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Critiques de Stephen Chbosky (444)
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Le monde de Charlie

Le monde de Charlie reprend les bons vieux poncifs sur les adolescents, spécialement ceux qui ont des problèmes d’intégrations dans leur lycée. On pourrait donc craindre que le roman ne nous ressorte tous les clichés éculés sur comment survire à cette époque. Si le roman n’évite pas ces chausse-trapes, il les intègre dans une intrigue plutôt réussie qui ménage tout au long des révélations permettant de garder une fraîcheur certaine à l’histoire et aux personnages. "Le monde Charlie" est un portrait touchant et émouvant de la jeunesse américaine. Sans tomber dans les préjugés et la facilité de faire un genre de teen-book, il devient un roman intimiste, ce qui amène plus d'intensité à l'histoire. Bien-sûr, tous les sujets passent comme l'homosexualité, les premières fois, l'avenir universitaire et grâce à de bons personnages, on se laisse emporter par ce roman, d'une sincérité vraie.



Une histoire qui peut paraître simple, mais terriblement touchante. Cet être timide, sans ami, rejeté de ses camarades, s'apprête à "naître", à se découvrir lorsqu'il a la chance de rencontrer deux élèves de terminal. Cette histoire, pleine de poésie et d'amour, nous transporte et nous fait vibrer. Tout comme Charlie, on (re)découvre le monde. On revit à travers ses yeux purs et avides de connaissance. Mais derrière ce récit se cachent des situations bien plus graves, un monde qui se renverse. Les problèmes soulevés nous atteignent jusqu'au plus profond de notre être : l'importance de l'amitié, la puissance de l'amour, la nécessité de communication, les ravages du regard d'autrui ... Tant d'énigmes qui nous poussent à nous remettre en question. Les personnages, brillants et authentiques, nous accompagne à merveille pour un voyage initiatique à travers un tout nouveau regard, une vision neuve. On rit, on pleure, on ressent de la colère, de la compassion...



Un scénario intelligent donc, où chaque phrase résonne de sa subtilité, de sa nécessité et de son identité. Trois jeunes - trois gamins même - font revenir les lecteurs à l'âge de leurs adolescences insouciantes, et leurs jette à la figure toute la problématique d'être différent ou solitaire. "A quel moment devenons-nous un adulte ?..." Au moment où on s'accepte, où on se connait et on se comprend... Voilà ce que raconte le roman, le chemin douloureux vers l'acceptation de soi... Charlie, Sam et Patrick sont drôles et touchants, n'en font jamais trop ou pas assez. Ils sont vrais. « They are infinite ! » A chaque chapitre, on arrive à se mettre dans la peau de ces personnes délurées et je pense que chaque adulte se reconnaîtra dans ces personnages, dans ces crises existentielles et cette souffrance latente... Le Monde de Charlie m'aura confirmé une chose : On n’est jamais autant seul que sans ses amis. Car comme l’a dit Oscar Wilde : « Les amis sont les anges qui nous soulèvent quand nos ailes ne savent plus comment voler... »



Véritable ode à la vie et au bonheur, le monde de Charlie est une morale vivante, une claque émotionnelle qui fait à la fois mal mais aussi tellement du bien. Il nous apporte la vive certitude que la vie n'est pas fatale et vaut la peine d’être vécue, à fond. Sans être un chef d'œuvre, ce roman mérite assurément d’être lu !

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Le monde de Charlie

Charlie écrit des lettres à une personne dont on ne connait pas le nom. C’est pour nous l’occasion de vivre une année dans un collège américain vue à travers le prisme d’un jeune homme hypersensible. Amitiés, relations amoureuses, découverte de la sexualité, premières beuveries,… sont tout naturellement au rendez-vous. Charlie est difficile à décrire, il est étrange, d’une sincérité débordante et ses réactions peuvent être imprévisibles. Patrick et Sam, deux étudiants, vont se rapprocher de lui et par là, lui faire découvrir une foule de choses et éclater sa bulle de solitude. Ce sera une période charnière pour ce groupe d’amis, remplie d’événements qui vont les révéler à eux-mêmes.

C’est écrit avec une justesse rare et beaucoup de sensibilité. C’est réaliste, jamais édulcoré ni enjolivé. C’est tout en nuances et magnifique. Un vrai coup de cœur.

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L'Ami imaginaire

Si vous comptez rester sain d’esprit, ne lisez pas ce livre.



Si vous voulez vivre une expérience unique, loin du cadre trop cartésien de nombreux romans, lisez-le.



Mais prenez conscience que Stephen Chbosky va devenir votre ami imaginaire durant un long moment. Déjà, par le temps de lecture que vous allez lui consacrer, le livre fait 750 pages. Puis par la manière dont son histoire et ses personnages vont insidieusement s’incruster dans votre cerveau. Même après l’avoir définitivement posé, vous y penserez encore, en vous disant que vous n’avez pas souvent lu un livre pareil (jamais ?).



"Tu dois leur dire, tu dois leur dire…"



L’écrivain l’annonce haut et fort, les accroches commerciales tout autant, Stephen King est l’inspirateur central de tout. Le Dieu qui a engendré le monstre. Il est là, présent comme une entêtante petite voix lancinante, comme s’il veillait sur votre lecture (surveillait ?).



On parle du King des années 80 et 90, celui de Ça ou Simetierre, mais aussi du Fléau, avec une pointe du Talisman des territoires (et d’autres encore). La période où on le qualifiait de Maître de l’horreur. Mais on ne pense pas qu’à lui, aussi à toute cette mouvance féconde de l’époque qui a terrorisé nombre d’adolescents et d’adultes. J’ai fait partie de ces adolescents-là.



D’ailleurs, pour en rajouter dans l’ambiance, Calmann-Lévy a eu la judicieuse idée de confier la traduction à celui qui s’est occupé des derniers livres de Stephen King, l’excellent Jean Esch.



"Arrête de l’aider ! Ne quitte pas la rue, tu vas mourir."



L’ami imaginaire est donc un vrai roman d’horreur, comme on n’en fait plus beaucoup. Et je me demande même si quelqu’un a osé en écrire un pareil avant… Parce qu’inspiration ne veut pas dire recopiage. L’influence est prégnante, mais Stephen Chbosky arrive vite à imprimer sa patte, à vous déchirer l’âme de ses propres griffes (mais à vous toucher au cœur aussi).



Son style s’impose, ses trouvailles narratives sont singulières. Son histoire, qui démarre sobrement, prend ensuite une tournure hallucinante.



Cela fait des décennies que les livres (ou les films) ne me font plus peur. Une émotion bien lointaine. Jusqu’à ce livre. J’ai flippé, souvent…



"Ne pas s’endormir… Les personnes boite aux lettres viennent de se réveiller… Si je renverse un cerf, je serai sauvé…"



Ce roman est complètement dingue, follement terrifiant. Je crois ne jamais avoir vu une telle histoire, poussée aussi loin dans ses extrémités, encore et encore, toujours plus profondément dans la folie.



Entendons-nous bien, il n’est pas question d’un livre gore, la violence est davantage dans les actions, les ressentis et la psychologie.



"Tout ira bien, le gentil monsieur veille…"



Sauf que rien n’est normal, vous vous mettez peu à peu à entendre des voix dans votre tête, tant l’histoire et la manière de la raconter colonisent votre esprit tel un virus. Je les sens d’ailleurs qui viennent perturber jusqu’à cette chronique…



"2h17. C’est l’heure…"



Ce n’est pas qu’une simple lecture, c’est une expérience. Clairement, il faut avoir l’esprit ouvert, l’envie de lâcher prise et de se laisser emporter dans ce monde fantasmagorique (à ce propos, j’aime l’une des définitions de ce mot dans le Larousse : « Procédé consistant à produire dans l’obscurité, sur une toile transparente, au moyen d’appareils de projection dissimulés, des figures lumineuses diaboliques ». C’est exactement ce que fait l’auteur).



Clairement, cette expérience n’est pas faite pour tous les lecteurs. Par son histoire et sa narration. Et parce que Chbosky a, lui, un talent inné de conteur populaire débridé et timbré !



Un cauchemar n’est qu’un rêve qui a mal tourné.



"Tout dépend si je dors ou si je suis éveillé…"



Une mère, son jeune fils, une forêt. Une vie à reconstruire, dans le calme. Sauf que le petit bonhomme disparaît. Et réapparaît. Le début du cauchemar.



L’enfance, l’amitié, des thèmes chers à Stephen King, qu’on retrouve ici. Ça ressemble à ce qu’il propose souvent, mais au fil des pages Stephen Chbosky s’extirpe de la référence et trouve sa voix (voie) dans cette petite ville et cette forêt pleine de cerfs.



"Si je renverse un cerf, ça sera un signe, Dieu faites que je renverse un cerf…"



Les pièces sont en place, l’enfer peut se déchaîner. 750 pages d’événements surnaturels qui vont engendrer le chaos. La fièvre va toucher tous les protagonistes (et les lecteurs) dans un suspense inouï qui prend des proportions aussi atypiques qu’ahurissantes.



"2h17. C’est l’heure !"



L’Amérique et sa fascination pour le bien et le mal, où la religion est incrustée aux plus profond des strates de la société, des familles, des femmes et des hommes. L’écrivain utilise cette composante dans son intrigue et pour construire certains de ses personnages. Logique de parler de chaînes, quand on parle d’enfer qui se déchaîne, non ? Certains vont être remués dans leurs croyances.



Vous connaissez cette citation ? « Quand une personne a un ami imaginaire, on appelle ça de la démence. Quand plusieurs personnes ont le même ami imaginaire, on appelle ça une religion ». Alléluia ! Heureux les fous dans la maison de Dieu. Ils brûleront avec le sourire.



"Dieu est un assassin."



Ce livre prend le contre-piEd, à l’heure où les livres sont de plus en plus formatés, l’art de La perte de repères pour les lecteurs quI ont l’ouVeRture d’Esprit et l’amusEment de laiSser Toutes leurs marques de côté, pour suivre Follement cette Originale intrigUe.



Ce livre va diviser, Stephen Chbosky est le Moïse du livre surnaturel. Il faut arriver à entrer dans son univers, dans son délire fascinant (paradoxalement aussi libre que construit). Ça a été diablement mon cas, fasciné que je fus du début à la fin. Le seul petit bémol est que j’aurais enlevé une cinquantaine de pages à ce pavé si consistant, mais sans que ça me gâche mon plaisir de lecture (immense).



"2h17. C’est l’heure !!"



Ce roman apporte une nouvelle dimension au mot « fantastique ». Il le développe dans tous les sens du terme. Une histoire surnaturelle follement originale tout en marquant clairement ses références au modèle du genre, Stephen King.



Une ambiance addictive, genre Les griffes de la nuit en version forêt, mais en plus psychologique, où le bien et le mal s’affrontent, où il devient difficile de distinguer la réalité du cauchemar.



Stephen Chbosky pave son enfer de bonnes intentions, et réussit magistralement son suspense aussi maîtrisé que complètement barré. Et surtout, sans oublier les émotions, et les bonnes valeurs ; la lumière qui tente de transpercer les ténèbres.



"C’est l’heure !"
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Le monde de Charlie

Roman d'apprentissage, roman de l'exclusion et de l'amitié, roman épistolaire, roman artistique bourré de références aux livres, à la musique ou au Rocky Horror Picture Show, roman de la solitude et de la dépression, roman de l'alcool, de la drogue et de la fête, roman de toutes les initiations, Le monde de Charlie est vaste et riche ! Un peu comme si le Demian de Hermann Hesse se retrouvait dans un lycée américain d'aujourd'hui...



Vaguement autiste ou juste extrêmement introverti, Charlie représente les problèmes que nous avons rencontrés à l'adolescence, ou rencontrons encore, mais poussés à l'extrême. Si les thèmes font partie des classiques du genre, leur traitement est remarquable, nous faisant nous reconnaitre dans les difficultés et bonheurs de Charlie, et nous mettant même par moments dans sa peau.



Seul bémol, la fin m'a déçue, comme s'il fallait toujours qu'il y ait une cause extérieure et tangible au mal-être. Mais l'ensemble reste assez enthousiasmant, pour les plus jeunes comme à mon sens pour les adultes un peu fragiles ou mal dans leur peau.



Challenge PAL
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Le monde de Charlie

Chose absolument étrange, j'ai d'abord vu le film avant de m'attaquer au roman. Oui, je sais c'est totalement choquant de ma part, surtout en ce moment… Trêve de plaisanterie. J'avais apprécié le film que j'avais trouvé très juste et le choix des jeunes acteurs était parfait. J'étais donc assez curieuse de découvrir le roman de Stephen Chbosky.



Le roman est tout d'abord original dans sa construction. Charlie écrit des lettres à une personne qui lui est quasiment inconnue et cela pendant une année entière. Il n'y a pas de récit à proprement parlé, du moins pas comme on en a l'habitude, seulement des lettres. Et j'ai trouvé cette idée juste parfaite. Cela correspondait tout à fait à Charlie, et il y avait aussi pour le coup une certaine liberté dans l'histoire, plus d'authenticité aussi.



On entre donc dans la vie de ce jeune adolescent, un peu perturbé, intelligent et observateur, naïf dans le sens où il n'appréhende pas tout à fait certaines choses de la vie comme un adolescent de quinze ans. A de nombreux moments, on alterne avec ce sentiment d'avoir en face de nous un enfant piégé dans le corps d'un adolescent. Charlie est différent, et cela le rend encore plus attachant. On a l'impression qu'il l'a toujours été d'ailleurs, même si le traumatisme qu'il a vécu enfant, et dont on ne connaît pas trop le détail, semble y être aussi pour quelque chose. Pour ma part, ce n'est pas seulement de voir évoluer Charlie qui m'a intéressée, mais aussi cette recherche de vérité pour passer à un stade de guérison. Et encore une fois, le récit est vraiment très bien fait à ce niveau-là.



L'évolution de Charlie est progressive. Elle est en grande partie dû aux différentes rencontres qu'il fait. Des rencontres bouleversantes. Il y a bien sûr Sam et Patrick, des camarades de classe qui sortent de l'ordinaire, mais aussi Bill son professeur de littérature. Commençons par Bill. Il est le genre de professeur que l'on aimerait rencontrer une fois dans sa vie scolaire. Un professeur qui vous remarque, qui voit votre potentiel, qui vous encourage, qui vous fait aimer ce qu'il enseigne. Sa relation avec Charlie est adorable dans le sens où on comprend ce que chercher à faire Bill, alors que Charlie ne le perçoit pas vraiment. La seule chose que j'ai un peu regretter c'est qu'on n'est pas eu le cheminement ou l'explication du choix des lectures de Bill pour Charlie, ou du moins pas assez à mon goût. Sam et Patrick, comme dans le film d'ailleurs, ont été pour moi les deux autres personnages principaux du roman. Ces frères et soeurs de divorce sont un bonheur. Malgré leurs souffrances, ils sont un rayon de soleil pour le lecteur et pour Charlie. Des personnes comme eux devraient exister par millions.



L'auteur ne nous décrit pourtant pas un monde rose et scintillant. Dès le départ, et même si en fin de compte, le roman n'est pas triste du tout, différents sujets douloureux sont abordés sans réel tabou : suicide, exclusion, homosexualité, drogue/alcool, viol, divorce, dépression, grossesse non désirée, parent violent… Et à côté de cela, il y a cette balance de petits moments à chérir : amitié, amour, découverte, exploration, moments de folies, sourires, embrassades… Si bien que même dans les moments « sombres » du roman, on parvient toujours à garder espoir. Il y a de nombreux messages positifs et c'est tout ce qui fait la différence.



Un roman d'apprentissage original que j'ai vraiment apprécié. Je me laisserai d'ailleurs bien tenter par d'autres oeuvres de Stephen Chbosky.
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L'Ami imaginaire

C'était pourtant bien parti : Christopher, 7 ans, commence une nouvelle vie dans une nouvelle ville avec sa Maman, qui fuit un concubin violent. Alors qu'il tente de s'intégrer au mieux à son nouvel environnement, il disparaît brusquement ; quand il réapparaîtra, au bout de 6 jours, sa vie ne sera plus jamais la même...

On est clairement dans une ambiance à la Stephen King, avec le gentil petit garçon et sa mère-courage, le shérif humain et juste, le vieux monsieur protecteur, et les forces du Bien et du Mal qui entament une énième lutte. J'ai aimé cette incursion chez les petites gens des petites villes (ici en Pennsylvanie), qui lorgne du côté de Springsteen, et qui permet aussi à l'auteur de dépeindre une Amérique névrosée, violente, bigote et hypocrite. Pendant les 2/3 du livre, j'étais plongée avec ravissement dans cette histoire. Mais je me suis trainée sur le dernier tiers : Chbosky a étiré son dénouement sur plus de de 300 pages, rendant sa construction incohérente (fantastique ou pas, il faut quand même maîtriser son intrigue), et m'égarant par moments ; j'avais hâte d'en terminer. Cependant, la dernière page est géniale !

Par ailleurs, j'ai été très sensible au style : l'auteur écrit comme s'il s'adressait à de grands enfants -et c'est plutôt agréable d'être pris par la main et de se laisser entrainer dans une histoire étrange. Avec son ton enveloppant et doux, c'est un peu comme si le livre dégageait une odeur de barbe-à-papa ou de pop-corn caramélisé, et cet aspect régressif m'a beaucoup charmée.

Tout n'est donc pas à jeter dans ce roman mal proportionné qui, à mon sens, aurait été plus réussi s'il avait été allégé de 250 pages (sur ses 980).

Ce qui démontre, une fois encore, que ce n'est pas la taille qui compte.
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Le monde de Charlie

Wow !

C'est prodigieux ce genre de livre ! Écrit par un adolescent (après qu'il a un peu grandi) d'une extrême réserve autant qu'il est d'une extrême sensibilité. Une histoire sur l'authenticité des sentiments à une époque où tout n'est que célébration artificielle des apparences. Cette histoire produit sur moi une résonance comme peu l'ont fait jusqu'à présent.



Dans ce roman raconté sous forme de lettres, le héros (Charlie) décrit sa vie avec le vocabulaire d'un adolescent, avec un humour espiègle et une acuité dans la suggestion tels que l'on ne peut que se sentir réchauffé par l'atmosphère très réaliste de ce livre où la tendresse côtoie l'effroi, les grands élans du coeur, le sentiment d'infini, les angoisses existentielles inhérentes à l'adolescence, le grand bouillonnement des sensations et des émotions.



J'ai été totalement happé par cette magnifique histoire plus encore que par le film qui m'a fait découvrir le livre. Stephen Chbosky l'a écrit à partir d'éléments de sa propre vie et ça se sent. Tout y est cohérent et respire la vérité. Seuls les pleurs m'ont semblé un peu trop abondants mais ça n'était pas suffisant pour gâter le récit. Toutes les angoisses et les comportements de l'adolescence y sont dépeints : solitude ; humeur totalement versatile ; délaissement des amitiés antérieures ; création de nouveaux liens ; perte des êtres chers ; tragédies familiales ; les ados qui gambergent jusqu'à en avoir le vertige ; quête de l'identité ; appartenance à un groupe ; naissance d'élans intérieurs aussi puissants qu'angoissants ; sincérité et mensonge ; sentiment d'être inadapté et complètement paumé ; volonté d'être en phase avec le monde mais en même temps ne rien comprendre au pourquoi des actes des autres ; les drogues, etc. Tout ce qui tiraille, aiguillonne et déchire l'âme durant cette période de profonds bouleversements.



Ce livre m'a rappelé tout ça, comme une clef ouvre une serrure restée longtemps scellée. C'est le genre de livre dont j'ai tout autant envie de connaître la fin que je veux prolonger l'état dans lequel sa lecture me plonge : il me fait me sentir hors du temps et cela doit sûrement faire que je me sens infini.



Combien de fois cela arrive-t-il dans une vie de se sentir autant en osmose, de rayonner ainsi d'ondes aussi puissantes et si tendrement contagieuses ? My goodness !



Et cette histoire, véritable choeur polyphonique, est si bien équilibrée que je trouve qu'il en ressort une harmonie universelle.



Avancer dans un univers flou et engourdissant, en avoir peur et pourtant trouver ça doux comme de l'ouate, grisant, et de jouir ensemble de cet état intermédiaire où les fous rires sont si faciles, les peines abyssales, les joies extatiques, où tous les sentiments et les sensations sont à fleur de peau et où l'on se sent littéralement infini. Pour Charlie, ce n'est plus un problème de se sentir gauche quand il sent que les autres autour de lui le sont aussi et qu'ils en rient tous ensemble et sombrent dans un engourdissement collectif doux et chaud, une dimension planante dont on pense qu'elle peut durer éternellement parce qu'on se sent infini.



Un ouvrage à mettre entre les mains de ceux qui inclinent à la misanthropie.



Et pour finir, je veux moi aussi proclamer : « I feel infinite ! »



Mille mercis Stephen Chbosky !
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L'Ami imaginaire

2h17 C'est l'heure

Tout ira bien le gentil monsieur veille

Arrête de l'aider

Ne pas s'endormir

Dieu est un assassin

Mon Dieu faites que je renverse un cerf !

Ne quitte pas la rue, tu vas mourir



Ca vous paraît décousu ? Quand vous aurez lu ce récit ou si vous l'avez déjà lu, vous offrirez un sourire complice à ce petit préambule.

Stephen Chbowsky et son ami imaginaire m'ont filé une sacrée claque avec cette histoire.

Ne vous fiez pas à la longueur du roman (750 pages dans son format chez Calmann Levy noir), ce livre est un vrai page-turner.

Un condensé de tout ce qui me plaît dans la littérature et les films horrifiques que je dévorais durant l'adolescence.

Bien sûr on ne peut pas passer sous silence Stephen King quand tout est fait pour vous y faire penser jusqu'au marketing autour du livre : la police d'écriture pour le nom de l'auteur et le titre, Jean Esch, le traducteur de Stephen King pour la version française depuis 2018.

Le thème de l'enfance et de l'amitié sont aussi au coeur du récit avec une nette référence au club des ratés dans Ca.



Mais assez de cela. Si Stephen Chbosky reprend certains arcs narratifs du King, il écrit avant tout une histoire originale et surtout terrifiante dont certains passages vous hantent longtemps, même après avoir refermé le livre.



Christopher a sept ans et demi. Pour fuir un petite ami violent, sa mère emmène Christopher avec elle en cavale jusqu'à ce qu'ils s'installent dans une petite ville en Pennsylvanie.

Chrisopher est un garçon timide et sa dyslexie le pénalise dans son parcours scolaire. Il a beaucoup de mal à se faire des amis.

Jusqu'à ce qu'il disparaisse un jour dans les bois. Pendant six jours la communauté va tenter sans succès de le retrouver. Il réapparaîtra au bout de ces six jours et dès lors, des changements apparaissent. La situation financière de sa mère, au bord de la misère, s'améliore. Christopher obtient d'excellents résultats à l'école. Pourtant le garçon semble obsédé par la construction d'une cabane dans la forêt. Et pour cause. C'est le gentil monsieur de la forêt qui lui a demandé de le faire sans quoi, tout le monde mourra.



L'ami Imaginaire est un roman pour adulte même si le récit est souvent vu du point de vue d'un jeune garçon de sept ans et demi (la demi à cet âge ça compte énormément, surtout pour l'intéressé, un beau clin d'oeil de l'auteur).

Il est question avant tout de courage, de pardon, d'amour maternel et des douleurs de l'enfance. J'avais oublié à quel point le monde à cet âge est cruel. L'auteur nous le rappelle parfaitement bien. Les copains d'école et les ennemis sont très bien construits.

L'auteur apporte beaucoup de soin et de réalisme dans la description de ses personnages, que ce soient les adultes ou les enfants, il manie parfaitement la narration en fonction de la psychologie des différents protagonistes.

Lorsque Christopher évolue dans la réalité ou dans l'autre-monde, nous avons bien le point de vue d'un enfant avec son propre vocabulaire, y compris dans la description des choses horribles – les gens boîte-aux-lettres, la dame qui siffle, le gentil monsieur – ce qui, loin d'adoucir l'horreur, la renforce. Une part de notre imagination d'adulte voit plus loin que ce que la raison de l'enfant comprend. Et cela nous terrifie.



Une belle part est faite aux tourments de l'enfance : l'école, les difficultés scolaires, le harcèlement, la difficulté de se faire des copains et, point d'orgue central du récit et symbole de l'enfance : la construction d'une cabane dans la forêt.

Tout est parfaitement maîtrisé pour que ces éléments s'inscrivent dans la normalité du récit et dérivent rapidement vers l'horreur.

L'auteur n'y va pas de main morte avec la religion. Dieu est un assassin nous le rappelle-t-il souvent.

Il critique également les travers de la société américaine : capitalisme, hypocrisie, fanatisme religieux.



Une belle plongée dans les premiers émois horrifiques de mon adolescence.

Un auteur qui aura sûrement été marqué lui aussi par Stephen King et les Griffes de la Nuit.

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L'Ami imaginaire

J'ai été happé dès le début par des protagonistes et des personnages secondaires profondément travaillés et attachants. J'ai adoré cette bande de potes qui m'a rappelé le club des ratés de "Ça" du King. Malheureusement, mon intérêt s'effondre à l'apparition du côté fantastique qui était vraiment trop pour moi. Je comprends ceux qui ont adoré. Pour ma part, j'ai juste apprécié. Lu en VO.
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Le monde de Charlie

Publié une première fois en France en 2008 sous le titre « Pas raccord », ce roman a été réédité cette année à l'occasion de son adaptation sur grand écran prochainement ! Excellente idée d'ailleurs. Je serai sûrement passée à côté sinon & je dois bien avouer que j'aurai loupé quelque chose !



Charlie a quinze ans. La rentrée approche à grand pas & ce sera sa première année dans ce lycée. Pour échapper un peu à son angoisse, il écrit des lettres à une personne qu'il ne connaît pas & qui ne le connait pas non plus. Il a juste besoin de parler, qu'on l'écoute. Il va alors écrire pendant toute l'année scolaire ; sur ses angoisses, ses nouveaux amis, ses questions sur la vie en générale, mais aussi sur la fête, la drogue, le sexe..



Charlie m'a vite fait penser à Forest Gump (personnage incroyablement touchant du film du même nom, pour ceux qui ne connaissent pas) par son côté "idiot", insouciant. Charlie s'exprime avec ses mots bien à lui, avec une façon de parler bien à lui aussi, mais il y a un net progrès au fil de la lecture & on sent qu'il est tout de même très intelligent (il doit faire des rédactions pour son prof d'anglais & son expression s'améliore petit à petit, on le ressent dans ses lettres).

Tout comme Forest (il faut que vous le regardiez ce film, si vous ne connaissez pas !), Charlie est attachant & attendrissant. Il a une façon de parler, une façon de voir les choses, qui font qu'on peut le qualifier d'idiot alors qu'en réalité, il est bien plus que cela. C'est le genre de "gosse" qui a tout compris sans s'en rendre compte.

Ce roman est écrit sous forme de lettres donc. Charlie écrit des lettres a quelqu'un qu'il ne connait pas & petit à petit on se prend pour cette personne, on a vraiment l'impression qu'il se confie à nous. Il nous raconte ce qu'il vit quasi au quotidien, ce qu'il ressent & quelque part, il nous raconte simplement la vie. Je me suis retrouvée dans beaucoup de ses réflexions & ça m'a beaucoup touché..

Charlie passe à la vie adulte avec beaucoup de découvertes.. La violence du copain de sa soeur envers elle, l'homosexualité, la drogue, le sexe en général, la mort - le deuil, mais aussi l'espoir, l'amour, l'amitié, la beauté de la vie malgré tout.

On n'entre aucunement dans le cliché du style "journal d'ado". Oui, ses lettres sont comme un journal intime mais on vit tellement cette histoire, avec toutes les peines & toutes les joies, avec cette touche de naïveté réelle, qu'on n'a pas l'idée d'être tombé dans le cliché. On vit cette histoire pleinement, comme si Charlie nous écrivait vraiment.. Comme s'il était réel.



Le style est donc bien particulier mais a son effet. Je sais qu'il peut déranger certains parce que, moi-même qui ne suit pas à cheval sur le style, certaines phrases m'ont fait tiqué. Par exemple, les phrases sans négation (j'en fais mais j'aime pas les lire..) ou trop courtes, un sujet qui passe à un autre.. Mais c'est un ado de quinze ans qui écrit (enfin, qui est censé écrire..), pour se vider, pour simplement parler.. J'ai envie de dire : quoi de plus normal ? Une belle narration m'aurait sans doute bien plus fait tiquer.. Ce style nous permet de visualiser Charlie ! De nous le représenter & de le voir vivre. De vivre à ses côtés & de ressentir tout ce qu'il ressent.

Une fois commencé, on ne peut plus lâcher ce roman. Tout innocent qu'il est, tout "idiot" (ce n'est vraiment pas dans le mauvais sens du terme..) qu'il est, Charlie sait nous toucher & nous émouvoir. On se retrouve tous quelque part en lui ou dans son entourage. Ses lettres ne laissent aucune place à l'indifférence. Il a tout compris Charlie..
Lien : http://laviedeslivres.cowblo..
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L'Ami imaginaire

Après avoir lu ce roman vous ne verrais plus d'un bon oeil l'ami imaginaire de votre enfant.



Christopher et sa mère Kate, vivent galère sur galère. Après le suicide de son mari, Kate s'embarrasse d'un petit ami violent, Jerry, qu'elle fuit après un geste de trop.

Elle emménage dans la petite ville de Mill Grove.

Kate pensait trouver la paix et la tranquillité jusqu'à ce que Christopher disparaît.

Aucune trace de lui pendant 6 jours. Celui ci réapparaît sur le bord de la route. Mais pas seul. Il chuchote seul avec quelqu'un que lui seul voit. Fait des chose que lui seul comprend. Changer. Plus intelligent. Tout à un prix. Une mission: construire une cabane avant Noël. Mais dans quel but.



Second roman de stephen Chbosky, premier dans le genre horreur-terreur. Il vous donnera des sueurs froides

L'auteur nous fait passer du monde réel au monde imaginaire, et on y croit. On plonge dans un univers grandissant, devenant de plus en plus anxiogène. Où le jeune Christopher, 7 ans, porte le poids de la survie de sa mère et des habitants, du pouvoir et de course poursuite contre un ennemi : « la dame qui siffle ».

e seul bémol est l'âge des enfants et leurs actions, ne concorde pas.

Malgré tout l'action va monter en puissance. L'histoire va vous subjuguer. Mais malheureusement la fin n'a pas été à la hauteur de mes espérances. Ça part à gauche et à droite pour finir sur une histoire avec un fond de religion.

Les question sont :

Lisons nous un livre pour sa fin?

Une fin ratée, peut-elle nous faire oublier une histoire qui nous a tenu en haleine?

Je ne pense pas

L'ami imaginaire de Stephen Chbosky, fera parti de mes coups de coeur de cette année.

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L'Ami imaginaire

AAAHHHH !!!!! ( cri de peur).



Vous souhaitez lire un roman flippant qui n'est pas de Stephen King?

Vous voulez lire un roman "de genre" qui sort de l'ordinaire?

Avec du suspense?

Un roman avec des trucs bien fourbes louches et bouh?

Un roman tellement déstabilisant que vous ne pourrez pas le quitter avant d'en connaître la fin?

Vous ne savez pas quoi faire ce week-end car le temps est moche et vous aimez flipper sous votre plaid en velours en buvant votre thé chaud aux fruits rouges?



Alors voilà le pavé qu'il vous faut !!!!! C'est un pavé qui vous donnera des fourmis dans la main à force de le tenir, mais peut-être aussi la chair de poule.

En plus, vous allez vous attacher à ce petit bonhomme de 7 ans et espérer le meilleur pour lui.
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L'Ami imaginaire

C'est une belle brique de 750 pages et quasi 1kg, c'est un énorme coup de cœur, c'est un roman complètement fou, original, épique, torturé, doux, violent, beau, effrayant, lucide et abstrait à la fois.



Les personnages eux sont très variés avec chacun une personnalité complexe, travaillée, il y a un groupe d'enfants un peu comme la bande des ratés dans "Ça" de Stephen King, des adultes qui apportent la sympathie ou encore d'autres qui sont imbuvables (j'adore).



Pour ce qui est du scénario c'est certes assez facile à comprendre, ce qui ne veut pas dire que c'est creux, bien au contraire, c'est juste épique la manière dont l'auteur conte son histoire ! Oui conte car c'est ce que l'on ressent au début, d'avoir une histoire pour enfant dans les mains, mais attention, tout cela vire au cauchemar et devient un véritable livre horrifique, c'est de plus en plus speed et vous irez de surprises en surprises, je ne peux pas vous en dire plus sur le scénario car si je rentre dans les détails vous serez spolier, ce qui serait ici très fâcheux, voir même criminel au vu de tout ce qui se passe et des diverses surprises qui vous attendent.



L'écriture, elle, est juste parfaite, structurée et facile à suivre malgré des chemins scénaristiques alambiqués. Dommage qu'il y ai pas mal de coquilles en seconde moitié de livre, mais tout le reste prend le dessus et on n'en fait presque plus cas.



Si vous aimez "Ça" de Stephen King, "Bad Man" de Dathan Auerbach, "underground" de Lars Kepler ou encore "Hex" de Thomas Olde Heuvelt, vous allez vous régaler.



⚠ À lire d'urgence ⚠
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L'Ami imaginaire

L'ami imaginaire ou je ne sais pas ce que l'auteur a fumé, mais ça devait être de la bonne.



Ce roman est un pavé de presque 1000 pages. Et si je n'ai pas vu passer les 300 premières, ce ne fut pas la même chanson pour le reste.



Christopher est un petit garçon âgé de 9 ans qui vit seul avec sa mère. Cette dernière, mère courage, à qui la vie n'a pas vraiment fait de cadeau, veut que son fils ait l'enfance la plus heureuse et insouciante possible. Arrivés dans une petite ville de Pennsylvanie, même si joindre les deux bouts est difficile, elle pense que la roue va tourner. Jusqu'au moment où Christopher disparaît; on ne le reverra pas durant six jours. A son retour, quelque chose a changé. D'imperceptible certes mais de tangible. Et si la chance semble être au rendez-vous les semaines suivantes, l'expérience va vite tourner au cauchemar.



Le parallèle avec Stephen King est vite trouvé avec cet auteur, et pas seulement parce qu'il porte le même prénom. Clairement, même si je ne peux pas me proclamer spécialise du King, il me reste trop d'ouvrages à découvrir, le style, la manière et les thèmes abordés ne peuvent pas ne pas faire penser à l'autre Stephen, celui de l'horreur, de Simetierre ou du Ça. Mais la différence est que si j'ai apprécié Simetierre dans la mesure où il y avait une vraie histoire derrière, je ne peux pas en dire autant de cet opus.

En effet, j'ai beaucoup aimé le premier tiers du roman, me plongeant à chaque fois dans le livre avec plaisir, ayant cette impression d'être dans une sorte de cocon, d'être bien tout simplement. Mais, à partir d'un certain moment, le plaisir s'est émoussé et j'ai commencé à trouver le temps long, très long. L'incursion du fantastique fut fatal à ma lecture.

Entendons-nous bien, je savais bien que ce roman ferait plus que flirter avec le fantastique, que j'aurais les deux pieds dedans – ou plutôt les deux yeux – pendant une large partie de ma lecture, mais, là, ici, ça ne l'a pas fait. Et j'en étais doublement frustrée parce que jusque-là j'appréciais beaucoup l'histoire. C'est un peu l'effet Rose Madder, du King, dès que le fantastique est venu se mêler à l'histoire, j'ai décroché.

Je ne saurais pas vraiment dire pourquoi, peut-être parce que c'était trop gros, ou parce que j'aurais voulu que l'histoire aille dans une autre direction.

Ici, surtout, j'ai trouvé que le dénouement était long, mais long, ça n'en finissait pas, et qu'il y avait beaucoup trop de répétitions. Les références religieuses m'ont également beaucoup gênée. Non pas que je sois anti-cléricale mais je n'ai pas vraiment compris où l'auteur voulait en venir. Et, selon moi, il souhaitait réellement nous mener quelque part, la toute dernière ligne du roman en est la preuve. Mais chez moi, au lieu de faire « oh my God ! », ça a plutôt fait « hein ? ». Il faut peut-être être américain pour apprécier, leur rapport au religieux étant très différent du nôtre.



En résumé, un roman qui m'aura finalement laissé un sentiment étrange et pour lequel je reste, et resterai encore à l'avenir, dubitative. Je ne l'ai pas abandonné, preuve s'il en est que ma lecture ne fut pas non plus pénible, mais j'en attendais certainement beaucoup plus, en tout cas autre chose. Je peux comprendre qu'on l'adore comme je peux entendre qu'on le déteste. Pour ma part, ça restera une drôle de lecture qui m'aura quand même perdue en cours de route malgré ses qualités.



Lu en décembre 2021 – janvier 2022
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L'Ami imaginaire

🦌Ce que j’ai ressenti



« La folie n’existe pas. Il n’existe que le mal. »



C’est l’heuRE



J’espère que vous lirez ce message. Je suis obligée de le cacher, car comme tout le monde, je suis surveillée. Le monde va disparaître, obligé de mourir dans d’atroces souffrances, il ne reste plus beaucoup de temps…



Je suis aussi combative que Kate, parce que je suis mère aussi, mais le doute s’immisce. Tout comme le monde imaginaire s’immisce, le maL aussi. Il prend différentes formes, mais toujours il essaie de faire tomber les gens. Mais quand iL s’en prend à des enfants, l’instinct maternel se réveille, et qu’importe qu’il soit diable, femme qui siffle, ou n’importe quelle créature de la nuit, il vaut mieux pour eux qu’ils se lèvent du milieu, parce que les mères ont des super pouvoirs…



L’ami imaginaiRe est ce thriller qui dépasse les frontières du jour et de la nuit, qui te fait avoir peur des nuages, des cerfs, de minuit. L’équilibre est fragile, on le sent, on le ressent. C’est du domaine du tangible, cette peur viscérale, la chair de poule, cette angoisse qui te fait tourner les pages, presque avec avidité. Parce qu’on craint pour les enfants. Parce qu’on ne peut se résoudre à leurs disparitions, à leurs souffrances, à la perte de leurs innocences. Mais les enfants sont formidables, presque des dieux, ouverts à des capacités qui dépassent l’entendement.



Alors dans le bois de Mission Street, se joue une guerre qui ramène l’enfer. Une guerre entre le Bien et le Mal. Une guerre qui touche les esprits et les corps. La lutte est ardue. Et le jour fatidique arrive vite.



Faites-moi oublier.



Que la douleur est de ce monde. Qu’une sorte de grippe frappe le monde. Que le maLheur rentre dans les foyers et détruit des vies. Que la nuit est peuplée de monstres. Que certains entendent des voix dans leurs têtes. Que le monde va disparaître.



C’est l’heurE



C’est l’heuRe



C’est l’heUre



J’aurai passé six jours, comme Christopher, dans ce monde, peuplé de cauchemars et de châtiments. Je n’en suis pas ressortie totalement indemne, mais mon cœur s’est ouvert, à laisser passer l’Amour. Le coup de cœur. L’admiration et trouver la clé. Je reste encore un peu dans la cabane, le temps de leur dire adieu.



TU ES LIBRE MAINTENANT.



VOUS ÊTES LIBRES MAINTENANT.



De lire ce chef-d’œuvre. De faire des nuits blanches. De vivre l’expérience. De connaître L’ami imaginaire.



De toute façon, iL voUs observe.



« Je vous aime. »,



Stelphique.
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L'Ami imaginaire

Avant ce livre, je voyais l’ami imaginaire comme le Hobbes de la bédé "Calvin & Hobbes", né de l’imagination d’un gamin de 6 ans.



Ou comme celui qu’une personne en situation de handicap mental que je croisais en achetant mon journal et qui parlait à son ami "Luc", lui demandant s’il voulait une boisson alors qu’à côté de lui, c’était le vide.



Rien de grave, donc. Mais depuis que j’ai lu ce roman, je me pose bien des questions.



Joe Hill, fils de Stephen King, a dit de ce roman d’épouvante que "Si vous n’êtes pas renversé par les 50 premières pages, il faut aller consulter" et je vais aller consulter parce que les 50 premières pages ne m’ont pas renversées, mais après, j’ai été culbutée de tous les côtés.



Ce roman aurait pu être écrit par le King lui-même car les ambiances et les atmosphères sont dignes de lui. Le lecteur est happé dans le récit et passera par plusieurs stades de frayeur, de peur, d’épouvante, de tensions…



Pas de frayeurs au point de finir sous le lit, mais la plume de l’auteur est telle que tout son récit est réaliste en plus d’être angoissant.



La force tient dans deux choses : sa manière de nous raconter l’histoire et dans ses personnages, nombreux, qui apportent chacun une pierre à l’édifice. Et ses différents personnages sont réussis, mon faible allant à la bande de copain (Christopher, Special Ed, Matt & Mike).



Par contre, la bande de copains n’est peut-être pas assez exploitée à mon sens, j’aurais aimé retrouver l’amitié des gosses dans ÇA (Stephen King) car ils avaient tout de la bande des ratés ou dans la série "Stranger Things" mais ici, c’est Christopher le personnage central et ses potes passeront donc au second plan (mais ils ont leur place aussi).



Attention, Stephen Chbosky ne plagie pas Stephen King, il s’en inspire pour mieux s’en détacher. Même si les thèmes fondateurs et habituels du King sont présents (amitié, traumatismes enfantins, fantastique, autre-monde, parents qui sont à côté de leurs pompes pour l’éducation de leurs gosses, critique de l’Amérique puritaine, religieuse, de l’Amérique tout court…), Chbosky monte son plat qui lui est propre et sa cuisine sera différente du King.



750 pages, faut savoir tenir le rythme, surtout quand, à un peu plus de la moitié, l’auteur engage déjà ses personnages dans un combat dantesque. Là, on se demande ce qu’il va bien pouvoir faire sur 400 pages pour nous tenir en haleine…



J’ai craint à un moment que le soufflé ne retombe mais non, l’auteur a su réamorcer la pompe à suspense pour nous relancer dans l’histoire avec un coup de pied au cul en prime.



Je ferai ma chieuse en me permettant de dire que 50 pages de moins auraient évité que le lecteur ne s’essouffle sur le combat final qui dure, qui dure… Jamais contente, en effet. Si l’auteur termine trop vite, on criera "chiqué" car trop facile et quand il prend le temps de faire durer pour que ça reste du fantastique "réaliste", ça râle dans les chaumières.



Ce roman fantastique, c’est une expérience à lire, un roman à découvrir, un roman qu’il faut ouvrir en se laissant emporter par l’autre monde, celui de l’imaginaire, qui ne l’est pas tant que ça. C’est un roman qui se visualise tout en se lisant, tant tout est bien détaillé.



Ce n’est pas non plus qu’un roman fantastique et d’épouvante, il va plus loin que ça, il explore des thèmes qui nous sont connus (manipulations des masses, religion, croyances, différences de classes, violences contre les enfants) tout en nous emmenant dans un monde inconnu, en passant par une forêt où les cerfs foutent les jetons.



Faut absolument plonger dans le monde de Christopher, que ce soit le vrai ou l’imaginaire et aller à la rencontre du gentil monsieur et de la dame qui siffle…



PS : Encore un roman découvert et lu à cause (grâce ?) d’une chronique de Yvan du blog ÉmOtionS… On va finir par croire qu’il me sponsorise ! Ben non, c’est juste un affreux tentateur qui sait y faire pour nous donner envie de découvrir certains romans plus que d’autres. Yvan, tu m’énerves !!! mdr



2h17. C’est l’heure

Tout ira bien, le gentil monsieur veille…

Si je renverse un cerf, je serai sauvé…

Ne pas s’endormir…

Arrête de l’aider ! Ne quitte pas la rue, tu vas mourir.

Si je renverse un cerf, ça sera un signe, Dieu faites que je renverse un cerf…

Dieu est un assassin…
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L'Ami imaginaire

Stephen Chbosky est également l’auteur du roman « Le monde de Charlie » (The Perks of being a wallflower), dont j’avais adoré la version cinématographique, ainsi que la bande originale avec l’excellente musique de David Bowie.



Le récit démarre en compagnie de Christopher et de sa mère Kate, qui emménagent dans la petite ville de Mill Grove. Un bled perdu en Pennsylvanie qui devrait leur permettre d’échapper à Jerry, le dernier conjoint particulièrement violent de Kate. Un jour, le petit Christopher disparaît dans la forêt environnante pour ne réapparaître que six jours plus tard. Incapable d’expliquer ce qu’il lui est arrivé, il paraît cependant différent. Outre son niveau scolaire qui monte en flèche alors qu’il avait d’énormes difficultés d’apprentissage, il semble également être revenu avec… un ami imaginaire !



Commençons par le positif…et il y en a ! J’ai adoré les 400 premières pages de cette histoire de disparition d’un gamin dans la forêt. Les personnages sont divinement brossés et foncièrement attachants. Stephen Chbosky s’avère de surcroît un conteur hors pair qui parvient à tenir le lecteur en haleine à la frontière de la réalité et de l’imagination. Un pur bonheur !



Par contre, et c’est là qu’arrive le « mais », j’ai commencé à avoir un peu de mal avec le récit au moment où le côté fantastique prend de plus en plus d’importance, sans oublier les nombreuses redondances qui font qu’on tourne un peu en rond entre le monde réel et le monde fantastique dans un affrontement entre le Bien et le Mal qui tire en longueur. N’étant pas friand du genre fantastique, je suis probablement la principale cause de ce manque d’enthousiasme lors du final car le monde imaginaire inventé par l’auteur est indéniablement l’une des grandes forces de ce roman qui débute comme un conte à l’ambiance oppressante pour terminer en véritable livre horrifique.



Bref, si vous êtes fans de fantastique, de grosses briques (750 pages !) et de Stephen King (désolé pour le pléonasme avec la grosse brique) : foncez !
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Le monde de Charlie

Un roman fort en émotions, qui donne envie de regarder le film qui y est associé. Ce livre n'est pas uniquement réservé aux adolescents, mais je pense que les adolescents qui le liront (comme moi), vont beaucoup rêver, après...



Charlie est un jeune homme comme tant d'autres, c'est un adolescent qui va au lycée, a une vie banale... sauf pour les autres ! Car tous les gens qui l'entourent le trouvent bizarre. A travers toute une série de lettres, Charlie va nous raconter les aventures qu'il traverse, les rencontres qu'il fait, et toutes les épreuves et les problèmes qui se mettent en travers de son chemin. Il va notamment faire la rencontre de Sam et Patrick, qui sont des demi-frère et soeur, et qui vont lui apprendre les choses de la vie. Un monde totalement contraire à celui dans lequel il vivait au début...



Le protagoniste de l'histoire, Charlie, est un adolescent très naïf pour son âge, et en marge des autres jeunes de son âge. Il n'est pas timide, loin de là, mais ses manières et son caractère sont qualifiés de bizarres par rapport aux autres élèves. Tout le monde le prend pour quelqu'un de différent, alors qu'il est juste quelqu'un d'hypersensible, de très original. Entre nous, je pense que je suis tombé amoureuse de Charlie... son caractère est vraiment extraordinaire et particulier, il m'a plût, et j'avais envie de découvrir encore plus de choses sur lui... Nous le voyons évoluer et changer doucement du tout au tout, pour arrivé à l'exact opposé de la personne qu'il était au début du roman, quand il n'avait pas encore fait la connaissance de Sam et de Patrick.

Sam, quant à elle, m'a parue être quelqu'un de très séduisante, d'aguicheuse, mais également sensible et plutôt naïve.

Patrick, le demi-frère de Sam, est un garçon homosexuel, qui m'a touché. On aurait pu s'attendre à ce qu'il soit renié et éloigné des autres, mais non, il est ami avec tout le monde, personne ne le rejette. Il a un côté mystérieux qui m'a bien plût, ainsi que son côté déjanté.

Je me suis beaucoup attaché à ces trois personnages, j'ai adoré suivre leurs péripéties à travers les yeux de Charlie. Certains m'ont émut, d'autres m'ont fait rire... en tout cas, j'ai adoré découvrir la superbe amitié qui les lient, et la solidarité avec laquelle ils s'entraident dans les moments difficiles.



Le monde de Charlie est un roman épistolaire raconté par Charlie lui-même, qui envoie des lettres à son "ami", dont nous ne saurons, même à la fin du roman, pas comment il se nomme, ni qui il est. C'est le petit point négatif que je souligne, j'aurais vraiment adoré découvrir qui est ce mystérieux interlocuteur...



J'ai dévoré ce livre en un rien de temps, je ne pouvais vraiment plus m'arrêter ! C'est fou que quand un livre nous parle, la façon dont nous sommes captivé et happé par l'histoire... J'ai adoré découvrir le monde plutôt sombre de Charlie, mais aussi ses côtés positifs, ses flirts, tous ses amis, sa famille... bref, j'ai tout simplement adoré ce roman et j'ai trouvé l'univers de Charlie plus que parfait et attirant ! Si ce livre aurait eut encore quelques centaines de pages de plus, je l'ai aurait également dévoré... je n'ai pas vu les pages tourner tant j'étais absorbé dans ma lecture.



Une histoire touchante et émouvante, racontée par un protagoniste attachant. Je n'ai plus qu'une envie : découvrir le film !!!
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L'Ami imaginaire

Un vrai pavé de 750 pages ,un roman hommage à king et l auteur ne s en cache pas,donc pour tous fan de stephen king ce roman est fait pour vous.

Malgré une fin un peu trop longue on plonge facilement dans l histoire qui nous transporte dans une aventure sans temps mort avec beaucoup de protagonistes, mais pour ma part l ami imaginaire restera un coup de coeur.
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L'Ami imaginaire

Christopher et sa mère emménagent dans la ville de Mill Grove, cherchant à fuir leur passé.

Attendant sa mère à la sortie de l'école, qui a du retard faute d'un accident survenu sur la route, Christopher va être attiré dans les bois et disparaît pendant six jours, pour être retrouvé sain et sauf

Durant ces 6 jours, le garçon se met à parler avec un ami invisible, qui lui demande de construire une cabane dans la forêt avant noël, cabane qui est en fait une porte sur un monde imaginaire hostile.



Tout est assez prenant, on retrouve limite du S.King dans l'histoire avec une écriture plus fluide.

Tout est donc fait pour être un super livre, mais c'est sans compter qu'on a une pléthore de scènes redondantes qui viennent gâcher toute une dynamique et vous lassent une fois les 300 premières pages lues, en sachant qu'il en reste 450 de plus avant d'arriver au bout.

Dommage pour ce loupé, dont je constate que beaucoup d'avis de lecteur le mentionnent également.
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