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Critiques de Stephen Benatar (34)
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Daisy, Daisy

Voilà un roman très anglais, et très caustique ! L'atmosphère est pesante, les paroles dérangent mais le tout forme un récit marquant !
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Daisy, Daisy

Bien moins extravagante que Rachel Waring, l'héroïne du précédent roman de Stephen Benatar, Daisy n'en est pas moins tout aussi dérangée. De cette femme pas tout à fait "comme il faut" mais plutôt franchement odieuse, l'auteur en dessine le portrait au vitriol. Par petites touches, à travers de nombreux sauts désordonnés dans le temps, se démêle l'écheveau de ses relations avec les membres de sa belle-famille qui font les frais de sa méchanceté verbale et tout particulièrement Dan et Marsha, le frère et la soeur de son défunt mari.

Le récit navigue entre la période où le Daisy, Dan et Marsha terminent leurs vieux jours, réunis dans la même maison londonienne pendant les années 70 et les souvenirs individuels ou communs de leur passé remontant jusqu'aux années 30. Cette méthode astucieuse empêche d'avancer trop rapidement vers la découverte de ce qui a provoqué le drame effroyable annoncé dans le prologue. Tout au long du récit, il ne se passe pas grand chose d'extraordinaire si ce n'est que les caractères se dévoilent petit à petit pour réserver quelques surprises et jouer avec nos perceptions et nos jugements. C'est un peu longuet par moment mais on reste captif de cette histoire, dans l'attente de recevoir les explications du drame.

Daisy m'a réservé un moment de lecture plaisant, dans une ambiance qui m'a rappelé celle des romans de Barbara Pym dont je me suis délectée dans ma jeunesse, avec une bonne dose de mordant en supplément !
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Daisy, Daisy

S’engager dans un nouveau livre quand on est très enrhumée n’est peut-être pas la meilleure des idées.

Surtout quand le roman en question a une histoire qui n’est pas chronologique du tout. Mais j’ai quand même pris beaucoup de plaisir à lire cette histoire, malgré quelques passages obscurs, certainement engendrés par le rhume, même si la construction du roman m’a semblé un peu embrouillée elle aussi.

Daisy est un des trois personnages principaux que l’on va suivre durant 40 ans. Cette femme qui n’a pas la langue dans sa poche n’a jamais entretenu de bonnes relations avec la famille de son défunt mari, mort très jeune de tuberculose. Il semble donc assez étrange qu’elle accepte de venir vivre à la fin de sa vie chez Dan et Mascha, le frère et la sœur de son mari décédé, qu’elle n’appréciait pas beaucoup jusqu’à alors.

Comment couler des jours paisibles quand quarante années d’aigreur risquent à tout instant de faire exploser le fragile équilibre de cette maisonnée ?

On sait dès le début que tout finira mal car le roman s’ouvre sur un fait divers, mais comment a t’on pu en arriver là ?

L’auteur nous raconte des épisodes de la vie de ces trois personnes aux personnalités très différentes, des bribes pleines de rancœur, de jalousie, de mesquinerie et de méchanceté pure.

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Daisy, Daisy

Que s’est–il passé dans la maison d'Hendon à Londres où vivaient Dan Stermont, veuf, âgé de 83 ans, sa sœur Marsha divorcée et leur belle-soeur Daisy presque nonagénaire ? Depuis plus d’un an, ils vivaient reclus et Marsha toujours très exigeante sur la propreté avait laissé la crasse tout envahir jusqu’aux fenêtres. La police forcée d'ouvrir le domicile n'a pu que constater le décès des deux femmes et la mort beaucoup plus antérieure de Daisy. Incapable de s'exprimer, Dan semblait avoir perdu la tête.



Sans suivre une chronologie linéaire, nous découvrons une cohabitation difficile quand Dan et Marsha ont accepté que Daisy vienne vivre avec eux mais aussi leurs relations sur plus de quarante ans. Dans l’Angleterre des années 30, Daisy jeune infirmière au caractère bien trempé épouse un jeune homme un peu plus jeune qu’elle. Hélas ce dernier souffre de tuberculose et elle se retrouve très vite veuve sans se laisser abattre. Chez les Stormont, sa belle-famille, elle ne fait guère l’unanimité. Sa belle-mère et elle se détestent, tandis que son beau-frère Dan et sa belle-sœur Marsha la supportent difficilement. Car Daisy n’a pas son pareil pour lancer des piques ou s’imposer. Jeune mariée, Marsha tente de se montrer gentille envers Daisy même si mon mari Andrew autoritaire et sec ne veut pas entendre parler d’elle. Pourtant tous deux se trouvent des points communs comme les échecs et il admire chez elle sa vivacité d'esprit, élément qui manque à la jolie Marsha. Egoïste, Daisy provoque dans sa belle-famille des petits cataclysmes en leur ouvrant les yeux ou en les méprisant. Ses réflexions, ses paroles même en apparence doucereuses sont très souvent à double sens. Cultivée, elle aime les références littéraires, cinématographiques, musicales ou historiques ( et c'est un régal).



Stephen Benatar ne se contente pas de donner un point de vue, des ressentis, et des pensées à travers un seul de ses personnages. Non, il place le lecteur aux côté de Daisy ou de Marsha ou d’Andrew et nous offre ainsi la possibilité d’avoir tous les avis sur une même situation.

Cette satire sans concession est très bien menée avec une analyse très fine de la psychologie des personnages qui sont attachants malgré leurs défauts. Les rancoeurs et les amertumes accumulées sur des décennies, ajoutées à la vieillesse (au lieu d’appeler à la sagesse) vont enclencher envie de vengeance et amour de la famille. Mais je n'en dis pas plus.

Du vitriol, de l’humour noir mais aussi de la tendresse pour ce roman vif, pétillant, grinçant (et à noter un très bon travail de traduction) !
Lien : http://claraetlesmots.blogsp..
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Daisy, Daisy

Les Anglais sont souvent considérés comme les maîtres de l’humour, noir ou non, des auteurs subtils, dotés d’un je-ne-sais-quoi qu’on leur envie. Cliché que tout cela, dites-vous. Eh bien, lisez ce Daisy, Daisy et l’on en reparlera.



De Stephen Benatar, j’avais adoré l’exquis La Vie rêvée de Rachel Waring, si drôle et poignant à la fois (mais sans mièvrerie ; il s’agissait plutôt d’une mélancolie prenante qui ne vous lâchait plus, même une fois le livre refermé). Cette année, c’est un autre roman né de sa plume que nous offre le Tripode, dans l’impeccable traduction de Christel Paris. Les points communs avec le précédent opus ne manquent pas : un style enlevé et qui cache sa subtilité sous un air de facilité trompeur ; des références multiples à la culture anglo-saxonne, avec, en particulier, une place importante laissée au cinéma et à la musique ; des personnages plus vrais que nature, fouillés, complexes ; de l’humour noir, parfaitement dosé ; et puis, cette incroyable habileté pour montrer le monde à travers les yeux des personnages, pour laisser le lecteur juge de ce qui est vraiment et de ce qui est pensé, perçu. Quel talent en la matière, j’en reste une fois de plus comme deux ronds de flan. Et tout cela sans que la technique paraisse : vous cherchez comment le miracle se produit, mais le maître Benatar est un prestidigitateur qui cache ses trucs. Ne reste que l’effet produit : on est dans la tête des personnages, on observe le monde et les autres par leurs yeux, sans jamais pouvoir saisir une quelconque objectivité du monde, des situations.



Suite et fin de la critique sur mon blog !
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La vie rêvée de Rachel Waring

L'épanchement du rêve dans la vie réelle

Entrez dans la tête de Rachel, les histoires qu'elle se raconte tout en vivant sa vie, comme tout le monde. Comme tout le monde, oui, mais jusqu'à quel point ? Une lecture de plus en plus troublante pour une héroïne pathétique et grandiose, un grand portrait de femme.
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La vie rêvée de Rachel Waring

l’héroïne du livre, la façon dont certains événements sans importance sont longuement détaillés, le fil conducteur du livre m’ont fortement lassés.

J’ai trouvé ce livre pénible à tel point point que j’ai finis par l’abandonner.

Déçu. il s’agissait de ma lecture des vacances…
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La vie rêvée de Rachel Waring

Dans le cadre du challenge "le mois anglais", je viens de lire ce roman de Stephen Benatar aux éditions Le Tripode qui se trouvait depuis longtemps dans ma PAL (350 pages environ, une postface de John Carey, une couverture tout aussi originale que le contenu du roman).

Rachel Waring, la narratrice, fringante quinquagénaire célibataire, quitte Londres et sa colocataire Sylvia quand elle hérite de la maison de sa grand-tante à Bristol. Elle commente : " Les villes étaient aussi différentes l'une de l'autre que le Kansas l'était du pays d'Oz." La particularité de Rachel Waring ? Elle est le sosie de Vivien Leigh dans "Autant en emporte le vent" et tous les hommes tombent amoureux d'elle ... du moins dans ses rêves. Elle adore les comédies musicales et les chansons d'amour désuètes. Pour cette Scarlett O'Hara qui aime le thé sans sucre, le monde s'accorde à "la mélodie du bonheur". Ce roman m'a parfois fait rire (la lettre de Rachel Waring au banquier qui lui reproche son découvert reste un grand moment... mais ce n'est pas le seul... 😁🤣 toujours tout en finesse, "la bonne blague !"), et de plus en plus, et pourtant, l'intrigue connaît une progression dramatique. La quinquagénaire anglaise bien sympathique se verra VIP adulée et connaîtra sa "divine idylle"... mais la lecture nous montre une tout autre réalité, comme si Don Quichotte ou Madame Bovary nous racontait leur propre histoire. La postface insiste sur le malaise. Mais j'ai surtout ressenti l'humour anglais, un décalage constant à la Walter Mitty, le choix de la folie comme derivatif à la pesanteur du monde réel. Un petit bijou.


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La vie rêvée de Rachel Waring

A quarante sept ans Rachel Waring largue les amarres ! En visitant la belle demeure georgienne dont elle vient d'hériter, c'est le coup de foudre. La maison lui parle, elle s'y sent immédiatement comme chez elle. Elle , si raisonnable d'habitude est prise d'un coup de folie: elle quitte son emploi et sa morne vie londonienne pour s'installer à Bristol. Elle vivra de ses économies , demandera au besoin les allocations de chômage, elle s'en fiche . Elle qui n'a jamais vécu seule rêve d' être enfin libre pour devenir une autre femme., une femme " épatante". C'est donc pleine d'un enthousiasme débordant que Rachel fait la connaissance de ses nouveaux concitoyens. le pharmacien, le pasteur et le jardinier sont des hommes bien séduisants et Rachel qui n'a jamais connu l'amour se met à fantasmer.... Elle essaie de nouer des relations mais ses réactions ne sont jamais adaptées à la situation. Ses actes et ses paroles ne correspondent pas à ce que l'on attend d'elle. Son comportement qui paraît d'abord légèrement étrange, un peu inadapté, devient franchement inquiétant. On se demande si les faits relatés par Rachel sont réels ou imaginaires. Que se passe-t-il dans sa tête?

Amateurs de bluettes sentimentales, passez votre chemin car Stephen Benatar nous offre là une comédie assez sombre Ce récit où chaque événement est filtré par l'esprit de Rachel est teinté de cruauté et d'humour noir. On ne sait pas si on doit rire ou s'attrister des absurdités de Rachel mais on ne peut pas s'empêcher d'être gêné pour elle quand elle dit à voix haute ce qu'elle devrait penser tout bas. Ou quand elle se comporte n'importe comment, comme quand elle déboule à la pharmacie juste pour tonitruer " badebas !".

Rachel qui au début du roman paraît antipathique tant elle semble rigide et égoïste finit par émouvoir en dévoilant petit à petit ses failles et sa fragilité. Le lecteur ne peut que s'attacher à cette femme qui se veut "épatante" mais pour qui la vie dont elle rêvait va virer au cauchemar.



J'ai lu ce roman dans le cadre d'une diffusion masse critique et je remercie vivement Babelio et les éditions Tripode pour cette très, très belle découverte.
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La vie rêvée de Rachel Waring

A 47 ans, Rachel Waring mène une existence bien terne à Londres. Un travail routinier, un appartement partagé avec une colocataire avec qui elle se s'entend guère. Jusqu'au jour où elle apprend qu'elle est l'unique bénéficiaire d'une grande-tante qu'elle croyait décédée. Pas d'argent sonnant et trébuchant mais elle hérite d'une maison à Bristol.



Elle décide de tout quitter pour s'y installer .Un nouveau départ qui sonne comme une nouvelle vie. Débordante d'enthousiasme et d'un optimisme à toute épreuve, la rénovation de sa maison l'occupe mais ses pensées sont très vites monopolisées par un certain Horatio Gavin. Elle veut tout connaitre de la vie de ce philanthrope qui a vécu dans sa maison. Chantonnant des airs de comédies musicales ou déclamant des poèmes d'amour, elle se lie avec quelques habitants de la petite ville. Excentrique, dotée d'un imaginaire débordant, elle aimerait que tout le monde soit aussi heureux qu'elle. Et elle n'hésite pas à glisser quelques mensonges sur elle. Elle pousse son comportement à l'extrême pour bien montrer son mécontentement ou sa gaieté. C'est-à-dire qu'elle ose franchir les barrières de la bienséance et ne mâche pas ses mots jusqu'à être cynique.



la suite sur : http://claraetlesmots.blogspot.fr/2014/10/stephen-benatar-la-vie-revee-de-rachel.html
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La vie rêvée de Rachel Waring

Reçu dans le cadre de Masse critique, je remercie l'éditeur Le Tripode pour la découverte de ce titre. (Ayant reçu une épreuve, je ne peux hélàs que déplorer les nombreuses fautes d'orthographe, les coquilles qui ont perturbé une lecture qui par ailleurs était si fluide, même dans l'imbruglio de l'esprit de Rachel).



En effet, le point de vue du récit est celui du personnage central : Rachel Waring. Depuis sa vision du monde, de ses rencontres et réactions nous appréhendons le monde dans lequel elle s'installe. Son intériorité est la clé qui mène à la folie annoncée en filigrane. Nous tombons avec elle. A 40 ans, elle hérite d'une tante dont elle n'avait plus eu de nouvelles depuis des années, d'une maison à Bristol, dans le sud-ouest de l'Angleterre. Contre toute attente, elle va littéralement tombée sous le charme de cette demeure et décider de plaquer sa vie londonienne insipide pour la vie provinciale. Elle s'offre un nouveau départ dans la vie alors que jusqu'à présent celle-ci était morne. De ce point de départ inattendu, son caractère, son quotidien s'en trouvent bouleversés. Nous n'avons pas de retour sur ce que les autres personnages qu'elle rencontre pensent, tout ce fait par le truchement de son regard et de son ressenti, ce qui au fil de la lecture nous plonge dans le brouillard, l'incompréhension parfois.

La lecture ne laisse pas indifférente, car nous sentons le glissement, nous le voyons s'affirmer de plus en plus sans possibilité de le ralentir alors que nous nous sommes attachée à cette femme qui s'est vue privée de sa première histoire d'amour par sa mère -qui n'était pas la complice que la jeune fille imaginée-. Rachel Waring se rêvait actrice, aurait tant voulu connaître l'amour et avoir un cercle de proches autour d'elle. C'est d'ailleurs ce qu'elle commence à construire à Bristol. Du rêve de ses chansons populaires, des films qu'elle a visionné, des poèmes qui ont bercé sa vie, la voilà qui s'ouvre au monde, qui se découvre une passion, qui fait preuve d'altruisme, de compassion et de de largesses. C'est un portrait de femme où apparaissent des failles, qui s'étendent et la font basculer vers une destinée évoquée plus tôt dans le récit. Elle rêve sa vie, mais a des sursauts de lucidité, reconnaît certains des gens qui l'entourent. Elle se leurre juste dans le rayonnement de son être sur le monde.

La traductrice du roman a traduit les chansons de Rachel, à mon plus grand enchantement en oubliant pas de mettre en notes de pages, les références de ces citations. J'apprécie, car la valeur du texte réside aussi dans l'exploitation d'une culture anglaise populaire qui créera une communauté.
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La vie rêvée de Rachel Waring

C'est le portrait intérieur d'une femme qui décidé de bouleverser son quotidien lorsqu'elle hérité d'une maison à Bristol. Point de vue uniquement subjectif, on est dans sa tête, dans ses souvenirs, dans ses espoirs et dans ses envies. Et on sent bien que quelquechose se grippe, comme lorsque l'on rate un escalier. Ses relations humaines sont elles bien celles qu'elle croit ? Ses désirs sont ils bien compris ? Elle croit aux petits signes qui lui annoncent une vie de star mais les interprète elle correctement ? La frontière de la folie n'est pas loin mais une folie ordinaire, interieure , simplement dans un monde où Rachel Warring se sent bien mieux.
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La vie rêvée de Rachel Waring

Encensé par les critiques et doté d’une splendide couverture et d’un résumé tout aussi alléchant, je jubilais intérieurement de découvrir ce livre. J’ai lu et j’attends encore. Je n’ai pas aimé l’univers de cette femme qui rêve sa vie, je n’ai pas non plus aimé toutes ses références cinématographiques, musicales anglo-saxonnes … qui truffent et perturbent ma lecture (ma culture anglaise est très mauvaise je l’avoue). Je n’ai ressenti que peu d’empathie pour la folie douce de cette demoiselle solitaire. Bref je m’y suis ennuyée même si je reconnais la performance littéraire.
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La vie rêvée de Rachel Waring

Rachel Waring, célibataire la cinquantaine, probablement vierge, est une femme frustrée par la vie terne qui est la sienne. Depuis toute petite, elle vit dans un autre monde, se raconte des histoires, comme ces 7 images épinglées sur le mur de sa chambre d’enfant qui lui servaient de base à son envol vers un monde imaginaire et rêvé.

Un jour, par la grâce d’un héritage, elle se retrouve propriétaire d’une maison à Bristol. Maison délabrée pour laquelle elle quitte boulot, vie monotone, pour combler un manque. Or, plaquant tout, elle n’a plus ni contraintes sociales, ni horaires, ni, surtout, de barrières à son imagination. C’est le début d’une nouvelle existence où elle va se réinventer une vie. Auprès des autres, elle passera d’épatante et adorable, à originale, puis excentrique, puis fofolle, puis un brin dérangée pour arriver à la folie pure.

La force de ce livre ? Suivre le cheminement des pensées de Rachel « intra-muros », en direct du cerveau de Rachel Waring. N’ayant que son cheminement de pensée, aucun autre point de vue, j’ai suivi la montée en puissance de sa folie. La barrière est définitivement franchie lorsqu’elle tombe amoureuse d’Horatio, premier propriétaire de la maison, mort il y a des lustres.

Dans sa vie, qu’elle est la part de véracité, qu’elle est la part d’imaginaire ? Il n’y a plus la barrière de la bienséance, elle dit tout haut ce qu’elle pense tout bas. J’ai lu ce livre du fond de ma grippe où la fièvre m’embarquait sur son nuage. Tout se mélangeait, alors je n’ai plus tenté de démêler le vrai du faux, j’ai accompagné Rachel jusqu’au bout en l’écoutant fredonner les chansons qui ont bercé sa vie.

Suivre Rachel dans son cheminement vers la folie n’est pas plombant, tant elle a décidé d’être optimiste, drôle, avec beaucoup de ponctuations musicales de son époque. J’ai trouvé ce livre plutôt cocasse, teinté d’humour noir, de douceur, d’ironie. Aucune fausse note, Stephen Benatar et la bonne traduction de Christel Paris nous donnent à lire une Rachel vivante, aimante et touchante. Pourtant, oui ce livre est dérangeant, tant il est perturbant de suivre la montée de la folie de Rachel, même si cela se fait dans la joie et la bonne humeur.


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La vie rêvée de Rachel Waring

Ce roman de Stephen Benatar a été publié pour la première fois en Grande-Bretagne en 1982, il a été en lice pour le Booker Prize mais a fait peur aux membres du jury (John Carey explique pourquoi en postface). Réédité en 2007, il a été traduit en français pour paraître à la Rentrée littéraire de 2014. Et c’est tant mieux pour les lecteurs francophones !



Les 340 pages se dévorent, animées par la voix de la narratrice, Rachel Waring, qui vient donc d’hériter d’une belle maison à Bristol, une maison qui va devenir un personnage à part entière car c’est là que Rachel aime à se sentir, à se réfugier face aux difficultés de la vie et des relations avec les autres. (D’ailleurs le titre anglais est très parlant : Wish her safe at home.) Très vite, on comprend que Rachel a été une enfant et une jeune femme timide, pour le moins inadaptée et qu’elle se réfugie dans son imagination, dans les vieilles chansons et comédies musicales qui lui mettent le sourire aux lèvres et du baume au coeur. A partir du moment où elle décide de garder la maison léguée par une grand-tante qui a fini sénile, Rachel elle-même bascule peu à peu dans la folie. D’abord une folie douce, charmante même, qui en réalité la sécurise face à ce monde extérieur si angoissant, si peu réceptif à son penchant naturel pour la bonté ! Mais les choses vont évoluer sous les yeux médusés du lecteur car les rêves et l’imaginaire de miss Waring ne reculent devant aucune limite.



Le coup de génie de ce roman, c’est que c’est Rachel elle-même qui raconte son histoire et que l’on devine plus ou moins ce qui se passe, comment elle réagit, ce qu’elle a vécu enfant et jeune adulte, comment elle se réfugie dans son monde. Et bien sûr, le lecteur ne peut que se poser des questions et interpréter les événements, les rencontres vécus par Rachel : sa mère était-elle réellement si sévère ? Tony a-t-il profité de sa naïveté ou était-il vraiment naturel ? Et qu’en est-il de l’honnêteté du jardinier et de son épouse ? Quelques interrogations parmi d’autres diaboliquement semées par l’auteur qui nous tend, à travers le personnage de son héroïne, un miroir dans lequel nous pouvons reconnaître nos propres petits arrangements avec la réalité et qui pourront mettre certains lecteurs mal à l’aise.



Pour ma part, j’ai dévoré le tout, tantôt faisant totalement confiance à Rachel, tantôt réfléchissant à la véracité d’un autre point de vue que le sien et me laissant absorber par son évolution pimentée de traits grinçants. J’ai donc passé un très bon moment de lecture et j’espère que d’autres romans de Stephen Benatar seront traduits en français !
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La vie rêvée de Rachel Waring

bien écrit et fin surprenante
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La vie rêvée de Rachel Waring

Un univers étrange et prenant, de belles personnes attachantes, une fabuleuse montée de l'intrigue.

Je suis sortie troublée de cette lecture mais aussi triste et presque effrayée de l'habileté avec laquelle l'auteur enchaîne les discrets changements de son personnage.

Au final, est-ce ma perception ? ai-je imaginé ?

Superbe.
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La vie rêvée de Rachel Waring

C’est pour moi le deuxième livre que je lis de Benatar et j’ai retrouver le même sentiment d’anachronisme que dans Miss Daisy. On a du mal à situer l’époque car les héroïnes de ces romans sont particulièrement en dehors de leur temps.



À 47 ans Rachel Waring mène une existence assez simple de secrétaire à Londres lorsqu’elle reçoit une maison en héritage. La sage Rachel n’hésite pas très longtemps et décide de tout lâcher pour aller vivre dans cette maison à Brighton. Cette maison et la liberté qu’elle s’octroie vont être le déclencheur de sa véritable personnalité. Elle chante toute la journée et vit dans un monde de comédies musicales vieillottes.

On se met à frémir de ses folies et à craindre le pire alors qu’elle s’épanouie comme une fleur dans un vase.



L’écriture de ce livre est d’une grande maitrise, car celui qui nous raconte l’histoire n’est autre que Rachel, et en avançant avec elle au fil des pages, l’inquiétude du lecteur envers Rachel se fait de plus en plus grande.

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La vie rêvée de Rachel Waring

Chère Madame Rachel Waring,



A l'instar d'une chanson populaire bien connue mais que, vu votre âge légèrement avancé et vos goûts musicaux, vous n'aurez certainement jamais entendue, je dois vous faire remarquer à quel point mettre du pain sur son balcon pour attirer oiseaux et pigeons peut être dangereux ! Vivre sa propre vie par procuration, que ce soit devant son poste de télévision ou devant un portrait en pied n'arrange rien à la situation des vieilles Catherinette…



Vous saurez me rétorquer, j'en suis certaine, que vous ne faites point grand cas du qu'en dira-t-on et que mes désidératas de femme du futur ne vous touchent que de loin…



J'en suis fort aise, Madame, sachez néanmoins à quel point votre bovarysme m'aura incommodée, sachant qu'une certaine Emma, l'avait déjà expérimenté bien avant vous et avec, je me dois de vous le faire remarquer, bien plus de panache et d'ingéniosité !



Ma franchise, je n'en doute point, ne saura vous froisser le moins du monde et vous trouverez très vite les moyens de retourner à votre avantage cette missive, un peu dure, je vous l'accorde. Je m'en vais donc me retirer loin de vos préoccupations oniriques qui ont été, pour ma part, d'un ennui mortel et, qui sait, nos chemins se croiseront peut-être à nouveau dans quelques siècles, lorsque vous vous serez donné le temps et l'occasion de terminer cette inutile biographie insipide.



Bien cordialement,

Sultanne



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La vie rêvée de Rachel Waring

On ne peut pas dire que ce livre soit déplaisant mais je m'y suis ennuyée. Rachel est une femme de 40 ans passé, employée de bureau à Londres, qui hérite de sa tante un petit hôtel particulier à la campagne. Alors elle quitte tout pour profiter de sa nouvelle vie.

L'histoire est toujours racontée du point de vue de Rachel, ce qui fait qu'on oscille une bonne partie du livre entre ce qu'elle raconte et ce qu'on croit deviner jusqu'à ce que le doute ne soit plus possible.

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