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Citations de Sophie Marinopoulos (64)


Répétons-le : la non-intégration des interdits qui sous-tendent la parentalité se rencontre dans tous les milieux sociaux, et c'est elle qui mène à la mort de l'enfant ou bien à son annulation psychique.
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L'adulte parent est en réalité un enfant non construit, qui a pris un corps d'adulte, une vie d'adulte, mais n'a pas les moyens de l'assumer. L'enfant qui va naître de ce corps adulte fertile n'est pas un enfant à part entière et reconnu comme tel. Il est un enfant-réparation, un enfant dont la présence corporelle est addictive pour le parent. Il est sans être. Il existe sans existence réelle.
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... donner la vie, mettre au monde, n'est pas simplement permettre à l'enfant de sortir du corps de la mère qui le porte. C'est un acte qui s'étend dans le temps au point de devenir intemporel. Le parent en naissant parent, doit pouvoir être prêt à renoncer à l'enfant. Là est le paradoxe qui définit l"être parent".
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L'enfance escamotée des mères néonaticides
La question de la vie est omniprésente, lancinante chez les mères néonaticides, elles dont l'existence sociale peut être décrite comme sans heurts, sans particularités, sans difficultés, alors que d'un point de vue psychique elles présentent un affectilogramme plat. C'est ce que des psychosomaticiens de Boston (Sifnéos et Nemiah) ont appelé l'alexithymie - l'impossibilité pour individu de nommer ses états affectifs et même de les distinguer.

Ces mères néonaticides sont porteuses du doute de leur vie et de leur propre réalité, qu'elles ne cesseront de questionner, transformant leur vie psychique en symptômes tandis que leur vie sociale creusera le fossé de leur être.
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Aucune mère n'oublie son accouchement. Souvenir non pas d'une date mais de ce qui a fait date : le corps fécondant.
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Le sentiment de devenir fous que les parents viennent régulièrement nous confier intéresse peu les statisticiens. L'épuisement des mères est si tabou qu'elles se taisent, et même se terrent chez elles, seules, honteuses, parce qu'elles sont persuadées qu'aimer, c'est tout donner tout le temps. Elles ne peuvent pas partager leur envie de fuir l'enfant. Elles ne peuvent pas dire qu'elles le voient comme un petit être sadique, un tortionnaire qui profite de leur fatigue pour se montrer encore plus exigeant. "Quand je suis fatiguée, c'est pire, il fait exprès pour me pousser à bout."
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Un travail de fond s'impose. Il exige de tout lire, du magazine aux textes anciens, des œuvres littéraires aux essais, pour comprendre notre imaginaire, travailler nos paradoxes et en extraire une compréhension de ce qui constitue l'être humain avec les données du féminin et du masculin.
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Donc une maman c est celle qui donne ce qu'elle est, pas ce qu'on lui demande d'être. Vous voyez la différence. Etre ou ne pas être soi...
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N'oublions jamais qu'une femme qui accouche est toujours en danger de mort, et ce quelles que soient les conditions de la naissance. Et cette réalité doit nous accompagner quand nous jugeons ces femmes. Chaque mère néonaticide mal jugée participe à la non-reconnaissance de la spécificité des femmes qui risquent leur vie pour faire naître nos enfants.
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Une peine est nécessaire mais elle doit être adaptée, à savoir courte, correspondant aux deux trois années qui portent la levée du déni.
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L'incarcération, intervenant brutalement dans le réel, joue il est vrai un rôle dans le processus de la prise de conscience de la réalité. Mais elle n'a de sens que si elle vient engager une rupture avec ce qui se vivait jusque-là et si elle ouvre sur autre chose. L'autre chose est un soin psychique, un retour dans une vie sociale où, le plus souvent, d'autres enfants attendent la mère néonaticide.
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Le néonaticide n'est pas un crime comme les autres, et nous regrettons qu'il ne soit pas jugé comme un crime d'enfant particulier, où la folie éphémère agit. Le néonaticide n'est pas l'infanticide. Tout distingue ces deux types de meurtre, dans leur réalité tant psychique que sociale, matérielle, événementielle.
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La répétition est un dire désespéré d'un état d'être qui ne sait pas parler. Nous sommes loin du criminel récidiviste qui jouit de son acte et organise déjà le prochain meurtre, cherchant sa proie selon une logique sadique qui lui est propre. Récidiver c'est organiser le prochain meurtre dans une logique meurtrière qui a des codes propres.
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La maltraitance ne parle pas d'une dysharmonie actuelle mais bien d'une histoire passée, non construite, non métabolisable, dont l'expression se déchaîne en passion inavouée, en une idée fixe et fausse selon laquelle cet enfant né est un agresseur potentiel, un voleur de place, une menace existentielle.

Ces mères néonaticides ont, elles aussi, leur faculté d'adaptation. Si elles sont meurtrières dans leur réalité juridique, elles sont aux yeux de tous adaptées à leur réalité sociale, tandis que chacun tente d'oublier qu'elles sont asphyxiées dans leur réalité psychique.
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Au niveau du discours réel, s'il fallait pointer une différence entre les mères néonaticides et les autres, nous pourrions imaginer ces répliques, sur le mode de l'humour grinçant :

Une mère dirait : "Combien j'en ai tué ? Aucun ! Combien j'ai voulu en tuer ? Tous !"

Une mère meurtrière dirait : "Combien j'en ai tué ? Un ! Combien j'ai voulu en tuer ? Aucun !"
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Comme dans bien des domaines, le décalage est grand entre la prise en compte du corps physique et du corps psychique. Là où on exige une connaissance spécifique pour le corps physiologique, nous nous contentons de généralités pour le psychisme.
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[Prévention]
C'est notre capacité de penser le passé avec le présent, le passé dans le présent qui est porteuse d'une réflexion préventive et réflexive.

La non-intégration des tabous fondateurs de la parentalité tue l'enfant et ne doit pas être confondue avec la précarité sociale
L'infanticide, l'inceste et le cannibalisme, tabous fondateurs de la parentalité, sous-tendent les interdits et les Lois symboliques porteuses de la vie de l'enfant. Si la pratique du cannibalisme a disparu dans la grande majorité des cultures, il n'en est pas de même de l'infanticide et de l'inceste qui tous deux privent l'enfant de sa vie, physique pour l'un et psychique pour l'autre. Peu d'auteurs évoquent ces transgressions en prenant soin de distinguer la pauvreté sociale de la pauvreté psychique.
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Tout le récit nous donne à voir une femme à la vie ordinaire, qui masque par une troublante normalité un effacement de sa personne. Nous n'y prenons pas garde mais Eva ne vit pas, elle survit. Annulée dans son intimité, elle donne le change par une présence constante qui nous fait oublier son vide existentiel, sa distance face à la vie. Sa réalité sociale est un écran à toute question - ces questions que personne ne veut se poser, et surtout pas son mari, ses enfants ni ses parents. Eva est là, "Eva est toujours là".
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Dalia va commettre l'irréparable. Alors qu'elle lave les cheveux de sa fille, elle lui maintient la tête sous l'eau, la noyant pour enfin lavoir tout à elle. Elle agit dans un état second, avec pour seul objectif de ne plus être privée de sa fille. Dalia a choisi la mort de l'enfant pour la vie du lien qui les unit, faisant abstraction de cette terrible réalité qui va la rattraper quand la police, avertie, va venir l'arrêter.
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Certes, un parent ne tue pas, avons-nous l'habitude de penser. Et en effet le parent mature, qui a su grandir dans une humanité porteuse de sa vie psychique, n'est pas un meurtrier. Il ne passera pas à l'acte. C'est la part infantile blessée et non construite de l'adulte parent qui peut tuer. Et ce manque, cette absence, ce vécu qui l'a projeté dans un sentiment de perte profonde et structurelle peut le conduire à l'irréparable.
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