Rencontres littéraires - Ma Tasse de T - Polar : entre mythe et réalité
Interview de Cédric Sire et Stéphane Bourgoin. Animée par Eduardo Castillo et la fnac.
Nous autres sérial-killers, nous sommes vos enfants, vos maris, nous sommes partout. Et beaucoup d'autres, parmi vos enfants, seront morts demain.
Le serial-killer ne considère pas sa victime comme un être humain mais comme un objet, une carcasse, des membres destinés à éveiller son désir. Pour lui, ce qui importe n'est pas l'identité du cadavre mais ce qu'il représente.
"Beaucoup de serials killers ont des mobiles sexuels, explique Micki Pistorius.Les hommes et les femmes n'ont pas la même idée du sexe. Un homme est excité par ce qu'il voit, une femme par le toucher. Voilà pourquoi il y a plus de voyeurs et d'hommes qui regardent des films pornographiques. Les crimes sexuels sont directement liés à l'apparence de la victime et à son physique. Si un homme veut dominer une femme, il exige un rapport sexuel avec elle. A l'inverse, si une femme veut dominer un homme, elle refuse d'avoir un rapport sexuel avec lui. Si un homme a été abusé sexuellement ou maltraité, il s'attaque à quelqu'un d'autre. Une femme au contraire, a tendance à s'en prendre à elle-même et à pratiquer l'automutilation."
Or les études que j'ai menées sur les tueurs en série français montrent que 91% d'entre eux sont déjà connus des services de police, de gendarmerie ou de la justice, avant même de commettre leur premier viol ou assassinat. Guy Georges, Sid Ahmed Rezala, Patrice Alègre sont tous passés par des actes de petites délinquance avant de gravir les échelons les plus graves de la criminalité. En outre, notre pays manque de personnel qualifié et nos laboratoires sont cruellement sous-dimensionnés pour permettre un fonctionnement optimal du FNAEG.
Non, nous ne mourions pas de faim, mais nous n'avions pas assez à manger. Même aujourd'hui, je me rappelle ce sentiment de gêne que j'éprouvais alors, ce désir de nourriture qui n'était jamais satisfait. D'autres étaient bien plus malheureux que nous : je sais que certains de mes copains allaient jusqu'à gratter le plâtre des murs afin de trouver quelque chose à manger. Et lorsqu'un tel enfant grandit, il a en lui de désir de tout posséder, et à n'importe quel prix.
[p108]
J'ai essayé de manger le cœur et de la chair, mais c'était trop dur. Je me suis acheté un attendrisseur pour manger un muscle et le cœur. Le gout ressemble à de la viande de bœuf. ça m'a donné une grande exitation sexuelle. L'homme m'appartenait : il faisait partie intégrante de moi.
Lors de mes différentes discussions avec Wilken, il m'a appris des détails intéressants sur ses crimes. Pour éviter qu'on ne retrouve trop rapidement les corps des enfants qu'il avait cachés, il frottait la plante des pieds des victimes avec du beurre et du vinaigre pour que les chiens policiers ne puissent pas les sentir.
Contrairement à tant d'autres ouvrages anglo-saxons, ce "Livre rouge de Jack l'Éventreur ne cherche pas à vous proposer une solutions définitive concernant l'identité du meurtrier de Whitechapel.
11 mars 2004
UN CHIMPANZE SERIAL KILLER SEME LA TERREUR AU CONGO
Je ne peux pas m'empêcher de vous adresser un reproche, Professeur Sioli (un des psychiatres experts appelé à la barre), quand vous affirmez que les conditions du domicile familial ne sont pas un facteur décisif. Bien au contraire, je peux vous garantir que le milieu familial d'un enfant est décisif pour le développement du caractère. J'ai parfois envié en silence d'autres familles durant ma jeunesse, en me demandant pourquoi nous ne pourrions pas être comme les autres.
[p82-83]