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Critiques de Stephen Benatar (34)
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La vie rêvée de Rachel Waring

l’héroïne du livre, la façon dont certains événements sans importance sont longuement détaillés, le fil conducteur du livre m’ont fortement lassés.

J’ai trouvé ce livre pénible à tel point point que j’ai finis par l’abandonner.

Déçu. il s’agissait de ma lecture des vacances…
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La vie rêvée de Rachel Waring

L'héroïne m'a tout de suite agacée, ce qui fait que j'ai eu beaucoup de mal à avancer dans cette lecture que j'ai fini par abandonner.
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La vie rêvée de Rachel Waring

Dans le cadre du challenge "le mois anglais", je viens de lire ce roman de Stephen Benatar aux éditions Le Tripode qui se trouvait depuis longtemps dans ma PAL (350 pages environ, une postface de John Carey, une couverture tout aussi originale que le contenu du roman).

Rachel Waring, la narratrice, fringante quinquagénaire célibataire, quitte Londres et sa colocataire Sylvia quand elle hérite de la maison de sa grand-tante à Bristol. Elle commente : " Les villes étaient aussi différentes l'une de l'autre que le Kansas l'était du pays d'Oz." La particularité de Rachel Waring ? Elle est le sosie de Vivien Leigh dans "Autant en emporte le vent" et tous les hommes tombent amoureux d'elle ... du moins dans ses rêves. Elle adore les comédies musicales et les chansons d'amour désuètes. Pour cette Scarlett O'Hara qui aime le thé sans sucre, le monde s'accorde à "la mélodie du bonheur". Ce roman m'a parfois fait rire (la lettre de Rachel Waring au banquier qui lui reproche son découvert reste un grand moment... mais ce n'est pas le seul... 😁🤣 toujours tout en finesse, "la bonne blague !"), et de plus en plus, et pourtant, l'intrigue connaît une progression dramatique. La quinquagénaire anglaise bien sympathique se verra VIP adulée et connaîtra sa "divine idylle"... mais la lecture nous montre une tout autre réalité, comme si Don Quichotte ou Madame Bovary nous racontait leur propre histoire. La postface insiste sur le malaise. Mais j'ai surtout ressenti l'humour anglais, un décalage constant à la Walter Mitty, le choix de la folie comme derivatif à la pesanteur du monde réel. Un petit bijou.


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La vie rêvée de Rachel Waring

Voilà un roman écrit en 1982 et remis sous les feux de l’actualité dans une traduction française par les éditions Le Tripode en 2014.



1982 dites-vous ?



Le roman pourrait tout aussi bien avoir été écrit plus tôt , car il a toutes les apparences d’une histoire romantique et désuète racontée par une romancière anglaise buvant tasse de thé sur tasse de thé.



Illusion confortée par l’iconographie de la couverture choisie par le Tripode : une robe en dentelle sur fond fleuri un peu kaléidoscopique qui devrait nous engager à ne pas nous fier aux apparences.



Nous lisons donc, ou plutôt nous plongeons dans le monologue intérieur de Rachel Waring, une femme plus très jeune héritant d’une belle maison à Bristol et qui voit sa vie médiocre être complètement transformée : capelines, beaux meubles, jardinier musclé, la petite cour des notables, pharmacien, notaire, robes en soie et ombrelle.



Peu à peu la belle image se fissure à la manière de ces tableaux classiques qui révèlent des motifs cachés selon l’angle de vue, comme dans les « Ambassadeurs » de Holbein  où un crâne qui rappelle notre finitude apparaît dans une scène un peu solennelle.



Cette Rachel qui chantonne sans cesse de vieux airs de comédies musicales (voir la playlist sur le site du Tripode), cette Rachel qui se persuade de son bonheur est en fait si seule qu’elle rêve sa vie au lieu de la vivre. Elle n’a jamais connu d’homme, elle aimerait tant, alors elle tombe amoureuse du pharmacien, du notaire, du jardinier, et finalement du portrait de l’ancien propriétaire de la maison avec lequel elle s’imagine mariée.



Elle sombre dans la folie, mais comme c’est elle qui raconte, elle entraîne le lecteur avec elle. On s’inquiète pour elle, pour son argent qu’elle dépense sans compter, on aimerait l’empêcher de se ridiculiser, on aimerait la réveiller, mais en même temps comme elle a raison, Rachel, de faire de sa vie un chef d’œuvre.



Un très beau roman, perturbant, énervant, mais inoubliable.





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La vie rêvée de Rachel Waring

L'épanchement du rêve dans la vie réelle

Entrez dans la tête de Rachel, les histoires qu'elle se raconte tout en vivant sa vie, comme tout le monde. Comme tout le monde, oui, mais jusqu'à quel point ? Une lecture de plus en plus troublante pour une héroïne pathétique et grandiose, un grand portrait de femme.
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La vie rêvée de Rachel Waring

On ne peut pas dire que ce livre soit déplaisant mais je m'y suis ennuyée. Rachel est une femme de 40 ans passé, employée de bureau à Londres, qui hérite de sa tante un petit hôtel particulier à la campagne. Alors elle quitte tout pour profiter de sa nouvelle vie.

L'histoire est toujours racontée du point de vue de Rachel, ce qui fait qu'on oscille une bonne partie du livre entre ce qu'elle raconte et ce qu'on croit deviner jusqu'à ce que le doute ne soit plus possible.

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Daisy, Daisy

Bien moins extravagante que Rachel Waring, l'héroïne du précédent roman de Stephen Benatar, Daisy n'en est pas moins tout aussi dérangée. De cette femme pas tout à fait "comme il faut" mais plutôt franchement odieuse, l'auteur en dessine le portrait au vitriol. Par petites touches, à travers de nombreux sauts désordonnés dans le temps, se démêle l'écheveau de ses relations avec les membres de sa belle-famille qui font les frais de sa méchanceté verbale et tout particulièrement Dan et Marsha, le frère et la soeur de son défunt mari.

Le récit navigue entre la période où le Daisy, Dan et Marsha terminent leurs vieux jours, réunis dans la même maison londonienne pendant les années 70 et les souvenirs individuels ou communs de leur passé remontant jusqu'aux années 30. Cette méthode astucieuse empêche d'avancer trop rapidement vers la découverte de ce qui a provoqué le drame effroyable annoncé dans le prologue. Tout au long du récit, il ne se passe pas grand chose d'extraordinaire si ce n'est que les caractères se dévoilent petit à petit pour réserver quelques surprises et jouer avec nos perceptions et nos jugements. C'est un peu longuet par moment mais on reste captif de cette histoire, dans l'attente de recevoir les explications du drame.

Daisy m'a réservé un moment de lecture plaisant, dans une ambiance qui m'a rappelé celle des romans de Barbara Pym dont je me suis délectée dans ma jeunesse, avec une bonne dose de mordant en supplément !
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La vie rêvée de Rachel Waring

Belle et surprenante Rachel...Encore vierge à l'approche de la cinquantaine et , selon elle, terriblement séduisante. Installée à la campagne de Bristol dans un hôtel hérité de sa grand tante, elle se lie rapidement avec son entourage, tant elle est sociable, optimiste, et gaie. Et puis elle achète un tableau représentant, l'ancien propriétaire de la maison. Une analyse psychologique bouleversante, mais je n'ai pas réussi à m'attacher à cette drôle de femme.
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La vie rêvée de Rachel Waring

C’est pour moi le deuxième livre que je lis de Benatar et j’ai retrouver le même sentiment d’anachronisme que dans Miss Daisy. On a du mal à situer l’époque car les héroïnes de ces romans sont particulièrement en dehors de leur temps.



À 47 ans Rachel Waring mène une existence assez simple de secrétaire à Londres lorsqu’elle reçoit une maison en héritage. La sage Rachel n’hésite pas très longtemps et décide de tout lâcher pour aller vivre dans cette maison à Brighton. Cette maison et la liberté qu’elle s’octroie vont être le déclencheur de sa véritable personnalité. Elle chante toute la journée et vit dans un monde de comédies musicales vieillottes.

On se met à frémir de ses folies et à craindre le pire alors qu’elle s’épanouie comme une fleur dans un vase.



L’écriture de ce livre est d’une grande maitrise, car celui qui nous raconte l’histoire n’est autre que Rachel, et en avançant avec elle au fil des pages, l’inquiétude du lecteur envers Rachel se fait de plus en plus grande.

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Daisy, Daisy

S’engager dans un nouveau livre quand on est très enrhumée n’est peut-être pas la meilleure des idées.

Surtout quand le roman en question a une histoire qui n’est pas chronologique du tout. Mais j’ai quand même pris beaucoup de plaisir à lire cette histoire, malgré quelques passages obscurs, certainement engendrés par le rhume, même si la construction du roman m’a semblé un peu embrouillée elle aussi.

Daisy est un des trois personnages principaux que l’on va suivre durant 40 ans. Cette femme qui n’a pas la langue dans sa poche n’a jamais entretenu de bonnes relations avec la famille de son défunt mari, mort très jeune de tuberculose. Il semble donc assez étrange qu’elle accepte de venir vivre à la fin de sa vie chez Dan et Mascha, le frère et la sœur de son mari décédé, qu’elle n’appréciait pas beaucoup jusqu’à alors.

Comment couler des jours paisibles quand quarante années d’aigreur risquent à tout instant de faire exploser le fragile équilibre de cette maisonnée ?

On sait dès le début que tout finira mal car le roman s’ouvre sur un fait divers, mais comment a t’on pu en arriver là ?

L’auteur nous raconte des épisodes de la vie de ces trois personnes aux personnalités très différentes, des bribes pleines de rancœur, de jalousie, de mesquinerie et de méchanceté pure.

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La vie rêvée de Rachel Waring

Affreusement drôle ou magnifiquement triste ?



Rachel Waring, timide célibataire de presque 50 ans est heureuse. Sortie de nulle part, une grand-tante vient de lui léguer un hôtel particulier à Bristol. Elle abandonne son ancienne vie Londonienne sans tarder, décide de tout changer, de devenir la personne qu’elle aurait dû être, la personne de ses rêves.

Terminé son travail administratif ennuyeux, sa garde-robe plan-plan, sa colocataire sarcastique qui fume cigarette sur cigarette. Elle vivra comme une femme vouée aux loisirs, à la beauté, à la créativité et à l'amour. Une fois installée dans son nouveau logis, Rachel plante un jardin, refait sa garde-robe, flirte, commence à écrire un roman, dépense ses économies et impressionne tous ceux qu'elle rencontre par son extraordinaire optimisme.



Tout le roman est raconté par Rachel, on est dans sa tête, on regarde le monde à travers ses yeux. On la voit se transformer en gentille excentrique. Jusque-là tout va bien…

Mais petit à petit on se demande si tout cela est vrai. Coincé dans sa tête le lecteur ne sait plus distinguer ce qui relève du délire de ce qui est la réalité. Ses réactions sont de plus en plus fantasques, ses relations aux autres étranges, ses dialogues intérieurs irrationnels.. On oscille entre comédie et tragédie. Rachel est en train de glisser.



C'est la description la plus brillante d'une personne succombant lentement à la démence jamais lu. On se rend compte à quel point tout est normal pour Rachel et à quel point la situation est horriblement inconfortable pour l’entourage.

Le génie de ce livre est double: premièrement, dans le maintien d’un monologue intérieur terriblement singulier, complété par des bribes de chansons désuètes et par l’apparition de personnages réels ou fictifs, et deuxièmement par le processus de dégénérescence qui semble programmé tel un piège qui se referme sur notre héroïne.



Pour lire ce roman, il faut accepter de se laisser porter, aimer les digressions narratives mais surtout ne pas chercher à comprendre.

Brillant, séduisant, parfois hilarant, dérangeant, ce roman est fou.
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La vie rêvée de Rachel Waring

Chère Madame Rachel Waring,



A l'instar d'une chanson populaire bien connue mais que, vu votre âge légèrement avancé et vos goûts musicaux, vous n'aurez certainement jamais entendue, je dois vous faire remarquer à quel point mettre du pain sur son balcon pour attirer oiseaux et pigeons peut être dangereux ! Vivre sa propre vie par procuration, que ce soit devant son poste de télévision ou devant un portrait en pied n'arrange rien à la situation des vieilles Catherinette…



Vous saurez me rétorquer, j'en suis certaine, que vous ne faites point grand cas du qu'en dira-t-on et que mes désidératas de femme du futur ne vous touchent que de loin…



J'en suis fort aise, Madame, sachez néanmoins à quel point votre bovarysme m'aura incommodée, sachant qu'une certaine Emma, l'avait déjà expérimenté bien avant vous et avec, je me dois de vous le faire remarquer, bien plus de panache et d'ingéniosité !



Ma franchise, je n'en doute point, ne saura vous froisser le moins du monde et vous trouverez très vite les moyens de retourner à votre avantage cette missive, un peu dure, je vous l'accorde. Je m'en vais donc me retirer loin de vos préoccupations oniriques qui ont été, pour ma part, d'un ennui mortel et, qui sait, nos chemins se croiseront peut-être à nouveau dans quelques siècles, lorsque vous vous serez donné le temps et l'occasion de terminer cette inutile biographie insipide.



Bien cordialement,

Sultanne



****************

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Daisy, Daisy

Voilà un roman très anglais, et très caustique ! L'atmosphère est pesante, les paroles dérangent mais le tout forme un récit marquant !
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La vie rêvée de Rachel Waring

C'est long. Cela doit se penser à une période très actuelle (les téléphones portables sont cités) et cependant on se sent transportée des siècles avant avec la déraison de l'héroïne, dont le personnage m'a souvent plus agacée qu'autre chose...
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La vie rêvée de Rachel Waring

Un univers étrange et prenant, de belles personnes attachantes, une fabuleuse montée de l'intrigue.

Je suis sortie troublée de cette lecture mais aussi triste et presque effrayée de l'habileté avec laquelle l'auteur enchaîne les discrets changements de son personnage.

Au final, est-ce ma perception ? ai-je imaginé ?

Superbe.
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La vie rêvée de Rachel Waring

C'est un livre que je conseille aux lecteurs prompts à l'empathie, comme je le suis.

Pour eux, le charme trouble et le vertige de l'empathie agira délicieusement avec juste le piment de quelques cruautés.



Le cadre britannique désuet et fleuri, sur fond de chansons populaires américaines ou anglaises du début du siècle dernier (comédies musicales et films de la cinémathèque) nous porte en douceur vers l'univers de Rachel.



Rachel, terne employée de bureau mal acceptée de ses collègues, âgée de 47 ans, mène a Londres, une vie étriquée et casanière avec une colocataire revêche.

Quand... une tante lui lègue une grande maison vieillotte à Bristol.

Rachel entre alors dans sa vie rêvée.

Et nous, à sa suite.



Les événements extérieurs de la nouvelle vie de Rachel nous parviennent après être passés par la perception de Rachel... avec quel degré de vérité? Des souvenirs que Rachel évoque, nous piègent ; et, dans un cas ou dans l'autre, nous prenons fait et cause pour elle, pour peu que la blessure nous en rappelle une autre... ( ou : une, nôtre...!)

Je me surprends à m'écrier, alors, un très britannique "Seigneur!" qui réveille mon chat.

Il faut bien y mettre un peu du sien avec les livres...



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La vie rêvée de Rachel Waring

Ce roman de Stephen Benatar a été publié pour la première fois en Grande-Bretagne en 1982, il a été en lice pour le Booker Prize mais a fait peur aux membres du jury (John Carey explique pourquoi en postface). Réédité en 2007, il a été traduit en français pour paraître à la Rentrée littéraire de 2014. Et c’est tant mieux pour les lecteurs francophones !



Les 340 pages se dévorent, animées par la voix de la narratrice, Rachel Waring, qui vient donc d’hériter d’une belle maison à Bristol, une maison qui va devenir un personnage à part entière car c’est là que Rachel aime à se sentir, à se réfugier face aux difficultés de la vie et des relations avec les autres. (D’ailleurs le titre anglais est très parlant : Wish her safe at home.) Très vite, on comprend que Rachel a été une enfant et une jeune femme timide, pour le moins inadaptée et qu’elle se réfugie dans son imagination, dans les vieilles chansons et comédies musicales qui lui mettent le sourire aux lèvres et du baume au coeur. A partir du moment où elle décide de garder la maison léguée par une grand-tante qui a fini sénile, Rachel elle-même bascule peu à peu dans la folie. D’abord une folie douce, charmante même, qui en réalité la sécurise face à ce monde extérieur si angoissant, si peu réceptif à son penchant naturel pour la bonté ! Mais les choses vont évoluer sous les yeux médusés du lecteur car les rêves et l’imaginaire de miss Waring ne reculent devant aucune limite.



Le coup de génie de ce roman, c’est que c’est Rachel elle-même qui raconte son histoire et que l’on devine plus ou moins ce qui se passe, comment elle réagit, ce qu’elle a vécu enfant et jeune adulte, comment elle se réfugie dans son monde. Et bien sûr, le lecteur ne peut que se poser des questions et interpréter les événements, les rencontres vécus par Rachel : sa mère était-elle réellement si sévère ? Tony a-t-il profité de sa naïveté ou était-il vraiment naturel ? Et qu’en est-il de l’honnêteté du jardinier et de son épouse ? Quelques interrogations parmi d’autres diaboliquement semées par l’auteur qui nous tend, à travers le personnage de son héroïne, un miroir dans lequel nous pouvons reconnaître nos propres petits arrangements avec la réalité et qui pourront mettre certains lecteurs mal à l’aise.



Pour ma part, j’ai dévoré le tout, tantôt faisant totalement confiance à Rachel, tantôt réfléchissant à la véracité d’un autre point de vue que le sien et me laissant absorber par son évolution pimentée de traits grinçants. J’ai donc passé un très bon moment de lecture et j’espère que d’autres romans de Stephen Benatar seront traduits en français !
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Daisy, Daisy

Que s’est–il passé dans la maison d'Hendon à Londres où vivaient Dan Stermont, veuf, âgé de 83 ans, sa sœur Marsha divorcée et leur belle-soeur Daisy presque nonagénaire ? Depuis plus d’un an, ils vivaient reclus et Marsha toujours très exigeante sur la propreté avait laissé la crasse tout envahir jusqu’aux fenêtres. La police forcée d'ouvrir le domicile n'a pu que constater le décès des deux femmes et la mort beaucoup plus antérieure de Daisy. Incapable de s'exprimer, Dan semblait avoir perdu la tête.



Sans suivre une chronologie linéaire, nous découvrons une cohabitation difficile quand Dan et Marsha ont accepté que Daisy vienne vivre avec eux mais aussi leurs relations sur plus de quarante ans. Dans l’Angleterre des années 30, Daisy jeune infirmière au caractère bien trempé épouse un jeune homme un peu plus jeune qu’elle. Hélas ce dernier souffre de tuberculose et elle se retrouve très vite veuve sans se laisser abattre. Chez les Stormont, sa belle-famille, elle ne fait guère l’unanimité. Sa belle-mère et elle se détestent, tandis que son beau-frère Dan et sa belle-sœur Marsha la supportent difficilement. Car Daisy n’a pas son pareil pour lancer des piques ou s’imposer. Jeune mariée, Marsha tente de se montrer gentille envers Daisy même si mon mari Andrew autoritaire et sec ne veut pas entendre parler d’elle. Pourtant tous deux se trouvent des points communs comme les échecs et il admire chez elle sa vivacité d'esprit, élément qui manque à la jolie Marsha. Egoïste, Daisy provoque dans sa belle-famille des petits cataclysmes en leur ouvrant les yeux ou en les méprisant. Ses réflexions, ses paroles même en apparence doucereuses sont très souvent à double sens. Cultivée, elle aime les références littéraires, cinématographiques, musicales ou historiques ( et c'est un régal).



Stephen Benatar ne se contente pas de donner un point de vue, des ressentis, et des pensées à travers un seul de ses personnages. Non, il place le lecteur aux côté de Daisy ou de Marsha ou d’Andrew et nous offre ainsi la possibilité d’avoir tous les avis sur une même situation.

Cette satire sans concession est très bien menée avec une analyse très fine de la psychologie des personnages qui sont attachants malgré leurs défauts. Les rancoeurs et les amertumes accumulées sur des décennies, ajoutées à la vieillesse (au lieu d’appeler à la sagesse) vont enclencher envie de vengeance et amour de la famille. Mais je n'en dis pas plus.

Du vitriol, de l’humour noir mais aussi de la tendresse pour ce roman vif, pétillant, grinçant (et à noter un très bon travail de traduction) !
Lien : http://claraetlesmots.blogsp..
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Daisy, Daisy

Les Anglais sont souvent considérés comme les maîtres de l’humour, noir ou non, des auteurs subtils, dotés d’un je-ne-sais-quoi qu’on leur envie. Cliché que tout cela, dites-vous. Eh bien, lisez ce Daisy, Daisy et l’on en reparlera.



De Stephen Benatar, j’avais adoré l’exquis La Vie rêvée de Rachel Waring, si drôle et poignant à la fois (mais sans mièvrerie ; il s’agissait plutôt d’une mélancolie prenante qui ne vous lâchait plus, même une fois le livre refermé). Cette année, c’est un autre roman né de sa plume que nous offre le Tripode, dans l’impeccable traduction de Christel Paris. Les points communs avec le précédent opus ne manquent pas : un style enlevé et qui cache sa subtilité sous un air de facilité trompeur ; des références multiples à la culture anglo-saxonne, avec, en particulier, une place importante laissée au cinéma et à la musique ; des personnages plus vrais que nature, fouillés, complexes ; de l’humour noir, parfaitement dosé ; et puis, cette incroyable habileté pour montrer le monde à travers les yeux des personnages, pour laisser le lecteur juge de ce qui est vraiment et de ce qui est pensé, perçu. Quel talent en la matière, j’en reste une fois de plus comme deux ronds de flan. Et tout cela sans que la technique paraisse : vous cherchez comment le miracle se produit, mais le maître Benatar est un prestidigitateur qui cache ses trucs. Ne reste que l’effet produit : on est dans la tête des personnages, on observe le monde et les autres par leurs yeux, sans jamais pouvoir saisir une quelconque objectivité du monde, des situations.



Suite et fin de la critique sur mon blog !
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La vie rêvée de Rachel Waring

Rachel approchant la cinquantaine quitte tout pour s'installer dans une maison à la campagne qu'elle hérite de sa tante. Peu à peu sa vie bascule avec la rencontre des villageois et d'un certain monsieur... Elle sombre petit à petit dans la folie.

Une histoire très bien contée et saisissante.
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