AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Sophie Marinopoulos (64)


Envisager le féminisme comme revendication du droit des femmes à l'égalité et au respect en organisant la journée de la jupe, ou sans jupe, est une erreur. Ces femmes se trompent -qu'elles me pardonnent ce jugement- et donnent au féminisme une tonalité désuète. Nous avons trop ri des hommes qui pensent qu'ils portent leur masculinité, leur virilité, en dessous de la ceinture, alors ne soyons pas à leur image, ne plaçons pas notre être sur ce même niveau, et relevons un peu le nez. La jupe n'est pas plus phallique que le pénis et n'est en rien ce qui nous distingue.
Commenter  J’apprécie          90
"Grandir, c'est se séparer", dit l'adage populaire. "Grandir, c'est renoncer à", expliquent les psychologues pendant que les psychanalystes précisent que "grandir c'est accepter les castrations symboliques successives".
Commenter  J’apprécie          80
Etre deux, c'est accepter la différence. Et bien plus encore, être deux, c'est renoncer à la complémentarité, à cette pensée naïve souvent entendue "qu'ensemble on ne fait qu'un". Un plus un n'est pas égal à un, jamais. C'est après, et après seulement, cette acceptation aussi mathématique qu'affective et relationnelle que peut se vivre "l'être deux", qui deviendra une force et un enrichissement.
Commenter  J’apprécie          80
Je ne suis encore que votre bébé fantasme, votre bébé imaginaire, et à ce titre je suis hyper sympa, évidemment ! Quitte à rêver, autant rêver un truc chouette. Et moi, de mon côté, je ne sais pas quel genre de parents vous allez être. On ne choisit pas sa famille. Mais je refuse de m'alarmer : on a toutes les cartes en main et on saura bien jouer notre partie.
Commenter  J’apprécie          70
Mais Eva ne sait pas perdre son temps. Comment s'arrêter l'espace d'un instant pour jouer, se pincer doucement pour le plaisir. Simplement se regarder. S'émouvoir. Ce n'est pas à sa portée. Comme sa mère, qui ne savait pas plonger son nez dans les plis de sa peau de bébé pour la humer jusqu'à plus soif, se rassasier de sa douceur, de sa chaleur, de son odeur. Qui ne permettait pas à ses sens de perdre la tête. Jamais elle n'autorisait ses yeux à sentir, sa bouche à toucher, son nez à caresser.
Alors Eva qui n'a pas reçu ne donne pas.
Commenter  J’apprécie          70
Le corps continue ainsi à nous révéler ce que nous ne savons plus dire, devenant un indic, celui qui nous trahit en confiant à la chair une expression de son intimité alors dévoilée.
Commenter  J’apprécie          60
Parler de l'ennui, c'est parler de notre capacité à être seul, de notre caractéristique de petit homme dépendant, à la recherche de son autonomie et de la liberté de se construire un destin. A partir de l'ennui, du désoeuvrement apparent qui marque son origine, c'est la dimension vitale de cet être qui se révèle, démontrant comment le plaisir trouve sa source dans le manque.
Commenter  J’apprécie          65
Se déguiser est merveilleux quand on a la maturité pour le faire, mais c'est un cauchemar pour l'enfant immature.
Une fois de plus, la signification de ce jeu universel en terme de croissance psychique est méconnue.
Il est facile pour un adulte de voir qu'un enfant joue pour le plaisir, mais il lui est plus difficile de concevoir qu'il joue avant tout pour maîtriser des angoisses, des pensées, des peurs, des pulsions qu'il craint de ne pas pouvoir contrôler.
Dans le jeu, l'angoisse est un moteur à dompter.
Commenter  J’apprécie          60
Dans sa cellule avec cette femme la conversation est possible, mais très vite Eva se sent mal à l'aise quand sa compagne en vient à parler de sa famille. De la petite. De sa mort qui n'est jamais dite mais qui est là entre chaque mot prononcé. Eva ne comprend pas son geste. Tuer un enfant est impensable, inadmissible.
Commenter  J’apprécie          50
Le jeu universel de cache-cache repose sur la jouissance que procure le fait de perdre de vue volontairement dans le but d'être retrouvé.
Il y a un plaisir manifeste à découvrir celui qui est caché, mais aussi à être découvert quand on est caché. Car le jeu qui consiste à disparaître permet de mieux se montrer quand on est retrouvé. D'ailleurs, les enfants préfèrent jouer le rôle de celui qui se cache plutôt que le rôle de celui qui cherche.
Commenter  J’apprécie          50
Je trouve qu'il y en a qui en profitent à fond en leur vendant des kits "Le bon parent d'un bébé heureux en 10 leçons". Comme si être parent, cela pouvait s'apprendre.
Commenter  J’apprécie          40
La logique rationnelle sur laquelle se fonde le regard psychologique sur les mécanismes conscients ne permet en rien de relier une "mère criminelle" avec une "mère attentive et aimante". Il faut pouvoir définir ce que cette femme, dans sa singularité, dans son histoire psychique, au-delà de ce qu'elle donne à voir, vient "dire" de son lien à cet enfant, en quoi son attention s'est retournée contre l'enfant et comment elle a pu, au lieu de le protéger, le tuer. La logique psychologique ne donne rien à comprendre. Au contraire, dans la logique psychique, une femme peut tuer son enfant pour le protéger, pour le préserver, le garder avec elle, l'avoir en vie en elle. Cette surprenante logique évoque une autre facette des liens familiaux et peut annuler la vie de l'enfant. Elle exige de comprendre ce qu'est un Sujet psychique, comment sa vie psychique s'origine et quels sont les tabous fondamentaux d'un être devenu parent.
Commenter  J’apprécie          40
... le désir d'enfant nous apparaît particulièrement complexe. Ainsi ce couple infertile qui, à la suite de lourds traitements de procréation, réussit enfin, de façon inespérée, à démarrer une grossesse, mais demande son interruption de grossesse au bout de deux mois. L'interruption de grossesse après un traitement de procréation a un effet traumatique sur toute l'équipe qui a accompagné le couple. Surgissent parmi nous l'incompréhension, la colère, parfois même une forme de désespoir. Et une question que nous n'osons pas formuler : pourquoi ? Quel sens donner à cet acte impensable ? [...] Ces actes parentaux dérangeants sont sources d'enseignements si nous prenons la peine de les réunir et de les mettre à l'épreuve d'une question centrale : Qu'Est-ce qui permet de naître parent ?
Commenter  J’apprécie          40
Soyons égaux et différents et non égaux et identiques.
Commenter  J’apprécie          30
Le bébé a autant besoin de la présence de ses parents que de leur capacité à s'absenter de lui.
Commenter  J’apprécie          30
J'en appelle donc à une prise de conscience pour relever ce défi sanitaire. La morale prenant vite le pas quand on cherche à expliquer des phénomènes psychiques, mieux vaut le redire : aucune faute n'est à mettre sur le dos des mères. C'est la position parentale portée par notre pensée collective qui est à questionner si nous voulons ouvrir le difficile débat autour des besoins fondamentaux des enfants pour grandir. Cette part de nous-mêmes, adultes refusant les exigences de l'enfance et de l'adolescence, est un problème à prendre dès à présent à bras-le-corps.
Commenter  J’apprécie          20
Me nourrir d'ennui a été une des leçons maternelles.
Commenter  J’apprécie          20
Il y a à cela une explication médicale qui vient mettre un point final au prétendu mystère de ce cycle en période de grossesse: pour certaines de ces femmes qui n'ont aucune conscience de leur état, la prise d'une contraception orale produit des pertes sanguines. Dans ce cas de figure, la desquamation de l'endomètre à l'origine de la menstruation se fait en dessous de la grossesse, dans le canal cervical. Les règles sont alors moins abondantes, mais rėgulières, et masquent un peu plus la grossesse, sans compter que tout le monde se sent rassuré.
Commenter  J’apprécie          20
... notre esprit, malmené par d'impossibles mises en images de l'événement meurtrier, devient la proie d'une pensée blanche. L'impensé des mères provoque l'impensable. Les effets du déni deviennent palpables. Nous sommes sidérés, ralentis dans notre capacité de raisonnement, tandis qu'elles sont figées émotionnellement, privées de toute représentation.
Commenter  J’apprécie          20
Le déni de grossesse est reconnu comme un symptôme assez fréquent, y compris chez des femmes qui ne présentent aucun trouble psychiatrique. Cette observation est tout à fait fondamentale et rappelle que le phénomène du déni, bien qu'il soit habituellement pathologique par sa défense massive envers la réalité, prend une allure névrotique dans le cas de la grossesse.
Commenter  J’apprécie          20



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Sophie Marinopoulos (151)Voir plus


{* *}