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Critiques de Sophie Loubière (1061)
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Obsolète

2224, Rachel a bientôt cinquante ans. Dans cette société rétro futuriste, les femmes qui atteignent la cinquantaine sont retirées de la société. Elles vont être recyclées car elles ne sont plus bonnes pour procréer. En effet, l'humanité est en danger et la priorité est de repeupler et faire des enfants. Que va devenir Rachel maintenant qu'elle est obsolète ?

J'ai eu un petit coup de cœur pour ce livre.

Dans la même veine que La servante écarlate de Margaret Atwood, j'ai nettement préféré celui-ci.

La société décrite par Sophie Loubière, à la différence de celle de Margaret Atwood, n'est pas violente ni obscure. Il n'y a pas de violence, puisque chaque adulte est équipé d'un bracelet décelant le moindre mouvement d'humeur et qui délivre de quoi équilibrer la santé mentale. Ainsi tout crime semble complètement impossible. Et pourtant, deux fillettes sont retrouvées mortes...

La société est totalement tolérante sur l'orientation sexuelles de chacun, en revanche quand l'individu est fertile, il se doit de procréer. Les femmes de plus cinquante ans devient obsolète et les hommes doivent choisir une autre femme jeune et fertile.

J'ai aimé la plume de l'auteure pas trop descriptive mais suffisamment pour que l'on se représente très bien cette société. L'univers décrit de prime abord fonctionne très bien mais quand on gratte le vernis, elle n'a rien d'idéal.

Beaucoup de thèmes sont abordés et font réfléchir sur notre système actuel.

Bref c'est un tres belle découverte !
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À la mesure de nos silences

On pourrait penser qu''A la mesure de nos silences" est essentiellement un roman historique.

C'est en partie le cas, car il nous fait part d'un fait historique, tombé dans l'oubli sauf peut être pour certains spécialistes de la seconde guerre mondiale, mais qui est pourtant totalement surprenant, quand on connaît l'idéologie nazie, et terriblement féroce et sanglant qu'il aurait dû marquer plus les mémoires.

Cependant, le cœur de cet ouvrage c'est cette relation grand père / petit fils, qui se développe au gré des pages et du message que veut laisser son grand père à son descendant.

François a 82 ans, a écumé le monde et les conflits pendant sa carrière de journaliste, qui a frôlé la mort, mais qui est rongé par une culpabilité qu'il traîne depuis l'enfance.

Antoine, lui, est la caricature type d'un ado. Addict aux réseaux sociaux et aux jeux vidéo, fainéant, il se désintéresse du lycée.

Mais un soir, ce papi pas trop proche de son petit-fils, le kidnappe et le conduit vers la ville de son enfance. C'est l'occasion pour ces 2 êtres pour apprendre à se connaître, à s'apprivoiser, parfois de manière touchante mais maladroite. C'est surtout l'occasion pour François de transmettre un message à Antoine, une sorte d'avertissement, en lui racontant un pan de son enfance, et de sa culpabilité qui en découle et qui a façonné sa vie d'adulte.

Un très bon moment se lecture, avec des vas et viens temporels, qui rajoutent une bonne dose de suspense et cette plume de Sophie Loubière qui a si bien construit ce roman, rempli d'émotions et de besoin de rédemption.



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Cinq cartes brûlées

Le roman ouvre sur une scène de meurtre sanglante et anonyme, mais c'est réellement avec la naissance de Laurence que débute l'intrigue. Elle est accueillie dans la famille Graissac par ses parents et son frère Thierry, 3 ans, qui la voit comme "celle qui brisait sa vie". Un "Attila en bermuda", il lui en fera voir de toutes les couleurs, la martyrisant et l'humiliant toute sa vie. Son père, lui, vient la réveiller la nuit et "sa main caresse [son] dos, comme une petite bête qui monte et qui descend." Sa mère, enfin, "dépressive et perturbée", perd tout contrôle lorsqu'elle découvre l'infidélité de son mari.

Comment se construire dans un environnement aussi dysfonctionnel?

C'est que l'autrice décrit avec brio dans ce roman : de métier en métier, de rencontres en séparations, c'est un destin sombre, plein d'ondes négatives, comme celle du transformateur grésillant en face du pavillon familial.

Une excellente lecture!
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Obsolète

Nous sommes en 2224. Après le Grand Effondrement, la civilisation que nous connaissons aujourd'hui n'est plus. Une des préoccupations majeures de la nouvelle société, c'est de tenter de survivre au mieux malgré les ravages d'un terrible réchauffement climatique, et ce, avec très peu d'énergies fossiles. Pour y arriver, on recycle presque tout. Il est logique que cette société modèle dans ses pratiques énergétiques ait aussi éradiqué toutes formes de violences : plus de meurtres, plus de racisme, en bref, plus de violences physiques, psychologiques ni sexuelles. La société s'est transformée : beaucoup d'hommes et de femmes sont devenus stériles et la baisse drastique le la population demande des ajustements. Pour tenter de conserver un ratio acceptable dans la population, à 50 ans, les femmes sont « retirées ». Ainsi les hommes capables de se reproduire pourront féconder une femme plus jeune. Mais ce Grand Recyclage, qu'est-ce que c'est exactement ? où vont les femmes qui ne peuvent plus se reproduire ? Eh bien, Maya, une IA extrêmement performante et incroyablement compétente, promet à toutes les Retirées un avenir radieux, une vie idyllique dans le domaine des Hautes-Plaines… Vraiment ?

***

La narratrice des chapitres en italique, les seuls numérotés, s'appelle Rachel. Elle est sur le point d'être retirée et se pose forcément beaucoup de questions. Elle commence à nous raconter son enfance, sa soeur autiste, son père Charlus, qui a eu des jumeaux avec sa troisième compagne, Keen, son compagnon, leurs enfants Neo et Sky. Elle nous apprend aussi assez rapidement que, si on veut, on peut se retirer avant l'heure volontairement, et choisir un suicide assisté. C'est ce qu'à fait Marie, sa mère, en toute conscience. Tous portent un BMH, un Bracelet Modérateur d'Humeur dont le petit écran leur donne des renseignements sur les émotions qu'ils éprouvent et qui prend en charge leur modération… On suivra Rachel dans ses souvenirs, pas toujours chronologiques, puis nous l'accompagnerons au présent et nous partagerons ce qu'elle est en train de vivre.

***

En choisissant les titres des six parties de ce roman d'anticipation doublé d'une enquête sur des meurtres, Sophie Loubière nous raconte déjà une histoire : Conditionner, Retirer, Collecter, Trier, Réduire, Recycler… Je ne sais plus où j'ai lu qu'une dystopie, c'était somme toute une utopie entièrement réalisée. Voilà une définition qui semble parfaitement convenir à Obsolète : une société en apparence idéale, où tout a été pensé pour une vie en collectivité, un bonheur sans nuage au sein d'une communauté altruiste et bienveillante. C'était le projet de départ qui, réalisé, ne s'apparente guère au monde parfait dont les humains avaient rêvé. Obsolète est à mon avis un bon roman qui pose des questions essentielles et qui met en lumière les terribles résultats de nos aveuglements contemporains. Sophie Loubière s'attache à traiter de nombreux thèmes (trop sans doute)  scolarité et mentorat, vie familiale, supériorité du collectif sur le particulier, etc. Ce qui m'a le plus intéressée, c'est la vision volontairement tendancieuse du rôle des femmes. L'autrice ne cesse de souligner les contradictions entre ce que la société impose à ces femmes : faire comme si elles étaient libres et agissaient par choix pour le bien de la collectivité, alors qu'elles sont formatées pour suivre une voie toute tracée, finalement un peu comme dans les années cinquante. Les costumes conçus par Charlus concrétisent cet incroyable retour en arrière… Si j'ai bien aimé ce roman, je regrette de nombreuses longueurs, des passages extrêmement détaillés qui n'étaient pas nécessaires à la compréhension et qui viennent souvent casser le rythme de la narration.



[Lu dans le cadre du Grand Prix des Lectrices de ELLE]

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Obsolète

Spécialiste du noir, Sophie Loubière surprend ses lecteurs en les entrainant dans un roman d’anticipation.



Avec cette histoire, elle se présente en digne héritière de Margaret Atwood et de sa « servante écarlate ». Mais contrairement à son aïeule, dont j’avais eu du mal à adhérer à la prédiction de départ, j’ai parfaitement imaginé cet avenir hypothétique.



Quand on voit comment sont considérées les femmes de plus de cinquante ans à notre époque, il ne manque plus que la création d’un bracelet qui limite nos émotions, pour que la théorie du livre devienne réalité.



Cette histoire repose sur un gros travail de documentation et de réflexion qui permet d’expliquer et de justifier toutes les décisions prises par la communauté. Dans un but à priori légitime de protection et de survie, les protagonistes ont accepté leur nouvelle vie pragmatique et liberticide. Chaque loi répondait à une véritable problématique. Mises bout à bout, toutes ses règles enferment les personnes dans un univers sécurisé mais aseptisé.



Grâce au destin de plusieurs personnages, on comprend vite que ce monde « parfait » n’est pas sans défaut, ni sans faille. On assiste aux conséquences sur leurs quotidiens d’un tel mode de fonctionnement. Rachel nous offre la possibilité de connaitre la face cachée du « recyclage » des femmes pendant que son mari remet en cause la perfection du système en menant son enquête sur des meurtres maquillés.



L’autrice mène donc de front ses deux narrations (celles qui partent, ceux qui restent) afin de nous plonger dans la réalité de ce futur ambigu. Elle intercale quelques chapitres didactiques, nous racontant les évènements qui ont façonné cette nouvelle manière de vivre. Ainsi, porté par sa plume magnifique, j’ai été envouté par ce roman total, intelligent et inquiétant. Un voyage dans le temps qui fait réfléchir. Un grand livre !
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Obsolète

Les intrigues et les sujets sont multiples mais rien n’a réellement réussi à retenir mon attention et j'ai vraiment peiné à lire et finir ce livre que je ne sais pas exactement dans quelle catégorie classer. Il y a néanmoins une analyse assez fine de certains aspects de notre société et quelques (rares) moments de grâce, mais pas pour en faire mon livre de chevet.
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Obsolète

Avec Obsolète, Sophie Loubière nous propose un roman absolument glaçant de la première à la dernière page. Convoquant tout autant le roman d’anticipation que la littérature de suspense, l’autrice nous offre une plongée fascinante et terrifiante dans un monde rétrofuturiste visionnaire où la femme est un produit sans grand avenir.



Je découvre Sophie Loubière avec cette dystopie qui met au cœur de son système l’obsolescence des femmes programmée à 50 ans. Car oui, dans ce monde où la stérilité est un problème pour la survie de l’espèce, les quinquagénaires ne servent à rien puisqu’elles sont ménopausées.



Dans ce futur, je serai déjà recyclée ! Je me suis donc sentie très concernée et révoltée par cette histoire dans la droite lignée de La servante écarlate et de Vox, bien que très différent dans ces thématiques. Ici le monde imaginé par Sophie Loubière peut paraître idyllique : il n’y a plus de chômage, de précarité, de solitude, de violence grâce aux bracelets qui contrôlent les émotions. Exit les meurtres, les guerres et les conflits liés à la religion car elle n’existe plus non plus.



Sans cette obsolescence des femmes, c’est un monde qui pourrait apparaître idyllique bien qu’aseptisé. Ici chacun accepte son sort, scellé depuis la naissance. Aux hommes, la vie de centenaires aux côtés de femmes de plus en plus jeunes pour procréer. Aux femmes, l’euthanasie ou le grand recyclage passé 50 ans.



Cette dernière option est auréolée de mystère car on ne sait pas ce qui attend les femmes au bout de ce dernier voyage en train. Il y a de nombreux parallèles avec la shoah dans le transport des femmes et dans ce qui leur arrive ensuite et les chasses aux sorcières qui ont embrasé l’Europe et qui ont causé la mort des femmes, pour la plupart, elles aussi ménopausées.



Ce qui est révoltant c’est que ce monde n’est pas particulièrement remis en cause, chacun a intégré cette norme depuis plus de 200 ans. Mais en suivant Rachel, Hosna et leurs copines, on découvre le grand chamboulement que cela peut créer ou non au sein de leurs familles.



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Écouter le noir

Voici un retour sur le petit recueil de nouvelles "Écouter le noir" d'un talentueux collectif d'auteurs/trices que j'aime beaucoup. Le tout est très divertissant. Je suis passé par tout un panel d'émotions avec ce condensé de six histoires autour de l'audition. Certaines plus qualitatives que d'autres comme dans la plupart des recueils à mon sens.



Les nouvelles que j'ai préféré sont:



- Tout les chemins mènent au Hum (perturbante et j'ai kiffé la fin).



- Ils écouteront jusqu'à la fin (Démente et démoniaque).



- Bloodline de R.J. Ellory (très touchante surprenante).



- Échos de Maud Mayeras (Torturée et émouvante).



- Quand vient le silence de Laurent Scalese (Fantastique, original).



- Le diable m'a dit... De Cédric Sire (Sanglante, quelques éléments m'ont d'ailleurs fait penser à certains crimes célèbres de Los Angeles entre autres.



Je vous recommande de découvrir ce petit recueil fort sympathique, qui se lit vite et dont les nouvelles sont plaisantes à découvrir bien qu'assez tristes, violentes et émouvantes pour la plupart !

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Obsolète

À 50 ans, si tu es une femme, que tu aies une Rolex au poignet ou pas, tu es quand même has been, retirée de ton foyer et envoyée au Domaine des Hautes-Plaines, pour y mener une vie tranquille. C’est le grand recyclage, la retraite à 50 ballais, en fait. Fuck la réforme des retraites !



Nous sommes en 2224, au cap Gris-Nez, dans un monde post-apocalypse, dans une dystopie qui met en scène une petite société d’humains qui se sont adapté à leur nouvel environnement, dans des sociétés avec moins de dépenses énergétiques, plus écologiques, sans violences (fini les meurtres, les vols, les viols,…), avec de l’empathie pour les autres, sans homophobie, sans racisme, sans religions…



Purée, mais c’est le pied, cette société ! Je signe où ? On pourrait l’avoir en 2024 et ne pas attendre 200 ans ??



Ah oui, mais il y a un mais… Un gros MAIS ! Les émotions des gens sont régulées, contrôlées… Alors oui, c’est facile d’endiguer les crimes et autres saloperies. Et puis, comme la fertilité a diminué et que les femmes sont plus nombreuses que les hommes (pauvres choux, va), elles doivent se retirer du jeu, à 50 ans et leurs époux (ou leurs compagnes, pour les couples lesbiens) est prié de reprendre une autre femelle et de refaire des enfants. Repeuplement démographique, en fait !



Oups, ça sent déjà moins bon, vous ne trouvez pas ? Et c’est là que réside toute la puissance de cette dystopie, car l’autrice, au lieu de nous plonger dans une société totalitariste et horrible, version "Servante écarlate" ou "1984", nous amène dans une société qui ressemble à un cocon, à un modèle parfait, à une société dans laquelle il fait bon vivre, loin du métro-boulot-dodo, en harmonie avec la Nature (qui a morflé).



Ce qui fout la trouille, dans cette dystopie, c’est lorsque l’on comprend ce qu’il pourrait y avoir derrière l’envers du décor (et on ne met pas 200 pages à capter qu’il doit y avoir une couille dans le pâté). Mais pour tout savoir, il faudra attendre le chapitre concerné et l’autrice vous donnera les détails au fur et à mesure… Glaçant et troublant, notamment avec les sempiternelles excuses du "nous n’avions pas le choix".



D’ailleurs, une scène m’a fait penser à celles de l’arrivée des Juifs et autres prisonniers, dans les camps de concentration… Et pourtant, je vous assure que la scène était joyeuse, dans ce roman ! Mais elle m’a fait l’effet d’une douche glacée. Le talent de l’autrice était là aussi.



Mais avant d’arriver à l’épisode du grand recyclage, nous aurons à résoudre la mort mystérieuse de trois habitants du village et il faudra de la persévérance à certains pour mener l’enquête, sans se faire remarquer, puisque l’on a dit que c’était un tragique accident.



Deux arcs narratifs, donc, dans ce pavé de 500 pages : enquêter sur des morts mystérieuses, découvrir le/la/les coupables et se préparer au départ de certaines femmes pour le grand recyclage et à la vie d’après. Dire que personne ne se révolte…



Le côté polar est un peu léger, car ce n’est pas le plus important, mais ce qui arrivera lors des conclusions de celui qui a mené l’enquête et qui tentera de faire comprendre aux autres leurs erreurs, qui ont mené à cette folie ! Et là, c’était brillant, une fois de plus.



Si au départ, j’ai eu un peu de mal en commençant la lecture de cette dystopie, je me suis faite happer ensuite et même si je n’ai pas ressenti de véritable empathie pour les différents personnages, j’ai grandement apprécié ce récit d’anticipation, de ce post Grand Effondrement et cette société que l’autrice a mise en place, qui semble être un havre de paix, mais qui cache des trucs pas nets et qui nous renvoie vers nos sociétés à nous, notamment dans certains de nos travers, telle la surconsommation…



Une dystopie à découvrir absolument !




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L'enfant aux cailloux

À l’aide d’une écriture efficace alliant descriptions et rapidité, l’auteure mène le lecteur en bateau. Elle l’emmène là où elle le désire et il mord à l’hameçon. Pour cela, elle prend le temps de mettre son récit en place afin de construire au mieux la psychologie de son personnage central. Son lectorat découvre ainsi la personnalité d’Elsa à travers des pans de son passé, des lettres ou encore des notes consignées dans un carnet.

L’agencement fait de courts chapitres où s’alternent ces différentes formes littéraires (récit, correspondance, etc.) rend la lecture soutenue. Le liseur a hâte de connaître le fin mot de l’histoire et prend plaisir à voir ses certitudes tomber les unes après les autres. Il change d’avis, souvent, au cours de sa découverte en ce qui concerne Elsa, vieille dame mystérieuse.

Avec ce récit, l’auteure pointe du doigt des sujets sensibles et le fait de manière juste, sans superflu. Elle ajoute quelquefois un brin de légèreté avec les lubies de ses protagonistes afin d’alléger son texte et cela fonctionne en l’objet d’un livre divertissant en plus d’être addictif.

Un sentiment de simplicité se fait parfois sentir et pourtant tout est étudié pour mener l’intrigue à bon port dès le départ. Il est dès lors difficile de parler plus longuement de ce roman sans en divulguer trop et gâcher le plaisir des futurs lecteurs.
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Cinq cartes brûlées

C’est l’histoire de Laurence qui, dès sa naissance, subit les humiliations et les méchancetés de son frère aîné. Elle se réfugiera dans la nourriture, son seul réconfort. Alors qu’elle plonge dans la dépression, Laurence trouve son salut dans le sport, qui lui permettra de recommencer une nouvelle vie.

Lorsque que sa vie bascule à nouveau, Laurence décide de se reprendre en main : un nouveau job, un nouveau style, de nouvelles rencontres… Mais les cicatrices du passé sont tenaces.



Un récit qui nous plonge dans les méandre de la perversité et la folie. Une histoire bien ficelée dans laquelle l’auteure nous tient en haleine et que j’ai lu très rapidement !
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De cendres et de larmes

Si ce n'est par la citation des Échos en couverture, ce roman débute sans une once de noirceur. Une famille recomposée quitte son "cagibi" parisien pour investir un pavillon de gardien au cimetière de Bercy. Côtoyer les tombes et les familles endeuillées n'est pas forcément réjouissant, mais comment éluder une proposition qui permet d'habiter une maisonnette confortable en plein centre de Paris, à un loyer raisonnable ?



Sophie Loubière signe avec ce récit une histoire sur les rapports humains et sur la famille, noircissant au fur et à mesure du temps qui passe. C'est sa signature. Partir d'une situation banale, souvent conflictuelle, mais pas toujours, puis dérouler le film de la vie avec une multitude d'événements qui viennent ébranler l'équilibre fragile établi entre les êtres ; le tout saupoudré d'un soupçon d'irrationnel, ici.



Bien que, pour moi, ce ne soit pas le meilleur roman de l'autrice, beaucoup de scènes sont bien cernées et je me suis laissé faire en plongeant dans le quotidien de Madeline, sauveuse de vies, Christian, veilleur de morts, leurs enfants, plus ou moins dociles et bien sûr, la maison dont la présence est des plus intrigantes.



"De cendres et de larmes" est un bon moment de lecture, provoquant une angoisse mesurée, qui, à aucun moment, ne verse dans l'horreur ou la terreur. Un roman noir reposant, avec juste ce qu'il faut pour maintenir la curiosité et l'envie de savoir la chute, même si elle n'est pas vraiment surprenante.
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Itinéraires noirs

Les nouvelles sont très variées dans ce recueil pour soutenir les femmes atteintes d’endométriose. Elles n’abordent pas toutes la maladie mais celles qui le font témoignent des douleurs physiques et psychologiques. Les autres nouvelles sont noires orientées thriller.
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Obsolète

Obsolète : une plongée glaçante dans un futur dystopique

Obsolescence programmée



2224, les femmes n'ont plus la même valeur. Passé 50 ans, elles sont considérées comme obsolètes et envoyées pour le « Grand recyclage », loin de leurs familles, pour laisser la place aux plus jeunes, aux plus fertiles. C'est le destin qui attend Rachel, une femme brillante qui, malgré elle, ne s'est jamais vraiment pliée aux normes.



Un thriller féministe et captivant



Sophie Loubière, auteure reconnue de romans noirs que je découvre ici, nous plonge dans un univers dystopique où la condition des femmes est remise en question. Avec une plume acérée et un sens du suspense aiguisé, elle tisse une intrigue captivante qui nous tient en haleine jusqu'à la dernière page. Si les rebondissements sont peu nombreux, les pages défilent tout de même à vitesse grand V. La tension est omniprésente, tout comme le mystère qui entoure le départ de ces femmes dont la date de péremption approche à grand pas. L'autrice explore les méandres d'une société moderne et interroge notre rapport à la technologie, aux nouvelles règles, à l'écologie, au contrôle, à l'absence de religion et à notre propre humanité.



Obsolète n'est pas seulement une histoire futuriste captivante, c'est aussi un roman qui nous invite à réfléchir sur la place des femmes dans la société. L'autrice soulève des questions importantes sur le sexisme, l'âgisme, la reproduction et la discrimination, et nous pousse à imaginer un futur plus juste et plus égalitaire. Sophie Loubière nous offre ici une réflexion profonde sur les dangers et les bénéfices de la nouvelle humanité, à travers l'omniprésence de la technologie, du respect écologique. Elle explore brillamment les thèmes du libre arbitre, de l'identité féminine et de la préservation de nos valeurs dans un monde qui évolue à une vitesse vertigineuse, par obligation d'adaptation. Elle met en avant l'infertilité causée par les désastres causés par les Hommes d'aujourd'hui.



C'est un roman coup de poing qui ne vous laissera pas indifférent. Un livre aux messages forts, engagé, porté par une intrigue fascinante et des personnages attachants. Un bouquin à découvrir si vous aimez les récits qui vous font réfléchir et vous transportent dans des univers dystopiques. Qu'on y adhère ou non, a-t-on vraiment le choix ? Seul l'avenir le dira.





En bref :

C'est un roman puissant et percutant qui nous interroge sur l'avenir de notre société. Un thriller féministe et engagé à ne pas manquer. Une lecture dense, certes mais surtout passionnante. Une plume à la maîtrise parfaite et des révélations finales fracassantes. Je recommande, bien évidemment !
Lien : https://black-books.fr/2024/..
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Obsolète

Mais que voilà un roman extraordinaire, qui sort de toutes les cases des romans dits “de genre”. Dystopie, certes. Thriller aussi. Roman noir sociétal et féministe, également.

2224, en Côte d’Opale … ce qu’il subsiste de l’humanité semble s’être adaptée aux conséquences du réchauffement climatique, de la pollution. Des villages se sont organisés, loin de la violence, de la surconsommation, dans un idéal de coopération. Finalement, ça pourrait être pire, n’est-ce pas ? Mais au-delà des apparences, qu’en est-il ?

Que se passe-t-il vraiment, au Domaine des Hautes-Plaines ? Nous allons le découvrir avec Rachel.

Le meurtre, la violence, ont-ils vraiment été éradiqués ? La Gouvernance territoriale est-elle vraiment aussi bienveillante qu’elle ne le paraît ?

Ce qui est vraiment terrifiant, c’est que le monde du futur décrit par Sophie Loubière ne fait pas appel à des technologies inconcevables, non, il est le prolongement très possible de technologies d’aujourd’hui. Et le sort des hommes et des femmes dans ce roman est tellement plausible, tellement angoissant … Les hommes ne sont pas les héros tout puissants, invincibles, trop souvent décrits dans la SF. Les femmes ne sont pas réparties entre les nunuches et les masculinisées, elles ont leur personnalité, forte, singulière. Des personnages fouillés, attachants, une vraie réflexion sur notre société et ses dérives… le tout, fort bien écrit.

En conclusion, lisez vite Obsolète, ce roman est formidable, intelligent, original.
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L'enfant aux cailloux

"Entre folie et raison où se situe la vérité"

c'est la dédicace de Sophie Loubière sur mon livre.

Avec L'enfant aux Cailloux, l'autrice traite magnifiquement ce sujet de la folie. Quelqu'un de fou dit-il que des choses folles ou certaines d'entre elles s'appuient-elles sur des vérités. Si on peut sourire et s'abstenir devant certaines conséquences, peut-on le faire sur des sujets plus sérieux.

Il est difficile d'en dire plus pour ne pas en dire trop sur ce livre...







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Obsolète

2224. Alors que notre génération a mené notre planète à sa perte et au Grand Effondrement de la civilisation, la passant de plusieurs milliards d’individus à quelques millions, nos descendants ont construit un « nouveau » monde, adapté, armé contre les événements climatiques, basé sur l’entraide et la non-violence, dans lequel les femmes qui ont passé 50 ans partent au « Grand Recyclage » afin de permettre à leur mari de se remarier avec des femmes plus jeunes et ainsi repeupler la planète.

Rachel, héroïne de ce livre, fait partie de ces femmes ménopausées, devenues obsolètes, promises au « Recyclage », petit paradis idyllique où finir joyeusement sa vie, mais duquel personne ne revient jamais. Entre appréhension et curiosité, Rachel profite des derniers jours avec son mari et ses enfants. Mais alors que son départ approche, trois petites filles sont retrouvées mortes… et elles pourraient avoir été assassinées ! Chose inconcevable dans cette société bienveillante où les émotions sont contrôlées par un bracelet modérateur d’humeur.

Sophie Loubière déborde d’une imagination incroyable et nous propose une histoire d’un réalisme et d’une crédibilité effrayants. Roman d’anticipation et de suspens, plus que polar, ce livre absolument passionnant se dévore de bout en bout. Vraie lecture plaisir, elle nous confronte également à des sujets sérieux (statut reproducteur de la femme, inégalité homme-femme, etc.) et nous questionne réellement et judicieusement sur les aberrations de notre société actuelle (hyperconnexion, surconsommation, etc).

Cette satire sociale est particulièrement intelligente et addictive. Nous sommes vite happés par cette dystopie et sommes partagés entre l’envie de tourner les pages et de rester le plus longtemps avec ces personnages. Une petite pépite à découvrir absolument !



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Obsolète

La côte d'Opale en 2224. Face au déclin de la population suite au Grand Effondrement, la Gouvernance territoriale a décidé le Grand Recyclage des femmes à 50 ans de telle façon que leur mari soit Réattribué à une femme plus jeune qui soit en mesure de lui donner d'autres enfants. On ne sait pas ce que deviennent les Retirées car aucune n'est revenue pour raconter. Afin que la société vive en harmonie, que les émotions ne prennent pas le dessus et conduisent au chaos, chacun porte un BMH (bracelet modérateur d'humeur) qui les régule. Mais dans ce monde hyper-contrôlé, où chacun est fliqué en permanence, trois petites filles de 7-8 ans sont retrouvées mortes étranglées.

Ayant déjà lu trois romans noirs, que j'avais appréciés, de Sophie Loubière, mais n'étant pas friande de dystopie ou d'anticipation, j'ai longuement hésité à me plonger dans "Obsolète" et je ne le regrette absolument pas.

L'auteure innove totalement par rapport à ce qu'elle a déjà écrit avec ce livre qui est à la fois un polar, un roman d'anticipation et un féministe.

Le monde qu'elle décrit n'est pas une dystopie complètement déjantée, sortie d'une imagination très fertile, mais une projection cataclysmique mais vraisemblable de ce que nous vivons actuellement : place de plus en plus importante donnée à l'intelligence artificielle, ressources naturelles insuffisantes, températures extérieures caniculaires, baisse de la fertilité, submersion de territoires entiers..... Cela fait froid dans le dos, car on se dit que ce qu'elle invente comme le bracelet régulateur d'humeur, l'obsolescence d'une partie de la population, Big Brother is watching you...pourraient devenir une réalité.

Dans ce monde de 2224, nous suivons des personnages comme vous et moi dont, entre autres, Rachel, à qui il ne reste que 28 jours avant d'être Retirée. Le texte alterne la description de la communauté qu'elle va quitter et son enfance, ses sentiments, ce qu'elle pense de sa vie à la première personne . Ce roman pose bien sûr la question de la place des femmes dans la société du futur mais surtout dans la nôtre, le Grand Recyclage pouvant être vu comme la métaphore de la ménopause qui invisibilise et désocialise les femmes qui ne peuvent plus procréer, partant du postulat, que bien sûr, je rejette, que la procréation est le rôle essentiel qu’inconsciemment on attribue aux femmes et qu'elles-mêmes s'attribuent parfois, se sentant inutiles après 50 ans. Il fictionnalise une réalité dans certains pays où le nombre de filles dépasse celui des garçons, donc on procède à un "tri" sélectif par l'avortement ou par l'élimination à la naissance.

Il chosifie la femme et en fait un objet en fin de vie à recycler comme un vieil aspirateur; ce qui est frappant, dans ce roman, c'est que les femmes ne se posent pas de questions et acceptent leur sort tellement elles ont été conditionnées.

Mais "Obsolète" reste un polar noir avec un double mystère : que deviennent les femmes Retirées? et qui a tué les trois fillettes? qui donne l'occasion à l'auteur de développer sa vision féministe de la place accordée aux femmes.

Ce roman est une vraie surprise car il est totalement différent des précédents. Et c'est une totale réussite, un tour de force qui m'a complètement happée pour son intrigue, pour la description d'un monde à venir, pour l'arrière-plan féministe. Il m'a rappelé "La servante écarlate" de Margaret Atwood pour le corps de la femme, machine à procréer et "Les heures rouges" (2018) de Leni Zumas, dystopie féministe, qui décrit la régression de la liberté des femmes à disposer de leurs corps, là aussi pas si dystopique que cela quand on observe ce qui se passe aux États-Unis.

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À la mesure de nos silences

Une très jolie lecture avec une plume sensible, qui raconte un fait historique oublié à travers un road-trip entre un grand-père et son petit-fils. Je ne suis pas une adepte de la thématique Seconde Guerre mondiale, mais ce roman est très beau et j'ai été conquise par la plume et le sujet.



Antoine est un adolescent perdu, qui s'oppose à ses parents, se perd dans les jeux vidéo, sur le point de rater son bac... jusqu'à ce que son grand-père le "kidnappe" le temps d'un week-end. L'occasion pour ce dernier de raconter les secrets qui le hantent et peut-être donner une autre direction à ce jeune désabusé avec qui il communique si peu. Ces secrets remontent à la Seconde Guerre mondiale, dans un petit village qui va voir un évènement tragique se dérouler. Un évènement que je ne connaissais pas, la création d'une troupe de soldats balkaniques musulmans recrutés par les SS et qui vont se mutiner, signant ainsi leur mort.



C'est à travers le récit du grand-père mais aussi les souvenirs que l'on apprend ce qu'il s'est passé. Et c'est également le récit d'une dynamique familiale qui change, des dialogues et des silences qui font se rejoindre ces deux êtres solitaires, une dernière chance quand l'un démarre sa vie et l'autre est proche de la fin. Touchant, des trajectoires de vie difficiles, mais avant tout un récit de honte, de rédemption, d'amour et de souvenir.
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Obsolète

Roman d’anticipation de 528 pages, Obsolète m’a fait froid dans le dos.



50 ans…Au delà de cette limite, votre vie de femme n’est plus valable.

En 2224, vous avez deux possibilités: si vous êtes malade, vous pouvez opter pour l’euthanasie raisonnée d’autant que vos enfants recevront des bonifications et votre mari pourra être réattribué à une autre femme avec laquelle il pourra de nouveau avoir des enfants, mâles si possible. Ou bien, seconde solution du Grand Recyclage: vous allez être envoyées dans le Domaine des Hautes-Plaines, mi jardin d’Eden mi fête foraine. Enfin, on l’imagine ainsi car personne n’en ai jamais revenu. Le grand recyclage des femmes est supervisé par la Gouvernance et Rachel et ses amies feront partie du Grand Essorage

Tout est parfaitement réglé dans ce monde post effondrement: un bracelet pour modérer l’humeur dès l’adolescence annihilant tout sentiment négatif, une IA nommée Maya qui accompagne chacun à tout instant de sa vie quotidienne, tout est programmé pour vivre une vie paisible dans un monde calme, sans violence et sans crimes.

Alors le jour où on retrouve trois petites filles assassinées dans une grotte du village, c’est l’incompréhension. Et c’est là où ce roman dystopique de Sophie Loubière est génial ! L’auteure va très loin dans sa réflexion sur un monde apocalyptique. Elle imagine une société sans aucune liberté mais une société dans laquelle les règles sont si bien intégrées par chacun et si bien acceptées qu’aucun crime ne peut avoir lieu dans cette société.

Je suis grande amatrice de dystopies et j’ai adoré l’envers de ce monde soit disant meilleur élaboré par la Gouvernance.

Car Obsolète développe différentes thématiques: l’écologie, la famille, le couple (le personnage de Keen est parfaitement réussi), l’hyper consommation...

C’est très intelligent et passionnant, j’ai retrouvé la Sophie Loubière de ses tous premiers livres (j’avais adoré L’enfant aux cailloux).

Bon, je ne vous cache pas que ses idées sont flippantes et que je ne l’espère pas visionnaire.



Une dernière chose, je trouve le titre de son livre juste parfait.
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