Citations de Stéphane Hoffmann (188)
Françoise de PEN HOËL : voyons Nelly, faites attention, mon tapis Louis XIII.
Nelly PILOU : Il vient de chez Saint-Maclou, votre tapis
.Françoise de PEN HOËL : Peut-être, mais il est dans le salon Louis XIII, alors il devient un tapis Louis XIII.
Un couple d'humains doit avancer comme un couple de bœufs. Sous le même joug, d'un même pas. Ou comme les chevaux d'un attelage, du même trot. Le plus rapide doit régler son allure sur le plus lent, le plus léger sur le plus lourd, le plus intelligent sur le plus bête, le plus brillant sur le plus terne. C'est cela un couple.
Qu'elle ait quitté son mari après avoir tout supporté de lui, je trouve ça parfaitement répugnant. Et stupide. Qu'elle le tue, j'aurais compris. Ca aurait eu de l'allure, au moins : un coup de couteau, du poisson, ça oui. Mais qu'elle le quitte, c'est minable.
Mais la nouvelle génération aux affaires n'est pas bonne, vous savez. Ils n'ont aucun talent. Ils ne créent pas de richesses, ils les exploitent. Ils sont toujours au service de l'argent. L'argent est leur maître. Or, l'argent est un serviteur, voilà pourquoi il faut le respecter, au moins le ménager.
En fait, chez moi, c'est là où je suis. J'ai toujours considéré que, dans un restaurant, la meilleure table est celle où je me trouve, dans un hôtel la meilleure chambre et dans mes bras la plus belle des filles. Je n'ai jamais regardé ailleurs, jamais. La vie quotidienne est quotidienne partout.
En plus, depuis que la chienne Trompette était morte, l'atmosphère de Baot était devenue aussi cafardeuse qu'une émission de Michel Drucker.
"Qu'est ce donc que des jours pour valoir qu'on les pleure ? Un soleil, un soleil. Une heure, une heure."
Je suis seul. Donc libre.
Je suis libre. Donc seul.
Paris est une capitale comme un travesti est une femme.
Mais elle n'a pas raison non plus. Si nos enfants s'occupent de nous comme nous nous sommes occupés d'eux, il se passera du temps avant qu'ils nous rendent visite.
La cuisine étoilée m'agace, en général, raffinement voyant, pour voyageur de commerce en goguette. Je n'ai jamais pu comprendre pourquoi les chefs acceptent la tyrannie du Gros Livre rouge. Ils veulent montrer leur virtuosité et se perdent en subtilités inutiles. Ils se regardent cuisiner comme on s'écoute parler. Résultat : leur ordinaire est une musique dont les arrangements couvriraient la mélodie, on perd le fil, l'émotion s'envole et on est bien incapable, le lendemain, de se rappeler de quoi on a dîné.
Mais le temps ne passe pas, Hélène. C'est nous qui passons dans le temps.
Pourquoi chercher chez autrui un bonheur qu'on ne trouve qu'en soi, dans une action qui corresponde à sa nature ?
Si j'avais été un fumeur de cigarettes, je ne l'aurais pas laissée partir. J'aurais argumenté, répondu, discuté. Je me serais énervé, peut-être. Ca aurait bardé.
Mais je suis fumeur de havane, ce qui rend bonhomme.
Je parle de me mettre au golf, créer un cabinet de consultants, aider les jeunes à se lancer: «J''installerai mes bureaux dans les chambres des enfants, et puis je me remettrai au vélo, à l'équitation, à la..
Brillante idée. Pourquoi pas au Jokari, au jeu de sept familles, au Cochon qui rit et au Youpala.
"J'y tiens: en France, tout commence et tout finit à table. Qui ne sait pas déjeuner n'arrive à rien."
- Des écrivains ! dit-il d'un air dégoûté. Et tu lis leurs livres ?je veux dire : on est obligés de les lire ?
Carole éclate de rire :
- Mais non, que tu es bête ! Non, je les écoute en parler. Ca me cultive.
- Ah ! tu es cultivée, toi ? Ben voilà autre chose ! Encore un peu de champagne ?
Jean-Charles a failli dire : "Et ça sert à quoi d'être cultivé ? ça te rapporte combien ?" Mais il y a Charline et, devant elle, parce qu'elle est étudiante, il doit donner l'exemple.
La Littérature, c'est la vie dont on a éliminé temps morts et lenteur ; en principe. (p.64)
Si la jeunesse ne se mesure pas aux années, mais au goût d'entreprendre et de créer, à la curiosité qu'on a pour les autres et à cet enthousiasme que permet la naïveté, alors j'ai perdu la jeunesse. (p.44)
L’un et l’autre sont comme deux enfants perdus qui se repèrent et sentent , sans se l’être encore dit , qu’ils seront moins malheureux ensemble.