, j'ai hâte de lire son prochain roman.
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À la mesure de nos silences

A la mesure de nos silences est roman intimiste qui mêle une belle relation naissante entre un adolescent et son grand père au crépuscule de sa vie (il n’est jamais trop tard pour créer des liens) et de stupéfiante découvertes sur l’histoire de la seconde guerre mondiale. L’attachement qui se forme pour les deux protagonistes et la curiosité quant à la partie historique du livre sont deux moteurs indéniables de cette lecture. Une curiosité qui est d’ailleurs parfaitement comblée sans donner l’impression de tomber dans une accumulation de faits et de dates. L’auteur dose parfaitement le tout, et rend un hommage indispensable à ces hommes oubliés qui ont eu le courage de se soulever.....................
Lien : http://libre-r-et-associes-s..
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À la mesure de nos silences

Ce que j’aime, dans un roman, c’est que d’un postulat de départ usé jusqu’à la trame du string, l’auteur arrive sortir des sentiers battus et à m’entrainer là où je ne m’y attend pas.



Ce qui est vieux comme le monde c’est le fait qu’un grand-père vieillissant décide de faire un voyage avec son petit-fils en décrochage scolaire, sauf si les questions du Bac portent sur les jeux vidéos et l’addiction aux réseaux sociaux.



François Valent est un ancien journaliste qui a roulé sa bosse dans tous les pays en conflits et Antoine, le petit-fils qui vit par procuration (mais qui ne met pas du vieux pain sur son balcon, je vous rassure de suite) et qui passe son temps à tuer des gens de manière virtuelle.



Alors que l’on pourrait s’attendre à un récit plan-plan de papy sermonnant le gamin durant un voyage jusque Villefranche-de-Rouergue (dans l’Aveyron), et bien, on a droit à bien plus que ça !



Un autre récit en provenance du passé vient se greffer dans le présent et on se demande où tout cela va nous mener, alors, on dévore le tout avec voracité et on serre les dents et les fesses parce que c’est un drame oublié dans un drame encore plus grand : la Seconde Guerre Mondiale.



Petit à petit nous en apprenons plus, l’auteur dosant le suspense, mais en écrivant avec beaucoup de pudeur, sans ajouter de l’horreur dans ce qui est déjà innommable.



Le récit se fait à trois voix : le papy, le gamin et les protagonistes de cet épisode méconnu de la Seconde et qui, je trouve, mériterait que l’on en parle à plus grande échelle.



Il y a de la sensibilité dans le récit, de l’émotion brute, mais aussi de la retenue afin d’éviter de sombrer bêtement dans le voyeurisme.



La manière d’écrire est adaptée selon le personnage qui parle et cela rend les choses plus authentiques. La plume de l’auteur était un plaisir à lire.



Il y a aussi derrière tout cela, une perte de l’innocence des enfants et des blessures profondes. L’amitié, comme l’amour, peuvent se perdre, mais le glas de l’amitié est encore celui qui est le plus dur.



À la mesure de nos silences… si des gens avaient parlé au lieu de se retrancher dans leurs souvenirs douloureux marqué au fer rouge, cela eut été bien mieux pour tout le monde…



Mais nous aurions manqué ce magnifique voyage entre une petit-fils et un grand-père qui voulait se confesser.


Lien : https://thecanniballecteur.w..
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À la mesure de nos silences



Émouvant est le premier mot qui me vient à l’esprit après avoir refermé « A la mesure de nos silences » . A la différence de ces deux précédents ouvrages ce dernier roman de Sophie Loubière n’est pas un polar mais il se lit aussi facilement . Difficile en effet de lâcher ce livre à la sensibilité à fleur de peau où se confrontent deux générations : celle qui a connu la guerre et celle qui y joue virtuellement . Un grand père et son petit fils que tout oppose mais que le mal de vivre réunit : François qui a fuit les souvenirs du passé en risquant sa vie lors de chaque reportage journalistique l’ayant mené sur tous les théâtres des conflits mondiaux . Antoine qui cherche à cacher son mal être en passant son temps sur sa console de jeu et les réseaux dit « sociaux » tout en se coupant des réalités , d’une véritable communication avec ses parents et en mettant en péril sa scolarité .Véritable road movie initiatique de 48 heures entre un petit fils et son papi , il alterne entre prėsent et cette période de la deuxième guerre mondiale pendant laquelle un authentique épisode tragique est survenu au sein de l’armée allemande à Villefranche De Rouergue . Deux destins croisés qui fait de l’ouverture aux autres un antidote efficace contre les remords du passé et les incertitudes de l’avenir .

Merci aux éditions Fleuve Noir et à Babelio pour cet envoi .

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À la mesure de nos silences

Je n'avais jamais entendu parler de ce livre, avant de le voir à la médiathèque. Le titre a tout de suite attiré mon regard et c'est le résumé qui m'a convaincue de le lire. Et je ne regrette pas ! C'était un très beau roman, plein de poésie avec un sujet assez lourd et triste.



Antoine n'y croit pas : son grand-père de 82 ans vient de le kidnapper à la sortie des cours. Alors qu'il pense rater son bac, lui qui n'est pas très scolaire, le voilà embarqué le temps d'un week-end par son grand-père, cet homme qui a autant besoin de parler que d'écouter ses proches. Ce petit voyage va-t-il être bénéfique pour les deux ?



J'ai accroché immédiatement à l'histoire. Il faut dire aussi que le résumé donne déjà très envie d'en savoir plus. Pourquoi ce grand-père décide d'enlever son petit fils ? Est-ce que ce voyage de deux jours ne cache pas plus qu'on ne le pense ? À travers les yeux d'un vieil homme et ceux d'un jeune homme, l'auteure nous confronte à la dure réalité de la vie. À la vieillesse, la jeunesse, les amours perdues, les amitiés envolées et un espoir. L'espoir que tout finisse par s'arranger.



Ce roman m'a profondément touchée. Je ne dirai pas que je me suis identifier à Antoine et François, parce que ce n'est pas possible. Juste que j'ai ressenti leur mal-être le malaise que chacun vit à sa manière. Antoine, parce qu'il se sent perdu dans cette vie de jeune, avec cette impression qu'il a raté quelque chose. François, pour la vie qu'il a vécu, les décisions qu'il a pris, les conséquences qu'elles ont eu.



En réalité, ce roman est plus une histoire de pardon, de confiance en soi. Un voyage initiatique sur ce qui est bon ou non. Sur les décisions que l'on prend, les choix que l'on fait. Peu à peu, le grand-père et le petit-fils se dévoilent. Ils apprennent à se connaître, d'abord, ils s'apprivoisent, pour ensuite s'attacher l'un à l'autre. Malgré les différences, ils trouvent des points communs, des sujets de conversation, qui traversent le temps, les mémoires.



C'est un roman qui se dévore et se déguste à la fois. Il est prenant, poignant, touchant, émouvant. Il a cette petite part d'espoir que toute personne a en elle a un moment où un autre. L'auteure fait passer de très beaux messages, à l'aide de métaphores très poétiques et magnifiques.​



​En résumé, voilà un roman qui a su me toucher profondément. Encore plus que je ne le pensais. Le résumé promettait déjà que je serai sans doute émue, mais pas à ce point. Si vous avez l'occasion de le découvrir à votre tour, n'hésitez pas un instant. Plein de poésie, de métaphores, d'espoir et de pardon, ce roman a su me transporter d'époque en époque, à travers les yeux d'un vieil homme et d'un jeune homme au seuil de l'âge adulte.
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À la mesure de nos silences

Je découvre Sophie Loubière avec son dernier roman A la mesure de nos silences.

Ce titre, énigmatique et beau, m'a incité à me procurer ce roman. Je n'ai même pas lu la 4e de couverture. Juste intrigué par ce titre et cette image de jeune homme habillé à l'ancienne, levant la tête vers le ciel, les yeux fermés...



Curieux et sans idée préconçue au départ, j'ai vite été immergé dans ce très beau roman au point de le dévorer sans m'en rendre compte. Que l'écriture est belle, que l'histoire est émouvante.. Et pourtant, que le thème est compliqué: les relations familiales, les conflits inter générationnel, les regrets d'une vie, la mort...



Le parallèle entre l'histoire passé et l'intrigue présente m'a tout d'abord dérouté puis convaincu: elle explicite parfaitement les agissements de papy envers son petit fils. De même, l'auteur dépeint parfaitement le monde actuel des "djeuns": l'impossibilité de vivre sans son smartphone (sms, facebook and co), l'inutilité de travailler à l'école (qu'il est bien plus intéressant de jouer à la console), les conflits parents/enfants, le peu d'intérêt accordé "aux vieux" que sont les grands parents.

Et surtout, la préférence d'un monde matériel, virtuel à tout le reste. Entre tout faire pour avoir son bac et toucher un chèque énorme pour faire sa vie: le choix d'un jeune est rapidement fait malheureusement.



De même, les remords de papy François qui ne peut se défaire du passé; sa volonté de mourir plus que vivre, ses silences vis à vis de sa famille (ses fils en particulier) et son périple fou avec son petit fils à qui il souhaite apprendre la vie, la vraie vie!



Etant plutôt vieux jeu, je n'ai pu qu'apprécier cette leçon de vie du grand père envers son enfant. Cette histoire vraie est enrichissante et elle m'a touché au plus profond de moi même.



Le style de l'auteur m'a aussi beaucoup plu: l'écriture est souvent poétique, recherchée, précise, musicale et très agréable à lire. Il faut néanmoins un petit temps d'adaptation au départ pour s'habituer et profiter au maximum.



En conclusion, je ressors convaincu par Sophie Loubière et conquis par ce roman poignant où finalement la tendresse triomphe de l'indifférence...

La dernière page résume a elle toute seule mon sentiment de lecteur en refermant celle-ci:

"À celui qui résiste et frappe sous mes pieds, enseveli sous les pierres, celui dont je croyais devoir porter la croix, je voudrais tendre la main et, enfin délivré, désapprendre le destin, m’enhardir de ce passé, comme la bête domptée s’abreuve à mes doigts.

Puisse ce printemps durer éternellement.



À mes enfants et mes petits-enfants,

Chelles, juillet 2013.



François Valent"



Ne jamais oublier l'Histoire... Lisez ce beau roman je ne peux que vous y inciter.



4/5
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À la mesure de nos silences

François Valent se sent vieux, en fin de vie. Il a subi une opération à coeur ouvert et n'a plus la force , plus l'envie de continuer à vivre. Ancien reporter de guerre, il est hanté par les images des conflits qu'il a couverts. Il s'occupe de son jardin, cherchant à se tuer à la tâche pendant que sa femme est en cure. Un jour il reçoit un appel de son ex-belle fille, qui n'arrive plus à rien avec Antoine, le petit fils de François.





Antoine est un jeune homme connecté en permanence. Il a une addiction pour les réseaux sociaux, les jeux en ligne. Ils ne se sent vivant que dans le virtuel. C'est là qu'il se réfugie. Il ne fait rien au lycée et il doit passer son bac en fin d'année. Il est en conflit permanent avec ses parents divorcés.





François décide de prendre les choses en main avant de mourir. Il ne s'est pas occupé de ses enfants, il peut bien recadrer son petit fils avant de tirer sa révérence. Il l'attend un jour à la sortie du lycée et le "kidnappe" pour une escapade en voiture de quarante huit heures. Une escapade dans le temps, dans le passé de François. Un passé si présent, pour l'ancien reporter, des événements qui ont conditionné toute sa vie d'adulte.





Les chapitres relatant l'épopée du grand-père et de son petit-fils alternent avec ceux présentant un fait historique peu connu de la deuxième guerre mondial . C'est le récit de ces événements qui ont eu lieu à Villefranche de Rouergue et qui ont marqué l'enfance de François que nous vivons. C'est donc vers son passé que le grand-père emmène son petit fils, mais ce pèlerinage les rapprochera-t-il? Réussiront-ils à s'apprivoiser. Qui soignera les maux de l'autre? Là est toute la question.





"Témoigner du passé pour préserver l'avenir du petit-fils, recomposer sa propre existence en arrachant les peurs bleues de leur socle, balayer les jours sombres s'avérait plus difficile qu'il ne l'envisageait hier. Il craignait encore une marée de larmes et l'embarras qu'elles causeraient à Antoine. le journaliste revenu de tout, témoin des cruautés que l'homme imaginait pour les femmes et les enfants pleurait maintenant comme une madeleine. Il suffisait de gratouiller son coeur pour que jaillisse une fontaine chagrine."





Ce roman passionnant nous touche car il est universel, il décrit la complexité des relations familiales, le conflit des générations entre enfants, parents, grands-parents, le tout traité avec sensibilité et finesse. Il nous montre les ravages des traumatismes du passé restés tus . Ce roman est poignant, émouvant, violent, plein de tendresse. L'autre intérêt de ce roman est de témoigner d'un fait de guerre dont on parle très peu dans les livres d'histoire et dont je ne dirai pas plus pour ne pas gâcher l'intérêt de l'histoire. Un roman porté par un style précis, fin, très poétique et des dialogues souvent percutants. Un roman que je recommande donc tout particulièrement.



"Le malheur, c'est comme une brassée de fleurs qui te tombe dessus. Tu peux choisir d'en faire une couronne mortuaire ou bien un bouquet qui fleurira la table d'un banquet pour le mariage de tes petits-enfants."
Lien : http://leslecturesduhibou.bl..
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À la mesure de nos silences

En guerre avec sa mère, en butte à une ex-petite-amie (un peu) frappée, Antoine est un ado en crise. Et ce n'est pas la perspective du bac qui pourra le remotiver, ce diplôme n'étant plus gage de réussite. C'est alors que son grand-père, qu'il voit à peine depuis des années, l'embarque à la sortie du lycée, et lui impose de passer 2 jours en sa compagnie, à l'issue desquels il lui signera un chèque alignant les zéros, sorte d'avance sur héritage qu'il pourra utiliser à sa guise. De quoi tenter le jeune homme, bien décidé à mordre (brièvement) sur sa chique pour empocher le magot, même si cette virée ne le tente que très moyennement. Les voici donc partis, eux qu'un gouffre sépare, qui se connaissent à peine et ne savent guère communiquer, direction le village d'enfance du papy.



L'auteure alterne les chapitres au présent et au passé, ces derniers narrant la jeunesse de François, sous l'occupation. Elle nous emmène dans la petite commune de Villefranche-de-Rouergue, théâtre d'un fait historique dramatique et méconnu dont a été témoin le vieil homme et dont il est resté marqué.



La plume oscille d'Antoine à François, du langage et des angoisses de l'un au phrasé et aux regrets de l'autre. Entre secrets, culpabilité et remords, c'est toute une vie qui se dessine peu à peu, au fil des kilomètres avalés par la vieille voiture de collection.



Si j'ai trouvé que le tout était un peu convenu dans son traitement et -surtout- dans son happy end, si j'ai regretté le style parfois trop léché qui m'a souvent tenue à distance, j'ai par contre beaucoup aimé le fond de l'intrigue. C'est pour moi le point fort de ce roman : la découverte de cet épisode méconnu, oublié, que fut l'incorporation de musulmans bosniaques au sein de l'armée allemande, dont je n'avais absolument jamais entendu parler. En fait, je m'aperçois que j'aurais presque préféré un roman historique, qui me plonge totalement dans la période et les événements décrits, sans m'obliger à remonter à la surface régulièrement pour retrouver Antoine. Ce grand écart, plutôt réussi par ailleurs, ne m'a personnellement pas tout à fait convaincue. J'aurais, je pense, été plus enthousiaste si François s'était contenté de me raconter ses souvenirs, à moi, dans le creux de l'oreille, sans passer par son petit-fils. Ce petit-fils que j'ai longtemps considéré comme le maillon faible du roman, en proie à un sentiment d'énervement à son égard, même si -ouf- les clichés s'avèrent moins présents que ce que j'ai pu craindre au début de ma lecture.



Cette première rencontre avec Sophie Loubière augure donc du bon pour la suite. Ce n'est qu'à titre tout à fait personnel que j'aurais ici préféré un roman uniquement historique.
Lien : http://margueritelit.canalbl..
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