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Critiques de Stefan Casta (41)
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Faire le mort

"Faire le mort", un livre hors du temps très actuel.... La violence entre enfants, adolescents a toujours existé, je pense. Rappelons-nous 'la guerre des boutons' qui opposait deux bandes rivales. Plus lourde, plus stigmatisant, la violence à l'encontre de Poil de Carotte qui était dirigée contre un seul garçon, différent, roux... Et alors? Ici aussi, on est dans le registre de la violence larvée à l'égard d'un enfant différent, Kim... Mais, en fait, en quoi est-il vraiment différent? Et c'est ici que le thème développé par l'auteur, Stefan CASTA, prend son ampleur. Comment la violence peut-elle se nicher au cœur même d'une bande de copains? Quels sont les moteurs? Où sont les freins, les sécurités, les disjoncteurs? Pourquoi n'ont-ils pas fonctionné à temps? Comment vivre avec cette réalité de la mesure dépassée?

Bien des thèmes sont abordés dans ce livre, la violence, bien sûr, mais aussi la fidélité au clan, le repli derrière le groupe, la fuite de ses responsabilités, le pardon à donner ou refuser, la vengeance à construire, exécuter ou non, la présence parentale, le partage des expériences entre les générations, les valeurs de respect, d'écoute, de libre-arbitre... Victime ou bourreaux, personne ne peut sortir indemne... Personne?

La force du livre est la richesse et la profondeur de son thème. Sa faiblesse est une écriture apparaissant froide, distante, analytique. Est-ce vraiment sa faiblesse? Peut-être, après tout, ne serait-ce pas aussi une de ses forces? Celle qui peut le mieux traduire l'incommunicabilité, l'indicibilité de ce qui est vécu par les uns, bourreaux, et l'autre, victime. Ils sont d'un même bled, d’une même bande mais pas d'un même monde!



Il reste que la lecture de ce livre n'emballe pas... Une façon, peut-être, de refuser la banalisation consensuelle de ce qui n'est, aux yeux de certains, que des disputes de gosses, non?
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Faire le mort

D'abord, une petite parenthèse sur les goûts de la webmiss! ^^







J'aime les livres glauques, qui parlent du côté sombre de l'être humain. On me dit des fois que j'aime les "trucs tordus", et oui c'est vrai, j'aime les histoires tordues parce qu'avant qu'on les commence, elles donnent un sentiment de quelque chose qu'on n'arrive pas à comprendre puisque cette chose dépasse toutes les valeurs et idées toutes faites qu'on peut avoir. C'est pour ça qu'on trouve ça tordu. Parce que c'est contraire au déroulement banal d'une situation banale.







J'apprécie aussi beaucoup les livres qui se déroulent en pleine nature parce que je suis amoureuse de la nature, des paysages et surout des descriptions poétiques et phylosophiques qu'on en fait dans les livres. Après avoir lu la quatrième de couverture de Faire le mort, je me suis dit qu'une petite balade tordue au coeur de la forêt suédoise me semblait bien à mon goût. J'ai donc acheté le livre comme ça, sur un coup de tête et je n'ai pas du tout été déçue!







Fin de la prenthèse consacrée à ma petite personne lol . Rentrons dans le vif du sujet !







L'action se déroule en Suède, où réside une bande de copains tous amoureux des oiseaux. Il y a Kim, le héros, du point de vue duquel d'histoire est racontée. Cet été, il s'est passé quelque chose entre Kim et Tove, mais la jeune fille semble l'avoir oublié. Kim, Tove, Philip, Sia-Maria, Manny et Criz décident de passer quelques jours en forêt pour observer les oiseaux, mais un soir, alors que tous sont saoûls, une dispute éclate et un drame se produit. Après ça, plus rien ne sera pareil entre eux.







C'est un livre qui parle des côtés obscurs et clairs de l'être humain, de ce qu'il se produit si on ne réfléchit pas, du regret, de l'amour, de la vie et de la mort.







Ce sont tout des thèmes qui se concentrent directement sur Kim, un ado que tout le monde considère comme différent, et donc bizarre. Kim est un peu marginal dans son genre, réservé, compliqué. Il réfléchit beaucoup, et je l'ai trouvé très mûr dans ses réflexions. C'est un personnage vraiment intéressant.







Kim est fou amoureux de Tove depuis longtemps, et après ce qu'il s'est passé entre eux cet été, il continue à se poser des questions, à se demander si elle ne l'aime en fait pas, pourquoi elle ne dit rien, mais rien de cela ne freine sa passion pour elle. C'est un lien vraiment passionnel qui existe entre eux, très beau, dévoué, puissant. Mais comme chaque relation, surtout adolescente, celle-ci n'est pas sans problèmes et les complications se font des deux côtés.







La scène du drame est dure, longue. Elle remet à plat toutes les relations de cette bande d'amis qui se croyait soudée et brise les faux-semblants. Dans un groupe, il y a de vrais et de faux amis, des secrets et des choses inavouables. L'égoïsme et la trahison font partie des défauts de l'être humain que nous avons chacun au fond de nous, et un jour, ils éclatent. C'est ça qui nous construit. Mais c'est sans doute le regret, qui par la suite, est le plus lourd et difficile à porter.







Un roman dur, surtout la deuxième partie, qui soulève beaucoup de questions phylosophiques ainsi que des réflexions sur la vie, le tout alimenté par des liens très forts entre les personnages, un héros intéressant et un cadre naturel qui apporte toujours son petit plus.







Ce livre m'a abbatue.



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Mary Lou

Un livre que j'ai aimé dès les premières lignes malgré un démarrage assez lent avec de nombreuses répétitions dans le déroulé des faits. Mais je crois que c'est ce qui m'a plu et je pensais passer un excellent moment.

Et puis l'histoire s'étire, s'étire. L'auteur continue de nous donner de nombreux détails, le contenu des repas, le pipi du matin sur les épilobes, la beauté du lac, les poules... J'ai vraiment aimé cette atmosphère au début, le dépaysement total et la vie isolée d'Adam. Gamin de 15 ans qui vient de s'installer, seul dans la maison de vacances de son père. Pas d'adulte ou presque dans cette histoire, juste Adam et Mary-Lou, amie de vacances qui est handicapée suite à une chute, volontaire ou non, d'un cerisier. Mary-Lou la flamboyante qui se retrouve clouée dans un fauteuil roulant. On partage le temps d'un été l'histoire de ses deux adolescents à la psychologie un peu torturée dont on a du mal à croire qu'ils puissent vivre ainsi...

Ce roman finalement j'ai mis du temps à le lire et j'avais hâte de le terminer, j'ai même failli sauter les dernières pages tant on n'y voit plus d'intérêt.

Je n'y ai pas trouvé ce qu'annonce la 4 e de couverture finalement. Une petite déception mais un roman à lire pour son ambiance étonnante et la minutie de l'écriture de Stefan Casta. Un véritable entomologiste de l'âme humaine.

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Allez donc prendre un bain, Monsieur Renard !

Cette belle histoire, classique et toujours actuelle, est racontée par Stefan Casta, un des plus grands auteurs suédois contemporains, et superbement illustrée par Staffan Gnosspelius.

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La Vie Commence

Dans la campagne suédoise, nous faisons la connaissance d'une famille spéciale. La venue d'une jeune fille va faire remonter à la surface des secrets enfouis dans les souvenirs. J'ai été scotchée du début à la fin par cette lecture. J'ai apprécié le cadre bucolique, l'ambiance mystérieuse, la bienveillance des personnages qui nous touchent par leur justesse, et leurs émotions à vif.
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Faire le mort

Je continue sur ma lancée des littératures scandinaves avec un roman danois. Autant vous prévenir tout de suite : Âmes sensibles s'abstenir !



Faire le mort n'est pas un titre à prendre à la légère. Le narrateur se trouvera effectivement dans cette position, c'est un fait. Il nous restera à comprendre avec lui les circonstances qui ont permis ce basculement.



C'est un roman dont on ne ressort pas indemne. J'aurais dû en toute logique lui mettre 5*, pourtant le côté froid et distancié du narrateur (comme s'il se fichait éperdument de ce qui lui arrive) m'a laissée un peu en dehors du récit.



Malgré tout, c'est un roman à découvrir absolument !



Bonne lecture :)
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Faire le mort

Passionnés d'ornithologie, Kim et ses copains partent quelques jours en forêt. Mais ceux-ci deviennent violents envers lui : ils le tabassent, lui pissent dessus et le laisse pour mort.

Kim nous raconte son histoire en alternant les passages dans la forêt et ceux où l'on découvre sa famille et ses amis. Il laisse deviner une sensibilité que ses amis trouvent trop original. Un livre très fort sur la nature humaine. Peut-il facilement comprendre l'autre et lui pardonner ? J'ai eu un peu de mal à suivre par moments, on change souvent de moment, de personnage. Mais ça reste une lecture dure et belle qui fait réfléchir sur des sujets sensibles comme la différence ou l'adoption.

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Faire le mort

Contrairement à certains membres de Babelio, on ne peut pas dire que ce soit l'écriture qui m'ait repoussé. C'était même le principal - à certains moments le seul - moteur à terminer ce livre. Elle est moderne, impressionniste, fine mais brute, elle met à nu les pensées de Kim, ses émotions, son quotidien, et pour peu que l'on accepte de se laisser entraîner, on perçoit le rhythme de conteur, les choix esthétiques, et bien sûr cette manière de faire produit aussi quelques perles, de ces éclairs d'inspiration que tout un chacun connaît - sans parfois les reconnaître - au quotidien. C'est très futile, mais c'est un compliment.

C'est d'autant plus dommage que ce rhythme soit cassé avec autant d'insistance, les chapitres sont très courts, les journées assez vides, les pensées assez rares, l'ensemble est très décousu et difficile à suivre, et cette modernité là, qui pourtant semble faire l'unanimité dans la littérature mondiale depuis une vingtaine d'années, elle ne me passe pas. Mais alors pas du tout.

Un seul évènement a une vraie importance, celui qui est dévoilé en 4e de couverture, et autour duquel gravite le reste du livre et de Kim, entre l'avant, l'après et le pourquoi. Et la violence, la noirceur, l'inéluctabilité de cet évènement met à mal notre empathie, nous prend à la gorge, nous écrase sous son poids. Et cette fameuse écriture qui met à nu ne fait que décupler ce sentiment d'impuissance et de souffrance.

Que l'on s'entende, je n'ai rien contre les romans noirs ou violents en tant que tels, si la description sadique de la violence ou de la part sombre de l'âme humaine n'est pas une fin en soi, nihiliste et dépressive. Et ici on sent bien une tentative de montrer autre chose, de faire émerger de ces émotions (trop ?) fortes quelque chose, n'importe quoi à vrai dire, un espoir de catharsis, au moins, peut-être.

Mais... Rien. Je n'ai pas trouvé la récompense que je m'étais promise en terminant ce livre. Dommage.



Et d'ailleurs... n'est-il pas destiné avant tout aux adolescents de l'âge de Kim ? Et qu'en tireront-ils ? Les Kim revivront-ils par procuration leur descente aux enfers sans espoir de rédemption ? La pensée est perturbante.
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La Vie Commence

Victor, dix-neuf ans vit une existence routinière au rythme des saisons dans une ferme perdue au fin fond de la Suède. L’arrivée d’une fille dont le nom est aussi changeant que son caractère amène le jeune homme à décider de sa vie.



Tout d’abord, il y a les personnages, la mère, le père, cassés de l’intérieur, des taiseux fragiles emmurés dans des secrets lointains. Des personnages forts et fragiles à la fois. Ensuite il y a la terre, rude et généreuse. Tour à tour bienveillante et agressive, comme les traces de la vie.

Et puis la fille. L’irruption de celle-ci dans la ferme est comme une boule dans un jeu de quilles. Elle amène les changements que sans le savoir Victor attendait.

De cette rencontre c’est sa vie qui prend son envol.

Un beau roman, dans lequel apparaît une passation filiale touchante et empreint surtout d’un regard subtil sur les dissemblances qui ne laisse pas indifférent.



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De l'autre côté

Un roman atmosphérique autour du deuil. La mort de Vanessa, la belle-mère d'Elina, plane tout le long du texte, apparition fantomatique qui ne quitte pas la jeune fille. Tout se passe sur une année, au gré des saisons, et aux côtés de cette famille brisée qui cherche pourtant à retrouver le bonheur et à le garder. De drôles de rencontres, des idées farfelues et une indéniable douceur se dégagent de cette belle histoire, pleine de tendresse et d'espoir. Une écriture poétique qui évoque la vie dans ce qu'elle a de plus beau et parfois de plus absurde. Magnifique !
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Faire le mort

J'ai trouvé ce roman pour ados dérangeant...

Il se déroule en Suède et jusqu'à la fin du récit on ne sait pas exactement quelle est la différence qui marque le héros, Kim, à laquelle il est fait allusion régulièrement.

Kim est un jeune homme qui a rejoint une bande qui aime faire des virées ornithologiques guidées par Philip pour lequel il a du respect et de l'admiration. Tove, dont Kim est amoureux, appartient aussi à ce groupe.

Il se sent décalé par rapport aux autres, ayant des goûts et centres d'intérêts différents. Et Manny le lui fait bien sentir, le provoquant sans cesse et l'humiliant à l'occasion.

Rien ne laissait pourtant présager ce qui se passerait dans la forêt où le groupe allait camper pour observer la parade des coqs de Bruyère...

L'auteur alterne les réflexions de Kim, seul dans la forêt avec le récit rétrospectif de ce qui lui est arrivé.

Bon nombre de points ne s'éclairent qu'à la fin de la lecture. C'est un texte dur mais puissant.
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De l'autre côté

Voilà un roman « ados » que j’ai pris un peu par hasard à la Bibliothèque.

Cela commence par un accident de voiture qui n’a comme seul témoin, un renard. Il est décrit au ralenti de l’intérieur de la voiture par Elina, la narratrice. Son père, Jurgen, est le conducteur et elle et Vanessa, sa belle-mère, sont à ses côtés.

La première phrase du livre est : « Quelqu’un meurt », ce quelqu’un c’est Vanessa, une belle-mère avec qui Elina a une relation bien plus forte qu’avec sa mère biologique.

Au fil des quatre saisons, le lecteur suit le deuil et la reconstruction de Jurgen et Elina.

Jurgen se lance dans de nombreux projets farfelus pour gagner sa vie, jusqu’à que par hasard, la découverte d’une vieille maison isolée, en pleine nature, leurs redonne un sens à la vie. Et peu à peu, la nouvelle maison devient un personnage, à propre parler, de cette histoire. Elle se transforme comme la nature autour d’elle.

Le souvenir de la morte est très présent, ainsi, souvent, Elina sent sa présence et la voit à ses côtés.

J’ai mis un peu de temps à entrer dans cette histoire qui mêle le réel et l’imaginaire, où la nature est très présente. Il y a de la poésie, du mystère et beaucoup d’humanité. Le côté suédois transparaît essentiellement, dans la présence importante de la nature et dans « l’exotisme » des menus avalés par nos personnages… comme par exemple, un petit-déjeuner composé d’une tartine fromage-poisson !
Lien : https://aproposdelivres.word..
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Faire le mort

J'avais trouvé ce livre au rayon jeunesse quand j'avais 11 ans et il m'a profondément choquée. Je conseillerais de ne pas le lire jeune, voire pas du tout.



On est dans la peau de Kim, gentil et contemplatif. Il présente ses "amis" et il est difficile de les trouver sympathiques. Dès le début, j'ai éprouvé une gêne par rapport au fait que le héros semble se laisser marcher sur les pieds et que ses amis sont un peu grande-gueule... Mais cela n'est pas formulé explicitement puisqu'on est dans la tete du narrateur.



et puis, le pire arrive. Brutalement. On est traversés par l'horreur.



J'aime quand des thèmes difficiles sont abordés en littérature jeunesse, mais ce qui me déplaît ici, c'est qu'il m'a semblé que l'auteur n'a pas pris parti de manière très nette. Sur un tel sujet, on a besoin d'une plume réconfortante, avec une réflexion, un recul. Comment en arriver là ? Pourquoi le personnage a-t-il suivi des gens qu'il connaissait si peu à son âge ? Qu'en pense l'auteur ?



Ce livre m'a beaucoup effrayée, je me suis sentie seule avec des questions préoccupantes et je n'ai pas osé en parler.



Je trouve aussi que cela est peu plausible. C'est un peu comme l'expression d'un fantasme angoissant.
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De l'autre côté

De l’autre côté est un roman magnifique et unique, qui de plus, m’a fait découvrir l’incroyable plume de Stefan Casta.



C’est un roman qui parle d’un sujet lourd, mais traité avec une beauté, une poésie, une douceur telle, qui ne peut laisser personne indifférent. Casta réussit à trouver quelque chose de beau dans tout, même la mort.



De plus, nous nous attachons tellement à ses personnages, qu’a la fin, nous ne voulons plus les laisser partir. Nous voulons continuer à lire leurs moments heureux, comme malheureux, qui peuvent nous donner le goût de rire, ou de pleurer, et même des fois nous faire frissonner.



De l’autre côté donne espoir en nos rêves, et d’une certaine manière, en la vie. Et je l’ai tout simplement adoré.
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De l'autre côté

Peut-être l’avez-vous remarqué ? Mes chroniques sont assez chauvines. Je ne parle quasiment jamais d’auteurs étrangers. Considérant que nous sommes suffisamment colonisés par la littérature anglo-saxonne, je ne vais pas de surcroît en assurer la promotion ! Toutefois, une règle n’est vraiment tenable que si elle souffre quelques exceptions.



Aussi vais-je vous parler aujourd’hui d’un auteur nordique, Stefan Casta et surtout de son livre intitulé De l’autre côté. Stefan Casta a reçu en 2002 le prestigieux prix Astrid Lindgren pour l’ensemble de son œuvre. De l’autre côté a été traduit du suédois par Agneta Ségol. Les traductrices et traducteurs sont une autre raison de faire une entorse à mon patriotisme culturel. Leur rôle de passeur reste vital pour tous ceux que Babel a cantonnés à leur langue maternelle.



Le livre de Casta commence comme Les choses de la vie, le film de Claude Sautet : par un accident de voiture, minutieusement décrit, au ralenti, et qui a pour témoin insolite… un renard. A l’arrière, Elina, la narratrice, en décompose toutes les phases, filmées à 360°.



Au final, elle s’en sort miraculeusement indemne. Jörgen aussi. Jörgen, c’est son père, qui conduisait et qui est en grande partie responsable du carambolage. Mais sur le siège passager avant, « quelqu’un meurt » : ce sont les premiers mots du livre. La vie des deux survivants va s’en trouver singulièrement changée.



Vanessa, la morte, n’était pas la mère d’Elina mais la nouvelle compagne de son père. Mais au fond, Elina aurait eu moins de peine si ça mère biologique était morte. Avec la mort de Vanessa, quelque chose s’évide dans les existences d’Elina et de son père. Quand la vie reprend ses droits, ce tiers manquant flotte à tout moment dans l’appartement et pour Elina, c’est parfois bien plus qu’un souvenir : Vanessa est devenue pour elle une présence réelle qu’elle peut nous décrire, une projection holographique de l’au-delà avec qui elle s’entretient comme si elle était encore en vie.

Quand Jörgen et Elina décident de quitter la ville et d’acheter une maison à la campagne, Vanessa va hésiter à les suivre.



Le roman de Stefan Casta s’étend d’un été à l’autre, au fil des quatre saisons qui rythment le deuil surmonté. La nouvelle maison va s’imposer lentement comme un personnage à part entière et autour d’elle, une nature très présente, dont nos héros semblent découvrir pour la première fois les métamorphoses. Est-ce le même renard entraperçu au moment de l’accident qu’Elina recroise dans la forêt enneigée ? Un jeune et beau voisin, prénommé Aron, rôde aussi dans les parages, apparaissant et disparaissant comme un vagabond sans attaches. On devine bientôt que quelque chose le relie à l’histoire de la maison, sans qu’on sache quoi. Va-t-il prendre une place dans le cœur d’Elina ?



L’adolescente est progressivement partagée entre la ville, l’école, son amie iranienne Marjan et cette vie nouvelle au cœur de la nature où elle et Jörgen reprennent leurs marques. Jörgen s’essaie à plusieurs activités, sous le regard parfois inquiet, mais toujours indulgent, de sa fille, que son père ne cesse de surprendre et auquel elle doit sans cesse ajuster sa propre existence.



Il y a un charme particulier dans ce livre, indéfinissable et pourtant puissant. L’auteur introduit dans le décor et dans la vie quotidienne de ses héros des touches de mystère, des voix extérieures, des questions laissées provisoirement sans réponse, qui tiennent la curiosité du lecteur en alerte. Peu à peu, le regard précis et bienveillant d’Elina sur toutes choses nous enveloppe et ne nous lâche plus.



Pour écouter cette chronique et un extrait du livre sur Litté'Jeune :
Lien : http://littejeune.blogspot.c..
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Faire le mort

Kim fait partie d’une bande de jeunes suédois qui aime la nature et les animaux. Pour cela, elle n’hésite pas à partir plusieurs jours en forêt. Kim a une personnalité plutôt effacée et a souvent tendance à suivre Philip, le leader de la bande. Et puis, il y a aussi Tove, sa bien-aimée.

La randonnée est plutôt éprouvante et les conditions de vie en forêt assez rudimentaires. Nourrir le feu, aller chercher du bois, de l’eau, manger du lièvre et autres animaux qui ne nous feraient pas particulièrement plaisir… Ceci est plutôt courant quand on vit plusieurs jours en forêt.



Mais Philip, qui pense à tout, n’avait pas oublié d’apporter de quoi réchauffer tout ce petit monde le soir ; le problème étant que quand on est ado, ce n’est pas toujours évident de boire avec modération. Un soir donc, autour du feu, une dispute éclate, les esprits s’échauffent et la haine de tout le monde se déverse sur Kim qui refuse obstinément de tirer sur un joint. Il se fait tabasser, humilier, torturer et est laissé pour mort dans la forêt.

Ce ne sera plus jamais comme avant, chacun en est conscient lorsqu’il désaoule. Sans trop en dévoiler, Kim survit et décide de ne rien dire ; le lecteur se demande alors ce qu’il va se passer. C’est pas possible qu’il n’ait pas envie de se venger…



Le livre se lit bien mais j’ai été un peu déçue que la vengeance ne soit pas plus présente dans l’intrigue. Il est question de nature, de pardon, d’égoïsme, du sens de la vie, des sentiments amoureux, du rôle de la nature et des animaux qui entourent les hommes… Peut-être un côté un peu trop intello et une fin trop vague. Par contre, ce livre pourra plaire aux amateurs des grands ensembles naturels.

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Faire le mort

Avec un thème malheureusement d’actualité, la violence entre adolescents, Stefan Casta construit une oeuvre brute et sans fard. Une virée entre adolescents qui vire au cauchemar et met en exergue les différences qui peuvent exister entre la victime et ses bourreaux, le phénomène d’entrainement du groupe et les conséquences des actes engagés.

Une histoire qui prend le temps d’installer ses personnages dans leur quotidien et nous montre comment se tissent les liens entre les différents protagonistes.

Malheureusement, une fois ces éléments en place, difficile de trouver un réel lien affectif entre les personnages ni de s’attacher réellement à la victime qui reste toujours, à travers une écriture distante, hors de portée. Ainsi, et même si l’acte est terrifiant, l’ensemble peine à convaincre, peut-être à cause d’une écriture plutôt froide et de personnages qui restent inaccessibles.

Un thème qui aurait peut-être mérité un traitement plus nuancé. L’intrigue, par ailleurs, peine à se mettre en place et l’alternance des points de vue ne semble pas toujours utile. Un roman qui ne sera jamais parvenu à me toucher…
Lien : http://leblogdeyuko.wordpres..
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Mary Lou

Un très beau roman, tout en douceur, qui raconte cette histoire d'amitié, d'amour, entre deux jeunes le temps d'un été. Une ambiance rêveuse, délicate, et jamais ennuyeuse sur leur quotidien durant ces vacances : de la redécouverte de l'autre aux moments de fous rires, ponctués par des disputes... La question que se pose Adam sur Mary-Lou ne trouvera finalement jamais sa réponse mais était-ce si important pour lui après avoir passé d'aussi belles semaines en sa compagnie ? Un roman d'amour très touchant !
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La Vie Commence

Très franchement l'histoire de base est banale mais voilà ce livre à une atmosphère ! Ce n'est pas facile à expliquer et pourtant oui, cette ambiance étrange née d'une écriture particulière m'a happée.



Je ne dirais pas que j'ai eu du mal à entrer dans l'histoire de ce jeune homme de 19 ans qui ne sais trop ce qu'il attends de la vie, juste que je ne me précipitais pas non plus pour le lire - en même temps je ne l'ai commencé qu'aujourd'hui - mais voilà il s'est passé quelque-chose entre l'histoire et moi et j'ai avalé les deux-cents et quelques pages restantes d'une traite.



J'ai aimé ces personnages un peu bizarres, un peu bourrus, un peu perdus. J'ai aimé cette ferme isolée avec tout ces animaux réceptifs. J'ai aimé les liens qui se tissent peu à peu dans cette famille unique en son genre. Cette histoire sent la vie et l'appelle, voilà ce que j'ai aimé par dessus tout.



On pourrait se dire que le final est facile, prévisible et en quelque sorte il l'est mais voilà ce n'est pas le final qui compte mais tout l'ensemble encore plus dans ce roman-ci. Je suis plutôt frustrée de ne pas réussir à en parler mieux parceque vraiment il m'a fait de l'effet, je me suis même dit au cours de ma lecture que je n'avais jamais rien lu d'aussi particulier, d'aussi étrange. J'ai adoré ça.



Je pense qu'il faut lire ce livre pour comprendre ce que j'essaie de dire sans trop de succès.



Bilan : Je suis ravie d'avoir pioché cet inconnu pour mon challenge "10 inconnus dans ma Pal" d'autant plus que ce n'est pas un livre sur lequel j'aurais jeté mon dévolu de prime abord. Seulement le hasard fait parfois bien les choses et mon chemin à croiser le sien, merci.


Lien : http://anyoneandnobody.blogs..
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La Vie Commence

On se retrouve dans la campagne suédoise auprès de Victor, dix-neuf ans et ses deux parents Gustavo et Brigitte. L’apparition d’une jeune fille venue de nulle part va bouleverser leur existence et va plonger Victor dans des réflexions sur la vie qu’il mène et sur son avenir proche.

Je ne pensais pas que la philosophie serait autant présente dans le roman et cela ne m’a pas déplu. Ayant à peu près le même âge que Victor je me suis retrouvée dans ses questionnements et j’ai compris sa peur de ne pas savoir saisir sa chance dans la vie.

J’ai trouvé que les informations sur la fille ont été données tout d’un coup, ce qui est un peu dommage mais ça prend son sens vu la fin qu’a écrite Casta.

Contrairement à la plupart des autres romans de l’auteur, le personnage cherche à s’échapper de sa campagne, au lieu de la découvrir et j’ai trouvé ça très intéressant.

J’aime toujours autant ses descriptions bucoliques de ses livres. J’apprends des choses sur les animaux et les plantes que j’ignorais à chaque fois que je lis un de ses livres.

Je ne me lasse pas de son écriture.

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