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Critiques de Sophie Loubière (1086)
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À la mesure de nos silences

François Valent vieillit. C'est le combat contre la souche de son arbre qui le lui dit : son cœur ne supporte plus les efforts violents. En l'absence de sa femme Clémence, partie apprivoiser ses grandes douleurs à la cure thermale, il croise par hasard son ancienne bru, divorcée, pas très en forme. C'est son fils, Antoine, qui lui cause des soucis : ce dernier, adolescent dans toute sa splendeur, accro aux réseaux sociaux et à sa console de jeux, ne cesse de se disputer, aussi bien avec elle qu'avec son père quand il le voit. Il est d'ailleurs bien parti pour rater son bac, ses études, sa vie...

Pendant la seconde guerre mondiale, un narrateur décrit les évènements qui ont eu lieu dans le village de Villefranche-de-Rouergue, et qui ont conduit à un drame historique mais dont l'histoire a perdu le souvenir, et des drames bien plus personnels.

C'est vendredi soir, et François a sorti sa belle voiture de collection pour faire la sortie du lycée. Il propose un deal à Antoine, ce petit-fils qu'il ne côtoie plus : en échange d'un weekend en sa compagnie, sans communication avec l'extérieur, le jeune homme pourra choisir soit de travailler plus assidument pour obtenir son bac, soit d'être riche !



Voici donc une drôle de quête à laquelle nous convie Sophie Loubière : partir sur les trace du passé d'un grand-père, comprendre ses choix et ses échecs, pour "sauver" un petit-fils. Ça, bien sûr, c'est là où le lecteur pense être convié. Mais A la mesure de nos silences comporte suffisamment de surprises pour dévier de cette ligne que l'on croit discerner dans les premières pages.

Pour moi, ce livre parle avant tout d'une rencontre entre deux individus d'une même famille, chacun persuadé de connaitre l'autre. D'un côté, un papi has been, ancien reporter de guerre, qui a couvert de sa présence les conflits du monde entier, au détriment de sa famille. De l'autre, un adolescent, un geek qui joue à la guerre, désabusé voire fainéant, qui ne veut rien faire de sa vie, obnubilé par ses équipements connectés.

Les apparences sont souvent trompeuses, et les motivations profondes aussi : est-ce vraiment son petit-fils que François va sauver en remontant à ses origines, à son histoire, aux évènements de Villefranche-de-Rouergue ?

J'ai aimé l'évocation d'un épisode de l'histoire qui m'était totalement inconnu, la pudeur avec laquelle l'auteur approche la honte et le remord de ceux qui y ont assisté (et le fait de découvrir pourquoi une avenue de Villefranche-de-Rouergue se nomme "avenue des Croates"). J'ai beaucoup aimé le rapprochement des deux protagonistes, leurs rapprochements mais aussi leurs éloignements, la passation de l'ancienne génération vers la nouvelle de son histoire, de ses erreurs, mais aussi de l'art de déguster un vin ou du plaisir de conduire une voiture de collection bien entretenue. J'ai aimé également la finesse d'évocation des univers de chacun des narrateurs de l'histoire, le passage d'un univers "d'jeuns" avec son langage, ses codes, et ses outils (connectés) à celui de l'homme au bout du chemin qui cultive son jardin mais reste sensible, toujours et aujourd'hui encore, à la détresse humaine. J'ai enfin aimé être surprise par le drame qui survient à la fin du livre, auquel je ne m'attendais certes pas !

Je suis en revanche moins sensible au "happy end" qui clôt l'ouvrage, et qui me parait étrangement factice après cette échappée belle improbable. Oui, s'inscrire dans une histoire familiale, lui donner du sens et une direction, c'est important. Et parfois, quand cette histoire nourrit la réalité d'un individu, elle peut avoir un impact sur sa vie. Mais Sophie Loubière traite bien trop finement et intelligemment ses personnages pour se permettre de tels raccourcis !

En bref, j'ai aimé ce livre, A la mesure de nos silences, dont le titre est sacrément bien choisi, pour son histoire, sa finesse d'analyse, l'écriture fluide qui s'adapte à chaque narrateur, et si j'ai moins aimé la fin, ce livre me donne envie de découvrir d'autres livres de cet auteure.

Je remercie Babelio et les Editions Fleuves de ce beau cadeau, et suis ravie à l'idée de rencontrer Sophie Loubière lundi !



PS : j'ai lu A la mesure de nos silences à l'occasion d'un déplacement dans le sud de la France, et c'est un formidable compagnon de voyage !

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À la mesure de nos silences

Je sors de cette lecture à la fois émue et déçue. Emue, parce que l’histoire que l’on nous raconte est à la fois belle et horrifiante. Déçue, parce que l’on retrouve tout du résumé de quatrième de couverture, mais ça ne va pas tellement plus loin.



Avant toute chose, je tiens à souligner l’extrême élégance de la plume de Sophie Loubière. J’ai adoré son style, ce fut un vrai plaisir d’accompagner François et Antoine dans leur aventure à travers une écriture d’une telle qualité.

L’alternance des trois narrations rend la lecture fluide. Les chapitres courts aident aussi à dévorer le livre très rapidement, et j’aime toujours beaucoup ça.



Pour ce qui est de l’histoire en elle-même, j’ai bien aimé le personnage d’Antoine, même si je l’ai parfois trouvé un peu stéréotypé dans le portrait typique de l’adolescent incompris, le climax étant atteint dans l’une des scènes finales où l’on apprend qu’il a voulu se mutiler. Je ne pense pas qu’il était nécessaire d’accentuer son caractère à ce point-là. Quant à François, j’ai eu beaucoup de mal à le cerner, et même en ayant clos le roman, je ne sais toujours pas quelles étaient ses intentions. Je pensais que l’amour l’animait, alors que le dénouement nous apprend que ce n’est pas vraiment le cas, qu’il a plutôt épousé la soeur de son meilleur ami par culpabilité et fierté…



J’ai trouvé le récit plutôt émouvant, et enrichissant. L’on découvre une facette de la Seconde Guerre Mondiale mal connu, que l’on ne nous enseigne pas à l’école. J’ai aimé découvrir l’histoire de cette petite ville de France. Le voyage de François et Antoine se veut volontairement initiatique. Pourtant, j’ai trouvé que rien n’avait vraiment changé pour Antoine au retour de ce weekend, ou en tout cas, l’évolution n’est pas franchement marquée ni développée.

Quant à leur échappée en elle-même, si j’ai bien accroché au début, je me suis un peu ennuyée vers la fin. Il ne se passe pas grand chose. La scène de la station service a eu un drôle d’échos avec les récents évènements (un tireur fou débarque pour se venger d’une insulte), mais n’était pas vraiment développée et n’avait donc que peu d’intérêt. Enfin, j’aurais aimé que l’auteure pousse la réflexion un peu plus loin et nous surprenne davantage. Il m’a manqué un petit quelque chose.



EN CONCLUSION

Premier contact avec l’écriture de Sophie Loubière qui s’avère concluant ! C’est avec plaisir que je renouvèlerai l’expérience.
Lien : https://carnetparisien.wordp..
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À la mesure de nos silences

En voilà une bien jolie découverte ! J'ai eu la chance de croiser Sophie Loubière à une séance de dédicace et j'ai profité de l'instant pour acheter ce roman au sujet duquel j'ai eu de très bons échos. Je n'ai pas été déçue ! Une auteure à la plume aussi délicate qu'intimiste et un roman très riche en émotions, cela donne évidemment une très belle lecture.



Deux univers s'opposent : Antoine, lycéen un brin marginal, délaisse ses études et est très replié sur lui-même. Il confrontera sa vision du monde et de la société à celle de son grand-père, François, ancien grand reporter, qui a été présent sur les plus grands conflits mondiaux, dictaphone à la main. 48 heures en tête-à-tête pour traverser la France jusqu'à Villefranche-de-Rouergue, où de sombres secrets sont encore enfouis sous la terre.



Un roman qui alterne entre passé et présent, qui relate une histoire dans l'Histoire, mais également ce que l'on peut en retenir pour l'avenir. J'ai beaucoup appris de ce roman, sur ce drame qui a eu lieu pendant la seconde guerre mondiale, à quelques 130km de là où je vis.



Une très belle lecture, émouvante, où nos deux personnages, avec quelques clins d’œil inter-générationnel plein de malice, ont pris beaucoup d'épaisseur dans leurs visions des choses et dans leurs actes, tout au long de ces 300 pages.



En conclusion, une charmante découverte livresque. Et si je devais y annoter le peu qui m'a dérangé, ce serait peut-être les 10 premières pages où l'auteure décrit un jeu vidéo, ainsi que des dialogues Facebook et SMS... j'étais complètement perdue ! (Un conflit inter-générationnel peut-être ?!)
Lien : http://avoslivres.canalblog...
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À la mesure de nos silences

Un vrai beau roman je n'avais jamais lu de livre de Sophie Loubière et j'ai vraiment été conquise par sa plume. On suit dans ce livre une sorte de voyage initiaque entre un grand-père ancien reporter de guerre et son petit-fils accro aux technologies modernes mais se moquant de ses études.



Dès le début du roman François rencontre son ancienne belle-fille qui lui parle de son petit fils Antoine. François décide d'aller chercher un soir Antoine au lycée en lui demandant de venir avec lui pendant 48 heures. Ce livre au travers de leur voyage ramènera François à son passé et confrontera Antoine à celui-ci



C'est un beau livre sur la transmission des anciens aux plus jeunes également sur les événements du passé douloureux, surtout que le passé évoqué dans ce bouquin est très peu connu.



J'ai été tellement touchée par ce livre que j'ai ressenti le besoin de temps en temps de faire une pause comme le fait François dans son récit à Antoine.
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À la mesure de nos silences

Un titre à l'image de son histoire : magnifique ! Sophie Loubière s'éloigne du genre du polar pour entrer dans le style romanesque pur, un récit intimiste, et même historique. Un très bon et émouvant moment de lecture !



Avec ce roman vous rencontrerez principalement trois protagonistes, trois points de vue mais deux récits. Il y a François, un grand-père, un grand reporter mais à présent un homme désuet, sur la fin. De l'autre il y a Antoine, l'adolescent en phase avec son époque : technologie, rebelle attitude, mauvais élève. Deux personnes croyant se connaitre, estimant tout savoir de l'époque, des ambitions et pensées de l'autre.



Un voyage initiatique, une prise de conscience des différences mais aussi des ressemblances entre ces deux protagonistes, un rapprochement progressif entre deux générations, deux êtres qui vont se redonner goût à la vie, à l'espoir et à l'amour : de très beaux moments sublimés par une écriture enchanteresse.



En effet, l'écriture de Sophie Loubière est vraiment belle, fluide, touchante. J'avais adoré ces romans/thrillers mais avec ce livre elle démontre qu'elle peut aussi écrire de très grands romans ! A côté du récit de ce voyage à deux, il y a un récit raconté durant la Seconde Guerre Mondiale permettant ainsi de découvrir petit à petit un fait peu connu durant cette période.



En définitive, un pèlerinage entre les êtres, les époques, les récits : un roman original, unique ! Sophie Loubière est sans conteste un écrivain incontournable dans le paysage de la littérature française !


Lien : http://leatouchbook.blogspot..
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À la mesure de nos silences

J'ai découvert Sophie Loubière avec "L'enfant aux cailloux", un thriller qui m'avait beaucoup plu.Donc, quand CarnetParisien a organisé un concours sur son blog, pour gagner "À la mesure de nos silences", dédicacé, j'ai sauté sur l'occasion, je voulais découvrir une nouvelle facette de l'auteure. Ce bouquin était sur ma liste de livres acquérir en ce début d'année.

Le tirage au sort du gagnant a lieu... Perdu... Tant pis, j'ai déjà gagné 2 autres bouquins cette semaine là... 3 sur 3, faudrait pas abuser quand même ! Mais quelques jours plus tard, le gagnant ne s'étant pas manifesté, un nouveau tirage au sort me désigne ! Je n'en crois pas mes yeux ! Bon, bref, cette petite aparté pour remercier encore CarnetParisien pour son concours (et sa gentillesse)et Sophie Loubière pour sa dédicace.

Je me suis empressée de dévorer ce magnifique bouquin.Ce grand-père et ce petit fils m'ont embarqué dans cette belle leçon de vie. J'étais là, dans la voiture avec eux. Chacun apprend de l'autre et c'est ça qui est beau ! Pas très friande, d'habitude, avec tout ce qui se rapporte à l'Histoire, pourtant !

Un livre à mettre entre toutes les mains.

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À la mesure de nos silences

François, ancien grand journaliste de terrain, est seul chez lui alors que sa femme Clémence est en cure pour soigner son arthrose. Un jour qu'il croise son ex-belle-fille au supermarché, cette dernière lui fait part des difficultés qu'elle connaît avec son fils, Antoine, sur le point d'échouer au bac. Un échange qui va remuer le vieil homme. Alors à la sortie du lycée et sans vraiment préméditer son geste, le grand-père emmène le petit-fils, malgré lui, pour un voyage de deux jours. Une traversée de la France qui sera l'occasion de plonger dans l'histoire du grand-père et d'exorciser le passé.

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Sous la plume délicate de Sophie Loubière, les personnages de ce récit prennent vie avec une justesse bouleversante. Deux protagonistes que deux générations séparent, le grand-père François, et le petit-fils Antoine.

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J'ai d'abord été très émue par François, cet être un peu taiseux, qui se réfugie volontiers dans la solitude, laissant libre cours à ses pensées. On le sent sur le point de fléchir, à la fois physiquement, et psychologiquement. Il dégage une forme de mélancolie, à moins que cela ne soit de la lassitude, qui m'a immédiatement intriguée.

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Antoine, quant à lui, vit au jour le jour sa jeunesse 2.0. Aucune perspective d'avenir ne semble le travailler et c'est à peine s'il compte passer son bac. Dans sa chambre, il s'adonne aux jeux vidéo tandis que son téléphone ne cesse de vibrer, signe extérieur d'une vie sociale bien remplie. Antoine est un adolescent comme tant d'autres, avec une famille recomposée, un peu dysfonctionnelle, qui cherche sa place dans l'existence. Malgré son côté taciturne et son apparente nonchalance, il a su me toucher, et j'ai ressenti sans peine son mal-être, sa colère aussi, reflet d'une grande sensibilité.

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Deux êtres qui se connaissent peu, mais qui vont apprendre à se découvrir lors de ce voyage qui sonne alors comme une résilience, pour l'un comme pour l'autre. Une relation qui va évoluer au fil des chapitres, à mesure que les mots - maux se libèrent. Pour l'Ancien, il devient essentiel de rompre le silence et de transmettre à cette nouvelle génération une partie de sa mémoire. Une partie restée figée en ce mois de septembre 1943, à l'origine de ses choix de vie et de la manière dont il s'est construit. J'ai été troublée par ce pan de la Seconde Guerre que je ne connaissais absolument pas, par ce drame qui aura marqué tout un village, celui de Villefranche en Aveyron. Il aura fallu que je lise une fiction pour combler ce manque.

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Je me suis pleinement laissé porter par le récit, confiante, mais je ne m'attendais pas à ce que ce roman me touche de cette façon. En réalité, mes yeux se sont embués quelques fois et cela tient beaucoup à la profondeur psychologique des personnages. La romancière n'a pas son pareil pour exprimer les sentiments, à tel point que j'étais en parfaite symbiose avec les protagonistes et leur histoire. Un roman fort et émouvant que je vous invite à découvrir.

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Ma chronique est sur le blog.

Caroline - le murmure des âmes livres

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À la mesure de nos silences

Sophie Loubière nous offre un très joli roman dont le titre est magnifique. « A la mesure de nos silences » nous promet de bons moments partagés entre un grand-père et son petit-fils. Mais nous avons droit également à des révélations surprenantes sur des évènements passés de la grande Histoire. Ceux-ci se sont déroulés en 1943 à Villefranche-de-Rouergue dans l'Aveyron.



L'histoire commence avec la rencontre fortuite de François, le grand-père, avec la mère de son petit-fils Antoine. François apprend qu'Antoine se rebelle contre l'autorité de ses parents et traine des pieds pour réviser son bac.



François décide alors d'aller chercher son petit-fils Antoine à la sortie du lycée. Il lui propose un deal avec une récompense à la clé s'il consent à monter dans sa belle Volvo de collection pour une destination inconnue sans poser de questions. Antoine accepte les conditions du marché. François tentera, durant ce voyage, d'inculquer les vraies valeurs de la vie à son petit-fils mais il souhaitera aussi mieux le connaître.



LES PERSONNAGES DU ROMAN



A 82 ans, François Valent est un homme vieillissant. Celui-ci a réussi sa carrière professionnelle de journaliste de guerre mais a échoué dans sa tentative d'être un père reconnu et aimé de ses enfants.



Antoine, lui, est un adolescent de son temps qui profite de la vie, peut-être un peu trop. En effet, celui-ci est très peu motivé par ses révisions pour le bac qui approche à grands pas. Il est plutôt préoccupé à gérer sa réputation sur les réseaux sociaux et passe son temps à envoyer des sms avec son smartphone. Antoine est aussi un « accroc » des jeux vidéo. Il aime jouer à la guerre sur sa console et pulvériser ses ennemis.



Un troisième personnage, le narrateur, s'insinue dans ce livre pour nous parler d'un drame de la seconde guerre mondiale dont l'histoire a gardé le secret.



MON AVIS



Sophie Loubière nous sert un roman magnifiquement construit. Son écriture est poétique et nous nous laissons caresser par elle. L'auteure sait trouver les mots justes pour parler des relations familiales difficiles. Elle sait être touchante pour nous raconter des évènements passés.



L'auteure nous montre les failles de tout être humain qui doit composer avec sa personnalité et faire la paix avec son passé. Lorsqu'un obstacle s'abat sur lui, celui-ci doit réagir et trouver les forces nécessaires pour l'affronter ou l'accepter.



Enfin, Sophie Loubière, par ce secret de l'Histoire qu'elle met en lumière, nous rappelle que des gens ont fait preuve de courage et qu'il ne faut jamais oublier notre passé et notre humanité.


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À la mesure de nos silences

On pourrait penser qu''A la mesure de nos silences" est essentiellement un roman historique.

C'est en partie le cas, car il nous fait part d'un fait historique, tombé dans l'oubli sauf peut être pour certains spécialistes de la seconde guerre mondiale, mais qui est pourtant totalement surprenant, quand on connaît l'idéologie nazie, et terriblement féroce et sanglant qu'il aurait dû marquer plus les mémoires.

Cependant, le cœur de cet ouvrage c'est cette relation grand père / petit fils, qui se développe au gré des pages et du message que veut laisser son grand père à son descendant.

François a 82 ans, a écumé le monde et les conflits pendant sa carrière de journaliste, qui a frôlé la mort, mais qui est rongé par une culpabilité qu'il traîne depuis l'enfance.

Antoine, lui, est la caricature type d'un ado. Addict aux réseaux sociaux et aux jeux vidéo, fainéant, il se désintéresse du lycée.

Mais un soir, ce papi pas trop proche de son petit-fils, le kidnappe et le conduit vers la ville de son enfance. C'est l'occasion pour ces 2 êtres pour apprendre à se connaître, à s'apprivoiser, parfois de manière touchante mais maladroite. C'est surtout l'occasion pour François de transmettre un message à Antoine, une sorte d'avertissement, en lui racontant un pan de son enfance, et de sa culpabilité qui en découle et qui a façonné sa vie d'adulte.

Un très bon moment se lecture, avec des vas et viens temporels, qui rajoutent une bonne dose de suspense et cette plume de Sophie Loubière qui a si bien construit ce roman, rempli d'émotions et de besoin de rédemption.



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À la mesure de nos silences

Ce roman est un récit sur un road movie entre un grand-père François et son petit-fils Antoine sur les routes vers Villefranche-de-Rouergue. Un voyage initiatique où les silences vont laisser place à la rédemption.



Au fil des chapitres, François raconte un épisode méconnu vécue dans son enfance lors de la seconde guerre mondiale. La rébellion en 1943 de jeunes Croates musulmans enrôlés dans les troupes SS de force.

François ressent également de la culpabilité qui l'a conduit à fuir sa famille après la guerre. Gamin, il a commis un acte qui le tourmente encore sous l'empire de la jalousie, un passé pesant et douloureux.



Le récit est tendre, touchant et poignant à la fois. Une très belle découverte de l'autrice.
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À la mesure de nos silences

Il s'agit ici d'un road-trip entre un grand père et son petit-fils dans la voiture de James Bond. Une sorte de voyage initiatique où chacun des deux doit se retrouver , se reconstruire et panser ses plaies.

François a eu une vie intense entre la traversée de la seconde guerre mondiale alors qu'il était ado et sa carrière de reporter de guerre.

Antoine cherche sa place entre ses deux parents séparés et une petite amie compliquée.

Leur histoire est ponctuée par les souvenirs du grand-père. Ses souvenirs m'ont permis de découvrir une autre tragédie de la deuxième guerre mondiale que je ne connaissais pas ... Je ne cesse de découvrir encore et encore des horreurs. Ici, il s'agit de jeunes croates musulmans qui ont été "réquisitionnés" et envoyés en France pour servir l'armée allemande. Vous connaissiez cette partie de l'histoire ?

"En 1943, des milliers de Croates originaires de Croatie et de Bosnie-Herzégovine sont enrôlés de force dans la 13e division SS de l’armée allemande, alors puissance occupante en Croatie. Dans les rues de Zagreb, tous les hommes nés entre 1917 et 1925 sont arrêtés et convoyés sous bonne garde vers l’Allemagne, pour y être formés avant d’être envoyés sur les théâtres d’opération. La plupart d'entre eux n'ont pas 20 ans.

Parmi ces hommes, près d’un millier est envoyé à Villefranche-de-Rouergue (Aveyron), dans le sud de la France, où les Allemands redoutent un débarquement des troupes alliées. Ils y forment le 13e bataillon de pionniers et sont soumis à des manœuvres d’entraînement. Un ressentiment profond oppose ces soldats mobilisés de force et les officiers allemands chargés de les encadrer, ressentiment qui s’accroît à mesure que se multiplient les mauvais traitements dont ils sont l’objet et qui scandalisent la population villefranchoise, témoin des humiliations et vexations qui leur sont infligées."

J'ai préféré la lecture de la partie historique qui m'a vraiment émue et retournée. La partie road-trip m'a moins captivée car je n'ai pas réussi à m'attacher au grand-père, ni à son petit-fils. En revanche, j'aimerais beaucoup découvrir la vie de Clémence, la grand-mère... Une vie hors du commun.

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À la mesure de nos silences

Une très jolie lecture avec une plume sensible, qui raconte un fait historique oublié à travers un road-trip entre un grand-père et son petit-fils. Je ne suis pas une adepte de la thématique Seconde Guerre mondiale, mais ce roman est très beau et j'ai été conquise par la plume et le sujet.



Antoine est un adolescent perdu, qui s'oppose à ses parents, se perd dans les jeux vidéo, sur le point de rater son bac... jusqu'à ce que son grand-père le "kidnappe" le temps d'un week-end. L'occasion pour ce dernier de raconter les secrets qui le hantent et peut-être donner une autre direction à ce jeune désabusé avec qui il communique si peu. Ces secrets remontent à la Seconde Guerre mondiale, dans un petit village qui va voir un évènement tragique se dérouler. Un évènement que je ne connaissais pas, la création d'une troupe de soldats balkaniques musulmans recrutés par les SS et qui vont se mutiner, signant ainsi leur mort.



C'est à travers le récit du grand-père mais aussi les souvenirs que l'on apprend ce qu'il s'est passé. Et c'est également le récit d'une dynamique familiale qui change, des dialogues et des silences qui font se rejoindre ces deux êtres solitaires, une dernière chance quand l'un démarre sa vie et l'autre est proche de la fin. Touchant, des trajectoires de vie difficiles, mais avant tout un récit de honte, de rédemption, d'amour et de souvenir.
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À la mesure de nos silences

Un adolescent en proie à la confusion quant à son avenir, cherche désespérément un sens à sa vie. Son grand-père, soucieux de lui offrir des perspectives plus lumineuses, décide de lui transmettre ses expériences et ses conseils. Ainsi débute un récit intemporel, tissé d’échanges intergénérationnels, lors d’une aventure d’un week-end riche en péripéties et en émotions variées. À la conclusion de cette escapade, on observe une transformation chez Antoine, marquée par un gain de maturité et un regard renouvelé sur le monde qui l’entoure. Ses centres d’intérêt ont évolué, révélant une profonde métamorphose intérieure. Touchant est le constat de la fragilité du grand-père, hanté par ses propres erreurs passées, ce qui ajoute une dimension poignante à ce récit empreint d’humanité. Je ne connaissais pas cette partie de l’histoire. Cela donne envie de se documenter sur la 13eme division.
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À la mesure de nos silences



Ce roman m'a emportée dans un voyage inattendu entre François et son petit-fils, tout va mal pour ce jeune homme, les études, les amours et ses parents avec qui il se dispute souvent du coup son grand-père décide de passer à l’action en le kidnappant.

J’ai été complétement happée par cette aventure où petit à petit l'histoire de François pendant la deuxième guerre mondiale, nous parvient et nous donne l’impression d’y être.

Un décalage entre deux époques qui vont donner à Antoine un autre aperçu de la vie, découvrir des lieux où son grand-père a vécu des moments tragiques et traumatisants.

Antoine ne sortira pas indemne de cette aventure, il va rentrer chez lui chargé d'un lourd fardeau, il va devoir se préparer à subir lui aussi les tragédies de la vie.

Un retour dans le passé, là où le sang a coulé à flot, la mémoire des hommes restera toujours blessée par les horreurs de la guerre.
Lien : https://sabineremy.blogspot...
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À la mesure de nos silences

Antoine, en pleine crise d'adolescence, réfugié dans le monde virtuel des jeux, saborde tranquillement son année de terminale. Un soir après les cours, il est pris en charge par son grand-père François, ancien journaliste talentueux, qui l'emmène pour une escapade de deux jours dans la région de son enfance, à Villefranche-de-Rouergue. Son but : raisonner l'ado et le convaincre de se reprendre en main. Mais le voyage va révéler tout autre chose…



Antoine pénètre dans un autre monde : il se retrouve au volant du vieux coupé Volvo de collection, et découvre l'histoire de son grand-père qu'il lui raconte par petits bouts. On devine bien vite que ces deux-là, qui ne se connaissent pas vraiment, vont se lier d'amitié, même si les premières heures sont difficiles : François commet un crime impardonnable et jette le téléphone portable de son petit-fils par la fenêtre de la voiture, s'attirant la rancune à vie de l'adolescent brutalement coupé du monde. A travers les mots de François se tisse une histoire d'amitié et de trahison, dont les circonstances vont amener Antoine à réfléchir sur ses propres relations et prendre la distance dont il avait besoin. Au-delà de ce récit où la tendresse n'est pas exclue, Sophie Loubière nous fait découvrir un pan de l'histoire de l'Occupation, notamment celle de ces soldats serbes et croates enrôlés de force par les SS, dont la révolte a fini en un véritable carnage.


Lien : http://usine-a-paroles.fr/le..
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À la mesure de nos silences

Mais quel beau roman ! Quelle phrasé... Sophie nous prend par la main pour nous entraîner dans un voyage initiatique, une sorte de road movie avec un grand-père ayant fait la seconde guerre mondiale et son petit fils. La beauté du voyage en opposition aux atrocités vécues, traversées et surmontées (?) par François Valent, valeureux soldat dont le regard renferme bien des ombres surgies du passé.



La 4e de couverture faisait état d'un fait sanglant, méconnu, de la 2e Guerre Mondiale. Bien entendu, cela m'avait intriguée, étant particulièrement intéressée et curieuse de cette période, et de tous les faits marquants qui s'y sont déroulés. J'ai trouvé le roman de Sophie passionnant, porté par une poésie des mots et du langage, transformant la lecture en un véritable plaisir.



Venez, je vous explique de quoi cela parle



Antoine est lycéen en terminale. L'échéance pour lui est celle du bac, dont il se moque royalement, persuadé qu'il ne vaut pas un clou (après l'avoir beaucoup entendu de la bouche de ses parents, son père surtout, il s'en est du coup persuadé). Il se contente donc de jouer sur sa console à des jeux ultra violents, son seul but étant de gravir les différents niveaux qu'il enchaine de façon quasi hypnotique, comme lobotomisé. Sa seconde passion est son smartphone, véritable cordon ombilical le reliant à ses amis, ses potes, sa tribu. Il ne peut concevoir de vivre sans cet objet.



Antoine comptait bien continuer à végéter ainsi, indolent, laissant le temps s'écouler .. Jusqu'à quand ? Le sait-il vraiment ? Mais c'était compter sans son grand-père, François Valent, qui a décidé de venir le cueillir devant son lycée à la sortie des cours pour le kidnapper et l'embarquer dans un road trip pour le moins non conventionnel. Un homme sur la fin de sa vie, à 82 ans, ne demandant qu'à transmettre, passer le flambeau à son petit-fils qui, ma foi, semble ne s'intéresser à rien et souhaite abandonner ses études.



François Valent est un ancien journaliste. Brillant, il a parcouru le monde, les zones de guerre et couvert quasiment tous les conflits mondiaux sans jamais se dégonfler. N'en menant pas large à mesure qu'il prend conscience de la folie de son projet, l'octogénaire conclut un marché avec son petit-fils pour essayer de le convaincre de ne pas lâcher ses études.



Ce voyage décidé sur un coup de tête prend des allures de parcours du combattant (si je peux m'exprimer ainsi) à mesure que la nostalgie gagne le grand-père et que ses souvenirs se font plus précis. François a quitté ses attaches, ses racines, jeune homme pour fuir un traumatisme de l'enfance, celui d'avoir connu un drame sanglant longtemps tenu secret : celui du 13e bataillon de la 13e division SS Handjar. L'incroyable révolte de soldats musulmans sacrifiés pour la France. François égrène ses souvenirs et tente d'y intéresser Antoine. Parviendra-t-il à nouer une complicité entre eux deux que plusieurs décennies séparent. Et si le brillant journaliste, à force de courir le monde était tout simplement passé à côté de sa famille et de ses êtres chers ? N'est-il pas trop tard pour envisager d'échanger et de trouver le pont reliant leurs deux existences ? Le vieil homme pourrait-il, grâce à son expérience, venir en aide à son petit-fils en pleine perdition ?



Les kilomètres défilent, de timides liens commencent à se tisser.. Je vous laisse les découvrir dans ce roman solaire et extrêmement poignant de Sophie Loubière.



Une histoire qui alterne le récit au présent relatant la folle aventure d' Antoine et de François et le celui de ce dernier, quand il servait en tant que soldat, nous faisant vivre les faits traumatisants qui se sont passés dans sa région natale.



Une ode à la vie, un roman lumineux et sombre à la fois où on a désespérément envie que ce soit la lumière qui l'emporte :) Une histoire tendre et touchante sur la transmission et les secrets enfouis. Un roman sur le pardon.. aussi. Celui que l'on peut s'octroyer quand on est enfin en paix avec soi-même.
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À la mesure de nos silences

Petit retour vers Sophie Loubière avec ce remarquable roman.

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L'auteure sort encore une fois des sentiers battus pour évoquer d'horribles événements s'étant produits à Villefranche-de-Rouergue au cours de la Seconde Guerre mondiale.

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Et je dois dire qu'elle le fait avec talent, naviguant entre passé et présent.

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Antoine n'est pas très assidu au lycée et suit ses études de loin, s'apprêtant à rater son Bac, et s'en fichant comme de l'an quarante.

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Par contre, les jeux vidéo et les réseaux sociaux sont toute sa vie, si l'on peut dire, au grand désespoir de sa mère. le père a baissé les bras depuis belle lurette.

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François, grand-père d'Antoine, informé de la situation, embarque son petit-fils dans un road trip qui les conduira jusqu'au village de son enfance.

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Les deux hommes vont apprendre à se connaître, eux qui ne se croisaient qu'aux grandes réunions de famille.

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Pour la première fois, François va raconter sa vie de gamin à Villefranche pendant l'occupation, puis ses voyages en tant que journaliste couvrant les grands conflits mondiaux.

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Il s'était promis de faire ce retour en arrière un jour, et au crépuscule de sa vie, c'est Antoine qui recevra ses confidences.

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Sophie Loubière nous offre un roman au style plus que remarquable, mais je dois vous avouer que j'ai mis du temps à me laisser embarquer et qu'arrivée à une cinquantaine de pages, j'étais sur le point de renoncer.

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Mais je me suis obstinée et bien m'en a pris, parce que c'est juste après que le récit m'a prise aux tripes.

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C'est donc très émue que j'ai tourné les pages jusqu'à la fin et je garderai un excellent souvenir de ce livre.

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Le seul bémol, c'est que contrairement à d'habitude, moi qui adore les plumes high level, j'ai été envahie par un trop-plein de style.

Pour une fois, j'aurais préféré un peu plus de simplicité.

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Je vous laisse vous faire votre propre avis, parce que ça reste un excellent livre malgré le petit bémol, si l'on peut dire, ressenti qui n'engage que moi.

Appréciation très personnelle. Beaucoup seront ravis de ces belles envolées.

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À la mesure de nos silences

François, 82 ans, ancien reporter de guerre, vient d’apprendre que son petit-fils Antoine file du mauvais coton : non seulement, il ne veut plus passer son bac, mais il a quitté le domicile maternel pour loger chez un copain.



François, qui n’a que peu de contacts avec cet adolescent, décide de l’attendre à la sortie de son bahut, au volant de son antique Volvo P1800.

Mû par une soudaine impulsion, il propose un époustouflant challenge au jeune homme : accompagner son grand-père dans un road-trip de 48 h, et décider ensuite de soit poursuivre ses études, soit empocher une somme rondelette.



Le choix d’Antoine est vite fait. Il ne s’attendait toutefois pas à ce que Papi balance son smartphone par la fenêtre de la Volvo, en beau milieu de l’autoroute ; et encore moins à se rendre à Villefranche de Rouergue, ville natale de François.



Ce voyage est en fait l’occasion pour le vieil homme de renouer avec le passé, et plus particulièrement affronter la culpabilité qu’il éprouve depuis l’exécution de son ami d’enfance, Jean, pendant la seconde guerre mondiale.



Les non-dits sont le thème principal de cette très belle histoire, d’où le titre infiniment bien attribué « A la mesure de nos silences ». Son auteure, Sophie Loubière, confirme encore une fois son immense talent de conteuse et sa capacité à nous rendre ses personnages tellement attachants, autant par leur fragilité, leur tendresse, que par leur obstination, leur mutisme.



Ce périple intergénérationnel combine deux récits : le début d’une réelle complicité qui s’instaure bon gré, mal gré entre le grand-père et son petit-fils, mais aussi un drame initié en 1939, alors que François et Jean étaient enfants. On y apprend un fait méconnu relatant la révolte dans l’Aveyron d’un bataillon SS, composé de militaires croates musulmans.

Cet aspect historique apporte une dimension supplémentaire à la narration.



Je regrette toutefois que le duo formé par François et Antoine éclipse tous les autres membres de la famille. Je comprends que l’auteure veuille réduire le fil conducteur à ces deux protagonistes, mais dans ce cas, les interventions du père d’Antoine et de la femme de François à la fin de l’aventure me laissent perplexe. Encore des silences qui laissent un goût d’amertume.
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À la mesure de nos silences

C'est l'histoire de François Valent, un vieil homme qui, chaque jour, brave les affres de son grand âge et défie la mort... peut-être avec trop d'application, d'ailleurs... On le sent las et détaché de tout, torturé par un sombre passé dont même sa famille ignore les détails.



de l'autre côté, nous rencontrons Antoine, son petit-fils. Un jeune homme perdu au milieu de ses parents divorcés, qui néglige ses études et se replie sur lui-même. Son univers est régi par les jeux-vidéo en ligne et Facebook. Il est cyber-addict et éprouve de grandes difficultés dans le domaine relationnel.



Il ne voit que très rarement son grand-père en dehors des grandes fêtes familiales traditionnelles. Et pourtant, sur un coup de tête, François vient le chercher à la sortie du lycée et l'emmène séance tenante sur les routes de France, de Paris à Villefranche-de-Rouergue. Cet ancien journaliste ressent le besoin impérieux de se réconcilier avec sa ville d'origine et semble convaincu qu'en l'accompagnant, son petit-fils saura trouver la réponse à ses propres questions existentielles. Mais le dialogue est tout sauf aisé... Entre un vieil homme traînant derrière lui les horreurs de nombreuses guerres et un garçon pas encore tout à fait adulte qui ne jure que par les dernières technologies, le fossé séparant ces générations n'est pas près d'être comblé...



La plume de Sophie Loubière est très riche et dépeint à merveille les maux des personnages âgées tout comme les angoisses des jeunes d'aujourd'hui. Elle nous informe d'une tragédie survenue en Aveyron, trop souvent tue après la guerre. Une tragédie qui a rongé ses habitants les uns après les autres. Elle nous parle de trahison et de remords, d'amour et de conflits. Entre deux chapitres sur les routes de France, elle nous relate la vie de François Valent et les fantômes qui le hantent.



La fin est d'une tristesse insondable, mais porte pourtant en elle une solide lueur d'espoir. Comme Antoine, j'ai souvent eu du mal à comprendre où François venait en venir. J'ai compati pour l'un comme pour l'autre, tout en ayant envie de les pousser de l'avant, de leur crier que la vie, ce n'était pas que ça ! Je pensais entrevoir la fin avant d'y arriver, et j'ai vite constaté que j'avais faux sur toute la ligne. Avec une histoire a priori assez classique, Sophie Loubière est parvenue à me surprendre et la chute est d'une parfaite justesse. Les personnages inventés, avec leurs douleurs et leur passé, ont l'air aussi tangibles que les faits historiques qu'elle nous rapporte.



Voici une citation qui apparaît deux fois dans ce roman et qui résume à merveille cette expérience :



« le malheur, c'est comme une brassée de fleurs qui te tombe dessus. Tu peux choisir d'en faire une couronne mortuaire ou bien un bouquet qui fleurira la table d'un banquet pour le mariage de tes petits-enfants. »
Lien : https://dragonlyre.wordpress..
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À la mesure de nos silences

Je n'avais jamais lu de romans de Sophie Loubière , bien que l'enfant aux cailloux prenne la poussière dans ma PAL et j'ai été ravie de découvrir ce roman grâce à un concours sur Babelio.



Antoine, un jeune adolescent en pleine révolte contre tout (comme beaucoup d'ados en même temps) passe un marché avec son grand-père, passer deux jours avec lui sans téléphone, sans ordinateur et sans console de jeux.

Ce grand père, ancien grand reporter l'embarque dans sa voiture de collection direction Villefranche de Rouergue. Il va tenter, en le confrontant à son propre passé, de lui faire reprendre pied dans une réalité. C'est l'occasion pour ce grand père de se remémorer son propre passé et le drame auquel il a participé. Celui-ci fait partie de l'histoire de la seconde guerre mondiale, un pan totalement ignoré du grand public.

Ce qui m'a vraiment surprise c'est de retrouver dans cette histoire, la fraction SS musulmane qui m'avait tellement étonnée dans le roman de Mohamed Aissaoui. Comme quoi en deux lectures ce secret n'en devient plus un mais dans ce roman on comprend bien mieux les motivations de ces jeunes musulmans qui s'engageaient dans l'armée SS.

En tout les cas une chose est certaine j'ai énormément aimé cette histoire, j'ai aimé le mélange des époques, les prises de conscience et les trahisons qui peuvent se rencontrer à toutes époques.

J'ai aimé les personnages, Antoine dans toute sa jeunesse qui ne comprend pas qu'il joue son avenir dans ses bêtises, François Valent le grand père qui a besoin, alors qu'il vient de perdre un ami-confrère, de revenir sur les traces de sa propre jeunesse et de ses erreurs, comme une demande de pardon.

C'est très bien écrit, très fluide, très agréable à suivre, je n'ai pas vu passer les pages et je suis arrivée au mot fin, bien triste de quitter les personnages.



L'enfant aux cailloux a donc fait un bond dans les sommets de ma PAL car après avoir aimé cette lecture, il est évident que je n'ai qu'une envie, continuer à découvrir cette auteure.



Merci aux Edition Fleuve et à Babelio pour cette lecture.
Lien : http://delcyfaro.blogspot.fr..
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